Le Commissaire de police, COUSSAERT. pas uii perfecticmnemenl, mais un vice, in troduit daDs notre régime électorel, un véri- table progrèsa rebours. Le libéralisme, il est vrai, est grand partisan de ces pro- grés-la; mais il serail plus qu'imprévoyanl de l'aider a les accomplir. On n'a pas vu jus qu'a présent assez naifs pour pratiquer dans leur poulallier une ouverture lout juste as sez grande pour laisser passer le renard. On racontail, il y a quelques mois, dans les cercles bruxellois une aventure assez co- mique dont un membre etranger du congrès royal de géographie avail élé le héros. Dis trail comme le sont beaucoup de savants, notre docleur avail oublié, en venant a Bru- xelles, de se munir de sa lettre de convoca tion. Son premier soin en meltant pied a terre fut de s'enquérir oü siégeait le Congrès org^nisée par Sa Majesté. Un commission- naire s'offrit a l'y conduire et soit ignorance, soit pour ménager a son bote el a lui-mème une distraction hygiénique, il le mena a TExposilion de sauvelage du Pare. La, aprês lui avoir fait parcourir les galeries, il le laissa dans le chalet de l'école russe, en lui affirmant que c'était Ie local destiné au Con grès. Notre bénévole savant pril bravement place sur les bancs de sapin, non sans s'éton- ner a part lui des dispositions exiguës de la salie. L'iso'emenl dans lequel il y resta ne tarda pas a lui fournir un autre sujet de réflexions jusqu'a ce qn'enfin, perdanl pa tience, il quilla la baraque de bois pour regagner la gare el de la son pays, persuadé qu'il avail élé viclime d'une mystification et jorant qu'on ne l'y prendrait plus. Cetle anecdote nous est revenueen mémoi- re a la lecture d'un article oü M. Couvreur, rédacteur de Ylndépendance, rend compte dans celte feuilie d'une conférence qu'il vienl de faire a la Maison des Brasseurs. Comme le savant dont nous venons de parler,M. Cou vreur était lui aussi, un des invités royaux du Congrès géograpliique; mais a la diffé- rence du collégue fourvoyé a l'Exposition d'hygiéne, il a su parfaitement trouver le chemin du palais; il a assisté au séances et aussi, croyons nous, aux diners présidés par le Roiil a entendu de ses oreilies Sa Majesté exposant ses vues sur la croisade a entre- prendre pour supprimer en Afrique la traite des nègres et ouvrir a la civilisation ces con- trées trop longtemps réputées inaccessibles. Malgré cela, M. Couvreur nous fait au- jourd'hui l'effetd'un lioiurne beaucoup plus dépaysé dans cetle question que ne j'était a Bruxelles notre savant de tout a l'heure. Dans sa conférence a l'Association libérale sur fceuvre de l'Afrique, il n'a fail que batlre la campagne de la facon la plus lamentable, prenanl pour des lanternes toutes les vessies nées de la blague libre-penseuse, greffant les réflexions les plus saugrenues, les plaisan- leries les plus déplacées sur les hisloires les plus invraisemblables, parlant en un mot de géographie, d'ethnographie et d'économie politique comme un aveugle parlerait des couleurs. Bref l'orateur a prouvé qu'il ne sert de rien d'assisler a un congrès, mème royal, si l'on n'a d'abord passé par l'école. Nous aurions trop a faire de relever les hérésies sciëntifiquesdont fourmille le pédan- tesque exposé du F.". Couvreur. Aussi bien n'était-ce qu'un préambule le but de la conférence était de protester conlre le carac- lére chrétien que fceuvre royale doit néces- sairement revêtir, sous peine de n'ètre pas sérieuse. Celte protestation, I'Independence, organe du Grand-Orient et du Grand-Maitre Couvreur, la résumé en ces term es Un trés-grand danger du projet en ques tion serait de livrer les nègres a des contro verses religieuses. Nous n'en voulons a au- cun prix. Mais fceuvre sera laïque et scienti- fique, ou elle ne sera pas. (Lés applaudisse- ments interrompent l'orateur.) Le parti cléri- cal a bien senti cela, aussi a-t-il commencé par dénigrer fceuvre. S'il nourri'Ssail Car rière pensée d'en tirer itn avanlage pour ses propres intéréts, ses espéranees seraient décues, paree que fceuvre a un caractère in ternational et cosmopolite. Les Anglais, les Alletnands hérètiques, les Russes chismati- ques, les Francais voltairiensy participenl ils ne perrri'ettronl pas que fceuvre s'écarte de son programme et livre le centre de l'Afrique a toutes les jalousies des secles chrétiennes et aux horreurs des guerres relt gieuses. Quand le Roi nous a pariéde Vêvangélisu- lion de l'Afrique, le F.\ Couvreur n'a pas osé le contredire. Le franc-macon se dédom- mage aujourd'hui de celte contrainle, en insinuant cetle insigne fausseté, que nos mis- sionnaires iraient allumer en Afrique des guerres religieuses. foutsuivons. La calomnie va s'accentuer encore D'ailleurs, les tenlatives de civiliser les peoples barbares par la religion n'ont jamais réussi qu'uvec laide du ponvoir seculier. Derrière le crucifix était le bras du bourreau. C'est ainsi que les Jésuites ont imposé leur autorité aux Indiens du Mexique, aux guara- nis de Paraguay, aux Tagals des iles Philip pines; ils out délruit tout ressort moral chez ces peuples. La veritable civilisation ne pénè- tre chez les races barbares que par la science. On demeure corifondu devant une aussi colossale ineptie. Si les tenlatives de civiliser les peuples barbares par la religion n'avaient jamais réussi, oü en serait l'Europe? Nesonl- ce pas les apölres de l'Evangile, les rrnssion- naires, qui rious ont lirés de la barbaric, el n'ont-ils pas rendu le mème service a tous les peuples dont se compose aujourd'hui le monde civilisé? Le conférencier Couvreur pourrait-il citer une seule exception a cetle régie? Les exemples qu'il cite vont a l'encon- tre de sa thése et confirment la nölre; car les peuples reslés fidéles a I'Eglise ont grandi en raison de cetle fidélité mème, et ceux qui sont retombés dans la barbarie y ont toujours et parloul préludé par l'expulsion das reli- gieux el par d'autres actes d'hostililé conlre l'Eghse. C'est le libéralisme en somme qui les a ressaisis, et le libéralisme, dans son expression derniére, c'est la ruïne de loute civilisation, la destruction de tout l'ordre moral et la négation mème de la science. II faut leut l'aveuglementdes haines libres- penseuses pour méconnaitre cette loi inscrite a toutes les pages de l'históire. Nous ne sau- rions nous élonru r de la voir aussi audacieu- semenl contredite par 1 Indépendance; mais nousavons foi dans la parole royale et, au nom de la cathdlique Belgique, nous disons a notre tour Ou fceuvre sera c/irélienne, ou elle ne sera pas. CRISE F1NANC1ËRE. Le tableau comparatif que voici permet- tra a nos lecteurs de se donner une idéé approximative des perles subies depuis un an par la fortune pnblique. Toutefois, on remarquera le fermeté des fonds beiges au milieu du désastre général Déc. 1875 Déc. 1876 Act. Banque Nationale, 3,170 2,715 Parts de Réserve, 3,425 2,720 Banque de Bruxel. 530 380 de Belgique, 465 80 Immob. de Belgique, 555 495 Anvers-Rolterdam, 493 485 4 1/2 c. beige, 103 90 103 60 3 p c. beige, 73 75 74 50 Obi. Centre, 305 270 Hauiaut-Flandres, 287 50 230 Braine Courtrai, 300 277 50 famines Landen, 238 185 Ouest, 110 ém., 200 122 50 2° ém., 120 42 50 Lokeren-Zelzaele, 200 72 50 Dnnkerqne Furnes 175 90 Eecloo-Anvers, 180 90 Blankenberglie Brug .230 140 Gand-Teriieuzen, 255 175 Act. priv. Construction, 510 50 Métalliques ordinaires, 61 47 50 nationales, 64 51 50 BULLETIN POLITIQUE. Les nouvelles qui nous parviennent d'O- rientsontde plus en plus surprenantes. La l'orte est toujours décidée a ne pas cé der. La Russie, reconnaissaut qu'elle ri'est pas préte a cnlreprendre une lutle avec la Turquie, se montre de plus en plus conci- lianle. Ceserail elle qui aurail pesé le plus, dans les dernières deliberations, pour que les piénipotentiaires fissent une tentative suprème en faveur d'un arrangement. Lord Salisbury était au contraire d'avis de rompre les négoeialionsI Quant au prince de Bismark ou au comle de Werther, il n'en est pas question pour aujourd'hui. C'est a n'y plus rien comprendre. Lc mouvement de la nalionalilé grecque en faveur de sou émancipation, et en oppo sition avec le mouvement slave, est trés-ha- bilemenl exploité [iar la Turquie. La Porte oll're a toutes les nalionalilés de l'empire les mêrnes droits et liberiés; aussi les Grecs de Turquie, plus nombreux que les Slaves, soul traités par le gouvernement avec un; préve- nance empressée. Midhat pacha s'est rendu en personne chez le patriarche du rite by- zanlfn et a exprimé fespoirque les Grecs el musulmans s'uniront [lour travailler ensem ble a la régénération de la patrie c unmu- ne. En France, le gouvernement profondé- nient républicam et profondémenl conser- vate'ur va en d roi te ligne a fextrèm-gau- che. M. Jules Simon, le numéro 606 de fin - lernationale, vient de prendre l'engagément d'user de clémence a fegard de ses confrères qui ont pris part a la Commune. Le XIX6 siècle croit savoir que M. I'amiral Fourichon abandonne décidément le ministè re de la marine. II aurait pour successeur MI'amiral Pothuau. Nul n'est prophéte en son pays. M.de Bis- mark vienl de nouveau d'en faire l'expé- rience. Sur 397 éleclions qui out eu beu en Alle- magne. 380 sont connues. II y aura 66 scru- tins de ballotage. Les députés élus sont classés ainsi qu'il suit par Ie Reichsanzcigrrla feirrlTe officiel- le de Berlin Retchsfreunde: 105 nationaux-libéraux, 28 de la Reichsparlei, 19 progressistes, 6 Alsasiens autonomisles. Total, 158 amis de l'empire. Reichsfeinde: 29 corisqrvateurs, 11 Polo- nats, 95 caiholiques, 10 socialises, 3 Alsa- ciens du parti de la protestation, 8 particula risms. Total, 156 ennemis de l'empire. II faut remarquer en outre que les pro gressistes el les Alsaciens autonomisles ne sont pas esclaves du chancelier au mème point que les libéraux. II résulte de la que M. de Bismark n'a, pour le moment, pas de ma- jorité au Reichstag. Tout dèpend des scru- tins de ballottage. Or, les 132 candidats qui sont parvenus au ballottage se groupent comme suit Reiclisfreunde4-8 nationaux-libéraux, 14 progresssisles, 9 de la Reichsparlei. Total, 71 amis de l'empire. Reichsfeindf. 24 socialistes, 15 conserva- teurs, 14 cathohques, 8 particularistes. To tal, 61 ennemis de l'empire. On voit que, pour peu que le balottage se monlre défavorable au chancelier, celui-ci pourrait bien se trouver devant une majori- té hostile. Quoi qu'il en soit, l'empire cen- tralisateur el bismarkien sort des éleclions profondément afiaibli. BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE. Londres, 15 Janrier. Les nouvelles de Constantinople du 14 diseril que dans Ia der niére réunion tenue a l'ambassade russe, tandis que lord Salisbury proposait la clotu re de la conférence, le général Ignatielï con- seilla de nouvelles concessions. Hier, une enlrevue a eu lieu enlre Midhat pacha et le général Ignatief dans la maisori du grand vizir. Le général Ignatieff annonca de nouvelles concessions. La gendarmerie ne serail pas internationa le mais musulmane, avec des instructeurs étrangers, enrólés sous le drapeau ottoman. La commission de controleégalement, ne serail pas internationale, mais mixte, et com- posée d'Oltomans el d'étrangers. Ces concessions n'ont pas été agréées par Ie vizir, paree qti'elles lèsent toujours findé pendance de la Turquie. On assure que lord Salisbury a recu des instructions desori gouvernement disant d'a- gir d'accord avec les puissances du Nord, sans cependant adresser colleclivemenl un ultimatum a la Porte. Une dépêche du Times de Calcutta, datée du 14 Janvier, dément d'autorilé les bruits relatifs a des dilficultés probables entre l'Aó- gleterre et ('Afghanistan. Les relations sont mainlenant rneilleures que jamais. Le Globe annonce que Nubar- Pacha accep- le le posle de gouverneur de la Bulgarie. Nouvelle Orléans, 15 Janvier. Le commandant fédéral a reen l'ordre du president Grant de reconnaitre M. Packard, gouverneur républicam. Une p-oclamation de M. Packard ordonne aux démoorales de livrer le palais de justice et de se disperser. Capetown, 27 Déccmbre. Les nouvelles de Zulu sont alarmantes, on assure que les missions ont quitté le pays Cettywaigo qui, favorisanl autrefois l'occu- pation du lerritoire en litige par des troupes anglaises, refuse mainlenant de cqnsentir a un arrangement. Le bruit court qu'il a ren- voyé sans les ouvrir les lettres de M. Shep- stone, plénipotenliaire anglais. 8,000 soldats sont remis sur la frontiére en litige. La situation est grave. ASSOCIATION INTERNATIONALE AFRICAINE. Avis. Les corres[iondances adressées de l'inté- rieur du Royaume au Président, ou au Se crétaire de l'Association internationale afri- caine (placée sous le patronage de Sa Majes té), ayantsori siége rue de Luxembourg, N° 7, a Bruxelles, sont admises par la poste en FRANCHISE DE PORT. Le monlant des souscripliops au profil de l'oeuvre peut ètre versé dans tous les bureaux de poste du Royaume. II sera délivré a la partie versarite, un mandat poste dans la forme ordinaire, mais EXEMPT DE TOUT DROIT et peul ét ré adrèssé, également EN FRANCHISE DE PORT, au Trésorier de fceu vre, rue du Luxembourg, N° 7, a Bruxelles. ft'lErsmiijue locale. SIGNALEMENT DE BILLETS DE LA BANQUE NATIONALE, VOLÉS A NAMUR. 2 li'Hels de bampie de 500 francs. N"s 431 w 4, 341 x 4. 9 b». iels de 100 fr. Nus 971 94. 919 c 100, 226 e 39, 318x 78, 082 q 34, 763 e 79, 976 w DG, 407 r 87, 734 I 105. 2 bi Hels de 50 fr. N"s 907 x 23, 289 l) 11. PruVre de nous avertir si ces billets vous étaiens présentés. Ypr< s le 16 Janvier 1877. Nos salles d'asile ont été aujourd'hui en fète. Nous apprenons qu'un grand régal a eu lueui dans nos deux écoles, el qu'en outre, avainl leur déparl, chaque enfant a recu un pam de corinthes. La Commission a voulu faire parliciper ain-i parents et enfants a cetle distribution extraordinaire, due a la belle sonscrip:ion du Concert de charité, organisé tout derniè remenl par Messieurs les officiers de notre garnison. Un mot d'ordre, parti des loges et des clubs libéraux, vient delre donné aux feuil les gueuses de Bruxelles et de la provin ce, a ï'eflet de se plaindre de la longueur des instructions judiciaires en maliére finan- ciére. l'Echo du Parlement a eu l'honneur d'Oinvrir le feu de celte nouvelle campagne, il n'y a pas jusqu'a notre Progrès qui lui aussi se met de la parlie. La justice, a des procédés d'invesligation qui impliquent nécessairement une certaine lentenr d'allures. Mais comment est-il possi ble q u'aprés loute une année de recherches et d'enquèles, la justice en soit encore a se demian er si elle a devant elle un misérable voleur ou un administrateur coupable de simple negligence? On aura beau répondre que cetle affaire est L és grave, qu'elle présente des complica tions extrémes. Jamais on ne fera enlrer dans i'espril de personne qu'il faille toule une année pour savoir au juste si un homilie a vofé ou non. L'avenir nous dira quel intérêt la loge tron ve a faire soutenir actuellemenl la these de la lenteur des instructions judiciaires. A t el.be par la l'espoir d'aecéléror ces instruc tions au point d'éviter ades fréres el amis com promis dans les tripotages financiers de Moïse Emerique, d'avoir a réporidre de letirs acl.es? Nous ne savons, mais ce dont nous sommes certains, c'est que la loge et le libé ralisme doivenl avoir un intérêt et un puis sant intérêt póur que leurs organes aienl pris fa t Li I tide indiquée ci dessus. UNE PAGE DE L'HISTÓIRE DE PROVEN. (Suite.) Toutes les invectives lancées par le Pro grès el Cic conlre l'honorable M. Delancker, obt in ren telles l'effet voulu? Toutes les malé- dieiions appelées sur le coupable dans la fa- meuse Romance de Proven se halèrent elles de descendre aux accents poéliques (lisez frénétiques) des appelarils? II faut croire que non: car le soulèvemen t provoquè conlre lui n'existe aujourd'ui encore que dans les vers de ses haineux adversaires, el force leur fut de fouiller dans leur arsenal pour y deterrer de nouveaux engins de guerre, qui, grace a Dieu, n'ont fail, comme les premiers, que later el lourner a leur propre honte et con fusion. Eu effet, si quelques gros bonnels, por tam décoratiou a la boutounière, firent torn ber un sou, mouillé d'un gros pleur, dans fescarcelle du chansonnier, le public, a qui son bon sens fit bien tót deviner Ie dessous des carles et découvrir dans une malhonnête chanson la mesquine vengeance de diviniles usees Tanlane animis cceleslibus iree? le public, disons-nous, s'arrèta un moment devant cetle facéliede nouvelle espéce: mais a part la claque, qui encourageait du geste, de la voix et de rires bruyants, a part un groupe de badauds que les excentricités et les grossiéretés out toujours le privtlége d'at- lirer el de ravir, chacun s'en allait sans au tre benefice pour le méneslrel qu'un signifi ca til' haussement d'épaules: on aimail tnieux rapporier chez soi une foire quelconque, lul- ce mème une feuille de macarons, que ce feuillet malsain, rugissement du libéralisme eu dèmeuce. Le chansonnier lui-mème ne parut pas trés convaino#. ne disons pas de fhonnèieié, mais de la lójaliléde son metier: car leSa- medi snivanl, his-é sur une chaise en champ de foire, -un ce découvril, parrni les assis tants, un auditeur plus sérieux que les au- tres, el qu avail lout fair de ne point l'ad- mirer. J usque ia le chanteur a gages s'en était donné a [plains poumons conlre la personne de M. Ie Wicaire, et avail débité cent contes des plus aksurdes sur ce A'rompooi. qu'il s''était peniiis de designer par nom et pré- nom. Sontlain son inslincl de conservation se réveilleen lui ei lui dunne l'alarme: libre jusqu'aloKS de courir par monts el par vau.x et jusque tens les hois mème, il eul peur d'ètre eneolTré pour délil de diffarnatioii.il soopcoiniia., iboo sans quelque raison, que ce Monsieur pourrait bien prendre acte de ses corn men tames par trop libéraux el, séance lenanle, uiiioisir. se s térnoins et sommer Ie chanteur d'avoir a comparaitre devant Dame Justice, .poor y répondre de toutes les vde- nies qu'en pleme place publique il débilait sur le compte d'un prétre des plus honora- bles. Incuuiuient* il lempéra l'insolence de son langage; il niit une sourdines sa voix, exécula mie roulade ou deux sur sou orphéi- que instrument et décampa au plus vile, em porium avec lui ce qu'il avail recueilli de pe dis sous el ee qui lui restail d'exemplaires de fceuvre magistrale. Le pauvre homme, lui, sans position rii éducalion aucune, condam- né par indigence ou par paresse a vivre d'un métier si peu honorable, il en rougit, et ceuj qui favaient mis eu avant et qui le payaient pour cette méchanle besogne, n'élaient pas mème accessibies a ce premier sentiment de pudeur. 0 libéralisme, comme lu ennoblis les caraclères! El a Proven mème réussil-on mieux?Nen- ni,au grand désappointemenl des instiga- teurs, fauteurs et payeurs de ce genre de liesse. Les paovres connaissaient trop bien leur vicaire. Mainiefois sa charilé s'étail im posé de laurds sacrifices pour venir en aide a leur détiffisse: la nuil comme le jour il se prétait avec une bienveillance toujours égale aux devoirs de son ministère; son dévoue ment a leurs personnes, son zéle pour l'iu- struction chrétienne de leurs enfants, y élaienl ceiébrés a l'envi, et c'était eommune- ment la reponse par laquelle ils fermaient la boucbe a ses détracteurs; ils refusérenl done de croire que ce prétre, modéle dedévoue- menl sacerdotal, düi jamais allirer sur eux la Indeuse famine et changer en exécrations les bénèdiclions dont ils i'avaient tanlde fois couvert. Les bourgeois ne crureni pas davanlageaux sinistres prédictions de ruine et de desolation que répandaienl certains faux propliétes a coups de grosse caisseet de tam tam. Bref, au beu de pavés déterrés jiOur en ibriser la téle de eet insigne malfai- teur, de ce Lampe, auteur du naufrage dans lequel avaient sombré tout I honneur et lou te la gloire de Proven, au beu de malédic- lions vomies conlre lui par toute une popula tion inchgnement exploitée et dupee, il n'y eut queies accents de la reconnaissance pour le bien opèré a la commune, et ce fut avec jubilaiioiique l'on salua l'aurore du premier Seplemlire, jour de l'enlrée en functions d» nouveau Conseil communal et du Collége nouvelleinenl uornnié de Bourgineslre el d'Echevios. Cinq aas se sont éeoulés depuis et n'ont rien olé a la joie de ce premier jour: bien plus, le corps electoral, appelé a prononcer de nouweau son verdict, n'a fait que ie con- firmer a une plus écrasanle majorité. Un faiilóme rouge avail cependaul essayé de troubier le calme et la paix profonde dont la commune jouissait sous sa nouvelle admi nistration. Par ci par la on avait ou l'on pré- tendait avoir constalé des tenlatives d'incen- die: iiiétue le Parquet fit une descente stir les lieux; la rurneur publique grossissaitla chose, on ne parlait de rien moins que d'ua nouveau St-Genois, et les plus madrèsse disaient avec une maligne satisfaction qu'tci encore on pourrait bien trouver une main cléricale, promenant la torche incendiaire parmi ies foins el les meules de blés d'ad- versaires poiitiques. Quelle aubaine si, all lueur de ces parlies brülautes, on pouvait df- couvrir une soutane ou un tricorne, et flélrit du nom d'incendiaire celui contre lequel on ri'avah qu'un, mais un seul grief sérieux, ut defaulipius on moins apparent de.certitude a la base'! Eh bien la chose fut essayée: a vrai dire le morceau était par trop appétissan' pour ne pas exciter des convoilises libérale;- Voir trainer aux assises oc personnage odieut contre lequel ils peslaienl et lempétaienler vain, quelle douce joie! D'ailleurs riend; plus simple: il n'y avail qu'a l'épier lorstf J) D p-muvjy- -"tv- -7 -ryet-ygv-y-a*^ -wur. l*. v— j-* ïgSJgüJl rraggiiEMLaiiMM

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 2