SERA REFUSÉE A TOUT FIDÉLE, SI ON ne fait pas la guerre; elle se fera DONC... etc., etc., etc. Pas de commentaires. Dans Ie débat qui a eu lieu dernièrement a la Chambre, sur les pétilions en faveur de la liberie du Saini-Siége, M. Ie baron Kervyn de Lettenhove a seul compris la véritable imporlance de la question el inonlre que (in- dépendance du Saint-Siége est non pas un intérèt local et exclusivement italien, mais un intérèt catholique, c'est a-dire universel. Nous reproduisons, d'aprés les Annates parlementair es, les paroles de (honorable député d'Eecloo M. KERVYN DE LETTENHOVE. Messieurs il ne faul pas chercher a se dissimuler cette question. II ne s'agit pasd'une question ita- lienne, il s'agit d'une question européenne; il ne s'agit pas d'une question d'aujourd'hui, il s'agitd'une questionqui a occupé unegran- de place dans Ie passé el qui conlinuera a occuper une grande place dans l'avenir. Tant que la religion catholique s'élendra sur toute la surface du globe, tant que des millions de consciences seront attaehées par les liens religieux au siége pontifical, qui est a Rome, la question de l'indépendance spiri- tuelle du Saint-Père s'imposera a loutes les situations; et tout a l'heure, lorsque (hono rable M. Frère-Orban énumérait les différents Etats et concluait de leur situation acluelle que la question de (indépendance spirilnelle du souverain ponlife n'en intéressail aucun (honorable M. Frère-Orban se trompait pro- fondément. II n'y a pas un seul pays en Europe oü la question de la liberté religieuse du Saint-Pére ne présente un intérèt considérablemème vis a-vis des puissances proteslanles. {Interrup tion.) Ne cherchez pas a Ie contesier. Cette ques tion s'impose partout, et mème en Allema- gne, oü (on sera nécessairement amené a chercher a la résoudre, car ce n'esl qu'a cette condition qu'on obtiendra la paix inlérieure, et j'enlends par la paix inlérieure Ie moyen d'opposer une digue non pas a ces passions dont parlait M. Guillery el donl je nie (exis tence, mais a d'autres passions plus violentes, plus dangereuses, qui deviennent des pas sions révolutionnaires partout oü (élément religieux lend a s'affaiblir eta disparailre. C'est a ce point de vue qu'il y a pour tou- tes les puissances un grand iniérèl a résou dre cette grande question de (indépendance spirilnelle du chef de la calholicité. Cornme mon honorable ami, M. Jacobs, Ie disait, cette question pése a plus forte raison sur Ie gouvernement italien que sur tout auire. Interruption Est-ce que tous les actes du gouvernement italien n'onl pas eu pour but de déclarer qu'il ne touchait en rien a (indépendance spirilnelle du souverain ponlife'? (interrup tion.) Le gouvernement qui invoqn.e la sou- veraineté nationale n'a jamais osé nier (indé pendance spirituelie du souverain ponlife. {Interruption.) M. Frère-Orban. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit. M. Kervyn de lettenhove. Toutes les déclarations du gouvernement italien, depuis les circulaires de M. Visconti jusqu'aujour- d'hui, ont eu pour but de chercher a élablir aux yeux de (Europe que (indépendance spi rituelie du souverain ponlife élait respectée par Ie gouvernement italien. C'est done une question qui partout se place en première ligne, et assurément clle n'est pas sans intérèt pour la Belgique; car nous avonsdans la Conslititution un article qui assure la liberté des rapports du clergé avec Ie chef de la catholicité, et au point de vue.de ces rapports il importe a la Belgique que Ie chef de la catholicité jouisse d'une in dépendance spirituelie compléte. Je crois done avoir rendu a celle question son véritable caractére, caractére qui dans tous les pays, a loutes les époques, a élé com pris par les gouvernements les plus éclairés, par les hommes d'Etat les plus éminents, et en laissanta M. Ie minislre des affaires étran- gères Ie soin d'apprécier les circonstances avec la prudence qui est Ie premier devoir des gouvernements, je crois qu'il est permis de reconnaitre et de déclarer tout haul que la question de (indépendance spirituelie du souverain ponlife est une de celles dont lout homme raisonnable, sensé, vraiinent politi que, doit Ie plus profondément se préoccu- per. noméne? lis ne (expliquent pas, mais ils es- saient de Ie supprimer en faisant aux écoles religieuses la concurrence la plus déloyale. Les écoles catholiques et libres n'existenl pas pour eux, ou plutót n'existenl que pour être Ie point de mire d'attaques aussi injus- tes que passionnées. On leur fait une guerre de tous les jours, de tous les instants, a (ai- de de la calomnie, a (aide d'une pression scandaleuse exercée sur les parents pauvres, et d'un gaspiIlage injuslifiable des ressources officiellés. Cette guerre donne la mesure de la sincé- rité du libéralisme. Grands partisans de la liberté, en paroles, les Gueux ne cherchent qu'a (étouffer dés qu'elle se traduit en actes. lis ne demandent pas mème quel prélexte ils metlront en avanl pour expliquer cette con duite contradictoire; Ie premier prétexte ve- nu leur suffil; au besoin mème ils se passent de toute explication. Une des assertions favorites du libéralisme, et une de celles qu'il a malheureusement réussi a faire passer dans les lois, c'est qu'il suffil, de savoir lire et écrire pour ètre un citoyen en étal de jouir de tous les droits et d'aborder toutes les questions. L'aücest, a en croire la secte, une panacée universelle, capable de guérir tous les maux de la société, c'est (onguent et les pilules Holloway de (esprit. Cette fausse théorie a eu pour adversaire infatigable (Eglise catholique. Non, il ne suffil pas que les hommes sachent lire et écrire, il ne suffit pas qu'ils aient des notions d'arithmélique; il faut qu'ils sachent penser, penser sainement, hnmblement, chrélienne- menl en un mot, sinon (a b c ne sert qu'a empoisonner fame, a ouvrir (esprit a la nourriture mortellede (erreur et a produire des ignorants bouffis d'orgueil et de bètise. L'éducation ne peut avoir pour base que (affirmation d'une autorité enseignante; or, en dehors de (Eglise catholique, tous les pouvoirs qui se mèlent d'enseignement s'ap- puient uniquemenl sur la négation des dog mes catholiques; done, l'éducation ne peut avoir pour base que (Eglise catholique. SELECTION BRUXELLOISE. L'éleclion qui aura lieu a Bruxelles pour remplacer M. Funck la Chambre prend une importance énorme. Au point de vue parle mentaire sa signification est minime ou nul- le: un libéral sera remplacé par un autre libéral el la majorité ne sera pas modifiée. Mais le parlementarisme ne répond presque jamais a la réalité des choseset c'est celle-ci que nous voulons mellreen lumière. Au point de vue social Ie mouvement qui se produit dans la capitale a une signification immense. M. Goblet, le candidal le plus modéré, se poseen ennemi déclaré de la Constitution. II próne (exclusion des catholiques de tous les droits civils, a sesyeux la foi entrainefor- cément et de plein droit la déchéance civi- que! On connait les articles qu'il a publiés dans la Revue de Belgiquedont il est un des prin- cipaux et des plus fougueux rédacteurs. Nous avons eu plus d'une fois a nous en occuper: dans les reunions électorales aussi bien que dans les bureaux de sa Revue son cri de guerre est: Révision de la Constitution dans un sens plus perséculeur! L'aulre candidal est M. Paul Janson. II y a quatre ou cinq ans, nous (avons rappelé, Paul Janson refusait une candidatu re au Conseil communal, paree qu'il apparle- naitau parti socialisle. II ne parlait pas de parli républicain, radical, mais de parti so cialisle. A cette époque, le socialisme prè- chail a ses adeptes la retraite de la politique. 11 voulait se concentrer sur le terrain des ré- formes économiques. II vient de subir ou d'opérer un changement de front. A Gand, dans ses derniers conciliabules, presque secrets, il a décidé d'enlrer dans la politique. A cette évolution correspond la candida ture de M. Paul Janson. S'il faul en croire des informations que la Gazette de Liége qualifie de irès-sérieuses, celle évolution se- raitdue a des influences du républicanisme radical francais. QUESTION DE L ENSEIGNEMENT. Combien de fois le parli libéral ne s'esl-il pas posé comme le grand propagateur de (instructionEt cependant nous voyons, par tout oü les écoles libérales entrent en lutte avec des écoles catholiques, les premières éerasées par la supériorité incontestable des secondes. Comment les Gueux expliquenl-ils ce phé- LE BANQUET DU DENIER DES ÉCoLES GUEUSES. Douze cents gueux et gueuses ont fèté Sa- medi a Bruxelles, dans la salie de (Alhambra, (anniversaire de la fondation du Denier libé ral. Les speeches, très-accentués, n'ont pas démenti la réputalion que la récente candida ture Janson a faile au libéralisme de la capi tale. On ne pouvait se le dissimuler, ditun journal radical, le terrain étail brülanl; cette fèle, qui réunissait dans des agapes frater net les toutes les nuances du libéralisme mili tant, acquérait par les circonstances un ca ractére spécial: les sympathies el les antipa thies devaient nécessairement se marquer. M. Jottrand, qui a pris la parole en sa qualité de président de la Ligue de (Ensei- gnemenla en a lutler premiéreinent conlre une opposition justifiée par (impopularité qu'il vient d'acquérir dans lesdernières réu- mons publiques. II s'était levé pour porter un toast aux comités de province et aux établissements d'mstruclion laïque que (oeu vre du Denier est parvenue a opposer aux écoles congréganistes el il s'est trouvé dans la nécessilé de prolester d'abord contre les interruptions de (assemblée. Avant lui, M. Anspadi a porté te toast au Roi, en lui adjoignant la liberté. II a bu au mariage de la plus belle de toutes les déesses avec le premier des ci- toyens. Après M. Jottrand, M. Charles Buis, prési dent du Denier a préconisé cette grande oeuvre de (instruction laïque qui est com- me un symbole autour duquel se réunis- sent tous les libéraux. Pour se rendre compte du succès de cette oeuvre, dit (o- rateur, il faut voir les explosions de colè- re qu'elle provoque chez nos adversaires.» M. Buis a bu a la santé du bourgmeslre de Bruxelles, défenseur ardent, a la Chambre, de (instruction laïque. II a porté ensuile la santé des dames autrefois alliées du cléricaIisme, et que (on voit aujourd'hui honorer de leur presence des fèles comme celle-ci. Un M. Terneu a terminé dignemenl la soi- rée en buvant a la presse de trottoir. LA RÉFORME ÉLECTORALE. Ce sujet est bien rebaltu, me direz-vous, oui, il est battu et rebattu comme le fer chaud. C'est paree qu'il est chaud qu'il faut le batlre et nous catholiques, moins que personne, nous ne devons ni le laisser re- froidir ni cesser de le battre et de le re- baltre. Pour le moment je neveux insister que sur un point. Le vote a la Commune ou au Chef lieu de Canton lout au moins. Le vole a la Commune, c'esl-a-dire rap- procher (urne de (électeur des campagnes et le mettre sur le mème pied que (élecléur des villes, voila une réforine sollicitée par des milliers de pétitionnaires élevanl leur voix des quatre coins de la Belgique. L'équité, la justice de cette réforme sau- tent tellement aux yeux de tont le monde que jusqu'ici ni le Ministère ni le libéralisme n'ont pu élever conlre elle aucune objection dequelque couleur que ce soit. Aucun argu ment n'a été invoqué par le gouvernement ni par (opposition libérale pour repousser le vote a la Commune. M. Malou s'est borné, lorsqu'il a présenté son projet de l.oi (qui depuis... mais alors...)a déclarer qu'il ne proposerait m le scrutin uninominal ni le vole a la Commuueou au Chef-lieu de Can ton. Voila lout. Mais les temps ont bien changé depuis et le projet de loi de M. Malou aussi a bien changé!... quantum mutalus'. Tout pour les gueux, rien pour les catholi ques! La légilimité du grief des catholiques, qui sont (immense majorité du corps élecloral, est tellement évidente que les journaux libé raux n'osent la disenter, lis passent outre en se taisanl et c'est une lactique qu'il ne nous convient pas d'iiniter. Plus ilsse lairont, plus nous crierons, dussions-nous écorcher les oreilles de M. Malou et mème celles du sep- tiéme ministère. L'attitude de la presse libérale est signifi cative. Tenez! Voici XEloile, journal que M. Malou ne traitera pas d'exalté ni de fana- tique. Eh bien, XEloile reconnail, non pas directement XEloile ne sait jamais rien dire ouverlement et franchement mais indirectement que la reclamation des élec- teurs catholiques est fondee. Elle le recon- nait tellement qu'elle propose pour les faire laire, non pas de faire droit a leurs plainles, mais d'employer des demi-mesures, de leur faire des politesses, des douceurs, desama- bililés, de lts indvmniser. Ecoutez-la, M. Malou: c Ou a peur du vote par ordre alpha bét i - que, et c'est pourquoi on insistesur la néces silé de i approcher (urne de (électeur et de faire distribute le vote d'avance. Il est toutefois, (lans les desiderata des catholiques, uit point qui mérite d'etre dis- culèd nouveaueest la pussibildè d'uccor- der une indemnilè de dèplacemenl aux élec- leurs campagnards, qui sont obliges de se rendre au chef lieu d'arrondissemeni pour voter. C'est reconnaitre clairement qu en obli- geant les électeurs de la campagne a voter loin de chez eux, on leur cause un tori, puis- qu'on leur offre des indemnites. Or, le tort est-il nécessaire? Est-il indispensable de I in - fliger aux électeurs ruraux? Evidemment non! lis peuvent aussi bien voter chez eux que votent chez eux les électeurs urbains. Non seulemenl celle facon de voter ne causera aucun tori au pays, mais au contrai re elle assure une plus générale expression de la volonlé nationale. Le vote a la Commu ne est la garantie la plus cerlaine de la sin- cérité électorale. Aucun tori n'étant dés lors causé a (électeur, tl ne peut ètre question de (indemniser et c'est une prodigalité de moins a porter au passif du trésor public. Mais XEloile est très-généreuse de (argent des autres. Hier elle voulait indemniser (é- lecteur rural; aujourd'hui elle va plus loin et propose simplemenl de le faire transporter graluitemenl par (Elat. II s'agit du chemin de fer nalurellement. Quant aux ruraux qui ne sont pas a portée d'un chemin de fer, XEloile n'en a cure. L'jEtoile (la mauvaise Eloile de M. Ma lou, on peut le dire, car M. Malou lit plus XEloile que les journaux catholiques) se livre sur ce sujet a une colonne de considé rations plus ou moins intéressantes, exposant le mécanisme de son invention afin d'amuser (électeur et de lui faire oublier ses plainles. Plus que jamais les libéraux dits modé- résmontrent ainsi qu'ils ne peuvent nier le bien fondé des réclamalions faites par les électeurs des campagnes. Mais plus que ja mais aussi on voit qu'ils veulent les écarter par des pailialifs qui font mieux valoir enco re (odieuse iniquité a iaquelle il s'agit de remédier. L'Eloile ajoute: C'est perdre son temps que de réclamer le vote a la commune ou au chef-lieu de can ton sous prétexte de rapprocher (urne de (électeur, puisqu'on sail que M. Malou a pris (engagement de combattre lui-mème cette mesure si elle étail proposée par ses amis. L'Eloile sail bien qu'elle dit ce qui n'est pas. M. Malou a déclaré en présentant son projet de loi qu'il ne proposait pas hic et nunc de rapprocher (urne de (électeur. Mais, il n'a pas dit et il n'a pu dire qu'il ne la proposerait jamais ou qu'il combatlrait cette réforme capitale si elle élait proposée par nos amis. M. Malou n'a pas fait connaitre les motifs pour lesquels il ne proposait pas a cette époque le vote a la Commune ou au Chef-lieu de Canton el c'est paree qu'il n'a pas de motif sérieux a faire connaitre. A l'é- poque oü il parlait, son projet de réforme n'avait pas encore subi les détèriorations qui en font une écumoire au service exclusif du parti libéral. A celle époque le pays catholi que n'avait pas encore èlevé sa forte voix afin de demander que pour contre-poids aux concessions énormes faites aux libéraux, (on fit aussi une concession a la majorité du corps électoral beige. M. Malou, partisan de la po litique de la pondération de (équilibre, du juste milieu, etc., doit ètre éclairé mainle- nant sur la volonlé du pays et après avoir tant fait pour facililer a l'avenir le triomphe électoral des gueux, il doit, s'il est logique et conséquent dans son systéme, procurer aussi aux électeurs catholiques les moyens de remplir leur devoir et d'exercer leurs droits poliliques dans les mémes conditions que celles qui sont faites aux électeurs libéraux. Or les électeurs libéraux, gueux, socialis- tes, doctrinaires, républicains, etc., se sont tous, pour ainsi dire concenlrés dans quatre ou cinq villes a Anvers, a Bruxelles, a Gand, a Liége, a Mons. Les électeurs catholiques au contraire peuplent le reste du pays, les pelites villes, les villages, les campagnes et représentent (immense majorité de la popu lation. De quel droit, pour quel motif, en vertu de quelle raison sérieuse oblige-t-on (élec teur catholique a venir voter dans les villes oü le parti des gueux, profitant des a vantages de son terrain a conlraclé (habitude de ten- dre a I eleoleur de Ia campagne mille piéges, souvent infames, de ie menacer, de le moles ter, de (assommerdeIroubler (ordre public par desdénionslrationsscandaleuses, d'niieu- ler a la propriété et a la sécuritépersonnolle, de faire enfin tout ce qui concerne le métier d'émeutier? Pourquoi (électeur des provinces se voit- il forcé de quitter sa localité, ses affai- res, peur se rendre loin de chez lui, avec une perspective peu réjouissante et souven^ inqniélanlfe, tandis que (électeur des grandes villes, après avoir consacré un quart d'heure a peine a voter, a le reste du temps a lui, soit pour vaquer a ses affaires, soil pour se mèler aux assommeurs de ruraux? Est-ce que M. Malou, malgré ses déclara tions, ne doit pas avoircomprisenfin, qu'étant donné les inoeurs éleclorales et sauvages du libéralisme d'aujourd'hui, le premier devoir d'un gouvernement sage et prudent, est d'assurer aux honnêtes gens, aux électeurs conservateurs et paisibles, a la vraie majorité du pays les moyens et en sécurilé absolue les devoirs civils, électoraux et poliliques? Or, aucune demi-mesure, ni (indemnilè ni le transport gratuit par chemin de fer né feronl disparailre (iniquité qui consisle a jeler (électeur des provinces en proie de la canaille bonne a lout faire des grandes villes libérales. Vous aurez beau offnr d'indemni- ser et de transporier graluitemeut (électeur provincial, vous (exposerez loujours a se voir (objet des avanies, des menaces et dés violences de l'èmeule. Certes M. Malou et le Ministère sont syrnpalhiques a la majorité des électeurs des provinces, mais il ne faut pas que M. Malou et le Ministère et surlout le septiémeMinistère, se fassent illusion. L'élec- leur catholique est dévoué, zélé, fidéle, coura- geux, mais toutes les amabililès de M. Malou n'empèchenl pas que les électeurs de la cam pagne trouvent peu de charmes a subir de mauvais traitements, a perdre leur temps, leur argent, a ètre les victimes d'une iniquité révollante,uniquemenl pour leurs beaux yeux. Les électeurs de la province, les électeurs du pays catholique sans qui le Ministère n'esl rien, ces électeurs n'onl pas besoin des in- demnités ni du transport gratuit, Ils ont besoin de justice. Le jour oü la justice leur sera rendue, M. Malou et le gouvernement seront mille fois plus forts. C'est ce que comprennent admirablement, adéfautdeM. Malou, peut-èlre les libéraux les plus modêrês comme ceux de XEloile, et c'est pourquoi ceux-ci insistent avec tant debonheursur les prétendues déclarations de M. Malou et lui en prèienl mème de men- songéres, afin de (empêcher de revenir sur une attitude maladroite, peu correcte, inex plicable a tous les points de vue. Nous sommes heureux de reproduire, en nous y associant, le beau discours prononcé par M. le vicomte de Kerckhove, a la réu- nion des Cercles catholiques tenue le 22 Avril a Charleroi. Messsieurs, Comme vient de Ie dire noire honorable président, vos applaudissements ont ratifié chaleureusemenl cette magnifique expression des sentiments de tous les catholiques ici présents. Mais il y a, MM., dans cette adresse un passage que je vous dem inde la permis sion desouligner: c'est celui oü il est ques tion de (indignation qu'ont soulevée dans tous les coeurs catholiques les derniers atten tats que (on médile contre la liberté dn Sou- veram-Ponlife. Vous savez que de tous les points de (Europe, de (Allemagne, (Italië, de la France et mème de (Angleterre protes tante, s'est élevé un cri de protestation con tre cette nouvelle violation des promesses que le libéralisme avail faites a la face de (Europe enlière et qu'il a violées comme il en a violé tant d'autres depuis 1830. {Applaudissements). Messieurs, je vous demande de souligner ce passage par une protestation énergique parlie du fond de vos ames. Je vous le de- mande comme catholique, non pas com me homme politique. Ici je nesuis pas représen tant; je suis catholique tout court. Je ne suis pas gouvernement et quoi qu'en disent des adversaires de mauvaise foi, je vous affirme que je ne le serai jamais. Je vous supplïe de croire, Messieurs, que je rougirais si, dans le peu quej'ai fait pour la défense de notre cause, j'avais été animé d'un autre sentiment que celui qui vous animé tous: celui du dé- vouement a la cause de Dien, {Applaudisse ments.) Non, je ne serai pas gouvernement, el il y a une excellente raison a cela, e est que je suis un homme impossible: tant qu'd y aura un royaume de Belgique, oui, je suis un homme impossibe, et je suis fier de cette impossibililéparee qu'elle est pour moi XindépendanceEh bien Mes sieurs je vous demande comme catholi que, comme catholique tout court, catho lique indépendant, d'affirmer que tous ici et

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 2