F. du Temple.
tandis qu'a l'ombre libérale on fabrique tou-
jours des lettres anonymes adressées au Pré
sident du tribunal: ['honorable M. Jansscns
vient d'cn recevoir une tröisièine, donl les
nienaces s'étendënt mème a sa familie.
VEloile ne dédaigne pas de mêler sa voix
hypocrite a cede de la presse sauvage de
Gand et du trottoir bruxellois.
Cortes, il est fort déplaisant ponr Ie parti
liberal de voir reléguer en la prison ses hom-
nies les plus aetifs: un candidal du parti
progressislèaux dernières elections continu -
nales de Gand, Ie notnmé Victor Cottignics,
capltaine de fa garde civique, vient d'etre
condamné a vingl-nenfs jours de prison; un
candidal des comités de l'Assoeintioo libérale
doctrinaire aux elections legislatives de
1874, le nommé Leemans, conseilIer com
munal a Ledeberg, aura a subir liuit jours
de la rnême peine; un major de la garde
civique d'Alost, le nommé Leclerc, doit
payer 50 fr. d'amcride, el ainsi de suite;
cola vexe nos adversaires, mars esl-ce bien
une raison pour vilipender les magistrals
qui font leur devoir? En peuvcnl-ils, si le
parti liberal:,' par sos provocations aux désor-
dres, par ses ex'cës, par leur glorification,
les met dans la nécessilé d'appliquer la loi?
On se plaint Ia rigueur des jugements du
tribunal gantois; maïs vu les horreurs qui
ont été commises, nous le trouvons, nous,
d'une grande indulgence: voyez la Cour
d'appel de Bruxelles: el I e avail devanl cl le
des.manifestante libéraux con pa bles d'avoir
troublé la procession de St Boniface; ils n'a-
vaienl frappé personne ni distribué aucun
«coup de soleil, el land is qu'a Gand la
peine d'emprisonnemepl prunoncëc ne nion-
te que de 8 a 15 jours, a Bruxelles on l'éléve
a 2 mois.
Que le parti liberal rent re done tin pen,
au moins, dsns'lui-mème et ne froisse pas
conslarnment le sentiment public: il se dé-
considère, il s'avilit, il se degrade: il en
appellea la brutaliléet rie pretend pas qu'el
lesoit réprimée; c'esl done a Petal sauvage
qu'il aspire! Les 'lettres anonymes par les-
quelles il veut empèchcr que justice se fasse
le prouvent bien.
PREVISIONS LIBÉRALES.
La Flandre libérale, dans son engouement
d'énergumène pour la politique prussienne,
se fail le complaisant écho des fanfaronnades
de ses congénères de Bei-fin, affecte de croire
que toute PAIIemagne catholique sera bientöl
aux genoux du proconsul de Varsin et ne
craint pas de proposer a Pémulation de nos
compalriotes cette honleuse mais chimérique
apostasie;
Avanl dix ans, dit-elle, on en peut-être
assure dés a présent, lous les pays qui par-
lent ailemand possèderont un clergé
palriole soumis aux lois nationales, el
ainsi se sera opérée une nouvelle réforme
qui, sans avoir l'imporlanee de la Réforme
protestante, aura cependaut une influence
decisive sur les destinées politiques el
religieuses de l'Europe.
La Belgique ne n'associera-l-elle jamais
a ces efforts, el aurons-notis la douleur de
la voir, comme au XVI siècle., unie de
cocur aux Réformateurs allemands, sans
profiler de leurs efforts et dè leur couré-
geuse initiative?
Le journal de M. Laurent prend ses espé-
rances pour des réalilés et outrage la Bel-
gique dans ses sentiments les plus vivaces
comme dans son passé, en I'associanl a.ses
aspirations seclaires. Queique insensé que
soit ce langage, il con vient d'en prendre
role: il met a nu les affinités naturelles du
libéralisme el révèle ce qu'il serail capable
d'entreprendre en Belgique s'il ressaissisait
Je pouvoir, \A mi de COrdre.)
NOS LIBÉRAUX PRUSSQPHILES.
Un journal hollandais, organe du proles
tantisme radical, le Kerkelijke Courant,
publiait, il y a quelques jours, une corres-
pondance beige., dalée d'An vers, oü l'on
Irouve le passage suivanl:
En Belgique, beaucoup de libéraux
éminents considéreraient l'annexion a la
Prusse comme tin grand bienfail pour leur
pays, el Ton sail que telle est aussi I'opinion
de la Prusse.
Nous ne savons ce que peut avoir d'auto-
ritéce témoinagede ce correspondanl ano-
nyme; mais ce que nous savons, c'esl que si
le libéralisme voulait préparer noire future
annexion a la Prusse, il ne pourrait se con-
duire aulrement qu'il ne lefait aujourd'hui.
Que fait en effet la presse libérale? Elie
glorifie la politique prussienne; elle identifie
Jes intéréts de la cause libérale avec ceux du
grand Empire protestant; elle exalte, en
toule occasion, Ie protestantisme ef la libre-
pensée germanique. En mème temps, elle
fail une geurre sans trève et sans merci au
ca'tholieicme, c'esl a dire a la base fonda-
meniale de la nalionalitc beige; car, sans lui,
la Relgique serail aujourd'hui uue province
hollandaise, et demain elle deviendrait une
annexe de la Prusse.
Prolestantiser la Relgique, e'est done en
mème temps la gennaiiiser; c'êst préluder
par une annexion morale a l'annexion maté-
rielle dont nous menace le cor.respondant du
Kerkelijke Courunt.
Seule, I'Eglise catholique posséde l'univer-
salilé; elle n'est ni francaise, ni prussienne,
ni espagnole, ni ital-ienne; elle est caiholique,
e'est-adire universclle; et c'esl celte univer
salis qui lui permet d'embrasser loutes les
nations dans son sein, sans se confondrc
avec aucune d'ellcs. II n'en est pas de mème'
du protestantisme. OEuvre puremenl bumai-
ne, if est fatalement bórné par les temps et
pir les licux. Or, aujourddiui le protestan
tisme est prussien: M. de Bismark est son
pape el son Vatican est a Berlin.
Les libéraux éminents qui viénnent de
passer au protestantisme, seraient-ils de ceux
qui conseilleraient l'annexion a la Prusse
comme un grand bienfail pour la Belgique?»
Le Journal de Lietjc est priè de répondre.
(Gaz. de Liége.)
LIBERAL1A.
Une revue protestante anglaise, la Satur
day Review, explique a sa facon les violences
commises a Ooslacker. Les libéraux n'au-
raient jamais attente a la traöquillilé publi-
que s'ils pouvaieiit disposer d'un autre
moven de ressaisir Ie pouvoir; mais ils
devraienl se résigncr aux consequences dune
défaite. Eu se livranl a des méd latious
surce sujet, dit la lieowtvles libéraux
deviennent irritables et malheuréux, et
les moins raiSomiables d'ent-re oux pren-
nenl des batons, et des pierros et lombent
sur les pèlerms campagnards.
La succession des idéés est d'une simplici-
lé élémentaire: on inédile, on sort de ses
contemplations irnié et malheureux; on
saisit des batons cl des pierres et l'on tombe
sur les pélerins. Qui pourrait y trouver a
red ire? Ce sou l des phenoménes physiologi-
ques tout simples, et les Inbunaux qui out
condamné les frappeurs au ra lent mieux fait
de leur fidmmislrer un calmant, puisqu'il
n'élait pas en leut puissance d'appliquer le
remède infaillitye, te pouvoir rendu a ces
excellents ci'loyens.
La brulalilé radicale est incroyable et la
logique des amis qui plaident les circonslan-
ces ailéuuantes ne lest pas moins.
Le comité central de la Fédération libé
rale s'est réunie Lundi a I'hotehde-ville de
Bruxelles. M. Bara a été élu président;
MM. Carton et Mascart vice-présidents; MM.
Lippens et Descamps secrétaires et M. Bis-
schoffsbeim trésoi ier.
LE LIBERAL AU BANQUET.
Qui jamais se serail figure M. Rara, l'hom-
me-typede la violence politiquéau pouvoir
et hors du pouvoir, déclarant au Banquet
de.la Gauche parlementaire avec un sérieux
imperturbable que I'opinion libérale,est la
seule qui puisse ramener la tolerance au
sein de la familie beige, la seule
qui se, desinteresse. de toute idéé de soc-
te et que la force de Pèpioion libè-
raie consiste dans Ie respect qu'elle porie
a toutes les croyanccs et dans son dévoue-
tnent a loutes nos institutions nationales?
On eroil rever en entendant de pa'reilles
étrangelcs, .et .('.on se domandé si l'orateur
qui les dóbite, le verre a la main, parle bien
du parti cottnu par la longue tyrannic de la
politique nouvelle, par les émeutes de Mai-
Novemhre, par .Tach.arneme.nl sect a ire de la
libre-pensée el de la gueuserie, par les cra-
clials et les coups d'assommoir infligés aux
pélerins en signe de tolérance
AUX LACHES ET AUX DIFFAMATEURS.
il nese passe pas de jour que des fern-
mes, des religieux el des religieuses sans
défensc ne soient l'objel d'aïlaques aussi
odieuses que laches de la part de la libre-
pensée contemporaine. Tous l.es moyens
sont bons: brochure, pamphet, journal,
feuilleton, roman, peinture, sculpture, pho
tographic, musique rnême. On diffame en-
vers etcontre tous, on diffame surloul dans
l'ombre et sous Ie couvert de l'arionyme. M.
le Général du Temple, Député d'Ille-et-Vi-
laine, leur iuflige une sévère mais juste lecon
dans une lettre que voici, adresséea Té/rauws:
Un tableau m'a frappé a l'Exposition et
la caricature s'en est emparée. Ce n'est pas
une vieille gravure caehée derrière une vi
trine, e'est un tableau neuf qui s'étale au
grand jour, avec l'assentiment du jury el la
permission du gouvernement. II représenle
un religieux qui se rend cotipable d'une pri-
vaulé qui se permettent chaque jour des gens
de lous les mondes, mais qui donne aux
hhres-penseurs l'occasion de dire qu'il y a
beaucoup deLoysons.Ils sont peu nömbreux
cependant, on peul fes compter; car les pays
voisins les accueillent a bras ouverts.
Je voudrais bien savoir si le gouverne
ment permettrail .un tableau représentant un
général francais en uniforme, se sauvant a
toutes jambes, ou unjuge en costume rece-
vant un pol-de-vin derrière la porie du tri
bunal.
Je na rends responsable le gouverne
ment que de faiblosse et de maladresse,
mais j'estime qu'a notre épöqué, ou tant de
religieux et reir'gieuses sont jetés sans pain
sur Ie pavé, il y a quelquö chose de lache et
d'odieux a les insulter. II est évident que la
Prusse n'est encóre pour rien dans de po rei I les
exhibitions; ceia vjendra peut être, grace a
ringéniosité des amis de eelle puissance.
Pour le moment, laissons aux gouver-
nements de Prusse,Suisse et d Italië l'a-
vantege de pouvoir faire insullèr leurs vic-
times. Malgvé nos faiblesses, nous n'en som
mes pas la, ei j'espèr'e que noire générosité
naturelle toujodrs y répugnera.
LES PR;(ACES||t)NS: JUB!LA!RES EN
AUTRICIlÉ" LT ÉN RELGIQUE.
Ori pmndyjg Vjemu^, ipse les processions
du juljitgfi)nt .gomi^engê.(hyisl'arcliidiocèse
de Vienue. Les membres-de la familie intpé-
rude, présents a Viennc, y assistaienl dans
leurs 'jSa roisses Tospéctives.
Q i'en dira M. Picrcot? Abomination de
la désólatiön, fes mernbres de la familie im
périale oh t dooué l'exemple de la provoca
tion! El l'ón n'a ni craehé, ni insulté, ni
assommé les membres du cortége. Peuple
arriéré que ce peuple autrichien, en dépit
de la marche que M. de Beusï y a imprimée
au char du progrés! Oh! que la Belgique
libérale et macomuque lient plus fiérement
la bannière dw prdgrès, et eomme elle lui a
faitfrancbir en qufyques semaines des distan-
ces mcommensuraliJes L'ukase Piercol a
acquis cliez nous force de loi; il y a pres
cription; el en mèjne temps, en Autriche, les
processions du jubilé se font sans entraves,
avec la complicité des membres de la familie
impériale!
L'Autriche e,st ujüre pour Ie despotisme;
la Belgique, elle vogue, toutes voiles dé-
ployées,. vers les rives oü fleurit la Revolu
tion, oü les Communards, a l'ombre de l'ar-
bre de la tolérance et de i'arbitraire, fusil-
lenten toute sécuritédës étages, et préparen!,
pour la generation future, un petit code de
persecutions religieuses, calqué sur celui de
la Prusse ou cefui tie la fibre Helvétie!
Ce donl graces'au Sacrè Cceur et au con
cours énërgique de tous les hommes de bon
ne volonté el dè tous les bons citoyens,
veuille bien nous préserver Ie Ciel
INON RATIONS.
Les détails recus par les journaux de-Paris
sur les inoudalioirs du Midi ne font qu'aggra-
ver les premières nouvelles sn,r l'étendue du
sinisire. Le n'est pas a 500, e'est a 1,000
que l'on doit majljeureusernent fixer le cfnf-
fredes morts a Toulouse. Le total dépassèra
2,000 pour lont je Moli. Et encore ne saura
t-on jamais exacleincnt Ie hombre des vicli-
rnes, les eaux de ft Garonne entrainant dans
leurs flols une qiiuutité énorme de cadavros.
On en arepèehé; poriant le costume du
pays, a plus de vingl iieues do Toulou
se. -
Les té.légrammes des environs, dit le
correspondent da Figarodonnent des ren-
seignemenls opoayamables, A Monlauban,
a. Castclsarrazin, a Montecchi, partout on
signa Ie des désasjres sans hom. Dans les
campagnes les piiysans surpris par l'inon-
dntioh ont élé néyés dans leurs maisons.
Ceux qui surviveiït mcurénl de faim.
l.es dégats .pour Toulouse sen I atlei-
gncnt ...cent million.s: il en faut compter au-
•ant pour les cawTpagnes. Ljhospice do La
Grave est entièrerlieht perdti. La Baslide-
Bosplas, -cé.'cbie par' le crime de Jacques
La tour, jest5 euttérejp^il détruite. La magni-
fique giotte aJil Afsjjd'Azil ëstécroulée; la
Rise s'v est ereusé nu litnouveau.
Ces evahit ions, 1 si élevées qu'elles soient,
soni sans doutc .crtèorö fort aii-dessous de la
vérité. On ne coh.nait eneore que la plus
minime part ie de la' catastrophe. De la récol-
te qui s'annoncait splendide il ne reste abso-
lument rien. Le nombre d'usines, de fermes,
de maisons, delablissements de toute espèce
complétcment rasps par les eaux est incalcu
lable. Sur l'Adour, a Ragnères-de-Rigorre il
n'y a pas moins de Irois usines emportées.
Un grand nombre de routes sont délruites.
Et l'on évalue a 2 ou 3 mille les lêtes de
bétail englouties.
NOUVEAU. RÉGIME POSTAL.
A daterdu lr Juillct, les prix d'affranchis-
sement des correspondanëes de Belgique, a
destination des pays composant l'Union Gé
nérale des Postes, (1) sont fixés comme suit:
A. pour les lettres, 25 centimes par lil gram
mes.
B. Pour les journaux, imprimés, échanlil-
lons et papiers d'affaires, 5 centimes par
50 grammes.
II n'est fail a cette régie que les excep
tions suivantes:
1° Les lettres pour les Pays-Bas et le Grand-
Duché de Luxembourg continueront a être
laxées a raison de 20 centimes;
2° Les lettres éehangées avec ces deux pays
et avec PAIIemagne, dans le rayon-fron-
tiére de 30 kilometres, ne subiront qu'une
laxe de 10 centimes,
3° Les journaux et imprimés sous-bande,
échangés avec Ie Grand-Duché de Luxem
bourg, seront taxés au taux de 2 centimes
par 50 grammes.
N. B. Jusqud présent la France ne fait pas
partie de (Union. Les correspondances
éehangées avec ce pays restenl done Iran-
sitoiremeni soumises au régime acluel.
En Février 1875 les óhernins de fer de
l'Eial ont produit 5,833,704 fr. 07 cent.,
140,977 fr. 11 c. de plus qu'en Février
1874.
Les postes ont prodnit 077,420 fr. 04 c.,
soit 33,103 fr. 59 c. de plus.
Lns télégraphes 151,244 fr. 32 cent., soit
7,424 fr. 52 c. de plus.
La marine 157,017 fr. 03 c., soit 28,170
fr. 13 e. de moins.
CHRONIQUÉ JUDICIAIRE.
Le tribunal de Gand a prononcé Samed'
les jugements snivants dans l'affaire du péle-
rinage d'Oostackcr;
Le sieur De Muynck est acquit Ié.
Le sie'ur Coltignie est condamné; 1° pour
le fail d'injures, a 8 jours de prison; 2° pour
coups et Iflessures volontaires, a 21 jours de
la mème peine.
Le sieurs Smolders et Larse sont condam-
nés chacun a 14 jours de prison.
NECROLOGIE.
On lit dans la Dgle de Malines:
Notre honorable ancien bonrgmestre M.
Ed. Broers, niembre de la Députalion per
manente du Conseil provincial, vient d'etre
douloureusement éprouvé. Mmc Broers, née
Suzanne Louise Marie Vermeulen, est déeé-
déo en notre ville Dimanche dernier, a l'age
de 65 ans, après une longue maladie chréti-
ennement supportée.
Par sa piélé, ses bonnes ceuvres et les
verlus domestiqnesqu'elle pratiquait en véri-
lable mëre de familie, la défunte s'était con-
cilié l'estime générale et de nombreuses
alïections. Sa mort a causé a juste litre un
deuil profond parmi les siens.
Le service funèbre a été célébré Mercredi
en l'église de Notre-Dame au dela de la
Dyle. Une assistance extrêmement nombreu-
se est venue y payer son tribui de sympathie
et de pieux souvenir.
(Dit r o si i<( ne locale.
Nous avons établi, a la lumiére de l'expé-
rience universelie, que Tant valent ies pa-
Irons des Ecoles tant valent les Mailres, et
tant valent les mailres tant valent les élé-
ves. Cela est inconleslablement vrai,
si inconlestablëment vrai' que le Progrès
lui-mème reconnait la rigoureuse exactitude
de eet aphorisme.
Le Progrès reconnait done, et nous lui-en
donnons acte, que des patrons notoirement
irréligieux, ennemis de I'Eglise, méprisant
son enseignemenl et ses préceptes, ne peu-
venl former et ne ferment en effet que des
écoles irréligieuses; que des écoles irréli-
gieuses ennemies de I'Eglise ne formenl que
des éléves irréligieux.et ennemis de.I'Eglise;
que la conduite notoirement irréguliere des
patrons est fatalement, suivie et imitée par
les éléves. Tont cela est inconlesté et incon
testable; tout cela reluit des clarlés du soleil
en plein midi, a Ypres comme partout ail-
leurs.
Mais cequi est faux, injuste, calomnieux,
impie el infame, c'est de prélendre qu'un
acte d'immoralilé secrètement commis par
un misérable mailre, l'opprobre de sa Con
gregation, abominé par ses Supérieurs et ses
Frères, fait que todies les Ecoles desservies
par les Religieux et par ie Clergé sont des
écoles d'immoralilé el de prostitution.
Telle est cependant la réplique que nous
adresse le Progrès. II nous demande ce
qu'en pense le Journal dl Ypres. Mainle-
nanl il le sail.
LE PÈLERINAGE DE WARNÊTON.
Le jubilé buit fois séculaire du Bienheu-
reux Jean de Warnèton a été célébré, au
lieu desa naissance, Dimanche dernier, avec
une splendeur, un éclal, des démonstrations
de foi et de piélé qui n'ont guèrede prece
dents dans nos annates religieuses. Sa Gran
deur l'Evêque de Bruges présidait la grande
féte jubilaire.
La ville de Warnèlon, par l'élégance et
par la fraicheur de ses décors, s'était pour
|a circonstanee mise a la hauteur des gran-
des villes de Belgique et de France.
Warnèton célébrait la rnémoire et les
bienfaits du plus glorieux et du plus puissant
de ses enfanls.
Le Bienheureux Jean, évèque de Térouan-
ne, fut en effet une des plus grandes et des
plus nobles figures du douzième siècle. Aux
qoalilés éminentes de l'esprit et du cceur, il
joignit l'ascendant incomparable de la Sain-
leté. Successivemenl les Souverains Pontiles,
aussi bien que ses fréres dans l'Episcopat, et
les plus grands personnages de son temps
rhonorèrent de leur confiance et de leur
amilié. Le peuple et le clergé fidéleslui voué-
rent leur reconnaissance et leur amour. Suc-
cesseur des Apötres, il pratiqua loutes leurs
vertus. Modéle de l'Episcopat, il se monlra
conslarnment Père dévoué et Guide plein de
sagesse el de fermeté. II restaura la discipli
ne ecclésiastique; il fonda, protégea, réfor-
ma grand nombre d'institutions monasli-
quos; il fut tin des plus fermes appuis du
Saint Siége; un des plus vaillanls défenseurs
de la liberie et des droits de i'Egise; un des
grands bienfaileurs du peuple, des meilleurs
soutiens de l'ordre public. C'était un Evèque
accompli, tout animé de l'esprit de Dieu, de
eet esprit de fórce el de douceur qui Iriom-
phede tous les obstacles. Pendant quatre
siècles les religieux habitants de la Morinie
visitérenl son tombeau et eurent recours a
sa puissanle intercession. Au XVIe siècle, la
destruction compléte de la ville de Térouan-
ne provoqua le démembremeht de l'antique
Evèché de Morinie. Ce fut alors que les évè-
chés d'Ypres, de Boulogne et deSt-Omer
reprirenl dans leur propre l'ancien office de
Térouanne, et le culle du Bienheureux Jean,
affaibli parmi les fidèles par le malheur des
temps, fut ainsi religieusément gardé par le
Clergé. Aprés la Révolution francaise, l'évë-
ché d'Arras, auquel furent alors unis ceux de
Boulogne el de Sl-Omer, conserva a son lour
la féte de Jean de Warnèton. Enfin, en 1852,
Ie Souverain Pontife aulorisa d'inscrire dans
le propre du diocése de Bruges la féte du
Bienheureux.
Aujourd'hui, le culle du grand Saint, dont
buit siècles rendent un fidéle et constant té-
moignage, est redevenu populaire. C'était
cerles un des plus beaux et des plus nobles
spectacles que ces milliers et ees milliers de
fidèles accounts, Dimanche dernier, de tous
les points de l'ancien évèché de Morinie pour
célébrer, au berceau de notre Saint, sa glo-
rieuse rnémoire et pour implorer pleins d'es-
pérance sa puissanle intercession! La France
comme la Belgique, unies dans un mêmo
sentiment de foi, de reconnaissance et de
piélé, confondaienl la leurs priéres pour la
restauration du régne de Dieu, pour le salut
de 1a Société, pour le bien-êlre des peoples.
Oui, c'était un spectacle incomparable que
cette foule innombrable inclinée. sur la Pla
ce du Rivage, sous la main bénissante de
I Lvèque, qui venait d'interpréter avec une
éloquence, sortie des profondeurs de son
ame, les sentiments et les priéres du peuple
chrétien.
Le temps et l'espace nous manquenl ponr
rendre coinpte avec queique détail de ce ma-
gnifique collége religieux dont les plus
grandes el les plus religieuses cités a bon
droit eussenl été fières. Tout y était digne,
lout y était gracieux. C'était vraiment com
me une image du ciel sur la terre. Les statues
de cette multitude de Saints qui ont illustré,
édifié, rendu chrétiennes nos Flandres; ces
précieuses Reliques d'Apötres, de Martyrs,
de Confesseurs, de Vierges; toutes ces riches
el fraiches banniéres; tous ces admirables
symboles; tous ces éloquents atl.rib.uts; tou
tes ces institutions chrétiennes priant et chnn-
tant tour a lour; Ie peuple enfin, le Clergé,
I Lvèque, tout consliluait le plus magnilique
ensemble.
Après Ia Procession, il n'y avail qü'une
voix partout, comme durant la Procession
il n y avail eu qu'un sentiment.
Les Doyennés tant francais que flamands
de I ancien Evéché de Térouanne, on pour
rait presque dire loutes ses principales pa-
roisses, avaient rivalisé de zéle el de piété.
Comme de raison Ie Doyenné, Ville d'Y
pres surlout plus particuliérement héri-
tiére des richesses de Térouanne s'étaicnt
distingués entre toutes les localilés et par le
nombre de leurs pélerins et par l'imporlanee
de leurs groupes.
(I) L'Union comprend l'Europe, la Russie et la
Tuiquie d'Asie, l'Algérie, l'Ëgyple el les ËlaLs-
Uriis d'Amérique.
M M