nous Tespérons, qu'il en étail autrernenl pourvu que le bossu Naquel. Dieu élernelimmense, sachant tout, pouvanl tout, dit Linnée, a passé devant moi. Je ne l'ai pas vu en face, mais ce reflet de lui, saisissant soudainement mon ame, I'a jelée dans la stupeur de Tadmiration.J'ai sui- vi ca et la sa trace parrrii les choses de la creation; et dans toules scs ceuvres, même dans les plus petites, les plus imperceptibles, quelle force! quelle sagessequelle indéfinis- sable protection J'ai observe comment Ics ètres animés se snperposent et s'enchainent au règne végétal, les végétaux eox mémes aux tnméraux qui sont dans les enlrailles du globe, tandis que ce globe gravite dans un ordre invariable aulour du soleil auqnel il doitsa vie. Eufin, j'ai vu le soleil el tous les aulres astres, tout le systéme sidéral, immen se, incalculable dans son infinitude, se mou- voir dans l'espace, suspendu dans le vide par un premier moteur incomprehensible, l'Etre des êtres, la Cause des causes, le Guide et le conservateur de l'univers, le Mailre et l'Ou- vrier de toüte l'ceuvre du monde. Toutes les choses creées portent done le témoignage de la sagesse el de la puissance divines, en même temps qu'elles sont le tré- sor et l'aliment de notre félicité. L'ulilité qu'elles ont, at leste la bontéde celui qui les a fanes, leur beauté démonire sa sagesse, landis que leur harmonie, leur conservation, leurs jusles proportions et leur inépuisable féoondité proclainenl la puissancede ce grand Dieu. Est-ce cela que voos voulez appeler la Providence? C'est en effel son nom, et il n'y a que son conseil qui expltque le monde. II est done juste de croire qo'il est un Dieu, immense, éiernel, que nul ètre n'a eugendré, que rien n'a créé, sans Irquel rieri n'existe, (pu a fait et ordonnè eet ouvrage universel. II échappe a nos yeux, qu'il remplit loulefois de sa lumiére; seule la pensée le saisit, c'esl dans ce sanctuaire profond que se cache cette Majesté. CONSEIL PBOV1NCIAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Séance du 10 Juillet. Présidente de M. De cock. L'ordre du jour appelle la lecture des rap ports,des commissions sur les affaires qu'elles ont examinées. M. Vingénieur en chef répondant a M. Sur mont, au sujet de l'importance des travaux de l'Yser qui restent encore a exécuter, dit que parmi ces travaux il y a lu Recreusement, élargissement et endigue- ment de la dernière section du caual de Loo, comprise entre l'ócluse du Steengracht et Fur- nes. Ces travaux sont estimés, y comprise la vaïeur des terrains a emprendre, a la somme de fr. 325,130,00. 2° Recreusement, élargissement, et endigue- ment de la partie du canal de Nieuport, par Furnes, a la li'ontiere l'rancaise, comprise cntre le sipgon du Kruisvaert, prés de Nieuport et Furnes, estimés, y compris la valeur des ter rains a emprendre a fr. 262,000,00. 3U Recreusement du canal du Slopgacvaert. fr. 82,950,00. (Ce travail sera mis proehainement en adjudication.) 4° 11 faudra plus tard améliorer lo grand Be- verdykvaert et l'Oostvaert. Ces travaux peuvent étre óvalués a fr. 125,000,00. Total fr. fr795,080,00. Des travaux sont en exécution pour le creuse- ment d'un canal destiné a conduire les eaux de I Oostvaert vers la nouvelle ócluse d'óvacuation du Furnes-Ambacht, en remplacement de la bran che occidentale du canal de Furnes et du dépla- cement de la branche oriëntale du même canal, vers la nouvelle écluse de Furnes. II faudra un crédit de 150,000 fr. pour recreu- ser la partie du canal de Nieuport par Furnes a Dunkerque, comprise entre Furnes et la frontiè- re de France, mais ces travaux sont indépen- dants de ceux qui se rattaelient a l'amélioration du régime de l'Vser. il/. Surmont demande si l écluse a construire a 1'embouchure du canal de Loo et du canal de Furnes a Nieuport est comprise dans ces chiffres. M. Vingénieur en e/te/répond aiflrmativement. 31. Breydel insiste spécialement pour l'achève- ment de la dernière section du canal de Loo, car c est par ce travail que l'on eüt dü commencer. II y a deux sections quine peuventrendreaucdn service si celle-Ia n'est pas achevée. 31. I ingénieur en chef. Le cahier des charges est entre les mains du ministre. L'ineident est clos. M. De Mulié-De Bien prie la députation per manente de vouloir renseigner le conseil sur le point de savoir si l'on pourra rendre compte a 1 assemblée, pendant la présente session, des dé- perisès faites au sujet du 35" anniversaire de S.M. Léopold Ir. Permettez, dit-il, d'exposer quelques rétroaeL de cette affaire. Le 9 juillet 1856, le Conseil provincial voteune somme de 25,000 Ir. pour les fètes du 25c anni versaire. Les 23, 24 et 25 juillet suivants, il dé- eide d'imputer cette dépense sur les litteras h et c de Tart. 63 du budget de 1856. Ces. deux sommes soit dit en passant, sont libellées a l'article lr des recettes extraordinairesb. Excédant sur la taxe sur les bestiaux en 1850 fr. 17,575 10 c. Excédant sur idem, se rapportant a des exercices anté- rieurs fr. 26,611 18. (Sessions de 1856 séance du 25 juillet.) En 1858, l'honorable gouverneur, alors membre tie la députation permanente, exprime par motion d ordre son regret de ce que le compte des fétes du 25° anniversaire ne soit pas présentéil attri- bue le retard qu'éprouve cette presentation a diverses circonstances, espère qu'il sera possible de liquider toutes les dépenses et ajoute - 11 sera présenté a la session prochaine un compte détaillé de toute cette liquidation. Le conseil prend cette communication pour information. En 1858, les sommes rappelées ci-dessus flgu- rent encore en recettes et en dépenses. Le 16 juillet 1859, le conseil régularise la caisse du fonds provincial. Dans les conclusions de M. Van de Venne, le prélèvement des 25,000 fr. sur le fonds d'agriculture est signalé avec quelques autres irrégularités et la proposition de la com mission de passer l'éponge sur le passé et d'en faire une caisse spéciale pour éviter les confu sions, est adoptée. Depuis lors, silence complet sur ce compte. Seulement lorsqu'il y a peu d'années il fut ré clamé des comptes précis sur des prélèvements faits sur les fonds des dépenses pour ordre, un compte des dépenses pour les fêtes du 25e anni versaire fut de nouveau réclamé et promis et si je me trompe M. Dul'our, envoyé par M. le mi nistre des finances pour éclaircir la comptabilité de divers fonds, doit avoir eu a s'occuper a cette occasion des dépenses concernant le 25e anniver saire jusqu'ici nous n'avons pas eu connaissance des suites données a ces investigations. II est important pour nous de connaitre a quoi l'allo- cation des 25,000 fr. a été employée, si elle n'a pas été excédée et dans l'afflrmative sur quels fonds l'excédant a été prélevé. M. Surmont. M. Demulió vient de rappeler les retroacts de l'affaire dont il a parlé, il a in- diqué différents articles du budget. J'espère qu'il voudra bien nous permettre d'examiner cette question a nouveau et de ne lui donner notre réponse qu'a la séance d'après-demain. M. Demulié se rallie a cette proposition qui est adoptée. Séance du 11 juillet. La séance est ouverte a 11 3)4 heures. M. Liebaert (motion d'ordre) croit que c'est par erreur que l'ordre du jour porte le tirage au sort des obligations de l'emprunt a rembour- ser le lr janvier prochain, plusieurs communes n ayant pas encore recu les titres qui leur re- viennent. AI. le président dit que ce tirage ne se fera que la semaine prochaine. Af. Surmont est d'avis que la non-réception des titres par les communes iutéressées n'empê- cherait pas le tirage au sort, paree que les numé- ros de ces titres sont inscrits aux registres de l'emprunt. AI. Liebaert croit cependant qu'il serait plus régulier dattendre jusqu'a ce que les communes soient en état de contróler. AI. Surmont rópond que l'opération fétant pu- bhque et les numéros devant étre publiés dans le Memorial administratis les communes ont toutes les garanties desirables. AL le président, pour satisfaire tout le monde, croit qu'il y a lieu de remettre le tirage. L'ineident est clos. Al. de Stuers (interpellation) désire avoir quel ques renseignements sur la vente des 160 repro ducteurs que la province comptait encore en 1876 et s il n y a pas moyen d'acheter a titre d'es sai quelques belles bêtes de la race de Cassel. AI. Surmont dit que la députation permanente s est occupée immédiatement de la revente des taureaux de Durham. Faites en main ferme, les différentes ventes se sont effectuóes dans' des conditions très-favorables et produiront appro- ximativement une somme de 10,000 fr. au dela des prévisions du budget, qui s'élèvent a 30,000 fr. L état du bétail était en général très-satisfai- sant et le stationnement n'a guère donné sujet a des plaintes. Quant a la question de l'acquisition des bêtes de la face de Cassel, il n'y a pas encore été donné suite, la question étant assez difficile et oxigeant des études approfondies. II n'a pas été acheté non plus cette année-ci de botes de la race de Durham la peste bovine rógnant en Angleterre et en Alle- magne. On ferait bien, du reste, de laisser encore a 1 étude la question de 1 achat de reproducteurs, les opinions étant divisèes sur le point de savoir dans quelles contrées on peut trouver les races les plus pures. Entretemps la députation permanente ne rié- gligei a pas 1 ailaire et elle présentera un rapport complet l'an prochain, sur la vente des animaux appaitenant au stationnement ainsi que sur les mesures prises pour favoriser l'introduction de bons reproducteurs. La séance est levée a midi et demi. GUERBE D'ORIENT. Sl-Pélersbourg, IS Juillet. Une dépêche de Constantinople adressée au Nouveau Temps dit que le Sultan, rece- vanl M. Layard venu pour lui deinander que le gouvernement prenne des mesures pour protéger les chrétiens, surtout les Bulgares, eonlre les atrocités, répondil que Ie seul moyen de modifier l'état de choses actue.l se rail que les puissances européeriries conseil- lassent a la Russie, par humanilé, de rie pas encourager davarilage la révolte des Bulga- res- Acjence russe)' Sl-Pélersliourg, Lundi, 16 Juillet. Ou dément le prétendu fait d'arbitraire des Russes en Bulgarie. La commission, présidée par le pririce Tcherkasky, applique sans changement les mesures edictées par les Turcs et reslées let- tre-morle. Les autorités supérieures seulement sont nominees par Ie gouvernement russe. Les autorités inférienres sont éleclives dans les districts oil les fiircs et les chrétiens sont en nombre a peu préségal. Des Turcs ont été é'us- (Agence russe). Constantinople, 1G Juillet. Dix-huit bataillons russes guides par des Bulgares ont passé les Balkans par le défilé de Schipka et sont arrivés a Yéni Saghra. (Reuter). Toutes les troupes Jisponibles sont diri- gées sur Andrinople. Les Russes soul arrivés a Yéni Saghra, mais ils n'ont pas d'artillerie. Saint-Pétersbourg, 16 Juillet. Officiel. On annonce de Tirnovo, 15 Juillet, que l'avant-garde de l'armée russe a passé le 13 a 5 heures et demie, le Balkan sans coup férir. Dans Ta prés midi du 14, le général Gurko a occupé Khankiog; 300 Nizams qui v ontelé surpris, ont pris la fuite. Les Turcs se sont retires vers le village de Konaro. Un soldat russe a été tué et cinq blessés. Constantinople, 16 Juillet. On assure que Reouf Pacha a rejeté les Russes derrière les Balkans aux Portes de fer. RETRAITE DES RUSSES EN ASIE. Dirnanche et Lundi de la semaine passée, les Russes ont fait une attaque désespérée sur Kars. Le fort Tachmos est une desdéfenses les plus fortes et les mieux conslruiles proté- geaut Kars. II commande la route d'Erze- rouiri et ses feux se raitacben! a ceux des relranchements extérieurs a l'ouest de la ville. C'est afin de prendre cette forteresse que les Russes concentrérent leurs efforts pendant la durée du siége. Aux jours iridi- qués plus haut, ils renouvelérent leurs tenta- tives avec des forces numériques plus nom- breuses afin de prendre le fort d'assaul. Les Turcs, recurent chaque assaut avec une vi- gueur égale en faisanl supporter de lourdes pertes aux assiégeants. Fmalemenl, Mardt dernier, ils firent l'ef- fort suprème sans meilleur résullat. Les Turcs. se rendant compte de Texcellente oc casion que leur offrait la défaile qu'ils avaient intligée aux Russes, firent une sortie en forces considerables, chargérenl les mos- coviles, tandis que les feux croisés des re lranchements et du fort opéraieril une bréche destructive dans les colonnes des Russes bat- la ri t en retraite. Désorganisés par cede sortie impélueuse avant qu'ils eussent eu le temps de réparer l'eiïet de leurdéroule, et fauchés par la ca- nonnade continue du fort et des batteries, les Russes se sauvérent précipilamment par la route dErzerom. lis furenl poursuivis jus qu'a la limile du lir des canons lores. Entretemps. a Zivinune action générale était engagée entre le général Louis MelikofT el Ismail pacha. Un combat des plus obstinés ent lieu durant quelque temps sans marquer de résullals pour I un oti l'anlre adversaire. Toutefois Ismail pacha finit par déjouer la lactique du général russe et attaquarit celui- ci avec grande vigneur, il le défit compléte- ment en lui infligeant des pertes esliméesa 4,000 hommes, y compris deux généraux de division. Vendredi soir, a la faveur des lénébres, Ie général Melikofif ball it précipilamment en retraite, abandonnarit ses lentes, ses muni tions et beaucoupde provisions. Les Samedi et Dirnanche suivant, l'aile droite des Turcs prit Tolfensive contre les forces russes a Karakilissa. lei les Russes fi rent un effort désespéré pour garder cette position oü ils s'étaienl retranchés. Dirnanche après-midi le commandant ottoman, sous le couvert d'un feu violent d'artillerie. dirigea ses forces enbéres contre la position russe, au cri de guerre de Allah!La charge fut si impélueuse et si inatlendiie que les assié- gés, eri proie a une terreur panique. cessè- rent le feu el batiirenl en retraite laissant sur le terrain leurs morls et leurs blessés, d'aucuns même jelérent leurs armes afin de pouvoir ftiir plus rapidement. Les Turcs les poursuivirenl cliaudement et firent de nom- breux prisonniers. Durant la soirée de Di rnanche les Russes continnérenl leur retraite aprés avoir mis Ie feu a leurs lentes. Ilsjeté- rent leurs fusils, leurs munitions et toutes choses qui auraient pu les encombrer dans la rivière, firent sauter leurs magasins a pou- dre et laissérent aprés eux des stocks considé- rables de provisions, comprenanl a peu prés 200,000 livres de farine, des biscuits el d'autres victuailles. Les Circassjens suivirent de prés le flanc de Tarmée ballant en retraite, caplurérenl les trainards et infligérent quelques pertes additionnelles a Tennemi. Dans Tardeur de la poursuite ils fment prés de s'emparerde 740 fourgons chargés de blessés des premiers engagements. Faïrk pacha venanl de Baya- zid essnya d'inlercepler cette colonne russe, tandis que Woussa pacha suivait de prés les talons du flanc gauche des Russes. et fiue Mouhktar pacha poursuivait les forces de front dans les plaines même de Kars. Cette forteresse était inaintenant dégagéo, les Turcs sont on ne peul plus heureux de cette succession de victoires. Les Arméniens, qui avaient d abord bien accueilli les Russes, les exècrent aojourd'hui, paree qu'ils croient que ceux-ci les aban- donnent maintenanl a la furie des Kurdes. Les Turcs font lout le possible pour prévenir les excès. II parait que les Russes s'efforcent de se concentrer a Alexandropol. Les troupes olto- manes toutefois continuent leur poursuite. CHRONIQUE JUDICIA1RE. La cour d'assises des Bouches du-Rhöne a commence Lundi les débats de l'affaire Vi ta lis. C'est une épouvantable affaire de parricide et d'assassinat, qui rappelle, mais avec des détails bien aulremerit afïrenx, les horreurs du procés Billoir. Des deux accusés, l'un est un jeune hom- me, Léori Vilalis, ancien cominis de librairie; la seconde est une jeune fille de 18 ans, Ma ria Boyer, qui gérait avec sa mére, a Mar seille, un bon petit commerce de fromage et de mercerie. Maria Boyer, que Tinslilutrice chargée de son éducation représente comme une fille sans cceur, d'tin caraclère froid, insensible a toute émotion,et rebelle auxenseignements de la religion, partageait la haine de Vitalis, pour sa mére. Maria Boyer est accusée de l'assassinat de sa mére, de complicité avec Vitalis, qui, avec Taide de la jeune fille, coupa Ie corps, en dé- tacha les membres, défigura le visage, et alia jeler a la mer ces restes informes, la nuit dans une charrette que Maria Boyer trainait avec lui. Pendant Ia lecture do l'acte d'accusation, Maria Boyer et Vitalis, a plusieurs reprises, s'efforcent de sinuiler la douleur et le repen- tir; mais leurs yeux sont absolumenl secs. De temps a autre, Maria, qui se cache le visa- ge avec les mains, jette a travers ses doigts écartés un rapide regard sur l'auditoire, as- surément plus ému que les accusés. La lecture terminée, M. le président pro cédé a Tinlerrogatoire de Maria Boyer L'accusée manifeste pour sa familie, pour sa malheureuse mére, cette indifférence qui a déja été constatée par tantde rapports. En 1874, elle revint vivre avec sa mére. Elle raconle leur existence a Montpellier, puis a Marseille. Enfin M. le président arrive au terrible dra me. D. Précisez les circonstances del'assinal. L'accusée ne répond pas. M. Ie président. Vous m'avez bien enten- du? Précisez les circonstances de l'assassinat. L'accusée persisle a garder le silence (Emo tion dans l'auditoire.) A plusieurs reprises elle jette sur Vilalis un regard inquiel, pres- que effaré. M. Ie président ordonne aux gendarmes d'emmener nn instant l'accusé Vilalis. D. Parlerez-vous maintenant? R. Oui, monsieur Ie président. D. Voici les aveux que vous avez faits a M. le juge d'inslruction L'accusée. Ce que j'ai dit alors n'élait pas la vérilé. (Mouvement dans l'auditoire). L'accusée. malgré les exhortations du pré sident, tiie d'abord one partie des déclarations qu'ellea faites devant le juge d'intstruction. J'ai parlé comme on a voulu. dit-elle, par- ce qu'en prison il m'a été dit que, si je n'acceptais pas neltement la complicité, Vitalis serail execute; tandis que si je me déclarais complice du meurlre, nous se- rions, Vitalis el moi, envoyés en Nouvelle Calédonie, oü nouspourrionsnousiriarier.» (Mouvement prolongè.) Enfin, l'accusée se décide a raconter le meurlre. Les détails que Tinlerrogatoire lui arrachesont affreux. Jugez-en par ces deux faits Maria étail a la porie de la cave, attendant que Vilalis. I'assassin de sa mére, eütlerminé son atroce besogne. Ou en es-tu? demanda-t-elle. Au second brusrépondit Vilalis. Un corneal) a fromage servita Irancher la carotide puis a couper les muscles les plus résistants. Cc couteau, a peine essuyé, servit pendant toute la soirée a couper le fromage de gruyère pour les clients.' (Mouvement i d'liorreur.) Aix, 5 Juillet. Le jury de la cour d'as sises d'Aix ayant rapporté un verdict affir- malif pour Vitalis el admis des circonstances alténuanles pour sa complicité, Vitalis a été condamné a la peine de mort et Maria aux travaux forcés a perpéluilé. €hr»iii(inc Ou rious écril de Wervicq: [lier ont été célébrées a Wervicq, les funé- railles solennelles de M. Jean- Baptisle Delva, époux de Dame Amélie-Sophie Tanghe, an cien Juge suppléanl a la Justice de paix du canton, ancien Secrétaire du Bureau de bien- faisance, et Secrétaire communal de cette ville depuis vingl ans. Monsieur Jean-Baptiste Delva avail suc- combé le 13 de ce mois, aux atleintes d'un inal cruel, qui depuis longtemps ne laissait aucun espoir ni a lui-mème, ni a sa familie, ni a ses nombreux amis. L'épreuve de cette lente et douloureuse agonie, il l'a supporta avec cette fermeté d'ame. pleine de résigna- tion et d'espérances, qui est Tapanage el la première récompense du chrétien correct et convaincu. On peul dire que la ville entière de Wer vicq avait voulu, en lui portant le concours de ses priéres, témoigner des regrets que lui laisse la perte de cel homme utile et de eet homrne de bien, et a rendre un dernier et unanime hommage a sa mémoire. Le Conseil communal, le Bourgmeslre en lèle, assistait en corps aux obséques, ainsi que le Président el les membres de la Com mission <.es Hospices civils, du Bureau de hienfaisance, M. le Juge de paix du canton, en un mot toutes les autorités de la ville. Monsieur le Commissaire de Tarrondisse- ment et Monsieur Struye, membre de la Chambre des représentants, élaienl venus d'Ypres, marquer par leur présence la haute estime dans laquelle était lenu, par tout l'ar- rondissement, celui que noire respectable Bourgmeslre appela si justement un fonc- lionnaire modéle. Pendant Toffrande, oü alla toute la popu lation de Wervicq, Texcellent corps de mu- sique dela ville exécuta, avec une grande perfection, plusieurs morceaux de circon- stance. De I'église, on se rendu en cortége, précé- dé dela musique, au cimetièrecommunal. Le cercueil était porté a bras, les coins du poéle tenus par les autorités de la ville. Sur la tombe, oü va reposer notre regrelté Secrétaire communal, Monsieur Ie Bourg meslre Van der Mersch prononca avec éino- lion l'adieu qu'on va lire, et qui résumé ad- mirablement la vie modeste, mais si bien remplie, de Texcellent concitoyen que nous venons de perdre. Ces paroles resteronl com me Texpression exacte des sentiments que laisse la mémoire de M. J.-B. Delva a qui- conque l'a connu et apprecié. Voici comment s'exprtme M. ie Bourgmeslre: Messieurs, Ne quittons pas la tombe de eet homme honnète et digne dont nous pleurons la perte irréparable, sans lui dire un dernier adieu, et permeltez-moi d'être volreinterprète dans cette triste circonslance. Jean - Ba p lisle Delva était secrétaire com munal de la ville de Wervicq depuis ie 10 A out 1858, vous 1 avez tous vu a l'ceuvre et vous savez qu'il a rempli ses fonclions avec aulant de dévouemenl et de modeslie que de savoir. Le secrétaire Delva étail un homme essen- liellement bon et serviable; ricbes el pauvres avaient recours a ses luniiéres et recevaient auprès de lui le méme accueil bien vei I Ian lil étail d'une égale prévenance envers tons, paree qu'il suivait toujours l'impulsion d'un cceur généretix et ne se laissait guider que par le sentiment du devoir. Ce rioblc senti- ment étail la régie de conduite de toute sa vie; assidu a la besogne, procédarit avec or dre et méthode, travailiant sans relacbe avec un courage toujours égal, il trouvail son bori- heur a bien faire et a remplir ses fonctions avec une exactitude exemplaire jusque dans les moindres détails. Dun caractére franc et loyal,il ignorait la médisance et la flalterie; il savait.en conser- yanl sa dignité,témoigner une déférence par- faite envers ses supérieurs, et les diverses administrations, qui jusqu a ce jour ont été appelées a gérer les intéréts de la ville ont pu placer en lui une confianee égale. Le secrétaire Delva était douè d'un esprit lucide et d'un jugement sür el droit, il éln- diait avec soin tout ce qui touchail a ses onctions et connaissait son chemin dans le dedale de la législation administrative. Sa science était d'autant plus solide qu'elle n'é lait pas Ie produit facile des lecons d'un mai- tre, mais Ie fruit de son proprê travail el Ie résullat d'une pratique de 19 ans. Aussi ses superieurs a tous les degrés de la hiéarchie admmistiative se plaisaient a reconnailre ses qua bles-eminentes et a le citer comme un modele. Je me fais un devoir de redire eet homma ge sur sa tombe au nom de la ville de Wer vicq a laquelle il a sacrifiè sa vie enliére. Messieurs, il ne nous reste plus que le souvenir et Ie bienfait de tam de services i end us par ce digne fonclionnaire, et nous ne pouvons que nous incliner devant les

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 2