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nouyeaux vitraux a la cathedral
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fW3^>9 Mercredi 21 Février1877.
-12' année. - N" 1,103. Yyw-4s=»
ART CHRETIEN.
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l.e Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions content 13 centimes In ligne. Les réclames el annonces judiciaires se paient 30 centimes la ligne. On traite d forfait pour k> jn.sei tion-s pat annu,
Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les iiuméros supplétnentaires cotnmaridés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 Ir. les 100 exein planes.
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EK B\s. 1 Décembre.
LA RÉFORME ELECTORALE.
C'esl M. Malou lui-mème qui a dressé fac
te de naissance de la réforme électorale lors-
qn'il disait en répondant a M. Bara; la ré
forme éleclorale est née le 16 Juin, a trois
henres de relevée.
Cet acte de naissance est parfailemeol sin
cere et aulbenlique.
II est évident, en effel, que si les Gueux
ovaienl triomphé aux derniéres elections, il
n'eüt pas élé question de la réforme électo
rale.
Avant le scrutin alors que nos adver-
saires croyaicnt déja saisir la vicloire et qu'ils
se dernandaienl: Vdinqueurs que ferons-
nous? s personne parmi eux ne songeait
a bouleverser nolre régime éleclif.
Les plus exaltés se bornaient a préconiser
quelques mesures de parli, destinées a conso-
lider la prépondérance de la guenseric.
Ainsi la Flandre libérale demandait 1 ex
clusion des membres du clergé de la liste
des éligibles.
Ainsi encore qnelques énergumènes de la
mème école proposaienl de dislraire des cir
conscriptions électorales acluelles certains
districls pafliculièremenl hostiles au libéra
lisme. On voulail faire de la géographie
éleclorale et libérale a Tinstar de Munich et
de Berlin.
C'esl settlement au lendemain de la défaite
que les Gueux se sonl avisés de solliciler a
cor el a cri la revision de notre régime élec-
toral.
lis se sont récriés lont d'abord conlre le
soi-disant ècrasement des villes par les cam
pagnes.
Msis ce thème, trop onvertement conlredil
par les chiffres el par les fails, ne pouvail
ètre longtemps soulenu. Les habiles du parti
s'empresséreril de l'abandonqer.
Les libéraux cbangèrenl alors de lactique,
et les Gueux auversois donnanl le branie, ils
se mirent a réclamer de la legislature des
mesures propres a mieux assurer la liberie
et la sincérilé du vole.
On vit les promoleurs do ce mouvement,
et nolamment les Pèelier et les Van der Tae-
len, se draper dans leur probilé politique.
Leur attitude et leurs revendications étaienl,
disaienl-ils, parfailerneut désintéressées. lis
dernandaienl une réforme éleclorale, loyale
et complétepour coupcr court a lous les
abus de quelque cóté qu'ils vinsent.
Soit qu'il füt sensible a cette demonstra
tion, soit qu'il voulül prendre au mol d'im-
prudents ad versa ires, M. Malou écouta les
réclamalions gueuscs, appuyées par M. Bara,
el il présenla a la Chambredes représentants
son projet de loi sur la réforme électorale.
Ce projet de loi lenait largeinent comptc
des vceux formulés par le libéralisme: il lia-
billait a la beige le bullol-act anglais, consi-
déré par nos gueux comme l'idéal du régime
électoral.
Mais, en mème lemps qu'il donnait a re
mission des votes louie garantie de liberie,
ce même projel de loi remédiait a un abus
patent et colossal, nous voulons dire la falsi
fication des listes d'électeurs, praiiquée sur
une large écbelle.
Alors qu'arriva-t il?...
On vit ceux-la mêmes qui avaient réclamé
a cor et a cri la réforme, sesoulever conlre
la realisation de leur propre programme.
lis voulaienl bien une revision de la legis
lation électorale, mais a la condition que
cette révision épargnat les fraudes patentes
et eolossales qu'ils avaiénl eux-mémes our-
dies en prévision de la lulle de 1878.
Voila lout le secret de l'agilalion gueuse
doni nous avons vu se dérouler, depuis quel
ques jours, les séditieux épisodes!
II parait mainienant que M. Malou est de
cide a leuir coinptede ces manifestations dés-
ordonnées el a atténuer, au profit des Gueux,
le programme réformiste tracé par les Gueux
eux-mémes,
II vent bien la réforme électorale loyale
mais il ue la veul plus complete.
Eu d'aulres tenues le mécanisme de'la loi
sera modifié sclon le désir des associations
libérale.-; mais on fennera lesyeuxou tout
au moms un ceil sur les fraudes énormes et
exorbitants, commises a Auvers.
On a vu quel accueil la débonnaireté mf-
nistérielle a rencontré chez nos amis auver
sois.
Le manifeste du Meeting fait bonne et
compléte justice des déclamalions intéressées
des Gueux. II élablil par des dates, des chif
fres el des fails, l'escroquerie électorale la
plus formidable el la plus éhontée qui fut ja
mais.
Ou n'a pas répondu a ce manifeste viclo-
rieux; on n'y répondra pas.
Nous savons, au conlraire, que les depu
tes d'Anvers ont les mains pleines de preu-
ves a l'appni de cet acte d'accusation. Et,
lorsque l'tieure en sera venue, ils ouvrironl
les mains!
II s'agit done pour la Chambre desavoir
si, on i ou non, el le vent conniver avec les
conlrebandiers politiques d'Anvers.
Toutc la question est la el elle n'esl que la.
On nous dit bien qu'a défaut du reniéde
législatif abandonné par le gouvernement, il
resle les remédes administrates el judiciaires,
c'est-a-dire la procédure devanl la Deputation
mm
permanente et Ia Cour d'appel, pour remt'r
dierau.x fraudes dénoncées.
Mais qui ne le voil? Ce remède est ineffi-
cace a cause des difficultés de la preuve lé
gale; il est de plus en disproportion avec la
profondeur et l'élendue de la plaie.
En y meltant lout le zéle possible, les au
torités eompétentes sont impuissantes a faire
justice de la fraude ei elles devronlen outre
épargner bon noinbre d'abus dont l'exisience
leur sera moralement démonlrée.
Dans ces conditions, il est impossible de
ne pas voir quelle manoeuvre se dissimule
derrière l'agitatiou loule faclice dont la
gueuserie d'Anvers est le centre.
Ou vent: 1° Exploiter la réforme électo
rale comme un bélier desliné a bat tie en
brèchc le ministère.
On veul: 2" Carder le benefice d'une si
tuation soigneusemerit et frauduleuscmenl
préparée pour obtenir, a Anvers, tout au
moins, le triomphé électoral du libéralisme.
C'est mainienant aux Chambres el au
cabinet de voir jusqu'a quel point ils veulenl
jouer sur ce terrain le jeu de ceux qui se
proclament non-seulement nos adversaires
mais nos ennemis.
Pour notre part, nous trouvons que la
réforme éleclorale esl, dans ces termes, non
pas seulement une superfélation, mais une
duperie et un danger.
Les justes revendications des calholiques,
au point de vue de la séenrilé des élecleurs
et de la decentralisation du scrutin, sont pas-
sées sous silence.
La fraude libérale est miséricordieusement
épargnée dans son expression la plus énorme
et la plus redoulable.
L' i n 1 er ven t ion du pouvoir judiciaire dans
la politique est aggravée.
Et enfin les libéraux eux-inèmes, si avon-
tagés qu'ils soienl, ne sont pas salisfails!
On peut sc demander si c'était bien la pei
ne de traduire le hallol act anglais et de cou
rir an-devant de la queslion la plus irritante
qui se sera, depuis longues années, dóbatlue
devanl Ie Parlement beige.
LE DB01T ET LA.... REVOLUTION.
Telle est aujourd'hui la situation du parti
catliolique, qu'a moins de s'inscrire en faux
conlre son programme el de tourner le dos
a son drapeau, il n est pas possible qn il ne se
prononce avec une exceplionnelle énergie
centre les agissemenls et les lartuleries du
parli gueux.
Voa des mois que ce parti, sous prétexle
de inoralilépolitique, se poseen avocat des
droits iinprescriptibles du peuple beige et
qu'il seinble prévoir la fin du monde et la
déconfiture de l'espèce bumaine! Pourquoi?
Afi! c'est que M. Malou, ministre des finances
du gouvernement beige, ne veul d'aucune
manière servir de clown ou de ficelle entre
les mains de M. Bara. Ou lui demande une
loi rendaut a jamais inevitables les fraudes
électorales. Notre brave homilie de ministre
édile un projet de loi. II s'imagine avoir sa-
tisfait aux reclamations que le parti gueux
lui fait parvemr.
M. Malou se irotnpe! Ce n'esl pas sur les
fraudes electorales que nos gueux de tous les
etages desireni une loi. Bien au conlraire,
les fraudes, la pression violente, I iutlueuce
du verre de biére, l'action malsaine des mai-
sous plaeées sous faction de la police, foui
leur affaire.
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Poperinglie- Ypres, 5-15,7.00,9-2S,11-00,2-15,5-05,9-20 Ypres-Puperinghe. 0-30,0-07,12-07,3-07,6 •50,8-48,9-56.
peringbe-Hazebi-ouck, 0 83, 12-28,7-10. Hazebrouck- Poperiiighe- Ypres, 8-25, 4-10, 8-28.
Vpres-Haulers, 7-80, 12-28, 6-48. Routers- Ypres, 9-28, 1-80, 7-30.
Routers-iiruges, 8-48, 11-34, 1-13,5,16, 7-36, (9-53. Lichierv.) Lictnerv.-Thourout, 4-23 m. vers Ostemie. Rru/lou
ters 8-25, 12-43, 3-05, 6-42. Lichterv.-Courtrai, 8-25 m.
Ypres-Courtrai 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-23, CouriraixYpres, 8-08. lt-05, 2-56, 5-40, 8-49.
Ypres-Thourout, 7-18, 12 06, 6-20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Lapgbctparfk)Tliuuniut-Y/ires, 9-00, 1-23, 7-45,
(le Samedi a 6-20 du matin de Langheniarck a Ypres).
Oomines-Warnêlon Le Touq'iiet-Houplines-Amen/zeres, 6-00, 12-00, 3 33, - Annenlières-lloupluii's Le Touquol-Warnéton-
Comines 7-25,2,00,4-45. Comtnes- Warnêlon 8-43, m 9-30 s. (le Lundi 6 30,) Warnêion-C'ottttnes 5-30, 11-10, (Ie
Lundi 6,50.)
Courtrai-Iiruges, 8-03,11-00, 12-33,4-40, (Ingel.) 6-83. 9-00 s. (Liclitérv.)Bruges-Courtrai, 8-25, li-43, 8-05, 6-42.
Bruges, Blankenl», Heyst, (Station).7-28, I 1 08, 2-30, 7-38(bassin) 7-31, 11-14,2-56, 7.41, lirvst, Blankenb, Biuges,
5-45, 8,25, 11-25, 5-30.
ngelmunsler Devnze- Gand, 8-00, 9-412-18. ingelmunster-Deywse, 6 10 7-15. Gand-Dev uw-Ingel munster, 6-58, I 1-20,
4-41, 7-21. Deyn le-lng el munster, 1-00.
ngelmunstcr-dwseg/iew, 6-05, 12-58, 6-13. Anseghem- Ingelmunster7-42, 2-20. 7-45.
I.ichtervelde-Dixirjjde-Furnes et Dunkerke, 6 30, 9-08, 1-38, 8 00. Dtt«Ae»7.e-Furnes-l)ixmude ei l.ichteCÏ'ehir6-38, tl- 10,
3-40, 5-00.
Dismude-JViewpotl,9-50,2-20,8-45. Nieup-Diann, 7-30,12 00,4-20.
Tliou'rotit-Os/emle, 4-80, 9-15, 1-50, 8-08. Ostende-Tlioiirout, 7-85, 10-10, 12 25, 6-18.
Selzaeie-2?ec/oo, 9-05, 1-25, 8-25. Eecloo-Se/.jrcefe,5-35, 10-15. 4-22.
(land-Ter neuzen, (station) 8-17, 12-23. 7,30 (pnrte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7 48. I erneuzen-urani v
Selzaete-Lokeren, 9-04, 1-30, 8-30. (It* Merer. 8-10 m.) Lokernn-Se/safif", 11 00, 1t)-2a, r 43. (Ie ,lan ,3J>
COHRESPONDAJICES
CDURTKAl, UKDXKi.Ll.s.
Courtrai dep. 6.37 19,53 12,33 3,42 6,38.
Brutelies nrr. 8,80 1,35 2,23 6,10 8,34.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
HRUXF.LI.ti:
8,22
COURTRAI.
8,28
10,46
12,21
2,44
1,33
7,56
COURTRAI, TOURNAIl.lt.LK.
Count ti dép.
Tournai arr.
Li lie
6.37
7,28
7.38
10,56
11,47
12,08
2,54
3,48
4,00
.8,34
8,39
0,33 10,00.
8,47. j
9,41
Rille dép.
Tournai
Courirai arr.
8,00
LILI.E, TOL'RN.U, COURTRAI.
5,15 4,22 11,08 2,22 4,45
5,42 8,86 11,29 2,40 5,39
6,3.4 9.47 12,26 3,38 6,33
ti,4/
8,4 4
COURTRAI, GAN1I
GAM>, COURTRAI.
Courtrai dép.
Gand arr.
0,42
8,01
9,49
11,08
12,31
1,51
3,44
3,0 4
6,40.
7,86.
Gand dép.
Courtrai arr
5,18
6,37
9,38
10,36
1 28
2,84
4,24
8,34
7,21.
8,47
BRUGES, GANDBRUXELLES.
Bruges d. 6,49ex. 7,04 9.39 12.34, 2-82.ex. 6,43. Bruxelles dep.
Gatid a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,u7, 7,88. 9,31. G iri I arr.
Bruxelles 8,30 10,35 12,39 4 00,7,15, 9-31.10,40.1 Bruges
BRUXELLES, GAND, oRUGES
7,2» 8,14 11,06 1,33 3,02 ex. 4,59 ex.
6,00 8,38 9,41 1.23 3,59 4,11 6,29
7,15 9,23 10,34 2,33 8,01 7,22
5.55
7,17
8,38
Mumnnnnraif
DE TOURNAI.
N'ous assistons actuellemont a la rótloreseence
de l'art chrétien. Ce mouvement artistique si
consolant est encore fsolé, et surtout imparf'ait,
mais cliaque progrós nouveau auginente sa jrnis-
sance et sa fécondité. Déja les plus clairvoyants
peuvent se cönvaincre que Tavenir lui appartient
et que cette semence de bon grain, plantêe dans
un sol catliolique, rafraichie aux Sources de la
loi, l'écondéc par la prièrè et le travail, étouffera
l'ivraie des productions malsaines empruntées
par des siècles sensuels aux siècles des faux
dieux
Le vtngtiènie siècle appartiendra, nous osons
l'espérer, a l'art gothique dans sa pureté et sa
force. On se sera purgé de tous les vices, qu'un
passé mauvais a inoculés a l'art religieux des
temps présents. On aura eu le courage de briser
avec les préjugés du jour. De nouveaux artistes
seroiit venus, formés par des maitres providen-
tiels qui, aujourd'hui déja, sont occupés a leur
tracer la voie. Ceux-la seront assez heureux pour
trouver le sol de mieux en mieux dóblayé, les
traditions primitives plus complétement retrou-
vées et reconstituées, les régies et les principes
mieux étudiés et mieux déflnis. Heureux ceux-la
qui recueilleront l'héritage restauré des artistes
du moyen-age! Pour nous, nous ne le verrons
probablement pas, mais nos descendants le ver-
ront certainement, cet admirable spectacle do
nos vieilles cathédrales gothiques rendues tont
entières a leur primitive splendeur, et eritourées
de cités, dont l'aspect respire ra le caractère cliré-
licu de la population qu'elles abriteront.
En attendant, efforcons-nous tous d'apporter
liumblement chacun notre petite pierre a cette
u-uvrc de l'avenir. Mais surtout sachons sortir
de i'ancienne et funeste ornière. II faut que che
que obj'et nouveau introduit dans le temple du
Seigneur soit digne de ligurer plus tard dans cet
ensemble ravissant, dont nous ne pouvons qu'en-
trevoir la magnificence incomparable.
Kaut-il le dire Ce n'est pas sans obstacles et
sans contradictions que nous poursuivrons ce
noble but, et avant le trioinphe délinitif, nous
aurons encore a déplorer bien des écarts funer-tes
bien des compromis avec l'erreur.
Mais jamais l'Erreurne triomphera, car la Ve
rity seule est fóconde. L'erreur a pu détruire
beaucoup de richesses artistiques; elle pourra
encore gater bien des chefs-d'oeuvi'e. Mais elle
ne fera pas école, elle n'aura pas la puissance de
propagation qui est propre aux principes et a la
vérité.
Seulement, l'erreur doit ètre combattue sans
rélache. Quand nos amis se trompent, disons-le
leur avec franchise. Ce sera encore une mnnière
excellente de trayailler au triomphé des vrais
principes. C'est un service ingrat, mais celui-la
même, nous devons savoir le rendre a une cause
si excellente; ot c'est ce que nous voulons faire
aujourd'hui a propos des nouveaux vitraux qui
viennént d'etre places dans la cathédrale de
Tournai.
La Semaine religieiise de notre ville (1), donne
a leur sujet un article excessivement élogieux.
Une grande bienveillance pour un artiste chré
tien, un vóritable amour pour notre incomparable
cathédrale, et une sollieitude dévouée pour l'a-
vancement de sa restauration, out inspire au
(1) Numéro du 29 janvier 1877.
respectable auteur de cette description des
louanges que k'artiste ne mérite pas compléte-
ment, mais dont nous lui laisserions volontiors
tout le bénéflee, si les vrais principes de l'art
chrétien n'en subissaient pas un prejudice consi
derable.
Les défauts essentiels de ces vitraux se révè-
lent tout entiers dans les quelques lignes qui
servent d'entrée en matière a le.ur élogieuse
description. Tous coux qui aspirent a la restau
ration des principes de l'art chrétien compren-
dbont immédiatement qti'une oeuvre quel'on jus
tibe en des termes semblables est une étape en
arrière, un retour capricieux vers les traditions
inauvaises, avec lesquelles il s'agit de rompre.
11 est clair, comme l'on verra, qu'elle ne peut
prendre place parmi celles qui tendent a l'entre-
prise si glorieuse dont nous parlions plus liaut.
Que le lecteur eri juge lui-même; voici le com
mencement de la description, insérée dans la
Semaine religieuss
- Quoiqu'un hors d'oeuvre, la cbapelle oü sont
places les vitraux est du XIII0 siècle comme le
choeur, et les meneaux out été beureusernent et
plus fldèlement mème qu'ailleurs, refaits d'après
les régies du style ogival primaire.
C'était line dffflculté pour lo peintre-verrier,
car a cette époque on lie connaissait pas encore
les vitraux a perspective, exhibant de grandes
scènes, a la manière de la peinture a fresque ou
a l'buile.
D'un autre coté, c'était courir a un échec cer
tain que do se hasardcr a rendre les deux sujets
demandés (2) par une succession de petits mé
daillons, comme aux fenêtres du chevet. Une
(2) Los sujets sont le Concile dn Vatican et la
proclamation du dogme de VImmaculée concep
tion.
circonstance fortuite résolul cette difiiculté et
donna a l'artiste ses coudóes francbes; le magni-
fique vitrail du XV1° siècle do l'évêque de Groy
n'avait pu trouver place que dans cetto cbapelle;
il pouvait et devait, par conséquent, sacrifier la
question de style a l'unité de la décoration et il
avait le champ libra pour sa composition; c'est
done deux vóritables tableaux, a la facon de Ra
phael et de Poussin, que nous allons étiulier.
Nous devons dire que l'appréciation qui pré-
cède est bien faite pour atlliger ct.alarmer les
amis do l'art ogival.
Comme le dit lui-mème son auteur, la cbapelle
que l'on vient d'orner de ces deux -< vóritables
tableaux ou, pour mieux dire, de cos deux
transparants, est dans le style du xm° siècle, et
l'on pourrait parcourir la plupart des belles ca
thédrales du monde, saus trouver un plus admi
rable morceau d'architecture. Ses vastes fenêtres
ont été fort bien restaurées, et nous n'avons vu
rien de plus beau, que ses meneaux d'un tracé
si riche et si purils öffraient le cadre le plus
heureux qui se soit jamais présenté a l'artiste.
On s'attcndait ii bon droit a les voir ornésun jour
de vitraux du style du monument et dignes, par
leur beauté, du choeur de la cathédrale de Tour
nai.
11 est vrai aussi, c'était une difiiculté pour lo
peintre-verrier, que de réaliser son programme
en observant les régies essentielies du style du
monument et de la technique de la bonne vitre-
rie. Mais c'était la une difiiculté bien digne d'ex-
orcer lo talent' de celui que l'on proclame le seul
artiste de notre pays capable d'aborder une telle
oeuvre. En tous cas, nous ne pouvons laisser pas
ser sans protester cette affirmation du corres-
pondant (3) do la Semaine religieiise: que l'ar-
(3) 11 est important de noter que la Semaine
tiste pouvait et derail sacrifier to. question de-
style a l'unité de la décoration.
L'unité de lu décoration: a t-elle bien. été la
raisbn sórieuse 'i ou bien l'artiste a-t-il vouiu,
comme son admirateur le dit sans détour, - avoir
le champ libra po ur sa composition t
Un tras-curieux mais bien médiocre vitrail du
xvri siècle garnit la verrière principale do ia
cbapelle. Si c'est la une raisbn suiiisante pour
sacrifier l'unité du style et les exigences de l'art,
et pour justifier un nouvel hors-d'oauvïe dans un
choeur de cathédrale du xme siècle, que do uou-
voaux abus ne x'ont pas trouver leur prétexte et
leur prétendue justification dans cette glorifica
tion nouvelle d'un style de décadence Quo de-
viennent, dos lors, les régies do l'art ogivaljvers
quel but marclie-t-on, et quelle idéé devrions-
nous nous faire de l'avenir de notre cathédrale,
si sa restauration était poursuivie conl'orménient
a ces principes éelectiques.
Nous 11e considérons pas la pose des nouveaux
vitraux comme une date heureuse dans l'liistoire
artistique de Tournai. On avait été mieux inspire
quand on garnit les bas-cotés du choeur de la
cathédrale de ces vitraux historiés a médaillons,
qui sont d'un tracé bien irnparfait, mais d'un
coloris splendide; ils répandent dans cette partie
du monument une lumière cliaude, nacrée, étin-
celante, qui transport© Resprit des fidèles comme
dans un monde idéal. On avait fait mieux encore,
quand, ii y a quelques années, 011 restaura les
grandes fenêtres a ian.cett.es du choeur de l'église
de Saint-Jacques. Cette oeuvre, encore inacbévóe
est, de l'avis des connaisseurs, une des plus
belles restaurations de vitrerie qui ait encore été
exécutée daas notre pays. (.4 continuer.)
religieuse en reproduisant la description des
vitraux a laisse a l'auteur la responsabilité de
cette affirmation.