1 '1 iit I UN DRAME ■I GROTTE D'AZUR.O aa.AIV^ 7 de: I Samedi 7 Aoiit 1875. 10" annce. Nos 1001 1 002 Ferdinand, cardinal Donnet, Archevèque de Bordeaux. 1.4 re •n r° ■H =o pa Le Journal parait le Mercredi el le Samedi. Les insertions coütent 13 centimes la ligne. Les réclames et annonces judiciaires se paient 30 centimes la ligne. Ou traite d forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commaodés pour articles, Réclames ou Annonces, content 20 fr. les 100 exemplaires. E V E K. 17 Juiliet II E j»I 1 S Po- BREF DU PAPE aclressé a Mgr fEoêque d'Orleans Vénérabie frére, salul et bénédiclion apos- tolique. Bien qu'il répugne au.\ élernelles lois de la justice et a la saine raison qu'on meite au méme rang le vrai et le faux, el qu'on recon- naisse a l'un et a l'auire les mémes droits, néanmoins, comme l'iniquilé des lemps a fait que le droit qui. de sa nature, n'apparlienl qu'a la vériié, a été atlribué l'erreur, en sorte qu on accorde a celle-ci la faculté déco- rée, bien a lort, du nom de liberté, d'insi- nueret de répandre, a sa fanlaisie. par l'en- seignemenl, ses mensongéres théories, nous reconnaissons que ca élè, dc voire part, vé nérabie frére, une conduite aussi sage qu'op- portune d'avoir cheréhé a tirer Fantidote du poison méme qtt'a recti et que porte en son sein la société civile. Si les lois, en effet, permettent au premier venu de metlre en avant les réves de son esprit malade, de les donner méme el de les défendre comme des dogmes de la science, il n'y a, cerles, aucu- ne raison pour qu'on ne doive pas accorder a la vérité la méme liberté; el il n'est personne, si atni du mensonge et si ennemi de la vérité qu'on le suppose, a moins qu'il n'ail tout a fait perdu le sens, qui puisse ne pas recon- naitre un droit d'ttne si évidente clarté. L irrésistible force de eet argument se trou- ve encore corroborée par vos observations touchant I impossibilité ou se trouvaient, au grand dommage de la science, beaucoup d'excellenls esprits de produire et d'exposer leurs pensees, comme aussi dans ce double fait d'expérience, que le niveau des lettres et des haules études s'est abaissé par les entra- ves mises a l'enseignemenl de la vérité, en méme temps que s'est accrue l'impudence de ceux par qui sont propagés, jusque dans des chaires d'euseignemeut, les principes les plus subversifs. non-seulement de la reli gion, mais aussi de toute société humaine. Et si cette licence des fausses doctrines, au moyen de 1 aquelle on abreuve d'erreurs les peuples, est un mal qu'on nesaurait trop dé- plorer, on peut dire que ce mal devient ab- solumenl mortel, lorsqu'il passejusque dans l'éducation de {'adolescence et de la jeunesse; car alors c'esl la racine méme de la société qui est corrompue et ne peut plus donner que des fruits empoisonnés, tn sorte que cette malheureusc société, déja si malade et si irislemenl abaissée, se trouve poussée vers une inévitable dissolution Ce sont toules ces considéraiions que nous vous félicitons d'avoir présenléesavec autanl de solidité que d'éioquence: et la justesse et la fermeté d'esprit avec lesquelles vous avez su les faire valoir ont été telles, que ni les ironies, ni les interruptions, plus nom- breuscs que courloises de vos adversaires, n'onl rien pu öler a l'ordre logique el a la force de voire parole. Le si éclatant assenti- ment de tous les hommes les pins sages et des personnages les plus éminents, qui a accueilli et couronné vos discours, lout en n'étant qu'un juste hommage rendu a la vé rité el a la justice, vous sera, en méme lemps, nous l'espérons, d'un secours puis sant, et vous lera oblenir définilivemenl la victoire pour la grande cause dont vous ètcs le vaillant défenseur. Et, en attendant, rece- vez, vénérabie frére, comme gage de la fa veur divine et de noire spéciale bienveillan- cc, la bénédiclion apostolique que nous vous envoyons, avec la plus tendre alïection,pour vous et pour tout voire dtocése. DonnéaRome, prés Saint-Pierre, le 19 Juillet de l'année 1875, de notrc Pontifical 30°. Pie, PP. IX. LETTRE S. E. le Cardinal-A rchevèque de Bordeaux a M. Auguste Nicolas. Monsieur Ie consetiler el toujours bien cher diocesam, Ma sympathie trait pour vous grandissant, si la etiosu elail possiüle, en vous voyant consacrer deputs si iongtemps vos veilles aux glorieux combats dc 1 intelligence el de la lot. Le volume (1) dont vous avez bien voulu me lairo hommage est un monument de plus éleve a l'bonneur de la religion, qui saura vous en tenir compte. Tout en rappelanl que les esprits ne sont plus aux fortes lectures, vous avez écril en penseur profond el chrétien, sous Inspira tion d un coeur éminemnient courageux, et a une époque qui semble frappée de vertigo. Au milieu du malaise general, vous indt- quez le seul port de refuge encore ouvet t pour nous abriter. Vous failes apparailre sous un jour nouveau cetle figure adorable du Rédempleur, dont la nterveilleuse puis sance a transformé le monde. Je n'ai pu lire sans émolion les paroles que vous avez choisies pour épigraphe. L'au- gusle martyr qui les prononca (L2) fait uu- jourd bui descendre sur vous d abondantes benedictions pour la manière dont voussou- lenez sa cause. Vous éticz déja. Monsieur, entré digne- ment dans la carrière; car chacune de vos ceuvres porte l'cmprcinte d'un travail per- sévéranl el d une conviction profonde. Avec ces deux éléments, le succes ne pouvait manquer. La division de voire dernier ott- vrage science hislorique, science doctri- nale de Jésus-Cbrist, se trouve merveilleuse- ment remplie par les documents el les té- moignages les plus irrécusables. Après ceux que vous tirez de l'Ecriture-Sainte, vous en appelcz au paganisme, et Socrate, Platon, les tragiques, Polybe, Tite-Live, Cicéron, Con fucius, viennent apporler leur tribul a la vérité de noire foi. La question du dogtne vient aprés celle de l'histoire. lei, méme puissance d'argumenta- tion. Vous faiies admirer celle doctrine si sublime, propagée par des hommes sans lettres, sans nom, et cependant acceplée par le genre humain tout entier. A voire suite, nous contemplons le Christ préexistant dés l'origine des temps; le Christ incarné, Dieu homme, naissanl parmi nous, et, aprés l'ceu- vre de la Redemption, prolongeanl son sé- jour sur la lerre par le sacremenl de son amour. Enfin, nous le voyons dirigeant la marchedes siécles du sein de son Eglise, el la faisant trioinpher des erreurs, des persé- culions el de tous les efforts do l'enfer con- juré. Ce plan, si vasle et si magnifique, vous avez eu lo mérite de le resserrer dans les limiles d'un seul volume, sans négliger au- cun détail. Pour conclusion de ce beau travail, vous demandez aux opposants pourquoi tant de prodiges d'amour les éloignent au lieu de les attirer. La réponse est loulc simple: vous avez posé le doigt sur la plaie: ils ne veulent pas elre yuéris. Dieu vous a confié la mission d'ouvrir Ie temple de la lumiére a ceux qui errent dans les ténébres du dehors; ce dernier ouvrage, sous ce rapport, est digne de ses ainés ct vousassigne une place d'élite parmi les plus illustres apologisles du Christ el de son oeuvre divine. Mon voeu le plus cher esl que le cri da cceur par lequel vous le terminez, adjurant la France de revenir a ses vieilles croyances, soit entendu el compris; a cette condition seule elle peut èlre encore sauvée. Agréez, monsieur le conseiller, la nouvel- assurance de mon tendre et inaltérable dé- vouemenl. L'INONDATION ET LES PÉLERINAGES A LA GROTTE DE LOURDES. On nous demande, de divers points dc la France et de l'étranger, ce qu'il faut penser dos bruits, partoul répandus, sur les désas- tres causés a la grolle par l'inondation du 24 Juin, les dangers qu'auraient courus et quo pourraient encore courir les pèlerins, l'insalu- briléde fair, les pluies continuelles, les nei- ges amoneelées sur les monlagnes et mena- cant d'inondalions nouvelles, et enfin la rupture des voies ferrées rendant les péleri- nages impossibles. Nous jugeons utile et mé me nécessaire de répondre publiquement a ces demandes, afin de faire apprécier la valeur de cos bruits 1° L'inondation du 24 Juin dernier a ren du la grolle impralicable a la masse des pè lerins pendant vingt-quatre heures; plusieurs y péiietrérenl malgré les eaux; elle fut acces- M trf O ca -c Z O CO O k cq s-1 CO <3 b? •=5 9 -a to to G3301 kO w o P3 P3 pa o G 50 H O G H 03 en T) 35 SB r> CO w O n 2 Hj 3 PI CO *3 S- 35 2 Poperinghe- Ypres, 5-15,7-00,9-30,10-88,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-03,3-57,6 50,8-45,9-50. v peringhe-Hazebrouck, 7 03, 12-23, 4-17, 7-13. Hazebrouck Poperinglie-Ypres, 8-35, 9 80, 4-10, 8-25. V ft i J iiwi-ouiuuoii iwf'V iii spves-Routers, 7-50, 12-23, 6-45. Rouiers-Ypm, 9-25, 1-50, 7-50. ru:ju Iers-Bruges, 5,44,8-43,11 -341-13,4 39,7-36, (9-53. Lichlerv.) Liclilerv.- Thouroul, 4-25 m.versOstemle. Thourout-Lic/ifer velde 12-02venant d'Osiende.- Grumes-Kouters,! 23,8-25,12-50,5-00,6-42,8 45.— Liclilerv.-Courirai,5-Vóm.9 01,1,30,5,377,21 pres-Gourtr<n'8-34,9-49,11-15,2-3.3,5-23,715(mixie 1-el 2eclCourirai-Ypres,7,00(mixtel*ei2*cl.)8-08,11 -02,2-56,5-40,8 49. Ipres-1hourout, 7-18, 12 06, 6 20, (ie Samedi a 3-50 du matin jusqti'a Langlicmaick). Thouroul- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00, (Ie Samedi a 6-20 du matin de Langliemarck 1 Ypres). Comines-Warnêton-Le rouquet-llouplines-Armenhéres, 6 00, 1013, 12-006-23,Armentières-Houplines Le Touquet-War- neton-Comines 7 -23, 10,50, 4-10, 8-40. -Coinines- Wamêlon 8 45, m 9-30 s. Warnêion-Comtne* 5-30, 9-80, Lourtrai■■liruges, 8-05, 1 1-00, 12-85,4-05, 6-83. 9-00 s. (Liclilerv.)Bruges-CWrfrtzi, 8-23, 12-80, 5-00, 6-42. Bruges, Blankenherglte, Heyst, (Station) 6-50,7-25,9 20,(exp. le Dim. seulem.)9 50,11 08.2-25,2-50,5 35,(exp.)Ö-50,(exp. le Sam. #eu 1)7-33, (exp )8 55. (bassin) 7-00,7-31,9-26(le Dimseul) 9 80,11 -14,2 31,2-36,3 41 (exp.)3 50, (exp, Ie Sam. seul7 41, (exp )9 01 -Heyst, Blankenb, Btuges,8-48,7-15(exp. Ie Luntli )8,25,11-23,1 25,2 45(exp.)4-10.5-30,7 23(exp. le Dim )7 33,8 43 Ingelmunster Deynze Gand, 8-00, 9-412-18. Ingelmunsler-Det/ttce, 6-05 2* cl., 7-15. Gaud-bisyiiLe-Jngelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. Deynze Ingelmunster1-00. 2' cl. 8 20. Ingelmunster-Anseghem, 6-05, 12-53, 6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-48. Eiditervelde-Dixmade-Furnes et Dunkerke, 6r30, 9-08, 1-33, 8-00. DtzwAer/re-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-33, 11 10, Dixmude-iVieizporl,9-50,2-20,8-43. Nieup-Dt'x?»,(bains)7-20.11-50,4-10. (ville) 1 nou rout-ument/c, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thouroul, 7-53, 10- Selzaete-Eecloo, 9-05, 1-25, 8-23. Eecloo-SeLrae/e, 5-35, 10 15, 4-22. 7 30,12 00,4-20. -10, 12 23, 6-15. Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-15. 7,28 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30,440.- Selzaete-LoAere/t, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5 10 tn.) Loket'cti-8ö/ïaefe, 6 00,10-23, 4 45. (le Mardi, 9,30.) COH.B.Z1: 1POWDAWCE COURTRAI«RUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI. Courirai dép. Bruxelles arr. 6,37 9,20 10,53 1,3a 12,33 3 2,23 6 ,47 ,14 6,33. 8,54. Bruxelles dép. Courirai arr. 5,22 8,02 8,28 10,46 12,21 2,44 8,38 7,36 6,47. 8,44. COURTRAI, TOURNAI, LILLE. Courtrai dép. 6,37 10,36 2,34 3,34 Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 Lille 7,38 12,08 4,00 6,35 COURTRAI, GAND. Courtrai dep. 6,42 12,31 3,44 Gand arr. 8,01 1,31 8,04 BRUGES, GAND BRUXELLES. Bruges d. 6,49exp.!2,3l, 2,82, 3 43,ex. 6,43. Gand a. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,38. Bruxelles 8,30, 4-00, 6,02, 9-31. 8,47. 9,41. 10,00. Lille dép. Tournai Courtrai arr. LILLE, TOURNAI. COURTRAI. 5,13 8,22 11,05 2,22 5,20 5,42 8,56 11,29 2,40 5,39 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33 6,40. 7,36. Gand dép. Courirai arr. 3,13 6,34 GANDCOURTRAI. 9,38 1,28 4,24 7,21. 8,42. Bruxelles dép. Gind arr. Bruges 6,00 7,13 10,31 2,49 5,31 BRUXELLES, GAND, BRUGES. 8,14 11,83 3,12 exp. 4, 9,41 1,13 3,23 4,20 6 10,34 2,38 4,37 3,11 7 59 exp. 3,53. 37 7,23. ,22 8,38. Obliges de suspendre la publication de nolre feuilletonnous olTVöns en compensation a nos leclenrs: Un Drame dans la urotte d'azur, dont tailleur, une des mcillctires plumes de la Cloche, les dédommagera de ce contretemps im- prévu. DAtfS LA I. RE MÉ DES CO NT RE LA FIÉVRE. Quel dróle d'homme tpte mon niédecin de Naples! II a une manière toni a fait originate de trailer ses inalades. Souffrez-vous d'ttne ftèvre, d'une indigestion, d'ttne insomnie? Eles-votis refroidi, bilieux rliumalisé II ne voos ordonne ni medicaments, ni boisson, ni dièle... II s'assicd loni simplemenl au chevel de voire lil, redresse magislralemenl sus luiielles d'or, rajusle sa cravale blanchecrache deux fois dans son mouchoir, et commence a vous raconter une hisloire, qu'il approprie lotijours au genre de ntaladte dont vous êles alieint. Êles vous lriste;il sail produire en vous une Ueproduciion imerdiie. réaclioi) qui vous fait dresser les clteveux sur la lêlc... Lies-vous gaiil vous assombrit par un récit des plus Itigubres, enfin, êles-vous irrité, soufTrez- vous des neifs, de la Iele; tl \ous calme el vous amuse par lus avuulures lus plus plaisantes, par lus saillies les plus mattend ues. Tous ses récits eomntencunl inévilablemenl par ces mots Ju me rappellc qu'un jour il in'arriva l'avcnlure suivatitu. Setdemunl n'aliez paseroirc ([tie lu brave hom- rne a vu lont uc qu'il raconlel... Nou, il pttise ut pille cflroiilémeiil dans tous les auteurs rotnau- ciurs, nouvellisles ul journalistes passés, présents, ftiturs... 51ais lont esl si bien racunté, si vraisetn- blable, si originalutncnl dépuiut tju'ou loinberait malade uxprès ponr avoir le plaisir dejouira sou chuvel d'un aussi aimablc conieur. L'auire jour done, j'uus la mauvaisc, non, l'heu- rcttse chance d'allrapcr un accès de fiëvre. Les fièvrcs tlaiiennes el mot sommes d'anctunnes cou- natssancus etde lumps un lumpstl est ittun nalurel que celles-et viennent rendre visile a leur vicil ami. Or done, ine voilit alité... Et André, de in'a- mener le doclcur Que faul-il? De la quinine, du quinquinadu calomel?... Rien de tout cela mon docleur s'assiud gravemenl dans un fauteuil, el se inela raconter. Je ne sais guère oü tl a été pèclier son hisloire.fllais cllc est si dróle, si DE Bordeaux, 14 Mat 1875. dróleque mêinc ceux qui la conuaissent, la relironl avec plaisir. II. MILORD ET CHIRURGIEN. Je me rappellc, aiusi commenga mun Esctilape, qu'un jour tl m'aniva l'aveulure suivautu. J elais alors cliirurgiun a l'hópilal militaire de Naples. Ou vuil me dtre ut) fualin que lord L. X-. dcstrail ine pat ter. Un lord eela ne se dédaigue pas! J'arborat done ma plus belle cravale blanche el ine reudis au domicile du personnage qui oucu- pail, hotel Urocille un appartement vasle et nciiunienl niuublé. J 'arrive dé Rome me dit Ie personnage je désire visiter la grolle d'Aznr de t ile du Lapri; mats élanl d'utic santé foil déiicalcj'ai busoin d'un niédecin ponr ni'accoinpagucr... Votilez vous nic remlrc cc service?... A voire disposition, milord. très-bien! Irouvez-mot demaina midi, au port, une nacelle, des vivres...el stirlout non bltez pas volte trousse de cliirurgiun au grand complet. Vous dtruz que eest une laulaisie; mais j'instsle pour que vous apporliez voire trousseau grand complet... Esl ce couiprts?... Selon volt e désir milord. J avoue que je ne couiprenais guère a quoi pott- vail servir une trousse dans un endroit comme la grolle d'Azur mais les Anglais sont si fantas- ques... et, en ottlre, si riches! On ne refuse rien it un Anglais. Aw lendemain c'élail un vendredije ine le rappellc encorenous partimes de Naples vers huil heuies. Arrivés devaul l'iie de Capri, nous quitlames le bateau a vapuurqui nuns avail amenés ut nous primes tine petite nacelle que I'Anglais beta a Int seul pour enlrer dans la grollc d'Azur. Tout Ie monde a plus ou ntoins entendu parler de culle grotte féurique. L'entrée en est eXlrémeinent basse el élroite. A peine nu homme couché dans la nacelle peul-il s'y glisser sans danger. It arrive mêine souvenl que I'eau inonte un peu grace a la marée el, alors, le passage esl impralicable. Aisément nous passdmes. Le batelicr, I'Anglais et moi élions seuls. Aticuno autre barque ne nous suivail. Nous conimung3ines par admirer uula un valail bien la peine!... lliun de beau conimc ces leintes variées, conimc ces rniroileinentscotntne ces chatoienients imprévus Tout élait bleu les rocliers lean la nacelle, les nuages mais, chaque chose néanmoins avail sa couleur propte, son reflet particulier. Tout au haul de la grolle, un rayon de soleij jaillissatl, cotntne tine gerbe lumineuse 'a travers une lis'sure de rocher. Il ressemklail ii une longue trainee de poudre d'or parcourant un ouéan vaporuux et se perdanl dans ses sombres replis. Noire barque paraissait en feu stir son par cours, elle allutnaiuoul uu incundte de phosphore. (1) Jésus Christ, lntroduclion a l'Evangilc, in-8° Fr. 7,00. Lu memo ouvrage, 2" Édilion in-18, Fr. 3,30. Cliez Vanderghinsle Fossé, Ypres. (2) M. I'abbé Deguerry. Nous semblions nager en pleine.Apocalypse. J'avais déja vu ce magnifique spectacle. Je ne me lassai pas néanmoins de le contempler. Mi- lord au contraire, le voyait pour la première fois elcependant, il scniblait absotbé par lout autre chose ul ne levail pas seulemenl la lute. Quant au batelier, il dormait profondémenl. La force de I'habitude! punsais-je. Toiit-a-coup milord fait un mouvement. Je crois d'abord qu'il est indispose mais sa figure, quoiquepale, est parfaitement ealnie. II s'approche du balelier; il preud sa main cl la secouc rudement. Pourquoi réveiller cc brave hotninc?.,. in'd- criai-je; votilez-vous done déja parlir Milord ne rupondil pas cla mon graud éloti- nenietilIe balcliur, malgré les secoussès inqiri- uiées ii la barque, uonlmua ii d'ormir d'un profond soinmcil. II ronfle, s'exclama alors I'Anglais avec un soti- rire qui me donna la uliaire de pottle. La petite bouleille a fail son effet. A ces mols je fréinis de tous nies membres. La petite bouleille?... En effetavaul d'enlrer dans la grolle milord avail fail botre do rhuin au bate lier je m en souvenais seulemenl mainlenant; quelle pouvail done èlre son intention?... Etais-ju en présence d'un voleur, d'un assassin ou d'un fou A CONTINUER. T, L

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1