i m m ^iQUgJ- Ap£ UN DRAME GROTTE D'AZÜR.O p.G,A N£* 10" année. N° 1.008. Samedi 28 Aout 1875. mA-mm P S? S >- Le Joarnal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces judiciaires se paient 30 centimes la ligne. On traite d forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros suppiémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. C II i; II I S 1» JE It? JE 15. 17 Juillet. LES AUXILIAIRES. Nous avons parlé, a diverses reprises, de fa solidarilè qui entraine, vers les plus dé- plorables exlrémités, tons ceux qui metlenl le pied dans le camp libéral. Le nombre des dupes qui finissenl par la complicité posilive est immense et leur naï- veté deviendra légendiaire. De tout temps elle a résisté aux plus terribles lecons. Les immortelsprincipes de 89 engendrent le Girondin; le Girondin est écrasé par le Monlagnard, et celui-ci tombe bientöt lui- méme sous les coups du Tribunal révolution- naire. Un demi-siècle plus tard le bourgeois de 1848 appelle a grands cris sa réforme poli tique: il fait des manifestations et des ban quets, et au lieu de la réforme. c'esl la ré- publique qui apparait derrière les bonnets a poil de la garde nationale, puis, derrière la république, le socialisme avec ses sanglanles journées de Juin. L empire est tombé a Sedan. Les hommes du 4 Septembre profilenl du désastre pour confisquer la France a leur profil; on monte a la hate, el, tant bien que mal, une nou velle république el le terme de tont cela sera que les communards brüleront Paris et fu- silleront les républicains enx-mêmes. En Belgique. nous voyons se produire des transformations analogues, avec cetle diffé- rence que la propagande des idéés subversi- ves y est plus heureusemenl tenue en échec. On y passé d'unioniste en libéral exclusif, et de doctrinaire en gueux, jusqu'a ce que arrive le moment oü le radical lui même sera suspect de modéralion. Quant au mal- beureux modéré qui s'égare dans ce milieu, c'en est fait de son tibre arbitre. Une volonté secréte et impérieuse le pousse en avant, qu'il le veuilleou non, que sa conscience lui reproche oui ou non de concourir a des actes qu'il désapprouve au fond de son cceur. Voila encore la légion des dupes devenus complices. Comment concevoir une aussi ètrange anomalie? Tel homme n'a pas désavoué sa religion et pour rien au monde peut-ètre il ne romprail complétement avec elle; il veut la praliquer ostensiblement; il entend, pour sa familie et pour lui-même, qu'elle préside aux principaux actes de la vie, mais surtout it la mort, et méme cela n'est pas rare il trouvera que son influence est la plus sai- ne et la plus süre, quand il s'agitde régler l'éducation de son fils ou de sa fille. Pourlant ce méme homme est avec ceux qui veulent ruiner la foi dans le cceur du peuple el qui out pour devise Ie prêtre hors de l'école; avec ceux qui laissent dire dans leurs rangs sans trop s'effaroucher, que les cultes sont inutiles et partant dan- gereux... »elqu'il ne doit pas y avoir de place pour le prêtre dans la vie humaine;» avec ceux qui ont dissimulé longtemps leur sourde hostililé sous le respect pour la religion de nos pères, et qui aujourd'hui déclarenl ouvertement la guerre a l'Eglse. De quelle maniére se tirera-t-il de ces pi- toyables inconséquences? Hélas! par des mots sonores et des distinctions embarras- sées, a la l'acon des gens qui ne sont point trauquilles et qui ont besoin de s'élourdir. II a des principes, enlendez-vous bien? el des convictions liberates, il lient a séparer la religion de la politique; il a horreur de la domination cléricale et il professe le respect pour l'indépendance de l'Eiat. Comme si les convictions et les principes pouvaienl exister en dehors de la seule vérilé; comme si le hut de la société n'étail pas un el divinemenl assigné; comme si la religion pouvail les solliciler vers une fin et la politique vers une autre! Celte tendance a isoler le prêtre, cette répugnance feinle pour une servitude quo personue ne songe a imposer, ne sont que les symptótnes d'une révolte intérieure d'autant plus trisle, qu'avec un fond d'bon- nételé relative on subit le despotisme de la véritable impiété elqu'on lui rend le service de prendre une part de responsabililé dans les plus odieux excès. Non, mille fois non, 1'homme n'est point le maitre d'obéir a des fantaisies ou de se payer do mots en de telles matiéres. La reli gion et la morale, l'avenir de la jeunesse, l'honneur et le bonheur de la familie, les intéréts essenliels de l'état social, les fins derniéres de 1'homme tui-mème sont uhoses irop graves pour qu'il soit permis tie les ravaler au rang d'une simple affaire d'opi- nion. Ou ne se dégage pas en ce qui les concerne par celte dèclaration aussi vaine que superbe: Je suis liberal! La voix du devoir chrétien commande a tous et avec elle il n'y a pas de diplomatie possible: ou l'obeissauce ou la sanction; el la sanction a quelque fois en ce monde singulièrement surpris ceux qui cberchaient le salut dans les moyens lermes. lis ont rencontré des catastrophes oü lis croyaienl, en politiques habiles, avoir servi leurs intéréts personnels en poussant au char du progrés. C'est l'his- toire de beaucoup de ceux que le libéralisme a décus, el malbeureuseinent ni l'expérience ni les tardifs regrets de ceux-la n'ont guére la vertu de corriger les aulres. C'est loujours le méme empressemeul au pied de l'idole. LIGUE DE L'ENSEIGNEMENT. II est du devoir du gouvernement de sur- veiller activement la propagandé que la Ligue fait parinl les instituteurs et les pro- fesseurs des élablissemeiUs de l'Elat. Cette propagande est active et incessanle, et le personnel enseignanl fournit déja, a l'heure qu'il est, aux ligueurs de nombreuses re crues. II y a la évidemmeut un danger que nous signalons a qui de droit. A notresens, Ie département de l'intérieur ne peut resler indifferent aux efforts que nos adversaires lenient pour doctrinariser et tnuconniser le corps enseignant payé par l'Etat. N'oublions pas les fameux instituteurs En ce moment j'enlrais dans la cour. Tout le chateau élait fermé. On voyait aux toiles d'arai- gnées qai pendaient aux portes, que depuis long- temps déja il était inhabilé... de M. Guizot. On les a vusa 1'ceuvre en 1848 et aprés, et la France urbaine et rurala saigne encore des plaies que cette engeance lui a faites. Tout clairvoyant qu'il était, M. Guizot, qui fut pendant de longues années le chef réel du gouvernement, sous la mo narchie de Juillel, commit la faule de laisser la maconnerie s'infillrer parmi les institu teurs francais. Lorsqu'on lui faisail des ob servations sur les conséquences de cette in filtration, tl répondait avec uüe fatuité qu'i/ a amèreinent déplorée plus tard: Laissez faire, il n'y a que répiderme qui est atleint, le fond resle bon. L'illuslre homme d'Etat se trompait; non- seulement l'épidemie fut atteint, mais le fond se perverlit de la facon la plus désas- treuse. Le doetrinarisme ouvrit la porte au tnaponnisme el celui-ci précéda le socialis- //ie, de sorte que la France se reveilla avec une légion de tnailres d'école parlageux, commuueux el insurreclionnards. Nous demandons que eet exemple ne soit pas perdu de vue et que dans les regions officielles ou ne se laisse pas aller a trop d'optimisme. Le gouvernement posséde tout un monde d'uispecteurs el toule une hiérar- chie surveitlauies en matière d'mslructiou publique; or, a moins de forfaire a ses de voirs, il don réquisitionuer ces agents et les charger de s'opposer par tous les moyens légaux a la propagande doctrinaire el libre- penseuse qui a puur objel les instituteurs et les professeurs de l'Etal. (Fairie.j I K9 •n 53 -n 50 rs 2 o g m rj "O m >- 2 =3 -3 2 f" P3 5= 2 cn o -a m a- 53 m c« -3 53 P3 2S Poperinghe- Ypres, 5-13,7-00,9-30,10-35,2-15,3-05,9-20 Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-05,3-37,6 60,8-46,9-60. I'o- peringhe-llazebrouck, 7 03, 12-26, 4-17, 7-13. Hazebrouck Poperingtie-Ypres, 8-36, 9 60, 4-10, 8-23. Ypres-Boulers, 7-80, 12-28, 6-48. Rooiers- Ypres, 9-28, 1-80, 7-80. Rotilers-Z/nzjes,5,44,8-43,11-34,1-13,4 39,7-36,(9-83.Lichterv.)—Lichierv.-Thourout,4-23 m.versOstende.-Tliourout-Li'c/i/er velde 12 -02venant d'Ostende.— Brtv^es-Boulers,7 28,8-28,12-30,8-00,6-42.8 45. Lichterv.-CWrtrai,3-23m. 9.011,30,3,377,21 Ypres-CourlraiS-31,9-49,11-15,2-33,3-28,715(mixte 1 'el 2cel.). Courtrai- Ypres,700(mixie 1'ei2*cl.)8-08,11 -02,2-80,3-40,8-49. Ypres-Thourout, 7-18, 12 06, 6 20, (le Samedi ii 3-80 du matin jusqu'a Langhemarck). Tnourout-Ypres, 8-40, 1-10, 7-00, (le Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck k Ypres). Comines-Warnêton -Le Touqiiet-IIouplines-Ame»/r'ères, 6 00, 10,13, 12-00, 6-25,— Armentières-llouplines Le Touquel-War- nèlon-Comines 7 -23, 10,30, 4-10, 8-40. Comines- Warnêton 8-43, m 9-30 s. Warnêton-CoOTMies 8-30, 9-50, Courtrai Bruges, 8-08, 11-00, 12-35,4-05, 6-38. 9-00 s. (Lichterv.)— Bruges-Courlrai, 8-23, 12-30, 8-00, 6-42. Bruges, Blankenberghe, Hevst, (Station) 0-50,7-23,9 20,(exp. le Dim. seulem )9 50,11 08,2-23,2-50,5 33,(exp.)5-50,(exp. le Sam. «eul)7-38,(exp )8 55. (bassin) 7-00,7-31,9-26,(le Dim. seul) 9 56,11 14.2-31,2 36,5 41 (exp )3 56, (exp. le Sam. seu 17 41, (exp.)9 01 (leysl, Blankenb, Btuges,3-48,7-18(exp. le Lundi 8,28,11-23,1 23,2 45(exp.)4-10.5-30,7 25(exp. le Dim.)7-33,8 45 Ingelmunster Deynze Gand, 8-00, 9-412-13. lngelmunsier-Z)e)/»se, 6-05 2" cl., 7-13. Gand-Deywte-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41Deynze Ingelmunster1-00. 2* cl. 8 20. Ingelmun.ster-vtn.se9/ieOT, 6-05, 12-33, 6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-43. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-33, 8-00. DunAerA'e-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-33, 11-10, 3-40, 3-00. Dixmude-iViewpoz/,9-30,2-20,8-43. Nieup-Dmn,(bains)7-20.11-80,4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20. Thourout-Os/endc, 4-80, 9-13, 1-50, 8-05. Oslende-Tliouroul, 7-35, 10-10, 12 25, 6-15. Selzaete Eecloo, 9-05, 1-25, 8-23. Eecloo-Se/zrae/e, 5-35, 10-15, 4-22. Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-13, 7,23 (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7 43. Terneuzen-öftnd, 6-00, 10-30, 440.- Selzaete-JLoAeren, 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Se/ztaete, 6 00,10-23, 4 45. (le Mardi, 9,30.) c o rx xv :1a 1 I X» O XNT X> -A. NCBB. COURTRAI, BRUXELLES. t Courtrai dep. 6,37 10,33 12,33 3,47 6,35. Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,23 0,14 8,84. COURTRAI, TOURNA!LILLE. Courlrai dep. 6,37 10,56 2,34 8,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,38 12,08 4,00 6,33 t0,00. COURTRAI, «AND. Courtrai dép. 6,42 12,31 3,44 6,40. Gand arr. 5,01 1,51 5,04 7,36. BRUXELLES, COURTRAI. Bruxelles dép. 3,22 8,28 12,21 5,33 Courlrai arr. 8,02 10,46 2,44 7,36 6,47. 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. 5,13 8,22 11,03 2,22 3,20 5,42 8,50 11,29 2,40 5,39 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33 GAND, COURTRAI. Gand dép. 3,13 9,38 1,28 4,24 7,21. Courlrai arr. 6,34 10,51 2,49 5,31 8,42. Lille dép. Tournai Courlrai arr. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Biuges d. 6,49exp.12,34, 2,32, 3 43,ex. 6,43. Gand 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,38. Bruxelles 8,50, 4 00, 6,02, 9-31. Bruxelles dep. 8,14 Gand arr. 6,00 9,41 Bruges 7,13 10,34 BRUXELLES, OAND, BRUGES. 11,33 3,12 exp. 4,39 exp. 3,33. 1.13 3,25 4,26 6 37 7,23. 2,38 4,37 5,11 7,22 8,38. dans la PAR AIMÉ RICK. -4. Suile. Voir le N' précédent. X. EN D1X ANS. Dix ans se passèrent, D'abord envoyé dans l'Ar- chipel oü je pris une part active a la guerre contre les Turcsje ftis biessé dans une rencontre et envoyé par batean-höpital en Angleterre. A peine guéri, je prtis pour les Indes; j'y reslai rinq ans de la an Canada, oil je passai enseigne, puis lieu tenant de frégale. Après avoir séjourné trois ans en Amérique, on m'envoya en croisière dans l'Océan pacifique, a peine déblayé de ses sauvages et de ses pirates. Enfin en I8SI je rcnlrai en A11- glelerre, oü d'importants changemeHls de fortune réclamaient ma présence. Déja fort rirhe. j etais devenu arehi-millionnaire pendant mon absence grace aux spéculalions de inon ancien parrain le capitaine au long cours. Fatigué de la vie régnlière de la marine mili taire, je résoltis de quitier le service cl de naviguer pour mon propre plaisir. Reproduction interdiie. Extraït du volume un Amour enlre deux cercueils, etc, par Ai.mé Rick, in-12, do 238 pages, édité par G Lebrocquy, 32. Chanssée de. Wavre, a Ixelles En vente chez VANDEHGHINSTE - FOSSE, a Ypres. Prix 2 francs. J'équipai done un yacht, fin voilier, selon les caprices de ma fantaisie, ot je m'embarquai en louriste, après metre tant de fois cmbarqué en soldat Ayant le choix du voyage je pensai qu'il serait ciirieux de visiter de nouveau la Méditerranée celte mer a qui je devais mes premières impres sions, et l'ile de Malle, l'ancien séjour de ma première passion de jeunesse. Dans le premiers temps j'avais cru mourir de ''absence d'Ida, et je lui écrivais tons les jours. Elle me répondait toutes les semaines. Bientót cependant les dilficultés des communi cations. et les rigiieiu-s dn service aidant, nous dii- mes nous contenter d'une lellre par mois. ehacun. Quand, biessé, je partis pour l'Angleterre elle metémoigna le plus vif intérêl... Elle n'avait de- inandé t ien moins a l'amiralque de venir a bord me soiguer, el il fallut lolite ia rigueur de la dis cipline britannique pour qu'il le refusal a ces deux jolis yeux en larmes. De l'tndeje lui écrivis moins souvent. Elle élait (oiijours censtanle el réguliere. Dans chaque leltre je la trouvais aussi aimante, aussi admirable que dans la première... Les miennes au contraire devenaient froides insipides. erinuvenses. C'élaR pour moi 1111 devoir d écrire presque une corvée. Oh! que nous sommes de trisles étres, nous aulres hommes! J'aimaisencore Ida. cerlamement, j'aurais élé heureux de la voir cl même de l'é- ponser... Mais la distance avail éleint ce feu qui me ron- geaitje n'étais plus le fou ('enthousiaste des temps jadis... et a illesiire que je prenais de lage, a mesure que les galons s'augmentaient sur mes bras et que les années s'accumulaienl sur ma lêle, j'élais plus disposé a considérer eet ainour comme une tocade de jeune homme, comme une folie dool j'allais du resle meguérissant tons les jours. Pendant mon séjour au Canada les lettres de venaient de plus en plus rares. Je n'écrivais plus guère que pour le jour de la féte d'Ida et pour le nouvel an. Eile m'éciivait (ons les deux 011 trois mois. Et dois-je l'avouer?... ses lettres m'irritaient, insensé que jetais! Ces preuves d'ainour et ces prolesta- lionsde üdéliléétaient comme une reproche vivant de ma conduite, qui ctail détestable alors. Je me disais pour me tranquilliser Bah Ida doit avoir des amoureiix la bas. Si elle m'écrite'est par acquit de conscience; mais si jamais je retourne a Malle, je la retrouverai mariée et mêre de familie. El sur ce raisonneiueut absurde, je continuai ma vie de païcn Quand je fus dans l'Océan Pacifique, ma cor- respondauce cessa tout a fait. Ayant dit a dessein que je donnerais inon adresse dans line prochaine lettre, je gardai ensuile un profoud silence. Aiusi bienlói je n'eus plus aucune nouvelle. Et quand je revins en Angleterre et que je partis pour Malle, ce fut iiniqiiement par pure curiosilé, sans ressentiraucun senliment d'ainour ou d'affection... Oh! oui,jele répètee'est line (riste chose que I hoinme U11 ètre ingratun êtrcignoble XI. RECHERCHES INUTILES. Ce fut avec un certain plaisir que je revis Cilla Valetta. On a beau devenir stoïqneles souvenirs de jeunesse restent gravés dans Ie coeur. Néan- moins ce fut Ie sourire sur les levies, et sans éprouver aucune émotion que j'enfourcbai un petit cheval de montagne et que je me dirigeai vers l'ancienne demeure des Castro dclla Riviera. Tout le long de la route, une seule pensée pré- dominait dans mon esprit égoïste. Comme il fallail que je fusse béte disais-jc en moi-méme, pour courir trois ou qualre fois par semaine si loin de la ville, par 1111 soleil de plombOh! la jeunesse, fait-elle assez de sotisscs I Aux portes du chateau je devins un pen plus sérieux. C'esl dans cette allée-la, pensais-je, que je vis Ida pour la première fois. Pauvre Ida Nous nous aimions bien! Que sera-t-elle deve- nue?... Je vais probablement la trouver entourée de (oilte line marmaille, qui crie, qui grogne, qui beugle et qui se mouche de travers... Allons Décidément la poésie élait d'un autre siècle et la fidélilé aussi Aurais-je done fait une course inutile me disais-je avec humeur. Mais non. Voila nn vieux jardinicrqui s'avance..- Que désire Monsieur?... Mon bravedes nouvelles. Comment va la comtesse del Castro del la Riviera?... Par la MadoneMonsieur! Mais elle est morlc depuis trois ans Et don Pilippo, non fils atnél... Mort aussi, du choléi a, il y a quinze mois... Et dou Anlonio Mort en duel a Paris, oü il demeurait de puis longtemps. Et don Giacomo Oh celui-la a tout vendu, il est parti pour Gênes... Et sa soeui'dona Ida J'avoue que la voix me manquait. Ces lugubres nouvelles m'avaienl ému. J'étail haletant, je fris- sonnais et je ne me rendais pas bien cornpte pourquoi. Donna Ida a suivi son frève en Italië... Nous n'en avons pas eu souvent des nouvellesseule- ment Andrea, le pêcheur, a dit l'avoir vue a Naples, oü il lui est arrivé un grand accident. Quel accident? Oh je 11e sais pas. On dit qu'elle a élé bles- sée par un coup de leu on dit même qu'elle a dü se [aire couper une jambe. J'iguore du resle l'his- toire exacte. Que voulez-vousMalleest si loin et les nouvelles si rares!... II y avail bien un vieux serviteur de la familie qui demeurait ici, il élait chargé de donner des nouvelles... mais le jeune coratc l'a appelé a Naples il y a plusieurs années. A qui apparlient mainlenanl le chaleau?... A un Anglais mais il ne l'habite jamais. Alors, adieu mon amidis-je. Merci de vos renseignements. El lui ayant glissé un scudo dans la main, je m'éloignai au galop de ma inonlure. A CONTINUEÏl.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1