*/r I S? p,aANc njmmm LA DYNASTIE DES FOUCHARD.O 5Ü Samcdi 24 Juillct 1875. 10me année. N° 998. z z E5 Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütenl 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces judiciaires se paient 30 centimes la ligne. On traite a forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supptémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires. IIK ll l A S El K V JE IE. 17 Juillel. Po- INDIFFERENTISME. S'il est tine chose décourageante a l'épo- que actuelle, c'est bien Ia rencontre si fré quente de braves coeors et d'honnêles esprits qui assistent en indifférents a la grande lutle du bien coritre le mal, dont l'univers est le théalre. Les tins font galerie etjngentdes coups, comme s'ils n'étaienl speclateurs que d'une lulte d'alhlètes ou d'une partie d'é- checs; les aulres se bonchent les oreiIles et ferment les yeux pour ne rien voir et ne rien entendre, s'imaginant sans doule, comme l'autruche, qu'ils sonl en süreté dés qu'ils ne voienl point le peril. Cet indifferentisme funeste est parliculièrement commun la oü Féducalion loule pralique (ainsi que Ton dit, bien a tort), raméne incessammenl cha- cune des facultés de l'individu vers ce bul unique: Le gain de l'argenl; rien n'est si ordinaire que d'y entendre les plus honnèles gens vous dire d'un ton sincèremnnt amical: Pour Dieu! cessez done de vous tourmenter au sujet de ce qui se passé en Prusse, en Suisse ou ailleurs! A quoi cela vous serl-il? Laissez ces gens se débrouïlIer tout seul, d'autant plus que vous n'y sauriez rien changer! Chacun pour soi el Dieu pour tous, telle doit ètre la devise du sage; et celui qui ne s'y conforme pas négligé ses affaires, trou ble sa vie et n'y gagne en fin de compte que des ennemis! Voila ce que nous sommes condamnés a entendre chaque jour, a cha- que instant; et eeux qui nous tiennent ce langage sonl estimés gens sensés et prudents, ayant le sens pratique de la vie et cent fois plus raisonnables en un mot que des pointus, des brouillons, des ullramontains tels que nous. Sensés, prudents, pratiques, qu'entend on par ces mots? Est-iI sensé celui qui ne fail point usage de la raison dont Dieu l'a doué pour disiin- guer d'une facon absolue le bien du mal, le vrai du faux, le juste de l'injuste? Est-il prudent celui qui, ayant fail cette distinction fondamenlale, ne recherche point quels sont les sources et les auxiliaires du mal? Qui, voyant bruIer la maison du voisin, ne s'en- quiert pas des causes de l'incendie pouréloi- gnersi possible le mètne danger de son toil? Est-il pratique enfin celui qui fait consister la sagesse a se cruiser les bras en face du sinistre, sous prétexte que sa maison a lui ne brüle point encore, et que travaillera cou- per le feu ou a l'eteindre lui coüierait de la peine et lui ferail perdre du temps? Ces hommes prudents et pratiquesont fail a la sociélé humaine depuis un siècle plus de lort que ses pires ennemis. Ce sont eux qui par leur abstention et leur inertie ont donné carle blanche au mal sous toules ses formes, le laissant, au nom de la liberté, s'insinuer dans toules les parties de l'orga- nisme social, jusqu'a ce que le corps entier fut infecté d'une maniére incurable pour lout autre que pour Dieu. C'est grace a I'in- différence des honnèles gens, trop souvent, hélas! sous leur patronage et au moyen de leur argent, que la presse, la tribune publi- que, et cetle tribune plus sacrée, la chaire du professeur, ont été transformées en in struments de corruplion d'une incalculable puissance. Voltaire a bafoué les choses sain- tes et les nobles ont ri; Rousseau a sapé la loi el semé la révolte dans les ümes, et les bourgeois ont fait la renommée de Rousseau! Les uns et les autres ont porté durement, depuis lors, la peine de leur faule; le peuple qu'ils ont laissé corrompre s'est cruellement vengé d'eux. Trois fois depuis moins d'un siècle, il a entrepris de les ensevelir sous les ruines de la société, et le flol dévaslateur, trois fois refoulé, revient aujourd'hui et se dresse plus nienacant que jamais! Ces avertissements lerribles onl-ils du moins été compris? Ont ils eu pourelfetde nous faire voir dans quel abime nous pous- suil noire indifference égoïste? Ilélas non! au coeur même de la tourmente, ni I'immi- nence du peril, ni l'borreur des massacres n'ont pu rendre aux populations gangrenées par I'individualisme, ni one étincelle de dévouement, ni tin semblanl d'union. En 93, quand les paysans vendéens mouraient pour Dieu et la pa trie, les bourgeois de Paris se cachaienl sous la carmagnole; et hier encore deux millions de ces bourgeois laissaienl inettre leur villa natale a feu et a sang, n'ayant d'autre souci que de lout voir et de tirer ensuite leur épmgle du jeu. Voila oü nous en sommes! II est temps, il est grand temps que chacun réflécliisse a ces choses et que chacun de nous pèse la part de responsabilité qui lui incombe dans les dé sastres sociaux; sccouons cette torpeur fu neste qui engourdit nos cceurs et comprenons enfin qu'un chrétien est uti soldal du bien et qu'il trahit son Dieu quand, désertanl devant l'ennemi, il cherche son repos avanl la fin du combat. RÉVÉLAT10NS MACONNIQUES. La Franc-Maconnerie a loujours eu, com me on sail, la prétention de travailler a la diffusion des lumières et de pratiquer le libre examen a ciel ouvert. On communique au Courrier de Bruxelles un document ma qonnique trés-important et qui attesle une fois de plus que la maconnerie manque abso- lument de franchise, que c'est une oeuvre de ténèbres et d'obscurantisme. Ce document est une circulaire imprimée de quatre pages, sans nom d'imprimeur au- cun, qui invite les Frères a souscrire au Bulletin du Gr.-. Or.-, de Belgique, et leur défend de meitre aucun exemplaire de et ouvrage en circulation dans le monde pro fane. Ce document fait connailre anssi qu'en Avril 1873 il y a eu des assises maconniques que le V.". F.*. Vanhumbeeck a prononcé un discours en réponse a un discours du Sé- rénissime Grand-Maitre national, dont on ne donne pas le nom; que le 23 Novembresui- vant, les francs-macons de Bclgique sonl en- trés en relation avec les Puissances nmcon- nigues a fétrangeravec les grundes Loges d'Allemagne, avec celles de Francfort, avec leF.\ Pluntscbli, fégiste du Kullurkampf. La mètne circulaire nous apprend que le 1r Janvier 1874 le mot annuel a été donné aux Francs-Macons beiges. II l'avait élé pré- cédeinment le 20 Février 1873. C'est le mot d'ordre el l'on peut voir avec quei servilisme ceile consigne est exécutée par les libres- penseurs et les purfuiles intelligences ma conniques. Ou remarquera enfin que le 31 Mars 1874 le rélablissement des relations avec les Grandes Loges d'Allemagne a été un fait accompli. II serail bien desirable que l'on put se procurer les Ptèces relatives aux négociutions avec les Grandes Loges d'A lle- magne dont parle la fin du document. Elles doivent jcler un jour éclatant sur le patrio- tisme des francs-macons de Belgique et sur les relations qu'ils enlretiennent avec les Puissances maconniques de fétranger au point de vue de leurs ambitions, de leurs haines et de leurs appétits. Espérons qu'un jour ou l'aulre cette lumière se lera, malgré les precautions inouïes prises par les Loges pour l'étouffer el pour laisser dans une ombre impènctrable leurs ateliers d'athéisme el de morale indépendanle, de faussemonnaie po litique et de bombes révolutionnaires. UNE CONDAMNATLON INJUSTE. Un vicaire de la paroissc de Saint-Servais a Schaerbeek, Ie Reverend M. Smits, a été condamné, Mardi 13 Juillel, par le tribunal correclionnel de Bruxelles a 30 francs d'a- mende poar avoir, in extremis, béni le ma nage de Charles De Herlogh el de Léonie Lucas, avant l'accomplissemonl des fortnali- lilés civiles. Charles De Hertogh est mort trois jours aprés son mariage. C'est assez dire que M. Smits est tout sim- plemcnt condamnépouravoir faitsondevoir. II se füt rendu en effet gravetnenl coupable, il se serail déshonoré comme prètre, s'il avait refuse a Charles De llertogh el a Léonie Lucas le secours de son ministère. Dans de telles condilions, la condamna- tion retombe non pas sur le prêlre irrépro- chable qui l'encourt, mais stir la loi qui la prononce. Cette loi, indigne d'un peuplo chrétien, esl d'ailleurs formellement contrai re a la liberté de conscience, cette immor telle conquèle de la civilisation moderne. Remarquez que, par suite de l'incurie de ttos législateurs, la sévérilé des prohibitions actuelles dépasse les intentions du Congrès lui-niême. M. le Vicaire Smits esl condamné a pour avoir, hors les cas formellement exceptés par la loi, procédé a la bénédiclion nuptiale, avant la célébration du mariage civil. Or, la loi ne détermine aucune exception au principe de l'antériorité des formalitéslé- gales sur le Sacrement. Le prêlre catholique est done puni pour avoir rempli son devoir, même dans les cas oü Ie Congrès lui-mème eüt reculé devant l'a pplication de la régie formulée par l'arti- cle 10 de la Constitution. Evidemmenl ce n'est pas chrétien; mais, dans le sens large du mot, ce n'est pas mème constilulionnel. SEPULTURE DES INDIVIDU'S SANS CULTE. On sail qu'en mntière de sépulture, la France est soumise a la mème loi que la Belgique, le décrel de prairial an XII, aux termei duquel, dans les communes oü l'on professe plusieurs culles, chaque cube doit avoir un lieu d'inhumalion particulier. Un libre-pensetir, nommé Hallé, élant morta Saint - Hilaire - la -Gravelle (Loir - et- Cher), aprés avoir formellement refuse les derniers sacrements, le curé s'opposa a ce fcj C2 fL C/} Z O co co O CO 3 -3 O a ui cc MM IW^iilllilÊS -n ra so ■3 O G 53 O O C/3 m H O i G H O m O "V >- so r* >- ra z CO m G ra Cj G C/3 PO CAJ ra >- so so ra 2 Poperinghe-Ypres, 5-13,7-00,9-30,10-53,2-15,3-03,9-20. Y pres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-05,3-37,6 50,8-45,9-80. peringlie-llazebrouck, 7 03, 12-23, 4-17, 7-13. ll.izebrouck Poperingfie-Ypres, 8-33, 9 30, 4 10, 8-28. Ypres-Bolders, 7-80, 12-28, 6-48. Kouiers- Ypres, 9-28, 1-80, 7-80. Roulers-/Mt<7es,S,44,8-48,l 1-34,1-13,4 39,7-36,(9-88.Lichterv.)Licliterv.- Thourout,4-23 m versOstende.—Thourout-JLi'c/der velde 12-02venanl d'OslenJe.Üruges-Roulers ,7 23,8-28,12-30,3-00,6-42,8 43. Lichlei'v.-Courtr«i,3-28m.9 011,30,8,377,21 Ypres-Co«r(rai8-34,9-49,l 1-15,2-35,5-23,713(mixle 1*et 2,cl.). Courtrai- Y*pre.?,7,00(mixieltet2,'cl.)8-08,11-02,2-56,5-40,8 49. Ypres-Thourout, 7-18, 12 06, 6 20, (le Samedi a 3-30 du matin jusqit'a Langhemarck). Tliourout- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00, (le Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck A Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Ame/dières, 6 00, 10,15, 12-00, 6-28,Armentières-Houplines Le Tonquet-War- nêton-Co mines 7-28, 10,50, 4-10, 8-40. Comines- Wamêlon 8 45, m. 9-30 s. Warnêton-Cowmies 5-30, 9-50, Courtrai Bruges, 8-08, 1 I-00, 12-35,4-05, 6-53. 9-00 s. (Lichterv.)Bruges-Courtrai, 8-23, 12-50, 5-00, 6-42. Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Station) 6-50,7-23,9 20,(esp. le Dint. seulem.)9 50,11 08,2-23,2-50,3 35,(exp.)5-50,(exp. le Sam. *eul)7-35,(exp )8 55. (bassin) 7-00,7-31,9-26,(le Dim. seul) 9 56,11-14.2-31,2-56,5-41 (exp.)3 56, (exp. le Sam. seul.) 7 41 (exp.)9-01Ileyst, Blankenb, Biuges,5-4b,7-15(exp. le Lundi )8,2311-23,1-25,2 43(exp.)4-10.8-30,7 23(exp. le Dim )7 33,8 45 Ingelmunster Deynze-Cawd, 5-00, 9-412-15. Ingelmunsier-Deynze, 6-03 2' cl., 7-13. Gand-Deymt-Ingelmunsler, 6-38, 11-20, 4-41. Deynze Ingelmunster, 1-00. 2* cl. 8 20. lngelmunster-jptsep/iem, 6-05, 12-35, 6-13. Anseghcm-Ingelmunster7-42, 2-20, 7-43. Lichlervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-35, 8-00. D«raAerA"e-Furnes-Dixmud« et Lichtervelde, 6-33, 11-10, 3-40, 5-00. Dixmude-AY'euport,9-50,2-20,8-43. Nieup-Dm»,(bains)7-20,11-50,4-10. (ville) 7-30,12-00,4-20. Tliourout-Ortende, 4-50, 9-13, 1-50, 8-03. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12 25, 6-15. Selzaete-jEec/oo, 9-08, 1-28, 8-25. Eecloo-Se/zae;e) 5-35, 10 15,4-22. Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-13, 7,23. (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-Caud, 6-00, 10-30, 4 40. Selzaeta-Lokeren, 9-04, 1-30, 8-30. (le Merer. 3-10 m.) Lokeren-SeDrarte, 6-00,10-23, 4 45. (Ie Mardi, 9,30.) COURTRAI, BRUXELIES. Courtrai dép. Bruxelles arr. 6,37 9,20 10,33 1,35 CORREaPOWDANCES. BRUXELLES, COURTRAI. 6,35. I Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 8,54. Courtrai arr. 8,02 10,46 2,44 12,33 2,28 3,47 6,14 8,33 7,36 6,47. 8,44. COURTRAI, T0URNA1LILLE. Courtrai dép. 6,37 10,56 2,34 8,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41. Lilla 7,38 12,08 4,00 6,35 10,00. LILLE, TOURNAI. COURTRAI. Lille dép. 5,13 8,22 11,03 2,22 3,20 Tournai 5,42 8,56 11,29 2,40 5,39 Courtrai arr. 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33 Courtrai dép. Gand arr. COURTRAI, GAND 6,42 12,31 3,44 GAND, COURTRAI. 8,01 1,31 BRUGES, GAND, BRUXELLES. 5,04 6,40. 7,56. Gand dép. Courtrai arr. 3,13 6,34 9,38 10,51 1,28 2,49 4,24 3,31 7,21. 8,42. Bruges d. 6,49exp.12,34, 2,82, 3 43 ex. 6,43. Gand a. 7,34, 1,49 4-07, 4.28, 7,38. Bruxelles 8,50, 4 00, 6,02, 9-3I. Bruxelles dép. Gand arr. 6,00 Bruges 7,13 BRUXELLES, GAND, BRUGES. 8,14 II ,83 3,12 exp. 4, 9,41 1,13 3.28 4,26 6 10,34 2,38 4,37 5,1 1 7 39 exp. 3,88. 37 7,23. ,22 8,38. Suite. Voir le N° précédent. Tous ces soins u'enlevaient pointhélasa M"' Chevert le loisir de songer au cruel oubli dans lequel on l'avait laissé. Assnrément. elle ne coirip- tail pins stir uue reparation; qnand on a passé la soixanle-dixième année, bon gré, mal gré, il faut renoncer aux soupiranls inais la plainte est lou- jotirs de saison et mêmeen certaines arnes bles- séeselle s'aigrit avec le temps; plus tine vieille fille semble personnellemcnt désinléressée par I'age. plus elle sen donne a coeiir joie conlre ces mon- stres d'hommes qui l'ont méconnue lelie esl du nioins la commune règle. M"e Chevert n'y échap- pait que par un point, chaque caraelère a son trait dislinelifpour se consoler de ce qui lui avail manqué en réalité, faisanl appel a son imagi. nation, elle s'altribuait des Iriomplies imaginaires elle se vanlait, se vantait beauconp certes il n eut tenu qu'a elle de faire un grand établissement, mais les boinmesfaut-il done s'y fier?» lille avait trois choses en horreur les chiens, les ehals et les liberlins; les chiens et les chats, a cause de Le voliime est en vente au Bureau du Journal au prix de 2 fr. la rage; les liberlins a cause de tout, lil liberlin, <|tii ne l'était un pen a ses yeux? au iiiuindre in dice, elle avait découverl en quelqu'nn un fond de liber linageuianières, modes, plaisauleries dé- celaient bien vile ces détestables liberlins; a propos de tont et a propos de rien on élait rangé dans la catégorie. Oü trouver dans ce siècle dépravé un houinie, un jeune houiiue vraiuient conveuahle c'était son mot. Pourtant elle en cherch iil un. non pon r ei lemalheuretisrmenl, mais pour sa nièce. Quelle belle occasion de passer en revue des pré. leudants vrais on supposes, et d'eil dire son petit avis Lorsque M"e Chevert appela prés d'elle sa nièce Malie Soyer, ee ne fut point paree que celle-ci avait unc figure charmante, des veux tout aiinants, et le plus fin sourire du monde, que Ie choix de sa vieille parente lomba sur elle, mais tont simple- inent, paree qu'elle étail lille d'un magistral': en pariant de feu M. Soyer, MMo Chevert ne disait jamais que moti cousin Ie magistral. A seize anset quand on a Ie cceur bien placé, on lie senile point trop, minulieiiseinenl le mobile secret de certaines actions Marie ne vil dans I'adoption dont elle étail I'objet qii'un pur bienfait, et elle en concut une reconnaissance dont eila I donna de si vifs lémoignages que M"° Chevert, g.ignée a son tour, s'altacha a sa pupille avec toule la force d'une affection qui, depuis un demi- sièclecherchait ihutilem.enl a se fixer. Au bout de deux ans, Marie fut retiree de pension et on la coinbia de marques de lendresse. Héla.s la pauvre jeune lille n'en eüt pas été plus heiireuse, sans sou admirable caraelère reléguée dans une maison toujoiirs close, lie sorlaul que pour aller aux offices le diinanehe; réd'uite a écouler depuis le inatin jtisqu'au soir les incroyahles aventures de sa tante, lors de ses famenses campagnes; sotiini-e, chaque jour, ïi deux legons de giiitarc; obigée d'essuyer line démonslialum tb s régies du boston, de faire nu excereice sur la révérence antique, enfin de iiiauipiilcr quanlilé de drogues pour com poser des recettes conlre la rage, la morsure (les serpents, les brültircs, les engelures, les gergures, les bobos de toule espèceelle n'avail enlrfe lont cela d'autre dislraclion que d'enleiidre sa tante recomuiencer perpétuellement la comparaison de leurs allraits respeetifs. En effel de même qu'elle croyait de bonne foi avoir fait des campagnes, Chevert siinagiiiait avoir été belle; Marie lui servait de inireir. Ce que e'est que la pa ren té, disait-elle Marie est niou vivant portrait. üui, chère enfant, poursuivait-elleje ne suis plus tout-a-fait jeunemais li dix-neuf ans, j'avais les chcveux. les yeux, la jolie bouche, les dents blan- ches nialhemeusement j'en ai perdu quelques- unes, il lui en restajt trois, laseule difference enne nous c'est le nez, tn l'as Un pen trop tin, il faut dire que la vieille demoiselle pot tuit au mi lieu du visage unesortc de peltte pomme de ter re nuiralre mon teint étail presque aussi beau que le tien; mais, ma pauvre Marie, ce sont les mains et les pieds qui galenl tool cliez toiquelle grande main in as la li! le vdain piedcache-le bien vile. Mn" Chevert oubliait ici que Marie, ayant la lête de plus qu'elle, devail, nécessaire- ment avoir la main el le pied dans une juste pro. i portion avec sa taille. Maintenant, repreuait M"° Chevert, tout cela nous a élé donné pour que nous en fassions un perpétuel sacrificeil ne faut point écouter les compliments; sois ensure, va. en restant parfailemenl polie, ou peul lenir les flal- teiirs a distance; tu ne le croirais peul-étre pas, eh bien, jamais ou ne m'a dit que j'élaisjolieAh certes, les lihrrtins voyaient bien a qui ils avaieut affaire. line fois Ie. mol de liberlin laehé, revenait le cliapilre des aboniinables vices de la partie mas culine de l espeee humaine les hommes leur dnrelé de coeur, leur grossièrelé, leur gofil élrange pour les coquettes, inspiraieut li la vieille lille des passages vraiuient éloquents. Oh ma chère en- faut, disait-elle en (erminantgarde-toi de livrer au hasard Ion cceur el ta liberté, d'enchaiuer ta vie ent ère; le mieiix serail de faire comme moi, ce- pendanl je ne veux pas t'y forcer, nous cherche- rons un jeune homme convenableHélas Afin de laisser sa pupille sous l'impression de cette interjection sceptique et donloureuse, M"° Chevert gardait le silence un moment. Marie réflé- chissait alors et se demandait si, effectivementle bon üieu a mis dans les hommes une ame si noire; i'hommc el la femuae se tiennent d'un peu prés, du père a l'enfant il n'y a pas si grande distance; et, pour ce qui la louchaitelle jamais elle n'avait entendu (lire que sou père fut un liberlin. L'envie Int venait de faire quelque objection, n'osanl pas toutefois dirc toute sa pensee, elle prenait un che- min de traverse. Mais, ma tante, disait-elle, les saints n'ont pas élé, eux des liberlins? Laissons les saints tranquilles, répondait Mademoiselle Chevert d'un Ion impatienté les saints sont les saints. Et puismon Dieu, ce n'est pas moi qui les ai eanoui-ésII y en a plus d'un peut-ètre qui a tail nu hou purgatoire d'ailleuis, aujourd'hui ou ne voit plus de saints. A CONTINUEH. A

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1