MARIE STUART. Mercredi 13 Juin 1877. 12c année. N° 1,195. V>: zt o 5 2 5 2 E 5 Le Journal paraltte '!Vfet*credi et le Samedi. Les insertions coütent lo centimes la ligne. Les rêduum et annoncesjttdmUtren se patent 30 centimes la ligne. On traite ^forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris art Bureau, 10 centimes. Les numeros supplémentaincs coinmandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. C H E UI I ]V S ME EE K. 1 Décerhbre. -so. LA CINQUANTAINE ÉPISCOPALE DE PIE IX. On écrit de Rome, 2 Juin, a Wnioers: a C'est la veilie du grand jour, el déja la fèle a commencé, Grace a l'incessante venue de nouveaux pélerins, il est vrai de dire que, pour un moment du moins, Rome n'appar- tient plus a ceux qui I'onl violemment sur prise. Elle s'est retrouvée telle qu'on la vit jadis, el n'étaient les utiiformes qu'on ren contre par intervalle, n'élait stirtout le vide que l'absence du Sainl-Pére fait dans les grandes cérémonies, on pourrail croire que ('illusion est compléte. Tanlöt, a Saint-Pierre, quand cent luslres illuminaient la basilique remplie d'innombrables pélerins, on sentait grandir encore réinoliou que chaquejour accroil, depuis plus d'un mois que se dérou - lenl les pèlnrinages. Tout ce people priait el cbanlail, rempli d'une allégresse que les Iristesses du peuple cbrétien ne parviennent pas a détruire paree que Ie speclacle et les paroles de Pie IX remplissenl la catbolicilé tout enfière du plus invincible espoir. Ilssentent si bien cela, ceux que les pèle- rinages exaspérent, qu'ils out voulu tenier quelque autre chose après le meeting d'avant- hier. Ce malin le Popoio romano proposail que demain, pour la fèle du Statut, les vrais libéraux arborassenl a leurs fenètres Ie drn- peau national. Les journanx de t'après-midi se sont vile emparés, de ce iltérne, car il faut bien prendre les tnoyehs de donner extérieu- rement quelque lustre a cette fèle du Statut, dont la seule date est une iusolence, mais qui semble après tout ne concourir avec la grande fète de PielX que pour monlrer une fois de plus la grande popularilé du Souve- rain véritable en regard des méconlente- ments a peine déguisés qu'excite de plus en plus lerégne de l'usurpation. En veut-on un nouvel eiemple? Un aucien capitainede zouaves me contait hier, qu'avec un de ses camarades, il avail voulu, après dix ans, revoir le champ de bataille de Mentana. Descendus a la gare de Monte-Rotondo, ils se dispösaient a chémi- ner paisiblement, quand, des la1 gare, ils se voient salués' par des individus qu'ils ne re- connaissent pas. Un pen plus loin ils sont abordés parun paysan d'une I ren la i ne d'an- nées, qui dit a I'aneien officier de zouaves: «Ah! mon capilaine, quel plaisir de vous reuoir! Mais, fn le capilaine de Ik Bovde, je ne vous reconnais pas. Mais si, mais si, c'est bien vous. Du plus loin qu'ils vous ont vu, mon pére el ma mère m'ont dit: Va done, c'est ton ancien capilaine. Et, en effet, le paysan s'étant nommé, nos deux amis re- cormurent un ancien sergent du bataitlou. Bienlót il en vint d'autres; bref, aprés s'ètre demandé si ce u'était pas une téméritédè tenter une excursion qui devail.peusaierit ils, les inettre ,en-face des ganbaldieus, nos deux zouaves marchaient cornme en triompbe. es- cortés d'une population dont t'attitude disail claireinent ce qu'elle pense du nouveau ré gime el quel souvenir etle garde de 1'ancien. Au Vatican, les audiences se multiplienl. Hier, outre celles que je vous ai signalées, le Pape a recu la deputation du di cèse de Palerme, présidée par son arohevèque, qui a In une fort belle adresse. Le priiïce Pigna- telli Angio et son fils, le due de San-Marlino de Monl'Albe. le marquis Scattizi faisaient parlie de la.deputation, qui a offert, outre un précieux ca'lice, un magninquereliqüaireen argent en ton ré de pierreries, et conlenant nne relique de sairite Rosali palronne de Palerme. Les bénédietins de Monreale, cba- noines de cetle calbédrale, out ensuite pré senté deux volumes d'illuslralions de la ca lbédrale, offerts par le P. abbé Gravina. En- fin, aumoin de Mgr Villa, évèque de Panne, Mgr Lioncelli, cbapelam d'honneur de Sa Saiuleté, a également présenté i'offraivde de la ville de Parme, avec une belle adresse. Précédemment, Sa Saiuleté avail pareille- ment admis en sa présence les employés pontificaux, qui lui étaient prêsentés par les EE""11 oardinaux Berardi et Randi,«et lui of- fraieut une statue de sainle Agues en argent, montèe sur un piédestal de bronze enrichi C) de pierTës préciCtises. Aujourd'hui le Pape a recu toutdabord le collége des cardmaux presque au complet, qu'accompagnaieiil un grand uotnbre d evé- ques présents a Rome. Ensuile, passant duns la salie des Avazzi, le Saint-Pére y trouva le baiaillon choisi de ses camériers. secrets el d'honneur de cape et d'épée. Le doyen d'entre eu.x, M. Egidio Catti, ayant lu au uqin de lous une adivsse de dévouement et de tiüéiité, le Saint-Pére y répondit par quelques mots alïectueux di- sanl que les camériers étaient de la familie du Pape el que, comme tels, ils devaient plus particuliérement donner l'exemple de toules les verlus. Puis il daigna témoigner sou admil'atlon du present que lui oiï'rail le corps des camériers el qui lui élan présenté par le comte Igoace de Willen, doyen des camériers d'honneur. G'est une Paix de mé- tal précieux, au milieu de laquelle un mé daillon support»; des téles de séraphins en relief d'un trés beau travail qui soutieunent une croix de rubis entourée de perles. Ao- dessus sont les armes pontificales et au-des- sous ce texte des saints livres: Justitia ei pax: oscu/alte sunt. Des nmuds el des feuillages traverses de brillanls et de lapis-lazzuli achèvent la décor ation de ce riche objet dont ie dessin est dü au comie Vespigiiaoi et l'ex- écution au chevalier Curli. II est a noter que le revers de la Paix, tout entier IravaUlé au ciseau, porie une trés-belle inscription du P. Tongiorgi, relative a la circonstance. II semble que tant d'audienees devraient fatigues énormément le Pape puisqu'elles sufliraient, surloul par ces clialeurs, a abal- tre toule autre personne d'un age infiniment moins avancé. Chez Pie IX non-seulement el les n'épuisent pas les forces physiques, mais elles excilent, si Pon peut aiusi dire, les traits incessants de son aiinable esprit. Je vous conlais l'anlre jour son mot a la du- chesse de Parme a propos d'une lacune qti'il observait dans les dons que lui offrait Ie monde catholique. Un peu aprés il disait en soiiriabt: Le bon Dien me traite comme saint Paul, conlre qui, pourqü'il ne s'enfiat pas, il avail permis qu'un démon s'exercat en le soulïletant, est r/ui colaphisei me. Sèulement, ajoutail le Samt-Pére, ce n'est pas sur les joues que le diable me soufllettc, c'est sur les jambes. Autre trail qui est d'ltier. La vcille il avail recu un présent fort original et curieux, c'étaient trois bouteilles de cognac que lui offrait Ie curé mème de Cognac, et dont le contenu datait pour I'une de 1792, époque de la naissaneedu Pape, pour la seconde de 1819, époque desa prétrise, et pour la der- niére, de 1§27, époque de sa consécration épiscopale. Sur quoi, 1'évèque de Poitiers, dans une causerie charmante, chercbait a persuader Ie Samt-Pére qu'il devait garder pour son usage ce présent qui, pour sa san té, ne serail peut èlre pas saus efficaeité. Le Pape ée'dutait en souriant cette homélie fa- miliére, mais on voyait qu'il ii'en goütait pas trop la conclusion. Le lendemain il virtt a dire, en re voyant les trois bouterlies: Hier, l'évèque de Poitiers me fit un long discours pour me proever que je ferais bien d'user de cela. Mais il y a un plaisir plus grand, c'est celui de le donner. Et, a celle tienre, je ne juierais pas qu'une au moins des bouteilles n'ait déja dispara, si ce n'est tonics les Irois, De pareils trails abondent. lis fonnent ee qu'on pourrail nomrner la cbeonique qnoti- dienne du Vatican, si ee mot, par labus qu'on en a fait, n'avait comme un caractére d'irrévérence fort oppose a la nature de ces entretiens familiers que permet le Saint-Pére, et oü l'abandon plein de simplicrfé rie saurait jamais altérer le respect, puisqu'il grandit la tendresse en multipliant ses plus itjlimes manifestations. II y a d'autres fails encore dont s'occupent el s'édifient les pélerins. Je vous pariais hier des héroïques Polotiais; un intrópido pólerin francais, M. Pierre Pêche, malgré ses cinquante ans passés, a voulu faire a pied la route de Paris a Rome et la fit en moins d'un mois. L'autre jour, en voyant a Saint Pierre une fetntne qui sc (rairtait plulót qu'elle ne mar* chart et qui, ayant ptt s'agenouiller devant la sialne de bronze du pritice des apötres, lomba évanouio. Quand elle revinl a elle, on apprit que cette femme, émule de Benoit Labre, ava l voulu faire Ie voyage de Ver- ceil (au pied des Alpes) a Rome. Elle a plus de cinquante ans et se nomine Elisabeth Lio- ne. Son projet fut mis a exécutjon, et elle l'accomplit dans des co'nditions véritablement héroïques. Quand elle toneha enfin le seuil de Saint Pierre, il y avail deux jours qu'elle n'avait pas mange. Sans nul doute, la sages se humaine signalera ce fait comme un irait de folie. Les chrétiens voien.l d'aulre sorte: sans proposer a l'imitatiön de lous dés ex- einples pareils, ils les recueillent avec une indicible emotion; ils se taisenl etilsadmi- rent. Ce qu'il faut admirer eneore, avec le con cours des pélerins do monde eutier, c'est le zèle avec leqtiel rivalisetil ici tous les rites pour célébrer la mème fète, dans les mèmes sentiments d'aiiiour ei de fidéhté pour le Pape, dont les actes out si merveilleusement raffermi l'iinité saus rien óter a la variété. Les Francais out pu lont spécialement le consiaier en assistant avant-luer, dans l'égli- se de la Propagande, a la messe pontificale, célébrée par Mgr Daranni, archevèqoe maro- nite d'Adanea. Le vénérable prélat est bien connu en France, oü il voyagea longtemps comme missionnaire, et oü lousceux qui fo- rent les témoins de sou zèle dans ces courses aposioliques, gardent son souvenir avec veneration. Aussi, voyait-on nombre de pé lerins francais dans les tribunes, mèlés a plu- sieors prètres étrangers, aux prétais orien- latix, aux étöves dtl cotlége Urbain. Le véné rable prélat élail assislé par los eléves de sou séminairc de Rome, el il avail a ses eötés Mgr Zouam, chorévèque de Beyronlh, qui remplissaïl los fonetions de mailredes cérémonies. Nous n'avons pas compris les chants inaióniles. dont Tharmonie grave el monotone ressemble assez a une plainle. m* ■w ■Jl «c z O 22 -< fc* vj te) O co «O s u X «e- ld I 00 5T "Q ■H O G co m C/2 M H HO c*: -®3 HO 7? O c/j ro 2 H 2 C/3 O G •2» IV Poperitighe-Vpres, 3-15,7-00,9.-28,tl-00,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 0-30,9-07,1-2-07,3-57,0 50,8-45, peringbe-llazebrouck, 6 53, 12-25,7-t0. liazebrouck Poperinghe Y'pres', 8-25, 4 10, 8-25. Sores-lloulers, 7-50, 12-25, 0-45. Routers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50. Kouters-firupes, 8-45, 11-34, 1-13,5,16, 7-36, (9-55. Lichterv.) Lichterv.-Thourout, 4-25 m. vers Ostande. Bruges /(ou ters 8-25, 1-2-45, 5-05, 6-42. Lichterv.-Courtrai, 5-25 m. Ypres-Courtrai 3-34, 9-46, 1 1-20, 2-35, 5-25, Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-50, 5-40, 8-49. Ypres-Thouroul, 7-18, 12 00, 6-20, (le Samedi k 5-30 du matin jusqu'a Langhemarck)Tlmuroui- pres, 9-00, 1-25, 7-45, (le Samedi a 6-20 du nratin de Langhemarck a Ypres). Comines-Warnèlon-Le Touquet-Houplines-Ameiïite'res*, 6-00, 12-00, 3-35. Armentieres-llouptn>es Le 1 onquet-Warneimt- Comines 7-23, 2,00, 4-45. Cornines- Warnèton 8 45, m. 9-30 s. (le Lundi 6-30,) Warnêton-Comïncs 5-30, 11-10, (le Courtrai firuoes, 8-05,11-00, 12-35,4-40, (Ingel.) 6-55. 9-00 s. (Lichterv.) - Bniges-CWtrai, 8-25, 12-45, 5-05 6-42. Bruges, Blankenb, Heyst, (Station) 7-25, 11 08,2-50, 7-35.-(bassin 7-31, 11-14,2-56, 7.41, - Heysl, Blankenb, Bruges, ngelmunst er-Deynze-Gawii5-00, 9-41, 2-15. - Itigelinurtsier-Dey»sec6-*Ü 7-15. Gand-flcynzé-foite/tourater, 6-58, 11-20, 4-41 7-21. Deynze-Ingehnunsler1-00. Ingelmunster-dnser//tem, 6-05, 12-55, 0-13. Auseghein-//i</eteu>ister 7-42, 2-20, 7-45 Lichtervelde-Dixmude Furnes et Dunkacke^ 6 30j, 9-08, l-3 8 00. Di Selzaete EerJoo. 9-05, .1-25, 8-25. 'EBCloo-Sé/jae/e.S-Sd, 10 15.4-22. Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-23. 749 (parte d'Anvers) 8-3 12-40. 7 48. Selzaete-Co/rerén, 9 04, 1-30, 8 30, (le Merer. 3 10 m.) l,okereii-.S'«(za«te, 0 t)0, Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 430 10-25, 4 45. (le MardÜ, 9,30.) DMn&efdre-Furnes-Diitniude ei-LwUlerweltie; 6-30, 11 10, 3-40, 5-00. Dixmude-ïVteMport,9-50,2-20,8-43 - Thourout-Ostezide, 4-50, 9-lb, 1-50, CORBB8POMDAWCBS COURTRAISWWKI.LtS. BRUXELLSS, COURTRAI. Courtrai dép. BrmteHes arr. 6,37 8,50 10,53 1,35 12,33 2,28 3,42 6,10 6,3.3. 8,54. Brtnelles dép. Courtrai arr. 3,22 8,00 8,28 10,46 12,21 2,44 5.35 7.36 6,47. 8,44. COURTRAI T6URNA!|), LII.I.E. - Co-wrlrai dép. 0,37 10,50 2,34 3,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 0,39 9,41. Lil ie 7,38 12,08 4,0i)i) 0',05: 10,00. r.ILhli, TOURNAI, COURTRAI. LÏHe dép. 5,15 8,22 11,03 2,22 4,43 Tourna! 5,42 8,31) 11,29 2,40 5,39 Oourtrai arr. 0,34 9.47 12,20. 3,38 0,83 COURTRAI, GANI). CAM), COURTRAI. Courtrai dép. Gand arr. 6,42 8,01 9,49 1 1,08 12,5! 1,51 3,44 8,04 0,40 7,31). Gan I dép. Gaai tnti arr. 3,18 6,37 9,38 10,50 1,28 2,54 4,24 5,34 7,21 8,47 BRUGES, GAND, RRUXEI.I.ES URUXELLKS, GAND, BRUGES -NÏeüp-Öiim, 7-30,12 00,4-20. 8-05. Oslernie-Thouroul, 7-55, 10-10, 12 25, 6-13. Btnges d. 0,49ex. 7,04 9,39 12,34, 2- 52 ex. 0,43. iBr.ixelles dép. 7.20 8,14 11,00 1,31 3,02 ex. 4,59 ex. 5.58 Gand a. 7,34 8,19 10,34 1,49 4,«i7, 7,58. 9,31. I G-.nl arr. 6,00 8,33 9,41 1.23 3,59 4,11 6 29 7 57 Bruxélles 8,50 10)1^ 12,39 4 00,7,15, 9-31. 10,{40. Bruges 7,15 9,23 10,34 2,38 - 5,01 7,22 8.10 S'il est, dans Thistoire. une figure donI la don - loureuse auréole ait le privilege de sollieiler les regards, el d emouvair les coeurs, on peut direrpie e est cello de Marie Stuart, Enlevée de bonne hén re ii fafTtSclioii ile la France pour aller en Ecosse oc- cuper un tróne qu'elle devail presque aussitöt re- cónquérir s'ir des sujets rebelles livrée tout a coup, par la mort sanglante de son mari, ii un veuvage dont ses ennemis qui l'avaient procure, 'ui faisaient uil Crime en proie aux sédbions et aux «violences des seigneurs protestants, a ce point qti'tin de leurs chefs osail se porter sur sa (>ersonne aux derniers outrages; exposée sans defense aux em hu olies dc I'iinplacubJe Elisabeth d'Angleterre, qui, pour assurer sa vengeance, s'était emparée de son Ills el, le faisant clever dans la religion protestante, lui enseignait a haïr sa mère cou- damnée, en finii passer dans les prisons anglaises dix-huit arinées, au bouldesquelles sa tierlé royale détiail jusque sur l echafaud, la féroeité de ses perséouteurs; en un mot. n'ayanl prestjne jamais connu, cnmnie femme, coinme reine el ronime mère, que l'abandon, 1'humilialion et riiigrati- (*j Marie Stuart, sun procés et soa execution, d'après le journal inédit de Buurgoing, sou rné- der.tnfa correspo-ndance il'Affmtis Paillet, son geólier et autres documents inèdits, par M. tt. Chantelauze. Un vol. erand in 8" Paris, E. Pion et O. tilde, puis, comme catholique, ayant couronné cetle vie de souffrances par un véritabte martyre soufTert en léinoignage de sa foi, ne semble-t-il pas que, dèi le lendemain de sa mort, elle devait, a tons ees litres, cónquérir pour loiijours l'hom- mage d'une admiration qui ne saurait égaler sa gloire 7 Et Dependant la calomnie, qui l'avait voulu dés- honorer vivante et dont on s'arina pour la tuer, s'esl auliaruée contre sa méinoire. Plulöt que d en croire les témoins de sa vie, l'hisloire s'empara des pamphlets ignubles inspires et payés par Elisabeth. Plus laid, une latisse compassion fit admetlre en sa faveur des excuses pi res cent fois que les accusations conlre Irsquelles, sous le coup de la moil, elle protested avec une si noble indignation et de nos jours on a pu voir, noil pins seulemeni des paiiipblétaires comme Par gaud copiste de Buchanan, mais des homines graves ou censés (els, puisqu'ils sont de I'lnslitiit, des historiën-s comme M. Slignet se faire aiusi les «isulleurs de Marie Stuart en se donuant comme ses avocals. Après lout, un sen I mot explique ce myslère ceux la sont de la race de Voltaire comment attendre d'eux qu'ils fassent justice a une reine qui défen- dait son pouvoir, a line mère qui revendupiait son autorité, mais surloul a une ardenle catholique qui subit la prison et la mort pour sa foi A noirehonle, il fruit le dire, le premier cri de la justice ful poiissé en ce siècle par un Russe, le prince Labanoff. dont Ie zèle infaHgabte sut tirer des bihïiolhèques de l'Europeet prod «Ire aujoiif la cori-espondance presque CTrtière de Marie Stuart, La faire parler, c'étaii la vrnger, et, par le fait, ces lettres aurajeut suffi a convaincre lout esppit non prévenu. A tout le moins, un doute favorable enlra dès lors dans I'espril de tons ceux qui, sin* le seul récit de la captivilé etdes derniers moments de Marie Stuart, ne pouvaient admetlre que les premières année* de sa vie eussent élé marquées par la débauehe el le criine. Mais il fallait aller plus lom il fallait prendre corps a corps et une ii line toules ees impostures, remonter a leur ori gine, el. par des preuvés saus réplique. rétablir sur lous-les fails-la véritable hisioiue, odieosement déiiatHi-ée par d'inumwides publications. Ce fut propremenl l'uauvrede M. Wieseiser, do-nt le livre, public il y a quelques aunées, ent un legitime relentissement. Ce ne serail pas assez de dire que M. Mignet y recevait les étrivières stir tons les chefs d'accusalion forgés au XVI" siècle et eolpor- tès dépt)is contre Mane Stuart, le savant professettr au moyen de documents originaux et de dates précises faisait éelater la mauvaise foi des accusa- teurs. üe ce procés, poiissé avec vigiieur et mimi- tteusenient instruit jnsqpe dan) les moindres dé tails, la lumière jailtit dès lors avee un éelat irre sistible. Pour tons, il agjiarut olairemenl que les malheurs de Marie Stuart n'avaient pas besoin de lui servir d'excuse, car les meurtres et les déhor- demenls dont on avail voulu charger sa méinoire étaient judiciairement, si 1 on nous pennet ce mot residues a leurs véritables auteurs, e'est-a dire a ses ennemis. Ainsi dëblavé, le terrain s'offrait all nouvel his toriën qui s'appliquerait k donner enffh la rérita- ble histoii-c du Mnric Slnart, car le livre de M. W.iesener, parfait en san genre, avail surloul Ie caractére d'un plaidover cl ne ponvait en leuir lieu. Aller au plus pres,ié en discutanl pied ii pied et renversant lous les témoignages accumnlés con tre la reine d Eeosse. I el avail été son but. Profi- tant de ce travail. M. Jules Gantliicr rèva de faire line oeuvre definitive en rious dbiinant, d'après ces données et avec le fruit de ses proprès études Ion - guement poursuivies en Anglelerie et en Eeosse, l'hisloire compléte de Marie Stuart. Bien que har- die, la tentative, n'était point au-dessus de son talent et de ses forces, comme l'a prouvé sou livre et l'on n'aurail eu presque lien it y regretter si, contrahit de s'en tènir aux sen I s documents qu'il avait po découvrir sur la captivilé de la reine d'E- eosse, l'aiiteue n'avait rfvt élre court sur l'époque la plus li istemetit intéressante, a sa voir'Ie séjour dans la forteresse de Fotheringay, oti fut ju gé le procés, résolue et exéctilée la mort de Marie Stuart. A eet égard, on coiuprend que les procés verbaux anglais ne pouvaient fournir que des ren. seigueifients ineomplets car ils devaient plütot s'étèndre sur 1'accusation que sur la défense. Par la mème raison, n'étaient ils pas justement sus pects Cette lacune élait d'autant plus regrettable qu'on contiaissah 'a n'en pas douter l'existence d'un écrit précieux relatant les fails, d'ordre de Mal ie Stuurt elle-même. En rffet, devinant que ses ennemis ne manqueraient pas de s'acharner contre elle. mème après sa mort. et souhaitant par dessus tout que la vérilé ne fut pas allérée sur sou procés el ses dertiiers momenis, la reine captive avait fait écrire sous ses yenx un récit niinotu-ux qu'elle destinait au Pape. Ou en aura la prelive par ces muls d'une lellre a Six le-Quint écrile aussitdl qu'elle apprit sa condasnnation; Vous aurt-e le vrai récit de la f.icon de ina dernière prise et I- toules-ie» procédures contre nitii el par moi, afin qu'eiUrndant la vérilé, les calomnies que les ennemis de l'Eglise me voudront itnposer puissent êlre par vous réfutées et la vérilé con- i) nue el, ii cel elfel, ai-je vers vous envové ce i> porlcur réq>iérant pour la fin votre sainle benediction.» D'après.ces indications, on devait supposerque l'original de eet écrit se retronverait aux archives du Vatican, mais e.'est en vain que le prince Laba noff y fit les recherches les plu* tninuliettses, il ne put le découvrir. Henreuscuiefrtet t-n raison de rimportanee du document qui lui élait remis non moins que de l'inférêt qui s'attachait ii opposer ee récit aux mensonges protestants, le Pape en fit tirer des copies. A cette époque, Cluny étanl uni- versellemenl renommé ponr ses richesses biblio- graphiques, il n'est pas surprenant qu'une de ces copies soit enlrée dans sa bihliothèque. Ce qui est merveilleiix, -''est qu'après le pillage et la disper sion de ees richesses ii la tin du siècle dernier. M. Chantelauze ail eu la bonne fortune de relrouver ce iiianuscril rntre les mains d'un habitant de Cluny. Uue fois fixé sur sou authentk-ité, et sur ce point le léinoignage de M. Leopold Delisle est déeisif, il devail utiliser sa précieuse trou vaille; c'est ce qui nous a valu son livre. C05T15UKR.J

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1