Elections communales.
indice de predisposition morbide. Elle a
vingl-cinq ans et demi, et c'est bien l'age
qu'elle parait.
L'exiatique se lienl sur son siege, posée
plutól qu'assise, dans uneimmobililéabsohie.
Le corps est lógèremenl penché en avantles
yeux, très-ouverls et doucement levés. sem-
blenl contempler one vision céleste. Pendant
plus d'une heure qu'a duré noire visite, je
n'ai pas détaché mon regard de ses yeux, et
je réponds qu'il ne s'v est pas produil un seul
clignotement de la paupière. Les mains, sou-
levées el a demi-lendues. demeurent inerles;
il rif a semblé, loutefois, y saisir un léger
mouvement ascendant ce sont les mains
calleuses d'une paysanne; des mains qui out
beaucoup travaillé, le bout de I'index est
lout recouvert d'innotnbrables piqüres d'ai-
guille.
Jadis les extases commencaient le matin,
pendant le saignemenl, et se prolongaient
quelquefois douze heures sans interruption.
Aujourd'hui, elles ne commencent générale-
ment que raprés-midi, vers deux heures, ct
presque toujours aprés que l'écoulemenl des
stigmates a cessé. Mais cette fois, Louise sai-
gnait encore a la face dorsale de la main
droite. Cette faceélail tournéede mon cótéel
j'ai pu la voir assez bien le centre était oc-
cupc par unesorie d'ampoulecirculaire, mais
il semblait que le sang s'échappat d'une pe
tite plaie voisine. Un filet rouge con la it len -
tement le long de la main. Toutes les deux
ou trois minutes, la mere se penchait et I'es-
suvait avee un linge posé sur les genoux de
Louise. La main gauche avail cessé de cooler,
mais elle élait reconvene, au centre, de cail-
|ots de sang desséché. Je n'ai pu apercevoir
|es faces palmaires des mains. Les plaies du
front ia couronne d epines m'ont éga-
jement échappé.
Louise Laieau était entiérement insensible
a tout ce qui se passait autour d'elle. L'exer
cice des sensesl supprimépendant sesextases;
elle ne voit et n'entend que dans l'autre mon
de. Dans cette chambrelte encombrce, la
chaleur était intolerable tons les visiteurs
suaient a grosses goulles; le visage de Louise
restail inerte comme s'd eat élé de marbre.
I)e temps a autre, inalgré l'iinmobilité des
yeux, line sorte de retraction de la lévre su
périeure semblait éclairor son visage d'un
demi-sourire, commesous I'influeneede qnel-
que vision céleste. On lui met eutre les mains
un reliquaire conlenanl un fragment de la
vraie croix un tressaillement pareourt tout
sou corps, unsotirire illumine son visage, ses
mains se rapprocbent. I'rémissantes, el ser-
renl la précieuse relique. Quelque minutes
aprés la lui avo«r reprise, on y subslilue one
image de sainteté, les mains restent inerles
et immobiles. M. lecuré la reprend, la bénit,
y fait le signe de la croix et la replace entre
ses mains, qui tressaillenl et la pressent en
tremblant.
Je laissede cöté les manifestations de piété
el de foi qui se produisaienl parmi les assis
tants. lis n'avaient pas lu non plus le docteur
Uoëns, évidemment, et ils élaient émus. Je
ne ine suis pas associé a ces manifestations
avant tout je voulais voir et Luen voir tandis
que mes voisins priaient, je regardais. S'il
en est qui, aprés avoir vu comme inoi, osent
soutenir qu'il y a la quelque supercherie, je
les plains. Pour croire a une fraude dans ce
phénoméne qui se renouvelle réguliérement,
depuis sept ans, loutes les semaines, aux mé-
mes jours el aux mèines heures. sur la per-
sonne d'nne pauvre paysanne illetlrée, dans
une chambre sans meubles, en plein jour. au
milieu de vingl personues qui reutourent jus
qu'a la toucher, il faut une crédnlité plus
robuste que n'en a jamais demandé la foi a
aucun miracle.
Un peu avant trois heures, M. le curé fait
reculer 1'assistance devant le siége de Louise;
une parlie est refoulée dans la pièce voisine.
II faut faire place pourle nouveau phénoméne
qui va se prodnire. Tout a coup, en effet,
Louise tombe de son siége, ou plutót roule
élendue a terre. Je n'ai jamais rion vu de
pareil a cette chute, sans bruit, comme cel le
d'un corps dénué de 'pesenteur. Une ombre
passé devant vous, el l'extalique se trouve
coucbée tout de sou long sur le sol. sans que
vous sachiez comment, enveloppée herméti-
quemenl dans sa robe, donl pas un pli ne
s'est dérangé, et qui reeouvre jusqu'a ses ta
lons. Elle resteainsi immobile; puis on entend
un profond soupir, et ses bras s'étendent en
croix. Trois heures sónnent.
Louise Lateau reste habituellernent étendue
pendant une lieure, puis elle se reléve.s'age-
iiouille, prie, se rasseoit et sans transition
rentre dansla vie commune. Je n'ai pas assistè
a cette derniére parlie de l'exlase. Dix minu
tes aprés la chute, nous avons quitté la mai
sonnette. La mère, qui n'avait pas cessé une
minute de pousser son aiguille, d'un air pus-
sablemenl bourru, pour dire la vérité, nous
vit parlir avec soulagemènl, et je crois que
ce fut avec une égale satisfaction que les
soeurs de Louise nous ouvrirenl la porte.
Dehors, un petit marchnnd s'était installé
avec une boutique portative. II vendait des
médailles, des photographies de la maison,
mais pas de photographies de la stigmatisée.
Elle a fait promeltre a ses sceurs de ne jamais
souffrir qu'on fit son portrait. Plusieurs des
assistants auraient voulu tremper leur mou-
choir dans le sang des plaiesnous avions
un évèque avec nousil en a demandé la
permission a la mére, qui la lui a refusée
sans aucuncprécaulion oratoire. II est certain
que ces pauvres gens sont fort importunés
du bruit qui se fait autour d'eux, et qu'ils
voudraient bien qu'on les laissat en repos.
Je suis reparli pour Manage lout troublé.
Jamais aucun spectacle ne m'avait remué
aulant que celui-la. Mais je ne venx pas ajou-
ter une seule reflexion a mon rócitVoila ce
que j'ai vu je le raconte, puisque je suis un
chroniqueur. Si l'on medemande maintenant:
Qu'eu concluez-vous je me bornerai a
répondre Concluez-vous-mèine.
Cliroiiiqiic locale.
C'est le Mardi, 26 Oclobre prochain,
qu'aura lieu dans tout le pays le renouvelle-
ment partiel des Conseils cornmunaux.
Les Membres de notre Administration-Mo-
déle qui doivent ètre remplacés ce a quoi
nos Elecleurs auront le bon esprit de pour-
voir sont, outre M. BECUWE, qui est
mort, six autres qui sont vivants.... mats
bien indisposés: On les dit hydrophobes: Ce
qui ne nous élonne guére, vu l'étal des eaux
en notre bonne cilè yproise,
En tèle de ces six viclimes du devoir et..'.,
de l'obéjssance passive aux ordres de J'Hom-
me Ficelle, marche le Major-Commandant de
notre milioe citoyenne, le brave el valeureux
chevalier HYNDERICK: On parle beaucoup
muis ceci disous le bien bas de peur de
blesser sa modestie de l'incroyable auda-
ce et du courage indomptable donlil lit
preuve l'autre jour, rue de Dixmude, dans
un combat singulier bien singulier en
effet conlre un monstre rnarin qui avait
tie longues defenses et loutes les qualités
qui augmentenl Ieprix du poisson: Bref qui
etail comme uu Turc beau.
Dans la ligne des simples pioupious c'est
GUGUSSE. autremenl dit M. le Conseiller
BRUNFAUT, qui répond au N° 1. Ce n'est
pas de sa faule s'il occupe cette place: II se
trouve la rangé par ordre alphabetique el
l'oeil résigné lixé sur un rapport qu il n'a
pu a lui seul ni commencer ni actiever,
Ie pauvre malade semble dire: Je n'en
puis plus: Je donnerui ma démission de
eel emploi qui, feue /'OPINION avail
bien ruisun de le diren'a jamais élé
diyne de mon intelligence!
M. RABAU, qui répond au N" 2 ou plutót
qui ne repond plus du lout, a fair plus de-
cidé que son voisin. II a, lui, le bon esprit
de crier: Je n'ai que faire de voire Con-
seil communal.
Nous voici déja au Porie Etendard de la
troupe: Ce beau guerrier n'est autre que M.
le Conseiller VANDEN BOGAEBDE: De sa
mam ferme el resolue il tient le drapeau,
dont la liampe ressemble a s'y méprendre a
un énorme saucisson de... BOULOGNE. Sur
féloffe llollanle de eet élendard... boulon-
nais on lit cette devise: On ne mg pren-
dra pluset sur le havre-sac du noble
combattant de la grande cause libérale, cho
rale et communale on lit avec étonneinenl...
et force faules de francais:
SOCIÉTÉ DES CHOEURS,
Vu Vice-Président, S. V. P.
Saluons ici le noble chevalier nicois
de STUERS: Son plastron n'est autre chose
qu'un N° du journal 1'Opinionce mème
numéro oü il fut prouvé que notre illustre
Conseiller communal ne sait pas settlement
coucher correclemenl sa signature sur le
papier. Son regard, perdu dans Ie vague,
semble pourtant etïrayer énormément
deux autres de nos Conseillers cornmunaux,
jadis grands radicaux, aujourd'hui... petits
doctrinaires.
Le mot de la fin, le mot pour rire, nous est
donné par le soldat n° 5: M. I'ex tannenr et
acluel conseiller communal VAN ALLEVNES.
Dans un moment de doux épanchéinent il
aurail fail en présence d'un de nos amis, un
jeu de mot charmant, mais un vrai jeu de
inol, bien que nous hésilions énormément a
rendre le pauvre homme responsable
d'aulant d'esprit J'ai déja disail-il fail
su/fisamment de cuirs d tHotel de-Ville
b pour que je songe u prendre ma retraite.
Et voila
MM. HYNDERICK.
BRUNFAUT.
RABAU.
VAN DEN BOGAERDE.
DE STUERS.
VAN ALLEYNES.
ET UN ANONYME.
Allons M. HENRI Appuycz bien fort sur
la ficelle ce ne sera pas de notre faule si vos
pantins ne secassent pas l'épidei ine politique.
AVIS A QUI DE DROIT.
On se plaint, depuis quelque temps, avec
beaucoup de raison, des impertinences de
certains employés commis au guichel de la
station d'Ypres.lls se refusent, contrairement
a leurs devoirs, a délivrer des coupons pour
les stations entre Courtrai et Gand, notain-
ment. lis exposenl ainsi les voyageurs a tou
tes sortes de désagrémenls a la station de
Courtrai. Si leurs insolences vis-a-vis de MM.
les voyageurs se repétenl, nous cugageons
ceux-ci a porter plainte a la Direction des
Chemins de Fer. Tout voyageur qui ne se
présente pas trop tard a inconteslablement
droit a un coupon direct.
ASSOCIATION
DES ANCIENS ÉLÉVES ET PROFESSEURS
Mardi dernier avaient lieu l'Assemblée Gé
nérale et le Banquet annuel de cette Associa
tion. Le grand nombre d'ndhésions parve-
nues a la Commission Directrice prometlait
une fète des plus brillantes. Hatons-nous de
dire que la journée du 28 Septembre a
pleincment répondu a cette attente.
L'Assemblée Générale s'ouvrit vers 11
heures et demie par de chaleureuses paroles
de bienvenue adressées aux Membres par le
Président de I'Association, M. Eugène Struye.
II commenca par remercier les Membres
présents de leur zèle el de leur dévouement
et par rendre hommage au Collége calholi-
que d'Ypres pour les succés nombreux et
éclatants qu'il avait remportés cette année.
Puis il signala en termes éloquents lout le
bien que le Collégéa'rléja produit et les émi
nents services qu'il est appelé a rendre a la
cause de la Religion et de la Patrie.
Inutile de dire que ces paroles recurent
une approbation unanime.
L'ordre du jour appelait en second lieu le
rapport sur la marche de l'ÜEuvre durarit
l'exercice 1874 76. M. Victor Begerem, Se
crétaire de l'OEuvre, donna lecture de ce rap
port que la Commission Directrice a bien
voulu metlre a notre disposition el dont les
données si salisfaisanles rencontreront chez
nos lecleurs un accueil non moins sympa-
thique que celui qui leur fut réservé Mardi
dernier.
Messieurs,
II y a deux ans nous nous trouvions pour
la première fois réunis dans cette salie et
nous votions d'enthousiasme les Statuts de
I'Association des anciens Eléves el Professeurs
du Collége Si-Vincent de Paul.
Ce que nous voulions, c'était créer un
centre permanent oü nos anciennes rela
tions d'amitié trouveraieut moyen de se
renouer et oó noire reconnaissance a l'égard
de cette excellente Maison d'éducation pour-
rait se donner libre carrière.
Les espérances qui alors nous animaient.
MM., n'onl pas élé décues et en venan'l
une nouvelle fois vous rendre compte de la
marche de notre OEuvre duraot l'année so
ciale qui vienl de s'écouler, je suis heureux
de pouvoir vous dire: Cette année a élé en
tous points dignede celle qui l'a précé-
dée: Car elle a vu grandir et prospérer no-
tre OEuvre cette OEuvre a laquelle nous
avons vouè toute notre affection, cette
CEuvre que nous voulons grande el pros-
péro.
II apparlient a notre zélé Trésorier a vous
faire connaitre l'étal de la caisse: Je crois
cependant pouvoir vous affirmer, sans com-
mellre la rnoindrc indiscretion, que nous
sommes complétemenl a l'abri de la faillite.
Dans notre derniére Assemblée Générale
nous avons adjoint a noire Association une
OEuvre nouvelle: L'OEuvre du Vieux-Papier:
Son habile Directeur ne manquera pas de
nous donner les détails les plus intéressants
sur les débuts si heureux de cette entreprise.
A part ces deux points, MM., voici en
peu de mots les développements qu'a pris
notre Association dans le courant de l'exer
cice 1874 75 et 1'influence qu'elle a eu le
bonheur d'exercer sur la propagation de
l'enseignement calholique:
Nous avons recu l'adhésion de 17 nou-
veaux membres, ce qui porte le nombre de
nos membres actifs au chifïre de 195.
Trois Eléves internes ont joui d'une bourse
partielle et neuf Eléves externês ont ohtenu,
en fesant preuve d'une conduite irréprocha-
ble et d'une application soutenue, une ré-
duction de moitié sur le minerval. Ce n'est
la. MM., qu'un début. Maisquand on songe
que ces Eléves que ntius favorisons sont la
plupart, grace a noire action, arrachés a
i'atmosphére impie de cerlaines écoles offi-
cielles suffisamment connues, je .crois que
nous sommes déja en droit de nous féliciter
de nos premiers essais et d'y puiser un ex
cellent stimulant pour l'averiir. D'ailleurs
ces demandes de bourses ne feront que s'ac-
croitre comme le prouve snfiisamment le
fait qu'a la date d'lner il nous éiail déja par
venu 17 demandes pour l'exercice prochain.
Enfin, MM., un incident, lout a Phon-
neur de notre Association, a marqué la ré
cente distribution des prix aux éléves de
notre Collége: Pour la première fois tine
médaille d'or a élé décernée au lauréat de
Bbétorique el je dépeindrai suffisamment
l'enthousiasme avec lequel cette heureuse
innovation a été accueillie en disaiil qu'il a
été en Ions points digne de la générosité des
membres éminents de noire Association dont
nous regreiions aujourd'hui l'abs'ence et aux-
quels est dü l'initiative de celle rècompense
accordee au talent et a la vertu.
Messieurs, je viens de vous décrire l'étal
prospèrede notre QEuvrc.
Permeltez moi de vous rappeleren termi-
nantque succés coin me noblesse oblige. On
demandait un jour a un vieux guerrier ce
que c'était que vaincre. Vaincre, répon-
dit-il, c'est aller en avant.
Souvenons-nous toujours de cette fiére
parole, qui doit être notre devise, afin que
cédant a l'impulsion entraiiiante du devoir,
nous conlinuions de vaincre, c'est-a-dire,
d'alleren avant dans la voie large de la pra
tique d'une amitié sincère et du dévouement
a la grande cause de l'éducaiion chrélienne
La parole fut ensuite donnée a M. P' Van-
dendriessche pour faire connaitre l'étal de
FOEuvredes Vieux-Papiers. Les applaudisse-
ments qui soulignérent les principaux passa
ges de son discours témoignérenl fréquem-
ment avec quelle satisfaction les assistants
recevaient Laiiuonce des heureux debuts de
cette Gvivre. Nous avons pu également nous
procurer ce coiriptc-rendu:
OEUVRE DES VIEUX PAPIERS.
Etal de la Caisse an 15 Septembre 1875.
Papiers vendus en ville. fr. 167 80
Produil de timbres-posles 23 00
190 80
Journées, transport de caisses, frais
d'impression, achat de mauvais
livresfr. 123 01
Reste en Caisse fr. 67 79
Espèces en Caisse fr. 67,79
Papier couleur vendu 83 45
Papiers en magasin eslimés 400 00
Total fr. 551 24
Tel est, Messieurs, le résultat ohtenu pen
dant les huil premiers mois de l'année. Notre
OEuvre tie dale que du premier Janvier 1875.
Ce résultat, quoique salisfaisant, est pour
tant loin d'atteindre ceque nous espérons
pour l'avemr. A l'appui de cette espérance
j'aurais voulu pouvoir vous présenter la
stalislique des benefices réalisés par d'aulres
Sociétés, mais, les renseignements precis
me faisant dèfaut, j'ai dü renoncer a ce pro
jet.
Pour ce qui regarde notre OEuvre, j'ai la
conviction que le produit peul en être dou
blé, méme triplé. Mais pour obtenir ce résul
tat il me faut le concours de vous tons, Mes
sieurs, et ce concours,vous me permeltrez de
le considérer comme définitivement acquis,
car vous nous avez déja donné trop de preu-
ves de dévouement pour pouvoir en douter
un seul instant.
En tre-temps, notre CEuvre el le but que
nous nous sommes propose en I'organisanl
ne sont pas assez connus. A vous, Messieurs,
d'en propager partoul la connaissaince. Usez
partout de voire bonne influence: Tachez
d'inlroduire chez vos parents, chez vos amis
et connaissances l'usagedu panier placé soit
au bureau, soit au magasin, et desliné a
recevoirles papiers inutiles en attendant que
noire commissionnaire les vienne mensuel-
lement enlever. Bien des personnes vous di-
ront que cela n'en vaut pas la peine. Mais
qu'on ne l'oublie pas, cesonl les petits ruis-
seaux qui forinent les grandes riviéres.
Un autre moyen bien facile pourcontri-
buer a ia prospérilé de notre CEuvre serait
de créer des sous-comités dans les localités
oü résident plusieurs membres de notre As
sociation, parexemple a Lichtervelde, Wer-
vicq, Menin et dans bien d'autres lieux. Ces
Messieurs n'auraient pas la besogne difficile;
il leur suffirait de s'enlendre pour réunir des
quantilés de vieux papiers qu'ils m'expédie-
raient tous les six mois. Outre le bien qu'ils
feraient, ils s'acquerraienl ainsi un litre de
plus a notre juste reconnaissance.
Au chapitre des recettes vous avez pu re-
marquer qu'il est fait mention dn produit de
vieux timbres-posles monlant a 23 francs.
C'est la, Messieurs, une ressource qui n'est
pas a dédaigner. Je vous engage done, a
rri'en procurer le plus possible. Depuis le
commencement du mois d'Aoüt j'en ai réuni
au dela de7000 et j'espére arriverau nombre
de 100,000 pour la fin du mois de Juillet
prochain.
II est un autre point, Messieurs, sur lequel
je voudrais attirer voire attention. Outre le
but de procurer des ressources pour Ie sou
tien et la propagation de l'enseignement ca
lholique, il est un second but que nous ne
pouvons pas perdre de vue, c'est de retirer
de la circulation tout livre, journal ou illus
tration qui porie alteinte a notre sainte reli
gion ou aux bonnes moeurs. Sous ce rapport
aussi notre oeuvre a déja fait quelque bien.
Parmi les livres deslinés au pilon se trouvent
deux editions completes des ceuvres de Vol
taire. lesouvrages de Paul DeKock, Eugéne
Sue, plusieurs ouvragesproleslanlselenviron
100 kilos de mauvais journaux.
Un des moyens les plus sürs d'atteindre ce
bul d'époralion serait l'offre faite d echanger
les mauvais journaux contre d'autres feuilles
mais jusqu'a présent je n'ai guére été a mème
d'exécuter ce projet, les journaux en quantité
vouluem'ayant faitdéfaut. J'espére, Messieurs,
qu'appréciant le grand bien a opérer vous
vous empresserez de ine prèler aussi de ce
cólé voire puissant concours.
Parmi les livres qui me sont parvenus,
j'en ai trouvé un assez grand nombre utiles
aux éléves des classes lalines. Plusieurs déja
ont servi durant l'année qui vient de s'écou
ler. Quant aux livres ppuvant servir aux
bibliothéques, je voudrais que l'un ou l'autre
de Messieurs les Professeurs voulüt bien se
donner la peine de venir chez moi, une fois
par mois, pour en faire l'examen et le triage.
Je termine. Messieurs, en vous exprimant
toute ma reconnaissance pour l'appui que
vous avez bien voulu aceorder a l'ceuvre et
le doux espoir de voir ceux qui jusqu'a pré
sent sont restés inaclifs imiter l'exeinple de
leurs confrères les plus zélés. Quant a moi,
disposé a tout faire pour le bien de notre
oeuvre commune, ne m'épargnez pas, Mes
sieurs. Souvenons-nous toujours qu'en tra -
vaillani pour le bien-ètre de la jeunesse, nous
remplissons le grand devoir de la charité
chrélienne. Dieu un jour nous en rècompen
se ra
A son lour M. I'avocat Biebuyck se leva
pour faire connaitre l'étal prospére des finan
ces de la jeune Association. Puis conlormé-
ment au vceu qui lui avait élé exprimé par la
Commission Directrice, il présenta, dans un
discours éloquent, des considerations de
l'ordre le plus élevé sur. les Devoirs des
catho/iqucs. M. le Président pria M. Biebuyck
de consigner par éerit ses belles paroles et
l'Assemblee adopta par de longues accla
mations la proposition de distribuer aux
Membres de I'Association ces pages d'une
si haute porlée.
Reslait a l'ordre du jour la discussion des
propositions parvenuesau Bureau.
Le Secrétaire donna d'abord lecture d'une
proposition, porlanl la signature d'un grand
nombre de Membres et teiidaul a faire célé-
brer chaque année, le jour de la rétiniou
générale, une messe pour le repos de l'aine
des associés défunls et pour la prospérilé de
l'CEuvre. L'Assembiée s'associa a celle
demande par acciamatiom
Aprés une longue et intéressante discus
sion l'Assemblée èrnil le vceu de voir s'établir
a Ypres une section de l'OEuvre de St Char
les Borromée, puis les Membres se séparé-
renl, pour se retrouver peu aprés au Cercle
catholique, oü devait avoir lieu le Banquet.
A 1 heure tous se trouvaient de nouveau
réunis: L'amitié était dans tous les cceurs.
Au dessert, M. le Chanoine Boone, Doven
d'Ypres, porta le toast au Rape, a I'linmoVtel
Pie IX! Au defenscur inlrépide du droit,
de la justice el de la vérité! Au Docteur in-
faillible préposé par Dieu pour gouverner
son Eglise! Au bien-ainiè Prisonnier du Va
tican, auquel notre amour tresse unu couron
ne que ni l'envie ni le crime ne pourront
arracher! A Pie IX, Pape et Rui!
De longues acclamations saluérent ce toast
qui répoiidail si bieu aux sentiments de l'As
semblée.
L'amour dela Patrie s'allie a l'amourde
la Religion dans tont cceur calholique! M.
Eugéne Struye, President de I'Association,
se fit ('heureux interprélede ce sentiment en
proposanl la santé de S. M. le Roi des Beiges-
Au Roi, personinfication éminente de la Pa
trie! Au Roi, gardien naturel el constitution-
nel des droits et des liberlés de la Belgique
calholique! Au Boi, préposé par Dieu pour,
protéger et défeudre le Bien, puur empécher
et restreindre le Mal dans l'etendue complé
te de sa puissance tulélaire. A notre Dynas
tie qui est le Palladium de l'indépendance
nationale et qui doit étre la pierre augulaire
oü s'appuient le vrai progrès et les saintes
libertés. Dieu el Patrie! Dieu et le Boi! C'est
le cri des catlioliques!
Les cris répétés de Vive le Roi! ac-
cueillirent ces patriotiques et clirétiennes
paroles.
M. N. Meersseman but a la santé de l'Evê-
que, Ie Pére et le Tuteur de notre Collége
calholique. Le digne Vice-Présidenl de I'As
sociation sul recueillir une abondante mois-
son d'applaudissements en montrant par
l'Histoire et par les fails contemporains que
c'est toujours en altaquanl les Evèques que
l'impiélè commence sa guerre contre l'E"lise
et contre les institutions catholiques. On^vise
les chefs: A nous de nous ranger autour de
nos Evèques pour défendreet faire triompher
la plus sainte des causes.
M. Victor Begerem. secrétaire de I'Associa
tion, porta ensuite Ie toast au Collége Saint
Vincent-de-Paul el a ses dignes Professeurs.
Aprés avoir rappelé le souvenir des anciens
professeurs el spécialemeiit du premier prin
cipal, le vénérabledoven de Thieit, M.Denys,
il rendil hommage a la science et a la vertu
de ceux qui aujourd'hui mème. s'inspirant
du noble exemple de leurs prédécesseurs se
dêvouentii l'CEuvre de l'éducalion chrélienne-
et, pour résumer les sentiments qu'un pareii
toast soulevail dans tons les cceurs. il bul a
la prospérilé du collége.a la santé de M. Hou-
tave son bien-atmé principal, Ie vénéré pré
sident d'bonneur de l'Assoaialion.
Les bruyantes acclamations qui accueillirent
ces paroles ne cessèrenl qu'au moment oü M.
Houtave se leva pour répondre aux marques
d eslime et de vive sympathie de l'assemblée.
Apres avoir remercié ses anciens éléves dé
leur affection, l'oraleur paria admirablement
des droits et des devoirs de l'Eglise dans l'en-
POUR UN PAUVRE PRÉSIDENT,
DU COLLÉGE ST-VINCENT DE PAUL.
m
ACTIF.
PASSIF.
SITUATION GÉNÉRALE.