été Irop modéré avec les catlioliques, et il
se promei bien, si Ie pon voir lui revenait,
doler a ses adversaires l'envie de prendre
encore la Constitution et la libertè au sérieux.
La guerre a FÉglise est devenue un mot
d'ordre trés-peu dissimulé; la presse libérale
declare, a qui vcul Penlendre, que I'Allema-
gne el la Suisse nous dormonl un cxemple
bon a imiter, ct Pun des premiers résullals
que Pon ambitionne, cc sont des mesures
destinées a metirc les ordrcs rcligicux hors
du droit comrnun.
Ce serait se faire d'élranges illusions que
decroire, en presence d'une situation pareil-
le, que la politique puisse ét re impunément
négligée qu'il soit possible de prendre le bé-
néfice de ses vietoires sans lui dormer en
même temps un concours efficace. Dans un
danger comrnun, la defense commune est do
stride obligation or, aujourd'hui lcs choses
en sont au point qu'un nouvel avénement du
libéralisme exposerait au même naufrage ce
que nous avons de mei Meur dans nos fran
chises de ciloyen, ce que la liberté nous a
donné de plus précieux dans lesceuvres d'en-
seignemenl, de charilé el de religion.
Nous pouvons le dire a Pbonneur des ea-
tholiques, ce triste mol c'est de la politi
que, appliqué a l'aceomplissement d'un
impérieux devoir, a déja beaucoup perdu de
son créditsa puissance aura cessé d'èlre, le
jour ou Pon comprendra bien qiPil nest bon
qu'a couvrir la faiblesse, Pindi(Terence ou
l'égoïsme. Laissons-le done a d'autres, et
puisque les temps sont tels qu'il faille, si Pon
peut ainsi dire, faire le bien la main a la
garde de son épée, acceptons la loi qui nous
est faile, et allons généreusemenl a la lutle,
avec la devise Aide-loileciel l'aidera
LA PRESSE DE TOLERANCE.
Si quelqu'un était lente de nous dire que
nous sommes injusteou Irop sévèredans nos
jugemenls a Padresse des torchons a un liard
et même a un sou, nous repondrions par
l'apprécialion suivanle qu'une feuille de Bru-
xelles fait de la Gazettecarré de papier
passablemenl immonde, aux destinées duquel
préside un nommé Pélrus
II est des journaux qu'on ne lil pas pour
s'inléresser aux questions actuelles. On ne
iesdéplie que pour s'assurer aux annonces si
la jeune fille, ou la femme mariée, a recu,
sous enveloppe au nom du mari ou du père,
l'avis du rendez-vous donné par quelque
larron d'amour ou d'honneur.
C'est ce que les cols de zinc appellent
faire du sacerdoce.
Nous Pavons déja dit, et allons le redire.
Quand une matrone sur le retour est soup-
connée de faire métier de porter aux jeunes
lilies ou aux femmes mariées des lettres d'a
mour clandestines, on poursuil la matrone et
on la punil pour délit d'excilation habiluelle
a la débauche.
Quelle difference y a t-il entre Pappareil-
leuse condamnée et le journal a annonces
lubriques? Uneseule, c'est que l'appareilleuse
ne s'inlroduii pas sournoisement dans les
ménages, sous prétexle de donnet-aux péres
de families des fails divers el des cchos
coupés datis les journaux de Paris.
Voila done la Gazelle tancée d'imporlanec,
el flétrieendes termes bien plus précis ct bien
plus sévéres queceux dont s'esl jamais servie
lu Cloche.
Nous avions déja du resle signalé maintc
foisau mépris public les annonces éroliqnes
de la Gazette el de la Clironiquevoire mê
me de I ''Office. Digne industrie de la presse
de tolerance.
De qui ce jugement, cette flétrissure, s'il
vous plait De VÉchode Bruxclles, le dimi
mi I i f de I'Écho du Parlementd'une feuille
libérale a tous crins par conséquent, el qu'on
ne saurait taxer de bégueulerie déricalc.
Souscrivons des deux mains, et conslalons
une fois de plus, avec le provorbc, qu'on
n'est jamais trahi que par les siens.
(Cloche.)
EES CANDIDATURES MACONNIQUES.
L'approche des elections communales
donne une grande importance au document
suivant que rious extrayons de l'ouvrage qne
notre excellent confrère M. Neut, directeur
de la Palriea publié sous le litre: La
Franc-Maconnene soumise au grand jour
de la publicité dl'aide de documents authen-
tiques.
Aucun organe de la Loge n'a jamais con-
leslé l'exactitude ni l'authenlicité des piéces
reproduces dans ce 1 ivre, aulour duquel on
s'esl contenté d'organiser la conspiration du
silence.
Mesures d prendre en cas cTélections.
Un candidal-macon sera d'ahord propo
sé par la dans le ressort de laquelle se
fera Pélection, a l'adoplion dti G.*. O.-., pour
èlre ensuite impose aux FE.-, de l'obédience.
Dans l'électionqu'elle soit nationale,
provinciale on municipaleil n'importe,
l'agréalion du G.-. O.-, sera égalemcnt né
cessaire, égalemenl réservée.
Cbaque Macon jurera d'employer tonte
son influence pour faire réussir la candida
ture adoplée.
L'élu de la maconnerie sera aslreint a
faire en .-. une profession de foi dont
acte sera dressé.
II sera invité de reconrir aux lumiéres
de cette ou du G.-. Orient dans les
occurences graves qui peuvent se présenter
pendant la duréede son mandat.
L'inexécution de ses engagements l'ex-
posera a des peines sévéres,- niètne a l'exclu-
sion de l'ordre l'applicalion de ces mesures
de rigueur sera laissée a la discréliou du
G.-. O.'.
Chaquepouvant juger utile de
s'aider de la publicité, devra se ménager
des moyens d'iuserlion dans les journaux
tnais le G.-. O.-, se réserve, de lui rccom-
manderceux de cesjournaux qui auront sa
confiance.
Déja en 184b, au banquet de la fète de
l'Ordre le 13" J.\ du 12 M.-,, M. Étnile Gri-
sar, orateur-adjoint de la R.\ loge la Perse
verance a rOr.-. d'Anvers, prononca un
discours ou, pour parler comme les macons,
lui un morceau d'archileclure, d'ou nous
extrayons le passage suivant
Je n'entends point remorquer le parti
libéral, mais le libéralisme sera nousnous
serons sa pensée, son aine, sa vie, nous
serons lui enfin.
Ces citations se passent de commenlaires,
elles sonlassez claires par elles-mémes.
L'INTERVENTION DU CLERGÉ.
A chaque éleclion, les feuilles libérales
exhoment quelques exlrails de mandements
épiscopaux de France qui recommaiidenl aux
ecclésiasliques l'abstenlion dans les lutles
poliliques.
La conclusion, trés pen logiqne, qu'ils cn
lirent est que les calholiqnes beiges el spé-
cialement les membres du clergé out tori
d'user de leu'rs droits de citoyens pour dé-
fendre leur liberté religieuse, chaque jour
plus gravement el plus ouvertemenl ineuacée
par le libéralisme.
Cent fois déja nous avons fail justice de
cede argumentation déloyale, baséesur une
equivoque.
Mais puisque nos adversaires ne cessent
pas de la reproduire, il faut bien que, de
notre cóté, noiis nous obslinionsa en signaler
le vice radical.
Ce vice ressort d'ailleurs de la simple
comparaison des situations el des mots.
Les évêqucs francaisdisenla leurs prètres
Ne soyez, comme prètres, ni légilitnisles,
ni orléanistes, ni bonapartislos, ni républi-
cains.
Mais ou trouvera-t on un évéque qui dise
a son clergé Ne soyez pus catholique, et
entre les libres-penseurs et les fidèles, entre
les ennemis del'Egliseel ses défenseurs, entre
ceux qui appellent N.-S. Jésus-Chrisl l'lnfame
et ceux qui l adorenl comme leur Dieu, gar-
dez une stride neutralité
C'est bien ainsi cependant que se pose, en
Belgique, la question politique ct, par la
même, la question electorale.
La lutteesl entre les libéraux et les catlio
liques.
Et l'on s'élonnera que le clergé catholique..
soit catholique
Autant vaudrail se récrier paree que, dans
la derniére guerreles Prussiens étaient
Prussiens et les Francais, Francais.
AU PILOBI.
S'il fallail une prcuve de plus du parti pris
par nos feuilles libérales de faire iiliére de
tout ce qu'il y a au monde de respectable et
de sacré, de leur tache, soigneusemenl ac-
complie chaque jour, de rechercber quelque
auguste visage,, quelque vertu immaculée
pour lui cracber leur venin, nous n'en de-
manderions pasd'autreque lasalelé suivanle,
vomie par la Gazelle du jeudi 7 Oclobre
Le Courtier de Bruxclles dit que les
pèlerins beiges a Rome ont été conduits, di-
manche, au Vatican, dans vingt voitures
nous voila loin des pèlerins du moyen age,
qui allaient a pied et qu'ils out trouvé le
Pape plein de vigueur el de santé.
La santé, on peut encore la préjuger
d'aprés la mine.
Mais la vigueur, comment les pèlerins
ont-ils bien pu la conslater?
Le saint Pére aurait-il fait des tours de
force devant eux
De pareilles turpitudes ne se réfulenl ni ne
se commentenl. II suffil de les signaler au
mépris des honnètes geus.
Au pilori
PARENTS, CHOISISSEZ BIEN.
A la veille de la rentrée des classes le
Journal d'Anvers fait un parallèle entre
l'enseignemenl a base catholique on l'ensei-
gnement congréganisle, comme disenl les
libéraux, et l'enseignemenl secularisecom
me il s'intitule bypocritement.
Les parents qui out a clioisir un établisse
ment pour y placer leurs fils ou leurs fi I les
liront avec inlérêt les lignes suivantes que
nous etnpruntons a noire eslimé confrère
Mis en face de deux groupes d estitutions
diamélraiement opposées; places entre le
prèlre qui a charge et mission d'enseigner,
et Ic fonctionnaire qui enseigne a prix d'ar-
gent, comme un salarié de l'Étal;places
entre la religieuse que la vocation inspire
et dirige, et Vinstiiutrice laiquequi cherchc
avant tout une position, les parents ne peu
vent hésiter dans leur choix.
Pour pen qu'ils soient soucieux de I'avenir
de leurs enfunts, ce qu'ils ont de plus cber
au monde, ils n'hésiteronl pas, et leur con-
fiance conlinuora a èlre tout entiére accordce
a ces vénérables maisons religieuses oü J'on
Iravaille sous Ie signe rédempteur de la Croix
et a I'omlire du Dièu de la vraie science, de
celtescienceqni croil et qui prie parce qu'elle
sail que sans la religion et la prière tout effort
de l'espritest slérile ou nuisible.
II y a des siécles, du reslc, que l'enseigne
menl a base catholique a fait ses preuves.
L'enseignement sécularisé a également fait
les siennes, mais demandez aux families quel
genre de preuves il peut invoqwer, et vous
nous dit ez, après ccla, s'il est d'un père clair
voyant el d'une mere aimaute de cenficr
leurs enfants aux institutions basée's sur le
fibre examen, la morale indépcndanle et
autres inventions libérales.
Q'uoi qu'il en soil cependant,l'enseignement
catholique a, nous Ie conslalons plus haul,
d'ardents et de syslémaliques détracteurs.
Nous n entunérerous pas ici les accusations
injusles lancées contre lui, nous ne voulons
en ce moment qu'en indiquer une seule.
II n'est pas rare, en effet, de rencontrer
des parents qui parlent nous nedisons pas
qui raisonnenl ainsiOh, nous sommes
pour l'enseignement religieux, nous le res-
pectons et nous voudrions confier nos fi I les
anx religieuses, aux Sceurs, mais M. X, el
M. Z, assurcnt que eelles-ci sont dans un élal
d'infériorilé scientifique a l'égard des écoles
laïques et (pi'olles n'onl pas de normalistes
N'avoir pas de normalistesvoila en deux
mots la formule du reprochea la mode! Voila
le cliché qui se trouve sans cesse sur les
lévres de ceux qui ne connaissanl pas lex -
cellence de l'enseignemenl congréganiste, sc
font bénévolement l'éclio d'une accusation
d'origine libérale...
.Mais les religieuses, les sceursontenlcndu
articuler eetle accusation et on leur a dit que
des families pourraient entire dupes Ne
consultant que leur dévouement au bien ct
la cbrélienne sollicitude qu'elles portent a la
jen nesse, elles n'hésiteronl paselles pren-
dronl résolument une decision qui enlévera
désormaisa leurs détracteurs, conscients ou
jnconscieuts, le prétexle fraiohement inventé,
en un mot, elles auront aussi leurs norma
listes.
A l'heure qu'il est, cette decision est en
voie d'exécution et bon nombre de nos mai
sons d'éducation religieuse vont èlre pour-
vues de religieuses normalistes. Ajoulons que
les examens passés par les sceurs devant les
jurys officiels pour obtenir le diplome de
normalisteont, une fois de plus, mis eu
lumiére l'étendue, la variété et la sol id i té de
l'instruetion de nos religieuses. Nous con-
nflissons métne plusd'un jury oü les membres
laïques de ces jurys ont eu Ia loyaulé de
reconhaitre la supériorilé constante de la
religieuse normaliste sur la normaliste
luïque.
Nous le déclarons sans détour, cette con-
descendance que les maisons d'éducation
religieuse, montrent a seplieraux exigences
normalistes n'accroilra pas, en ce qui nous
concerne, la confianceque mérite déja a tant
de litres, renseignement congréganiste. Cette
confiance est compléte et el le n'a nul besoin
d'étre confirmee, mais nous le reconnaissons
volontiers, élant donnée la facilité avec la
quelle les prétexles égarenl les esprits, nous
n'en voyons pas moins cetle innovation de
bon ceil. Elledoil faire disparaitre line objec
tion boileuse, par fois exploitée déloyalement
contre l'euseignement religieux.
Désormais done lout prétexle est levé el
ceux-la seuls qui veulent comprometlre I'ave
nir religieux et le bonheur social de leurs
enfauis les enverront encore aux pépinières
qui, sous le nom d'écoles sécularisées, nous
préparenl une généraiion de libres-penseuses
et de hbres-viveuses.
CHRONIQUE JUDICIA1RE.
Un procésde pressess plaideen ce moment
devant le tribunal de première instance d'An
vers. II est intenlé a I 'Opinion par l'ex-agent
de police Gerson qui avail été attaqué dans
ce journal.
M. Gerson a conslaté nagnére les hauls
fails du chef des gueux Vander Taelen et a
litre de réponse a une lettre de ce dernier,
publiée par Opinionil demande l'inserlion
de ce procés-verbal.
L'Opinion a refusé l'inserlion. De la le
procés.
M. Gerson était représenlé par Mcs J. Jacobs
cl F. De Lael, I 'Opinion par Mcs Delvaux el
Bosnians.
Le ministère public représenlé parle sub
si ilut Wouters a pris ses conclusions. Elles
lendent adébouterGerson.Cé juslicier prélend
qu'aucun journal ne peul élre tenu d'iusérer
le rapport Cornet, allendu que la poursuile
des fails qu'il constate est prescrite. II ajoute
que la justice ne peul d'ailleurs prèter son
concours a l'inserlion d'une pièce faisanl par.
lie d'une procédure secréte et qui ne peut
avoir été coinmuniquée que par un abus de
confiance.
Un incident trés piquant a marqué l'au-
dience d'avant-hier. Mc F. Delaet demanda a
M. C. Biart, juge snppléant, s'il complait
siéger, lui secrélairede 1'Association libérale,
dans une allaire qui, dans les circumstances
actuelles, revèl un caraclère essenliollernent
politique. I'uis sur la réponse affirmative do
cclui-ci il soil ici la une remise jusqu'aprés les
vacanccs.
Sur ce, grande emotion dans le préloire et
au banc du ministère public. Mc Delvaux pro-
tesle avec indignation et prend d'ofiice la
defense de M. le juge-secrélaire. Le substilul
Wouters vient a la rescousse et prend des
requisitions écriles a l'effet de faire infliger
des peines disciplinaires contre Mc Delaet.
Le tribunal se retire pour délibérer et après
une assez longue deliberation revient [iavec
mi jugement qui deboute le substilul Wou
ters et déclare qu'il n'y a pas lieufd'infiiger
une peine disciplinaire quelconque a Mc De
Lacl. Et voila comme quoi M. le secrétaire dc
1'Associalion libérale jugcra dans le cas Ger
son-Vander Taelen.
Is sa 5 sac 3«ci»Ic.
DU CABACTÈBE DES ELECTIONS
COMMUNALES.
El le est vraimenl surannée l'opiti ion qui
envisageail nos elections communales comme
pnreinent admiuislrativcs. On peut regret-
ler qu'elles n'aient plus ce caractére, mais
elles ne Font plus de|)iiis que la préoccupa-
lion suprème et presque unique du parti
libéral est de faire la guerre a l'Eglise, a ses
institutions et a ses libertés. La question re
ligieuse est engagée partout. A rallaque doit
nécessairement répondre la defense. C'est
ainsi que les catlioliques sont obligés, clergé
el fidèles, a user de loute leur puissance, de
ton le leur influence, de toutcs leurs res
sources, pour sauvegarder co qu'ils ont de
plus sacré, les intéréts de la foi, des mceurs,
de la vie chréiienne, dc la religion lout
entiére.
Et qu'on ne dise pas que noes exagérons.
Nos adversaires eux-inètnes le crient sur
les toils. Le temps de la dissimulation, de
l'hypocrisie, de la fourberie est passé. Les
fails parlent trop haul, l'évidence éclate a
tous les yeux.
Par toute la presse libérale l'Eglise est
déclarée l'infame par calumnies, par
traveslissements. par caricatures, par tous
les procédés de la liaine et de l'envie, les
Prètres et les Religieux sont livrès a l'exéera-
tion publique; a en croire cette presse, la
discipline ecclésiastique ne prodml que des
monstres d'imtnoralilé; les convents sont de
mauvais lieux; l'école chréiienne, le plus
puissant engin d'abêtissemenl intellecluel,
dedépravation morale, d'atropbie physique.
Les Bourgmestres, les pauvriseurs. tous les
agents quelconques de la secte libérale font
écho a cette presse sans foi ni loi, et tra-
vaillent, de concert avec elle, a propager
ces sentiments jusqiie dans le coeur de l'ou-
vrier, du pauvreet des enfants mémes.
Et lout cela se fait, grace aux elections
communales, et i! y aurail encore des chré-
tiens qui croiraienl pouvoir se désintéresser
de la lutle, n'y point concourir quand elle
elle est engagée, ratifier, appuyer métne d'un
vote de complaisance, ces abominations libé
rales!Cela est impossible. L'obliléralion
de la notion du devoir el de la conscience ne
saurait, chez un chrèlieii, èlre poussé jus-
que la. Prolester el comballre, dans la me-
sure de ses facullés, est a loute évidence la
stride obligation de quiconque dispose d'u
ne influence ou d'un vote.
Pourquoi? Nous venous de le dire?
Pourquoi? Le monileur de la Régence
d'Ypres le dit avec nous:
«C'est dans le seinde nos Conseils com-
munaux qu'on décide du caraclère a don -
tier a l'enseignement public. C'est au
Conseil communal d'Ypres qu'on a voulu
qu'en majorité le corps professoral de notre
collége communal fut anti-cbrélien ou fibre-
penseur; c'est au Conseil communal qu'on a
voulu qu'a notre Eeole communale de gar-
cons, des professeurs fussent les agents
avoués ou secrets de la Ligue de l'enseigne
menl, travaillant a l'oeuvre de la Ligue nia-
connique notamment en appelant ici les con
férenciers flamands les plus impies; c'est le
Conseil communal qui a voulu qu'a nos
Ecoles communales de filles fut dislribué,
aux parents et aux enfants, le discours de
notre Rourgmestre, discours outrageux pour
l'enseignement chrélien, pour toules les
écoles calholiqnes ct livrant le clergé et les
religieuses au mépris de noire population
ouvrière; c'est notre Conseil communal qui
a organise une Bibliothèquc publique et une
Bibliolliéque populaire versant le poison a
pleines coupes a tonics les classes de la so-
ciété; c'est enfin notre Conseil communal qui
a subsidié grassemeiil des représeniatioHS
théatrales, tant fiamandes que francaises,
véritables attentats a la foi el a la morale
d'une population essenliellemenl catholique.
Voila l'eeuvre libérale el l'ceuvre des elections
communales dans l'enseignemenl public.
Ajoulons y la pression tyrannique exercée
par toutes les Administrations relevant de la
Commune, sur tons les fonctionnaires et sur
leurs employés, de quelque degré qu'ils
i»
N'êtes-voiis pas presque sa fi11 e dit Georges.
Ces délicatesses-la sont vraimenl oxagérées pour
ma part, je vous declare avec Irislesse que je ne
vois pas de moyen, hors cel 11 i dont je vons parle,
d'éviler l'cxtrémilé que mes parents redontent.
Je n'en vois pas d'autres non plus... El si
l'on pouvait leur faire accepter ce moyen... ie leur
rendre acceptable... me comprenez-vous
Certainemenl.
11 faudrail potivoir, pour ainsi dire, les obli
ge!' a consentir... rendre leur refus impossible...
II faut tont simplcment leur en parler, el
c'est ce que je ferai dès aujourd'hui, dit Georges
en se levant. Peul-étie n'auront-ils pas les scupules
que vous leur prêlez.
Je le souhaile sans l'espérer.
En tout eas, je vous remercie toujours, ma
clière cousine, de la contiance que vous me léinoi-
gnez en eonsentant, pour votre part, a me fournir
les fonds nécessaires. Je vous assure que voire
argent ne courra aucun risque; au besoin, je
vous donnerai bypothèque sur mon usine de la
Yillelte...
Mon Dieu, ce serait inutile.
Tant mieux. si vous n'y tencz pas... car
rien ne fail mauvais effel dans le commerce qu'une
usine grevée d'hypolbèqne Ie crédit s'en ressent
bien vite, et Ie crédit, pour un ncgociant, c'est
la vie.
Vous vivrez alors, dit Berlhe en souriant
tristement.
Voila trois hcures, dil Georges en regardant
sa mootre je vais monter a ma chambre pour
jeter un coup d'a'il sur quelques paperasses que
j'ai appoi tées... Ce soir, cousine, je parlerai.
11 serra la main de Berthe et s'éloigna.
(a costinuer).
RÉPOXSE PEREMPTOIRE.
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