2° Questions de sainte Ciiantae a saint Francois de Sales et Réponses de ce dernier. La Sainte adressa ces Questions par écrit a son celeste directeur, qui lui répondit par la méme voie. 1016. C'est uu dialogue sublitne entre deux atnes d'élite. ON croit ponvoirparler plus haut maintenant et s'énoncer sans plus d'équivoque. Pauvre loi de 1842! Que va-t elle devenir? Elle élait notre gloire, noire espérance, notre avenir. Unis de eceur el d'arne avec Ie clergé de nos paroisses, avec nos inspecieurs ecclé- siasliques, nos meilleurs amis, nos plus jusles appréciateurs, nous faisions modeslemenl la somme de bien que Dieu nous permetlait de faire; avec eux et par eux nous obtenions lentement mais süicrnent la fréquentalion chaque iour plus noinbreuse de nos classes dans une entente commune et une action effi- cace, nous profitions ensemble de l'époque précieuse de la première communion, pour saisir a ce passage oblige, des enfants qui échappaient de partout, nous les tenions a l'école, nous obtenions tout ce qui élait pos sible, nous faisions de Pinstruction obliga toire, sans ancune mesure coercitive, par la seule voie de la persuasion, par les seuls moyens moraux dont nous disposions de concertce germe de progrès déposé dans la loi organique, se développait, poussait, floris- sait, promettait des produits excellents, et voila quetoul-a-coup, une poignéedefaiseurs et de farceurs vont détruire toute celte belle germination et semer a neuf sur un terrain qui sera loin d'ètre fertile. Que Dieu nous préserve du travail de ces expérimenlateurs Un méchant penseur a dit un jouril y a del'argent au fond de tout. II yen asurement au fond el a la surface de tout ce sac d'iniri- gues oè TON puisea foison pour duper ces naïfs pédadogues. C'est par la que tout a commencé et c'est par la qu'ON espère finir, et finir trés-mal. ONveutfaire de nousdes espécesde seigneurs de village ON nous donne des habitudes de luxe qui ju rent avec tout noire passé ON vent nous loger mieux que nos bourgmestres et noscurés, nous habilier comme des mar quis, nous charger de breloques comme des dandys et que sais-je encore? J'étais de visite un jour chez un jeune collégue, mon voisin, passablement engagé dans les idéés qui onl cours a Bruxelles, et combien je fus stupéfié, quand on m'iytrodiiisil dans Ie salon du jeune couple qui nichait dans cette splendide demeure. Quel luxe de lapis, de rideaux, de pendu les, de vases, de solas et de choses encore dont je ne saurais dire Ie nom Et mon éblouissant confrère se plaignail amérement du maigre traitement qui lui élait alloué et des modestes ressources qu'il trouvait sous ses mains avides Oui, cela finira mal. Du train dont On y va, il se produira certainerrienl une réaclion dont le personnel scolaire sera la dupe. ON mais un autre cette fois-ci se fatiguera de nos exigences el Dieu sail ce qui arrivera. Mais que sera-ce, quand les plans élaborés dans la capitale auront élé visés pour exécu- lion Je vois d'ici s'organiser contre les éco- les primaires menacées d'infeclion, une ligue de renseignement libre, qui fera des écoles palronées par les curés que nous auronsvoulu exclure des nötres, et ces écoles rivales fleu- riront a nos dépenset a moins de nous met- tre plus que jamais comme c'est notre devoir au service de l'éducation chrétien- ne, nous serous tous condamnés a mourir d'anémie. Est-ce la ce que veut le congres de Bruxel les C'est du moins ce que certainement il prépare. De toulecette manifestation, qui aux yeux des hommes sérieux ne peul èlre que ridicule, il sorlira nécessairement l'une ou l'autre de ces deux conséquencesou bien les institutenrs s'apercevront du piégequ'on leur tend el ils se retireront avant d'y êlre prisou bieri ils se laisseront duper par les habiles qui les exploitent depuis trop long- temps. Dans la première alternative, rensei gnement primaire sera sauvé enseraltachanl plus vigoureusement aux principes de la loi organique, dans la seconde, cette loi est condarnnéeparceux-la mèmesdont elle devait garantir la position et nous verrons s'engager des luttes formidables ou le sort de la patrie peut êlre joué. Franc de Bruges.) LES MISÉRABLES. [Dédié au Piïogrès.) A chaque instant, on trouve, dans lesjour- naux du progrès des entrefilets portam inva- riablemenl l'éliquette Encore un Sous ce litre, ces journaux publient tons les fails, vrais ou faux, mis a la charge du clergé, qui peuvent porter attei rite a l'honneur religieux. Y a-t-il quelque part un prêlre. oubliant lecaractère auguste dont il est revètu et fou- lant aux pieds Ia loi de Dieu dont il est l'in- digne ministre, qui commette un délit ou un crime blessant la justice sociale, aussitót les journaux du progrès clouent son nom au pi- lori de leurs colonnes et l'exposent avec nne joie féroce qu'ils ne chercheot mème pas a dissimuler, aux mépris et aux hnées de la foule. Est-ce l'amour de la vertu, est-ce l'horreur du vice, qui les poussenl a agir ainsi? Helas! c'est la haine de la Religion qui les lourmen- te en signalant les rares brehis galeuses qui se trouvent dans l'innombrable Iroupeau, corifié a la vigilance du Vicaire de Jesus- Christ, ilsnecherchent qu'a blesser l'honneur de l'Eglise el a montrer que la vertu chré- tienne n'esl qu'hypocrisie et lacheté. S'il n'en était pas ainsi, ces misérables journaux étendraient Ia sphèrede leur action el chargeraient tous les crirninels, saus ac- ceplion de parti ni de personne, de leur in dignation de contrebande. Or, l'on sait ce qui en estilsont des excuses pour leurs amis qui tombent, et ils gratifient de leur silence les déshonorés qui font profession de ne point croire en Dieu. A défaut de justice, un peu d'honnêleté et de bon sensdevrail les invitera reconnaitre, du moins, le bien qui se trouve a cöté du mal. Pourquoi ne parient ils jamais de ces milliers de religieux et de religieuses qui, renoncanl a tout ce que leur off-fail la société, consacrent leur vie au soulagemenl des mi sères humaines Pourquoi ne voient-ils dans la Petite-Sceur des pauvres qu'une intrigante qui, drapée dans le manlcau de la charité, vit grassemen t d'aumónes? Pourquoi ne con- sidérent-iIs la Sceur de charité que comme une malheureusequi sebatit un nid moëlleux au milieu des souffrances des ma'ades? Pour quoi traitent-ils de paresseux et de faineant le religieux qui passe ses heures du jour et de la nuil a prier, a étudier, a prècher, a confesser, et dont tous les instants sont con- sacrés au bien-ètre moral de ses semblables Pourquoi accusent-iIs les membres du clergé séculier de n'être que des fanatiques igno rants, travaillant a étouffer l'intelligence des ouailles confiées a leurs soinsdes parasites dangereux, vivant au détriment de la société; des instruments inconscients, du despotisme romain II suffit de parcourir ces journaux pour se convaincre que c'est la haine de la Religion qui les inspire. II dénie aux ministres de Jé- sus-Christ, en dépit de l'évidence, toute in telligence, toute science, toute vertu, toute honnèteté. A leurs yeux, le prètre est l'as- semblage de tous les vices el le fléau de la société moderne. Dieu nous garde de prétendre qu'il n'y a point de tache dans le diamant du clergé. L'homme, né de lg femme, est rempli de beaucoup de misères et, parfois, lorsqu'il oublie desetenir fermernent accroché a la foi, il est entrainé par lepoids de sa faiblesse. Mais, pour un prètre qui tombe, que de mil liers qui résistent courageusemenl et qui peu vent regarder du haul de leur vertu leurs infatnes calomniateurs II y a plusieurs manières de mentir, el les plumilifs du libéralisme les cormaissent et les emploienl loutes ils mentent contre l'Eglise en disant ce qu'ils savenl n'ètre pasils men tent, en ne disant pas ce qu'ils savenl èlre en sa faveur; ils mentent, en exagérant le mal a plaisir el en faisant nai're, dans l'espritdes simples et des naïfs, des doules injurieuxet attentatoires a l'honneur de la Religion. Si, tout en restant dans les hornes de Ia vérilé, nous voulions user du syslème de nos adversaires, nos colonnes ne suffiraient point a enregistrer tous les crimes, tous les délits, tous les actes honteux, que nous pourrions mettre, chaque jour, a charge du libéralisme. Car, si les quelques déshonorés de la religion nous appartiennent, la grande masse des cri rninels, qui font profession de triépriser Dieu, sorvt a la libre-pensée. Qu'arriverait-il, si nous agissions ainsi C'est que, au bout de quelque temps, l'esprit des lecteurs du Journal d'Y/tressans cesse plongé dans un bain de honleux détails, se fausserait enlièremenl. Aux yeux de bon nombre de nos abonnés, la société ne serait plus qu'un ramassis d'escrocs. de faussaires, de voleurs, de suborneurs de filles, d'adullè- res, d'assasins et de coquins de toute taille de lout age et de tout rang. Dieu nous garde de remplir ce róle de vi- dangeur social! Cen'est pas en nous plongeant dans la boue que nous élèverions nos sembla bles, et ce n'est pasen leur montrantlecrime que nous leur inspirerions l'amour de la vertu. Nous abandonnons ce procédé a nos adversaires et nous les plaignonssincérement, lorsque notis les voyons fouiller de leur groin les malpropretés dans lesquelles ils se vautrent DE L'OPPOSITION QUAND MÊME. On se rappelle l'opposition acharnée faite par la plupart des organes libéraux a la con vention relative au canal de Gand-Terneu- zeri. Le prétexte de cette opposition était que Particle 11 de la susdite convention saerifiail complétement les intéréts du portd'Anvers aceux du commerce néerlandais. II parait que des négociations sont actuel- lemenl engagées pour obtenir des modifica tions a eet article. Gageons que les pïres adversaires de ces modifications vont ètre précisément les libé raux qui dénoncaiènl, il y a quelques mois, Partiele 11 comme inacceplable pour la Bel- gique. A PROPOS D'ANNEXtON. L'Echo du Parlement attend avec impa tience» ce que dira lapresse ullramontaine des théories annexionïstes, récemment déve- loppées par deux écri vains francais, M. V'Ctor Hugo, dans une leltre amphigourique au Congres de la Paixet M. de Girardin, dans une série d'articles, insérésdans La France. La presse ullramontaine n'a pas besoin de prolester contre ces aspirations libérales et contre ces velléités d'appliquer le droit nou veau a la Belgique. Eile leur oppose purement et simplement les maximes du droit chrélien, rappeléesdans l'Encyclique et le Syllabus. II ya longtemps que nous sommes habitués a défendre l'indépendance des faibles contre l'audace et la cupidité des forts. Ce n'est pas nous qui proclamons que la force prime le droit. Ce n'est pas nous qui acceplons le dogme de la légitimité des faits accomplis. Ce n'est pas nous qui avons applaudi aux annexions violentes, perpétrées a Rome et ailleurs, et qui avons ainsi d'avance ralifié les tentative» analogues qui pourraient se produire contre la Belgique. MM. Victor Hugo et E. de Girardin sont deux publicisles libéraux qui, en prêchant l'annexion de la Belgique et ('extension de la France jusqu'au Rhin, préconisent une idéé libérale. C'est assez dire que nous les combattons, non-seulemenl par occasion et pour les besoins de la cause, mais absolument et en principe. Et voila ce qui fait notre force et notre su- périorité sur la presse libérale Nos adver saires répudient les theories de MM. Hugo et Girardin uniquernenl paree qu'elles menacent la Belgique nous les flétrissons en outre paree qu'elles violent la justice. UNE VISITE A LOUISE LATEAU. Un écrivain francais, bienconnu, M. Victor Fournelvoyageant en Belgique il ya quelque temps, est allé visiter Louise Lateau. II a pti- blié un récit de sa visite. C'est le téinoignage d'unesprit avisé, très-sincérement catholique, mais habitué a user de toute la liberté que i'Église aulorise dans les jugements particu- liers. Le récit de M. Victor Fournel a done pour cette raison un caraciére spécialement intéressant nous lè reproduisons, certains qu'il frappera nos lecteurs Sceptiques et croyants se battent a grand fracas autour de la pauvre pavsanne. Mais la ba taille n'est pas seulement'd'é sceptique a croyanlelle est en ti e les incrédules eux- mèmes. Ils ne sauraient parveniras'accorder. Miracle ou supercherie, du le docle M. Wirchow, il n'y a pas de milieu or, la science ayant snpprimé le miracle, qui n'est plus adnns que par des mais avec lesquels on ne compie pas, il reste une supercherie pure et simple, Louise Lateau n'élant pas unesiig- matisée, ni une extatique, vérilé a priori qui n'a pas besoin d'ètre démontrée, ne peut èlre qu'une fourbe qui se moque des badauds. Non, répliqne Ie doctenr V/ar- loinoni, Louise Lateau n est pas une fourbe, c'est une mnlade, purement et simplement. Nons n'admetlrqns point le dilemme, trop absolu (et fort dangereux) de M. Wirchow. Ce n'est pas une supercherie, c'est un cas pa- ihologique trés-curieux, trés complexe, trés- rare, mais scienlifiquemenl explicable. Halte-la. intervient M. Boens. plein d'nne ardenr fougueuseet brêlarite de faire sa par- tie dans le concert oü on ne l'avail passulfi- samment entendu jusqu'alors. Vous avez tons deux raison el lort tous deux. II y a maladie, c'est vrai, mais if y a supercherie aussi si ce n'esl de la part de la malade, c'est de la part des personnes qui l'eutourent et qui i'exploitent. Voila, sauf erreur, et en négligeant les nuances, l'élat de la question, autanl que je l'ai pu comprendre a travers des discussions quelque peu embrouillées. Ces trois frères ennemis se réunissent contre le docteur Le- febvre, tenant de Louise Lateau, qui plaide, lui, avec une abondance de preuves et un appareilscientifiqueassezembarrassanls pour ses adversaires (a médecin médecin et demi), non pas qu'il y a miracle, ce n'est point a la Faculté de decider ces choses-la, mais que les phénomènes existent, qu'ils sont sin- céreset que la science a élé jusqu'a présent, malgré tons ses efforts.' impuissante a les expitquer.Non-seulemenl il plaideceltelhèse, mais il semblera a bien des lecteurs impar- tiaux qu'il a ['impertinence de la prouver. Ses adversaires sont trois contre lui, sans parlerdela légion qui lesentoure, mais aussi divisés que les trois Curiaces, et, dès lors, c'est comme s'ils n'étaient qu'un. II faudrait qu'ils commencassent par se mettre d'accord, afin de pouvoir l'accabler. Louise Lateau n'a pas seulement inspiré d s dissertations scienlifiques et philosophi ques, elle a inspiré aussi des fantaisies et des romans. Aprés avoir soutenu que c'était une trompeuse, que c'était une malade, on a pris le parti d'avancer qu'elle n'est mème pas ou qu'elle n'est plus malade. On a dit qu'il ne se passe plus rien du tout a Bois-d'Haine, que c'est fini, que la malade maintenant boit et mange comme tont le monde, qu'elle ne sai- gne plus levendredi, que lesextasesontcessé. C'est la un point de fait d'une vérification facile, a la portée de tout le monde. Bref, j'ai voulu en avoir le cceur riet. Pendant un voyage de quelques jours que je viens de faire en Belgique, j'ai poussé une pointe jusqu'a ce village perdu qui a conquis, depuis quel ques années, une célébrité si retentissante, et je vais tout simplement raconter au lecteur ce que j'ai vu, rien de plus, rien de moins. Nous n'avons pas la prétention, qui siérait mal a une humble chronique d'inlervenir dans un si haut débat nous nous renferme- rons stricternent dans notre róle et nos attri butions de chroniqueur, en nous bornant a dire, avec une exactitude scrupuleuse, ce dont nous avons éte témoin, et en laissant a nos lecteurs le soin de conclure comme ils 1'entendi'ont. Je suppose qu'ils sont tousau courant des faits prèliminaires. Rappelons-les en quelques hgnes. En 18G8. le bruit se répandit qu'une jeune paysanne d'un village du Hainaut perdail du sang tous les vendredis par Ie cóté gauche de la poitrine, par les pieds et les mains. Ce phénomène se renouvela régulièrement le mème jour, en s'étendant encore, et il s'y joignit bienlöt des extases, loujours le ven- dredi. Voilii sept ans que cel état de choses dure, avec quelques variations accidenlelles, mais sans aucune interruption. Ce résumé sommaire suffit pour Ie récit que j'ai a faire. On trouvera les détails, si l'on y tient, dans le livredu docleur Lefebvre. Quant a moi, je ne parlerai plus maintenant que de ce que j'ai vu. Le vendredi 3 septembre, j'ai pris a Bru xelles le train de Manage a 9 h. 3 m. Arrivé a Manage a 10 h. moms quelques minutes, j'ai faitun frugal déjeuner a Hotel des Ètr an gers: du beurre, une forte et excellente ome lette, des pèches, de la bière, du café el un petit verre de cognac, le tout pour 1 fr. 75. Je recommande VHotel des Elrangers aux louristes qui aiment les omelettes et les notes modérées. J'inierroge ensuite l'hólesse. qui me parait n'avoir pas suffisamment lu M. Boëns, et je m'achemtue a travers champs, par de petits chemins dèlicieux que longent des haies, traversant des prairies, enjainbant des fossés et poussant une pointe sous bois, vers le vil lage de Louise Lateau, qu'une demi-heure a peine sépare de Manage. A peine arrivé, je me suis présenté a M. le curé de Bois-d'Haine, pour lui demander Ia faveur d'ètre admis au prés de la sligmalisée: je l'ai obtenue, nonsans peine. Pendant long temps, l'accés de la chautniére a élé pour ainsi dire ouvert a tout le monde. On en "a usé et abusé. La curiosité la plus indiscréle, parfois la plus maligne et la plus indélicale, s'est ruée sur Louise Lateau. On l'a fatiguée, obsédée, elle ne s'appartenait plus. Latnère et lessoeurs de lastigmatiséeonl fait entendre des plamtes legitimes, el il a bien fallu a viser. On ne pénètre plus maintenant chez Louise que le vendredi, dans l'aprés-midi, lorsque l'extase est commencée, et l'on n'y pénètre point pour un motif de curiosité futile et vulgaire. Le rendez-vous était pour deux heures au presbytére. J'ai rempli l'intervalle en visitant i'eglise, qui n'esl pas sans inlèrèt, ni mème sans quelque valeur ariistïque, et en parcou- rant le village et ses alontours. Bois-tl'Haine est un endroit lout a fait champètre et char mant, oü les poules picorent dans la rue uni que, ou il fa ut prendre garde a ne pas écraser, ca et la, quelque enfant couché en travers du chcmin; ou les vaches vous regardent passer eu allongeant leurs muffles par dessus les haies en fleurs. ou les maisons, dédaigneuses de l'équerre et du cordeati, aiment a s'isoler sous les arbres. Cependant la civilisation a pénétré a Bois-d'Haine: j'y ai complé jus qu'a cinq eslaminets, et le village est borné d'un cöté par un canal, de l'autre par l'em- branchement de Manage a Mons. Les habitants, tous ceux que j'ai rencon trés du moms, out conserve l'habitude de saluer l'étranger qui passe. Tous aussi m ont indiqne avec po 1 itesse, sans ernpressement ni obsequiosité, la demeure de Louise Laleau, autour de laquelle je voulais pousser une reconnaissance. Par le chemin que j'avais pris, elle n'élait pas facile a trouver, car elle s'éléve dans un endroit écarté, assez loin du presbytére et de I'eglise, a trenle pas du chemin de fer. Ce qui frappe tout d'abord dans cetle mai sonnette, c'esl son extréme petitcsse et son extréme propreté. Une porte entre deux fe- nèlres aux conlrevents verts, voila la facade. Immédiatement au-dessus de la porte, une lucarne qui éclatre Ie grenier. Au cóté gau che, une espèce de hangar trés bas, qui semble avoir élé ajoulè aprés coup au bail ment. Le toil est couvert de littles rouges; un seul luyau de cheminée sjéléve a drone; les murs sont badigeonnés de blanc; les vi- tres étincellent au soleil. Un petit jardin flan- que la maison. Nul myslère; rien qui sente la tntse en scène; cela ressemble a loutes les maisonnettes connues. et il semble que de la route on pourratl entendre et voir ce qui se passe a ['intérieur. [La suite au prochain N°) I5ihIiogi*a|»9iie. Les Ouvrages menlionnés ci-dessous sont en vente chez Vanderghinsle- Fossé, rue au Beurre 66, Ypres, au mème prix que chez les éditeurs. Commandé par clouzaine en une fois, on recoit le 13c exemplaire gratis. On les expédte par la Posle, aussitót com- mandés. Sainte Jeanne-Francoise Frémyot de Chantal, sa vie et ses OEUVRES, éililiou a i j t h en I iq tie, publiée par ins sums des religieuses du premier monastère de la Visitation Sainie-Mane d'Anne- cy. OEuvres diverges Petit Livrei Ques tions desainte Chanlal Répouse de saint Fran cois de Sales Papiers intimes Exhorta tions Entretiens Instructions.(I) Le nom de sainte Jeanne-Frangoise Frémyot de Chantal n eveille pas l'idée d'une femme auteur, d une religieuse quia l'exemple de sainte Thérèse, aurait composédes ouvrages destines a la pubiicite. La fondatrice de la Visitation, en effet, n'a pas écrit une seule page en vue de l'impression. Mère de son Ordre, elle n'ignorail pas qu'elle devait le pain de l'ame a ses filles, et elle leur distribunit seule ment sous loutes les formes la nourriture forlifiante de la parole. Pendant les réoréations et les reunions prescrites par la règle, au moment (néme et sur place, les Sceurs fixaienl sur le papier ce qui les avait le plus frappées des entretiens de leur Fonda trice, et c'est ainsi que, recueillies par les unes et par les autres. mises en ordre plus tard, ces notes, aprés êlre demenrées de longues années dans-le demi-jour du cloitre, sont livrées maintenant au grand jour pour I edification de tous. Tel est l'objet du livre que nons annoncons au- jourd hui et qui ne regarde pas si spécialement les. Religieuses, qu'il ne puisse profiler beaucoup a tout genre.de lecteurs. On peut dire méme qu'il n'est pas une page d'oii les personnes du monde ne puissent tirer un enseignement utile, une salu- taire influence. Cette considération n'a pas élé la tnoindrede celles qui ont fail prendre a la Supé rieure et aux Religieuses du monastère d'Annecy la détermination de livrer au public les OEuvres je leur Mère, répondant ainsi au voeu de saint Fran cois de Sales Je voudrais que lout le bien qui est dans la Visitation fut eonnu et su de chacnn. Dans ce but, el les se sont enlourées demanuscrits que renferment leurs archives d'Annecy et de ceux qu'elles ont pu tirer d'ailleurs elles out examine et collatiouné avec soin les différents textes, resli- luantscrupuleusement a leur sainte Mère la langue qu'elle a parlée, et, grJce aux plus actives recher ches, enrichissant cette edition d'un nombre con siderable d'Exhortations, Instructions et Entretiens inédits. Les OEuvres diverses comprennent d'abord 1* Le Petit Livret, recueil d'avis que sainte Chantal avait regus de saint Frangois de Sales, verbalement ou par écrit. A la suite du Petit Li vret, sont placées les Résolutions et Pensées, fruit de deux retraites failes par la Sainte. 3° Les Papiers Intimes renferment une série de résolutions, d'élans vers Dieu, d actes d'amour et d abandon. Ces trois opuscules nous font con- naitre 'a fond cette ame héroïque. 4° Les Exhortations ont élé failes par la Sainte au chapitre de la Communauté. ce qui leur donne un earaclère plus grave qu'aux Entretiens. Les Entretiens reproduisent les conversa tions que la Mère de Chantal avail avec ses Soeurs, soit pendant les récréations journalières soit aux conférences mensuelles. Ces entretiens sont, comme la.raison, d'ttn langage simple etfamilier simpli- cité, fainiliaritécharmante qui respirent la candeur et I innocence de la colombe. 6° Les Instructions aux Novices, le titre le dit assez, élaient adressées a celles qui faisaient l'apprentissage de la vie religieuse. Rien de plus édifiant. de plus sauve que ces diverses peuvres. Nous ne saitrions trop les recommander aux cotn- m una it lés religieuses el anx ftmes pienses qui, bien que vivant dans le monde, out a cceur d'avancer dans la voie de la perfection. Elles y trouveront un aliment substaniiel et un grand profit pour leur ayanccmeiit dans la piété el un guide stir pour la direction des times. (1) Les OEuvres diverses forment un trés beau volume in 8° cavalier, orné d'un portrait de sainte Chantal, gravé en tnilie-douce par Darodes, d'après l'original qui est conserve au monastère de la Visi tation de Turin. Prix 8 francs franco. E. Pion el Cie, 10, rua Garaneière, it Paris.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 2