m SSfWftjfr ^T/QUEpIrA^ P.G.A IV WmSWmmmM Samedi 14 Juillet 1877 12e annee. N° 1,204. bruxeij.es, courtrai. PREDICTIONS ET PREVISIONS Inf^ir' 11 Le Journal parait Ie Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces jadiciaires se paient 30 centimes la ligne. On traite d forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coülent 10 fr. les 100 exemplaires. C H K ill 1 N S lï E E 18. 1" Juillel. LES LIBÉRAUX ET LA LOI ÉLECTORALE. La loi ayant pour but d'empècher les frau des éleclorales a élé votéea la Chambre des représentanls. Les feuilles libérales avancées (ce mot doit èlre pris ici dans le sens qu'on lui donne au marché au poisson) jeltenl feu et flammes.. a La loi est entièrement en faveur des caiho- liques, lesprèlres pourront se moquerde la justice el des tribunaux, ils auronl toujours le droit de violer le secret du vote Voila, en résumé, ce que disent el écrivent depuis quelques jours des gens qui osenl prouver sans cesse la liberté en tout el pour lous el qui ne craignenl pas de demander que le prèlre soit privé de la plus sainte, de la plus respectable des liberies: celle d'ensei- gner la loi du Seigneur et d'administrer les sacremenls. Ah les libéraux cachent mal leurs inten tions et ils voudraient voir Irop vile l'exécu- tion de leurs désirs criminels el de leurs infames projets. lis l'ont avoué derniéremenlLa guerre est déclarée a l'Eglise. On veut l'étoufïer, on veut la faire disparailre. Et pour cela, a bas les couvenls, a bas les écoles catholi- ques el surlout, a bas le confessionnal Ce que le prèlre enseigne au confessionnal ne saurait plaire aux apölres de la libre- pensée el de la libre-jouissance. Que dit-il aux pénitenls qui viennent s'age- nouiller devanl lui el demander pardon a Dieu des fautes qu'ils onl commises A l'inconlinent il dil avec l'apótre Sainl- Paul Ni les fornicaleurs, ni les adullèrjes, ni les cceurs adonnés a la mollesse ne possé- deronl le royaume de Dieu. A l'avare, au voleur, il dil Ni les avares, ni les voleurs n'entreronl dans le royaume du ciel. A l'injusle détenteur du bien d'aulrui il dil avec Sainl-Auguslin Le péché n'est re- mis qu'aulanl que Ton rend ce qu'on a pris. A l'homme colére el vindicalif il defend la vengeance. A celui qui nourril de la haine pour son ennemi, il inlime le préceple divin Ditigile inimicos vestros, el tl leur rappel le l'oraisou dominicale Pardonuez-nous comme nous pardonnons. A l'eufanl il dit Obéissez a vos parents, el honorez-les. Aux parents, il recommande de ne pas pousser a boul leurs enfants par des exigen ces injusles. Aux servileurs il dil Soyez soumis a vos maitresobéissez-leur dans la simplicité de voire cceur en craignant Dieu. Aux maitres il recommande la justice et l'équité envers leurs servileurs. Aux sujels il dit Soyez soumis aux puis sances qui sont au-dessus de vous, car tout pouvoir vient de Dieu. Aux rois il rappelle qu'ils ont eux-mèmes un maitre dans le ciel. Et voila pourquoi le confesseur gêne les gueux. II parle des elections disenl-ils. II parle aux chréliens du bien qu'ils ont a faire et du mal qu'ils doivent éviler, rien de plus. Autrefois les libéraux ne raisonnaient pas ainsi... II est vrai que le libéralisme n'a- vait pas encore levé ouverlement l'élendard de la révolte conlre l'Eglise. Aujourd'hui il fait la chasse au prèlre plus de prèlre dans les écoles, plus de prèlre au mariage et a la mort... Les gueux pensent mainlenanl, en altendant qu'ils aient la témérilé de le dire plus de prèlre au confessionnal, plus de con fessionnal. Toul cela durera jusqu'au jour oü le Grand Mailre dira c'est assez Des géanls au- trurnent puissarils que les petils poucels qui atlaquent aujourd'hui le rocher de Sainl- Pierre ont élé précipilés dans l'abime quand l'lieure du Toul-Puissanl a sonné. NOU VELLES MENACES CONTRE LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE. VEtoi/e beige trouve intéressant de connailre exactemenl les dispositions de M. Frère-Orban en vue de réaliser la separation de l'Eglise et de l'Etal. C'est dans le dernier discours prononcé par M. Frére, lors de la discussion sur la loi électorale, que la feuille bruxelloise va chercher le code libéral de l'avenir. Elle ajotile que les vues de M. Frére sont parlagées a cel égard par lous ses amis «sans distinction de nuances. Compris: Fr ere loculus est, causa finila est. Voici done les projelsdu chef de la gauche: Ce sera un délit, el voila ce qu'il im- porie que l'ori comprenne, ce sera un délit de droit commun imputable au prètrecomme au laïque, que d'employer des menaces quel- les qu'elles soienl pour empècher ou lenler d'empècher un ciloyen d'accomplir, suivant sa conscience et ses devoirs, un acle de sa vie politique, civile ou judiciaire. Ce sera un délit de droit commun, imputable au prèlre comme au laïque, que d'employer des mena ces pour empècher un bo rgmeslre d accom- plir ses devoirs el d'assurer Fexécution des lois. Ce sera un délit de droil commun, im putable au prétre comme au laïque, que le fait d'employer des menaces, des abus de pouvoir ou d'aulorité, pour arracher ou pour imposer un vote a l'êlocteur, pour l'obliger a s'abstenir, pour lui dieter sa conduite dans sa vie politique. II nous semble que voila des propositions assez générales el assez élastiques pour me- nacer non-seulement le libre exercice du ministère sacerdolal, mais méme la liberté constilulionnelle de la presse et des opinions. Dans loule election, la polémique aboutit a faire enlrevoir a l'électeur, comme conse quence de son vole, soil un désavaniage, soit un avantage public. On lui dit par exemple si vous votez pour un lel, vous paierez de plus lourds impöts, vous aggraverez les charges mililaires, vous rélablirez l'inquisitionla dime, la main- morte, les abus d'un autre age. Ce sonlbien la «des menacesquelconques de plus elles se rapportent a la vie présente el doivent loul au tnoins, dans le systéme de M. Frére, lomber sous le coup de la loi pé nale au méme tilre que la sanciion spiriluelie que le prèlre fait enlrevoir a ses exhortalions et a ses conseils. Si les menaces quelconqnes doivent éire inlerdiles, comme porlant atteinte a la pleine liberté du vole, il doil en élre de même des promesses quelconques puis- qu'elles ont au fond un bul parfailement idenliqtie, celui de délerminer le choix de l'électeur. La polémique électora le devra done se rc- duirc puremenl el simplement a l'énuméra- tion des qualités ou des défauls des candidats. Encore n'est-il pas bien sur qu'on ne puisse découvrir dans celle énuméralion une promesse ou une menace quelcongue Le chimiste Raspail se vantait en pleine cour d'assises de pouvoir lirer de l'arsenic du fau teuil sur lequel élail assis le président; il y a des logisles assez experls pour exlraire des menaces quelconques mèmed'une feuille de papier blanc. Les termes généraux dont s'esl servi M. Frére laissenl supposer qu'il a en vue une loi de combat, donnant largeinent prise a l'arbitraire et pouvant devenir enlre lesmains d'une magistralure politique une arme trés - efficace dans la ltille des parlis. Celle opinion est d'aulant plus vraisem- blable que, d'aprés M. Frére lui-méme, le délit qu'il s'agil de poursuivre est celui qui consisle a empècher un ciloyen de voler suivanl sa conscience et ses devoirs. Mais comment le magistral pourra-t-il pé- nélrer dans la conscience de l'élecleur et dé lerminer ses devoirs Nous comprenons le prètre disant au péni- tent calholique Vous èles enfanl de l'E- glise, vous devez done dans la vie publique défendre la liberie de l'Eglise el vous ne z z O 22 z O *3 co CO O CO C5 05 ^3 u CC CO O CC O ua c r> 2. -o m CO H 50 vT O e o G CO w O "7 m =- 50 Pope- Poperinghe-Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinffhe, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. nnghe-Hazebrouck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Roulers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50. Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Licktervelde.) Liclitervelde-Thourout, 4-25 mat. vers Ostende. Bruges- Roulers, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42. Liclitervelde-Gourtrai, 5-25 mat. Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Gourtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49'. Ypres-Thourout, 7-18, 12-06, 6-20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarck.) Thourout-Ypres, 9-00, 1-25, 7-45 (le Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentióres-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Comiues, 7-25,2-00, 4-45. Comines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi G-30.) Wamêton-Comines, 5-30, 11-10 (le Lundi 6-50.) Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-55, 9-00 soir. (Lichtervelde.)— Bruges-Courtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42 Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-25, 9-20, 11-25, 2-50, 5-35, 7-35. 8-55. Bassin) 7-31, 9-26, 11-31, 2-56, 5-41, 7-41. 9-01. Heyst-Blankenoerghe-Bruges, 5-45, 8-25, 11-25, 2-45, 5-30, 7-25. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 0-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41, 7-21. Deynze-Ingelmunster, 1-00. Ingelmunster-Ansegnem, 6-05, 12-55,6-13. Ansegkem-Ingelmunster, 7-42,2-20,7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35, 11-10, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20. T hourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12-25,6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05, 1,25, 8-25. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-15, 4-22. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 7-30. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 7-45, Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4-40 Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,30, 8-30 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 4-45 (le Mardi, 9-30). C O R Tt B l laPOIWIOAWrOXïïö COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 6,35. 8,54. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,28 8,00 10,46 12,21 5,35 2,55 7,56 6,47. 8,44. COURTRAI, TOURNAI, I.ILLE. LILLE, TOURNAI, COURTRAI' Courtrai dép. Tournai arr. Lille 0,37 7,28 7,42 9-37 10,15 10-42 10,56 11,47 12,08 2,54 3,48 4,00 8,47. 9,41. 5,34 6,39 6,37 10*04. Lille dép. Tournai Courtrai arr. 5,15 S,12 5,42 8,56 6,42 9,49 11,05 2,21 11,32 2,40 12,31 3,44 4,10. 5.39. 6.40. COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. Courtrai dép. Gand arr. 6,32 7,51 6-42 8,01 9,49 11,08 12,31, 1,51, BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. 6,49 Gancl a. 7,34 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 3,44 5,04 8,43. 9,20. 6,40 7,56 9-32. 10,20. Gand dép. Courtrai arr. 5,15 6,37 8,45 9,37 9.24 10,41 9,38 10,56 1.28 2,54 4,24 5,34 7,21. 8,47. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,40. Bruges Bruxelles dép,5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01 8,00 8,20. Gand arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4,11 6,dl 7.17 7,02 9,09 40,26. 9n O QO K (H 58 fMfi 8.50 7,15 9,23 10,31 11,20 2,38 5,01 6,58 8,16 8,50 SUR LA FIN PROCHA1NE DE L'EMPIRE OTTOMAN. ua question d'Orient entre-t-elle, par la guerre actuelle, dans une phase decisive 11 est au moins permis de lecroire. Catholiques et Franqais,- nous atlendons avec anxiété un denouement qui inté resse l'avenir du monde, les destinées de la France, le sort même de l'Eglise calholique. L'on sait que la tradition chrétienne indique deux signes précurseurs de la consommalion des siècles la chute de l'empire romain, et la fin du grand empire Mulsuman. Nous avons vu finir l'empire romain. Quant au règne de ce Hahoinet en qui les auteurs sacrés s'accordent a reconnaitre le type et Ie grand pré- curseur de l'Antechrist, méme si l'empire ottoman survit a celte guerre, il n'existera plus, car ses conditions d'existence, déja très-modifi'ées, seront changées. Depuis longtemps des esprits supérieurs ont annoncé sa destruction. II a lui-même, d'ail- leurs, la conscience desa lin prochaine. Suivant une tradition répandue depuis des siècles parmi les mahométans, celte génération ne se passera pas sansqu'elle arrive. Superslitieux et fanaliques, les 1 urcs se révollent contre les réformes quele sultan voudrait leur iinposer. Ils ne peuvenl se les expliquer que par la pensee que le monde va finir: déja ils croient voir le soleil se lever du.cöléde I'Occident comme il est écrit dans le Coran, et ils se résignent en disant que Dieu veut la mine de 1 empire d Osman. Et ne penvent-ils voir ce résul- tat dans le seul fait d'établir a Constantinople un gouvernement constitutionneloü chrétiens et musulmans devraient avoir les mêmes droits. Les miisnlmans possédenl uil grand nombre de prophéties sur la fin prochaine de leur puis sance. Eugène Boré, le savant voyageur, rapporte qu'une ancienne tradition rép.indue dans le Kur distan anuonce que les lemps vont venir oil la race franque subjuguera 1'Orient et soumettra a sa domination les disciples du prophéte. La fin de I'islamisme est, dans la pensée de ces peuples, un signe non équivoque de la fin prochaine du monde. II exisle aussi li Damas line prediction lirée d'un certain livre a ra be fort eslimé des Turcs et don t le titre est Elgefer, qui annonce que Constanti nople va bienlöt devenir la conquêle des Russes, mais quelle sera reprise peu de temps après par l'un des successeurs de Mahomet, lequel, «seconde par les libéraux de ('Europe, saccagera et in- cendiera Rome. La prophélie dit ensuite qu'il s'élèvera parmi les chrétiens un grand prince qui reprendra et rétablira Rome et Jerusalem. (1). Le P. Etienne, procureur général de Saint-La- zare, écrivait, le 20 novembre 1840: Les Turcs out compris que leur règne est passé, qu'ils ne torment plus qu'une ombre de ualioii prête a s'évanouir, et qu'il leur est désor- mais impossible de lutter contre le principe de mort qui mine leur constitution. V. Lettres du missionnaire Pousson, Anna- les de la Propagation de la foi, t. VI, page 822, décembre 1882. Chateaubriand rapporte dans son Itinéraire que les Turcs ont muré la Porte Dorée (Bab et-Darakié) li Jérusalem, paree qu'une pre diction leur annonce que e'est par cette porte que les chrétiens entreront un jour en vainqueurs dans la ville. Si les témoignages, les traditions et les événe- menls s'accordent ii montrer comme imminente la chute de celte puissance mnsulmnne, tie serait- il pas possible de determiner I epoque exacte d'un événement qui doit avoir des conséquences incal culable* pour l'avenir du monde? De savants au teurs l'ont essayé. L'abbé Rohrbacher écrit, en commentant les prophéties bibliqucs dans lesquelles les commenla- teurs reconnaissenl les Turcs, dont le croissant rappelle les cornes de la béte el dont le nom veut dire homicide, qui est le litre de Satan Cel empire aura la puissance jusqu'a un temps deux temps et la moitié d'un temps; cela vent dire, seion le langage de I'Apocalypseun an, deux ans et la moitié d'un an. Saint Jean se sert des mêmes expressions que Daniel sui ce point; de plus, II les traduit lanlót par quaranle-deiix mois, tantót par douze cent soixante jours. Or les ma hométans emploienl une période ou un mois d'an- nées; sur ce pied, les quarante-deux mois ou douze cent soixante jours auxquels Daniel et Saint-Jean bornent la durée de la dernière corne ou puissance, feraient douze cent soixante ans. i" Comme Ie mahométisme a commence en 622, il finirait done vers 1882 (2). II v a plus, dans ces expressions de Daniel et de Saint-Jean 1111 temps, deux lemps et ia moitié d'un temps, on pourrait même découvrir pour la puissance inahométane comme trots époques une première d'accroissement, une seconde de luite, une troisièmede décadence. On voit, en effet, que pendant un temps, 12 mois d'années ou 360 ans, depuis l'année 622 jus- qu'en 992, le mahométisme Iriomphe partont et (2) Histoire de l'Eglise, t. IV. envahit le monde comme un torrent. Pendant deux lemps, deux ans d'années ou 720 ans, il y a Iulie a peu prés égale entre le mahomé tisme et la chiétienté. Depuis la fin du dix-septième siècle oü Sobieski achevant ce que Pie V avail commence ii Lépanle, brisa la prépondérance des sultans, le mahomé tisme tombe en pleine décadence. II est done trés. probable qu a daler de celte dernière époque, le commencement du dix-huitième siècle, après la moitié d'un temps, six mois d'années on 180 ans, vers 1882, c'en soit fait de cette puissance. Ea succession de l'liomme mal acle semble done sur le point de s'ouvrir. Que! en sera l'héritier? Jl. de Maistre annoncait que la messe calholique serail chanlée a Sainle-Sophie de Constantinople. Ilélas quand i'illuslre voyant prophétisait ainsi. la France était forte el puissante, les destinées de l'Orient seinblaient dépendre d'elle. Aujourd hui, il n'en est plus ainsi. Non. a moins d'un miracle sur lequel nous ne devons pas compter, ce n est pas le calholicisme, ce n est pas la France qui doi vent s'établir iriomphalement en Orient. Le lïos- phore sera bientót russe un formidable empire grec schismalique va sortir des'débris de l'empire Ottoman. L'Eglise est destinée a lutter sans cesse contre une puissance redoulable qui la combattra jusqu' au dernier jour. Ce furenl d'abord les Céars païens qui firent couler a (lots lesangdes premiers fidèles, puis le mahométisme, qui. pendant plus de mille ans, couvrit de ruines l'Orient a l'Occident. En disparaissant, le mahométisme va laisser le glaive a son successful1, que la tradition désigne comme le chef du grand empire anti-chrétien, ledernier persécuteur de l'Eglise. La Russie est prête a jouer ce röle; elle possède la force morale et malérielle pour cela. «II va, écrivait en 1853 M. Poujonlat (3) il y a aujourd'hui dans l'empire russe deux choses qui donnent un grand spectacle a l'univers: l'auto- i-ité du chef et sa domination, qui ne s'arréle jioint. Tandis que les doctrines de coinmandemenl et de soumission ont tant souffert dans lerestedu mondt' le czar nous apparaitcomme la vivante image d'une prodigieusc autorité; il diete sans efTort ses volon- tés aux peuples, leur fait sentir sans bruit la vi- gueui' de sa pensée et la vigilante activité d'un immense pouvoir. ii L'idée religieuse qu'il invoque dans ses actes importants donne a sa puissance quelque chose de mystéiieux et d'infini cinquatre-trois millions d'hommes, appartenant 'a des races très-diverses, s'inclinent avec respect devant son nom. Au lemps oü nous vivons, ce spectacle n'est pas ordinaire. Ce qui n'est pas moins frappant, c'est l'agrandis- semenl si rapide, si inoui d'un empire qui, il y a a peine deux siècles, ne comptait point dans les destinées du monde, et dont les giganlesques pas semblent trouver le globe trop étroit Dieu sait quels élonnements eet empire réserve li l'hisloire! Quels seront les résiillals immédiats de la con quêle de la Turquie par le czar? Ecoutons ce qu'é- crivait le Baron deThugut, internonce d'Antriche, Ie 17 aoüt 1774, après le traité de Kainardjé Lorsque la capitale sera conquise, la ter rein' et l'assistance fidéle des chrétiens schismati- qnes, soiimettront indubitablement saus peine, au sceplrede la Russie, tout ('archipelles cótes de l'Asie mineure, toute la Grèce jusqu'aux mers de (3) La France et la Russie a Constantinopje.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1