et s'ils sont propriétaires. M. Laurent doit 1
leur reconnaitre ie droit de s'erigager dans
le couloir électoral, comme M. Bara doit leur
reconnaitre Ie droit d'élever dans leurs égli-
ses des confessionnaux dans lesquels ils
auront la libertéde manifesler« leiiropinion
sur la nature et Piniquité du libéralisme.
M. Laurent vent défendre aux moines de
posséder paree qu'ils ont fait vceu de pau-
vreté! Est-ce que la loi reconnait les vceux
el Pobligation qu'ils imposenl? Quand un
moine scandaleux veut se marier civilement.
tons les libéraux orient a l'envi qu'il a le droit
de le faire el que ses voeux ne sont que des
momeries. Pourquoi doncvouloir reconnai
tre devant la Constitution l'effieacilé du voeu
de pauvrelé et pas celle du voeu de chasteté?
Ma is suivons encore M. Laurent et nous
pourrons arriver a des conclusions eurieuses.
Les moines. dit M. Laurent, ne peuvenl
et ne veulent pas acquérir la propriélé
poureux; ils veulent l'acquérir pour le
convent; or, le convent n'existe pas aux
yenx de la loi. Done, il n'y a pas de vente.
Le prétendu vendeur a touché des deniers
auxquels il n'a aucun droit. Légalement il
reste propriélaire, et il est lenu de reslituer
les deniers qu'il a touchés paree qu'il les
a recus sans cause, on sur one fausse eau-
se.
Faisons l'application. Un proviseur de
monastère achète« pour le convent deux
cents metres de d*q> ou 100 kilogr. de fro-
ment le prétendu vendeur pourra done re-
prendre son bien, l'arracher aux mains du
tailleur qui va en faire des soutanes, ou du
boulanger qui va en pétrir du pain.Ces pan -
vres moines n'nnront plus rien pour se vétir
ni pour se nonrrir? Mais Ie prétendu vendeur
esttenu de rest ituer les deniers qu'il a recus
Comment done, M. Laurent, vous admeltez
qu'on peut reslituer aux moines les deniers
recus? Maisalors vous les reconnaissez comme
propriétaires etconséquemment comme aptes
a devenir élecleurs et a passer par le couloir
enlre M. Janson et Bara. M. Laurent s'est lan-
a la suite de M. Janson dans une difficulté
sérieuse et dont il nesortira pas. M. Laurent
reconnait-il l'effieacilé de voeux monastiques
Si sa réponse est négative, il ne peut faire
aucune difficulté contre l'aptitude des moines
a posséder el a exercer le droit électoral. Si
sa réponse est affirmative, il doit reconnaitre
comme nul devant la loi et trailer dé concu
binage le mariage d'un moine imilateur de
Luther ou d'Hyacinthe; et comme la liberie
des cultes est dans la loi, la liberté de possé
der ces locaux, pour exercer ce culte, est
reconnue par la Constitution. M. Laurent,
refusantau moine l'aptitude de posséder ces
locaux, doit la reconnaitre au convent.
En d'autres lermes, M, Laurent doit, ou
reconnaitre le moine comme propriélaire,
ou le convent comme propriélaire, ou annu-
ler violemment les articles 12, 14 et 20 de
la Constitution.
Pour quel parti optera t-il?
{Ami de COrdre).
SÉANCE DU SÉNAT.
Le rapport sur l'élection de Soignies n'est
pas encore déposé.
Au débul de la séance, M. Solvyns a fait
connaitre a l'assemblée que M. Ie baron d'A-
nethan, rapporteur, se Irouvanl indisposé,
le rapport de la commission ne pourrait èlre
présenté que dans une séance ullérieure. A
celle déclarntion, SI. Hubert Dolcz ajouta que
M.d Anethan désiraitse voir remplacé comme
rapporteur et qu'il y avail lieu conséquem-
mentde lui donner satisfaction.
Immédialement la commission s'est réunie
ctellea 1° notnuie rapporteur M. Hubert
Dolez; 2° invalide l'élection de SI. de la Roche.
Sans nous prononcer sur Ie fond de la
question, il nous sera permis de rappeler que
si, au beau temps de la nomination des frau
des gueuses et des coups de parti sous le
ministère Frère-Bara, une election libérale
avail élé coriteslée, ce n'est pas certos dans
les rangs de la droile que la commission par
lementaire eül cherché un rapporteur.
Le Sénat a procédéensuite au second vole
des amendements relalifs a la loi sur les for-
malilés des protèts, lesquels ont étéadoptés
ainsi que l'ensemble du projet de loi.
SÉANCE DE LA CHAMBRE.
La Chambre des représentanls avaitabordé
hier l'examen de la convention conclue enlre
l'Etal et la Sociélé de construction de che-
mins de fer. quand M. le minislre dela guerre
s'est levé et a demande que la Chambre in-
lerrompit cette discussion pour s'occuper
immédialement d'uue demande dc credit
supplémenlaire d'a pen prés trois millions
pour certaines dépenses relatives au malériel
il l'armée.
Les militaristes de la gauche om saisi la
Ir lie au bond. Ils onldemandé de nouveaux
Ir vaux de défense aux 'environs d'Anvers.
réation d'nnearinéede 140,000 hommes
et d'une réserve de30,000, la transformation I
de la garde civique en landwehr, etc. etc.
Le gouvernement a répondu a toules ces
exigences par une fin de non-recevoir assez
nette. Du reste, il a cru devoir ajouler que
le crédit demandé n'élait pas né des circon-
stances aetuelles, qui ne doivent pas étre un
sujet de préoccupation poer la Belgique.
Le crédit a élé votè a l'unanimilé moins
six voix MM. Demeur, Bergé, Bockstael,
Couvreur, Le Hardv et Lambert.
M. E. Allard s'est abstenu.
La Chambre avail voté auparavant sans
discussion el a l'unanimité le projel de loi
relatif a 'la capitalisation des annuités de
rachat du chemin de fer de Dendre-et-\Vaes.
Nous lisons dans la Patrie
Nons ne cesserons d'exciler les repré
sentanls de la province contre la nouvelle
et exorbitante exaction de Bruxelles, qui
veut sevrer Ie trésor public d'un million au
profit des béles de la capitale, car le million
que celle-ci demande pour son jardin zoolo-
gique ne saurait. se jnslifier ni au point de
vuedela raison, ni a celui de la justice, ni a
celui de l'équité.
Une feuilie bruxelloise, s'en apercevant, a
imagine l'ineple prétexte que voici
L'argent dépensé pour rendre Bruxelles
altrayant profile aux grandes villes du pays.
Quand Bruxelles attire beaucoup d'étrangers,
ces étrangers vont voir les grandes villes de
province ou ils n'iraient certainement pas
si d'abord Bruxelles ne les avail atlirés en
Belgique.
Les grandes villes de province offrent
d'assez puissants attraits a l'étranger pour
qu'elles n'aient pas besoin d'enrichir Bru
xelles. La capitale est une sangsue qui, sous
différents prétextes, met le trésor public a
pillage,et il est plus que temps quecelacesse.
Tantót c'est a propos d'écoles, lantót a pro
pos de theatres, tantót a propos d'animaux,
qu'elle met le budget en coupe réglée au dé
triment de la province, qui est obligée de
payer les plaisirs des adminislrés de M. Ans-
pach. Que celui - ci administre sagement
comme mainle ville de province, qu'il ne
batisse pas pour les démolir, au bout de
quelques mois. des écoles, qui coütent les
ones R00,000 fr., les autres 850,000 fr.. et
il aura de quoi nourrir et entrelenir les bètes
dc Bruxelles.
NOUVELLES DE FRANCE.
Samedi dernier, a deux heures vingt mi
nutes, M. le président du Sénat a lu au'Sénat
le message suivant
Messieurs les Sénaleurs,
En verin de l'arl. 5 des Iois conslitution-
nelles, le président est investi du droit de
dissoudre la Chambre des députés sur l'avis
conforme du Sénat. Cette grave mesure me
parait aujourd'hui nécessaire.
Je viens vous demander d'y donner voire
assen timen t.
Le 10 mai, j'ai dü déclarer au pays qu'un
dissentiment existait enlre la Chambre des
députés el le gouvernement, j'ai constalé
qu'aucnn ministère ne pouvait se maintenir
dans cette Chambresans rechercher l'alliance
et subir les conditions du parti radical.
Un gouvernement astreint a one telle né-
cessité n'est plus maitre de ses actions
ouelles que soient ses intentions personnelles;
il en est réduit ;i servir les desseins de ceux
dont il accepte l'appui et a préparer leur avé-
nement.
C'est a quoi je n'ai pas voula me prèlcr
plus longtemps. Quand un tel désaccord
ex isle ent re les nouvoirs publics, la dissolu
tion est le moven pré vu par la Constitution
pour y mettre un terme.
J'aurais préfere en retarder la date, j'au-
rais désiré en particulier qu'avant de se sé-
parer, les Chainbres eussent pu voter le
budget de 1878. La prorogation qui vient
de s'écouler pouvait servir'a apaiser les es
prits, leur rendre Ie calme nécessaire aux
discussions des affaires, mais ce résullat n'a
pas élé obtenu.
A peine la prorogation élait-elle prononcée
que plus de 300 députés proteslaienl dans
tin manifeste que nous connaissons contre
l'usage que j'avais fait de moil droit consti
tutioneel. Ce manifeste a élé repandu a pro
fusion,Min grand nornbro de ceux qui l'ont
signé l'ont accompagné de lettres a leurs
élecleurs ou de discours dans des reunions
nombreuses.
Que'qnes-jjns inème, a l'abri de l'iinmu-
nilé parlementaire, se sont servis d'expres-
sions telles que la justice a dit sévir contre
les journaux qui les ont reproduiles. Une
telle agitation ne pourrait se prolongcr sans
causer un trouble profond. Ceux qui s'y li-
vrent no penvent pas s'étonncr que je les
appellc devant le pays auquel il s'adressérent
eux-mèmes.
Je ine borne done a demander a la Ciiam-
bre des députés le vote de quelques iois ur-
gentes que Je palriolisme de tous les parlis
ne laissera süremenl pas mettre en question.
La dissolution ensuile prompleinent pronon
cée permetlra que la Chambre nouvelle, con-
voquée dans les délais légau.x, se réunisse a
temps pour assurer les services de l'exercice
procliatu.
jMii'adrcsserai avec confiance a la nation.
La France veut comme moi le mainticn in-
,acl des institutions qui nous régissentelle
ne veut pas plus que moi que ces institutions
soient dénaturées par Taction du radicalisme.
Elle ne vent pas qu'en 1880, jour ou les
Iois constitulionnelles pourrontêlre révisées,
lout se trouve préparé d'avance pour la dés -
organisation de toules les forces morales et
malérielles du pays.
Avertie a temps, prévenue contre tout
malenlendn, toute équivoque, la France,
j'en suis sur, rendra justice a mes intentions
et choisira pour mandataires ceux qui pro-
mettront de me seconder.
Vous sentirez la nécessité de délibérer
promplemeiit sur cetleimportanterésolution.
Fait a Versailles, le 16 juin 1877.
Signé Maréchai, de Mac-Mahon,
Due de Magenta.
A la mème heure, séance trés-orageuse a
la Chambre des députés.
Pendant la séance de samedi, plusieurs
scènes très-lumultueuses se sont produiles.
A plusieurs reprises, M. le président Grévy a
menacé de se couvrir.
M. Gambelta parle des journaux qui osent
dire qu'il aspire a laprésidence de la Répu-
blique. Puis, faisant allusion a M. Thiers, il
ajoule
Quant a nous, nous nous sommes em
presses dés le premier jour, de dénoncerau
paysce piége qui serail grossier s'il n'élait
naif el de dire que si jamais l'heure élait ve
nue de remplacer le président de la Répu-
blique, il y avail un homme...
M. P. de Cassagnac. Cet homme vous
a appelè fou furieux.
M. Gambelta. Je suis résolu li ne rien
entendre des interruptions qui me seront
adressées par la droite. (Bruit a droite.) Vous
inlerprélerez rrion dédain comme il vous
conviendra.
Je connais voire sysjème: vous nvez rnüri
l'habile projet dc m'empècher de parler.
Renoncez-y.
M. de Cassagnac. Allez sur voire bal-
con. (Reclamations a gauche.)
M. ie président. Veuillez, monsieur de
Cassagnac, ne pas interrompre a chaquc mi
nute.
M. Gambelta. Je comprends trés-bien
que la minorité conservatrice adopte une pa-
reille politique, mais je plains le cabinet de
n'a voir que de pareils auxiliaires. (Applau-
dissements répétés a gauche et au centre.)
M. de Cassagnac. Vous ètes l'ami des
coquins.
M. le président. Monsieur de Cassagnac
vous vous posez en insulieur de tout député
qui inonte a la tribune.
M. de Cassagnac. Et vous, vous ètes
Ie complice des insulles qu'on nous adresse.
(Exclamations a gauche.)
M. te président. Ju méprise sonveraiue-
menl les insidles qui viennent de M. de Cas
sagnac.
M. de Cassagnac. Je vous le rends.
(Exclamations a gauche et au centre.
Cris la censure.)
M. le président. Je devrais peut-ètre,
aprés Touirage sans precedents dans les as
sembles délibérantes que M. P. de Cassa
gnac a cru devoir adresser au président de
cette Chambre, infliger la punition la plus
sévére qui soit inscrile dans le réglement.
Je me conlenlerai de p"oposera la Chambre
de prononcer la censure.
La Chambre, consultée, prononce la cen
sure contre M. Paul de Cassagnac.
Pendant le discours de M. Gambelta, les
gauches onl joué une jolie coinédie. Leur
charlatanesque tribun ayanl cru devoir poser
In candidature de M. Thiers a la présidence
de la Republique, elles se soul toutes tour-
nées vers le banc du sinistre vieillard, se sont
prosternées devant lui et Tont adoré. Un peu
plus, et ils lui embrassaient les pieds. Ce que
voyant le malm vieillard, il s'est dil in petto:
Je les liens Puis il s'est rcliré. Pour
avoir rccours a cette vieille idole, il faut que
ia Républiqne sesenle bien malade.
GUERRE D'ORIENT.
Candie, 20 juin.
Plusieurs villages, siiués prés de Relimo,
refusenl dc payer les impöts.
La (loite lurque est arrivée dans la baie de
Suda.
Constantinople, 21 jtiin.
bouleyman puciiu a franchi les défilés
d'Ostrog. On assure qu'il a fait sajonction
avec Ali-Saib.
II se dit aussi que les Russes ont été ballus
aux environs du lac de Van et poursuivis
jusque Bayazid, doni la garnizon russe au-
rait capilulé.
L'agent serbe a renouvelé la dèclaration
de neutralité, il a démenti que la Serbie con-
sentiraii au passage des troupes russes. Ou
croit que les Russes tenteront du franchir le
Danube prés de Nicopolis.
Un corps de volontaires polonais, partira
incessamment pour !o ificairo clg Ia guerrc.
Vienne, 21 juin.
On annonce de source aulhentique que la
nouvelle publiée pir le Wiener Tngblutl et
la Gazette de Cologne relaiivement a une
occupation par TAutriche de certaines parties
du territoire turc, est dénuée de tout fonde
ment.
La Correspondance politique publie un
lélégramme de Bucharest en date du 20 juin
disant que le Sénai discute une nouvelle con
vention avec la Russie relative a la coopera
tion de l'armée rouinaine an-dela du Danube.
('lineniquc lacali'.
A TÉM01N, TÉMOIN ET DEMI.
Le Progrès voil dans le narré que nous
avons fait des violences qui ont accompagné,
l'autre semaine, la mise a l'ombre d'un ivro-
gne, le sieur Oet de l'arrestation arbi
traire du sieur üobbelaere, un effet de no-
Ire éternel esprit de dénigrement.
Nous nous attendions a cette réponse: c'est
la formule qui sert a notre adversaire, quand
il n'a rien de bon a dire, cequi lui arri
ve plus souvent qu'a son tour.
Nous en sommes bien fachés pour les pa
trons du moniteur de l'Hótel-de-Ville, mais
depuis la publication de notre article, une
foule de lémoins oculaireset des plus
honorables, sont venus confirmer de
point en point la parfaite exactitude de noire
récil: quant au luxe de violences déployé
contre Tivrogne, quant a Tinnocence de
Dobbelaere en Tespéce, quant a I'arbitraire
de l'arrestation dont ce dernier a été la vic-
time, longtemps aprés la scène contre laquel-
le il avait cru devoir protester avec plusieurs
autres lémoins. On s'est bien gardé decon-
duire ceux-ci au poste avec lui. Pourquoi?...
Nous ne savons oü Ie Progrès a été cher
cher des lémoins qui a/firment que Cagent
a rempli sa mission avec toute la modéra-
lion possible el que, grace aux exci
tations du sieur Dobbelaere c'est cet
agentet non tivrogne, qui a
dil subir des violences et «des outrages
Ou plulót nous ne savons que trop oü, le
cas échéant, 011 trouve ces témoins-la.
Chaque fois que le public a eu a critiquer
la maniére dont certains agents de la police
locale semblent comprendre leur mission,
on s'en est uniquement référé aux allégations
des agents incriminés, a la fois juges et
parties: c'est ce que, dans certaines régions,
on entend par une enquête administra
tive.
Quoi qu'il en soil, la vérilé semble bien
èlre que Tivrogne, les menottes aux poings
et roue de coups, a été trainé sur le pavé,
jusqu'a Tarrivée d'un renfort de THötel-de-
Ville; que ce malheiireux étail ivre a ce point
qu'il était absolumcnt hors d'étal d'entendre
les excitations venues de la foule et d'y ré-
pondre par des actes d'une resistance encou-
ragée.
Voila ce que nous affirment, non pas
1'inléressé, mais, nous le répétons, des
lémoins oculaires et dont tous les Progrès
du monde ne sauraienl contesler la parfaile
honorabililé.
D'ailleurs le Progrès ne nons dit rien qui
explique ou legitime Tincarcération du sieur
Dobbelaere, plus d'une demi heure aprés
Tévénement, el alors qu'il passait paisible-
ment sur la Place. Si Dobbelaere était fautif,
y a-t-il un procés-verbal a sa charge, et que
dit ce procés-verbal? En vain le Progrès
nous objecte que le sieur Dobbelaere a déja
subi antérieuremenl des condamnations pour
injures, outrages et violences. Peu importer
il ne s'agit pas de savoir ce que le sieur Dob
belaere a eu le lort de faire jadis, il s'agit de
savoir ce qu'il a fait dans la circonstance
présente, cl ce qui juslifiesón arrestaiion.
le Jeudi soir 14 Juin 1877. Du reste le Pro
grès ii'a-l-il pas souvenir que les procédés
sommaires, que se passé parfois notre police
locale en matière d'incarcéralion, auraienl
élé déja l'objet de critiques, non pas dans
un journal délracleurmais en plei-
ne audience du tribunal correclionnel el de
la part de quelqu'un qui est parfailement a
mème de le renseigner. Que le Progrès
s'inform e!
DÉDIÉ AU LICENCIÉ.
Le Progrès triomphe et son licencié jubi-
lo: la Lour d'appel deGand, réformanl une
décision de la Deputation permanente, a
rayé, parait-il. Monsieur Augusle De Bruyne
de la lisle des élecleurs généraux dela ville
d'Ypres pour 1877!! Parbleu, ce résullat
n'a rien d'absolumenl inatlendu pour nous
la Cour a bien mamlenu et persislé a mainte
nir au nornbre des élecleurs d'Ypres, l'in-
trouvable général Misolten, qui de son cóté
persiste a conserver sur les bords de la Dyle,
son domicile réel, et a n'avoir sur les bords
de TYuerlée, qu'un simple domicile... diaf-
feclion tout a fait platonique. Tant d'affec-
tion a atiendri la sensible Cour de Gand,
s'ensiiit-il que sa décision soit juridique
S'ensuil-il qu'il y ail lieu pour le licencié de
se panader. quand cette mème Cour par
avenlure, lui donne raison contre la Dépula-
lion permanente et contre nous
Mais enflé de son succès, le licencié prend
des poses de croquemilaine: il se propose
de provoquer tannée prochaine une vè-
citable hecatombe de faux élecleurs eest
dès d présent une affaire réglée.
Voici qui va tont de suite rabattre le ca-
quel du gros capitau nous l'avons rappelé
déja, copiant Ie Rapport sur CElal de Cad-
ministration dans la Flandre occidentale
(1876, page 10, litre II): l'année dernière
,»9 decisions de la Deputation permanente
onl provoquée 9 appels dans toute la Pro
vince.
Et cette année? A la suite de la révision
des listes électorales. la Députation perma
nente pour F arrondissement seula été sai-
sie de ISiS reclamations. 13 des décisions
iniervemies, ont élé frappées d'appel. La
Cour de Gand en a reformé en a confir-
mé 4, adéclaré un acte d'appel non receva-
ble. Parini les huil appels accueillis a Gand
se trouvent Tinéviiable appel en cause de cet
électeur désormais célébre, le général Mis-
solten, et celui en cause du sieur Mai Hard
que nous avons signalé, en temps et lieu.
D'ou il appert qu'en dépit de son zéle et
de sa jactance, Timpiloyable licencié a dü
s'incltner sans mot dire, devant 11$ deci
sions de la Députation permanente concer-
nanl Tarrondissement, oü il essaie avec une
ardeur malheureuse de pétrir la matière elec
torale a son image.
Voila de quoi nous rassurer quant a
Thécatombe prédite pour la révision pro
chaine.
DE L'AUTHENTICITÉ DES SOURCES DU
PROGRÈS.
Le Progrès puise dans la Belgique mili.
taire trois projets, qui paraissent unique
ment dus a Timagination trop active des
écrivains spéciaux de cette revue. II se croit
trés fin en jelant a la tète d'un ministère réso
lu a faire pour la défense de notre nationali-
té tous les sacrifices que les événements dé-
montreront nécessaires, mais adversaire des
dépenses militaires, grevant inutilemenl nos
laborieuses populations, les fanlaisies d'inlé-
ressés qui souvent dans le passé ont pris
leurs désirs ou leurs rèves pour des réalilés.
Jusqu'a présent, nous ne nous trouvons
en présence que d'un seul projet: le gouver
nement a demandé fr. 2,982,000 pour cou
vrir diverses dépenses, qui se rapporlent au
matériel de l'armée, savoir
1° Oulils de campement des troupes d'in-
fanleriefr. 100,000
2° Exhaussement des affüls
desiégefr. 782,000
3° Continuation desouvra-
ges de défense des forts du
Bas-Escautfr. 1,800,000
4° Achat et transformation
de carlouchiéres fr. 300,000
Total fr. 2,982,000
Ce crédit a étéaccordé au Gouvernement,
par voix contre et une abstention-,
dans la séance du 20 Juin.
Quant aux fanlaisies de la Belgique mili
taire acceptées par le Progrès comme évan-
gile, voici le crédit qu'elles mérilent: Tun
des projels prèlés au Ministère, créait une
5e division d'infanterie, en formant un se
cond RÉGIMENT DE CARAHIN1ERS, qui CO/lStilue lil
10c brigade avec le régiment acluel.
Or, voici ce que declare relalivement a ce
projet, le 20 Juin, Thonorable minislre du la
guerre
Dans un recueil scienlifique, un officier
a avancé qu'on a besoin, non de huil,
mais de seize régiments de cavalerie. Un
autre trouve que Tinfanterie est insuffisan-
le; il propose une nouvelle organisation.
(Celui-ci, c'est celui du Progrès).
II veut, entre autres, continue le géné-
ral Thiebauld, faire une brigade de carabi-
niers; 11 ignore mème que le régiment des
carabiniers nest réuniquau point de vue
administratif et qu'en cas de mobilisation,
ses bulaillons sont délachés dans les divi-
sions.
El quant a la valeur qu'il faut attacher a
ces publications de spécialités en general,
quant a I autorité qu'il leur faut aceorder,
le minislre déclare que tous les jours il y
a des publications nouvelles relatives "a
l'armée; les officiers se plaigncnt, 'dit-on,
mais ils neseraient pas Beiges s'ils ne se
plaignaient pas.
Voila le Progrès averti, quand il voudra
incriminer les actes miliiaires du gouverne
ment, d'avoir a choisir ses sources, avec plus
de circonspection. Quant au crédit voté,
puisqu'il y avait a Anvers, selon l'expression
de I honorable minislre, une porie onver-
te, qui permei tail éventuellement a des
monitors ennemis de remonter TEscaut, et de
s embosser dans la rade, nous approuvon-
fort le Gouvernement d'avoir fermé cells
porie au plus vile, et nous louons la Chame
bre de lui en avoir donné unanimement les
rnoyens. Les nécessilés de la défense natio
nale, pas plus que les nécessilés de la défen
se sociale, ne trouveronl jamais les catholi-
ques du moins chiches de leurs deniers.
Un mot encore a ce sujet: on a voulu
pousser le chef du cabinet a déclarer que Ie
crédit actuellement demandé suffirait a assu
rer a jamais la défense d'Anvers.. M. Malou
s'y est refusé: Que puis-je répondre, s'ets-
il écrié, de ce qu'on demindcra dauscinq
ou six ans? Je n'en sais rien.... ün deman
dera prochainemenl a la Chambre de mel-
ire a la disposition du Gouvernement, pour
des ouvrages dom 1'ulilité est reconnue
depuis longtemps, le solde disponible pro-
venanl de la vente des terrains militaires.
Ce sont des ouvrages avancés sur les Né-
thes pour defendre les approches de notre
grand camp retranché d'Anvers. Voila ce
J
v