PRIME. LES BANDITS A1ÈRICAINS. Mercredi 17 Janvier 1877. 12e année. rCx A N t le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 18 centimes la ligne. Les réclames et annonces judiniaires se paient 30 centimes la ligne. On tralie d forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. CH EM ISS »E F K K. 1 Décembre. Renouvellement des Abonnements au Journal d'Ypres. Pour faciliter les expeditions, MM. les abonnés du dehors sont priés de renouveler leur abonne ment par l'intermédiaire de la poste et de vouloir payer les quit tances qui leurs seront présentées par les facteurs. L'imprimeur-éditeur Vanderghinste- Fossé, rue au Beurre, 66, a Ypres, voulant donner un grand privilége aux abonnés du Journal d: Ypresmet a leur disposition le PORTRAIT DE s. EM. LE CARDINAL-ARCHEVÈQUE DE MA LI MES, très-magnifique chromo-litho graphie, mesurant 72 sur 56 C9. Ce portrait ne coüte pas moins de 15 fr. dans le commerce et est livré a nos abonnés au prix de 5 fr- et fpan_ coafr. 5,50- Pour recevoir ce portrait franco, il sufflt d'envoyer d'avance le montant en timbres-poste ou un mandat sur la poste au bureau de ce journal. La Journal de Liége prélend connaitre les bases de la réforme éleciorale que M. Malou doil prochamement présenter aux Chambres. Ces bases, il les résumé dans les termes suivanls: 1° Réforme de cerlaines lois d'impötset retraitdu droit de patente comme élément du eens. 2° Obligation pour l'électeur de faire son billet lui-même. Nous admeltons volontiers que la législa- ture intervienne pour réprimer les declara tions frauduleuses de pn ten les qui, a Anvers surtout, out si considérablement vicié la composition du corps électoral. II peut y avoir égalernent lieu de prévenir d'autres abus, nés de la diffieulté de verifier, pour certains impóts, la réalilé des bases du eens. Sous ce rapport done, le projet de loi deM.le ministre des finances doit ètre favorablement accueilli par tous eeux qui ont a coeur la sin- cérité du régime repiésentatif. En revanche, nous ne saurions, a aucun pomL de vue, accorder notre assenlimenl a une disposition qui obligerail i'élecleurde faire lui mème son bulletin. Celte innovation souléve tout d'abord, au point de vue constitutionnel, une objection asstz grave. D'après l'article 47 de la Constitution, les membres du Parlement, sont élus direcle- menl par les ei toy ens payant le eens dé- lerminé par la loi éleciorale, lequel ne peul excéder 100 florins d'impöt direct, ni ètre au-dessous de 20 florins. Ce serail, croyons nous, aller contre l'in- tenlion du législaleur conslituant que d'ajou- ter au eens électoral la condition de savoir lire ou écrire. La preuve en est que, pour ètre éligible au Sénal on a la Chambre des représenlants, il n'esl pas requis de savoir lire ou écrire. L'article 50 de la Constitution prend rnètne lesoin d'ajouter qti'aucune autre condition d éligibiliténe peut ètre ajoutée a celles Chaq ue fois quo l'on don nail la cbasse aux bandits, leur piste se dirigeait vers la parlie sud- ouest du Missouri; de lè, ils passaient au Texas, ou iis possédaient des lerres sous des rioms d'emprunt. On sail aujourd'hui que leur principal repaire était une maison appartenanl a la mère des James. Cetie maison est située au milieu des boisdans une clai- rière de quelques arpents d'élendue. Conslruite qu'il délermine. Or, au point de vue de la ca paci té in tel lectuelle, il est absurde d'exiger du mandant ce qui n'est pas requis du 'man- dalaire. En d'autres termes, si le sénaleur et le représentant ne doivent pas savoir lire et écrire d fortiori cette condition ne doit- elle pas ètre exigèe des représenlés Remarquons en outre que Ie projet, attri- btié par le Journal de Liége a l'honorable M. Malou, ne pourrail ètre mis a exécution, ou bien sans porter atteinte a des droits ac quis, ou bien sans violer, dans la législalion éleciorale, le principe consliluliouDel de l'égaliléde lous les Beiges devant la loi. De deux choses l'une en effel ou l'on privera de leurs droits civiques des citoyens qui en ont joui jusqu'iciou on les conser ves sur les listes electorates, en excluanl, d'auire part, de ces listes d'autres citoyens, placés dans les meines conditions de capa- cilé. La première hypolhése implique une ap plication exorbitante du principe déja trés- exceplionnel de la retroactivité des lois; la seconde viole gravement les notions les plus élémentaires de la justice, Au point de vue pratique enfin, el surtout avec le scrulin de liste, l'obligalion irnposée a l'électeur de faire sou bulletin lui-même devienl une source de difficultés, de retards et d'erreurs. A Gand, par exemple, alors qu'il n'y a que deux partis eu présence, l'électeur peut ètre appelé, dans une election pour la Cham bre et pour le Sénal, a choisir entre vingt noms. Que sera-ce si une scission se déclare, si la constitilution des pa, lis se modifie, si des compétilions nou velles se prodnisenl! Mème en adoplant le sysléme anglais de la désignation des suffrages par une croix de Saint André, la confection d'un bulletin élec toral devienl déja, dans de lelies circonslan- ces, une oeuvre relalivement difficile el com- pliquèe. Ajoutons que, pour élaborer une législa" tion éleciorale, les poliliciens puis- que nous avons cette espèce pourquoi ne pas lui donner son nom américain? ont le tort de se placer a un point de vue beaucoup trop personnel. Ils s'imaginent très-erronné- que la grande masse du corps électoral est. comme ils le sont eux-mémes, familiarisée avec les hommes el les choses de la politi que. Rien n'esl moins exact. Le nombre des gens qui ne s'occupentpas habiluellemenl de politique, qui ont mème de la repugnance a s'en occuper est trés con- sidérable. Lorsqu'il s'agit de choisir enlre deux systèmes de gouvernement, ou de se déclarer par exemple calholique ou gueux, ils savent trés-raisonnablement et Irès-libre- ment faire leur choixmais trés-souvent Ie nom seul des candidals leur dit fori peu de chose; leur vole est délerminé par la ques tion de principe. C'esl les embarrasser gra- tuilement que de les obliger a un triage, qui peut devemr compliqué et prèter le flanc a une foule d'éqttivoques el d'erreurs. Nous savons bien que le sysléme que nous combattons est empruntè a la législalion bri- tannique; mais il y fonctionne dans des con ditions bien différentes du régime électoral beige. En Angleterre, on le sail, les circon- scriptions électorales sont réduiies a des li- mites trés-étroites, et, sauf deux ou trois colléges, le scrulin est uninominal. Chaque nom représeote un parli, et le choix de l'é lecteur, devant porter entre JohnWiga, et James Toby, est nécessairement Irés-facile. Dans notre pays, nous l'avons dit, et d'ail- leurs nos lecteurs le savent, la situation est tout autre; adapter a cette situation le régi me anglais, sans modifier la situation elle- mème, ce serail une faute politique impar- donuable, un conlre-sens et un conlre-bon sens. Aussi sommes-nous disposés a croire que le Journal de Liége a pris ses vceux pour des réalilés et qu'il atlribue a M. le ministre des finances des idéés que celui ci n'a jamais eues. Quel duit ètre, en effet, d'après ies libé- raux eux-mémes qui font réclamée, le hut essentiel de la réforme éleciorale? C'esl de fournir a l'électeur le moyen de déposer !i- bremenl le suffrage qu'il veut émellre. Or, en supposanl M. Malou réconcilié avec le couloir qu'il a criblé naguère de ses spiri- luelles railleries, nous uous demandons si la fin qu'on se propose n'esl pas pleinement atleiule dés que l'électeur peut, a l'abri de tous les regards, prendre le bulletin qu'il lui plait, lecrire au besoin lui-même, ou eu choisir un, a l'intérieur du couloir, oü cha que parli en iuite serail admis a en deposer. Ajoutons que l'efficacué de celte mesure se compléte nalureliement par le mélange géné- ral des bulletins. Dans ces conditions, l'évidence des fails le proclame, l'obligalion irnposée a l'électeur de faire sou bulletin lui-même serail, non Po- Poperinghe- Ypres. 3-18 7-00,9-28,11 -00,2-1 3,3-03,9-20. Ypres-Poperinghe6-30,9-07.12-07,3-07,6 50,8-46,9-60. peringhe-Hazebrouck, 6 63, 12-25,710. Hazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-23, 4-10, 3-23. Ypres-Haulers, 7-50, 12-25, 6-4:'-. Ron Iers-Fpres, 9-23, 1:30, 7-30. Rooiers-Bruges, 8-45. 11-34, 1-13,3,16, 7-36, (9-35. Licluerv.) Lichterv.-Thourout, 4-25 m. vers Oslende. Bruges-Rou ters 8-23, 12-43, 5-03, 6-42. Lichterv.-Courlrai, 5-23 m. Ypres-Courtrai 5-34, 9-46, 11-20, 2-33, 3-23, Courtrai- Ypres, 8-08, 11-03, 2-36, 3-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-18, t2 06, 6 20, (le Samedi a 5-30 du matin jusqu'a Langhemarck). Tbourout- Ypres, 9 00, 1-23, 7-43, (le Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-.-lrwenneres, 6-00, 12-00, 3-33, Armentières-Houplines Le Touquet-Warnêton- Comines 7 -23, 2,00, 4-43. Comines- Warnéton 8-45, m. 9-30 s. (le Lundi 6-30,) Warnêton-Comtnes 3-30, 11-10, (le Lundi 6,30.) CourtraiBruges, 8-05,11-00, 12-35,4-40, (Ingel.) 6-33. 9-00 s. (Lichterv.) Bruges-Courlrai, 8-23, 12-43, 3-03,6-42. Bruges, Blankenb, Heyst, (Station) 7-25, 11-08, 2-30, 7-35. (bassin) 7-31, 11-14,2-56, 7.41, Heyst, Blankenb, Bruges, 3-45,8,25,11-23,5-30. ngelmunster Deynze-Crand, 5-00, 9-41, 2-13. Ingelmunsier-Deynze, 6-10 7-13. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-38, 11-20, 4-41,7-21. Deynze Ingelmunster, 1-00. Ingelmunster-Awseg/iewi, 6-03, 12-85, 6-13. \n$e%hem-l?igelmunster, 7-42, 2-20, 7-45. Lichtervelde-Dixmade-Furnes et Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-33, 8-00. DitttAerAe-Furries-Dixmude el Licht.ervel,de6-35, 11-10, 3-40, 5-00. Dixmude-Arteuport,9-50,2-20,8-43. Nieup-Dwem, 7-30,12 00,4-20. Thourout-Oslende, 4-50, 9-15, 1-30, 8-03. Ostende-Thouroul, 7-33, 10-10, 12 23, 6-15. Selzaete Eecloo, 9-03, 1-23, 8-25. Eecloo-Se/zaete,3-33, 10 15. 4-22. Gund-Terneazen, (station) 8-17, 12-23. 7,30 (porie d'Arivers) 8-30, 12-40. 7 43. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 440. Selzaete-LoAererc, 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Se/zaete, 6-00, 10-25, 4 43. (le Mardi, 9,30.) O O FL H S r» O N D A. W C B I COURTRAI, BRUXELLES. BRUXELLBS, COURTRAI. Courlrai dép. Bruxelles arr. 6,37 8,30 10,33 1,35 12,33 2,23 3,42 6,10 6,33. 8,54. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,00 8,28 10,46 12,21 2,44 3,33 7,56 6,47. 8,44. Courtrai dép. Tournai arr Lille u COURTRAI, 6.37 7,28 7.38 T0URNAI, LILLE. 10,56 11,47 12,08 2,34 3,48 4,00 3.34 8,47. 6,39 9,41. 6.35 10,00. Lille dép. Tourna i Courlrai arr. LILLE, TOURNA!, COURTRAI. 5,15 8,22 11,05 2,22 4,45 5,42 8,36 1 1,29 2,40 3,39 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33 COURTRAI, QAND. GAND, COURTRAI. Courtrai dép. Gand arr. 6,42 8,01 9,49 11,08 12,31 1,31 3,44 3,04 6,40. 7,36. Gand dép. Courtrai arr. 3,13 6,37 9,38 10,56 1,28 2,54 4,24 5,34 7,21. 8,47 BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. Ö,49ex.7,04 9,39 12,34, 2-52,ex. 6,43. Gand a. 7,34 8,19 10,34 1,49 4,<>7, 7,38. 9,31. Bruxelles 8,50 10,33 12,39 4 00, 7,13, 9-31. 10,40. Bruxelles dép. 7,20 8,14 11,06 1,33 3,02 ex. 4,39 ex. Gand arr. 6,00 8,38 9,41 1,23 3,39 4,11 6,29 Bruges 7,13 9,23 10,34 2,38 3,01 7,22 3,38 7,7 8 8.31 On écrii de New-York, au Droit o Les lecleurs n'ont sans doute pas oublié l'épopée des bandits américatns qui, en septembre dernier, attaquèrent de vive force, en plein jour, la Banque de Norbfield, ville de l'Ouest, et qui, poursuivis a outrance par toute la population des localités voi- sines, furenl lués ou fails prisonniers après un com bat en lègle. 'i Trois de ces bandits, les frères James Robert et Cole Younger viennent de passer en jugement devant la cour criminelle de Faribault (Minnesota.) Leur procés a révélé des fails extraordinaire» qui montrent que l'Amérique a aussi ses brigands, non moins redoutables que les plus audacieux malfai- teurs de la Calabre ou de la Sierra-Morena. Depuis huit ans, dit l'acte d'accusation, les frères Younger, de complicilé avec les deux frères James, qui ont participé a l'attaque contre la Banque de Northfield, mais ne sont pas encore enlre les mains de la justice, depuis buit ans; ces hommes mettaieni au défi les autorités des Etals de l'Ouest. Leur tactique élail aussi simple qu'audacieuse, el leurs coups de main n'avaient jamais échoué jusqu'a I'affaire de Northfield. lis comptaient sur leur par- faite connaissance dti pays pour échapper aux pour- suites, et ils tronvaierit un refuge assuré dans une localité isolée el loutaine du Texas. A des époques indéterminées, on apprenailque ceile bande avail arrêlé un train de cbemin de fer contenam des valeurs imporlanles ou attaqué la banque d'une petite vide quelconque. Le coup fait, les bandits montaienl a clteval el se dispersaient en tie laissanl que des traces fort dtfficiles a suivre On remarquait qu'ils affectaieni, en cas d'ataque contre un train de chemin de fer, de respecter la vie des voyageurs. lis se bornaieni a enlever les fonds confiés aux agents des Messageries ou au service des Posies. Leur succès répondait a leur audace. A Gadshill, a 20 lieues seulernent de la grande ville de S'-L;)uis, ces cinq hommes arrétaient un train du Paeifique conlenunt deux cents voyageurs et enlevaient une somme censidérable avec impu- nilé. Quelque temps apiès, iis volaieet 150,OUU fr. ec poudre d'or dans un autre train a quelqucs lieues de Kansas City. Une autre fois ils arrivaierit a cheval a la porie de l'Exposilion induslrielle du Kansas, et, en présence de vingt mille personnes, il s'emparaienl de la recelte de la journée. Quant aux attaques contre les banques, leur plan, a peu prés uniforme, r3ppelait I'affaire de Northfield. El les avaient lieu en plein jour. Les bandits se langaienl au galop dans les rues d'une petite ville en vociférant el en tirant des coups de feu. A la faveur de l'émotioion causée par cette con duite étrange, deux ou trois hommes pénétraient dans les bureaux de la Banque, se faisaient livrer les clefs de la caisse, le pistolet au poing, et s'em- paraient des fonds mis ainsi a leur merci. A trois reprises, les caissiers des banques altaquées ayant résisté comme cela est arrivé a Norhfield, ils avaient élé tués sur place. ii L'ensembes des vols comrnis depuis 1868 s'éle- vaila 1,200,000 ou 1,300,000 fr. entièrement en troncs d'nrbres, el le a l'apparence d'uri blockhaus. It n'y a pas da fenèlras, mais seule rnent des meurtriéres étruites par leequelles on peul lirer sur un assaillant. ii La description que je trancris ici a élé commu- niquée a la justice psr un sbérif du Missouri, qui, a la têle de buit hommes, a lenlé d'ariëier, le 23 novembre, les deux frères James comme complices des frères Younger dans I'affaire de Northfield ii Au moment de l'arrivée des constables, un des frères a tiré suecessivemenl trois coups de feu; puis tous deux sont montés a cheval pendant qu'un cher- chait a cerner la maison, et ils ont passé au galop sur le corps d'un des assaillanls et gagné le large. En vain le sbérif a-t il demandé le concours d'un détacbemenl de soldats, il n'a pu mettre la maiu sur les fugiufs, dent on a perdu les traces. a L'un des trois accuses traduits devant la Cour de Faribault le nommé Cole Younger, s'est rendu trisiement célèbre,_dit encore l'acte d'accusation, par une horrible tuerie de prisonniers de guerre. C'étaii pendant la guerre civile du Sud. Younger, alors fort jeune, faisait parlie d'une guerilla sudisle qui un jour captura dans le Missouri une quinzaine de volontaires du Nord. Les guerileros n'avaient pas encore tdécidé ce qu'ils feraient des prisonniers fédéraux lorsque Cole s'avisa de vanier les mérites d'une carabine Enfield, qu'il avail caplurée. L'un de ses camarades, ayant dit que cette arme pouvait luer un homme a 1,500 mètres, le guetil lero s'écria Tiens! mais dans ce cas, une bade tirée a distance devrait traverser les corps de dix hommes. Faisons en done l'expérience. Les quinze prisonniers furenl rnis en ligne les uns derrière les autres, et Younger alia se placer a quinze pas, sa carabine la main. II ajusta tranquil- lemenl le premier des prisonniers a la poitrine el fit feu. La balie traversa suecessivemenl le corps de trois des malheureux fédéraux, qui s'affaissèrent sur le sol. Sans quitter place, Younger rcchargea l'arme et fit feu de nouveau. Sept fois la carabine fit son oeuvre de mort les quinze prisonniers ne forrnaient plus qu'un ainas de cadavies sanglanls. n Ce fail horrible est malbeureusement autbenli- que mais, comme il remonte a 1865, il est couvert par la prescription. n Devant la Cour de Faribault, les trois accuses, Cole Younger el ses deux f re res, ont moniré un sang froid qui ne s'est jamais démenti malgré la gravité des charges qui pèseul sur eux. Ils ne sont pas seuiement accuses de vols a main année, mais aussi d'assassinat sur la personne de M. Halwood, cuissier de la banque de Northfield. Ils doivent toutefois bénéficier d'une disposition de la loi du Minnesota, qui ne. permet pas de condamner a mort un assassin lorsqu'il plaide coupable c'est-a— dire qu'il avoue son crime. n Le jury rend a l'uniraité un verdiet de meur- tre au premier degré, u autremerit dit assassinat. ii Les accusés sont alors a me nés devant la Cour on leur enlève les menoltes, et tous trois resleni debouten face dujuge. Cole Younger est un homme d'une trentaine d'années, de trés haute taille, vigou- reuseinent charpenlé. Sa barbe noire et soyeuse est peignée avec som, eile ne donne pas a sa pbysiono mie le caractère farouche qu'on v cbercherait; mais le regard est dur el il ne doit pas ètre difficile d'y trouver le reflet de la férocilé naturelle du bandit. ii Les deux frères de Cole sont un peu moins agés que lui. Ils sont égalernent de haute taille, et leur physionomie intelligente ne pel met pas de les con- fondre avec de vulgaires malfaiteurs. Je n'ai pas besoin d'ajouter que cette incontestable intelligence des trois frères était précisément ce que les rendait si dangereux. u Autre fait curieux il est élabli que ces trois hummes sont devenus bandits par vocation, sans y ètre auiiumeni poussés par le besoin. lis appar- tienneru a une tainille ricbe du Missouri. Leur père leur a latssé, du-on, pour plus de 100,000 dollors de propriétés. Ils ont une soeur, miss Ketlie Youu- ger, qui a tan sou éducation dans un pensionnat fas- bioiiahle; elie en est some pour venir assister au procés. C'esl une jeune fille d'environ dix buil ans, assez jolie, qui pleure en atieiidanl prononcer la condamnaiioii de ses frères. Avez-vous quelque chose a diref avez-vous quelque raison a donner contre la sentence que je vais prononcer 7 demarrde le juge. Les trois frères secouent la têle et répondenl en mêtne temps Noll ii Aucun de vous demande de nouveau I# juge, en s'adressani a Cole. Non a Il est done de mon devoir, reprend le ma gistral, de prononcer la sentence. La loi vous laisse la vie, mais la vie sans aucun de ses plaisirs, de ses espérances, de ses joies. Je vous condamne, vous, Cole Y'ouger, vous, James Younger, et vous, Robert Younger, être détenus dans la prison de I'Elul aux travaux forcés jusqu'a la fin de vos jours. i> Les trois fières écoulenl leur condemnation sans manifester aucune émotion, mais leur sceur éclale en sanglots. Ün l'emmèae pendant que les gardiens des prisonniers garrotlenl ceux-ci pour Ie» conduire au pénitencier, el la foule se retire vive- ment impressionnée. Un journal du Minnesota offre de parier que les frères Y'ounger ne resteront pas loriglemps en prison- et trouveronl I'occasion de s'évader. II pourrait bien se (aire que ce journal eut raison. u FIN.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1