a des vivants, c'est paree qu'elle enseigne
et qu'elle esl crue, c'est parce qu'elle com
manded qu'elle est obéie, qu'on veut I'a-
moindrir et la vinculer
Comme nous Ie disions il y a deux jours,
le but que la Révolution poursuit, c'est le
silence du Pape. Or, c'est la tout juste la
pire des persecutions. Les Saints, selon la
paroledePascai.ontétémartyrs; ilsne se sonl
jamais tus. Le silence du Pape serait le si
gnal d'une veritable famine religieuse; ce
serait la disette umverselle des ames et la sé-
cheresse de I'Eglise.
II suffit d'avoir étudié la marche et la tac-
tique de la Révolution pour s'apercevoir que
l'exécution de ce dessein rentre parfaitement
dans son plan.
Une première fois, elle a voulu vaincre
I'Eglise par la famine en la privant des res-
sources matérielies, nécessaires a son exis
tence. Ce complot a été déjoué, grace a i'iné-
puisable générosité des fidèles, grace surtout
a 1 OEuvre. du Denier de Si-Pier re, si mer-
veilleusement ressuscité de nos jours el qui
assure au Souverain-Pontife des ressources
plus abondanles que jamais.
On essaie maintenant d'assaillir le Saint-
Siége d'un autre cólé et de décréter entre la
Chaire pontificale et Ie monde catholique une
sorte de blocus spirituel. L'entreprise est
hardie et marquée au cachet d'une perfide
véritablement satanique. Néanmoins elle sera
déjouée, elle aussi, par l'énergie, par Ie zèle,
par les efforts persévéranls des fidèles. Nous
pourrions avoir a traverser des jours de lé-
nèbres etdedeuil, la captivité morale du
Pape sera rendue plus étroite et plus dure;
mais le courage de Pie IX, le zèle indus-
trieux et persévérant des catholiques triom-
pheronl de tous les obstacles. N'y eut-il,
pour publier la parole du Vicaire de Jésus-
Christ, qu'un seul prètre fibre, n'y eut-il
qu'un seul journal catholique, cette parole
se répandra dans Ie monde, elle traversera
toutes les geöles, elle passera toutes les
frontiéres, elle bravera toutes les interdic
tions, el nous verrons une fois de plus se
vérifier Ie mot des Livres-Saints: Verbum
Dei noil est alligalum! la parole divine
n'est point enchainée
LETTRE D'UN PAYSAN.
Les trés-spirituels bourgeois libéraux de
Bruxelles ont de nouveau, a I'occasion de
leur dernière mascarade du denier des éco-
les, fait preuve d'un bon goüt digne de la
capitale.
Le char représentant les paysanse'est-
a-dire, la majorilé de la population beige,
se composait d'une sorte de tombereau in
fect chargé de personnages. ayant des lêtes
de veau, d anes et de.... cochon
Voila, mes chers compatriotes, sous quel
aspect flatteur les bourgeois libéraux nous
représentent: des pores, des baudets et des
veaux: nous ne l'oublierons point!
La presse gueuse, et les trés-spirituels
Les musiciens de l'armée s'arrêtent aussi, et
commencent sur le champ un air bien connu de
tous les Viennois, le grand air de la Creation-.
With verdure clad.
Cette musique résonne comme une amère iro
nie aux oreilles du peuple, QuoiI les Francais
osent jouer la musique de leur grand maitre,
comme s'il était des leurs Des larmes de dépit
coulent le long de bien des joues; c'est une nou
velle insulte a leur pays.
A ce moment, une fenêtre s'ouvre a l'étage su
périeur, et une tête vénérable s'y montre. Chacun
aussitöt se découvre et salue: c'est un tribut payé
par les francais au génie; mais Haydn, pale, 'la
colore dans les regards, semble le repousser. 11
s'indigne de les entendre jouer sa musique comme
le champ du triomphe remporté sur son pays. Ce
n'est plus Haydn le compositeur, c'est Haydn le
patriote. II les fixe un moment d'un ceil sévère
puis, se tournant du cotó oü les Viennois se trou'
vent en masse, spectateurs silencieux de cette
scène, il crie d'une voix claire et sonore, les bras
étendus vers eux comme pour les embrasser
Ah mes enfants, vous avez un chant pour leur
répondre! et lui-même, it commence le Gott
erhalte Frans den Kaiser. Avec la rapidité de
l'éclair, ces notes parcourent la foule. Tous,
comme un seul homme, chantent avec Haydn eet
hymne majestueux et, comme pour se venger
des Francais,pendant que les troupes s'éloignent
et se rendent a leurs quartiers, a l'autre extré-
mité de la ville; la foule continue toujours le
même chant. L'influence morale de l'illustre
vieillard était immense les soldats francais
eurent le bon goüt de respecter sa gloire.
Joseph Haydn se tient encore quelque temps a
la fenêtre, prêtant l'oreille aux voix qui s'éloi
gnent: ses mains sont jointes comme pour la
prière, prière pour sa chère patrie, a l'heure du
danger. II ne vécut pas assez pour la voir exau-
cée complètement: la paix de Presbourg, comme
on l'appelle, futsignée en 1800, entrainant lapérte
d'importantes provinces et l'humiliation de l'em-
pire autrichien; mais son bel hymne devint, on le
sait, l'air national de son pays. Alf. Neut.
Extrait des Précis historiqaes).
bourgeois libéraux des villes, ont beaucoup
ri, parait-il, beaucoup applaudi a l'heureuse
idéé de nous représenter déguisés de la sorle.
Soit. Rira bien qui rira le dernier, mais en
attendant, réglons nos comptes.
Notre peu de savoir de baudet campa-
gnard va nous aider en ce moment, et c'est
chez feu M. Quetelet, le savant directeur de
l'observatoire, que nous puiserons quelques-
uns de nos renseignements.
Dites-nous done, bourgeois libéraux, ce
que vous deviendriez si vous n'aviez les cam-
pagnards au sang riche, a la poitrine large,
aux mceurs pures, pour régénérer de temps
a autre vos races éliolées?
Que serait-ce aprés les cruelles épidémies
qui vous décimenl, le vice qui court vos
rues et s'étale dans vos tavernes, si un sang
pur nese mèlait au vötre, si nos fortes filles
des campagnes refusaient avec raison de
devenir vos épouses?
Oui, la science est formellea ce sujet, les
villes sont régénérées par les campagnes; et
s'il n'en était pas ainsi, vous seriez bien tót
aussi rachitiques que les crétins du Valais.
Ah! nous sommes des veaux, des anes et
des pores, mais pour l'amour de Dieu, qu'è-
tes-vous done alors?...
Des singes de toutes tailles; orang-outang,
chimpanzé, paresseux, gorille! Des coqs na-
sillards, sonnant dans des clairons fêlés des
sonates Iibérales sur le fumier de vos villes;
des perroquels stupides qui ne savez que
crier a boire a coco, a déjeuner a coco;
de beaux merles enfin!
Certes, nous n'avons pas, nous paysans,
vos habits dernier genre, vos botles étroiles
souvent veuves de chaussettes; vos devanls
de chemise... sans chemise; nous ne faisons
pas la bouche en cceur pour prononcer un
francais baroque comme celui que vous par-
lez; mais nous n'avons pas non plus vos
vices!.,.
Nous n'avons pas, nous paysans, vos mo
numents et vos édifices somptueux dont vous
êtes si fiers, bien que nous en ayons payé
par l'impót la plus grande partie, mais nous
n'avons pas non plus vos hospices d'enfanls
trouvés, vos monts-de-piété, vos höpitaux,
vos crèches et tous ces asiles oü vont se ca-
cher vos liontes et vos misères. Nous ne
les avons pas parce que nous n'en avons pas
besoinü La familie est encore quelque chose
pour le paysan; elle suffit a l'adoucissement
de ses maux et pourvoit aux besoins des en
fants et des vieillards; voila, bourgeois
libéraux et honnètes, oü ces cochonsde
campagnards mettent leur fierlé et leur or-
gueil
Et puis, l'homme ne meurt pas de faitn
dans nos campagnes; le paysan ouvre sa
porte au pauvre qui vient y frapper et paria-
ge souvent avec lui son frugal repas. Pour-
riez vous en dire autant, charilables cila-
dins, qui avez besoin de l'appat d'un concert
ou d'un bal, pour verser quëlques francs
dans l'escarcelle des malheureux?
Votre commerce a des dehors plus bruy-
ants, il est plus varié, plus élégant, nous en
convenons; mais approchons et regardons
de prés; que voyons-nous souvent: des ob-
jets de pacotile, du clinquant; trompe l'oeil
et tromperies de toutes nuances. Le commer
ce des campagnes, quoique bien plus consi-
dérable puisque l'agriculture est la principale
source des richesses du pays, esl plus hon-
nèle et plus loyal; il ne connait point ces
milliers de falsifications diverses, ni les fein-
tes de vos villes!
Nous pourrions développer ce thème a
Pinfini, mais nous nous arrèlons ici, pour
consacrer les quelques lignes qui suiventa
un ordre d'idées qui intéressent principale-
ment nos campagnards.
Ecoutez-moi mes amis:
De grands écrivains, des publicisles célé-
bres, des savants irès-érudils, qui tour a
tour ont étudié les peoples, leurs mceurs,
leurs besoins et leurs ressources, ont recon-
uu en vous ce qu'il y a de plus honnèle
parmi les hommes, ils ont prisé bien haul
voire loyaulc, votre modestie et voire pa
triotisme. On peut ètre fier de l'opinion de
ces grands génies, elle est une immense
compensation aux laches insultes de petils
bourgeois dont.la scienceconsisle a mépri-
ser une religion qu'ils ignorenl; mais ce n'est
pas une raison pour oublier leurs injures.
Nous devons avoir Ie courage de réagir
contre les infamies qui nous sonl prodiguées
chaque jour de l'année par la presse libérale.
Guerre a ces feuilles qui voudraient nons ra-
valer au rang de la brute! Guerre a ces jour
nalistes couards qui n'oseraienl pas venir
nous dire en face, dans riotre village abrité
sous la croix, que nous sommes des pores,
des anes et un vil Détail!
Chassons de nos demeures ces laches pam
phlets libéraux payés pour nous insuller,
car celui qui ne le fera pas, avouera ainsi
qu'il reconnait mériler les épithèles citées
plus haut.
Que les campagnards soucieux de leur
dignilé se donnent Ie mot dans nos villages,
pour ne plus meltre le pied chez les cabare
tiers qui recoivent nos plus cruels ennemis;
ces journaux diffamatoires qui nous appellent
des cochons et des anes, el ils verront ces
feuilles honteusement chassés.
Un peu d'entenle, mes amis, un peu d'é-
nergie et la presse libérale reléguée dans les
ruelles des villes, regrettera bientöt de nous
avoir ainsi maltraités.
Un paysan du canton de Celles
LES SCANDALES DE LA MI-CARÊME.
On fit dans le Courrier de Bruxelles
La prolestation dont le Ccrcle catholique
avail pris l'initialive contre les scandales du
11 Mars a été couverte en quelques heures
de plus de trois mille cinq cents signatures.
Si la date rapprochée de ['interpellation avait
permis de faire circuler les lisles d'une facon
plus compléte, nul doule que ce chiffre n'eüt
été bien des fois dépassé, tant était grande
l'ardeur de la population a protester contre
les infamies qui ont souillé les rues de la ca
pitale! La protestation a été adressée a la
Chambre et la lisle générale de toutes les
signatures recueillies était déposéesur le bu
reau avant la discussion de Uinlerpellalion
de M. le baron Kervyn de Lettenhove.
Nous pensons que la lecture de ce docu
ment fera réfléchir ceux des membres de la
gauche qui ont cru devoir accueillir par des
ricanements l'annonce de l'inlerpellation.
Toutes les classes de la population de
Bruxelles, Ia presqu'unanimité de l'arislocra-
tie, la bourgeoisie, le commerce, les noms
des families les plus illustres, toutes les con
ditions et tous les rangs se irouvenl confon-
dus dans l'expression du sentiment de Ia ré-
probation et du dégoüt qu'out soulevés les
turpitudes de la Mi-Carême.
Si tous les cceurs des catholiques ont été
cruellement affligés par les outrages impu-
nis d'une rninorilé infime, en revanche nous
avons le droit de puiser de grandes el sérieu-
ses consolations non-seulemenl dans l'accueil
que la population honnêle a réservé a la pro
testation, mais encore et bien plus dans l'ad-
mirable cérémonie d'expialion et de repara
tion qui a eu lieu aujourd'hui matin a Sainte-
Gudule.
La aussi, dans la nef trop petite pour
conlenir la foule, tous les rangs et tous les
cceurs se trouvaient réunis pour ne former
qu'un seul peuple et qu'un seul coeur.
Qu'ils viennent ceux qui disenl que la
foi est morte et qui en insultant I'Eglise
croient qu'ils insultent un cadavre, qu'ils
viennent et aprés un spectacle comme celui
que noire vieille basilique offrail ce matin,
qu'ils aient encore l'audace de ce réjouir
Voila ce que font les catholiques lache-
menl oulragés: ils se réunissent au prés des
autels, ils communient et ils prient pour
leurs ennemis.
En dépit des athées, des franc-macons
et des solidaires,
Dieu protégé la Belgique
Les pélitions pour réclamer le changement
des circonscriptions électorales continuent a
aflluer a la Chambre: il y en a déja prés de
huit cents, et le nombre est loin d'élre com
plet. Ce ne sont pas seulemenl des particu
liere qui demandent que le principe d'égalilé
devant la loi devienne une vérilé, mais beau
coup de conseils communaux se joignent a
ce mouvement, qui s'étend a tout le pays et
qui est dicté par le besoin d'obienir enfin
justice.
La Chambre peul-elle n'avoir aucun égard
a ces nombreuses reclamations unanimeset
sponlanées? Ne se doit-elle pas a elle même,
ne doit-elle pas a l'équité la plus élémentaire
de changer les circonscriptions actuelles? La
réponse est faile d'avance, et nous ne com-
prendrions pas que la section centrale, a
laqueile on renvoie toutes les pétilions, ne
s'en occupat que pour leur accorder une sim
ple mention dans son rapport. Ce serait un
vrai déni de justice, el nous croyons savoir
que M. Tesch, membre de la section centrale,
n'est pas éleigné de parlager eet avis.
Au fond, qu'y a-t-il de plus ralionnel, de
plus juste, de plus equitable, de plus logique
que de placer les électeurs sur la même li-
gne? Pourquoi, afin de remplir un devoir
civique, dois-je ètre soumis a des dépenses,
a des pertes de temps, tandis que lui en est
exempt?
Afin de fortifier le principe de l'égalité
devant la loi, le Congres constituant a dèeré-
té qu'il ne peut être élabli de privilége en
inatière d'impöts; pourquoi en malière
éleciorale?
Le projet de M. Malou n'a pas même cher-
ché a atténuer la rigueur et l'injuslice du
sysléme que nous combattons, en accordant
une indemnité a l'électeur rural, Lejuré,
le témoin de la campagne qui sont appelés
a servir les intéréts de la justice, sont rétri-
bués a raison de leur éloignement du chef-
lieu de province ou d'arrondissement, tandis
que, dans notre code électoral, rien de sem-
blable n'existe. Renversez les róles, décrélez
que l'életeur de Ia ville devra aller déposer
son vole dans une commune rurale, chef-
lieu de canton ou tout autre, et votre décret
ne subsislera pas 24 heures. Pourquoi done
avoir deux poids et deux mesures?
Si encore on admeltait le vote au chef-lieu
du canton, satisfaction compléte ne serait
pas donnée aux électeurs de la campagne;
mais cela atlénuerait considérablement l'in
juslice exislante.
Conclusion. Ou le vote au chef-lieu de
canton, ou une indemnité pécuniaire accor-
dée aux électeurs campagnards, voila ce que
la droile doit exiger, sans se laisser intimi-
der par lescriailleries desgueux.
La Flandre libérale avoue hautement que
ses mensonges dirigés contre un curé de la
ville de Gand a I'occasion de ia première
communion, n'avaienlqu'uD but: détourner
les libéraux de contribuer a l'avenir a l'ha-
billement des enfants pauvres.
Le père d'un jeune communiant apparle-
nant a la paroisse oü se serait passé le fait
rapportépar les journaux gueux, envoie a
ce propos au Fondsenblad la note suivante
I' est clair que lout ce racontar est une
calomnie. Les auteurs Ie reconnaissent eux-
mèmes, puisqu'ils n'osent nommer le prètre
visé.
Mais voici un nouveau renseignement
que le Bien Public soumet a la Flandre
libérale. Nous verrons si, aprés l'avoir lu,
elle osera encore maintenir ses allégations.
Nous savons de source aulhenlique que
M. le curé a demandé aux enfants réunis
dans l'églisesi l'un d'eux, aprés avoir de-
mandé des habillements soit a lui-mème,
soil a l'un de ses vicaires, avait éprouvé
un refus. Et tous les enfants répondirent
unanimemenl: non, M. lecuré!
Alors le curé a interrogé l'enfant qui,
d'aprés les bruits mis en circulation par les
Gueux, aurail eu a subir le refus, et lui a
demandé
Mon enfant, dites-moi si vous rece-
vrez des habillements de nous
Non, M. le curé.
Ces habillements vous ont été refu-
sés peut-être?
Non, M. lecuré, mais MA MËRE M'A
DÉFENDU D EN DEMANDED.
Eh bien, mes enfants, a repris M. le
curé, vous venez d'entendre la vérité, et
vous connaissez les bruits qui circulent.
Allez et racontez ce que vous avez enlen-
N'est-il pas étonnanl que Ia Flandre li-
b bèrale ignore cefait, elle qui prétend ètre
b au courant de toute cette affaire
b Et maintenant qu'elle est convaincue de
b mensonge el de calomnie par Ie témoi-
b gnage de tous les jeunes communiants,
b laprèlendue vicli/ne non exceplée, témoi-
b gnage émis publiquement a l'église, elle
b sera réduite a se faire, ou du moins a ava-
b Ier la honle d'avoir dü lachement reader
b el d'avoir menli sans oser préciser ses
b mensongesb
LES SATURNALES DE BRUXELLES
jugées par les protestants.
II nous arrive un renfort lout-a-fait inal-
tendu. Tandis qu'on acumule les argulies a
l'Hütel-de-ville. au Parlement eten Hautfieu,
afin de démonirer que les catholiques ont
tort de se plaindre et que les libéraux, en
les insultant, en les oulrageanl, n'ont fait
qu'user de leur droit, voici les protestants
qui s'interposent pour affirmer avec les ca
tholiques que la liberie des unites a été mani-
feslemenl violee en Belgique le dimanche de
la Mi-Caréme.
II se pub!ie a Bruxelles un journal anglais
protestant, The Brussels Gazettedont les
abonnés sont protestants et qui ne se gêne
pas, a I'occasion, pour dire tout Ie mal pos
sible des papistes.
Or, cette feuille, appréciant sans parti
pris les fails ignobles et impies contre les-
quels la conscience catholique a protesté
n'hésite pas a se prononcer eutégoriqueuient
contre les auteurs et les acteurs de l'infame
mascarade, voire même contre les autorités
complices de la manifestation, contre les
hommes d'Etat et les scribes libéraux qui se
sentent le trisle courage de la défendre a |a
face du pays.
Nous traduisons littéralement
Les partis opposés de la presse beige sont
a couteaux lirés, a cause des corteges carna.
valesques qui se sont produits le dimanche
de la Mi-carème a Bruxelles, a An vers a dans
d'aulres villes importantes du pays. Ou peut
différer d'avis quant au bon goüt et a la ten
dance de plusieurs des emblémes et des
groupes anti-cléricaux exhibés en public i
cette occasion; les protestations sont bien
naturelles et s'expliquent par une impression
impartiale de l'ensemble des fails. Pour un
appréciateur nou prévenu et dont les sym
pathies ne sont engagées d'avance a aucun
des deux partis en presence, les fails seuls
suffisent pour asseoir une opinion impartiale.
Que beaucoup d'emblêmes, spécialement
dirigés contre I'Eglise, étaient brulalement
grossiers et intentionneilemenl intolérants,
cela ne peut ètre contestè par un esprit calme
et la chose est sans excuse, soit qu'on pré-
texle une plaisanterie, soit une saison oü la
licence extérieure est a l'ordre du jourune
pareille exhibition est inadmissible dans un
pays civilisé. Le parti de I'Eglise, par la voiu
de ses journaux, a protesté avec indignation
contre les injures el les outrages adressésa
une religion qui. eu somme, est une portion
constitutive de l'Etat lui-mème, en Belgique;
et une puissance a laqueile (il serait bon
de se le rappeler), la nation est en grande
parlie redevable de cette indépendance dont
elle se montre fiére a si juste litre.
Les mèmes journaux accusenl les autorités
municipales, si non d'une cornplicité immè-
diate et d'encouragements a cette ignoble
mascarade (sic), du moins d'une négligence
coupable eu ce qu'elles out permis une mani
festation aussi indigne des passions politiques
les plus violentes, et cela au préjudice des
senlimer.ls et des convictions religieuses
d'une masse imposante de la population. La
protestation des catholiques, nous devons le
reconnaitre en témoins impartiaux, cette
protestation doit ètre accueillie avec respect;
car tout ce qui lend a dégrader ou a amoin-
drir un principe, soit politique, soit reli-
gieux, acceplé ouadinis par une respectable
inajoritéde l'Elat,est un mal;aussi les adver-
saires mèmes doivenl le respecter, si tant est
qu'ils désirent que Ie monde soil convaincu
qu'ils respected leurs propres principes, et
qu'ils aient en vue d'affinner leur droit a
différer de sentiment et d'opinion avec ceux
qn'ils comballenl.
Le rédacteur de la Brussels Gazelle se de-
mande, pour conclure, ce que le parti libe
ral peul gagner a I'exhibitiou de ces indignes
caricatures; si c'est bien ainsi qu'il compte
se relever dans l'opinion, el si l'heure est
bien choisie pour représenter en public des
conlre-facons plus ou moins ré assies des
my stères du tnoy en-age.
Nous avons trouvé la lecon instructive,
sanglante mèine a I'adrcsse du parti qui
prétend ne relever quede la tolérarice el de
la libre-pensée; el pour qu'elle fut compléte,
c'est un publiciste protestant qui se charge
ainsi spontanément et gratuitement de les
cingler en plein visage.
Qu'on juge, par le seul extrail qui suil.
des sentiments qui animent de nos jours la
presse libérale contre les catholiques. Non-
settlement les saturnales impies de la mi*
carême y sont justifiées, mais encore on re-
présente comme un acte d'outrecuidancfl
des catholiques doser protester, de demnn-
der la repression de pareils sévices, ou lout
au moins des mesures efficaces pour les pf®'
venir a l'avenir
L enseignement par la presse,par l'école-
n a guére d action sur le peuple, mais ce qu f
voil de ses yeux, il |e rcticnt.
"Voila pourquoi nos oléricaux sont fiiricu^
et élévent aujourd'hui la prétention de fuif
inlerdire la satire des rues, cette formed
Censeignement populaire a laqueile I'espQ1
d'une nation n'a recours que lorsque
PROTESTATION ET REPARATION.
b du. B