I i a Jlili LE PRLSBYTÉRE DU HAIEAU. w*mlap AV Samcdi 13 Novembre 1875. 10e année. N° 1,030. .s; A 5 i ft, i&|« ^G,AN£* ê<f(?p| r° •m E5 a: Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coutent Id centimes la ligne. Les réclames et annoncesjuilieiaires se paient 30 centimes la ligne. O i traite d forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coiïtent 10 fr. les 100 exemplaires. C II K TI 1 V S E FE IC. 1 OCTOBRE. A PROPOS DES FRAUDES ÉLECT0RALES. II est vrai de dire que sur le pied oti les libéraux ont mis les élections aujourd'hui, ce n est qu'avec une souverairie repugnance que les catlioliques entrent dans Paréne élec- torale. En réalilé le suffrage n'esl plus libre: il faot, si I on vent l'emporter au scrutin, faire l'assaut des élecleurs. Rien ne coóle a nos adversaires pour les gagner, les séduire et rnéme pour les corrompre. Le combat entr'eux et nous se livre avec des armes inégales nous ne savons pas mème user des moyens de persuasion. Les démarches les plus indispensables répngnent a la plupari des nótresnous sommes a cent lieues des Iibéraux sur le terrain des manoeu vres éleclorales. La loi qn'a fait voter le ministère doctri naire pour réprimer les fraudes éleclorales est une loi detestable. Jamais les abus n'ont été aussi nombreux que depuis qu'ellc existe. Elle a inauguré ce qu'on peut appeler la guerre aux bulletins. Les votes les plus sin - cères sont aujourd'hui conlestés sous les pré- textes les plus fuliles et Ton peut dire qu'en général les bulletins annulés sont les plus irréprochables de ceux qui ont élé jelés dans l'tirne. II est bien certain en effet que ceux qui délivrent des billets marqués prennent toutes les precautions nécessaires pourqti'ils ne soient pas contestables. Nous appelons l'allenlion sur la mnnièro de voir de VÉcho de la Frontière anquel nous emprunlons les lignes suivantes Tout est tellemenl combiné pour favo- riser la fraude et le mensonge qu'aujonrd'hui COMTF.SSE DE BASSANVILLE. (Reproduction inlerdite.) les honnètes gens n'ont qu'a se retirer ou a imiter les auires. Nous n'avons pas le gou'ffre du suffrage universel dans lequel au moins la corruption s'éparpille et s'émousse, nous n'avons plus l'ombre de l'indépendance dans la majorité du corps electoral, et les vices de tous les systèrnes connus se trouvent résumés surtout dans la loi éleclorale communale. La lulle entre le mailre et I'ouvrier, enlre Ie debiteur et le créancier, entre le propriétaire et le locataire, entre le client et Ie fournisseur, éclale dans loule sa brulalité et dans loutc sa laideur, et dans tous les rangs de la sociélé el dans tout les rapports sociaux, le venin de 1'intrigue se glisse et pourrit tout. On voit les malheureux trainés au scru tin, tremblants sous I'ocil inquisiteurdes chefs de parti, et osant a peine déposer le bulletin qui contient avec leur suffrage un terme de loyer ou la quittance d'une detle. Et maintenant, pauvredinble decitoyen qui viens de remplir librement tes fonctions civiques, garde a toi D'autres yeux guel- tent, au sorlir de Purne, le bulletin que tes surveillants t'on vu déposer et si la marque n'apparait pas, si Ie président ne publie pas avec le nom du vainqueur la tricherie qui témoigne de Ion obéissance, malheur a toi La vengeance ('attend, tu seras mis a la porte, ta boutique sera déserle, ton emploi le sera retire l'alelier te sera fermé, trop beureux si tu échappes aux coups et situ peux rentrer sain et sauf eliez toi pour y relire a ton aise I'arlicle glorieux de la Constitution de ton pays qui t'apprend que Tous les Beiges soul égnux. Nous ne comprenons pas comment il ne se fait pas une croisade de tous les gens si/n- plement honnètes pour demander sans tréve ni merci I'abolition de dispositions iniques, et tellement absurdes que notre jeu des petils papiers doit faire la risee du monde entier. Que I'on change seulement Ie n° Ï5 de Particle 08 de la loi et que I'on decide que les bulletins seront imprimés, que I'on oblige les candidats au dépot préalablede Leur can didature et si la loi electorale reste encore bien défeclueuse dans ses principes elle sera du moins honorablemenl praliquée. Les dispositions acluel/es n'ont pour but que de permettre les surprises d'une part et les fraudes de 1'autre. RÉPONSE AU PROGRÈS. Les feu il les I i béra les font du bruit a propos de la démission donnée par M. Wouters, subslitul du procureur du Roi d'Anvers, et publient la letlre qu'il a adressée a cetle occa sion a M. le minislre de la justice le démis- sionnaire se plaint de ce qu'au moment oti cela lui plaisail, il n'a pas ohtenu l'avance- meril qu'il prélend lui èlredti C'esl la, convenons-en, un bien miserable prétexte, et nous nous faisons fort de trouver en Belgique pfcfis de mille fonclionnaires qui tous en diront aulant tous allégtieronl que tel el tel les ont devancés, que le ministre a comtnis line injustice a leur égard, qu'ils sont les victiines de ceci ou de cela. ,M. Wou ters a done enfoiirché un vieux clieval sur- mené par tous ceux qui, a van t lui, l'avaicnt monlé. Prcnez un ministre qui soit Ie paran- gon de l'impartialité. et nous le défions d'é- chapper a cetle rengaine usée. M. Tesch et M. Bara l'ont recue et trés-souvent ils ne l'avaient pas volée il est done impossible qu'eiie n'aiile pas a l'adresse de Pbonorable M. de Lmlsheere, qui, cerles, ne la mérile point de la part de nos adversaires car eombien de fois n'a t-il pas subi, de la part de ses amis, le reproche de Irop favoriser les libéraux Dans toutes les provinces du pays ce reproche s'est fait jour, el quand on l'a- dressait direclémenl a M. le ministre de la justice, ajoutant que M. Bara n'agisssit pas ainsi, il répondit Je suis précisément ici pour ne pas faire comme M. Bara. En effet, si les viclimes de cedernier vou- laient se plaindre comme le fait M. Wouters, il y aurail un acte d'accusaiiou d'une élendue incommensurable. Au reste, il ne depend d'aucun minislre de donner a point nommé de l'avancemenl a lel ou lel fonclionnaire en vent on un exemple M. De Vos élail procureur du roi a Bruges depuis 1867 après avoir été subslitul a Arlon et juge a Malines magis tral érudit, actif, inlégre, impartial, il a élé écarté de la cour d'appel de Gand non point par les ministères catlioliques, mais par celte cour elle-mèine, qui ne voulail pas d'un ca ractére indépendaniet do valeur comme celui de M. De Vos. Cel honorable magistral avait vu admettre a la cour des hommes beaucoup plusjeunesque lui el d'uiienullitéslupéfiante. Or, ni M. de Lanlsheere ni M. Cornesse, mal gré leur sympathie pour Paooien procureur du Roi de Rruges, n'ont pu lui donner de l'avancemenl, et, batons-nous de le dire, nous sommes loin de rnellre M. De Vos snr la mème ligne que M. Wouters, il perdrait Irop a la comparaison. fl y a plus, l'ancien subslitul Anversois, au lieu dc n'étre que magistral, occupait cer- laine position dans le camp de la gneuserie les organes gueux I'exaltaient, le cboyaient, et non sans raison, car nous avons souve- nance de réquisitoires qui auraienl pu rem- placer parfaitement tel et tel article de {'Opi nion oa da Précurseur. Ses doléances d'aujourd'hui stir une si tuation qui finirait par porter atteinte a sa considération, sont done injusles et passa- blement ridicules car en quoi la place do substitut dans un tribunal de première class® peut-elle nuire a la reputation du titulaire? Elle pouvail d'autanl moins léser la consi deration de M. Wouters qu'il Pa oblenue grace au favoritisme qui régnait et gouver- nait sous M. Bara et au prejudice de magis trals honorables et capnbles en fonctions depuis longlernps. En effet, IAhnunachropal nous apprend que I'ex-substitut a oblenu son diplome de doelcur en droit le 31 aoüt 1863; il avait done terminé son slage en 1866, et un an après, il oblient d'emblée la place qu'il vienl de quitter il est nommé substitut du procureur du Roi dans un tribunal de lrc classe Nous connaissons beaucoup de ma gistrals qui seraient charmés qu'on nuisit ainsi a leur considération. Nous tenons done que M. Wouters se plaint sans rime ni raison, excite eela est palpa- w O sa -e Er» z: O "fel co co O t, c-, 'S> CS to to jSMlf. ig/öji o m ~0 5*- 33 •H C*2 en 50 ra o a P3 O G CO O G P- 2! O W OS O n P3 ÖS ro c/a "O p- CO 25 Poperinghe-Ypres, 3-15,7-00,9-30,10-55,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-03,3-57,6 50,8-45,9-50. Po- peringhe-Hazebrouck, 7 03, 12-25, 4-17, 7-13. Hazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-35, 9 50, 4-10, 8-23. i pres-Roulers, 7-30, 12-23, 6-45. Kouters- Y'pres, 9-23, 1-50, 7-50. ou eis-uruges, 8-43, 11-34, 1-13, 5,13, 7-36, (9-55. Lichterv.) Lichterv.-Thourout, 4-25 rn. vers Ostende. Bruges-Rou- 25, 8-25, 12-50, 5-00, 6-42. Liclnerv.-Courtrai, 3-25 m. 9 01, 1,30, 5,37 7,21. pres-Courtrai 8-34, 9-49, I 1-13, 2-33, 5-23, - Coutirai- Ypres, 8-08, 11-02, 2-36, 5-40, 8 49. pres-liouroul, 7-18, 12 00, 6 20, (le Samedi a 5-30 du mali» iusqu'a Langhemarck). Thourout- Ypres, 9-00, 1-23, 7-43, (le Sa tried i a 6-20 du matin de Langhemarck h Ypres). Comines-Wamêton Le rouquet-Houplines-Arwen/ières, 6 00, 10,13, 12-00, 6-23,Armentières-Hnuplines Le Tnuqiict-War- nelon-Commes 7 -23, 10,30, 4-10, 8 -40. Comines- Warnélon 8 45, m 9-30 s. Warnêton-C'owtMej 5-30, 9-50, Courtrai ■Uruges, 8-05, 11-00, 12-33,4-40, 6-53. 9-00 s. (Lichterv.)-- Bruges-Courtrai, 8-23, 12-30, 3-00, 6-42. Bruges, Blankenberghe, Heysl, (Slation) 7-23, 11-08, 2-30, 7-33, (bassin) 7-31, 11-14, 2-30, 7 41. lleyst, Blankenb,Bruges, 5-43,8,25,11-25,5-30. Ingelmunster Deynze Gand, 5-00, 9-41, 2-1.8. lngelmunster-ö«i/»tse, 0-10 2" cl., 7- 18. Gand Deynze-Ingelmunster, 0-38, 11-20, 4-41. Ueynze. Ingelmunster, 1-00. 2'ei. 8 20. jngelmunster-dzisep/ie»», 6-08, 12-55, 0-13. \ust)%hem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-43. Lichtervelde-IJmriade-Furnes et Dunkerke, 0 30, 9-08, 1-38, 8-00. Gtz/ikeWie-l'urnes-Dixmude et Lichtcrvelde, 0-33, 11- 10, 3-40, 5-00. Dixmude-Meuport,9-50,2-20,è-45. Nieup-/)m», (bains) 10-43, 4-10. (ville) 7-30,12 00,4-20. iliourout-Os/«nd«, 4-30, 9-15, 1-50, 8-03. Ostende-Thourout, 7-53, 10-10, 12 28, 0-15. belzaete Eecioo, 9-08, 1-23, 8-28. Eecloo-Se/zae/e, 5-38, 10 15, 4-22. Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-28, 7,30 (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-48. Terneuzen-Gkl'id, 0-00, 10-30, 440.- Selzaete-LoAareu, 9-04, 1-30, 8-30. (le Merer. 8-10 m.) Lokeren-Se/saete, 6 00, 10-23, 4 45. (le Mardi, 9,30.) C O R IC XISPOKTDAircii! COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 6,37 10,33 12,33 3,47 6,33. Bruxelles arr. 9,20 1,33 2,28 6,14 8,84. COURTRAI, TOURNA!UUE. Courtrai dép. 6,37 10,50 2,54 8,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 0,39 9,41. Lille 7,38 12,08 4,00 6,35 10,00. BRUXELLES, COURTRAI. Bruxelles dép. Courtrai arr. 3,22 8,02 8,28 10,46 12,21 2,44 5,33 7,36 6,47. 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. 5,18 8,22 11,03 2,22 8,20 Tournai 5,42 8,30 11,29 2,40 5,39 Courtrai arr. 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33 COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. Courtrai dép. Gand arr. 6,42 8,01 12,31 1,31 3,44 8,04 6,40. 7,36. Gind dép. Courtrai arr. 5,13 0,34 9,38 10,51 1,28 2,49 4,24 3,31 7,21. 8,42. BRUGES, GANDBRUXELLES. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49exp.12.34, 2,32, 3 43,ex. 6,43. Gand u. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,58. Bruxelles 8,50, 4-00, 6,02, 9-31. Bruxolles dép. Gan 1 arr. 6,00 Bruges 7,13 8,14 9,41 10,34 11,53 1.13 3,23 2,38 4,37 3,12 4,26 5,1 I exp. 4,39 exp. 3,28. 6 37 7,33. 7,22 8,58. TA II LA Suite. loir ie numéro précédent. Maurice me fit qnelques observations a ce su jet, ni o (Tril tuèinc de faire une demarche atiprès d' mes pi rents; mai> je le refusail avee nigreur, regaidanl, lui disais-je, celle démarche coinine contraire a ma digniié prrnunneiie. II se le lint pour dit, me laissa agir ii raa guise. Mais nette vie, lonle de plaisir, i! saus liens de familie, loin de resserrer oeux qui m altachaienl a moil man, lendail chaqoe jour a les relachcr au contraire, el le bonheur du foyer n'exislail plus pour nous. Maurice avail sa societe el j'avais la mienne. Les joiieuis et les sportsmen élaienl ses relations préfé.-écs. el moi je m'enlourais de feinmes liril- lantes, riches, de personnes a la mode, avec les - quelles je lull,lis el de coquelterie et d'élégance. I- Malgré sa vie nouvelle. Maurice n'en conli- nuait pas moms les affaires, mais de nom seule* tnent, ét, depuis noire séparalion d'avec son père. un gérant,.heureusemeul fori honnêle homme, le remplagail dans le travail. Un matin, ce gérant demanda a me parler depuis deux jours je n'avais pas vu mon mari, re- tenu dans line parlie de chasse, m'avait-il dil, el ma première penset fut qu'il pouvail clre arrivé un accident a Maurice. Aussi, pale et Irt'mhlanle, je mt'lancai vers celui qui, je le pressenlats, venail coinme un messagcr de malheur. Qii'csl il arrivé a mon mari? mecriai-je en le regardant avec lerreur. A Inirien. madame, medit-il froidement, mais la maison est sous le coup d une menace terrible. Je le regardai alors sans comprendre. La niaisou fis je comnieei) me parlant a moi-même. Ooi, madame, la maison, reprit avec sévé rile M. Dury, eelail le nom du gérant, el, colonic c est voiis qui en êies la cause, c est ii vous que je viens d' tnander d'y porter remède. (,e> paroles dures me glaceren! de lerreur, car ma conscience me ii-s répétait. el jc eoinprenais ijli elles cachaicnl un malheur. Allssi, iueapalile dc repondi e. j'allrndis, le eutiir jialpilaul, ce qui allait ni'élrè aimohcé. Depuis longlernps voire mari joue, conli- niia-l il de iiiéuie, el depuis longlernps la caisse de la maison supporle les pertes sans jamais reeevoir les gains; aussi, comme loul sepuise, inéme le crédil d'une maison solide, je viens vous prévenir, madame, que si M... ne porie pas remède au plus loi a eet élat de ehoses, el eela par les moyens les plus 'énergiques, nous sommes a la veille d'une faillite Lire fad.tie ni'éeriai je en frémissant, el Vous diles que c'esl moi qui suis cause de eel affreux malheur Je ne me mêle pas de vos querelles inlé- rieures, til M. Dury avec un dédain qui me biessa cruellement, mais ce que je sais, c'esl qu'une fummc d ordre ramène toujours un mari prodigue, et que le votre 11 est prodigue que depuis qu'il vous a epousée, madame vons devez comprendre la dé- doctiou que j en lire. Sur ce, comme 1111 bón averti en vaul deux, je vous salue et voiis laisse a vos reflexions, qui vaudronl mieux que mes paroles. Effectivement M. Dury me salna et me laissa seule avec mescruelles pensées. Alors je vis l'abime 011 j'éiais toirthée, et cela par 111a faute. Je pleurai mon passé si heiireux, mes espérances si eruelle- meiil (léli iiiles. el je me prornis de lout faire pour réparer mes lorls. IJélas les resolutions liennent pen qnand la voloulé n esl plus h.diituée a résister aux passions, et mes défauis élaient trop profondénienl enraeinés dans moii eueur pour qu'un 50i.llle si léger parvint a les délruire. J étais tristemenl assise dans ma chambre, oti je meiais réfugiée après avoir fail défendre ma porie, afin de pleurer libreme.it sur le désaslre prédit, saus êlre troublée par des visiles impDr- llines. Mon mari reiilra. O11 lui dit oh j'éiais, el il vint me rejoindre le sourire aux lèvres el les yeux brillanls. llélas il revenail du jeu, oh la fori une, saus doule pour mieux le perdie plus laid, lui avail souri. a T11 pleures, Laure me dil-il avec surprise; el qii'as-tu done Grand Dien! ajoiita-l-il d'un Ion léger, la couiurière l'a-l-elle mauqué une robe, 011 ton tapissier a i-il donnc ii une autre un ameu blement dont lu avais envie Cetle insouciance devant mes pleurs me parut la preuve d'une cruelle indifference aussi, saus la moindre preparation, je répélai a Maurice cequi venait ile m'êlre dil par le gérant, vans. bien en- lendu, faire menlion de la legon mérilée qu'il y avail joinle pour moi. A mesure que je pariais. la figure de Maurice s'alférait prolondémcnl, et ijiiand je prononeai le mol faillile, il devinl affreusemeut pale. Ce n'esl pas possible s'écria-t-il, et il s'élanca vers le bureau du gérant. a II revint vers moi les trails altérés et dans le plus grand accibiement. Laure, me dit-il_ lont cela n'esl que trop vrai nous sommes sur le bord de l'abime. l)n ange sent peut nous sauver, et eet ange... balbulia- t il, esl mon père... Aecablée moi-même par la douleiir, et sans force devant i'iuquiéliide qui medévorait, loin de ine blesser, ces paroles me parurenl comme une légere cspérance aussi répoodis-je aussitót 11 Tu as raison, Maurice, ton père peul nous sauver va aupiès de lui, cours-y sur Theme, el, si lu veux, je l y accompagiierai, aj011 (ai-je eu 111e levanl, comme puur me piéparer a accomplir eelle promesse. Merci fil-il en me retenant doueemenl sur le fauléuil oh j'éiais assise, merci... II vaul mieux que j'aille sen 1 Ie Irouver nil fits oblient toujours le pardon de sou père... i> Je me replongeai dans ma douleur, et Maurice me quilla. 11 II revinl fort tard, mais il étail plus calme. i> Comme je m'y atlendais, me dil-il, mon père consent ii m'aider de loulrs ses forces'; mais, bélas ses forces ont bien diminué, car, sans que nous le sussions. depuis longlernps c'était loi seul qui nous soutenail sur Ie bord dc l'abime. Voiej tlonc ce qui a élé décidé rntre nous lu renlreras durant quelque temps dans ta familie, et moi je parlirai pour Florence, oh des rentrées iinporlantes nous sont assurées. rentrées que pen a pen, e'est- a-direa mesure que je tes obtiendrai, j'enverrai a mon père, ct avec lesquelles ii fera fare a tous nos engagements et je dis ixos, amie, car lui aussi s'est engage pour moi De lout ce que venait de me dire Maurice, ce qui m'avait le plus frappée, c'élail cetle phrase k Tu renlreras durant quelque temps dans ta familie. Aussi, a peine enl il (ini, queje rn'érriai i) Non, je ne te quitterai pas bonne ou mauvaise fortune, je dois lout partager avec toi, je le suivrai 0(1 lu iras. persoune ne pourra nous séparer... i> Mais, balbutia le faible Maurice, cc sont lesordres de mon père... it Ton père esl 1111 tyran interrompis-je avec violence. 11 Ob Lau're fit mon mari d'une voix cmue, parler ainsi... en re moment... c'esl mal... irès- mal, cela 11 P.tidonne moi, repris-je toute bonteuse, mais je ne voyais que la douleur de le quitter... el je ne veux pas le quiiler, moi!.., ajoutai-jc avec resolution. 11 Mais comment ferons-nous, alors?... de manda avec cmbarras le pauvre Maurice tout prêt a céder mon père m'a posé formellement ses conditions, il faul s'y soumeltre ou lout perdre... et tu ne voudrais pas me conduire a ce fatal but, n'est-cc pas, ma bonne Laure fit-il en joignant les mains comme dans une priére. (a costlnuer).

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1