Mais on ólail ómn a Rome d'cnlendre une
langue oriëntale glorifier ainsi le Rape, qui a
nionlré lant de solhciiude pour I'Orient et
les Mafoniles, ces Francais de 1'Orient, appe
lant snr sa lète de nouvellès benedictions,
gage d'espéranees <pii neseront point décues.
Quelques nouveltes encore. Vos lecieurs,
qui ont été tenus aft courant du voyage a
Rome de Mgr W.-R. Seaösbripk, O. S. B.,
évêque de I'ort Louis, i!e, Maurice, seront
lieureux d'apprendre que Sa Grandeur vient
d'etre élevée par Pie IX a la dtgnilé de prélat
assistant au Iröne pontifical et de conilero-
main, lis seront non moitis heureux d'apr
prendre que, pour récompenscr le zéle de
M. Barre et de M. le comte de Gmsstous,
président des conférences de Saint-Vincont
de Paul et du Comité catholique de Mont-
pellier, le Saint-Père les a fails chevaliers'
tie Sainl-Sy 1 veslre.
On ceril de Rome, 2 Juin, a I'Union:
Ce matin, Ie Saint Père a recu, dans la
salie du Tröne, les hommages et les felicita
tions dn Saeré-Collége. Les cardinaux pre
sents^ cetie rnémorable audience étaient au
nombre de quarante-cinq. C'élaient les car
dinaux Simeoni, Monaco-Lavalette, Schwar-
zemberg, Ledoehowski, Pacca, Consolini,
Oreglia, Antici-Matiej, di Pietjo, Galerini,
Pitra, Panebianca, Howard. Marlinelli, Gian-
nelli, Bdio,Barihoini, Hohenlobe, Guidi, Fer-
neri, Riario Sforza. Randi, Saccotii, de FuI-
lonx. Bonaparte, Deébamps, Franchi, Cbigi,
Nina, Asquini, Berardi, Franzelin, d'Avauoz,
Canossa. Peceide Luca, Sbarrelli, Mortehi-
ni, Serrfini, Apuzzo, Paya y Rico, Moraes-
Cardoso et le painarche des Indes, dont le
nom m'écbappe. Plus de ire.nlc évèqucs
d'ltalie el d'aujres pays assistaient encore a
celte audience.
Le cardinal Anial. doyen du Saeré-Collége,
élant trop age cl trijp sou(froui pour se
rend re au Vatican, c'esi Ie cardinal Di Piet i o.
sous-doyen, qui a porlé la parole au nom du
Sacré Collége, et a éx'primè, dans une fort
belle Adrésse. ies sentiments d'amour, de
gratitude el d'espérance qui animenl tons les
cardinaux. Après avoir pussé en revue los
acles les plus glorieux du Pontifical de Pie IX,
le cardinal Di Pietro a exprimé toule la gra
titude du Saeré-Collége pour les évèqucs, le
clergé et les fidéles du monde ealholupie qui
lèmoigiient partoul d'un si grand amour
pour le Chef vénérö de l'Eglise^ II a terminé
son Adress? par ces uiols; 11 y a cinquanie
ans, Trés Saint Pére, vous exprimiez voire
reconnaissance au cardinal qui venait de
vous consaerér en lui disaqt: Ad muitos
annos. Le Seigneur a beni vos souhails et
vous a béni vousmème, car voire consécra-
teur devint bieniót Pape el vous-mêuiè l'ètes
deveuu après lui el avez eu un pontifical si
long et si glorieux. A not re tour, nous vous
dirous, en prianl Dieu d'exaucer nos voeux
Ad m'ultos, mullus, multas annos,
Sou Eminences! r ernis ensuile au Souveram
Pontile, au nom de lous les cardinaux, deux
exemplairës 'en or, co argent et deux en
bronze.d'uue grande etmagnifique médaii le
que le Saeré-Collége a fait expressément frap-
per pour célébrer lejnbiló episcopal de Sa
Saïnielé. Ceile médaille porte d'un cöté 1'el'
fligie du Souverain-Pontife, el de l'autre une
belle inscription latine qui rappe]ie les dona
teurs et le grand événement qui a provoqué
ce don.
Le Saint Pére,dont la santé n'est pas seule-
menl admirable, mais vraunent nnruculeuse,
a prononcé un éloquent discours, malgré
que sa voix lül un peu voilée. II a tout d'a-
bord félicilé el remercié le Saeré-Collége de
ses cordiales manifestations d'amour et de
dévouement si ricbemenl exprimées el dans
l'Adresse qu'il avail entendue et dans la mé
daille qu'il venait de recevoir; il a ajoulé
qu'il ne ijouta.il point de Kattephernent et de
la devotion des cardinaux pour l'Eglise. le
SaTiTt-Slegeefsa peTsónné, suirToui dans les
moments trés difiiciles oü nous vivous.
Le Sainl-Père a continué ensuile a pen
présu ces tenuesQuant a rtioi, je vuils
dirai quelques paroles sur ce qui arrive pre
sentment, el. a ce propos, je vous rappelle-
rai que saint Jean-Baptisle voulut envover
tine deputation de scs disciples a Notre, Sei
gneur, pour lui demander qui il élail. Ce
n'est pas que Saint Jean cut des doules la
dessus, on qu'il ne stil point qui ét ai t Jé.-ais-
Chrfsï, mais il vóiilait procurer a ses discqiles
i'occasion de voir Notré-Séigneur, d'enteudre
ses paroles ct de s'eri retuurner animés d'un
amour plus ardent et d'une foi plus vive.
C'esl ce qui arriva. Jesus-Clirist reent les
disciples dc saint Jean, mais d ne leur du
pas Je suis le Messie, le Fds de Dieu; non,
mais il leur dit Allez, et diles a Jean ce que
vous avez vu: lesavcuglcs voient, les sourds
entendent. les hoilenx marebent, et, ce qui
est plus extraordinaire. les morls rcssuseitenl
voulaiit dire par la que des ceuvres sembla-
bles ne pouvaieni être itiilés que par un
Homnïe-Dieu.
Dc nos jours, i I y a encore beau coup de
personnes de bonne tui. Si qiiefqu'une dc ces
personnes de lioiine foi venait ;i demander
quelle est la vraie religion, dalle dans laipiclle
o:i peul se sauvor, on lui dirail, comme di-
sait autrefois Nolrc-Scigneur aux disciples de
J tri Vovez ètjugez. Dieu a inspire a des
millions de cailioliques de sc eendreen péle-
r n.igeauxsanctuaireslés plus veneres; Dieu,
p' r opérer des miracles, s'esl sec vi de,la
iré -sainte Vierge Marie. Encore aujoimPhtii,
daus certains sancluaires, les estropiés se re-
dresseni, les nvcugles voient, les sourds en-
leudeut, el voila comment Dieu rapproche
les époques puree que l'Eglise repose sur les
bases immuables qu'il a fondées lui-mème.
N'est - it pas vrai aujourd'hui, comme au
commencement de l'Eglise, que la foi est une
dans lecoeur de tous N'esl-il pas vrai que
lous les calholiques,comme aulant de rayons
convergent vers ce centre de vérité Et s'il
en est ainsi, ce n'est certes pas paree qu'il y
a ici eet indigne vicaire de Jésus-Chrisl, mais
paree que Dieu a placé Pierre et ses succes-
seurs a Rome pour diriger et gouverner
l'Eglise, paree qu'il veul de temps en temps
par des miracles éclatants réveiller la foi des
chrétiens.
Done, aujourd'hui, comme aux premiers
jours de l'Eglise, on peut dire: Unum cor,
una fides, unus Deus. Certes, il me serail
impossible de trouver des expressions, et les
paroles me manquent pour remercier Dieu
de tanl de bienfails et les fidéles de lant de
dévolion et d'amour. Que pouvons-nous
faire pour lémoigner a Dieu toute uotre
gratitude pour ses bontés infinies? Nous fe-
rons ce que nous avons fait jusqu'ici. Tra-
vaillez pour l'Eglise el le Sainl-Siége; ne
songez qu'a prouver la gloire de Dien
comme vous avez fait jusqu'a présent, afin
que la religion se dilate partoul de plus en
plus et qu'on puisse loujours dire qu'il n'y a
dans l'Eglise qu'un soul cceur et qu'une seulo
ame.
Employons-y tous nos efforts, et nous
obliendrons ce que nous désirons; mais pour
plus de süreté, demandons a Dieu sa béné
dictine et prions-lede confirmer nos bonnes
résolulions, de nons illuminer et de nous
donuer loujours la force de repousser cer-
laines propositions on conciliations indignes
de l'Eglise el de qui veut vivre avec Dien,
indignes non-seulement d'un chrctien, mais
dc tont hom me d'bonncnr. Que cetle bene
diction de Dieu descendê sur nous et olie
nous donnèra la force. Que Dieu vous bénisse
dans vos travaux; que sa bénédiclion soit
pour vous le gage de rosier loujours attachés
a son divin service qu'elle soil avec vous
pendant toule voire vie; qu'elle vous sou- j
tienne a l'heure de la mort, et enfin qu'elle j
soit l'objet de vos louanges pendant lonte j
Péternilé
dicte tous ses actes. Pour régner, il lui faut
écraser l'adversaire. Et, en verlu du prin
cipe gueux, la force prime le droitcetle
Chambre vote des lols manifestemenl con-
traires a l'égalitè, a la liberie, a la justice.
Elle ne recule devant aucune mesure
elle supprime un a un les droits de ceux
qu'elle combat en enuemis. S'il se Irouve
alors un chef d'Etat assez oublieux de ses
devoirs pour faire une odieuse distinction
enlre les enfants de la mème palrie, assez
faible pour sanctionner l'oppression d'un
parti par l'autre, la tol est faite; elle existe,
elle est legitime, obligatoire: il auffit qu'elle
ail été .votée, sanetiounée, protnulguée. Les
vicliinesont le droil de se laire et... de se
soumetlre
Tel est bien le systéme bbéral dans toule
sa crudité.
LA LOI ET LE DROIT.
Parlaiil de mesures a prendre pour res-
Ireindre ou uième empècber l'exercice du
ministère du prêtre au confessionnal, M.
Tesch disait, il y a quelques jours: LEtal a
te droil de faire telles lols t/ui luipuraissent
nécessaires pour assurer lu puix publique.
Ce principe, émis par M. Tesch, semble
au premier abord ne pouvoir soulever une
sen Ie objection. C;esl bien la fe droil de
l'Elal, ou plulöt c'esl son devoir.
Mais oü commence, oü fin it ce droit?
Les discours prononcés a la Chambre et
la campagne entreprise a cc sujet par la
presse libérale ne laissent plus de doute sur
l'opinion de nos adversaires.
Aux yeux du libéralisme, le législateur est
omnipotent, infaillible: on doit a la loi,
quelle quelle soil, une obéissance absolue, j
sans réserve.
V'oila done ces législes libres-penscurs: j
ils s'escriment avec amerlume contre les lois 1
de I Eglise, its lonnent contre la lyrannie
cléricale». ils s'emporlent contre I'infailli-
bilitédu Pape, prétendant qu'aucun «hom-
me n'est infaillible. Et en mème temps ils
proclameot I'infaillibililé de la raison bu
rnable el d'uii corps législatif.... libéral.
L'opinion de MM. Goblet, Janson, Bergé el
de la presse maconnique a été clairemenl
exposé.e dans ces dernicrs temps. L'Elat,
d'aprés eux. a le droit d'opprimer le cu'l'te
catliolique, si le salul du parti demaude cet-
te oppression.
Eh bien, non! Le pouvoir législatif n'est
point omnipotent, infaillible. La Constitution
a tracé des hornes a son action, et la Consti
tution n'existat-elle plus, il y a au-dessus tout
la loi divine, la loi morale qu'aucun législa
teur htimajn n'a Ic droit de vioier.
Non, nous ne voulons pas de la lyran
nie libérale; nous prolesions quand nous
enlendens dire que les ciiovens doivent s'in-
cliuer sous le.joirg de lois injusles cl déioya-
les
Le systéme de nos adversaires. emprunté
du resle aux immortels principes, est la iié-
g.alion du droit et de la justice, la glorifica
tion de 1 autocratie absolue, la revolution el
l'a na r cli ie.
Voici une Chambre ou ilouiine Ie radica
lisme. La bailie anli-rehgieuse, fomeulée
par un égoïsme sans hornes, l'inspire et
Supposons le pouvoir aux mains de la
Commune de Bruxelles. Ce n'est point une
supposition risible. On a déja vu ailleurs la
Commune fonciionner. Et il so rencontre,
hélas! chez nous maint communard assuré
de voir bieniót ce beau régime, illustré par
l'assassinat, Ie pélrole, les proscriptions et
la guerre civile, s'introniser el triompher
sur le sol de noire Belgique lionnèle et libre.
Plus d'un s'apprêlea doiiner le coup dc col
lier pour balayer du mème coup prétres,
roiset... propriélaires.
Que la Commune viennea décréler le pil
lage létjal des couvenis el des églises; qu'elle
vole législatwement nos temples pour les
transformer en ateliers de travaux pour les
paresseux; qu'elle decide la confiscation des
biegs de tous ceux dont la conscience refuse
de saluer son sinistre drapeau; qu'elle pros-
crive la religion, aballe les eroix; qu'elle
fasse lout cela dans Finlérêt de la paix publi-
quc on a déja vu ces cboses on se trou-
vera, s'il faul en croire nos adversaires, en
présence d une loi de fEtat; cetle loi sera
obligatoire, et qui lui refusera .obéissance
sera légitimement proscrit, emprisonné, voir
mème... raccourci
Qu'un jour encpre les amisde M. Janson,
s'occupant de résoudre scientifiquement le
probléme social, écrivent dans une loi que
les grondissimesproprictésdeM. Frérc-Orban
sont nn obstacle a la solution de la question
et que M. Frère est invité a verser son myri-
fique superllu dans I'escareel le de ceux qui
n'ont rien. Le pauvre M. Frère Que répon-
dra t il a ses nlliés d'aujourd'bui, a ces lé
gisles praliquanl la théorie de I'omnipotence
et de l'infaillibililé de I'Etat en malière de
legislation
Ntil pouvoir au monde ne peut imposer a
une conscience droite ct libre une tyrannic,
légale dans la forme, mais basée sur un fon
dement inique et malhonnèle. II n'y a de loi
obligatoire que la loi basée sur la justice et
l'équité, sur le respect des droits des ciloyens.
L'iniquilé législative n'est qu'une violence,
couvertedes appareuces du droil.
Nos adversaires ne veulent pas de la lyran
nie cléricaleEh bien, nous, a bien plus juste -j
titre, nous ne voulons pas de la tyrunnie
libéraleel, nous en avons la conscience,
uotre pays ne la subira jamais.
M. Ie ministre de la-justice, que la presse
gueuse avail jusqu'a présent épargnó dans
ses attaques, est, depuis quelques jours
l'objet d'un éreintement general dont
nous tenons d'autant plus a le félieiler que
nous avons été, en certaines circonstances,
atnenés a criliquer divers actcs de son admi
nistration.
Ce qui vaul a I'honorable M. De Lantsbee-
re celte «execution, e'est la ferineté qu'il
n deployee dans Ie récent débat engage a la
Chambre sur ie controle légal de la confes
sion sacramenlellc.
A une interpellation de M. Tesch, posant
la question dc savoir si un déni d'absolution,
niolivé par le refus de révéler un vote, lom-
bail sons ('application de la loi, M. le minis
tre de la justice a carrément répondu:
NON!
II a mieux fait; il a juslifié cette solution
negative par des arguments irréctisables,
basés, soil sur le sens juridiquedu mot me
naces, soit sur les principes genératix de
uotre droil public.
A ce discours, ratifié par ie vote de la
Chambre et qui fixe dósormais Ie sens de la
loi, les journanx libéraux out répondu par
des injures mais saus invoquer un seul argu
ment plausible.
Nous reinanpions en outre qu'aulieude
é'ohibattre la these de M. De Lantsheere. ds
se laissent si bien égarer par la passion qu'ils
en viennent jusqu'a tirer sur leurs pro pres
hommes.
C'esl ce que la Flantlre libérale faisail
encore, ce malin mème, en des termes qui
mérilenl d'élre relevés.
Voici en effet comment l'organe de la
Iribu Laurent répond a M. Frère qui, eu
dépit dc l'évidence des fails, n'a pas bésité
récemmenl a nier Thostililé du parti libéral
contre le calholicisme.
Cessons done, dit ce journal, de nier la
lumiére éclatante du jour. Cessons de pro-
tester de nolre respect pour une religion a
laqnelleon ne peut croire sans condainner
nos principes, pour une église dont on ne
peut rester membre qu'a condition de com-
battre et de renier la liberie.
La guerre a l'Eglise, telle est done la rai
son d'etre, tel est Ie véritable programme,
lei est le dernier mot du parti bbéral!
La Flandre libérale, en I'affirmant au
jourd'hui avec une crudité dénuée de tous
ménagemenls, ne nous apprend certes rien
de nouveau; mais elle reQverse par Ie cynis
me de ses aveux tout l'échafaudage de so-
phismes dressé par M. Frére lui-mème con
tre ['interpretation ministérielle du projel de
loi.
N'est-ce pas en effel le chef de I'opposilion
qui a proclamé, en pleine Chambre, que si
Ie libéralisme élait l'anlilhése du calholicis
me, le prélre catholique se trouvail soit en
chaire, soit au confessionnal, en casde légi-
time défense contre les ennemis déclarés de
nolre religion?
Or, c'est cette hoslililé radicale et absolue
que la Flandre libérale conslate aujourd'hui
el elle est, dans ses aveux, l'mlerprète fidéle
do l'immense majorité du parii libéral.
M. Frère est ainsi réfulé et désavoué par
ses propres amis el pris au piége des sophis-
mes qu'il avail lui-mème accumulés contre
les ordres religieux et conlre le clergé.
C'est un point trés-important, acquis au
débat, et il faut savoir gré a la Flandre libé
rale de l'avoir mis en pleine lumiére.
SÉANCE DE LA CHAMBRE.
La Chambre a adoplé samedi par S6 voix
contre 46 et une abstention (M. Dumortier)
l'ensemble du projet de loi sur la réforme
electorale. Ainsi qu'on l'avait prévu, la gau
che a voté le rejet comme un seul homme.
Nous ri'avons cessé d'ailleurs d'en averlir
M. Malou: ce que demandent les Gueux, ce
n'est pas une loi, ce sont les porte-feuilies,
etaussi longtemps qu'ils n'auront pas satis
faction sur ce point, c'est plus que de la naï-
veté d'espérer leur faire entendre raison.
Le cabinet a fail une première concession
a ses ennemis en présentant le projet de
loi. réclamé dans le bul avoué de rendre plus
partiale encore la loi electorale existante,
faile par les Gueux au mépris des droits les
plus respectables du pays honnèle. II a fait
une seconde concession en rayant du projet
dc loi les timides el insuffisantes satisfactions
qu'il conlenait en faveur des viclirnes du sys
téme aeluel et en écartant les mille pétitions
couvertes de plus de quarante-cinq mille
signatures d'élecleurs qui réclainaienl une
réforme sérieuse, compléte et loyale, meltanl
fin, par la decentralisation du serutin, a
l'écrasement des campagnes par les villes.
Oua-t-on abouli La gauche a oblenu satis
faction sur tous les points; toutes ses deman-
des ont été aecordées; le gouvernement ca
tholique a mis dans les mains de ses adver
saires toutes les arines déloyales qu'ils récla-
maienl, et, malgré lont, les Gueux, obéissaui
avec une unanimité remarquable a la con
signe des loges, se sont refuses a se declarer
salisfaits. Nous assistons done a ce beau
spectacle de logique parlementaire: la droile
armant la gauche de dés pipés el celle-ci
faisant la moue et feignant de ne les accepter
que conlrainleel forcée. O loyauté
Ce vote a été précédé d'une discussion
longue et orageuse dont les articles et les
amendements réservés ont fait lous les frais.
de l'année; et enfin que S. M. ayant 0ll
récemmenl I'occasion de s'entretenir avt;c
des officiers gónéraux en retraite, uurait dn
que prochainemenl peul-ètre il aurait a fajre
de nouveau un appel a leurs services.
Venanl de la Gazelle, ces raconiars nous
paraissenl, a raison mème de leur origine
aussi invraisemblables que la nouvelle que
Petrusvient d etre nommé ambassadeur
de Belgique auprès du Saint-Siége, en rem
placement de M. le baron d'Ancihan.
La Gazelle de Bruxelles répand toutes sor-
tes de nouvelles alarmisles au sujet de la
question militaire.
Ainsi e Ie affirme que M. Thiebauld donne-
rail sa démission de ministre de la guerre
pour él re remplacé par M. Brialmont; que le
Roi aurail fait appeler M. le général Chazal
pour lui confier Ie commandement supérieur
LE- BOI A LIEGE.
Ce qui a été beaucoup remarqué a Liége
et dans le pays, e'est la belle réponse,donnéo
par le Roi a Mgr Doulreloux, remplacant
Mgr de Monlpellier absent. Coinme feu 'sou
auguste père, S. M. a rendu un nouvel hom
mage au patriotisme du elergé beige, hom
mage qu'elle avail déja fait lors d'une de ses
derniéres visiles a Gand Je connais, a dit
le Roi, l'atlacbement et le dévouement du
clergé a la palrie el a la dynastie, »et parlant
en prince vraimenl chrétien, il n'a pas hésité
a altribuer aux priéres de ce clergé la protec-
lion spéciale que la Providence accorde a la
Belgique, depuis prés de cinquante ans. au
milieu des circonstances les plus périlleuses.
Dans les temps troubles oü nous sommes
a ajoulé S. M., nous avons besoin des secours
d'en haut.
Les orgaues de la gueuserie ont passé ces
belles paroles du Souverain sous silence, el
nous le reconnaissons volontiers, ils avaienl
pour cela des molifs loul spécianx. D'abord,
Ie latigage royal condamne les violences du
libéralisme, qui outrage conslamment la Re
ligion catholique et qui veul« arracher des
ames a l'Eglise; »il préconise l'existence de
l'espril religieux, legs des siècles passés, inal
terable apnnagc des Beiges; d'aulre part il
venge le clergé beige des accusations odien-
ses dont il est l'objet dans ct hors du Parle
ment, il lone son patriotisnie, il reconnaij
son dévouement qui va parfois jusqu'a l'hé-
roïsme, car lorsque nos populations sont
décimées par la misère et par l'épidémiec'est
|e clergé qu'on rencontre au premier rang
pour prodiguer des secours el offrir des
consolations. Le Roi le sait et il l'a dit ouver-
lemenl, se recommandant Lui et les siens
aux priéres de nos prêlres. Les paroles de
S. M. ont loujours une grande porlée, mais
les circonstances actuelles en augmenlent
encore la signification. Aussi remercions-nous
cordialerneut S. M. de son langage érninern-
ment chrétien et national.
BANQUE DE BELGIQUE.
Affaire TKint.
Le chef du parquet de Bruxelles vient de
déposcr son réquisiloire.
Ce document estinie qu'il n'y a pas lieu de
maintenir en cause la mailresse de T'Kint,
Marie Collaerlil conclul a l'abandon de la
poursuiteen cequi concerne Lolo.
II demaude, au contraire, le renvoi aux
assises
1° De TKinl, comme accusé princif
pour faux el pour détournenienls.
2° De M. Forlamps, gouverneur de la
Banque; deM. Sa balier, ancien gouverneur,
aujourd'hui administrateur el dedeuxautres
adminslrateurs, MM. Kokxet Gendebien,pour
complicilé de faux, et comme élant prévenus
d'avoir aidé T'Kint a fabriquer de faux bilans
de la Banque de Belgique.
3" De plusieurs agents de changeMM.
Debück père, Debück fils, Lowentein, pour
recel et complicilé dans les operations véreu-
ses auxquelles se serait livré Panelen caissier.
4° Enfin de quatre employés de la Banque
de Belgique, prévenus également d'avoir as-
sisté T'Kint dans ces agissements franduleux.
La chambre du conseil va se réunir Irès-
procbainement |»ourüélibérer sur ce réqnisi-
toire.
La chambre d'accusalion devra ensuile
prononcer sur le renvoi aux assises.
La chambre du conseil prés le tribunal de
première instance s'est réunie, Vendredi
aprés-tnidi, pour entendre la lecture du rap
port de M. le procureur du Roi, dans 1'ufTairc
de la Banque dc Belgique.
Elle a ordonné le renvoi des prévenus de
vant la chambre des tnises en accusation.
La chambre des miscs en accusation sen
saisie dans le courant de la semaine el statue-
ra sans doute immédiatement.
4