A propos de la réforme électorale, des
lecteurs nous disent qu'ils sont péniblemenl
surpris de voir que nous et la plupart de nos
amis n'insistions pas sur Ie fractionnement
des colléges par 40,000 ames sur une repar
tition équitable des élecleurs entre les villes
el les cempagnes, sur Ie retour au eens diffé-
rentiel décrété au moins comme facullalif
par la Constitution el praliqué jusqu'en 1848.
lis nous taxent de faiblesse, presque d'incon-
séquence, et nous exhortent a reprendre
avec courage des théses qui leur semblent
abandonnées.
Grande est leur erreur, pour ne pas dire
leur injustice. Les plainles que nous avons
souvent émises sur les iniquités de notre lé-
gislation électorale élaient el sont encore si
fondées qu'elles sont restées deboul dans no
tre conscience et sans doute aussi dans la
conscience publique. Nous sommes convain-
cus que la droite a conservé ses opinions et
ses aspirations a eet égard; mais celles-ci
étant irréalisables devant l'attitude révolu-
tionnaire de la gauche et devant d'aulres ob
stacles reconnus invincibles, force nous est
de ne pas enlreprendre une campagne aven-
lureuse et stérile. Celte courte réponse suffit
pour Ie moment.
N'insistons pas; nous mettrions Ie doigt
svr la plaie vive de notre régime parlemen
taire, et ce n'est pas Ie moment d'examiner
si les défaillances d'en haut ont plus contri-
bué que les violences d'en bas a rendre nos
institutions boiteuses. El les penchent a gau
che, c'est évident, puisque la majorité a
moins de chances d'èlre écoutée dans ses jus-
tes revendications que la gauche dans ses
exigences les plus dépourvues de bon sens et
de bonne foi.
Mais si la droite est impuissanlea réaliser
les ameliorations restées debout dans sa
conscience, Ie moins que nous puissions
lui demander, c'est qu'ellese refuse absolu
ment a toute aggravation du régime actuel.
Le libéralisme veut écarter nos élecleurs du
scrutin; il est bien décidé a repousser lous
les moyens, quels qu'ils soient, qui ne répon-
draient pas a ce but; il veut dans d'autres
termes trouver dans la legislation nouvelle
des armes pour ressaisir la majorité et le
pouvoir. Nous ne devons ni ne pouvons nous
préter a pareille duperie. Si le gouvernement
cède a Ia pression desgueux, la droite reste
fibre de son vote; elle doit au pays, elle se
doit a elle même de repousser une prétendue
réforme qui laisserait le champ libre aux
fraudes libérales et susciterail de nouvelles
enlraves a la liberté des élecleurs catholi-
ques
On lit dans le Journal cTAnvers:
Outre les sous instituleurs communaux
qui se sont fait imposer comme teneurs de
livres, commis, arpenleurs, etc. il y en a
d'aulres qui ont pris une patente comme dé-
aillants de fournitures de bureau.
Nolons a ce propos que si legouverne-
nement a quelquefois permis a des institu
leurs communaux de cumuler avec leur fonc-
tion olïicielle un autre emploi, la profession
de boutiquier est interdile d'une maniére
absolue aux membres du corps enseignant
C'est ce qui ressort a l'évidence d'une cir
culaire ministérielle de M. Eudore Pirmez
en dele du löOctobre 1868. Elle vajusqu'è
enjoindre aux gouverneurs la disposition
suivanle:
Comme "le commerce lenu par des per-
sonnes de la famlile, placées sous son autori
té ou deineurant avec lui (l'instituteur) peut
aussi occasionner des abus, on ne devra l'au-
toriser que lorsqu'il n'existera pas et aussi
longlemps qu il n'existera pas un commerce
similaire dans la circonscription scolaire.
i Quant aux autorisalious de cumul, pour
d autres professions que celle de boutiquier,
M. Pirmez se montrait également très-sévére:
Les motifs, dit-il dans sa circulaire, qui,
dans les premiers temps de la mise a exécu-
tion de la loi du 23 Seplembre 1842, avaient
pu déterminer le gouvernement a se montrer
tolérant, n existent plus. Les traitements des
instituleurs sont beaucoup plus élevés, et
1 organisation des écoles d'adultes, a la pros-
périté desquelles il iinporte de les associer,
sera une nouvelle occasion d'améliorer en
core leur position, rien n'empèchant de leur
accorder de ce chef, une indemnité conve-
nable.
Or, s'il est en Belgique une ville oü les
traitements des instituleurs communaux sont
élevés, eest bien celled'Anvers. Les commis
de nos bureaux de commerce ont le droit
denvier Ie sort qui est fait au personnel de
nos écoles eominunales. Voici, en effet, com
ment on deviedt instituieur: Un jeune hom-
me de la petite bourgeoisie montre, a l'école
communale, quelques dispositions pour l'élu-
de. Au sortir def'école primaire, on lui don-
ne une hours pour l'école normale oü il reste
trois ans.11 en sort et entre la plupart du
temps, a I age de dix-neuf ans, de plain pied
dans le personnel enseignant oü il lui estal-
loué de suite, pour commencer, un traite-
ment de 1400 fr. sans compter l'indemnité
qu'il peut recevoir pour la tenue de l'étude
du soir el pour 1'enseignement du chant.
Plus lard, loujours en restant sous-inslilu-
teur, il louchera annuellemenl jusqu'a 3,000
francs.
D'un autre cóté, en qualité de pionnier
de la civilisation il n'est pas astreint, com
me les autres citoyens beiges, aux charges
de la milice.
£omprend-on mainlenanl que i'autorisa-
tion de cumuler n'a pu èlre accordée aux
sous-instiluteurs gueux dont nous avons par-
lé il y a trois jours? El esl-ce trop exiger que
de demander ('invalidation pure el simple de
ces faax élecleurs?
Le choix du nouveau gouverneur de la
province de Namur, M. le comte A. de Beauf-
fort est heureux. On dit ce haul fonction-
naire homme d'inlelligence et d'énergie. Sa
nomination est accuei11ie avec faveur dans
la province deNamur, oü M. de Beaufïort est
très-connu. II parait que l'ambition de deve-
nir gouverneurmême sous un ministère
calholique avait poussédansla tète d'un
gros doctrinaire. Mais on a fail comprendre
ace persounage que son temps n'était pas
venuetque, malgréses millions, il fallait se
résigner a rester Gros Jean comme devant.
CIironi(|iie locale.
Nous nous empressons de porter a la
connaissance de nos lecteurs le rapport
présenté en séance du 6 Février dernier, a
la Chambre, au nom de la commission des
pétitlons, par noire honorable Représentant
Monsieur Eugêne Struye. Nous rendons vo-
lontiers hommage au Rapporteur de la
commission des pétitions. Son langage éner-
gique, la fermelé avee laquelle il a revendi-
qué nos droits, sont de nature a hater la
solution d'une question a laquelle se rattache
la prospérité non seulement de notre arron
dissement mais aussi de toute notre province.
Nul doute que nos nombreux commercants
et industriels sauront gré a notre honorable
Représentant d'avoir si chaudement pris a
cceur leurs intéréts
M. STRUYE, rapporteur. Par péti
tions dalées de novembre et de décembre
1876, un grand nombre de commercants et
d'induslriels de la Flandre occidentaledeman-
dentque la question de la reprise, par I'Etal,
des chemins de fer des Flandres soit porlée
a la tribune nationale.
J ai 1 honneur, au nom de la commission
des pétitions, de faire connaitre a la Chambre
la substance de ces piéces. J'ajoulerai per-
sonnellement quelques considérations a i'ap-
pui de leur conclusion.
Dans la Flandre-Occidenlale. I'induslrie et
Ie commerce éprouvent un détriment trés-
considérable par suite de l'organisation dé-
fectneuse du service des chemins de fer et
par suite de la différence énorme qui existe,
surlout pour les grosses marchandises, entrè
e prix de transport sur les lignes de l'Elat et
les tarifs de la Compagnie.
Le commerce prend chaque année, dans
a Flandre-Occidenlale, une extension plus
large; I'induslrie linière y atleinl des pro
portions plus grandes; sans cesse Ie trafic
des produils agricoles s'y développe.
Ce mouvement induslriel et commercial
est non-seulement entravé par l'élévation
exceptionnellemcnt excessive des tarifs de
la Compagnie; il est aussi arrété par l'insuf-
lisance des trains, dont le nombre, sur cer
tains points, n'est pas en rapport avec l'im-
portance commerciale et industrielle des
localilés qu ils desservenl; Ie défaut presque
général de co r res pond an ces directesavec les
lignes du Nord de la France occasioune aussi
des retards dans l'expédilion et dans la ré-
ception des marchandises. Ainsi les marchan
dises venanl du Nord de la France vers Bru-
ges-Oslende, et réciproquementau lieu
détre directement expédiées de ou vers
Courtrai, sontsoumises au délour par Gand.
Aujourd hui, a toute évidence, la reprise
des lignes des Flandres par l'Etat est le seul
reméde a la situation, situation aussi préju-
diciable aux intéréts des parliculiers qu'au
développement de la fortune publique.
Messieurs, reinarquons-le bien, ce que la
Flandre réclame du gouvernementc'est
uniquement d'èlre mise sur Ie même pied
que les autres provinces. Elle ne réclame ni
privilége ni faveur. Elle ne demande au
gouvernement que de la tirer d'un étal de
défavour, oü elle est depuis trop longlemps
abandonnée. Pour ellejusqu'a présent
I égalité devant Ie plus important des servi
ces publics n'existe pas. Elle y a droit. II
faut qu a bref délai justice lui soit faite.
Une autre observation trés-grave est mise
en avant par les pélitionnaires.
Environ 276,000 obligations ont été pri
ses par des particuliers pour assurer l'éla-
blissement du réseau des Flandres. En pré-
sence de la faillite des Bassins-Houillers, si
I Etat ne reprend pas le réseau des Flandres,
la perte totale ou presque totale de cette par-
tie considérable de la fortune nationale est
cerlaine.
Celte perte, messieurs, aura les propor
tions d'une calamilé publique. Or., le gou
vernement peut la conjurer, ett. e n'hésite
pas a le dire, en équité, le gewernement
doit la conjurer,
Je m'explique,
Dans la Flandre-Occidenlale; ce sont les
particuliers, c'est la fortune pe rscmielle des
citoyens qui a fait les frais de premier éta
blissement et de mise en train dettoules les
lignes, Gand-Ostende exceptée.
En raison du principe de jus-tic distribu
tive et en raison des besoins i ncjnteslables
des localilés, l'Etat eüt indispenealifement dü
élablir lui-mème, aux frais du'trésor, la
plupart des lignes ici a reprendirtMais l'Etat
s'est décharge de cette obligation sur les
particuliers, et l'Etat a absorbé lieressources
du trésor au profit d'autres provinces; il
s'est borné, pour la Flandre Oto:ilentale, a
accorder des concessions, co ncessions qui
je le répéte, ont mis a la charge ties parli
culiers ce qu'ailleurs i'Etat preraaia sa pro-
pre charge.
Eh bien, je le demande a la (QJitmbre, esl-
il raisonnable, est il juste que I'Eta:ne tienne
pas comple aux obligalaires delta Flandre
qui se sont généreusement subsstte a l'Etat,
qui se sont faits les bailleurs diefonds d'en-
treprises onéreuses incombant ponr la plu
part a l'Etat, est-il juste que l'Etat ne leur
tienne pas comple d'un conconrsdlont l'Etat
et le pays ont largeinenl bénéficjé.?.,.
Objeclera t-on quecertaines limes ont été
faites avec peu d'inlelligence, p«u d'ulilité
actuelle, plus ou moins en double emploi;
que certaines lignes sont chargees d'un ca
pital qui dépasse Ia dépense réetöe'?
Que des fautes aient été commises, c'est
possible. Je n'ai pas a me pro*noncer sur ce
point.
Mais si des fautes ont été coaimises, par
qui ont-elles été aulorisées Fa .e gouver
nement.Et si, sous des ministèresprécédents,
le gouvernement n'a pas eu assa de per-
spicacité ou assez d'énergie poer empècher
qu'on placat notre Flandre itasuine situa
tion funeste devenue inlolénble paree
qu'elle est exceptionnelle en raèrne temps
que dommageable aux intéréts privés et a
l'intérét public, la Flandre doit-elle étre
indéfiniinent victime des fautes du gouver
nement et des fautes de cerlai nsconcession-
naires, autorisés, approuvés et quelque
sorte recommandés par lui Tous les obli
galaires des Flandres, nolamrneat ceux qui
ont pourvu a desdépenses incorelianta l'Etat,
doivent-ils perdre toute la mnise de fonds
fournie en pareille occurence? Ce ne serait
pas raisonnable, ce ne serait pasjuste.
Pour toutes ces raisons, messieurs, je crois
done que l'Elat doit reprendre !es chemins
de fer des Flandres el qu'il doi t I-s reprendre
Ie plus prochainemcnt possible. La situation
ne comporle plus de délais. Lesnompaemes
concessionnaires sont reconnues dans l'im-
puissance absolue d'exploiter encore elles-
mèmes; les Bassins-Houillers soaten faillite.
La reprise peut étre difficile elle est néces
saire. Et, Dieti merci, dans notre pavs, ce
qui est nécessaire, ce qui est juste, n'est'ja
mais impossible.
Sous quelles conditions la reprise doit-elle
se faire; dans quelle mesure lesdifférentes
catégories d'obligataires doi vent- elfes étre
tenues indemnes C'est ce que, je n'en doute
pas, les honorables minislres des finances et
des l ra va u x publics ont déjja «taminédans
un esprit de faienveillanle équité. Evidem-
rnent les sociétés ont des sacrifices a faire.
Mais l'Etat en a a faire aussi. Et lie gouverne
ment ne peut trouver que les sacrifices ici
nécessaires sont trop grands, II doit nous
tenir compK de ce que la période Ia plus
onéreuse, Ia période de premier établisse
ment, de mise en trainles premières
années d'exploitation ont été irnises ici par
l'Etat a la charge exclusive des particuliers,
alors qu'ailleurs, devant des feoins analo
gues, tout cela s'est fail a la charge exclusive
de l'Etat et du Trésor, sans perte aucune
pour les particuliers.
II est d'ailleurs acquis que Ie Déficit auquel
donne lieu jusqu'ici l'exploilatisn générale
des lignes des Flandres, va emjlécroissanl.
En effet, dans une période déa-ise, comme
celle que nous venons de traveler de 1871
a 1876, les recettes ont sui vi tae nr0gres.
sion ascendante, qui permet dc croirc que
dans un laps de temps plus ou moins lom;'
on obliendra l'équilibre du ljudget de celte
exploitation. Au cours des einq années pré-
citées, les recettes brutes du réseau des
Flandres se sont accrues par Lilomêirp Hp
1,000 a 1,200 francs elles om donné, en
chiffres ronds, par kilométre, lü,G00 francs
Une derniére observation des pélition
naires
«En reprenant les lignes des Flandres
dans les conditions émises par la commission
de la Bourse de Bruxellés Clettre adressée au
tninislre des travaux publiés, 6n date du
10 mars 1876), ces lignes coüleraienl infini-
ment moins a I Etat que d autres qui sont
conslruiles dans le pays sur des terrains
semblables a ceux de nos provinces el qui
seronl loin de donner Ie resultat oblenn
dans ['exploitation du réseau fiainand.
Mais, je le répéte, je n'eutends pas occu-
per la Chumbrc des condiliousproposer ou
a aecepier.
Les négocialions, les discussions prélimi
ll aires appartiennent au gouvennemenl.
Pour moi, messieurs, j'ai plléiiie confiatice
dans lespiit d inipartialité, do justice qiij
anime Ie gouvernement; j'ai pleine confiance
dans la haute raison et la vive sollicitude
dont il donne tous les jours des preuves
dans Ie règlement et pour la sauvegarde de
l'intérét public et des intéréts privés j'en ai
la pleine confiance, cc sera Ie ministère ac
tuel qui rendra justice aux Flandresqui re-
dressera nos griefs; qui nous placera enfin,
nous flamands, sur le pied d'égalité avec les
commercants cl les industriels des autres
parlies du pays. J'en ai pour garant les
franches el loyales paroles que l'honorable
ministro des travaux publics prononca a la
séance du 3 mai 1876.
L'honorable minislre s'exprima ainsi
J'ai dit dés l'année derniére que, parmi
les reprises d faire encoretl riy en a assti-
rément pas de mieux justifiée que celles des
liönes de la Flandre.
Dans cette partie du pays qui comprend
la Flandre occidentale presque tout enlière
et la partie septentrionale de la Flandre
oriëntale, il riy a, pour ainsi dire, pus de
Uyne de chemin de for qui apparlienne d
l'Etat; et, par conséquent, ces populations
se irouvent dans celle situation relaliuemenl
dé favor able de payer plus cheren raison
d'un larif plus élevé, une exploitaton moins
bonne et d propos de laquelle on tienl moins
comple de leurs intéréts.
Je repèle d'ailleurs ainsi se termi
nent les déclarations de l'honorable minislre
que le gouvernement ne perdra pas de
vue qu'i'/ y aurail justice a trailer dêsonnais
les Flandres au point de vue des chemins
de fercomme les autres parlies du pays;
que Ie jour ou, s'imposera la reprise des
chemins de fer des lignes flamandes, il aura
pour devoir de concilier tous les intéréts
aulant que cela sera possible.
Tous les intéréts, y compris, messieurs,
les intéréts des obligalaires. Ainsi le veulent
et lecontexte du discours et la saine raison.
Vous le voyez, messieurs, nous sommes
complement d'accord avec le gouverne
ment, et sur la vérité des faits allégués, et
sur la gravilé de la situation faile a la Flan
dre, et sur la justice de la cause que nous dé-
fendons.
Aujourd'hui, inconteslablement, l'heure a
sonné oü la reprise des lignes de la Flandre
s'impose a l'Elat.
C'est done avec une confiance absolue
qu'au nom de la commission des pétitions, je
recommande au minislre des finances et au
ministre des travaux publics les pétitions
des commercants et des industriels flamands;
c'est avec une confiance absolue que je ré
clame la solution la plus prompte possible
d'une question aussi vitale, vitale avant tout
pour l'arrondissement d'Ypres dont je suis
ie mandataire, vitale également pour la Flan
dre tont enliére dont, sans la reprise, le
commerce et I'induslrie ne sauront jamais
concourir a armes égales sur le terrain de
l'activiléel de la richesse nalionales.
Exiger pour notre Flandre l'égalité devant
les services publics et l'égalité devant le bud
get, c'est notre droit: nous l'assurer au plus
lót, cette égalité, c'est le devoir du gouver
nement et ce sera aussi son honneur. Celte
mesure de réparation et de justice sera ap-
plaudie, j'en ai la conviction, par lout le
pays, car certes, aux yeux du pays, jamais
ia Flandre ne démérita.
CANAL LYS-YPERLÉE.
Nous avons recu trop lard pour étre
inséré dans notre N° de Mercredi Ie pro
cés-verbal de ladarnière réunion des com
mercants et industriels de 1'arrondissemenl
d'Ypres.
Nous faisons suivre celte pièce, tout en ex-
primant l étonnement que nous a causécetle
remise tardive.
Dans une question d'inlérèt général, il se
rail politique de ne pas faire de privilégiés.
RÉUNION des Commercants el Industriels
des arrondissements d'Ypres, de Dixmu-
de et de Furnes.
Séance du 13 Janvier 1877, 3 heures.
Ordre du jour:
Communication du résultat de la démar
che faile auprès de Monsieur le Minislre des
Finances par la Commission permanente.
Monsieur Eric Bouckenaere ouvre la séan
ce et, au nom de la Commission, expose ce
qui suit:
Messieurs!
Conformément a la décision prise en
notre derniére assemblée, votreCommis-
sion s'est de nouveau rendue auprès de
Monsieur le Minislre a l'effet de l'enlrele-
nir de la reprise et de l'achèvemenl du
canal de la Lys a l'Yperlée. Elle élait ac-
compagnée de Messieurs Surmont, rncm-
bre de la Deputation pemanente, de Stuers
et Merghelynck, Conseillers provinciaux,
Vous vous rappelez, Messieurs, la proposi-
lion qui nous fut faile lors de notre pre-
miére démarche a Bruxelles: Les travaux
d'achévement sont évalués a 2 millions,
li ou vez un baileur de fonds qui fasse la
moitié de ca capital privilégiée sur lous
les autres capitaux et I; Gouvernement
s'engage a trouver l'aulre million,
Fidéies a notre mandat, nous noussom-
mes attachés a prouver combien cette so-
lui ion nous semblait précaire et irréalisa-
ble et avons insislé de nouveau pour la
reprise par l'Etat, cette solution, a notre
avis, étant la seule rationnelle el indiquée
par les circonstances.
Force nous est dedéclarer, Messieurs
que pas plus que la première fois, Monsieur
le Minislre n'a pu se ranger a cette opinion
il a mainlenu sa proposition, ajoutant'
«qu'elle devait étre considérée comme la
Ijinite des sacrifices que le Gouvernement
pourrait s'imposer pour celle question. Si
celte solution nous paraissail irréalisable, i|
n'en reslail qu'une seule, c'élait rexécuti'on
de le convention entre l'Etat et la conces-
sion; quelqu'extrème que ce moyen nous
paraisse, nous nous sommes ralliés a cette
idéé el nous avons prié Monsieur le Minis-
trede s'y arréter, pour aulant que toute
solution a l'amiable n'aboulirail pas.
Monsieur le Minislre a déclaré s'en rap-
porter a son collégue des Travaux publics,
pour ce qui concernait les dispositions a'
prendre, il a ajouté ensuite que la situation
si intéressante des chemins de fer de la
Flandre ne manquail pas de le préoccuper
trés-vivement, que le service de l'exploita-
lion ne souffrirait paset qu'a lous égards
les intéréts si divers qu'il avait a sauvegar-
der seraient l'objel d'études toutes parlicu-
lières.
Telle est, Messieurs, en substance la ré-
ponse qui nous a étéfaite, Vous eslimerez
comme nous que la question du canal a fait
un pas, l'avenir nous apprendra s'il aura
été décisif. Dans tout étal de cause il parait
prudent a voire Commission d'attendre ce
que les événrnenls nous réservent; pour le
moment toule autre démarche lui parait
inopportune.
L'assemblée vote des remercimenls a la
Commission, elle I'encourage a persévérer
pour oblenir justice pour la Flandre par trop
oubliée.
Sur la proposition de Monsieur Merghe
lynck, Conseiller provincial, la réunion prie
Messieurs les membres de la Commission,
d'adresser une letlre a Messieurs les Séna-
teurs el Représentants pour les prier de tenir
la main a ce que satisfaction nous soil don-
née.
Lecture est donnée d'une leltre que Mon
sieur Van Alleynnes a cru devoir adresser a
Monsieur le Minislre plaidant au nom de I'a-
griculture la reprise par l'Etat du canal de la
Lys a l'Vperlée,
L'assemblée lui vole des remercimenls.
La séance est levée a 5 heures.
AVIS AUX FABRICANTS DE LANTERNES!
Maman, irons-nous a la messe?
Mais, mon enfant, il fait trop obscur le
matin. Les rues sont couverles de marcs
d'eau, et cela vous donne des coliques; quant
aux trottoirs, ils sont bordés d'un cöté de
caves qui s'ouvrenl pour vous recevoir, et de
I"autre d'énormes poteaux qu'on appelle ré-
verbéres, el qui dans les ténébres se tiennent
planiés la pour vous embrasser rudement a
i'improviste.
Mais, maman, il y avail lant de lumières
hier au soir!
Oui, mais ce n'est que le soir, et seule
ment depuis quelques jours. II faut voir clair
pour aller a l'estaminel et surtout pour en
revenir, mais on ne se soucie pas malde
ceux qui sortent le matin pour aller a la
messe.
Cependant, maman, j'aimerais tanl d'al-
Ier a celte belle messe.
- Aimeriez-vous de vous aplalir Ie nez
contre un mur ou un machin quelconque?
Non, maman, mais nous pourrionsap-
porter une lanlerne.
Vraiment, voila une bonne idée. Pré-
pa rez la lanterne et nous irons.
.-1 vis aux fabricants de lanternes.
On nous écril de Warnêton:
Monsieur l'Editeur,
Permellez moi d'emprunter nn bout de
vos colonnes, pour rectifier un fait qui nous
concerne et qui a été communiqué au jour
nal e Progrès. II serait d'ailleurs fort
simple d indiquer du doigt Tauleurde ce
communiquequi vise a èlre malveillant.
La retraite, tombée en désuélude depuis
dix ans vient d'être rétablie et l'heure du
couvre-feu fixé a mixuit.
Celte mesure n'a pas I'heur de plaire aux
pet us creves Warnèlonnois, aussi oblient-elle
I adhesion quasi-genérale des administrés.
Celle reglementation c'est l'espoir des
gens senses. portera d'heureux fruits pour
ceux-la meme qui la blament
La temperance obligatoire leur épargnere
I,™ 6 ')el"0(Jlfluefde certaines affections
rhurnat'smales, - fruit ordinaire de la so-
«Pr™ 'i f 6 Déniront plus lard, j'en con-
serve le ferme espoir, Ie précieux spécifique
qui les aura soulagés. 1
Je termine par un dernier mot de réponse,
- mpiends que Ie communiqué du
H oyiespmsse faire les délices des lettrés du
un céléhro^ '"[f' mais' y'"si que 'c disail
vauïnl p c,ste' ArmamJ Carrel, tanl
vau l hommetanl vaut Carticle
ou de^aS figUreJ,cie lra'lrC. 'de renégat,
sanfa, iSln(1Ue d encrier' T11- apparais-
fp fliï? i r"ï' arllcle' suiïira" pour ne pas
^.e ^e: Grace a son auteur, c'est le sort
quii attend \e communiqué du Progrès: Be-
nedu.amus Domino
se r Ho ik d'avaoce ,)0llr volre obligeanle in-
3E
s iVInnsipiir lo Miniclra i IVIT.i .1.. i»