«Je dernande a l'honorable assemblée si, en garantissant la liberlé de l'exercice pu blicdes cultes, elie n'a pas voulu designer par exercice publiclanl celui qui aura beu hors des temples que celui qui se fera dans les temples. De toütes parts: Oui! Oui! Voila qui est formel. Atissi M. Bara, coinmentant Partiele 14 de la Constitution, éciit-il: La liberté des cul- les dans la rue est (out aussi grande que dans l'inlérieur des temples. Or, nous armant de eet aveu, nous Ie demandons: Croyez -vous que M. Piercot eüt pu interdire des priéres jubilaires dans l'inlérieur des églises? Quant a Particle 19 de la Constitution, comme Ie dit trés-bien M. Laurent, les débats du Congrés prouvent a l'évidence qu'il n'a aucune relation quelconque avec Pexercice extérieur du culte. 11 vise les rassemblemenls politiques, les meetings, les reunions d'ouvriers, les rassemblemenls tomullueux a main ar mee. Ce sont les termes mèmes em ployés par MM. Jollrand, Van Meenen, Van Smck, Devaux, De Robaulx, elc. De proces sions, it n'est pas question. Pourquoi? Paree que, de l'aven général, ce point avail élé dófinilivement réglé par Particle 14. Aussi voyons nous MM. de Sécus el de Theux, par exemple, qui avaient vote, conlre la régle- menlation même légale de Pexerciceexté rieur du culte, aduieltre parfaitemenl que les rassemblemenls (inblies soienl soumis aux réglemenls de police el voter, dans ce sens, Particle 19 de la Constitution. Notre démonslration est compléte: la rela tion qu'on pretend élablir entre Partiele 14 et Partiele 19 de la Constitution est puremenl imaginaire. Done Pexercice public du culte iPest pas soumis a la réglcmentation de la police. Done Parrêté-Piercet est aussi inconslitu- Iionnel qu'une mesure analogue qui inter- dirait Pexercice du culte a l'inlérieur des églises, qui supprimerait un journal ou qui fermerait un séminaire ou un collége libre. (Bien public.) On assure qn'ati banquet-Piercot qui doit avoir lieu Lundi a Liége, les deux souscrip- tions suivaules décoreront la salle: «Je jure d'obseryer la Constitu tion ET LES LOIS DU PEOPLE BELGE, DE MAINTEMR LTNDÈPENDANCE NATIO NALE et l'intégrité DU TERRITOIRE. L'ËLOQUENCE DES EAITS. Pour l'bomme qui observe il est désor- inais de !a derniére evidence que la pensee dominante du libéralisme, son principal mo bile, est la haine de la Religion, la guerfe a PEglise. C'est stir ce terrain que nous avons lutté, disaienl les avancés dés le len- demain de l'élection, el sous I'empire d'une exaltation sauvage ils criaienl a l'élecleur Vous avez vote conlre le catbolicistne! Tel élait notammenl Ie langage du lJi ogrès d'Y- pres. La conclusion pratique ne sc fit pas at tendee. En avantclamérent les réconciliés de la vei lie; en avant! il est temps de pro filer de la vicloire; Phetire des alermoie- rrienls et des transactions est passée: il faul des mesures radicales, il est urgent de suivre conlre PEglise une politique éner- giqne el vigoureuse. Cette politique, on la connait: c'est tout simplemeni la Constitution réformée ou violée conlre le prétre, en d'aulres termes, le prétre mis légaiement ou révolutionnaire- ment hors du droit common, et alïamé par la suppression du budget des cultes; c'est en méme temps l'écrasement complet de cette parlie de ja nation que Pon a préalablement vouée, sous le noin de clericala l'ilolisine politique el religieux. Pour ne parler ici que de Gand, voyez ce qui se passe. Le candidal s'élait mis sous ie patronage de Marnix de Sle Aldégondc, de ce vil sectaire, qui trafit|uait de sa patrie a l'élranger et voulail étoulïer le catho- licisme dans la boue; les électeurs et les bons amis de M. de Kerckhove courent le féliciler en hurlant het ongedierI der papenun de ses tbunféraires lui fait gloire du litre de gueux; un autre jette le nom dt: gueuses aux l'cmmes qui n'onl pas craint de s'égarer dans cetle déplorable manifes tation, el au milieu d'acclamalions fréné- liques, l'assemblée entière assume le nom de gueux comme un litre d'bonneur. Ce qu'il y a d'achurnement impie derrière cette appellation, des écrils sans nombre, des milliers de fails pourraient nous l'ap- prendre. L'oratenr du jour, le rhéteur en litre a résumé ton te cetle débauche de la haine en un se u-I criHontf, et malheur au part! prétre El les endormeurs vien- dront encore parler de moderation, de di- gmté dans la vicloire, de tutte puremenl po litique- iis conseilleront d'étre gouverne ment al! C'est une dérision, en vérilé. Qu'on ne parle done plus de nuances; ton les ont vociféré en common a l'orgie seclaire du 28 Novembre; loutes se ren- denl jonrnellement solidaires, par leur com- plicité avouée ou laeile, des actes d'une faction qui ne connait plus de hornes a ses excés. Le libéralisme ne sa n ra it se défaire du double vice qui git dans son essence: il est profondément anti religiën x el passion- nément despole; derrière Ie prétre il vise lecitoyen, derrière les croyances, la Consti tution,paree que tout obstacle lui esl odieux. Les demonstrations gueuses qui se pro- dnisent depuis qttelque temps sont cyni- ques et tiéplorables au plus haul point, sans con t red i tmais au moins el les ne luissent plus de place a l'équivoque et el les servciit d'averlissetnenl. Quiconqtie tient aux droits de sa conscience et ne veut pas se laisser amoindrir dans la vie publique comprendra la nécessilé de se Irouver debout et au moment décisif l'cnvahisseur pourrait bien, son grand étonnement se Irouver en presence de plus de défenseurs qu'il n'au- rait voulu en prévenir. LE MARIAGE CIVIL. Ilse fait grand tapage dans le landernati libéral a propos de la question du manage civil. Les calholiqties onl netlement déclaré qu'ils n'étaienl pas d'avis qu'il fallait, dans les circonstances présentes, proposer la révi sion de nolro pacte constitulionnel, ponu y inlroduire une réforme désirée pourlanl par chacun d'eux. Mais leurs adversaires ne leur laissenl pas méme la faculté d'exprimer un voeu. Les gueux qui peuvent impunèment fouler au pied des articles bien plus importants de no- tre cbarle, vont jusqu'a nous defendrede mal (lenserdu moindre bout de phrase qu'elle contient. Qu'y au rai l il cependant de bon le versé dans noire pays si le mariage religieux qui est, aux yeux de la presque lotalilé des Bei ges, leseul veritable, ne devail plus céder le pas au mariage civil? Qu'est-ce que cela fe- rail aux gueux? lis ne seraient pas forces pour cela de s'unir aux gueuses autrement que devant M. le bourgmestre. Leur objec tion ne reside que dans un mot, un de ces motscreuxet sonores qui remplacent pour eux les principes; la majeslé du pouvoir civil en soöffrirail. El le est superbe la majeslé du pouvoir civil dans les conjungo qui se prononcent au siége de la munieipalilé! Le Bien public en faisait deruiérement la jolie description que voici: Tous ceux qui connaissenl le pays et qui voudronl êtro sineéres altesteront l'exactitu- de du tableau. Dans une cliambre du principal cabaret de la commune, sont assis, devant une table, un hommc qui boil et un homme qui écril. L'bomme qui boil, c'esl le bourgmestre du village ou l'échevin faisanl fonclions d'officier de EElal-civil. L'bomme qui écril, c'est le secrétaire. Arrive une noce. Le pére de l'un des fiancés commence par commander aulant de gouites de geniévre qu'il y a de persotmes dans le cor'tège nup tial. Ce jour-la tous les sexes soul égaux devant le petit verre. La ca ba rel'iére entre portant un plateau. Pour rendrc hommage a l'indépendance du pouvoir civil, el le I'olTre d'abord a M. Ie bourgmestre, puis au secrétaire. Les fiancés viennenl ensuite et enfin toute Ia noce. Pendant que chacun se désaltère, lTiom- tne qui écril continue sa besogneil lit ensuite quelques articles du code ou il est question de domicile, d'bvpolbèque, d'aulo- risatinn de faire le commerce, elc. Le bourgmestre dernande alors a chacun s'il est content, et après avoir recti une réponse affirmative, il donneau fultirépoux un ccrlifical de mariage civil, en lui disant: Tencz, vous remettrez ce papier a M. le curé. C'est ainsi que cela se passe au village. En ville on bredouille bien vite quelques articles du code; on trace quelques signatures en riant et c'est fini. Nous le demandons avec nolre estimé confrère de Gand, quel grand inconvénient résulterait de l'intervcrsion de la formaltlé civile el de la cérémonie reliarieuse? Ou serail le mal si le curé, après avoir béni I'union de ses paroissiens, leur disait en leur remellant une attestation de mariage: Tenez, vous porlerez ce papier a M. le bourgmestre! II n'esl pas a eraindre que, dans de lelies conditions, les époux negligent l'accomplis- sement des forma 1 ilés civiles. Le fail a pu se produire en des temps de troubles politiques et do désorganisation administrative; mais nous n'admetlons pas qu'il ait lieu dans la situation oü sc Irouve atijourd'hui la Belgique. Voici d'ailleurs un argument péremptoire a eet égard! La loi n'exige pas que l'inscripiion des naissances ait lieu avant le baptèrne, et, en fait, le bapième piécéde presque loujours la declaration faite a l'officier de Pétat-civil. Eb bien voyons-nous que les parents negligent de faire acter la naissance de leurs enfanls?... II n'y a pas de motifs raisonna- L)les de stipposer qu'il puisse en èlre autre ment pour la constatation des mariages. COM P A R AI SON UN IV ERS1T AIR E Les milles families beiges et les nombreu- ses families de Hollande, d'lrlande, de Polo- gne, d'ltalie, d'Espagne, d'Allemagne et d'Amérique qui confient leurs enfanls a I'Alma muter, n'ont qu'a se féliciler de leur confiance dans le haul enseignement catho- lique. Quand lours fils reviennenl s'asseoir au foyer paleruel, ap'ès une année d'études iionorablement passée a conquérir un glo- rieux diplome, dies retrouvent ces fils croyanls, soumis et respectueux comme a leur depart. \J Alma maler les a recus chréliens el au lieu d'effacer de leur front le grand signe qu'y a imprimé Ie bapième, elle s'est au contraire alluchée a corroborer, a élever, a afferifiir el a consolider pour lou jours les croyances de la jeunesse qui s'est assise sur ses bancs. Ei cette jeunesse guidée par des maitres alïectueux el dévoués, n'a pas regimbé aux efforts de l'université et elle s'est enrölée franehement el eourageti- soinent sous la banniére des défenseurs du Christ el de sou Église. Est ce ainsi que l'on agit a Liége el la jeunesse universitaire de cette ville se con- duit-elle comme cello du Louvain Mais demandez-le au vénérable clergé liégeois; demandez le aux pèlerins de St- Denis; demandez-le surtout aux tribunaux liégeois. Et a Gand, les agissemenls des étudianls sonl-ils meilleut's? Hélas! non, et c'esl dans les rangs des miliciens de l'avenir de l'université gantoise que l'on trouve de jeunes vieillards qui osent mourir en libres-penseurs que l'on reucontre des coopéralcurs aux vépres libérales d'Oostacker et des admira- tcurs du coup de soleil qui a lué Schoep! Et a Rruxelles? Mais a Rruxelles comme a Liége el a Gand, c'esl l'esprit anti ohrélien qui plane sur les masses universitaires. N'est-ce pas a l'université dite libre que se publiait ce satauique Journal des Eludiants qui, a l'époque des processions de la capilale, prèchait lout haul l'assassinat des religieux. N'est ce pas a l'ombre de cetle sentine maconnique que naquit, il y a quelques vingl atis, la société dc Crocodiles el le crasseux pamphlet qui portuil son nom? El lorsque, giace au billet marqué, au geniévre et a ia pièce de cent sous, les candidals gueux triomphent a Anvers et que Baes Kirnpe parvieut a se faire élire a Gaud, qui done voit-on accourir pour figurer (inns Ie cortége des admiraleurs de Baes Kimpe et des gueux? Des eludiants de Gand, de Rruxelles el de Liége! Avons-nous lort mainlenant de désirer que l'esprit chrèlien qui anime l'université tie Lotivain s'aecenlue et surtoul qu'il pnisse un jour régner sur lout le baut enseigne ment supétieur beige? Mais la loge est la et ce n'est malheuren ment pas de silót que ce désir sera realise. La maconnerie poussc les universilés ofii- cielles sur une pente fatale, elle les a pcuplées d'une engcance qui a jiiré haine au catholi- cisme el a ses principes et cetle haine esl de celles qui ne pardonnenl pas. Les ingrals peuvent ils pardonner a ceux qui Ieur font du bien? Et la civilisation cbréltenne, (ille ainee de l'Egiise, cetle Mere qui fait taut d'ingrals, a, a son lour, vu naitre une foule d'ingrats. Des ingrals que la haine avetigle atijotir- d'bui el qui ne voient pas qu'en travaillant a paganiser la jeunesse, ils nous préparent tine généraiion de persecutenrs et de bar bares. Fouquier-Tinville, Collol-d'Herbois, Robespierre et la plupart des démagogues el des alhées de 93 étaient les fils deVollaire el de Diderot. Ou les pères avaient mis du meet de l'obscénilé, ils ont mis du sang et du crime. Cela s'csl vu, cela peut se revoir encore! LA COMMUNE DE DIX-HUIT CENT SEPTANTE UN. On vient de dislribner a !a Cbambre le rapport du général Apperl, sur les opera- lions dc la justice militaire, relatives a l'in- surreclion de la Commune; c'est un docu ment Irislemcnl inléressanl, et qui renfer- me plus d'une lecon. En voici l'apercu som ma ire 47,273 individus orit éléjngés par les Conseils de guerre, dont 874 femmes el 1)41 enfanis. Sur ce nombre, 13.540 ont élé condam- nés, soit aux travaux forcés, soil a la depor tation. soit au bannissement, soit a la prison, suivant la nature des crimes, 56 enfantsont étéenvoyés dans des maisons de correction. Mais parini ces 13.450 condamnalions il fa ut en compter 3,313 qui sont prononcées par contumace conlre des gens en fuite. li y a eu 95 condamnalions a mort, sur lesquelles 9 settlement onl été exéculées; les aulres ont élé commuées en diverses peines par la commission des graces Parni les con- tumax, il y a 175 condamnalions a mort, sur lesquelles la commission n'a rien décidé; d'après les lois de procédure pénale, el les sont maintenees jusqu'au moment ou les condamnés viendront purger leur contu mace. Ainsi, sur les 47.273 individus dèférés aux conseils de guerre, ou n'en a condamné que 13,450, c'esl a dire moins d'un tiers. Parini lesautres, 17,930 onl été rendusa la liberté par ordonnance de nou beu; beau- coup son! en fuile a l'élranger; 738 sont morts en prison pendant le cours de l'tn- slruction, et enfin 1,891 onl élé graciés. Dans le nombre des condamnés on comp- te 7,460 repris de justice. Les professions qui ont fourni le plus de soldats a la Commune sont celles des ou- vrters en bois, en pierre el en fer. Quant aux hommes de lettres et aux méde- eins, on en trouve 275 qui 'ont exercé di verses fonclions dans ce gouvernement révo- I ut ion na i re; 746 individus sont classés com me ayant recti une instruction supérieure-, et 10,552 savaient lire et écrire. Voila qui doit renverser les theories de ceux qui placent Ia moralilé dans ('instruc tion. Quant aux honnètes ouvrier's qui se laissenl entrainer dans ces insurrections dont ils sont les premières victimes. quelle lecon pour eux de savoir que, en 1871, ils avaient pour compagnons d'armes 7,460 repris de justice, et il y en avail d'aulres. Cï»i*« e> i«a sic leen Bc. NOS GUEUS1LLONS. Toujours gênant, ce Journal d" Ypres! II a la manie d'appeler un cbat un chalet tous les Rollins des fripons. Figurez-vous que l'aulre jour il a osé dire que les Witte klakken tournent au gueux, au gueux loul court; et, qui plus est, il a osé fournir la preuve de son dire, autre méfail qui lui arrive souvent. C'est ce qui a valu au Progrès un premier Ypres, deux colonnes s'il vous plait, soufflé en ui crevé par un mem- bre des fanfares.» Le lout pour prouver que nous sommes des menleurs, des calomnia- teurs! voire mème'des ullramontainsü et Ie reste. C'est comme toujours. II faut avouer que ce fanfare, d'aulres diseril farifaron, promet pour plus tard. Sa plume, com me son cuivre, suisisscnl déja a merveille, et dés le coiip d'essai, la note, très-fausse, mais chéroau cceur de la gueuserie. Voyons cependant. Nous avons dit que les Wille Klakken,au jour de Ste Cécile, avaient fait leur lournée musicale au profil du Denier des écoles libé rales. Mensonge! s'écrie le gueusillon en colére, mensonge el calomnie! -Voyons, ca ma rade, voyons. Esl-ce un mensonge?Nenni; et nous affirmons derechef que la quèle a été laile partout, au nom de la Société, pour le Denier des écoles libérales. El les fr. 43 07 qui figurent au Progrès, comme versés par la Société, s'ils ne proviennenl de la quête, quelle est done leur provenance? Est-ce une calomnie? Vous le diles. Ce doit done èlre, selon vous, une bien vilaine action que de quéter pour ce Denier, puisque c'est calomnier les gens, rien que de dire qu'on a quété en leur nom. Or, cette vilaine action vous l'avez commise, et plus fort que ca, vous vous protnellez de la commettre encore, puisque vous annoncez avec une joie toute gueuse que votre Société organise dés anjourd'hui, au bénéfice de cetle belle oeuvre, un concert el une cavalcade avec le concours des autres Sociétés de la ville, aussi mauvaises qu'elle. Soit, aliez de compagnie. Nous avons dit encore que les Wille Klakken rencontrèrenl, a la Grand'Place, le Saint Sacrement porlé en Viatique a un mou- rant, el qu'ils conlinuèrent, sans désemparer, leur air bacchique, a cóté des fidèles age- nouillés a vingt pas du Trés-Saint-Saerement et sejetérent dans le Café de lu Paix. Ici le vengeur des Witte Klakken se con tente de plaider les circonstances atténuanles; il lui semble difficile qu'une musique.en train de jouer, s'aperqoive du passage du Suinl-Sa- creinent... ptusil conclut «que la mtisiquea tenu une conduite respeetueuse et irrépro- chable, car elle a cessé de jouer el est en- Irée au Café de la Paix. Ob! pelits gueusillons, cela ne vous lave pas au netif. Admettons ponr un instant que vous n'ayez pas. de suite, apeicu le prèire, portant solennellemenl le St Viaiique, bien que ce prétre ne passal qu'a quelques pas de vous; admettons que vous n'ayez rien vu du luinioaire qui précédait, rien entendu de la sonnelte qn'ori agitait, que vous ayez passé a cóté des fidèles agenouillés sans voir qu'ils étaient a genoux, ou méme que vous les ayez crus a genoux pour vous il est diffi cile de stipposer tous les sens physiques et autres, oblilérés ace point, méme chez des gueusillons en goguetle; mais enfin, soyons bon prince, gobons loutes ces impossibililés, croyez-vous, dés lors, que voire con duite fut respeetueuse et irréprochable? Vous avez done lant oublié, depuis les quel ques semaines que vous èles enrólés sous le gonfanon soniIlé des Marnix el autres gueux; et vous ne savez plus comment se compor- tenl les chrétiens en présence du Saint-Sacre- menl? Les chréliens se rangent un peu, quand Dieu passé, afin de laisser la voie libre; ils ötent, en signe de respecl, leur bonnet, fut il blanc, et méme, voyez no lre exigence, les chréliens s'agenouillent. II y a loin de la a se jeler pêle-mèie dans l'eslaminet du coin. Mais il y a loin atissi du chrélien qui se respecle au jeune écervelé qui se glorifie d'étre gueux. Ecoutez cetle profession de foi gueuse, que le membre des Wille Klakken fait au nom de tons ses confrères. .Mais d'abord prenez bien haleine, pour arriver au bout de la tirade. Quant au nom que vous vou'ez bien donner a Ia fanfare, Witte Klakken, les membres n'y trouvenl aucune injure; bien au contraire, ils acceptent avec fierté Ie nom de Gueux ils n'oublient pas t/u iIs out pour ancètres ces braves fla- mands, qui ont versé leur sang pour ces mèmes liberies, dont ils jouissent de par la Constitution qu'ils adorent paree La LIBEP.TÉ DES CULTES, CELLE ®E LEUR EXERCICE PUBI.IC, AINSI QUE LA LIBfiRTË DE MANIFESTER SES OPINIONS EN TOUTE MATIÈRE, SONT GARANTIES. (Const. Beige. Art. 14.) Le Roi ne pre.nd possession du TRÓN'E QU'aPRÈS AVOIR SOI.ENNEI.LE- MENT PRÊTÉ, DANS J.E SEIN DES ClIAM - BRES REÜNIES, LE SERMENT SUIVANT (Const. Beige. Art. 80 bon marchó; non, je le garantis, dussent mes rentes y passer. Madame Detaille y mellait one animation qui semblait révéler plus d'uue secrètc arrière-pensée Voyons, ajouia t-elle, M. Gaspard, vous qui avez le jugement si sa in, vous qui connaissez si Lien les lois et le droit, pensez-vous qu'il n'y ait rien a faire? Bien au contraire, Madame, fit Gaspard, en caressanl discrétemenl la place vide de sa lèvre, oü aurait pu se irouver un bout de moustache. Vous avez tous les droits pour vous; ii Gut luIter et luttel' jusqu'au bout- Aucun cliemin de fieurs no conduit a-la gloiro. Ajouta senlenc.ieusemcnt la lèvre fine, nerveuse el jiincée do la séraphique Pétronille. Mais comment faire? deinanda anxieusement la mère. Comment faire? Attendez un pcu... J'ai une idée... Videz voire verre, Gaspard, fit Detaille. A votre santé! Le premier flacon ctait a sec. Si Detaille ne disait rien, il buvait pour deux; et, sans avoir l'nir d'y toucher, Gaspard lui faisait parfaitemenl raison Diles, parlez: donnez-nous un bon conseil, fit la mère. Une minute, répondit Gaspard; laissez-mo; tiurir mon idée, et voir tont ce qu'elle comporte. Quel front puissant, quelle noble intelligence, quel regard de poëte! pens ait tout bas la tendie Pétronflle. (A com in iter.)

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 2