re
PRIME.
s
I
<^s£M£7y^
s s
N° 1,151.
CALENDRIER LIBRE-PENSEUR.
q aAN£*
Mercredi 10 Janvier 1877.
12e annee.
fa
z
O
2
s«$c
O
2
s
Le Journal parait le Mercredi et Ie Samedi. Les insertions coülent lo centimes la ligne. Les réclames et annoncesjtidiciaires se paienl 30 centirhes la ligne. On traite d forfait pour Ie-, insertions pui année.
ün numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes, Les numéros supplémenlaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coüfent 10 fr. les 100 exemplaires.
C H E M I IV g 1* K Ié K 16. 1 Décembre.
lép
mei
Renouvellement des Abonnements
au Journal d'Ypres.
Pour faciliter les expeditions,
MM. les abonnés du dehors sont
priés de renouveler leur abonne
ment par l'intermédiaire de la
poste et de vouloir payer les quit
tances qui leurs seront présentées
par les facteurs.
L'imprimeur-éditeur Vandergiiinste-
Fossé, Tue au Beurre, 66, a Ypres,
voulant donner un grand privllége
aux abonnés du Journal cC Ypresmet
a leur disposition le portrait de s.
EM. LE CARDINAL-ARCHEVÈQUE DE MA
LINES, très-magnitique chromo-litho
graphie, mesurant 72 sur 56 C9.
Ge portrait ne coüte pas moins de
15 fr. dans le commerce et est livré a
nos abonnés au prix de 5 et fran
co a fr. 5,50-
Pour recevoir ce portrait franco, il
suffit d'envoyer d'avance le montant
en timbres-poste ou un mandat sur la
poste au. bureau de ee journal.
Nous lisons dans I'Union:
La politique entend que l'Eglise ne s'oc-
cupe pas d'ellc, mais la politique ne cesse pas
des'occuper de l'Eglise. Elle la provoque, la
fait parler lorsqu'elle ne dit rien, dénature
son langage quand elle parle, et la mèle ii
toules les questions. Elle ne l'appelle pas par
son nom, mais lui donne des sobriquets; elle
UN
la désigne par les mots de clérinalistne ou
tfullramonlanisme, et s'embusque derrière
l'équivoque pour tirer sur les plus vénéra-
bles institutions. Mais les ruses n'ont pu voi-
ler ratlaq'ne directe; ce sont les droits essen-
tiels de l'Eglise- que Ton nie, a Berlin cpmme
en Italië, et en certain es régions de Vienne
el de Paris.
Une mission lui a élé donnée sur la terre.'
conduire les hommes au salut éternel par la
pratique des enseignements divins. II faut
done qu'elle instruise et qn'elle vei 11e au
dépot des vérités confiées a sa garde. Si on
ne lui permet pas d'enseigner, elle combat
pour obtenir ou pour re;saisir ce droit; si
l'oti entreprend d'allérer ses doctrines, elle
en defend la purete; louche-l-on a ses lois?
elle les maintienl dans leur inlégrité el ne
recule pas. Sans se tnèler des affaires du
temps, elle vient en aide a la société civile
prèchant la soumission, le bon ordre, les ver-
lus qui font les bons citoyens. Rien n'esl plus
aisé a l'Eglise que de vivre en parfait accord
avec l'Elal; rien n'est plus fréquent que de
voir l'Eiat empiéler sur les droits de l'Eglise,
paree qu'il est, par nalure, jalou.x de tout
pouvoir qui n'est pas le sien. II commence
parètre envabisseur, puis il devieni persé
cu teur.
Nous avons souvent traité ces quest ions
avec le vif désir de les raidre accessibles a
l'intelligence de tous; el les sont remuées au-
jourd'hui dans le public comme dans les
chancelleries, ma is on les connait mal. Tout
effort pour les éclairer mérite d'èire signalé
et encourage; nous devons surlout prèter
notre attention a la parole des hommes par-
liculérement compétents. Un prélat romairi,
qui a laissé parmi nous de bons souvenirs et
qui occupe awjourd'hui uri poste diplomali-
que en Europe, vient de publier sur cel im
portant sujet un écrit trés digne d'ètre lu
eet écrit, inlilulé: le Ciéricalisme ou CUl-
tramontanismetPaprès les unticléricaux,
renferme beaucoup de choses en peu de
pages. L'eslitnable auteur répond directe-
merl! el gravemenl; sou langage, empreint
de la vraie doctrine ,T>maine et du caiholi-
cisme Ie plus pur, est a la fois ferme, ,rT,esure'
lumineux. Le prélat est au courant des oeu-
vres de nos adversairos en Allemagne; i! les
cile el fait justice de leurs erreurs.
A combien d'exlravagances el de méprises
a dormé lieu cho.z nos adVersaii'es la defini
tion de l'infailhbililé ponlificale! C'est sur-
lout au nom des sociéiés eiviles que l'on a
proteslé contre ce dogme. En pénélranl au
fond des choses et en s'inspirant du seul
amour de la vérilé donl l'homme ne peul
pas se dësinléresser sur la terre, on devrait
apprendre, nori sans plaisir, qu'il existe ici-
bas un Maiire providenliellemerit préservé
de l'erreur, un représentant immuable de la
doclrine révélée. Cellc mfaillibililé, si néces-
saiie a I exisienee des sociéiés, nous apparait
nième dans I aniique irisiiieiion romaine. Le
Sé na ttel que Tuciie notis le peïn'l et lel que
Cicéron Ie définitélail le gardien de tous les
droits, de tous les intéréts, de toules les vé-
rilós; sou autorilé élait le dernier mol de
lonles choses, l'alpha el l'oméga du genre
humam. L'ancien génie romain, essentielle-
ment conservateur, lenait a 1'immulabililé
des pr incipes, el son Senat, d'après Tacite,
faisail la magnificence de Rome bien pins que
la beauté de ses monuments. Le grave his
toriën latin trouve des expressions dignes de
remarque pour retracer ce caraclére suprê-
me indiscutable et préservatcur du Sénat; il
le proclame Ie représenlant de l'élernilé
des choses de la paix et du salut des na-
lions e'élail comme une préface de l'in.
faillible autorité catholique. L'aulour de l'é-
orit qui nous occupe a trés-heureusemenl
mis en lumiére ces souvenirs et ces trails de
la constitution romaine.
Le docte prélat nous montre les droits de
l'Eglise en face des dominateurs de la terre,
dans l'ordre moral, et qu'elle exerce
^rüh;> "t souveraineté. L'Eglise
avec indépei.danco s'occupant
parle comme ayanl puissance, -
de ce rnondé, non pas au point de vue jerii-1
porelp mais dans l'mlérél élernel desames.
Elle rte fait pas de la politique comme oq
I entend dans les lutles ordinaires des partis,
mais son devoir esl de reprendre les gou-
vernemenls lancésdans les voies mauvaises.
LEglise, faussement aceusée d'empièler sur
le domaine civil, ne louche a l'Etal que dans
la mesure de sa propre mission. Elle n'aliend
pas que d autres lui fixenl ses limit es; elle
les connait el les maintiéiïl. II y a des régies
qu'elle seule peut interpreter; c'est uu droit
qu'elle ne livre pas. Ou a débilé tant de niai-
series sur le Syllabus, qu'il faut un certain
effort pour en parlër encore. Noire auteur
démonlre le cöté social et conservateur des
solutions de la doctrine catholique. Le
Sainl-Pére, dil-il, se voyail abandonné'des
puissances de la terre, el savait qu'en par-
lant de la sorle il ne fora il querendrecel
abandon plus général et plus dur. Toules ces
considerations ne Tont pas arrété. Et pduir-
quoi? Paree qu'il s'agissait de I'intérèt de ia
vérité el du salut de ceux-la mêmes qui re-
poussaient eet appui et qu'il falfait sauver
malgréeux. L'impopularité qui a suivi eet
acte du Saint-Siége était prévtte; ces sorles
de crainlés n'önt jamais reteiiu le lieutenant
du Christ. Quellesque soienl les injustices et
les ingratitudes, il sera toujoure vrai de dire
que c'est l'Eglise qui, par son caléchisme
et son bapiême, a donné au monde, dans
toules les directions de la vie, ce type chré-
tien de dignité. de perfection, de liberie
lm ma i rie que l'antiquité avail pressenti.
|l peut couvenir aux chefs des empires de ne
plus écouter la voix de l'Eglise, m lis nous
avons le droit de leur rappeler que c'est
grace a elle qu'ils eommandén't a des nations
civil isees.
">"velles theories philosopbiques, sur-
Les tio.. •""ne, dans leur applica-
lout celles d'Allem,,^ '-Nmbées au-
lion aux sociéiés humaines, som u,.
dessous des idéés morales de l'ancien monde;
la philosophic de l'antiquité ne séparait pas
l'ulée de gouvernement de l'idée de justice
divine; nos contradieteurs-supposeni que les
droils de Dien sont une invention dn cléri-
calisme; ils ignorenl que ces droits supé
rieurs ont été recounus et proclaniós par tons
les grands esprits des ages polythéistes; un
mot résuinait les droils de Dien: ie mot de
suprème justice. Les anciens n'admellaient
pas que l'on put gouverner un peuple sans
celie notion de jusiicé'èlérnelle. La philoso
phic allemande, acceplée par nos, publicis
es révolutionnaires, a imagine VE/al de
droiteest a dire l'Eiat existant par soi-
mème, sans relations d'auetio genre avec
l'idée divine, puisant en lui-mème sg morale
et sa raison d élre, lirauil tout de la force
pure et du suffrage populaire. C'étail l'a vis
de la seele épicurienne contre laqnelle s'irt-
dignait Cicéron, eest l'a vis des politiques
athées de noire temps. Cela s'appelle le droit
Z
CO
CO
CO
O
t-v
CO
Q
X
Sm
>-
O
CP
-<
w
OS
«W.'
r#7 ^Vl
■k-$rtm&j
s
C/3
02 X
C PC
O
-O
30
H
rn
CO
H
50
w n
r-
S«- 'Z
W 5
m
e ~0
w >-
50
Popefinghe- Ypres, 8-18,7-00,9-28,I1 -00,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-30,9-07,12-07,3-57,6 50,8-45,9-50. l'o-
- 1 1 Poperinghe-Ypres, 8-23, 4-10, 8-28.
!S. 1-50. 7-50. 1
vers Oslende. Bruges Roa-
PoperingheT Ypres, 5-15,7-00,9-28,11 -OU,2-15,r>-us,y-ao x pres-roperingne, o-au.v-u/iz-u
peringhe-liazebrouck, 6 53, 12-25,7-10. llazèbróhck Poperinghe Ypres, 8-25, 4-10, 8-25.
Vines-Routers, 7-50, 12-25, 6-45. Koulers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Kouters-Bruges, 8-48, 11 -34, 1-13,5,tö, 7-30, (9-55. Licluerv,Lichieqv.- Thourout, 4-25 m.
Iers 8-25, 12-45,15-05, 6-42. Lichterv.-Courlrai, 5-25 m.
Ypres-Courtrai 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25, Courlrai- Ypref, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. -
Ypres-Thourout, 7-18, 12 06, 6 20, (ie Samedi a 5-50 du maiin jusqu'a Langhemarck). rhourout- Ypres, 9 00, 1-25, 7-45,
(le Samedi a 6-20 du malin de Langhemarck a Ypres).
Comines-Warnëlon-LeTouquet-Houplines-Ar»ie»nëres, 6-00, 12 00, 3-35, Armentieres-Houplines Le lotiquet-Warnelon-
Comines 7-25, 2,00, 4-45. Comines- Wqrnèlon 8-45, m 9-30 s. (le Lundi 6-30,) YVarnêlon-Comines 5-30, 11-10, (le
Courtrai' dfruqes, 8-05,11-00, 12-35,4-40, (Ingel.) 6-55. 9-00 s. (Licluerv.) - Bruges-Courlrai, 8-25, 12-45 5-05 6-42.
Bruges, Blankenb, Heyst, (Slation) 7-25, 11-08,2-50, 7-35.-(bassin) 7-31, 11-14, 2-56, 7.41, - Heyst, Blankenb, Biuges,
5-45 8 25 11-25 5-30.
ngelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41, 2-15. - Ingelmunsler-Z%wze, 6-10 7-15. Gand Deynze-lngelmunsler6-58, 11-20,
4-41, 7-21. Deynze-lngelmunsler, 1-00.
Ingelmunster-inseo/iem', 6-05, 12-55, 6-13. knse%\\em-Ingelmunsler,'7-42; 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixmade-Furnes et Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkerke-Furnes-Dixmude et Lichterveldeb 38, 11 10,
3-40,5-00.
Dixmude-A^i«M»or1,9-50,2-20,8-45. Nieup-Ltom, 7-30,12-00,4-20.
Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-80, 8-05. Oslende-Thowroul, 7-55, 10-10, 12 25, 6-15.
Selzaeie Eecloa, 9-05, 1-25, 8-28. Eecloo-Se/zaeZe,5-3,5, 10 15.4-22.
Gand-Ternèuzen, (station) 8-17, 12-25, 7,30 (porte d'Auvers) 8-30, 12-40.7 45.— l'ernouzen Cand,ö-00, 10-,
Selzaete-Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5 10 m.) Lokeren-'Selzdete, 6 00, 10-25, 4 45. (Ie Mardi, 9,30.)
C O B. H. E! i
COURTRAIBRÜXSLLES.
IPOIÏDAIVCES.
BHUXKLLBS,
COIJRTRAl.
Courtrai dép.
Bruxelles arr.
6,37
8,50
10,53
1,35
12,33
2,25
3,42
6,10
6,38.
8,54.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22
8,00
8,28
10,46
12,21
2,44
5,38
7,56
64?
8,44.
COURTRAI, TOURNAI, LILLE.
Courtrai dep. 6,37 10,56 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,35 10,00.
I^ilie
Tournai
Courlrai arr
LILI.K, TOURNAI, COURTRAI.
5,18 S,2z 11,05 2.22 4,48
5,42 8,56 11,2.9 2,40 5,39
0,34 9.47 12,26 3,38 6,33
COURTRAI, CAND.
CANOCOURTRAI.
Courlrai dép.
Gand arr.
6,42
8,01
9,49
11,08
12,31
1,51
3,44
8,04
6,40.
7,56.
Gand dép.
Courtrai arr
5,15
6,37
9,38
10,56
1 28,
2,54
4,24
5,34
7,2!
8,47
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges d. ö,49ex. 7,04 9.39 12.34, 2- 82,ex. 6,43.
Gand a 7,34 8,19 10,54 1,49 4,u7, 7,58. 9,31.
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4 00, 7,15, 9-31. 10,40.
Ji 800 II
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dép. 7,20 8,14 11,06 1.35 3,02 ex, 4,59 ex.
Gand arr.'i.00 8,38 9,41 1,23 3,59 4,1 1 6,29
Bruges 7,15 9.23 10,34 2,38 - 8,01 7,22
5.58
7,78
8.31
M. Pierre Joigneaux agricu'leur et député
vient de publier un calendrier hisiorique qui affiche
l'amhilion de détróner le calendrier vulgaire. II y
écarté les saints poliment dn moins 'c'est le Siècle
qui le dit), pour y substituer des periseurs, des
artistes, des travailleurs porja.nl les mêmes notns,
sans avoir l'air de se douter que ces noms, sont
encore un hommage aux saints, puisque eest a eux
qu'ils ont élé empruntés el qu'il contribue ainsi a
perpétuer leur mómoire en voulant les faire oublier^
Ce n'esl pas la première entreprise de ce genie.
La Révolution en avail lenté une, plus logique et
plus radicale, plus agricole aussi, el qui semblai1
bien faite, a lous ces poinls de vue, pour séduire
le citoyen agr.culleur Joigneaux. Elle avait rem-
placé les saints par des légumes, des fleurs et des
fruits que coupait, de cinq jours en cinq jours, le
nom d'un animal domestique ou celui d'un instru
ment araloire Raisin, Safran, ChaluigneCol-
chique, Cheval, Balsamine, Carolle, Amaranle,
Panais, Cuve. Ou encore Pomme, Céleri, Poire,
Betterave, Oie, Mache, Chou fleur Mxel Gemè-
t're, Piocbe. C'étail charmantetM, Joigneaux esl
un ingrat, un faux révolulionnaire, un fauxagii-
culteur, de n'avoir pos simplement ressuspilé ce
chef-d'oeuvre II aura craint sans doute d'etre trop
rural.
II y eut une période, sous la Uévolotion, ott ia
motie se répandit parnri les puts «Ie remplacer leur
riom debaptéme par celui du légume correspondanl.
Ainsi le reprwenlant Milhaud, du Canlal, signa
Cumin Milhaud le général Amedée Doppet se fit
appeler Pervenche, mais en trichanl d'un jour, car
il eut dit s'appeler Couvoir, ce qui était désagréa-
ble. O» pouvait rencontrer pis encore et lomber.
par exemple, sur Pistache, ConcombreFumier,
Pierre a ChauxTopinambour, ou même sur
Melon, Cornichon, Biddon, Cochon, sauf le
respect du lecleur. Une lelie perspective n'avait
rien de séduisant, et l'on concoit que eet u-age ne
se soit jamais popularise, comme celui de s'appeler
Timoléon ou Brutus. Dans ce système, M. Pierre
Joigneaux eül dü signer Coriandre Joigneaux; mais
il était placé entre Artichaut, Absinthe el Eehalole,
el la pensee du péril auquel il échappail de si peu
l'aura épouvanlé.
On connait aussi le calendrier positivisle, dressé
par M. Anguste Comte, avec ses treize mois de
quatresemaineschacun,placés sous l'invocationd'un
grand homme depuis Moïse représentant la
théocratie initiale jusqu'a Bichat, qui représenle
la scieuce moderne, et avec un choix, pour cha-
que jour, de saints humanitaires oü l'on rencontre,
dans un pèle-méle élecltique, saint Louis et Crom
well, saint Vincent tie Paul el Molière.
M. Pierre Joigneaux s'esi montré plus exclusif.
Je trouve bien sur son Calendrier quelques noms
qui n'unl guère mérité eet honneur démocraiiqiLe
et qu'on serail en droit de lui reprocher comme
uoe concession blamable a l'infême réaction Tan-
neguy-DuchalelMmc Julie Récamier, la reine Ma-
thilde. Mais, en ce qui concerne les saints, pas de
compromis M. Joigneaux n'on veut plus, el le
Siècle l'en loue.
n Si Pierre Joigneaux, dit l'ancien organe de feu
lluvin, fail une guerre acbarnée aux mauvaise
bêtes qui déli'uiseiil les phintes, il est un ennemi
auquel il porie une haine non moins vivace c'est
la superstitionce phylloxera de l'esprit. Rien ne
l'agace et ne le révolte cjmme certaines fausses
notionsqit on s'óbstihe i enlrelenlr dans I esprit des
masses. Qu'esr Cé, par exemple, que cette longue
série de saints qui t ncombrenl nos calendriers
depuis saint Odpon, qui ouvre l'année, jusqu'a
saint Sylvestre, qui la ferme Que voulezvous que
dise saint liufin a 1 esprit du brave homme qui
consulte un almanachT Et saint Q'lgus, fet sainie
Agathe, el tam d'aulres? Qui a jamais rien appris au
défilé de ces 365 individus des deux sexes qui vont
comme des capucins de cartes du le- janvier au 31
décembre? lis indiquenl les foires nous le voulons
bien mais conseivez les noms sans les affubler du
litre de saint, ajoulez a la suite un nom de familie
choisissez ces noms parmi les hommes qui se sont
rendus utiles a la science, a I'art, a I'induslrie,
la navigation, ('agriculture, a l'humanité enfin,
pour tout dire d'un mot qui embrasse tous les pays
et tous les temps. Au lieu d'un calendrier d'église,
vous aurez un calendrier d'histoire; au lieu de vous
rappeler un saint qui n'a jamais rendu service i
personne, chaque jour vous dira le nom d'un homme
dont le passage en ce monde a élé utile a ses sem-
blables
II y aurait bien quelque petite chose a répondre a
ce beau raisonnemerjt. Sainte Agaihe ne disant rien
a iesprit de M. Joigneaux, il l'a retnplacée par
Agathe Deken. II parait q,Je c'est une illustre. En
aviez-vous jamais ouï parler I Moi non plus. Mais
M Joigneaux, homme fort, puissant erudil, nous
affirme qu'elle a créé ie roman en Ilollande. Voila
qui doit intéresser les ruraux
C'est comme Charlemagne I Qu'esl ce que Char
lemagne?je vous demande un peu. Oir prenez vous
Charlemagne Expulsons ce personnage ohscnr
c'esl inuiile, et remplatjnns le par le célèbre Char
lemagne Guel. Mats surlout nedites pas que vous
eonnaissez Ie piemier uu peu plus que le second
vous feriez de la peine a M. Joigneaux
Je reiève encore, dans le Calendrier historiqïte
les noms du nolable Justin Raineau, du fameux
Fiacre de Celles, du renpmtné Foriun.é Dufau, du
glorieux Yves Goguet. J'en pourrais relever tronie
oitires aussi inconnus, Sans compter ceux qui sont
Irop conrms. Par exemple. M' Pierre Joigneaux
admel aux honneurs de sun calendrier el propose aux
hommages du peuple, AgnèsSorel. pour ma part,
j'aime mieux sainte Agnès, Simon,e( Cahoche
Prival d'AnglementSophie Mourner lü ll a un
faihle ponr les comédiens et pour les actrices il
n'oublie ni Mélingue qu'il appeile Marin Mélingue,
en choisissant le plus inusilé de ses noms ni Ar-
mande Béjail, qu'il inscrit au nom de Claire, pér
une bévue analogue, mais plus forte; ni Rachel,
qu'il introduit a la date du 24 janvier, comme s'il
y avait jamais eu sur le calendrier chrélien cette
dale ou a une autre, une sainte Rachel ni les deux
Contai, ni M"c Debne, ni même Marguerite Mop-
lansier!. Après la Béjart, hélas! Mais apiès la
Moniansier, hola! Je vous fais, citoyen, I hunneui*
de croire que vous préfórez vous-mëme sainie Mar4
guerile, Mais quoi pensez vous d'offrir aux léjiu-
blicains de si jolis pairons?
M Joigneaux n'a pas oublié César Ducornet,
peintre né sans bras Qu'esl ce que cela fan,
disait Calino s'il avait des mains?»); ni Léon
Guz an, ni Prosper Enfantin, ni Auroie Dupin, c'esl-
a dire George Sand; ni Qtiinet el Michelet, ni même j
Philarète Chasles, ni Zéphirin Grégoire, a qui son ]-
CJ
pèrti, heuteux sumeur de poiriers, a dédié i'un do
ses meiileurs gains ni M"'* Sppbie de Bawr,
mai'iée d ahord a Saint Simon, qui divoi-^a a
regiet, |>ar vocaliiut ni Mathurin Lanlara,
peintre de latent, qui mërita, par son ineondiiite
de iii'ourir a 1 iiöpi lalOn vuil quelle jot ie macê-
doine ei quel agrëable style. Que serail-ce si je
nolais les coups d'oeil d'aigle que M. Joigneaux
jeiie cè el la sur l'histoire Mais il emptunte surlout
ses saints, comme ou peul croire, notre immortelle
Révolution. Vous y trouverez Agrico! VialaCa -
mille Desmouiins, Biberte Barreau, une héroïne
qui se bal til comme une lipnne en l'an II et qui
esl insci iie au 19 février, la place de sa,int Gahirj
pourquoiel quel rapport y g t il entre ces deux
noms?Maximitien Robespierre, Eléonore Du-
playsa fiancée S anislus Mailard, un des plus
intrépides a la piisede la Bastille el l'assaul de
l'abbaye Reine Audu, qui entraïna les femmes a
Versailles pendant les jour d'Octobrq, et même
Ferdinand Flocon. J'allais oublier Sylvain Marécha!.
«auteur de poëmes et du Diclionnaire des Alhécs.»
De inicux en mieux ll est vrai que M Joigneaux,
qui ne fait point sa mijaurée, a mis aussi Evarisle
l'aruy au nombre de ses saints. Alluus, décidément,
j'aime mieux les nölres.
S'd faut en croire l'apologie dn >ièele, les saints
(les anciens) n'ont jamais rendu service a per.
sonne. Le Siècle, comme il lui arrive quelquel'ois,
n'a pas suffisammenl léfléchi a ce qu'il diSRir M'érne
a ce point de vue, la comparaisou ne serail pas a
l'avanlage des nouveaux saints. Voulez vous l'es.
sayer? Prenons, sans clioisir, les qtialre premiers
noms de chaque calendrier