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LES LARMES D'üNE 1ÉRE.
c^ r^ Samedi 16 Octobre 1876.
10 année. N° 1,022.
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liiSTugii:
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Le Journal pa ra i l le Mercredi el Ie Samedi. Les insertions eoütent 15 centimes la ligne. Les réclames el annonces judiciaires se paient 30 centimes la ligne. O/i traite a forfait pour les insertions par annee.
Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, eoütent 10 fr. les 100 exemplaires.
CHEHiY S 1» E V E W. 1 OCTOBRE.
DISCOURS DU SAINT-PÉRE AUX PÈLERINS
BULGES.
ADOLPHE FAVRE.
Reproduction inlerdite.)
VI
L'ENSEIGNEMUNT CATUOLIQUE.
Nous recevons de tous les points de la
province les meilleures nonvelles snr les ren-
Irées de classe des divers établissements d'en-
seignenient placés sous la direction du cler-
ge et sous la haute tutelle de Mgr l'-Evéque
de Bruges.
Nos lecteurs savent que ces établissements
sont au nombre de treize, comptant un per
sonnel enseignanl de 13b ecclésiasiiques, et,
d'après la statistique de l'année dernière, un
chillre de plus de 3,300 éléves. Ce chilïro
sera considérablement augmenté pendant
l'année scolaire qui vienl de s'ouvrir, car
parloul il y a un nombre d'inscriptions de
beaucoup supérieur aux départs et on nous
signale de tons cótés un accroissement de
prospérité qui nous réjouit et pour lequel
nous remercions Dieu de lout nolre coeur.
Ce n'esl point cependant que les hostilités
soient suspendues, ou que le libéralisme ofli-
ciel et autre ait cessé un moment de s'achar-
ner conlre les écoles ouvertes par le clergé.
Los journaux du parti fument encore des dé-
charges qu'ils out lancées pendant toute la
durée des vacances et qu'ils répéient a clia
que occasion, pour bailre en brèche lout
établissement scolaire fondé el soutenu par
l'épiscopat.
Notre province comple six élablissemenls
d'enseigneinent moyen relevant de i'Eial ou
des communes; et tous, sauf l'école moyenne
de Nieuport, sont en hostilité ouverle avec
des élablissemenls ecclésiasiiques érigés a
leurs cótés. Ces six élablissemenls réunis
complent, en chilïres ronds, 800 éléves. Ce
n'est pas beaucoup. Par conlre, il y a large
cpmpensation du cötédes finances. En effet,
avec les récentes augmentations votées par
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Poperinghe- Ypres, 5-17-00,9-30,10-55,2-13,3-03,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-40,9 07.12-08;3-S7,6 80,8-48,9-80. Po
pen nghe-llazebrouck, 7 03, 12-23, 4-17, 713. -— Ilazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-33, 9 30, 4 10, 8-23.
Ypres-Haulers, 7-30, 12-25, 6-43. Hou Iers- Ypres, 9-25, 1-30, 7-80.
Roulers-Zf/uti/es, 8-43, 11-34, 1-13, 3,15, 7-30, (9-35. Liehterv.) Liehterv.-Thouront, 4-23 m. vers Ostende. Bruges-liou-
7 25, 8-25, 12-50, 8-00, 6-42. Liehterv.-Courtrai, 3-25 m. 9 01, 1,30, 5,37 7,21.
Ypres-CWlmt 5-34, 9-49, 1 1-13,2-33,5-23, Comtrai-Ypres, 8-08, 11-02, 2-50,5-40,8-49.
Ypres-Thourout, 7-18, 12 06, 6 20, (le Samedi a 3-80 du matin jusqu'a Langhemarck). Tlioi
(Ie Samedi a 6 20 du matin de Langhemarck 4 Ypres).
l'hourout- Ypres, 9 00, 1-23, 7 43,
Coiiiines-Warnêton Le Touquet-IIooplines-Ar/rte/jRères, 0 00, 10,15, 12-00, 6-23, Arineutières-llouplines Le Touquel-War-
nëlon-Comine# 7 -23, 10,30, 4-10, 8-40 Comines- Warnèlon 8 43, m 9-30 s. Warnêton-Comines 5-30, 9-30,
Courtrai Bruges, 8-08, 11-00, 12-33,4-40, 6-53. 9-00 s. (Liehterv.)— Bruges-Courtmi, 8 28, 12 80, 5-00, 6-42.
Bruges, Blankenherghe, llevsl, (Slation) 7-25, 11 08, 2-50, 7-33, (bassin) 7-31, 1 1 14, 2 50, 7 41. lleyst, Blankenb,Btuges,
5 48, 8,25, 11-23, 5-30.
Ingeimunster Deyuze Guild, 8-00, 9-41, 2-18. Ingeimunster-Denize, 6 10 2" cl., 7-15. GandDeyme-Ingeimunster6-88,
I 1-20, 4-41. Deynze Inge/munster, 1-00. 2* cl. 8 20.
Ingelmunster-Anseghem, 6-05, 12-53, 6-13. Anseghcm-Inge!munster7-42, 2-20, 7-43.
Lichlervelde-Dixm jde-Furnes et Dunkerke, 6 -30, 9-08, 1-38, 8 00. DituAerAe-Furnes-Dixmude et Lichlervelde, 6-33, 11- 10,
3-40, 5-00.
Dixmude-iViewpozt,9-80,2-20,8-45.Nieup-Di'xm, (bains) 10-45, 4-10. (ville) 7-30,t2 00,4-20.
Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-03. Ostende-Thourout, 7-35, 10-10, 12 23, 6-15.
Selzaele Eectoo, 9-05, 1-25, 8-23. Eecloo-8'efzaele, 3-35, 10 15, 4-22.
Gmd-Terneazen, (station) 8-17, 12-23, 7,30 (porto d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. - Terneuzen-GW, 6-00, 10-30, 440.-
Selzaele-LoAere», 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5 10 m.) Lokeren-Safsuefe, 6 00, 10-23, 4 43. (le Mardi, 9,30.)
COURTRAI, BRUXttLLES.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,33.
Bruxelles arr. 9,20 1,33 2,23 6,14 8,84.
COURTRAI, TOURNAI, LILLK.
Courtrai dép. 6,37 10,56 2,34 3,34 8.47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,33 10,00.
C' O H IX rüHPOWDANCKH.
BRUXELLES, COURTRAI.
8,28 12,21 3,33 6,47.
-V V..R O Z t.
Bruxelles dép. 3,22 8,28 12,21 5,38
Courtrai arr. 8,02 10,46 2,44 7,36 8,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Lille dép. 3,15 8,22 11,03 2,22 3,20
Tournai 3,42 8,36 11,29 2,40 5,39
Courtrai arr. 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33
COURTRAI, OA.TO.
«AMD, COURTRAI.
Courtrai dép.
Gand arr.
G,42
6,01
12,31
1,31
3,44
5,04
6,40.
7,36.
Gand dép.
Courtrai arr.
3,13
6,34
9,38
10,31
1,28
2,49
4,24
3,3t
7,21
8,42.
BRUGES, OAKO, BRUXELLES.
Binges d. 6,49exp.12,34,
Gand a. 7,34, 1,49
Bruxelles 8,50, 4 00,
2,32, 3 43,ex. 6,43.
4-07, 4,28, 7,38.
6,02, 9-31.
Bruxelles dép.
Gand arr. 0,00
Bruges 7,13
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
8,14 11,53 3,12 exp. 4,39 exp
9,41 1.13 3,23 4,26 6 37
10,34 2,38 4,37 3,11 7,22
3,28.
7,33.
8,53.
Je confii memes Irès chersfils, tout ce qui m'a
été dit par celui qui a parlé avec lant de vérité, en
voire nom et au nom des noinbreux amis que vous
complez dans voire palrie. Mais je regrette, au milieu
de la joie que vos declarations si belles et si bien
exposées ni'onl lait ressentir, et des motifs de con
solation qui me parviennent uussi d'autre part, je
regrette de devoir toujour! faire eniendre des paroles
de plainiet-tde tristesse a cause de l'étal oü se Irouve
l'Église de Jésus Christ.
Muis est-il possible que je tienne un autre langa-
ge Constilué par Jésus-Chrisl co mme la première
senlinelle dans la vigne mystique, devrais-je dire
Posuerunt mecustodemin vineis elvineam meam
?ion custodivi A Dieu ne plaise que le Viceire de
Jésus-Chrisl devienne jamais un chien miiel. Non
que le mondeenlicr saclieque si je déplore les maux
que souffie l'Église, e'esi que Dieu me le coinman-
de, et que le plus sacré de mes devoirs est de lui
ohéir. L'Église dépouillée, enchainée, opprimée se
tourne vers ses persécuteurs, surtout vers ceux
d'enire eux qui dirigent les deslinées des peuples.et
élevanl un cri de dou eur, elle répète les paroles de
son divin fond» (eur: Cur me ccedis? Pourquoi. leur
dil-elle, en certaines contrées de l'Europe, mes fils,
par la seule faule que ce sont mes fils, c'esi-a dire
les fils de la vérité, pourquoi sont- iIs exilés, con-
damnés a l'amende et a l'horreur des prisons? Pour
quoi me ravissez vous les droits que Jésus-Chrisl
lui-mëme m'a donnés? La liberie d'enseigner, la
Iibené de clioisir les lévites qui doivent entrer dans
la liiérarchie? Pourquoi cmpëchez-vous les Êvêques
d'enlever les soni 11ut es, et de guérir les plaies qui
déshonorenl le sancluaire, non seulemenl en les
rendanl impuissanls a punir, mais ce qui est pire
encore, en distribuanl des emplois et des honneurs
a ceux qui méritent des cliaiimems exemplaiies
Pourquoi liélas ici, tci a Rome, au centre du
calholicisme, permctiez vous le Iilire exercice de
toutes les fausses religions Pourquoi p«rmellez-
vous anx mailres de l'erreur d'enseigner toules sorles
d'hérésie, et pourquoi d'autre part lorturez-vous les
maitres el surtout les maitresscs calhol iques, en les
soumeltant a des examens insidieux, et en vous éri
geant, en juges pour des matières qu'il ne vous
PAR
Suite. Voir le numéro précédent.
Lncien élait reslé ii quelque distance conti
nuant sa promenade de long en large.
Qtiand Georges fut parli, Bcribe revinl vers lui.
Poun|iioi nous avez vous quittés? demanda-
t-elle.
Vos affaires nc me regardent pas dit asscz
aigremenl le jeune officier.
Donnez-moi voire bras el parlez-moi avec
plus de douceur, monsieur, reprit Berlhe.
Pardon... je voulais dire que ne pouvant
vous aider en rien dans vos comhiuaisonsje n'ui
pas cru devoir continuer a éeoutcr.
El crpendaiil vous avez enlendu.
Qui vous dit...
Ne niez pas
F.h bien! oiii, j'ai entendu... et c'esl paree
que j'enlendais et que vos paroles me faisaient
mal que je me suis éloigné.
Vous avez done tnieux compris que voire
frère
apparlient pas de juger et en vous prononcant sur le
mérite des candidals selon votre caprice Pourquoi
profanez-vous les fêles en permellanl el parfois en
commandant qu'on travaille, au mépris public du
précepte ecclésiastique Cur me ccedis t Et com
ment, vous gouveinants de l'ltalie, prétendez vous
au patronage des bénéfices ecclésiastiques, en aflir-
maill que vous en avez hérjté, sans songer que ce
palionage ne s'acquierl pas par un heritage de cette
natuie el moins encore par les usurpations Voila
quelques-unes des nombreuses demandes que fait
l'Église, demandes auxquelles on ne répond pas, ou
bien auxquelles on répond avec un mépris cynique.
Cependant, dit encore l'Église. en me frappant
vous chargez vos ames de mil e fautes, dunt le poids
devienl cliaque jour plus pesant en accelerant voire
fin Paacilas dierum veslrurum finietur breviet
peregrinulio vestra super terrain vergit ad finem.
Si vous lie vousarrêlez pas, vousserez aussi frappés
de la terrible sentence Mors pecca'orum pessima.
Plaise a Dieu que ma voix sail écoulée.
Du reste, mes trés chers fils, je renouvelle l'cx
pression de mes sentiments d'affeclion envers vous,
el je vous exhortc vous et tous les hons calholiques
a demeuter fermes el constants, et a vous unir pour
réclamer sans cesse des gouvernement! la liberie de
l'Église. Je vous répète ce que je disais il y a quel-
ques- jours aux bons pèlerins de Laval parlez et
parmi les nombreuses demandes adresser aux gou-
vernements, demandez que Ic sacrementdu mariage
précède le contral civil de cette rnanière cesseront
les angoisses des curés qui se trouvent en certains
cas dans une position trés diffici e, ainsi lescontrac-
tants qui se conlentenldu contral civil r.e seronl plus
exposés S vivre dans one union illicite el réproliva-
bleParlez afin que l'Église soit libre de lout lien el
de tout obstacle pour ngir a l'avantage des ames.
Je sais que l'Église ne redoute pas les opposi
tions, de quelque naturequ'elles soienl, paree qu'elle
est fondée sur une pierre trés solide el ses ennemis
mémes, s'ils ne l'avouent pas, du moins le compren-
nent. Mais ils ne veulent pas la reconnaitre telle
qu'elle est, cette Eglise, c'est-a-dire comme notre
mère ils la considèrent, au contraire, comme une
Ob! si j'eusse été a sa place!
A sa place
Uien...
Soyez done franc... Qu'alliez-vous dire
Lncien ne repondit pas.
Vous avez peu de confiance en moije le
vois, dit Berlhe.
Eh bien si je vais parler, s'écria I.ucien
moi aussij'ai trouvé un moyen d'empêcher la
venle du chateau.
Alii... Lequel?
Je vais peul être encourir voire colère...
mais supposez un moment que je suis Georges...
voila ce que je vous aurais répondu üuiina
coiisine, oui ma chère Berlhe, ce que monsieur
de Cernay refuserait de sa nièce, il l'acceplera
de sa lille... el j'aurais mis a vos pieds moil coeiir,
ma vie Irop heurenx de vous les consacrer l'un
et l'auire
Lncien allendait quelque parole de dédain;
mais Berlhe ne repondit pas, el le jeune hoinme
sen lil «n léger li emblement agiter le bras dc la
jeune lille.
Eh bien! reprit-il, si, redevenanl Lncien,
le paiivre pi til officier de forlune, je venais vous
dire je n'ai rien que inon eceur, mais je vous
l'oflïerien que mon amour mais il vous esl
acquis vous pouvez, ii la fois, sauver mes parents
et me donner le bonheur... Berlhe, que lépon-
driez-vous?
Parlez encore Lncien, j'aime a vous enten
die, murmura la jeune lille.
ennemie, la regardent avec envie et méfiance, et lui
refusenl la liberie qui lui apparlient Et pourtant si,
délivrés des passions qui les aveuglenl, ils considé-
raient le caraclère de cette Eglise, ils Irouveraient
que la liberie qui lui est accordée est avanlagcuse
pour celui-mëme qui l'accorde. Donnez, par exein-
ple, aux roligieux la liberlé de se constitueren cor
porations, et vous verrez les avantages qui en
résulleront
Je ne répélerai pas ici les apologies faites en
d'aulres cireonslanees. Je parlerai seulemenl d'un
avantage piatique, c'estceiui de l'aumóne faite a la
porte du clo il re au pauvre qui souffre la faim. Ce
pauvre est soulagé par un peu de soupe, et le pain
qu'on lui donne ranime ses forces languissantes. Cela
se pratiquait a Rome, avant le moment des expul
sions sacrileges, et la société en ressenlail les avan
tages. A présent que cette source esl tarie, n'esl-i|
pas vrai qu'on a parfois trouvé des pauvres gisan1
a terre, exténués de faim 1 Si le clergé n'étail pas
dépouillé, il pourraitcatécbiser et instruire le petiple
avec plus de soin il renjrail ainsi un grand service
a la société, el le nombre des délenus dans les pri
sons diminuerail. Morulisez none peuple qui en a
un grand besoin, disail une notabilité britannique
apparlenant au cabinet anglais, et il le disait a un
évèque caiholique qui me le rapporta, peu de temps
avant le rétablissement de la hiërarchie en Angle-
terre l'évéque promii de s'employer de toutes ses
forces avec ses collègues a la realisation des désirs
si légitimesdu noble lord. Ici le cabinet agit en sens
inverse, et abandonee les peuples a la merci de ces
prédicaleurs qui sèmenl le vent pour recueillir la
tempêle.
En général certains goiivernements craignenl
que les nations ne deviennent, comme ils fe disent
cléricales, el voila pourquoi ils désirenl qu'elles
s'approclient peu ou qu'elles ne s'approchenl pas du
lout de Jésus-Chrisl seinblables aux habitants de
Gerasa, ces gouvernemeiils imiient leur conduite.
Les habitants de Gerasa, voienl plusieurs de leurs
eoncituyens délivrés des esprits infernaux, lesquels,
après avoir été chassés, demandèrent a entrer dans
les corps d'un troupeau d'animaux immondes. I'ous-
sés par ces esprits, les animaux allèrent se précipiler
dans un lac, oil ils se noyèrenl.
Quois'écria Lncien avec surprise, pas un
mol de colèrepas no regard de mépris!... Vous
ne vous indignez pas de ma bardiesse?... O lier-
the Berlhe! laissez-moi vous dire lont ce que je
lessens pour vous; laissez-moi vous dire toute
mon affection.
C'esl done vrai?
Vous ine demandez si c'est vrai... Si c'esl
vrai! o Berlhe, Berlhe! regardez-moi et voyez si
je puis metilir.
Vous ine reiulez heureuseLncien.
Maisalors, vous n aitnez/donc pas Georges?
Je l'diine comme un frère.
Comme nu frère siinplenienl
B.is aulreineut.
Alorsil in'est permis d'espérer! il m'esi
permis de vous dire que, depuis cinq ans. vous
rnnplissez ma penseeque vous in'avez accompa-
gné dans ines campagnesque votre douce image
m'apparaissait pendant les combats, que voire
souvenir ne ine quillait pas. 'li! Berlhe, Berlhe,
que n'ai je su plutöt que je pouvais essayer de
toucher voire eueur
Qii'auriez-vous fail?
Je ne serais pas parlije n'aurais pas quitté
père et mère el lout ce que j'aim,'uspour aller
vivre dans de lointaines contrées avec l'iucertitude
du retour.
El c'esl pour moi que vous vous êles éloigné!
Je suis parli pour ne pas manquer a l'hon-
ncur, pour ne pas vous avouer une passion que
je cotisidérais comme criminelletunl que je
Les habitants se présentèrent alors a Jésus-
Cbtisl el le prièrent de surlir des limites de leur
lerriloire. Craignant peul être que leurs aulres trou-
peaux ne périssent de la même rnanière, ils se dé-
terminèrent a éloigner Jésus Christ, aimant mieux
être piivés de sa presence que de perdre leurs biens
et leurs hestiaux. De même a piésent on préfère
l'ainiiié des fibres penseurs a l'amilié de Dieu, et le
genre de vie d'un bon ehréticn e3t qualifió de fana
tisme religieux.
a Mais si telles sont les pensées de ceux qui se
trouvent a la têle du mouvement révolulionnaire, ce
ne sont pas les vótres, ee ne sont pas celles de tant
de millions de calholiques qui cherchenl avanl lout
la gloire de Jésus-Chrisl, le bien des ames el la
liberlé de l'Église. Après avoir quitté les habitants
de Gerasa, Jésus-Chrisl traversa le lacsur une petite
barque el trouva sur l'auire bord un peuple qui
l'attcndait, désireux d'écoutcr les paroles de la vie
élernelle qui sortaient de ses lèvres eld'admirer les
prodiges qu'opérait son bras loul-puissanl.
C'est ce qui at rive encore uujourd'hui. Jésus-
Chrisl est chassé par les novateurs politiques, mais
il est accueilli par vous et par tous les peuples qui
vivent dans l'espril de foi. Les premiers, hélas
cherclieront un jour Ie rédempteur, et ne le trouve-
ront pas Quaretis me et non invenietisel in pec-
cato vestro moriemini. Quel sujet sérieux de réfio-
xion pour tous
Mais vous qui appartenez a Dieu, paree que
vous fécouiez Vos auditis me quia ex Deo estis
vous trouverez Dieu toutes les fois que vous aurez
besoin Ie lui. Persévérez dans la bonne voie, très-
chers fils, et que tous ceux qui sunt unis a vous
d'esprit y persévèrent sic state in Dominocaiis
siml.
Mon Dieu, jelez sur tous vos enfai.ts un regard
de miséricorde. Bénissez tous ceux qui sont présents
ct leurs amis, leurs parents et leurs alliés. Bénissez,
reconfortez el éclairez ceux qui les gouvernent
bénissez les tous, de que'que classe qu'ils soienl,
afin que votre lén idiction rende pour cux moins
sombre cette vie mortelle, et leur soit dans l'avenir
un gage de la vie élernelle.
Denediclio Dei, etc.
voyais en vous la femme de mon frère.
Oh! Lncien, vous étes un digne coeur! dit
Berlhe en serranl la main du jeune homilie; que
de peines nous aiirions pu nous épargner! Moi
aussi j'ai été bien Irisle quaud je vous ai vu parlir;
moi aussi, je me sentais retentie par le projet
d'union formé autrefois; mor aussi, je voyais la
l'arcomplissement d'un devoir, el déjii ce devoir
me semblait pénible. Que vous dirais-je! Georges
avail pris une voie loute differente de celle que
j'atirais aimée... Vous-mêine, vous in'avez causé
uue grande deception quand vous avez fin; mais
j'avais tonjoiii s conserve un vague espoir de vous
voir revenir. Et maiiitenant, que je suis tout a
fait libre, dégagée, c'est avec une entière franchise
el saus fausse pudeur que je vous dis: Lncien,
aimez-moi coinuie je vous aime el mes voeux se
ronl comblés.
Ob! comme Ic jeune homme se sent it a l'aise
après avoir enlendu ces paroles, romme il fut
éloquent. Comme son noble coeur se montra lont
a nu dans son ivresse, et comme celui de Berlhe
lui repondit.
On se promena loogoemenl dans le pare; pen-
chés au bras l'un de l'aiilre, les deux jeunes geus
goülaienl, pour la première fois, le bonheur de
s'abandonner a leurs sentimenls: moments de
parfaile félicilé qui snffiraient pour faire oublier
un siècle de douleurs.
II fallait reulrer cependant.
Quand ils parurenl ensemble dans le salon, ou
M. tl madame de Cernay se Irouvaienl seuls, on
leur demanda ce qu'ils avaient fait pendant leur
longue absence.
Nuus avous trouvé le moyen de racheter le
chateau, dit Lncien.
Et Berlhe se jeta au eou de madame de Cernay,
tandis que I.ucien, tont ému, faisait part a son
père du doux projet qu'ils avaieut foruié, el lui
demandait son assenlimcnt.
Les embrassements et les larmes répondirent
seuls a ces aveux; larmes de bonheur qu'on ne
regrette jamais de verser.
Le soir même, au diner, Georges fut inslruit
de tont; il regarda son frère et sa cousine avec
surprise.
J'ai passé a cóié du bonheur sans le voir, se
dit-il; c'esl ma faute, c'esl ma.faule.
Le lendemain, une letlre arrivait de Paris, a
l'adresse de M. Georges de Cernay. Georges l'ou-
vrit devaut sa familie, et on le vit palir en la
lisant.
Assez, assez de celle vie, s'écrie-t-il quand
il ent fmi; j'en sens maiulenanl toute 1'amerlume.
Ah! le négoce! source perpétuelle de craiutes, de
doules, d'appréhensions de toutes sorles!... Vous
voyez celle lelIre: elle m'annonce un nouveau
malheur; une faillile de cent mille francs!...
Parbleii! ce soul les derniers que je perdrai...
Demain. mon père, je pars pour Paris, je liquide
mes affaires... J en ai pour truis mois. et alors
un peu meurlri peui-ëlre de la lutle, je reviens
a Cernay, je ne vous quitte plus... Je me fais
genlilhomme catnpagnard.