nous Tespérons, qu'il en étail autrernenl
pourvu que le bossu Naquel.
Dieu élernelimmense, sachant tout,
pouvanl tout, dit Linnée, a passé devant moi.
Je ne l'ai pas vu en face, mais ce reflet de
lui, saisissant soudainement mon ame, I'a
jelée dans la stupeur de Tadmiration.J'ai sui-
vi ca et la sa trace parrrii les choses de la
creation; et dans toules scs ceuvres, même
dans les plus petites, les plus imperceptibles,
quelle force! quelle sagessequelle indéfinis-
sable protection J'ai observe comment Ics
ètres animés se snperposent et s'enchainent
au règne végétal, les végétaux eox mémes
aux tnméraux qui sont dans les enlrailles du
globe, tandis que ce globe gravite dans un
ordre invariable aulour du soleil auqnel il
doitsa vie. Eufin, j'ai vu le soleil el tous les
aulres astres, tout le systéme sidéral, immen
se, incalculable dans son infinitude, se mou-
voir dans l'espace, suspendu dans le vide par
un premier moteur incomprehensible, l'Etre
des êtres, la Cause des causes, le Guide et le
conservateur de l'univers, le Mailre et l'Ou-
vrier de toüte l'ceuvre du monde.
Toutes les choses creées portent done le
témoignage de la sagesse el de la puissance
divines, en même temps qu'elles sont le tré-
sor et l'aliment de notre félicité. L'ulilité
qu'elles ont, at leste la bontéde celui qui les
a fanes, leur beauté démonire sa sagesse,
landis que leur harmonie, leur conservation,
leurs jusles proportions et leur inépuisable
féoondité proclainenl la puissancede ce grand
Dieu.
Est-ce cela que voos voulez appeler la
Providence? C'est en effel son nom, et il n'y
a que son conseil qui expltque le monde. II
est done juste de croire qo'il est un Dieu,
immense, éiernel, que nul ètre n'a eugendré,
que rien n'a créé, sans Irquel rieri n'existe,
(pu a fait et ordonnè eet ouvrage universel.
II échappe a nos yeux, qu'il remplit loulefois
de sa lumiére; seule la pensée le saisit, c'esl
dans ce sanctuaire profond que se cache cette
Majesté.
CONSEIL PBOV1NCIAL
DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Séance du 10 Juillet.
Présidente de M. De cock.
L'ordre du jour appelle la lecture des rap
ports,des commissions sur les affaires qu'elles
ont examinées.
M. Vingénieur en chef répondant a M. Sur
mont, au sujet de l'importance des travaux de
l'Yser qui restent encore a exécuter, dit que
parmi ces travaux il y a
lu Recreusement, élargissement et endigue-
ment de la dernière section du caual de Loo,
comprise entre l'ócluse du Steengracht et Fur-
nes. Ces travaux sont estimés, y comprise la
vaïeur des terrains a emprendre, a la somme
de fr. 325,130,00.
2° Recreusement, élargissement, et endigue-
ment de la partie du canal de Nieuport, par
Furnes, a la li'ontiere l'rancaise, comprise cntre
le sipgon du Kruisvaert, prés de Nieuport et
Furnes, estimés, y compris la valeur des ter
rains a emprendre a fr. 262,000,00.
3U Recreusement du canal du Slopgacvaert.
fr. 82,950,00. (Ce travail sera mis proehainement
en adjudication.)
4° 11 faudra plus tard améliorer lo grand Be-
verdykvaert et l'Oostvaert. Ces travaux peuvent
étre óvalués a fr. 125,000,00. Total fr. fr795,080,00.
Des travaux sont en exécution pour le creuse-
ment d'un canal destiné a conduire les eaux de
I Oostvaert vers la nouvelle ócluse d'óvacuation
du Furnes-Ambacht, en remplacement de la bran
che occidentale du canal de Furnes et du dépla-
cement de la branche oriëntale du même canal,
vers la nouvelle écluse de Furnes.
II faudra un crédit de 150,000 fr. pour recreu-
ser la partie du canal de Nieuport par Furnes a
Dunkerque, comprise entre Furnes et la frontiè-
re de France, mais ces travaux sont indépen-
dants de ceux qui se rattaelient a l'amélioration
du régime de l'Vser.
il/. Surmont demande si l écluse a construire
a 1'embouchure du canal de Loo et du canal de
Furnes a Nieuport est comprise dans ces chiffres.
M. Vingénieur en e/te/répond aiflrmativement.
31. Breydel insiste spécialement pour l'achève-
ment de la dernière section du canal de Loo, car
c est par ce travail que l'on eüt dü commencer.
II y a deux sections quine peuventrendreaucdn
service si celle-Ia n'est pas achevée.
31. I ingénieur en chef. Le cahier des charges
est entre les mains du ministre.
L'ineident est clos.
M. De Mulié-De Bien prie la députation per
manente de vouloir renseigner le conseil sur le
point de savoir si l'on pourra rendre compte a
1 assemblée, pendant la présente session, des dé-
perisès faites au sujet du 35" anniversaire de S.M.
Léopold Ir.
Permettez, dit-il, d'exposer quelques rétroaeL
de cette affaire.
Le 9 juillet 1856, le Conseil provincial voteune
somme de 25,000 Ir. pour les fètes du 25c anni
versaire. Les 23, 24 et 25 juillet suivants, il dé-
eide d'imputer cette dépense sur les litteras h et
c de Tart. 63 du budget de 1856. Ces. deux sommes
soit dit en passant, sont libellées a l'article lr des
recettes extraordinairesb. Excédant sur la taxe
sur les bestiaux en 1850 fr. 17,575 10 c. Excédant
sur idem, se rapportant a des exercices anté-
rieurs fr. 26,611 18. (Sessions de 1856 séance du
25 juillet.)
En 1858, l'honorable gouverneur, alors membre
tie la députation permanente, exprime par motion
d ordre son regret de ce que le compte des fétes
du 25° anniversaire ne soit pas présentéil attri-
bue le retard qu'éprouve cette presentation a
diverses circonstances, espère qu'il sera possible
de liquider toutes les dépenses et ajoute - 11
sera présenté a la session prochaine un compte
détaillé de toute cette liquidation.
Le conseil prend cette communication pour
information.
En 1858, les sommes rappelées ci-dessus flgu-
rent encore en recettes et en dépenses. Le 16
juillet 1859, le conseil régularise la caisse du
fonds provincial. Dans les conclusions de M. Van
de Venne, le prélèvement des 25,000 fr. sur le
fonds d'agriculture est signalé avec quelques
autres irrégularités et la proposition de la com
mission de passer l'éponge sur le passé et d'en
faire une caisse spéciale pour éviter les confu
sions, est adoptée.
Depuis lors, silence complet sur ce compte.
Seulement lorsqu'il y a peu d'années il fut ré
clamé des comptes précis sur des prélèvements
faits sur les fonds des dépenses pour ordre, un
compte des dépenses pour les fêtes du 25e anni
versaire fut de nouveau réclamé et promis et si
je me trompe M. Dul'our, envoyé par M. le mi
nistre des finances pour éclaircir la comptabilité
de divers fonds, doit avoir eu a s'occuper a cette
occasion des dépenses concernant le 25e anniver
saire jusqu'ici nous n'avons pas eu connaissance
des suites données a ces investigations. II est
important pour nous de connaitre a quoi l'allo-
cation des 25,000 fr. a été employée, si elle n'a
pas été excédée et dans l'afflrmative sur quels
fonds l'excédant a été prélevé.
M. Surmont. M. Demulió vient de rappeler
les retroacts de l'affaire dont il a parlé, il a in-
diqué différents articles du budget. J'espère qu'il
voudra bien nous permettre d'examiner cette
question a nouveau et de ne lui donner notre
réponse qu'a la séance d'après-demain.
M. Demulié se rallie a cette proposition qui
est adoptée.
Séance du 11 juillet.
La séance est ouverte a 11 3)4 heures.
M. Liebaert (motion d'ordre) croit que c'est
par erreur que l'ordre du jour porte le tirage
au sort des obligations de l'emprunt a rembour-
ser le lr janvier prochain, plusieurs communes
n ayant pas encore recu les titres qui leur re-
viennent.
AI. le président dit que ce tirage ne se fera que
la semaine prochaine.
Af. Surmont est d'avis que la non-réception
des titres par les communes iutéressées n'empê-
cherait pas le tirage au sort, paree que les numé-
ros de ces titres sont inscrits aux registres de
l'emprunt.
AI. Liebaert croit cependant qu'il serait plus
régulier dattendre jusqu'a ce que les communes
soient en état de contróler.
AI. Surmont rópond que l'opération fétant pu-
bhque et les numéros devant étre publiés dans
le Memorial administratis les communes ont
toutes les garanties desirables.
AL le président, pour satisfaire tout le monde,
croit qu'il y a lieu de remettre le tirage.
L'ineident est clos.
Al. de Stuers (interpellation) désire avoir quel
ques renseignements sur la vente des 160 repro
ducteurs que la province comptait encore en
1876 et s il n y a pas moyen d'acheter a titre d'es
sai quelques belles bêtes de la race de Cassel.
AI. Surmont dit que la députation permanente
s est occupée immédiatement de la revente des
taureaux de Durham. Faites en main ferme, les
différentes ventes se sont effectuóes dans' des
conditions très-favorables et produiront appro-
ximativement une somme de 10,000 fr. au dela
des prévisions du budget, qui s'élèvent a 30,000 fr.
L état du bétail était en général très-satisfai-
sant et le stationnement n'a guère donné sujet a
des plaintes.
Quant a la question de l'acquisition des bêtes
de la face de Cassel, il n'y a pas encore été donné
suite, la question étant assez difficile et oxigeant
des études approfondies. II n'a pas été acheté non
plus cette année-ci de botes de la race de Durham
la peste bovine rógnant en Angleterre et en Alle-
magne. On ferait bien, du reste, de laisser encore
a 1 étude la question de 1 achat de reproducteurs,
les opinions étant divisèes sur le point de savoir
dans quelles contrées on peut trouver les races
les plus pures.
Entretemps la députation permanente ne rié-
gligei a pas 1 ailaire et elle présentera un rapport
complet l'an prochain, sur la vente des animaux
appaitenant au stationnement ainsi que sur les
mesures prises pour favoriser l'introduction de
bons reproducteurs.
La séance est levée a midi et demi.
GUERBE D'ORIENT.
Sl-Pélersbourg, IS Juillet.
Une dépêche de Constantinople adressée
au Nouveau Temps dit que le Sultan, rece-
vanl M. Layard venu pour lui deinander que
le gouvernement prenne des mesures pour
protéger les chrétiens, surtout les Bulgares,
eonlre les atrocités, répondil que Ie seul
moyen de modifier l'état de choses actue.l se
rail que les puissances européeriries conseil-
lassent a la Russie, par humanilé, de rie pas
encourager davarilage la révolte des Bulga-
res- Acjence russe)'
Sl-Pélersliourg, Lundi, 16 Juillet.
Ou dément le prétendu fait d'arbitraire des
Russes en Bulgarie.
La commission, présidée par le pririce
Tcherkasky, applique sans changement les
mesures edictées par les Turcs et reslées let-
tre-morle.
Les autorités supérieures seulement sont
nominees par Ie gouvernement russe. Les
autorités inférienres sont éleclives dans les
districts oil les fiircs et les chrétiens sont en
nombre a peu préségal. Des Turcs ont été
é'us- (Agence russe).
Constantinople, 1G Juillet.
Dix-huit bataillons russes guides par des
Bulgares ont passé les Balkans par le défilé
de Schipka et sont arrivés a Yéni Saghra.
(Reuter).
Toutes les troupes Jisponibles sont diri-
gées sur Andrinople.
Les Russes soul arrivés a Yéni Saghra,
mais ils n'ont pas d'artillerie.
Saint-Pétersbourg, 16 Juillet.
Officiel. On annonce de Tirnovo, 15
Juillet, que l'avant-garde de l'armée russe a
passé le 13 a 5 heures et demie, le Balkan
sans coup férir.
Dans Ta prés midi du 14, le général Gurko
a occupé Khankiog; 300 Nizams qui v ontelé
surpris, ont pris la fuite.
Les Turcs se sont retires vers le village de
Konaro. Un soldat russe a été tué et cinq
blessés.
Constantinople, 16 Juillet.
On assure que Reouf Pacha a rejeté les
Russes derrière les Balkans aux Portes de
fer.
RETRAITE DES RUSSES EN ASIE.
Dirnanche et Lundi de la semaine passée,
les Russes ont fait une attaque désespérée sur
Kars.
Le fort Tachmos est une desdéfenses les
plus fortes et les mieux conslruiles proté-
geaut Kars. II commande la route d'Erze-
rouiri et ses feux se raitacben! a ceux des
relranchements extérieurs a l'ouest de la
ville. C'est afin de prendre cette forteresse
que les Russes concentrérent leurs efforts
pendant la durée du siége. Aux jours iridi-
qués plus haut, ils renouvelérent leurs tenta-
tives avec des forces numériques plus nom-
breuses afin de prendre le fort d'assaul. Les
Turcs, recurent chaque assaut avec une vi-
gueur égale en faisanl supporter de lourdes
pertes aux assiégeants.
Fmalemenl, Mardt dernier, ils firent l'ef-
fort suprème sans meilleur résullat. Les
Turcs. se rendant compte de Texcellente oc
casion que leur offrait la défaile qu'ils
avaient intligée aux Russes, firent une sortie
en forces considerables, chargérenl les mos-
coviles, tandis que les feux croisés des re
lranchements et du fort opéraieril une bréche
destructive dans les colonnes des Russes bat-
la ri t en retraite.
Désorganisés par cede sortie impélueuse
avant qu'ils eussent eu le temps de réparer
l'eiïet de leurdéroule, et fauchés par la ca-
nonnade continue du fort et des batteries, les
Russes se sauvérent précipilamment par la
route dErzerom. lis furenl poursuivis jus
qu'a la limile du lir des canons lores.
Entretemps. a Zivinune action générale
était engagée entre le général Louis MelikofT
el Ismail pacha. Un combat des plus obstinés
ent lieu durant quelque temps sans marquer
de résullals pour I un oti l'anlre adversaire.
Toutefois Ismail pacha finit par déjouer la
lactique du général russe et attaquarit celui-
ci avec grande vigneur, il le défit compléte-
ment en lui infligeant des pertes esliméesa
4,000 hommes, y compris deux généraux
de division.
Vendredi soir, a la faveur des lénébres,
Ie général Melikofif ball it précipilamment en
retraite, abandonnarit ses lentes, ses muni
tions et beaucoupde provisions.
Les Samedi et Dirnanche suivant, l'aile
droite des Turcs prit Tolfensive contre les
forces russes a Karakilissa. lei les Russes fi
rent un effort désespéré pour garder cette
position oü ils s'étaienl retranchés. Dirnanche
après-midi le commandant ottoman, sous le
couvert d'un feu violent d'artillerie. dirigea
ses forces enbéres contre la position russe,
au cri de guerre de Allah!La charge fut
si impélueuse et si inatlendiie que les assié-
gés, eri proie a une terreur panique. cessè-
rent le feu el batiirenl en retraite laissant
sur le terrain leurs morls et leurs blessés,
d'aucuns même jelérent leurs armes afin de
pouvoir ftiir plus rapidement. Les Turcs les
poursuivirenl cliaudement et firent de nom-
breux prisonniers. Durant la soirée de Di
rnanche les Russes continnérenl leur retraite
aprés avoir mis Ie feu a leurs lentes. Ilsjeté-
rent leurs fusils, leurs munitions et toutes
choses qui auraient pu les encombrer dans la
rivière, firent sauter leurs magasins a pou-
dre et laissérent aprés eux des stocks considé-
rables de provisions, comprenanl a peu prés
200,000 livres de farine, des biscuits el
d'autres victuailles.
Les Circassjens suivirent de prés le flanc
de Tarmée ballant en retraite, caplurérenl
les trainards et infligérent quelques pertes
additionnelles a Tennemi. Dans Tardeur de la
poursuite ils fment prés de s'emparerde
740 fourgons chargés de blessés des premiers
engagements. Faïrk pacha venanl de Baya-
zid essnya d'inlercepler cette colonne russe,
tandis que Woussa pacha suivait de prés les
talons du flanc gauche des Russes. et fiue
Mouhktar pacha poursuivait les forces de
front dans les plaines même de Kars.
Cette forteresse était inaintenant dégagéo,
les Turcs sont on ne peul plus heureux de
cette succession de victoires.
Les Arméniens, qui avaient d abord bien
accueilli les Russes, les exècrent aojourd'hui,
paree qu'ils croient que ceux-ci les aban-
donnent maintenanl a la furie des Kurdes.
Les Turcs font lout le possible pour prévenir
les excès.
II parait que les Russes s'efforcent de se
concentrer a Alexandropol. Les troupes olto-
manes toutefois continuent leur poursuite.
CHRONIQUE JUDICIA1RE.
La cour d'assises des Bouches du-Rhöne
a commence Lundi les débats de l'affaire Vi
ta lis.
C'est une épouvantable affaire de parricide
et d'assassinat, qui rappelle, mais avec des
détails bien aulremerit afïrenx, les horreurs
du procés Billoir.
Des deux accusés, l'un est un jeune hom-
me, Léori Vilalis, ancien cominis de librairie;
la seconde est une jeune fille de 18 ans, Ma
ria Boyer, qui gérait avec sa mére, a Mar
seille, un bon petit commerce de fromage et
de mercerie.
Maria Boyer, que Tinslilutrice chargée de
son éducation représente comme une fille
sans cceur, d'tin caraclère froid, insensible
a toute émotion,et rebelle auxenseignements
de la religion, partageait la haine de Vitalis,
pour sa mére.
Maria Boyer est accusée de l'assassinat de
sa mére, de complicité avec Vitalis, qui, avec
Taide de la jeune fille, coupa Ie corps, en dé-
tacha les membres, défigura le visage, et
alia jeler a la mer ces restes informes, la
nuit dans une charrette que Maria Boyer
trainait avec lui.
Pendant Ia lecture do l'acte d'accusation,
Maria Boyer et Vitalis, a plusieurs reprises,
s'efforcent de sinuiler la douleur et le repen-
tir; mais leurs yeux sont absolumenl secs.
De temps a autre, Maria, qui se cache le visa-
ge avec les mains, jette a travers ses doigts
écartés un rapide regard sur l'auditoire, as-
surément plus ému que les accusés.
La lecture terminée, M. le président pro
cédé a Tinlerrogatoire de Maria Boyer
L'accusée manifeste pour sa familie, pour
sa malheureuse mére, cette indifférence qui
a déja été constatée par tantde rapports.
En 1874, elle revint vivre avec sa mére.
Elle raconle leur existence a Montpellier,
puis a Marseille.
Enfin M. le président arrive au terrible
dra me.
D. Précisez les circonstances del'assinal.
L'accusée ne répond pas.
M. Ie président. Vous m'avez bien enten-
du? Précisez les circonstances de l'assassinat.
L'accusée persisle a garder le silence (Emo
tion dans l'auditoire.) A plusieurs reprises
elle jette sur Vilalis un regard inquiel, pres-
que effaré.
M. Ie président ordonne aux gendarmes
d'emmener nn instant l'accusé Vilalis.
D. Parlerez-vous maintenant? R. Oui,
monsieur Ie président.
D. Voici les aveux que vous avez faits a M.
le juge d'inslruction
L'accusée. Ce que j'ai dit alors n'élait pas
la vérilé. (Mouvement dans l'auditoire).
L'accusée. malgré les exhortations du pré
sident, tiie d'abord one partie des déclarations
qu'ellea faites devant le juge d'intstruction.
J'ai parlé comme on a voulu. dit-elle, par-
ce qu'en prison il m'a été dit que, si je
n'acceptais pas neltement la complicité,
Vitalis serail execute; tandis que si je me
déclarais complice du meurlre, nous se-
rions, Vitalis el moi, envoyés en Nouvelle
Calédonie, oü nouspourrionsnousiriarier.»
(Mouvement prolongè.)
Enfin, l'accusée se décide a raconter le
meurlre. Les détails que Tinlerrogatoire lui
arrachesont affreux. Jugez-en par ces deux
faits
Maria étail a la porie de la cave, attendant
que Vilalis. I'assassin de sa mére, eütlerminé
son atroce besogne.
Ou en es-tu? demanda-t-elle.
Au second brusrépondit Vilalis.
Un corneal) a fromage servita Irancher la
carotide puis a couper les muscles les plus
résistants. Cc couteau, a peine essuyé, servit
pendant toute la soirée a couper le fromage
de gruyère pour les clients.' (Mouvement i
d'liorreur.)
Aix, 5 Juillet. Le jury de la cour d'as
sises d'Aix ayant rapporté un verdict affir-
malif pour Vitalis el admis des circonstances
alténuanles pour sa complicité, Vitalis a été
condamné a la peine de mort et Maria aux
travaux forcés a perpéluilé.
€hr»iii(inc
Ou rious écril de Wervicq:
[lier ont été célébrées a Wervicq, les funé-
railles solennelles de M. Jean- Baptisle Delva,
époux de Dame Amélie-Sophie Tanghe, an
cien Juge suppléanl a la Justice de paix du
canton, ancien Secrétaire du Bureau de bien-
faisance, et Secrétaire communal de cette
ville depuis vingl ans.
Monsieur Jean-Baptiste Delva avail suc-
combé le 13 de ce mois, aux atleintes d'un
inal cruel, qui depuis longtemps ne laissait
aucun espoir ni a lui-mème, ni a sa familie,
ni a ses nombreux amis. L'épreuve de cette
lente et douloureuse agonie, il l'a supporta
avec cette fermeté d'ame. pleine de résigna-
tion et d'espérances, qui est Tapanage el la
première récompense du chrétien correct et
convaincu.
On peul dire que la ville entière de Wer
vicq avait voulu, en lui portant le concours
de ses priéres, témoigner des regrets que lui
laisse la perte de cel homme utile et de eet
homrne de bien, et a rendre un dernier et
unanime hommage a sa mémoire.
Le Conseil communal, le Bourgmeslre en
lèle, assistait en corps aux obséques, ainsi
que le Président el les membres de la Com
mission <.es Hospices civils, du Bureau de
hienfaisance, M. le Juge de paix du canton,
en un mot toutes les autorités de la ville.
Monsieur le Commissaire de Tarrondisse-
ment et Monsieur Struye, membre de la
Chambre des représentants, élaienl venus
d'Ypres, marquer par leur présence la haute
estime dans laquelle était lenu, par tout l'ar-
rondissement, celui que noire respectable
Bourgmeslre appela si justement un fonc-
lionnaire modéle.
Pendant Toffrande, oü alla toute la popu
lation de Wervicq, Texcellent corps de mu-
sique dela ville exécuta, avec une grande
perfection, plusieurs morceaux de circon-
stance.
De I'église, on se rendu en cortége, précé-
dé dela musique, au cimetièrecommunal.
Le cercueil était porté a bras, les coins
du poéle tenus par les autorités de la ville.
Sur la tombe, oü va reposer notre regrelté
Secrétaire communal, Monsieur Ie Bourg
meslre Van der Mersch prononca avec éino-
lion l'adieu qu'on va lire, et qui résumé ad-
mirablement la vie modeste, mais si bien
remplie, de Texcellent concitoyen que nous
venons de perdre. Ces paroles resteronl com
me Texpression exacte des sentiments que
laisse la mémoire de M. J.-B. Delva a qui-
conque l'a connu et apprecié. Voici comment
s'exprtme M. ie Bourgmeslre:
Messieurs,
Ne quittons pas la tombe de eet homme
honnète et digne dont nous pleurons la perte
irréparable, sans lui dire un dernier adieu,
et permeltez-moi d'être volreinterprète dans
cette triste circonslance.
Jean - Ba p lisle Delva était secrétaire com
munal de la ville de Wervicq depuis ie 10
A out 1858, vous 1 avez tous vu a l'ceuvre et
vous savez qu'il a rempli ses fonclions avec
aulant de dévouemenl et de modeslie que de
savoir.
Le secrétaire Delva étail un homme essen-
liellement bon et serviable; ricbes el pauvres
avaient recours a ses luniiéres et recevaient
auprès de lui le méme accueil bien vei I Ian lil
étail d'une égale prévenance envers tons,
paree qu'il suivait toujours l'impulsion d'un
cceur généretix et ne se laissait guider que
par le sentiment du devoir. Ce rioblc senti-
ment étail la régie de conduite de toute sa
vie; assidu a la besogne, procédarit avec or
dre et méthode, travailiant sans relacbe avec
un courage toujours égal, il trouvail son bori-
heur a bien faire et a remplir ses fonctions
avec une exactitude exemplaire jusque dans
les moindres détails.
Dun caractére franc et loyal,il ignorait la
médisance et la flalterie; il savait.en conser-
yanl sa dignité,témoigner une déférence par-
faite envers ses supérieurs, et les diverses
administrations, qui jusqu a ce jour ont été
appelées a gérer les intéréts de la ville ont pu
placer en lui une confianee égale.
Le secrétaire Delva était douè d'un esprit
lucide et d'un jugement sür el droit, il éln-
diait avec soin tout ce qui touchail a ses
onctions et connaissait son chemin dans le
dedale de la législation administrative. Sa
science était d'autant plus solide qu'elle n'é
lait pas Ie produit facile des lecons d'un mai-
tre, mais Ie fruit de son proprê travail el Ie
résullat d'une pratique de 19 ans. Aussi ses
superieurs a tous les degrés de la hiéarchie
admmistiative se plaisaient a reconnailre ses
qua bles-eminentes et a le citer comme un
modele.
Je me fais un devoir de redire eet homma
ge sur sa tombe au nom de la ville de Wer
vicq a laquelle il a sacrifiè sa vie enliére.
Messieurs, il ne nous reste plus que le
souvenir et Ie bienfait de tam de services
i end us par ce digne fonclionnaire, et nous
ne pouvons que nous incliner devant les