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Mercredi 8 Septemb. 1875.^^^(0^0^ 40
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Le Journal parait le Mercredi el le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne. Les réclames el annonces judiciaires se paient 30 centimes la ligne. On traite d forfait pour les insertions par année.
Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les nuinéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires.
v fit m t at i» ï5 ar k jfi.
17 Juillet.
LES ÉCOLES ATHÉES,
Sous cc lure le Propagateur pnblie un
excellent article oü les principes pervers el
les consequences fun.est es de Téducalion sans
Dieu sont mis a nu et fustigés de main de
ma it re. Nos lecleurs verront que les reflexions
de nol re confrère de Charleroi s'adressenl aux
élablissements d'enseignemepl de loules les
villes assojeities au jong du libéralisme, soil
doctrinaire, soit radical, et que, nolamment
a Ypres, elles recoivenl tine application mal-
heureusemenl (rop évidente.
Nous nous sommes proinis de revenir sur
cetle question si grave de Téducalion vers
laquelle le libéralisme dirigc en ce moment
loos ses efforts de séduction, d'embauche-
ment et de propagande. L'heure actuelle
est bien choisie: il n'est point de ville oü
qtielque bas-bleu profilanl d'une dislri-
boiionde prix, ne vienne écouler en public
un certain uombre de lirades alambiquées
sur Téducalion et sur la science. Hier,
MIle Galli parlait a ses peliles filles de Ta-
veugle destin comme sanction de la
morale que cliacun se fail a soi-mème.
Aojourd hui, c'est M"e Gilinet qui s'extasie
a Tournai sur les sciences naturelles.
Jusqu'ici, Ton n'avait jaqiais bien sn de
qooi devail se composer le bagage scien-
tifique d'une rnëre de familie, cl les par
tisans do préjogé élaient assez fous
pour croire que Tinstruclion usuelle, qnel -
ques notions sur la musique, sur le dessin,
surtout sur la cuisine et la couture, pou-
vaient former des matrones assez capables.
Mais la libre pensée qui vise a Témancipa-
tion de la femme, va mettre ordre a cela,
el Mllc Gilmcl nous fait savoir que les pe
liles filles apprendront désormais: i° la
zoo/oyie afin d'arriver a connailre
leur conforrriaiion interne et externe
2° la botaniqoe oü elles verront que les
végétaux sont aussi indispensables a la vie
animale que les unimuux li Cexistence, des
jjluntes 3° la physique qui les inslruira
des principes sur lesqüels sont fondés les
barométres (a la bonne lieu reles mouve-
merils des montrës, etc., etc.; 4" la
cbimie, etc., etc.
Bref, chez Mllc Gilmet comme cbez M11"
Galli et les aulres, on apprendra a cott-
naitre loot exceplé Dieu, les devoirs que
la religion nous impose et la langue fran-
caise dont ces dames n'ont pas la tnoindre
idée.
Et dire que parmi les fiers libéraux qui
écouienl gravement ces écceuranles bali-
vernes, jamais un seul ne se souviendra
pour un instant qu'il est pére et qiTil a une
canne!
II est done vrai que le libéralisme li-
sez Tirréligion, desséclte le cceur comme
il pervertil lintelligcnce. Car nous com-
prenons que Ton se livre corps el ame aux
emporlemenls de la passion politique; nous
comprenons que Ton y sacrifie ses convic
tions, ses devoirs, loot josqo'a Thonneur,
mais enfin il est quelque chose qiTun hom-
me digne de ce oom ne sacrifie pas, el ce
quelque chose, c'est sa chair el son sang,
c'est la vie, c'est Tavenir, c'est Tame de
ses en fa nts!
Eh bien, le Tbre penseur saenfie même
cela. Oui, ce cri do sang si impérieux, qui
s'impose aux natures les plus perverses, il
sail l'élouffér, Voila une petite fille en age
decommencer son education. Oü la placer
pour qu'elle soil assez eu ,-üreié, pour
qu'elle soit préservèe de toute contamina
tion et de toute souillure? Nous voulons
que nos enfants soient purs, qu'ils soient
chastes, qu'ils soient sains de corps ct
d'ame, oh! sans douie! Nous voulons qu'ils
soient probes, aimants, dévoués, Tespé-
rance de noire vte, Thonneur de nos che-
veux blancs: en un mot, sur ces jeunes es
prits, sur celte candeur oü tien encore
n'est écrit, nous voulons marquer l'em-
preinle de toutes les vertus el qu'esl-ce a
dire sinon que nous les voulons remplir de
la pensée de Dieu?
Car la chnsletè, la sincérité, le dévoue-
menl, la probilé, ce sont des conséquences.
four les obtenir il faut un principe et
ce principe n'est autre que Dieu lui-niéme.
Or que penser d'un pére qui 11vre ses en
fants a une maratre dont l'unique efiort
sera de leur enlever ce principe de louie
verlu
On n'aurait pas cru que cela füt possible,
maïs enfin, il faut bien se reudre a l'evi
deuce. II y a des pères qui iivrent leurs en
fants a M"c Galli et M,lc Gilmet; d'aulres
les livreront a MIUs fopelin. Et ces dames
n'auronl rien lanl a cceur que de faire lleu-
rir TalhéiSme et la morale intlépendanle
dans Tamedecés pauvres potites! Voyez
vous ces aimables bas-bleus faisant bé-
gayer a des fillettes la zoologie et la physi
que; leur botirrant Tesprit d'algèbre im
possible, de cbimie frélatée et de nomencla-
lures, mais les laissant dans la plus compléte
ignorance de ce qui conslituera leurs de
voirs de jeunes filles, d'épouses et de
inéres? Comme cela promei pour Tavenir!
que d'honneur pour le foyer palernel, que
dejoiepour les beaux fils
Car toul dépend des premiers enseigne-
ments. Nous lo savons nous tons qui avons
eu le bonheur de recevoir une éducalion
chrétieiine, II fut un jour oü nous avons
élé vertueux, chastes, exemplaires; oü
nous avons prié avec fervour, avec amour,
devanl le Tabernacle ou devant quelqu'i-
mage bénie de la Vierge. Et de toutes nos
joies c'est la plus chére, de lous nos souve
nirs c'est le plus heureux. Dcpnis nous
avons vieilli; les orages de la vie nous out
frappés en pleine figure; ils nous out écla-
boussés peul-élre: ils n'out pas efl'.tcé de nos
coeurs ces soivenirs précieux entre lous;
nous les senlons impérissables dans leur
fidélité salulaire, assurés que nous sommes
d'y retrouver loujours la vraie nolion d'une
vie sainte, des pensées nobles et des ac
tions gcnércuses.
Telle est la vertu de Téducalion chré
tieiine. Encore une fois, que penser d'un
pére qui, prélendanl aimer ses enfants, les
livre sans defense aux hasards, aux mal
heurs, aux passions d'une vie toute de
jouissances matériejlesles expose sans
appui divin a ces fréquents naufrages aux-
quels sont communémenl réservées les plus
chères espérances du cceur? Ce pére, c'est
une anomalie, disons tnieux, c'est un
monstre. La nature le repousse; il charge
sou ame d'une de ces malédiclions qui n'ont
pas de oom sur la terre, paree que loules vi-
siblcs qu'ellcs sont, elles se prolongent au-
dela du lenne oü l'ueil humain peut les
suivre.
SITÜATION DE LA LUTTE.
Profil ons de Tespèce de calme plal qui, en
Belgiquc, du moins, régne dans la politique,
pour nous isolcr un moment de préoccupa-
tions trop locales pour embrasser, dans un
coup d'oeil d'cnsemble, la lutte livrée par le
libéralisme au catholicisme.
Ce procédé de généralisalion a son utililé,
mème an point de vue beige.
II a pour premier avanlage de débarrasser
la polémique des questions de personnes qui
parfois Tenvenimcnl el la rendent suspecte a
qiielques lecteurs, peu habitués a appeler les
choses et les gens par leurs noms.
En second lieu, ce mode d'étude permet
de juger le libéralisme dans sa nature intime,
en faisant abstraction des atlénualions, des
Iravcslissements et des hypocrisies qui scr-
vent trop souvent a masquer le plan verita
ble de la secle libérale.
lei, les libéraux parlenl de liberlé, de pro-
grés, d'émancip.Hion intéllectuelle et politi
que; ailleurs, ils se posent en conservateurs
et en champions de la légalilé; d'aulres fois
enfin, on les voil próner la formule de Ca-
vour TEglise libre dans TEtat libre, tan
dis que d'aulre part, ils se déelarent franche-
menl partisans de la suprémaliede l'Etal sur
TEglise.
Ce sont la autanl de ruses de guerre, an-
tanl de strulagèmes dont il est bon de se ren-
dre compte, si Ton veut découvrir les réali-
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s-uouiers, i-do, 12-25, 0-43. Uouiers- ipres, 9-23, t-SU, 7-30.
ars-Urntjes,3,44,8-48,11-34,1-13,4 39,7-36, {9-SS: Licluer v.) Lielilerv. ThouroiU,i-%5 in.versOstende. Thourout-Z,icAfer
12-02venanl d'Ostende. llnines-Kouters,7 25,5-23I *2- 30,3-00,6-42,8 44Liduerv.-CWetPfM, 5-23m ,9.01t ,30,3,377,21
s-Courtraio-'Ab,-9-49,-1 l-13,2-33,S-25,7l3<mixie fel 2'cl.j.*— Cotirirai Ypres,700(mixiefei2ecl.)8-08,11-02,2-36,5-40,8-49.
Poperinghe- Ypres, S-IS,7-00,9-30,10-38,2-13,3-03,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-03,3-37,6 30,8-43,9-30. - - Po-
peringhe-llazebrouck, 7 03, 12 25, 4-17, 7-13. Ilazebrouck Boperingite-Ypres, 8-33, 9 50, 4-10, 8-25.
Ypres-Uouiers, 7-50, 12-25, ü-43. ltoulers- Ypres, 9-25, 1-30, 7-80
Rooier
velde
Ypres- 4 W)1 )WVVIM
Ypre«-7Itourout, 7-13, 12 06, 6 20, (le rn^<Ii 4 8-90 du inaiin jusqu'a Laiighemurckj. Tiiouroul- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
(Ie Samedi ii 6-20 du malin de Langliemaiek 4 Ypres).
Comines-Warnaion-Le Touquel-llouplines-ArMienlièrês, 6 00, 10,15, 12-00, 0-25,Armentières-Houplines Le Touquel-War-
nêlon-Comines 7 -23, 10,30, 4-10, 8 -40. Coinines- Warnélon 8 45. in 9-30 s. Warnêlon-GWimes 8-30, 9-80,
CourtraiBruges, 8-05, 11-00, 12-35,4-03,0-58. 9-00 s. (Lielilerv.) Bruges-CWlrrz», 8-28, 12-50, 5-00, 6-42.
Bruges, Blankenberghe, Heysl, (Slation) 6-30,7-28,9 20,(e*p. le Dito. seulem )9 50,1 I 08,2-25,2-50,5 35,(exp.)5-30,(exp. le Sam,
seul)7-38,(exp )8 83. (bassin)7-00,7-31,9-26,(le Dim. seul) 9 30,11 14.2-31,2-36,5 41 (exp )8 56, (exp. le Sam. seul 7 41,
(exp.)O-Ol Ileyst, BI ankenb, Bruges,3 45,7-15(exp. le Lundi )8,23,11-23,1 25,2 43(exp.)4 10.3-30,7 25(exp. le Dim.)7 35,8 43
Ingelmunster Deynze Gand, 8-00, 9-41, 2-15. Ingelmunsier-Deyuje, 6 08 2* él., 7 13. - GanJ-Deynze-Ingtlm unster0-38,
11-20^.4-41Deynze Ingelmunster, 1-00. 2'cl. 8 20.
Jngelmunsler-j4»sejAew, 6-05, 12-33, 6-13. Auseglietn-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-43.
Lichtervelde-Dixnr/iide-Furnës el Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-33, 8-00. Dit/ikerAe-Purnes-Dixmude et Lichtervelde6-33, 11 10,
3-40, 3-00.
Dixrnude-ArteMjo0rt,9-5O,2-2O,8-45. Nieup-/)»>m,(bains)7-20,11-50,4-10. (ville) 7 30,12 00,4-20.
Thourout-Oslende, 4-50, 9-15, 1-80, 8-08. Osténde-Thourout. 7-58, 10-10, 12 28, 6-15.
Selzaeie Eecloo. 9-05, 1-23, 8-25. Eecloo-SV/raete, 5-35, 10 15, 4-22.
G>md-'lierneuzen, (sialion) 8-17, 12-13, 7,23 (porie d'Ahvers) 8-30, 12-40. 7 43. Terneuzen-Garad, 6-00, 10-30, 440.
Selzaele-Z.uAe/-ez», 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 3-10 m.) Lokeren-Ssi-iaele, 6-00, 10-23, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
O O n H. EI N X' O If t) A M C M
COURTRAI, BRUXELLES.
Courtrai dép. 6.37 10,33 12,33 3,47 6,33.
Bruxelles arr. 9,20 1,38 2,23 6,14 8,34.
COURTRAI, TOUftNAl, LILLB.
Courtrai dép. 6.37 10,56 2,34 8,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,35 10,00.
BRUXELLES, COURTRAI.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
3,22
8,02
8,28
10,46
12,21
2,44
5,33
7,36
6,47.
8,44.
Lille dép.
Tournai
Courtrai arr.
LILLB, TOURNAI, COURTRAI.
3,13 8,22 11,05 2,22 3,20
5,42 8,36 11,29 2,40 5,39
6,34 9.47 12,26 3,38 6,33
COURTRAI, HAND.
Courtrai dép.
Gand arr.
6,42
8,01
12,31
1,31
3,44
3,04
6,40.
7,36.
Gand dép.
Courtrai arr.
BBUCES, 0AND, URUXELLES.
Bruges d. 6,49exp. 12.34, 2,52, 3 43,ex. 6,43.
Gand a 7.34, 1,49 4-07, 4.28, 7,58.
Bruxelles 8,30, 4 00, 6,02, 9-31.
Bruxelles dép.
Gand arr. 6,00
Bruges 7,13
DAiVS LA
PAR A1MÉ RICK.
Suite. Voir le tN* précédent.
Bien des heines se passèrent ainsi. De temps en
lemps la gouvernante disail biconiquement
Deux heitres, trois heitres, qualre heitres
sonnenl a Sainl-Bpnavenlure
Mais nous oe pouvions nous séparer Tori de
l aulreil sembiail qu'eii quillanl eetle place,
nous alliens de nouveau tu iser notie bönheur.
Le jour coinmengaii ii poindre, il fallait penser
ii la relraite.
Allons viensdis je a Ida partons, rc'lottr-
no'ns en ville; ehez loi nous pourrons causer it
noire aise
Je vaji venir, dil Ida, en se réveillnnt comme
d mi soi-ge Settlement aidez moi ii me lever,
Au.iM.iMe et... doniiez moi nies béquilles...
les leqnilles'... m'éeriai - jeet alissilöl
I histoire de 1'accident raconlé par le jardiniei'
niallais me revolt a la niémoire!..
Ilélas! ooi, mon panvre Maurice; josqiTiei
BeproHitclion interdite Kxiraii du volume
nu Amour entre deux cercueils, nc. par Aimé
JilCK ui- 12. de 238 pages, édilé par G I.ebrotquy
32, Clianssée de Wavre. a Ixebes Eu vente ehez
1 .1 S'DERGIUXSTE - FOSSE, a pres.
Prix 2 francs.
loot a élé un rève poor loi; In as cru peot-élre
retrouver celle que lu as aiuiée. jeune, Iraïche,
ingainbe coininc il y a quirize ans...
Un réveil penibie t est ménagé. Je suis infirme,
mon lendre ami; un accident cruel me force a
user de ce moyen pénibie pour marcher.
Un accident! Quel accident?... Kaeonte...
Une autre fois... C est trup long... Tiens,
aide moi plulól... Quand nous aiirons eu le temps
de nous parler, tu sauras loul.
Nous partirnes du UoiySée, Ida boitant un pen,
mais ne se servant ipie d une béquille, et enciire
plulöt en guise de canne.I.a gouvernantes* rala-
tinanl dans un vasle cliAle écossais, et grommelanl
entre ses dents je ne sais quelle phrase désagréable.
Ida loge,lit place della Pigna dans une grande
maison, vieiile comme Malliusalem, mais assez
commode. Son appartement élait un inusce do
souvenirs. J y relrouvai le premier bouquet ijue
ma main Iremblante lui avail offert, ainsi qu'une
foule de petits riens que je lui avais envovés dans
les premiers temps de noire separation.
Sous clef, dans un secrétairesoigneusemcnt
fermé. se troiivaienl me« leltres, loules mes lettres,
llepilis le premier petit ehiffon de papier que je lui
avais envoyé par un gamin, an moment de lever
Tancre. jusqu ii ma dernière lelire, sepl ans après,
oil je lui disais de ne pas m errire avanl que je lui
eusse donné mon adresse.
Tonics, mais celte dernière surlout élaient
baignées de lai mesles caraclères élaient effacés a
force d elre mouillés. On y vovail aussi one note
de sa propre main datée de qualre ans plus fard
et (lans laquelle file disail
Tn auras beau prélendre que Maurice est
a moi l, méehani frère, quand je relis celte lelire,
n je sens qu'il est vivant et qu'il reviendra.
Cctte note exigeait une explication. J'allais la
lui demaiidei quaud nin i-vgm-ds fureut frappés
par un portrait de son frère Giacomo sous lequel
élait écrit ce seul mol en italien Pckuono. Je
pardonne.
l'oiiiquoi cela? demandai-je... Oil csl-il ton
frère mainlenanl et qu'as-tu a lui pardonner
C'esl une longue hisloire, (riste el deplo
rable, me répondil-elle. Cependant il fa.nl que lu
la i'onnaisses. Viens ce soir au Colysée dans le
silence (le la nuil, je le coufierai loules mes prines-
J'y vins eu rffrl. La gouvernante, ronnaissanl
eu grande par lie cc que sa demoiselle avail h
me dire, alia compter les hiboux dans les
galeries supérieures sous prétexic de contrmpler
la lune, qui s'obslinait a resfer cachée ce jour-la.
Et Ida, calme, mais trisle. me déroida en quclqiics
hemes les quinze deru.ères années de sa vie.
XIV.
LA VIE DUNE VIERGE.
I.es premières années après mon depart.
toul marclia birn. Eile nVul d'aulre inquietude
que de me savoir blessé. d'aulres soucis que de
me revoir bien tót. Sa mère, sa bonne et sainte
mère, la voyant si contente et si dévouéeconti
nuail a entrelenir dans son cceur cel amour legi
time et noble. Elle lui parlait rliaque jour de moi.
GANDCOURTRAI.
3,13
6,34
9,38
10,51
1,28
2,49
4,24
3,31
7,21.
8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
partageait sa joie en lisanl mes lettres, séchail'ses
larmes d'un baiser quand elle élait inquièle, eufin
la défendail conlre les obséquiosilés d une foule
de jeunes gens et d officie is que la beauté et la
fortune de 31"" Ida Castro della Itiviera altiraient
sans cesse ao ebaleau.
Sei.lemeill ce beau lemps nc dura pas cternellc-
ment. Don Antonio, le second (ils. partit pour
Paris, y fit iJés connaissances funesies, engloulit
une fortune et mournl misérablement en duel, ne
laissant que des detles.
La panvre comtesse ressentit déja un coup
mortel de celte pene croellc, mais un malheur
n'arrive jamais seulTuiiié Don iMasaimo. mourul
bienlót après, du cholera; el le troi<ièine, Giacomo,
laissant sa mère mooranle pour suivre une dan
seuse parlit pour Gêoes.
8,14
9,41
10,34
11,33
I 13 3,23
2,38 4,37
3,12 exp.
4,26
5,tl
4,39 exp. 3.28,
6 37 7,33.
7,22 8,53.
Ida restée setile dans ce vasle chateau, jadis si
animé a veiller les dernières hcures d'agonie de
sa panvre mère, ne pensait qu'h moi, la panvre
chère enfantet comme il v avail bien longtemps
que je ne donnais plus signe de vie, elle croyait
entendre un pressentiment intérieur qui lui an-
nongait mon retour.
Au lieu de cela croyez encore aux pressen-
limenls! elle recot ma dernière lelire, cette
lelt re que je voudrais racheler de tout mon sang!
el cela le jour méine oü sa bonne mère mourait
comme une saiule en prononcanl encore son nom
chéri
Eli bien! le croiriez-vous, docteor?... Ida mal-
gré loutne doula pas de moielle crut que vrai-
nicnt j'allais lui donner une autre adresse. Et
quand des semaines, des mois. des années enlières
se fnrent écoulées... malgré tont, elle croyait
encore a ma (idélité.
Oh c'est une femme sublime que celle Ida
duclcur, cuuiiiic elle sail aimer Et quelle con-
fiance
II peut èlre naufragéil pent êlre prisonnier;
il peul êlre malade dans quelque contrée lointaine
disait-elle; mais s'il vil, il m'aime el s'il
m'aiine il reviendra
Celle admirable conviclion et celte foi si vivc
lui donnèrenl la force de tout braver, de lout
endurer, pour me conserve!- son cceur et sa main.
Le comto Giaromo Caslro élait accouru a Malle
en apprenanl la mort desa mère. II s'empressa tie
lont vendre de lout réaliser. et alors il eourut
jrler aux pit'ils de sa danseuse les qnelques mil
lions qu'il avail reciieiliis millions que eelle-ci
riit bienlót dévorés, en dix ansje crois.
Ida, pensant pais a inoi qu a eile, voiilul sauver
du naufrage la pari qui, lui revenaitelle suivit
done son frère a Genes, puis a Naples, pour lacher
de Turret! r sill' la pcnle falale.
En quitlant Malte elle laissa a un vieux servilenr
de la familie la charge de lui transmettre mes let
tres s'il en venait et de me renseigner a son
sujet, si par basard je venais pour la surprendre
un jour... Elle croyait loujours en moi, la panvre
eufaul
A CONTINUED.