sens; on ne cile pas d'exemple d'un libéra lisme conservaleur. Ces mots hurlent d'etre ensemble, et, par une espéce de pudeur, le parti se rend justice en s'épargnant la peine de les accoupler. Dans le fait, issue de la négation et essen- tiellement cosmopolite, Terreur libérale se manifeste sur toute la surface du globe com- me élément de dissolution des Etals. Elle est suivanl les nécessilés, autoritaire ct oppres sive, ou révolutionnaire et non moins despo- tique, ici ruinant le principe d'a u tori té par les excés du pouvoir et par les atteintes por- tées au droit; la conspirant conlre le tróne et 1'aulel; ailleurs, monarchique par exigence de position, mais contredisant cetle attitude par ses complaisances pour les idéés radica- les, ses sympathies pour la république sub versive lorsqu'elle se produit ailleurs, et mème sa complicilé lacite du silence et de I indulgence dans les attentats de la déma gogie et de I Internationale. La franc-macon- nerie universelle de qui elle procédé, ou plu- tót avec laqnelle elle s'idenlifie, a la main dans loutes les hérésies, dans toutes les apos tasies sociales,* dans tous les bouleverse- menls, et n'en parvient pas moins, par une fascination élrange, a attirer a elle des prin ces et méme des princes puissants. Nous ne savons que trop, par malheur, quelle influence le libéralisme maconnique a exercé dans notre patrie. Sa domination s'est établie lentemenl. sur les ruines des idéés d'union qui ont marqué les premiers temps de notre indépendance, el une fois assurée du point d'appui, sa propagande a commen ce une oeuvre de destruction qui ne s'est plusarrètée. On a vu l'exclusivisme prendre pied et bienlól tröner en maitre; une centra lisation passionnée el la pression envahir le domaine élecloral, l'aclion administrative, la nomination aux cmplois publics et jus- qu'aux délibéralions des Chambres: les lois de parli se succéder sans relache; l'espril de bureaucratie anti religieuse allérer nos plus précieuses libertés, et quand le pays avail parlé, l'émeule prétendre casser ses déci- sions en proférant des cris sinistres devar.t 1 enceinte législative et devant le palais du souverain. Mais ce n est pas dans la politique settle ment que s'exercait le funeste travail. De l'almosphére oü elle se meut depend la du- rée des succes, et l'on a savammenl, machia- véliquement préparé le milieu.La société s'est vue allaquée de loutes parts: le scepticisme a pénétré par l'école; les journaux et le theatre ont atlisé la haine et propagé l'immo- ralilé; mille influences plus impies, plus délétères les ones que les aulres, ont agi sur la lamille pour la désagréger, sur le peuple pour le démoraliser. Aujourd'hui lemalest arrivé a son comble. Nos grandes villes sont devenues le théalre des scènes les plus scan- daleuses, et il se trouve, bonte! des défen- seurs olïicieux, des avocats du blaspbéme pour plaider dans la presse la cause des mi- misérables qui insnltent cyniquement a nos prêtres et a notre foi, dans des cavalcades publiques el sous l'ceilde l'autoriléqui s'abs- tient. Que si vous demandiez les causes de cette guerre si acharnée, de ce paroxysme de la fureur, le libéral qui serail franc, vous don- nerait une réponse presque honteuse Nous voulons le pouvoir Le pouvoir, oui, voila Ie puissant mobile, qui fait (aire les scrupules et legalise les attentats. A ont—iIs bien songé? Le pouvoir est une des fortes assises, un des élémenls constitulifs de la société, et ils Pont trans- formé en un instrument de révolulïon. Le pouvoir est providentiel et dans son prin cipe il émane d'en haul; ils en ont fait une chose humaine, au fond anssi respectable a lours yeux que l'est pour Ie païen l'idole qu i 1 a pétrie. Le pouvoir se constitue et se transmet par des voies légitimes; eux l'a- ballent au cri sauvage: hou! hou démis- sion el le reconslituent, au gré de leur caprice, sous les auspices des pavés de l'é meule. Et pourtant, étant ce qn'elle est, un parli anti-gouvernemenlal par essence, la secte übéiale ne lulte pas seulement pour Ie pouvoir, elle a 1 oulrecuidance de le récla- mei com me un dioit, de prétendre qu'elle seule est capable et digne de l'exercer. Une telle situation nous trace impérieuse- ment le devoir. Si le libéralisme ne nous laisse d'aulre alternative qu'une dislocation sociale ou sou triomphe a lui, c'esl-a-dire eet absolutisme du mal qui n'est qu'un avant- coureur ou une autre forme de décomposi- tionle calholique qui aime l'Egliseet Ie ci- toyen qui aime son pays n'ont pas a hésiler ils doivenl énergiquement et partout repous- ser l'ennemi, sans crainte des péripéties ni des périls de la lutte. LES FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES. Nous avons sous les yeux, dit le Courrier de Bruxellesun document qui présente un grand intérèt. C'esl la stalislique de \'lnstilul des Frères des Ecoles clirétiennesarrétée au 81 Décembre 1876. L'admirable phalan ge des disciples du vénérable De La Salle est répandueet appréciée dans le monde entier. Plus les calomnies el les haines des ennemis de la Familie et de la Religion s'acharnent contreces humbles Ft'éres du peuple, plus leur ordre voit se fortifier ses racines el ses branches s'étendre comme des arbres pleins de sève dont les coups de vent el les orages font des colosses. Les Fréres des Ecoles chrétiennes possè- denlen Erance, leur berceau 1,009 élablis- sements, renfermant 10,383 Fréres, 'profés, novices el petits-novices. Les écoles sont au nombre de 1,878. II y a 23 nouveaux éla- blissements. Les enfants externes auxquels les Fréres donnent l'éducation et l'instruc- tionsonl au nombre de 238,086. Les inter nes (pensionnaires, demi-pensionnaires, etc.) sont au nombre de 18,441. Le chifïre des orphelins soignés par les Fréres s'éléve a 3,302; celui desadultes et apprentisa 36,913 Les normaliens sont au nombre de 235, en fin les Fréres s'occupent des intéréts religieux et moraux de plus de 3,000 militaires. Le nombre total des éléves des Fréres en France s'élevait ainsi, au mois de Décembre 1876, a 320,319. II faut y ajouler les éléves des co lonies francaises, soit 7.933 et l'on aboutit a un total général de 328,352. En Belgique les Frères des Ecoles chrélien nes ont pris une extension qui, nous l'espé- rons, deviendra proportionnellement aussi considérable qu'en France. On y compte 41 établissements renfermant 995 fréres, profés, novices. II y a 17 établissements nouveaux et 94 écoles. Le nombre des enfants el petits- novices externes qui fréquentent ces écoles est de 12,866, celui des pensionnaires el demi-pensionnaires, de 1,135,celui des adul- tes, de 1,654, celui des apprentis, de 146 et celui des normaliens de 213; ce qui fait un total de 16,014 éléves. Les pays, oü les Fréres des Ecoles chré tiennes possédent le plus d'établissements et d'éléves sont, aprés la France et la Belgique: New-York (58 écoles, 17,052 éléves); le Ca nada (41 écoles, 11,281 éléves); Turin (19 écoles3,407 éléves); Saint-Louis, Etats- Unis, (23 écoles et 4,138 éléves); Eqnaleur cl Nouvelle-Grenade, (10 écoles, 2,851 élé ves); Rome, (15 écoles 2,890 éléves). Enfin les Fréres ont encore de nombreuses écoles en Lorraine, en Suisse, en Prusse. en Autri- che, en Anglelerre, au Nouveau Mexique, en Turquie, en Egypte, en Californie, dans les Indeset la Malaisie, en Chine, dans les iles Saint-Maurice et de Madagascar, en Tunisie, etc. Lerelevé général de l'Inslitut de Fréres des écoles chrétiennes donne pour l'année 1876 les chiffres suivants. Établissements an ciens: 1,227; fréres, profés, novices et petits- novices, 24,836. Établissements nouveaux, 31; écoles, 2,237; enfants, 322,691; pen sionnaires, demi-pensionnaires, etc., 23,398; oi phelins, adult es, normaliens el militaires, 49,608. Le total général des éléves des Frères s'éléve done a 395,718, soit de qualre cent mille. Pour montrer quelle confiance et quelle sympathie inspire partout l'ordre du véné rable De La Salle, nous dirons que, l'année derniéie, on a dü refuser plus de cinq cents demandes d'écoles venant des qualre coins du monde. L ordre, a son grand regret, n'a pu, faule de fréres, répondre a toutes ces sollicilalions, il a réalisé une des idéés qu'a- vaiteuesson pieux fondateur en créanl de petils novicials oü l'on emploie pendant deux ans des jeunes gens qui ont des dispositions pour la tache héroique et ardue de l'éduca tion populaire et pour la vocation religieuse. Leur nombre est acluellement de 808. Celui des novices de 1,432, et celui des novices admis a donner l'enseignement de 3,138. Ou voit que plus I impiété el la Libre-pensée s'efforcent de décrier des Fréres, plus ils haussent leur coeur et leur dévouement a la hauteur de leur sublime mission; plus ils déploient d efforts et de zèle pour la remplir, plus Dien bénil leur oeuvre de civilisation chrélienne et de véritable lumière, plus ils acquiérent aussi de litres a la reconnais sance, a I admiration du monde calholique. Comme pour donner a I'instilul des Frères des Ecoles chrétiennes une marque spéciale de la haute estime dans laquelle les lient l'Eglise, I'on s'occupe activement a Rome de I'examen des miracles attribués au vénérable De La Salle, fondateur de I'instilul, afin d'arriverasa béatification. Et voila comment l'Eglise est l'ennemie des lumiéres el de l'instruction des masses Quand done la Libre-pensée produira-t-elle non pas vingt-cinq mille hommes capables derenoncerau monde.au gain, a la Iiberlé, a la familie, pour user leur vie, pauvres, obscurs, outragés, calomniés, dans l'ceuvre si pénible et si absorbanie de l'instruction des enfants du peuple, mais, seulement un seul exemplaire vivant de ce miracle d'héroïsme, d'abnégation, de renoncement et de travail qu'on appeile Ie Petit Frère? Nous répon- drons hardiment: jamais. Le Moniteur publie la circulaire suivante: (3e direction, 2^ section, n° 2598p) Bruxelles, le 28 Mars 1877. Messieurs les Procureurs généraux prés les cours d'appel. Des combats de coqs et d'aulres animaux sont annoncés et ont lieu dans difléreritesloca- lités, malgré la disposition de Partiele 561, n° 6, du Code pénal. Cet étatde choses est altribué a l'inaction des officiers de police communale et a l'in- suffisance des peines prononcées: les tribu- naux, m'assure-t-on, s'absiiennent, méme en cas de récidive, d'a pp I iquer cumulative- menl l'amende et remprisonnement a des cas qui juslifieraient pleinement cette double pénalilé. Vous voudrez done bien lenir la main a ceque les officiers du ministère public re- quièrenl une sévére application des peines. Je vous prie aussi de donner des ordres pour que les officiers de police judiciaire qui né- gligeraient de constater les contraventions a Particle 561 précité vous soient signalés ré- gulièrement: il y aura lieu de prendre contre eux les mesures disciplinaires aulorisées par les articles 280 et suivants du Code destruc tion criminelle. Le Minislre de la justice, NECROLOGIE. M. LE CUANOINE MAES. Nous empruntons a la Palrie une notice biographique sur le vénéré prêtre dont la mort prend pour la cité brugeoise les pro portions d'un deuil public. Mgr l'Evèque de Bruges, dont M. Maes était le conseiller et Panii le chapitre de la cathédrale dont il était un des membres les plus éminents; le clergé de la ville auquel il servait de guide et de modéle les pauvres, surtout ceux de West-Brugge, qui possé- daient en lui leur plus généreux bienfaileur; ses nombreux concitoyens, lant panni la noblesse que parmi la bourgeoisie, qui s'ho- noraient de son amitié: lout le monde pleure cet hommesympalhique qui occupait a Bru ges une place si éminente, si distinguée, si difficile. Nous voudrions consacrer au cher et re- gretté chanoine une notice qui Ie dépeigne tel que nous l'avons connu et aimé. Nousne le pouvons pas. II landrail un volume pour retracer toutes les lignes de cette noble vie. Mais en attendant qu'un écrivain mieux ren- seigné s'acquitte de cetle tache, nous don- nons aujourd'hui un rapide apercu biogra phique qui montrera a nos lecteu'rs le vaste cadre oü s'est renfermée l'existence du re- grelté défunt. Né a Sweveghem le 28 février 1806, M. Jean-Pierre Maes appartenait a une de ces familie» oü les sentiments de foi catholique sont Iradilionnels et qui ont fourni de tont temps a l'Eglise des prélres humbles, chari- tables, instruils, pieux el capables de rendre a leur prochain les services les plus signalés. II fut ordonné prètre a Gand le 17 décem bre 1831, et devint quelques mois plus tard vicaire de la paroisse de St-Jacques dans la mème ville. En Octobre 1833, lors de l'érection du nouveau Diocése de Bruges, Mgr Boussen chargea le jeune ecclésiaslique des fonctions imporlanles et délicates de directeur au grand Séminaire Episcopal, et le nomma en méme temps professeur de philosophic mo rale. Dés l'année suivante Mgr l'Evèque de Bru ges établit a cöté de son Séminaire un institut d humanités et choisit encore M. Maes pour donner a la maison naisssnte sa première organisation. Ce fut ainsi que le jeune prêtre devint Ie premier principal du collége S'Louis qui occupe aujourd'hui un rang si élevé parmi les institutions analogues" de notre pays. M. Maes cumula jusqu'en 1838 les fonc lions de professeur au grand Seminaire et de principal au collége; son activilé dévo- rante le porta en mème temps a prendre la direction des soeurs Apostolines et a accepter la charge de missionnaire diocésain en 1836. Toutel'ois les rudes labeurs que des posies multiples imposaienl a M. Maes n'étaienl pour lui que l'apprentissage de la carrière de dévouement qu'il a parcourue jusqu'a la fin de ses jours. Parmi ceux qui lont connu, personne ne l'ignore, M. Maes était un homme d'initialive. Doué d'uue élonnanle justesse de vues pour concevoir un dessein, d'une énergie indoinp- lable pour le metlre a exécution, d'une per- sévérance rare pour surmonter tous les ob stacles, ce saint prêtre possédail les grandes qualités qui permelleni d'élablir de grandes ceuvres. Et ces ceuvres il les établit en faveur des infortunés qui sont atteints de la plus pénible et de la plus terrible des maladies. Oui, entre toutes les misères humaines il en est une qui présente un caractére plus afiligeant que les autres, et qui la plupart des fois est sans remède. L'aliénation mentale car e'est d'elle que nous parions exige aussi des soins plus intelligents et plus dé- voués que toute autre maladie. M. Maes Ie comprit; et pour assurer aux malheurcux dont la Maison a Bruges venait de lui èlre confiée, tous les secours de la plus ardenle charilé, il fonda en 1842, a l'hospice Sl. Ju- lien la Congrégation des Soeurs de la Miséri- corde pour le soin desaliénés. Depuis ce moment, M. Maes fut tout entier a sa nouvelle oeuvre. II en fit l'ceuvre de sa vie et il y consacra pendant 35 ans toutes les ressources desa charité vraimenl inépuisable. L'aclion du nouvel Institut ne se borna pas a la ville de Bruges, ni mème a la Flandre el nous vimes avec bonheur l'infatigable chanoine fonder el organiser les imporlanles succursales de Sl-Anne lez-Courtrai, de Cor- tcmberg dans le Brabant, et de St-Georges Retreat a Burgess Hill, Sussex, en Angleterre. II y ajoula en 1874 un hospice qui fut élevé en faveur des vieillards pauvres de son vil lage natal de Sweveghem. Le bien que M. Maes a opéré au moyen de ses institutions est incalculable. Car on peut le dire en toute vérité chacune de ces mai- sons était un centre d'oü la main charitable du chanoine répandait a profusion ses bien- fails sur les populations environnantes. Quant a l'habile direction qu'il imprimail au service des alienés, elle est au-dessus de tous les éloges, et nous savons combien elle fut admirée de M. le ministro de la justice lorsqu'il y a quelques années ce haut digni- taire visita l'hospice de Sl-Julien a Bruges. La récompense due a la haute capacité ou plütot au dévouement sans hornes de M. Maes, ne se fit pas atteudre Le 15 du mois de novembre 1872 parut un arrêlé royal qui lui décernait la croix de chevalier de l'Ürdre de Leopold. Toutefois nos supérieurs ecclésiastiques n'avaient pas altendu si longtemps pour rendre aux qualités exlraordinaires de M. Maes un hommage juslement mérité. Dés l'année 1840 le fondateur des Sceurs de la Misérieorde avail été nommé chanoine ho noraire de la cathédrale de Bruges. II fut promu a la dignilé de chanoine titulaire en 1867, et il devint archi-prèlre du chapitre et doyen de la ville de Bruges le 27 décembre 1875. Enfin Mgr Faict le nomma, le 6 mars 1876, Examinateur prosynodal et membre du Conseil Episcopal. Le clergé et les fidéles de Bruges croyaient avoir trouvé l'homme capable de prendre, aulant que possible, la place de cet autre prètre éminent dont la perle subile avail consterné, il y a un an, toute la Flandre! Hélas, la mort devait, sitól aprés le décés de Mgr Wemaer, renouveler le coup terrible qu'elle avail frappé et anéan- tir nos plus belles espérances On se souvient encore de la tristesse uni verselle qui éclata lorsque la première nou velle de la maladie de M. Maes fut répandue a Bruges. Avec quelle anxiété on suivit les progrés d'un mal impiloyable Avec quelle lerveur on demanda a Dieu la conservation d'une existence si précieuse Faut-il rappe- ler les 600 pélerins de tous les rangs de la société, qui se rendirent, il y a quelques semaines, devant la statue miraculeuse d'As- sebrouck, pour demander par ['intercession de la sainte Vierge le réiablissement de M. Maes Faut-il parler de cette foule qui rem- plit toutes leséglises de Bruges lorsqu'on y célébra, il y a quelques jours, la sainte Messe pour obtenir du Ciel la conservation de l'ar- chiprélre Mais non, il est superflu d'énumérer les innombrables lémoignages de sympathie qui entouraient M. le chanoine Maes pendant sa vie et surtout pendant ses jours d'épreuve. Ces témoignages de sympathie se sont a pré sent changes en unanimes regrets, mais aussi, nous nous halons de le dire, en fcr- ventes priéres. Oui, nous prions pour le re pos de fame de cet homme dévoué a toutes les bonnes causes. Nous nous souviendrons longtemps du bien qu'il a opéré parmi nous. Ses fondations charitables, ses abondantes aumönes, ses laborieux travaux resterout a jamais graves dans l'espril des catholiques brugeoiset ceux-ci puiseront, dans la consi- dération de lant de grands exemples, le cou rage, l'énergie, la persévérance qu'il leurfaul en ces temps troubles, pour se rendre vrai- ment utiles a leurs semblables et pour tra- vailler elïicacement au salut de la société. Cltroiiique locale. TIENS DONC! La Gazellejournal de la bourgeoisie li- bre-penseuse de Bruxelles, apprécie dans les lermes suivants le projet de réforme électo- rale, tel qu'il vient d'être modifiié el voté a l'unanimité par la Section centrale Telles sont les modifications que le fa- meux projel Malou a subies depuis le jour de son apparition. Sonl-elles de nature a sa lis- fa ire i'opinion libérale et a apaiser les crain- les que ce projel traquenard avail juslement éveillées Que ce projet, ainsi modifié, introduise des amélioralions réelles dans le régime ao- luel; qu'il donne satisfaction, dans une cer- laine mesure, aux griefs dont les associa tions et la presse libérales se sont fails les or- ganes auprés de la Chambre, e'est ce que personne ne songera a nier. Mais il faudrait pousser loin la naïvetéet se payer de smguliéres illusions, si l'on allait s'imaginer que ce projet va remettre l'élec- teur en pleine possession de lui-mème et metlre un terme aux fraudes auxquelles nos adversaires doivent la situation qu'ils se sont faite dans la Chambre. Aprés la lot volée, comme avatilCélec- teur des campagnes restera sous la dépen dance absolue du clergéel ce n'est pas le projel Malou qui lui rendru son indépen dance. Tiens done Ce n'est plus le bout de l'oreille, mais l'o- reille entiére, et la lète et la queue avec elle, qui perce eelte fois. Oui, nous comprenons: Ie projet ne vous convient pas, paree que, si terne qu'il soit, si inique qu'il reste pour les catholiques en général, pour les campagnards en particu lier, il laisse encore a ceux-ci assez de Iiber lé pour lutler, malgré tout, conlre les in fluences libérales. Et c'est en cela, dit le libéralisme, que le projet reste défeclueux et inique. Tanl qu'il restera un seul élccteur campa- gnard sincèrement calholique, on l'accusera nécessairement de restcr sous la dépen dance absolue du clergé. Tous les catholiques sincères sont comme cela, ne vous en déplaise, Petrus lis aimenl aulant cela que de rester sous la dépendance absolue des associations asser- mentées, des Loges et des grands-prètres de la morale indépendante. Dépendredu clergé, pour les catholiques, c'est leur force et leur gloire. Et comme il faut absolument dépendre de quelqu'un, de Dieu ou du diable, ils ne sont pas prés d'y renoncer. D'ici, nous vous voyons aiguiser vos plu mes d'oie, pour dénalurer nos paroles et pour leur donner un sens stupide, et odieu.x. Elles ont le sens qu'elles ont, et nous les maintenons ne varietur. Quant a vos tendresses a l'égard de ces pauvres électeurs campagnards, écrasés sous lejoug du curé, elles ressemblent aux ten dresses que le chal éprouve a l'endroit des souris. Vous réussirez, comme vous avez réussi a ameuter le clergé inférieurcontre les évèques que vous représentiez comme ses tyrans. Pas une défeclion, a moins que vous ne comptiez comme conquis a voire cause ce inalheureux Opsomer qui, du vieux catho licisme, oü il servil sous Mouls dont il subis- sail Ia dépendance absolue, fluit par se faire metlre en prison, pour un vol de dix mille francs qu'il était allé rnanger a Paris, en compagnie de six drólesses, pratiquant logi- quement les préceples de la morale indépen dante. Ces électeurs, il faudrait, sans protection, vous les livrer pieds et poings hes, et leur défendre mème de se confesser six mois avant toute élection. Ce jour-la, vous trouveriez la loi éleclo- rale excellente et lelecteur campagnard af- franchi. Tiens done DÉDIÉ AU PROGllÈS. On connait le scrnpuleux respect qui ani- me le Progrés a l'égard du clergé. Emboi- lant le pas de ses confrères du plus bas étage de la gueuserie, il s'est mis a la piste de nou- velles a sensation. Nous avions pensé que, a la suite du dé menti qui lui avail été infligé il y a quelques semaines,il serait devenu plus prudent.Hélas! le Progrés ne répondrait plus a sa mission." est dit qu'il faut a tout prix difl'amer le pré- T. DE LAiNTSHEEHE.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 2