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Mercredi 3 Novembre 1875
10" année. N° 1^,027.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coülent tb centimes la ligne. Les réclames et annonces judiciaires se paient 30 centimes la ligne. On traite a forfait pour les insertions par année.
Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires cominandés pour articles, Réclames ou Annonces, content 10 fr. les 100 exemplaires.
CU EM I.\s I» E FE li.
1 OCTOBRE.
LES ELECTIONS COMMÜNALES.
La presse libérale, ahurie du résullat des
élections du 26 Oclobre, a fait comme les
pollrons dans les bois: el ie a chanlé vicloire
pour s'élourdir. Ce jeu puéril ne nous touche
guére; chacun s'arriuseasa facon, mais il ne
faul pas que ce divertissement ait lieu aux
dépens de la vérité et en dépit des fails. Or,
e'est pouriant ainsi que les feuilles libératres
Tout joué: el les out imaginé des triomphes
la ou il n'y avail pas eu de lutle; elles se sont
atlribué des succès dans des localités oü letirs
partisans u'avaient pas osé se présenter dans
l'aréne, et de la sorte, elles ont pu s'arranger
une couronne dans laquelle letirs badauds
ont cru voir des lauriers, tandis que c'élaienl
tont bonnement des chardons,
Awjotird hui on peut apprécier exaclement
les principaux scrutins qui onl eu lieu, el,
a la vérité, leur résullat n'a guére de quoi
réjotiir le libralisme. II a maiutenu certaines
positions, conquis quelques siéges; mais, en
revanche, il a fait des perles aussi nombreu-
ses que doulouretises.
Réstimotis les fa its par province: c'est Ie
meilleur moyen d'élablir la vérité.
llandre occidentale. Le succès rern-
porté a Bruges par les caiholiques est des
plus importants: il leur livre l'hótel de ville,
et leur majoritc au Conseil communal, qui
sera installée le lr Janvier prochain. est telle
quo M. Boyaval ne pe'tll plus aspirer a con-
server la place de hoiirgméslre. qu'il occnpe
deptiis plus de vingt »ns. Avec l'éclievin
Peesteen, il doit céder le terrain a ses adver-
saires. Irois fois en deux jours le corps élec-
loral leur a signifié un congé en bonne et
CO MTESSE DE HASSAN VII.EE.
(Reproduction interdite.)
due forme. Cet événement a causé dans tout
le pays une immense sensation, et il y a de
quoi.
Des quinze autres villes de Ia province,
les libéranx ont rnaintenu leur position sans
hitte dans quatre, savoir: a Dixmude.Furnes,
Nieuport et Ypres.
lis ont un succès, uniquement du a des
rivalités locales, a Tliourout; mais ils ont élé
battus a Courtrai, a Menin, a Mouscron, a
Warnèton, et ils n'onl pas osé s'altaquer
aux conseils communaux caiholiques d'lse-
ghem, de Boulers, de Thiell, de Poperinghe
et de Wervicq. II y a eu lutte a Ostende
entre libéraux, et quoique le parti du bourg-
mestre, M. Jean Van Iseghem, Fait emporlé,
on peut prédire hardiment qu'a parlir de la,
les jours de ce doctrinaire a la Cbambre sont
comptés.
Dans les communes rurales, en somme,
tout l'avanlage est en faveur des caiholiques.
Tels sont les fails: qui oserail soutenir que
le libéralisme n'ait pas subi échec sur échec
dans cetle province?
Flandre Onenlale. Gand a vu une
Intte pen sérieuse s'engagèr enlre doctrinai
res et progressistes: et les tins et les autres
permettront bien sans doule aux caiholiques
de ne pass'en préoccuper.
Dans les autres villes de la province, nos
anus onl batlti le libéralisme a Audenardc, a
Deyuze, a Eecloo; a Lokeren, a Graunnont, a
Nuiove, a Termonde, et celui ci a recönnu
son impuissance a Alost, St Nicolas et Re-
naix.
Dans les communes notables, Mont-Sl-
Amand, Genlbrugge, Everghem, Wachlebc-
ke, Wetleren, Soilegliem, Schoorisse, Den
derleeuw, etc., etc., les libéranx ont été
compiélemenl défaits. Dans l'arrondisse-
ment de Gand, les conseils communaux, jn-
festés de libéralisme, sont trés-clair semés,
et dans celui d'Alost en eniier, il n'y plus une
seule localilé atteinte de cetle malaria.
Anvers. Les gneux maintiennent leur
superiorité dans le chef-lieu de cetle provin
ce; mais ils sont cwlbtilés a Malines et a Lier-
re, oü ils obliennenl a peine 845 voix lors-
qtie le moins favorisé de la lisle catholique
en recuei 1 le 701
La presse libérale avail annoncé d'abord
que son parit triomphait a Bercbem, Bor-
gerhout et Capellen: c'esl le contraire qui
est vrai
Brabant. A Bruxelles, plus de la moilié
des éleetenrs n'a pas répondu a l'appel, et
sans aticune peine les libéranx ont été él us.
Dans les faubourgs, ou le statu quo libè-
ral est mainlenu, on il y a contestation enlre
libéranx. Mentionnons loulefois Uccle, ou les
caiholiques triomphenl la oti jadis trónait
l'ex Mazzinien D- fré, converli au doelrina-
risme le plus absolu.
A Ni velles, les libéranx ont été tous élimi-
nés, et la lisle caiholique a passé avec une
majonté de 150 voix. C'est d'un bon augure
pour les élections legislatives de l'année pro-
chaine. A Luuvam, les doctrinaires res-
tenl maitres de fbótel de-ville; mais si nos
anus veulent bien s'organiser complélcment.
ils ne tarderoni pas a renvoyer leurs ad-
versaires. A Aerschot et a Vilvorde, les ca
iholiques I'emportent; a Diest, les libéraux
gardent sans lutte ce qu'ils possédaient.
Hainaut. A Tournai, le Baratisme a
été gravement alteint; quoique les caiholi
ques n'eussent produit leur lisle que tardi-
vement et d'tine maniére incompléte, ses
actions ont considérablement baissé depths
1872il y a eu Mardi 150 volants de plus
qu'a cetle derniére époque, et les cinq candi-
dats libéraux combattus ont eu respeclive-
ment 227, 181, 64, 49 et 37 voix de moins;
ca été le contraire pour MM. Louis Dumor-
lier, Leschevin-Carrelte, Dubus, Renier, Du-
moncbauxet Verdure, candidats catholiques:
M. Léopold Crombez n'a oblenu que 40 voix
de plus que M. Louis Dumortier. Que nos
amis de Tournai s'organisent sérieusemenï,
et le Baratisme aura bieulót dispara.
Les catholiques ont élé battus a Binche
et a Braine-le Comle. A Gossclies trois ca
tholiques et un liberal onl été élus au pre
mier tour de scrutin, el il y a eu ballotage
enlre deux catholiques-
Liége. Les libéraux liégeois n'ont pas
élé combattus; mais les caiholiques ont
élé défaits a Verviers. A Aubel, les libéraux
ont échoué contre une forte majorilé ca
tholique. Le corps électoral de Spa a donné
également la vicloire aux catboiiques-
Limbourg. A Hasselt et a Tongres, les
libéraux ont été écrasés, el leur succès par-
liel a Maeseyck n'a pu atténuer la défaite
éclatante qu'ils onl subie dans ces deux
premières villes.
Luxembourg. Sauf a St Hubert, oü
les catholiques ont perdu deux conseiIIers
sortanls, il n'y a eu dans les villes de cello
province aucun changement de quelqno
Importance. Toutefois a Bouillon, les caiho
liques ont remporté la vicloire.
Namur. Nos pertes ont élé servsibles
a Namur; mais le résultal du scrutin a dó-
monlréque les catholiques ont tail, compa-
rativement aux élections de 1872, de grands
progrés. Alors et depths ils étaient battus a
130 voix de majorilé, et Mardi ils arrivaieut
au ballotage. Uu travail sériettx, une organi
sation compléie, et la vicloire couronnora
hienlöl leurs efforts.
Les libéraux onl triomphé a Gemhloux.
Tel est, en général, Ie résullat des élec
tions commuuales. Pour le récapituler, lais-
sons la les villes oü de part et d'autre, on a
conservé les positions acquises, et disons
que les caiholiques ont éliminé les libéraux a
Bruges-, Mouscron, Warnèton, Audenarde,
Lokeren, Malines, Ni velles, Hasselt et Ton
gres, tandis que nos adversaires n'ont
oblenu le mème résultal qu'a Verviers, Na
mur, Gembloux el Virion.
Si cela lies réjouit, nous sommes prèls a
nous réjotiir avec eux et nous leur souhai-
tons beaucoup de triomphes de cetle espéce.
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Poperinghe- Ypres, 5-18,7-00,9-30,10-53,2-15,5-05,9-20. - Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-03,3-57,6 30,8-43,9-30. Po-
peringlie-Hazebrouck, 7 03, 12-25, 4-17, 7 13. Mazèbrouck Poperinghe-Ypres, 8-33, 9 50, 4 10, 8-23.
Ypits-Haulers, 7-50, 12-25, 6-43. Roulers- Ypres, 9-23, 1-30, 7-50.
Hou Iers- Bruges, 8-43, 11-34, 1-13, 5,15, 7-36, (9-53. Lichierv.) Lichterv.-Tliourout, 4-23 m. vers Ostende. Bruges-Tfott-
V '2 i' -23, 12-80, 8-00, 6-42. Liclilerv.-Courtrai, 5-28 m. 9 01, 1,30, 3,37 7,21.
pres-Courtrai 3-34, 9-49, 1 1-18, 2-33, 3-23, Courtrai- Ypres, 8-08, 11-02, 2-56, 5-40, 8- 49.
Ypres- Iliourout, 7-18, 12 06, 6 20, (le Samedi a 3-30 du matin jusqu'a Langhemarck). Tiiourout- Ypres, 9 00, 1-23, 7-45,
(le Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck 4 Ypres).
Comities-Warnèton Le Touquet-Uouplines-Ame/Jtières, 6 00, 10,15,12-00, 6-23,Armentières-dloupfihes Le Touquet-War-
naion-Comines 7 -25, 10,30, 4-10, 8 -40. Comities- Warnèton 8 43, m. 9-30 s. Warnëton-Cown'rtes 5-30, 9-30,
Courtrai Bruges, 8-03, 1 1-00, 12-33,4-40, 6-53. 9-00 s. (Lichterv.)— Bruges-Courtrat, 8-25, 12-30, 3-00, 6-42.
Bruges, Biankenberghe, lleyst, (Station) 7-23, 11 08, 2-30, 7-33, (bassin) 7-31, 11-14, 2-56, 7 41. lleyst, Blankenb,Bruges,
5-43, 8,25, 11-23, 3-30.
Ingelmunsier Deynic-Gand, 5-00,9-41, 2-13. Ingelmunster-Dtfyttze, 6 10 2" cl., 7-13. Gand Deynze-Ingelmunster, 6-58,
11-20, 4-41. Deyrize Ingelmunster, 1-00. 2' cl. 8 20.
lngelmunster-^nse^Aem, 6-03, 12-35, 6-13. Ansegliem-Ingelmunster7-42, 2-20, 7-43.
Lichtervelde-Dixmiide-Furnes et Dankerke, 6 30, 9-08, 1-33, 8-00. Öitnkerite-Furnes-Dixmude et Lichtervelde6-33, 11- 10,
3-40, 5-00.
Dixmude-A'ieitporC9-50.2-20,8-45. Nieup-Dmra, (bains) 10-43, 4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20.
T hourout-Os/endc, 4-30, 9-13, 1-50, 8-05. - Ostende-Tliourout, 7-55, 10-10, 12 25, 6-13.
Selzaete-^ec/oo, 9-05, 1-23, 8-23. Eécloo-Se/zaete, 3-35, 10 15,4-22.
Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12 23, 7,39 (porie d'Aavers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-Ganil, 6-00, 10-30, 440.»
Selzaeta-Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 3 10 in.) Lokeren-Sa/zuete, 6-00, 10-28, 4 45. (Ie Mardi, 9,30.)
coB.niisE'omjAi'fOBa
COURTRAI, BRUXELLES.
Courtrai dep. 6,37 10,33 12,33 3,47 6,33.
Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,23 0,14 8,34.
COURTRAI, TOURNA!, LII.LE.
Courlrai dep. 6,37 10,56 2,34 3,34 8,47.
Touinai arr. 7,28 11,47 3,48 0,39 9,41.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,33 10,00.
Bruxelles dep
Courtrai
BRUXELLES, COURTRAI.
arr.
Lille dép.
Tournai
Courtrai arr.
3,22
8,02
8,28
10,46
t2,21
2,44
3,33
7,36
6,47.
3,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
3,13 8,22 11,03 2,22 5,20
3,42 8,56 11,29 2,40 5,39
6,34 9.47 12,26 3,38 6,33
COURTRAI, 0AND.
GANDCOURTRAI.
Courtrai dep.
Gand arr.
6,42
8,01
12,31
1,31
3,44
3,04
0,40.
7,36.
Gand dép.
Courtrai arr.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges d. 6,49exp.12,34, 2,32, 3 43,ex. 6.43.
Gand o. 7.34, 1,49 4-07, 4,28, 7,58.
Bruxelles 8,30, 4-00, 6,02, 9 31.
Bruxelles dép.
Gand arr. 6,00
Bruges 7,13
PAR LA
Suite. Voir Ie numéro précédent.
Celui-ei était tin hoinme sec pinré, a lunettes
verdalrrsle digue pendant, disail on, de la Imp
mure direr trice, el son ennemi personnel ear, si
les mêmes ipialilés rapproehenl. les mêmes défnuls
font 1'elTel absoiument contraire; el. de plus le
niaigre adjoint él.iil bel esprit el voltairien.
e Mesdames (it-il a son lour en arrondis-
sanl sa bouelieet ses phrases, lu plnsjolie personne
de notre charmant pays devrail êlre ehargée de
remplacer la noble dame dont la générosité dote
notre clocher d one cloche; mais Eembarras Serail
trop grand. Anssi, voillt ce que vieiit de decider
le conseil Le parrain choisira la marraine. qui,
comme lui tiendra I'enfant par procuration, et,
aussilót ce clioix connti la cérémonie cotn-
niencera.
a J avais assisté a ton te cetle petite scène el
comme, suivant Thabilude qui m'en avail étë
douüéej avais-fsu arrtver au premier rang ott
j élalais ma fraiche toilette et mes piétenlions je
niejfis saus dunte remarquer du jeune homme qui
jouait le róle des beaux'princes des contes de fées
dool la lecture ^avait fait le charme de mon en-
fauce, car il tn olTrit litnidemeut la main. Je
reicvai la lête avec orgueil ne venais-je done pas
d'etreproclamée la plus jolie enlre toules? Bientól
je le «uivis a l'église,
Je 11e vons dirai rien de la cérémonie, elle se
passa comme toujours mais quand elle fut
aehevée, on nous conviama familie el moia
aeconvpagner le parrain au chateau, oil une colla
tion avail été préparée a notre intention.
ii Le cure, le maire, j'adjoiul, en un mot, tons
les notables du pays, furent conviés a cetle fête
dont, uaturellemenl, on me déclara la reine el
dont je fis les honneurs avec un aplomb et un en-
irain heureiisement fort difïiciles a renconlrerehez
une jeune lille de mon iige.
Mes bons parents, aveuglés par leur ten-
dresse furent enchantés les élrangers s'amusè-
rerit de l'air majestueus de la jenne marraine.
Aussi mon succès fut-il complettrop complet
ear ti derail amener le malheur du pauvre jeune
homme qui m'avait valti ce triomphe.
a Je revins icije n'ose pas dire le eoeur ravi,
mais dans l'ehivreinent de l'orgiieilet tous les
miens, loin de prévoir lout ce qu'il v avail de
malheurs sous mon succès me cotnblèrenl d'élo-
ges, et ni'encouragèrent ainsi ii redoubler et de
coquellerie el de vanilé.
ii Lest un bel état que celui de négoeiant
fit avec un malm souiire ma bonneet faible mère;
aitnerais-luLattre, a en avoir
pour man
i?
ajoula-t elle, comme pour me faire mieux com-
prendre encore sa pensee, Ie jeune homme qui
m'avait désignée comme marraine était le Ills dun
riche négoeiant et ('associé de son père.
li Ca m'cst bien égal fis-je avec la maussa-
derie d'un enfanl galé mais ce que je reux, e'est
êlre riche, car lorsqii'on est riche, on achèle lont
ce que l'on vent pour sa toilette...
Oh I Laure. que dis-tu Ik... interrompit
sévèrement mon père, qui sans donle entrevoyait
les défanis de mon caractère et les malheurs qu'ils
me préparaient. Mais ma mère, avec son indulgence
accoutiiuiée, pril aussitót ina defense.
C'est line enfant, dit-elle, elle ne seni pas
l'imporlanee de ses paroles le bon sens viendra
avec I'age,
L'age I'age interrompit mon père
toujours un pen faehé mais elle a dix huil ans, et
ii dix-huit ans une jeune lille dolt avoir du bon
sens, oil elle n'en aura jamais.
a Je sautai au cou de inon père pour lui cooper
la parole puis, quand il in'eut rendu mon huiser,
je me mis a fredouner un grand air d'opéra avec
atilaul d'insouciance que si l ien ne se flit passé.
i> Tu vois comme elle est enfanl (it ma
mère en souriant et mon père lui rendit son
sourite.
a Pauvres cl chers parents, comhicn voire ten-
dresse aveugle a appelé de douleurs sur lont le
reste de tna vie. en développatil ehez moi les dé
fanis les plus dangercux
a Le lendemain de ce jour, coinme je me dis
posais a soi lie pour la promenade, M. Maurice, je
ne lui donnerai pas d'autre nom que celui qu'il
avail requ par le bapiême, monsieur Maurice, dis-
je, arrivait pour nous visiter, n
Tout absorbée par les souvenirs que lui rappe-
laient en foule son récit, la narratrice ne s'apercut
pas de l'impression violente qu'éprouva Ie bon
curé, quand elle prononca ce rioin un éclair ter
rible sortit de ses yeux mais, ayant porté ses
regards vers le crucifix, ^expression menaqarvle
dont s'étaierit èmpreints ses trails s'aduticil pen a
pen, et il baissa la téte, comme pour mieux con-
centrcrson attention sur des paroles qui semblaient
avoir pour lui le plus grand inlérét. Celte petite
scène se passa plus rapidement quelle ne peut-èlre
décrite, pendant que celle qui avail été Laure eon-
tinuail sa (riste hisloire
ii Je me lencontrai avec le visiteur sur le perron
de notre maisonnette, el, après lui avoir fait une
révérence famiiière, je lui dis en souriant
Mon père et ma mère sont la-haut c'est
cux, sans dome, que vons venez voir
a Je pense que son emotion l'empécha de me
répoiidre. car il devint fort rouge et entra daus la
niaison.
Blessée de ce que j'appelais un manque d e-
gards, car je n'avais parlé ainsi que pour donner
motif a nu compliment que j'atiendais, au lieu de
renlrer a la niaison avec Maurice, je pris la reso
lution de (-0111111101' la promenade que j'él.iis résolue
a faire avant qu'il se fin présenié ehez mes parents.
Je savais bieri que je devais le punir en agissant
ainsi.
Je rcntrai au logis plus lard que je ne I'arais
promis, pout taut j'y retrouvai encore Ie jeune
visiteur.
n Monsieur Maurice a bien voulu accepter
notre simple diner, me dit ma mère avec tine
feinte modeslie, car elle avail fait bouleverser ton
ics les armoires aux provisions et assassiné les
Irois quarts de noire bassccour, pour ce simple
3,13
6,34
9,38
10,51
1,28
2,49
4,24
5,31
7,21.
8.42.
BRUXELLESGAND, BRUGES.
8,14
9,41
tO,34
11,83
1.13 3,23
2,38 4,37
3,12 exp.
4,26
3,11
4,tf9 exp. 5,28.
6 37 7,33.
7,22 8,33.
{finer.
Je m'inelimh sans réponcfre; mafs, enchantée
inlérienrement. je moniaia ma cbambre pour faire
une toilette aussi simple que devait l'élre le diner.
i> Que vous dirai je Maurice resta fori tard,
revint le lendemain, les jours suivanls, et quinze
jours s'élaicnt écoulés depths celui du bapiême
qui nous avail réunis, quand il annonca a ma
familie que son père, désirant me connaitre avant
de lui permetlre de se poser officiellement en pré-
lendant, deinandait a nous êlre présenté.
Ou accepta cetteouverture avecempressement,
et, le lendemain tnême, le père de Maurice se pré-
senta a noti e modeste demeure il devait y passer
buit jours ainsi que sou (ils, cela était convenu.
Ilélas monsieur, que vous dirai-je du père
de Maurice, pour lequel je fits si cruelle c'était
un beau vieiilard, aux trails nobles, au regard
sévère peul-être, mais tl avail le droit d'etre exi-
geanl quand il s'agissait de choisir celle a laquelle
sou Gis devait donner sou nom, car c'était la drot-
ture el l'honneur mêmes.
i> En le voyant, je compris inslinctivemenl que
nous allions devenir ennemis.
a Je n'aimais pas Maurice, non, je ne l'aimais
pas, et je ne l'ai que trop prouvé, hélas!... mais
mon orgueil était llaité de l'inipression que j'avais
produite sur lui; puis en l épousant je conquerrais
dans le monde une fortune et un rang auxquels la
modeste position de ma familie m'avait jusque-la
einpêchée de prétendre, et pour lesquels ma vanilé
me disait sans cesse que j'étais faite.
(a COrtTIMJEB).