ont marqué pour ne pas dire rempli la
séance du 6 Juillet.
Le premier esl l'interpellalion de MM. Frè-
re el Bara a propos de l'affaire de Morville.
Morville est un hameau de la commune
d'Anlée. 11 y avail dans ce hameau un caba-
relier-échevin qui voulail, vu l'impossibililé
de changer l'église de place, faire balir une
seconde église non loin desa maison.Cela
devail atlirer du monde dans son voisinage
el remplir son cabaret.
Refus du Conseil communal qui n'a pas
d'argent el qui nalurellemenlne saurait
balir.
Rage du cabaretier qui léve l'élendard de
la révolte contre l'Eglise, ameute les tèles les
plus chaudes du hameau el decide d'appeler
a son secours un pasleur prolestant qui bad-
ra un temple prolestant a Morville, toujours
pas loin du cabarel de Téchevin-cabarelier
M. Delor, qui veul absolument du monde
chez lui; protestants ou chrétiens, juifs ou
athées, illui faut des clients.
Les Morvillains, excités par M. Delor, par
tem pour la croisade. Tambour battant et
banniéres déployées, ils vont a Féglise d'An
lée reprendre leurs chaises. Malheur a ceux
qui ne font pas comme eux! Ils ravagent un
champ de seigle et menacenl les habitants
paisibles qui out refuse de demander a cor
el a cris la nouvelle église de M. I'échevin-
ca baretier.
Le Gouverneur de la province de Namur
apprend ce qui vient de se passer; il sait que
les meneurs ont menace d'empècher la sortie
de la procession et il donne ordre a la gen
darmerie de la proléger.
Celui que la police devait surveiller lout
particulièremenl, étail M. Delor, le chef de
celle croisade d'un nouveau genre.
Or, le brigadier apprit que deux étran-
"ers étaient descendus chez ledit sieur Delor.
II alia leur demander d'oü ils venaienl et ce
qu'ils voulaienl. M. Delor, Pami, Cenfant galé
du libéralisme, le martyr dont MM. Frèreet
Bara chantent les louanges, refusa de dire
qu'il connaissait ces messieurs el qu'il répon-
dail d'eux.
L'un des deux élrangers, le pasleur pro
testant M. Anet, fut arrèlé, puis relaché
quelques heures aprés sur la preuve de son
identilé. Le soir méme ledit pasteur pilt
prècher librement la religion réformée aux
Morvillains groupés aulour de leur cabare-
lier-'échevin; personne ne songea a troubler
cetle petite féte de familie, jamais la liberté
de faire et de dire des bèlises ne fut mieux
respectée qu'en celle circonstance.
Hatons-nous de dire que les Morvillains ont
eompris leur tort el sonl retournés Iranquil-
lemenl a leur église el a leurs devoirs.
M. le dominê a semé dans le sable ses
doctrines n'ent pas pris racine.
Et voila le sujet de l'inlerpellation de MM.
Frère et Bara. Ils ont crié a la violation de la
liberté religieuses el a la persecution
S'il s'agissait d'un prêlre calholique
a dit l'ingrat nourrisson des chanoines de
Tournai, vous n'auriez pas eu assez de
voix pour protester contre cetle arrestation
arbitraire
Cela n'est pas fort. Lorsqu'un prêlre calho
lique va prècher ailleurs que dans sa paroisse
il se met tonjours en régie avant de partir et
eetix qui le font venir ne rougissent pas de
lui au point de déclarer qu'ils ne le connais-
senl pas.
Deuxième interpellation.
M. Janson prend la défense de Jourde le
communard, quia élé mis en demeure de
quitter la Belgique. Ce protégé de M. Janson
avail déja été conduit d'un pays voisin par
la police allemande. Jourde avail obtenu
l'autorisation de résider en Belgique a con
dition de se monlrer digne de l'hospitalilé
qu'on lui accordait. II ne pouvail ui se mèler
de nos discussions poliliques ni attaquer les
pays voisins. Or, il vient. de lancer les cir
culaires-prospectus d'un ouvrage attaquanl
la religion, la société et les gouvernemenls
établis.
M. Janson se montre enfin tel qu'il est. II
défend ouvertement les fréres et amis, les
communards.
Gependant, mis en demeure de formuler
son blame dans un ordre du jour, il bat en
retraite.
Sur la proposition de MM. Malou el Woeste
on met aux voix un ordre du jour ayant
pour but de prouver que les communards
ne trouveront jamais dedéfenseursdansnolre
Chambre.
Cct ordre du jour est voté par 67 voix
contre 13 el 17 abstentions.
L'article ci-dessous n'a pu paraitre la se-
maine dernière dans nos colonnes, par suite
de l'abondance de matières. Bien quedepuis
lors la Chambre ait résolu la question a la-
quelle il se rapporte, en adoptant la combi-
naison imaginée par l'adminislration bruxel-
loise, nous croyons toulefois que nos lecleurs
liront encore avec intérêt les réflexions qui
s'y trouvenl consignées.
ZOOLOGIE BRUXELLOISE.
Nous avons cru longlemps que M. lebourg-
meslre de Bruxelles produisait une de ces
assertions audaeieuses et téméraires qui lui
sont farnilières, lorsqu'il se vanlait d'amener
M. le ministre des finances a donner un mil
lion de subside pour relever la mauvaise
spéculation du Jardin zoologique bruxellois.
C'élait une illusion de noire partd'accord
avec M. Malou, M. Anspach se propose de
donner une nouvelle saignée a la caisse de
l'Etat, et cetle fois, c'esl bel el bien un mil
lion qu'il exige
Déja trop souvent la provincea étésacrifiée
a Ia capitale; déja trop souvent les prodiga-
lités de celle-ci ont été compensées par les
sacrifices de cel le-la, el il est temps que Ton
mette un lerme aux exigences des édiles de
Bruxelles. Leur theatre flamand, c'est l'Etat
qui l'entrelient; leur université libre-penseuse
c'est la province qui la subsidie leurs fêtes
c'esl encore l'Etat qui y contribue largement;
il n'y a pas longlemps ils voulaienl lui im-
poser la charge de leur police locale, et
aujourd'hui le pays devrait leur octroyer un
jardin parsemé de promenades, kiosques, jets
d'eau, agrémenlé de bipèdes et de quadru-
pèdes, chargés d'amuser M. le lord-maire,
sa lignée, les éléves des écoles sans Dieu et
le petit nombre de ses adminislrés qui ont
de quoi payer leur entree audit jardin car
ceux-la seuls profiteront de la faveur budgé-
taire si elle est accordée.
Un million de francs, voila ce que l'on
demande a la Chambre dans un moment ou
pareiile somme employee a soulager telle
ou telle industrie en souffrance, produirail
des bienfails considérables et donnerail du
travail a un grand nombre d'ouvriers inoc-
cupésun million jelé aux bètes lorsque
beaucoup de casernes oü on loge nos fils,
sont dans un état misérable et nuisible a la
santé des défenseurs du pays; un million
donné pour l'amusement de 4 a 500 riches
bruxellois, quand plusieurs de nos villes et
communes seraient heureuses d'obtenir la
dixiéme partie de cetle somme pour faire
des travaux d'assainissement et proléger
leur population contre l'iovasion d'une épi
démie.
Evidemmenl, c'est la un gaspillage des
fonds des contribuables, que l'on n'oserait
proposer pour aucune autre ville du pays,
car les 9/10 de la Chambreen feraient justice.
C'est un marché de dupe volontaire que
fait le gouvernement.
II s'engage a payer a la ville de Bruxelles
un million de francs et qu'oblient-il en re
vanche 1° La propriété. avec jouissance
immédiate du local servant aujourd'hui de
restaurant et d'habilalion au directeur du
Jardin Zoologique; 2° la nuc propriété de
trois hectares qui ne lui fournironl pas un
sou de revenu, ces immeubles devant con-
server leur destination acluelle, aussi
longlemps qu'existera la société de Zoologie
ou qu'une autre affectation d'utililé géné
rale sera donné au Jardin, c'est-a-dire que
les trois hectares seront pour l'Etat une pro
priété platonique: en la voyant ornée de ré-
duits a autruches, de volières a oies, de cages
a singes, il pourrait se dire qu'il n'est que le
propriétaire du premier dessous, mais qu'il
en est aussi le bceuf, sans qu'il lui soit per
mis de brouler l'herbe.
Ainsi, a qui fera-l-on accroire que le bail
ment servant de restaurant et d'iiabitation
au directeur du Jardin vaul un million A
personne, et M. Malou lui-rnême ne veut pas
le soutenir,car il dit dans l'exposédes motifs,
que ce prix esl supérieur d la vateur vé-
nale acluelle des immeubles acquis avec
droit de jouissance immediateel il
ajoute II n'en serait probablemenl plus
ainsi dans l'hypothése de la revenle en détail
des trois hectares de ierrains; mais voire
probablemenl dit que vous n'en savez rien
vous-mème, el vous semblez oublier qu'il
faudrait des circonstances exceplionnelles
pour que jamais ces terrains deviennent
sérieusenient voire propriété, car la ville se
chargeant des dettes de la société, acquiert
le jardin el, lié par voire contrat, vous de-
vrez vous contenler d'ètre vraimenl un pro
priétaire tont nu.
Le million demandé don! I'inlérêt a 4 1/2
p. c. est de 45.000 fr. ne produira done pas
un centime, et il ne vaudra au gouvernement
qu'une vaste baraque, que nécessilera de
nouveaux frais d'approprialion et d'ameu-
blemenl.
UN ACTE
DE LÉGAL1TÉ CONSTITUTIONNELLE.
VEtoile beigetoujours avide de débats
stériles et irritants, invite le ciloyen Janson
a interpeller le ministère au sujet d'une de
claration faite par M. Van Outryve d'Yde-
walle, député de Bruges el bourgmeslre de
Ruddervoorde.
VEtoile reproche a eet honorable magis
tral d'avoir, par une deliberation du Con-
seil communal, dont il est Ih président en
qualité de bourgmeslre délégué au curé
son droildepolice en matiére de sépulture,
s'engageant a se soumettreen cette matié-
re a toutes les decisions de l'autorilé ecclé-
siastique.
Nous avons a peine besoin de dire que la
délégalion aliéguée par VEtoile n'exisle pas.
Ce qui est vrai, c'esl qu'a propos de la bé-
nédiction du nouveau cimetière de Rudder
voorde, le digne bourgmeslre du Conseil
communal s'est engage a respecter et a pro
léger les droits du culte calholique.
Cette promesse qui implique tout juste
l'exercice équitable et loyal du droit de po
lice, confiéau bourgmeslre, est parfaitement
conforme a la loi et notamment au décret de
Prairial an XII sur les inhumations.
Ce qui esl illegal, c'est ('engagement pris
devant les Loges el dans les associations li-
bérales par les bourgmestes gueux, de mé-
connaitre l'inviolabilité des cimetières calho-
liques au mépris de la Constitution et des
lois.
La promesse faite par M. Van Outryve
d'Ydewalle et sanctionnée par son conseil
communal suppose, il esl vrai, la reconnais
sance de l'autonomie de l'Eglise. C'est a Elle
qu'il apparlienl de décider quels sont ses fi-
déles, el l'autorilé civile n'a point a interve
ne dans celle question puremenl ecclésias-
tique.
Mais, ici encore, c'esl M. le bourgmeslre
Van Outryve d'Ydewalle qui se trouve sur le
terrain conslilutionnel en reconnaissant et en
appliquant le principe de la distinction des
deux pouvoirs, et c'est au contraire VEtoile
qui s'insurge contre noire droit public en
préconisant la maxime, trés-libérale mais
aussi trés-inconstitulionnelle, de ('absorption
de l'Eglise par l'Etat.
SEANCE DE LA CHAMBRE.
La Chambre des Représentants a voté sa-
medi par 73 voix contre 22 et 5 abstentions
le projel de loi sur la réforme éleclorale.
Une division s'est produite au sujet de ce
vote dans les rangs du libéralisme parle
mentaire.
MM. Frére et Bara, qui avaienl précédem-
ment basé sur Partiele 47 leur opposition a
la loi, ont maintenu "et méme accenlué cette
opposition, malgré la suppression de eet
article. Ils ont enlraine a leur suite la
plus grande partie de la gauche.
M. Pirmez, au contraire, a pris a la Cham
bre une altitude analogue a celle de.M.Dolez
au Sénat. II a donné son adhésion au projet
de loi, tout en essayant dese faire pardonner
eet acte de conciliation par une perfide
et méchante diatribe contre le clergé.
Treize libéraux seulemeut ont consenli li le
suivre.
M. Malou ne peut done pas mèmese vanter
d'avoir obtenu celle unanimilé morale
qui étail son rève et qui loi a fait sacrifier a
la gauche la repression des fraudes électo-
rales les plus préjudiciables aux intéréts ca-
tholiqucs.
C'est une expérience dont nous n'avions
pas besoin pour savoir a quoi nous en tenir
sur le vérilable caractère du libéralisme.
CÉLÉBRATION SOLENNELLE
Bruges se prepare a célébrer le 15 Juillet
prochain une éclatante féte nationale.
La commission y inslituée en 1867 pour
l'érection d'un monument, a la mémoire des
héros popnlaires Breidel en De Conine, a
décidé de célébrer ce jour le 575 anniversai -
re de la brillante vicioire remporlée par nos
aïeux dansles plaines de Groeninghe, vicioi
re connue dans l'histoire sous le nom de
Btttaille des Eperons ifOr.
Cetle solennile doit avoir un double but.
Et d'abord elle doit rappeler aux genera
tions actuelles la grandeur de ces vieux
Flamands, qui par leur héroïque courage el
leur abnégation, par leur génie et leur per-
sévérance et par leur inaltérable fidélilé a
leur caractère national el aux mceurs de leurs
pères, surenl élever si haul la modeste Flan-
dre qu'elle attira l'allention de toute l'Europe
civilisée.
Puis cetle féte est appelée a rallumer chez
les Flamands l'enthousiasme pour amener a
bonne fin la grande oeuvre nationale qui doit
honorer ces deux héros qui furent lame de
ia lutte grandiose soutenue par les commu
nes flamandes au moyen-age. Cel enthou
siasme que des malheurs et des circonstan
ces imprévues ont refroidi, est prêt a se ré
veil Ier a Bruges. Notre commission croit
trouverdans la célébralion de 1'anniversaire
de la Bataille des Eperons d'or une occasion
solennelle pour exciter dans lout le pays fla
mand un enthousiasme nouveau pour la
prompte réalisalion de cette éminente oeuvre
nationale.
D'aprés le sentiment des organisateurs la
féte doit ètre simple, mais imposante.
A cette fin loutes les sociélés de la ville de
Bruges, de la province de la Flandre Occi
dentale et des principales villes flamandes,
d quelque opinion queltes appartiennenl
sonl invitées a venir y participer, munies de
leurs drapeaux, blasons et enseignes.
Toules les sociétés participantesformeront,
le 15 Juillet, un immense corlége qui par-
courra les principales rues de I'antique et
célèbre ville de Bruges; le cortége arrivera
vers midi sur la Grand'Place et la, lous ces
flamands accourus par milliers, salueront
!e majeslueux Beffroi en exécutant en masse,
aux accords des fanfares el du carillon, trois
chants nalionaux: De Vlaemsc/w Leeuw de
Miry et Van Peene, Ilel Lied der Vlamingen
de Benoitet.de Hiel, el Vlaenderen de Rich.
Hol et Th. Van Ryswyck, transcrils.
Chaque société qui enverra son adhésion
a la féte, recevra la quantité d'exemplaires
qu'elle demandera de ces chants, jusqu'a
épuisement des 10 mille exernplaires impri-
més.
L'exécution de ce chant magistral el im
posant, sera dirigée par noire éminent com
positeur Peter Benoit, un fils de la West-
Flandre, néa Harelbeke, non loin des célè-
bres plaines de Groeninghe.
Un concert national sera ensuite donné
dans la grande salie des Halles. Un discours
de circonstance sera prononcé et nous espé-
rons bien pouvoir compter pour cetle partie
du programme sur l'auleur du Leeuw van
Vlaenderen sur noire Henri Conscience.
Le soir une retraite aux flambeaux clólu-
rera la solennité. Inutile d'ajouler que les
rues et les établissemenls publics seront pa-
voisés et que la population brugeoise illumi-
nera ses facades comme marque de sympa
thie pour les fréres accourus dans ses murs.
Pour que cette féte puisse avoir le earac-
ractère grandiose et imposant qu'il convient
de lui donner, le concours de lous les vrais
flamands est indispensable.
FÊTES DE BRUGES.
On lit dans la Patrie:
Depuis quelques jours on fait grand bruit
a Bruges des fètes qui seront cèlébrées dans
cette ville, le 15 Juillet prochain, a l'occasion
dn 575e anniversairc de la bataille de Groe
ninghe.
La commission organisatrice de ces fètes
manifeste bien haul le dessein d'en exclure
toute politique. Nous souhaitons de lout
cceur qu'elle réussisse a alteindre ce bul,
louable a tous les points de vtie.
On conviendra cependant que les calho-
liques, qui trop souvent déja ont été la dupe
de pareilles promesses, n'ont guèrc lort d'è
tre trés-réservés dans cetle circonstance.
Nous avons bien le droit, semble-t-il, d'exi-
ger de plus sérieuses garanties que les pro
testations de ('impartial Burgerwelzijn.
C'esl ce que, du resle, a paru comprendre
la commission organisatrice en nous faisant
parvenir par l'inlermédiaire d'un calholique
bien connu la circulaire suivanle adressée
aux sociétés de Bruges, de la West-Flandre
et des principales villes flamandes
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
REVUE POLITIQUE.
En presence des succès des Russes sur le
Danube, on se demande avec une curiosité
impatiente ce que l'Anglelerre et l'Aulriehe
vont faire. Essayons de répondre it eelte
question.
L'Anglelerre et l'Aulriehe ont déclaré a
plusieurs reprises ne vouloir pas un seul
pouce du territoire de l'empire otloinan
elles sont résolues a laisser le champ libre a
la Russie mais une fois les fails accomplis,
une fois la domination des sultans déraeinée
de la Corne-d'or, et l'aigle a deux tètes flot-
lantsurla tour de Galala, elles arinoncent
trés-haut qu'elles nesouffriront pas de règle-
ment défiuitif sans leur participation directe.
En d'autres termes. elles altendent pour se
monlrer que les difficultés aienl grandi, et
se consolentde rèsultats désagréables, facties
a prévoir, par la conviction qu'elles sauront
bien trouver place a lacuréc. Voila leur po
litique telle, qu'il est permis de la dégager
des discours minislériels dans les Parlement
et des dépêches aux ambassadeurs. Elle n'es
pas sans uri certain rapport avec celle d
chieri qui porlait au cou le diner de so
maitre; néanmoins, soit dit a l'honnenr dt
chien de la fable, il combattit en brave avan
de prendre part a la lippee.
O William PiltO grand comte de Cha
ham C'est maintenant peut-èlre qu'enlou
des pairs de la couronne d'Anglelerre, vo
devriez exhaler, de vos lévres déja marqué
du seau de la mort, ce cri d'une doulet
patriolique immortelle
Cerlainement mylords, celle nati
n'est plus ce qu'elle étail jadis Esl-
qu'un peuple qui, il y a seulemeut sei
ans, était la terreur du monde, s'abaissei
au point de dire a ses anciens el invélér
ennemisPrenez tout; nous ne vous d
mandons que la paix C'est impossible!
Teutons au moins un effort, et si nous
vous tomber, tombons comme il convie
a des hommes
Car, enfin, par les Dardanelles, par l'Adr
tique. l'Asie sera demain aux portes de Pa
et de Londres
Vous exagérez non; la preuve en
qu'en metlant les choses au mieux, elles
trouvenl ètre au pire. Ainsi, par exemp
l'empereur Alexandre est fidéle aux décla
lions de Livadia, il s'abslicnt de faire aucu
conquète, il se borne a exiger le fibre pass:
des détroits, a constituer des aulonon
chréliennes dans la péninsule des Balka
a élendre sa protection sur les Arméui
d'Anatolie, il laisse méme Abdul-Hatnid
gner a Constantinople en qualilé de suzer
nominal... tout ce qu'il plaira en fait de
blesse d'ame, de générosilé Et aprés, q
advient-il II en advient simplement
l'Anglelerre cl l'Aulriehe manquent de k
texles pour ohtenir un seul port ou unes"
ville; que les Slaves de la Monarchie ausl
hoogi'oise aspirenl, eux aussi, a l'indêp
CJ
DU
575"* ANNIVERSAIRE
DE LA BaTAILLE DES EpERONS d'OR.
fciiêlre. Elle entend immer le< Cannes de son (ils
Jules, ipii se trouvenl dans un coin, mais n'v fail
aucune attention. Tout a coup laporte desachain-
hre s'ouvre et la malheureuse femme recoil sur la
léte un violent coup de canne plombée, qui Pa
fait tomber a la renverse.
L'accusé s'agenouille devant elle, écarté avec
soin son bonnet et d'une main sure lui fait une
horrible blessure au cou. M"'°l)eBeul reconnut
son Ills dans la personne qui venait de la frapper
mortelleinenl.» Entile! Entile s'écria-i-elle, e'est
vous! Dois je ntourir? Et le fils denature ré-
pondil -— Oui! Laissez ntoi vivre encore nil
pen. Entile! J'ai tint fail pour vous. Le meur-
trier en ce moment pesail des deux genoux sue
sa mére, qui lui dit encore Si |e dois niourir
Entile, je vous pardonne de lout mon cceur
La croyanl morie, l'accusé se leva tranquille-
nient, pril un trousseau de clefs it la porle de la
chambre, fouilla la commode pour y prendre de
I'argent, ainsi que les poches de sa mère, oft i|
prit les clefs pour ouvrir l'armoire. II s'einpara
d'une robe de soie, d'un waterproof, etc., appar-
tenanta sa mere. Voulant s'assurer si la pauvre
femme était morlc. il se mil a frapper le plancher
de son pied et alia se pencher trois fois de suite
sur sa mère, écoutant si elle respirait encore.
Mors il fit main basse sur lout re qui trouva lui
convepir.
II lil disparait re certaincs traces qui auraient pu
l'accuser, et it cinq heures il prit la i'uile, avec une
somme de 835 francs, un jupon, un corsage, un
par-dessus en soie noire un waterproof et un
ceinturon de sabre en argent, le lout volé au
prejudice de sa mère, et trois jupons de feiume,
deux chemises, des mouchoirs, au prejudice de
sa soeur et des mouchoirs plus un parapluieappar-
tenant a son frère.
Vers 6 heures Jules renlta, II trouva sa mètc
mourante. Un médecin fut appelé. Grace it des
soius intelligents elle fut sauvée. Interrogée par le
juge destruction, elle refusa de faire connaitre
son meurtrier. A 11 heures du soir cependant,
elle dit son nom it son tils Auguste. lui recominan-
dant expressément de le cachera la justice. Quant
it l'assassin, il passa la nuit avec une lilie de mau
vaise vie. Le lendemain d se fit habilier de neuf
et pour ne pas ressembler a sou frère Jules, il se
fit laser.
II passa la jouméedans les cabarets el ne rough
pasd'offrir la robe de sa mère a une jeune fiile de
mauvaises mceurs.
li fut enfin arrêté dans un estaminet borgne
étant pris de boisson.
L'accusé cherche a rejeter stir l'ivresse la cause
de son acte monstrueux. Toutdémonlrecependant
que De Beul a eu l'intention bien arrêtée de tuer
sa mère, et qu'il a préinédité le coup.
L'auditenr militaire requiert en conséquente
une peine sévère contre l'accusé, et notamment
qu'il plaisc au conseil de guerre le eondamne
Émile De Beul aux travaux forcés a perpétuiié.
Indépendamment de i'amende de 5 francs it
laquelle le nommé luiten Moerman, dit Garibaldi,
négociant a Sl Genots, a été condainné hier par
le tribunal de Courtrai. pour injures proféréeS
contre M. le curé de St-Genois, le jugement pres-
cril encore le payement d'une somme de 20 francs
pour dommages intéréts.
Le conseil de guerre de la Flandre Orientaie
s'esl occupé hier de l'affaire li charge du nommé
Emile De Beul.agé de 35 ans, né a Termonde,
accusé de desertion il lelranger, de vente d effets
militaireset de tentative parricide.
Apparlenanl a une familie bonnëte et aisée,
De Beul s'est dislingué partout par ses mauvaises
qualitésparesseux, ivrogue et débauché, il ne
répondail que par l'insensibilité la plus compléte
aux bonlés de ses parents. Engagé en 1862 dans
l armée, il subit diverses condamnalions du chef
de vente d'effets, quand en mars J871setrouvaut
a lexirêine frontière, ii Ghassepierre, il quilta
avec armes et bagages, le fusil chargé, son can-
lonnement, qui d'heiite en heme, pouvait ètre
appelé a devenir ut) poste de combat,
Le 30 aoüt 1876,DellenI revenait d'Afrique,son
frère lui offrit des ressources, une place, un éta
blissement lucratif, mais Etniie De Beul écarla
toutes les propositions el pendant huit mots il ne
travailla pas. Il iuiurriya de dépenser 100 fr. par
jour. C'est ainsi qu'il gaspilfa en moins de buit
mois plus de 2,000 fr. arrachés a la faiblesse de
sa mère.
Le 6 mai, son frère Jules étant parti pour
Anvers, l'accusé avait diné avec sa mère. Elle lui
avail promis de I'argent.
Pendant qu'elle fit sa siesle Emile De Beul visite
loutes les pièces de la inaison. Un pen avant A heu
res, il vient s'enquérir de l'heure auprès de sa
mère, qui se trouve dans une chambre au premier.
Son fils descend et Mn" De Beul approche de la