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p.GuMVr
Samedi 28 Juillet 1877.
12e annee.
N° 1,208.
LES JÉSUITES AU PARAGUAY.
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p Journal parail Ie Mercredi et In Samedi. Les insertions coülent 15 centimes la ligne. Les réclames et annoncesjudiciaires se paierit 30 centimes la ligne. On traite d forfait ponr les insertions par année.
Un numéro dn journal, pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires cornmandés pour articles. Réclames ou Annonces, coülent 10 fr. les 100 exemplaires.
H E M S jV S S> K F K K. 1" Juillet.
L'ERREUR ET SES DUPES.
Après les ravages que Terreur moderne,
il fapdrait dire Terreur de lous les temps,
exerce dans le monde, s'il y a quelque chose
d'étonnant el de deplorable, c'est le nombre
des dupes plus ou moins involontaires qu'elle
entraine a sa suite pour Taccomplissement
de ses desseins.
Combien de gens ne voit-on pas dönl les
verlus humaines et la raison droite sonldi-
gnes d'estime a d'autres points de vue, et qui
tombenl dans les plus Iristes aberrations dés
qu'il s'agil d'une propagande que leur intel
ligence et leur coeur devraienl également
désavouer.
lis sonl calholiqnes et entendent bien le
rester, peul-être surloul en vue de la derniè-
re heure; mais leur catholicisme s'émiette
par le menu, et d'une si élrange facon que,
tout bien compté, il n'en reste plus guére.
Tout d'abord ils séparent la religion du
prètre. La première conserve leurs respects
platoniques, a la condition de ne pas ètre
trop dure pour le progrès; le second est de
droit suspect diarrogance sacerdola/e et
d'cspril de domination, d'oü la conséquence
qu'il faut défendre conlre lui les droits de
la sociélé civile. A quels excès conduit celte
capitulation de conscience, il n'est pas besoin
de le dire. La lutle est menée a outrance; le
rnodéré ne recule plus devant aucune des
complicilés que sa fatale alliance lui impose
et il n'a plus mème le courage de protester
quand l'homme de Dicu est traité de verrni-
ne noire par unctourbe en délire.
Le bon sens devrait sans doute lui dire
qu'on ne sépare point ce que Dieu a uni,
qu'un culle sans ministres est une conception
absurde et qu'avec la guerre au prètre le res
pect pour la religion ne constitue qu'une
grosse hypocrisie. La plus simple loyaulé le
forcerait aussi de reconnaitre Thumble dé-
vouement, les vertus et les immenses servi
ces de cette légion de ministres de Tautel,
que les inventeurs du mot d'ordre ont irans-
forinés en autant d'ambilieux, sans considé-
ier combien serail élrange une ambition qui
convoiterait le domaine de ce monde en
commencant pars'en inlerdire les principales
jouissances. Mais l'esprit de parti a parlé et
quand il commande, la loyaulé et le bon sens
doivent se taire.
Celte division opérée a la facon des géné-
raux qui cherchent la victoire dans Taltaque
en détail, la lartuferie libérale nous ne
parions pas ici des ennemis declares s'en
prend au catholicisme lui-rnéine.
II lui faut a el le une religion pure et pri-
milive, et Ton ne saurait croire ce que la
pureté implique d'exigeuces et de reductions.
Dans celte infatigable réforme, lesacrenient
devient une invention du prètre; ledogme
blesse la fiére intelligence de nos libres-pen-
seurs ou menace la sécurité des étals; le cé-
libal ecclésiastique est une institution conlre
nature; la morale a le lort de ne pas ètre
universelle de la niamère dont on Tentend,
c'esl-a-dire, infiniment délayée, et de ne pas
reconnaitre coinme législaleur chacun des
indivtdus qu'elle regit; la foi est bien plus
blamable encore d'ètre inflexible corn-trie la
vérilé et de signifier son nee plus ultra a la
science qui dérive; Tensqignemenl est rétro-
grade quand il a le malheur d'etre iinprégné
de l'esprit religieux, quand il nesait pas se
lancer dans les battles regions oü planent la
neulralité, la sécularisation et.... le matéria
lisme.
Au milieu de la hitte qui est engagée l'en-
nemi vise au drapeau et frappe a la lète.
Cela nous dit assez pourquoi les calomnies,
les outrages, les persécuiions vont chercher
de préférence le vicaire du Christ. I'infailli-
bledocteur, Tinflexible défenseur des droits
de la justice, pourquoi le Vatican nous offre a
Theure présente un speclacle peul ètre uni
que dans 1'histoire.
Bref, il n'est sorle de mauvais procés que
Ton ne fasse, cbapeau bas toujours, a cetle
religion que Ton respecte, a la religion de
nos pèreset le liberal se montre parlicu-
liërement inlraitable sur la question de I'm-
dépendance du pouvoir civildont il a eu
l'artde faire la suprématie de TElatel i'assu-
jélissement de TEglise.
Mais c'est la clameur au Syllabus qui est
le triomphe de la jonglerie libérale. A ce seul
mot de Syllabus vous verriez les cheveux se
dresser sur la tèle du dernier des initiés. II y
a la pour lui tout un monde d'oppression, de
béolisme, d'insulles a la civilisation moder
ne, de dégradalion politique el religieuse.
Syllabus, beau ciel! c'est la sentence et l'écra-
sement de Tullramontain.
N'allez pas deinander au moins ce que peut
bien ètre celte épouvantable et mystérieuse
chose. Les neuf dixièmes ne vous répon-
draient point, par la raison fort simple qu'ils
n'ont jamais lu le Syllabus et qu'ils ne pos-
sèdenl pas mème une notion de la nature de
ce document. Les malins sont plus avancés,
eux, el c'est précisément paree que ce re-
cueil d'erreur condamnées porie ledésordre
dans leur arsenal, paree que TEglise sail
atteindre le mensonge, a quelque époque, en
quelque lieu, sous quelque forme qu'il se
cache, que leur grande préoccupalion est
d'inspirer une sainte horreur aux adeptes, et
que la foule des dupes, infiniius numerus
doit aller criant de confiance: Syllabus! Syl
labus!!
Qu'on se figure, s'il est possible, un corps
sans lèle, sans membres et sans ame, et Ton
se fera une idéé assez juste de TEglise atnen-
dée lelie que la rêvent nos doux réforma-
leurs et felle qu'il la faudrait pour que rien
ne se mil en travers de leurs plans.
El c'est pourtant a la poursuite de cetle
oeuvre mauvaise et coupable au premier
chef que bien des hommes abuses et dont
la place éiait ailleurs prètent leur concours,
tout en faisant réserve de leur tilre de catho
liques. C'est la qu'ils en arrivent, de faiblesse
en faiblesse et de solidarité en solidarité.
Mais les réserves n'y font rien; Taffreux po
lype qui les étreint n'a pas Thabilude de
lacher sa proie pour si pen. La bonne foi
detnande aulre chose: on ne se dégage de la
que par un effort d'une suprème énergie.
L1BERTÉ. AVILLISSEMENT.
Nous livrons aux meditations des hommes
sensés celte belle page d'un éminent prélat
francais, feu Mgr Lan lriot, arciievèque de
Reims.
Ou ne saurait mieux démasquer les faux
bons hommes, qui, sous le notn de libéraux,
conduisent rapidenieut TEurope a la servi
tude, par Tavillissemenl.
On parle beaucoup de liberie a noire
époque: jtnais en réalilé, pour un grand
nombre ce mot sonore n'est-il pas une
espéce de paravent derrière leque! on cache
toutes sortes de projets d'ambition, de des
potisme, de vanilé La liberie en soi, c'est
une sainte el noble chosé, pourvii qu'on n'en
abuse pas, car c'est un don du Créateur. don
a la fois précièux et rempli de perilsmais
si l'homme en abuse, la liberté peil deveriir
le plus terrible des fleaux. En soi, la vapeur
est excellente, elle est la mère de Tindusirie
elle rapproche les distances, elle cnfante des
merveilles; mais si la locomotive déraiile, si
la chaudiérc éclate, la vapeur produit d'ef-
frayants ravages et ceux qui demandenl la
liberie illimilée de la pensee, de la parole et
de la presse, sont semblables a un homtne
qui réclamerait la liberie illimilée de la va-
peur, sans direction el sans frein, la liberfé
illimitée de la (lamme. Consultez les villes de
Chicago, de Genéve, de Paris il y a qtielques
mois, elles vous diront ce que c'est que la li-
bertéde la vapeur. Jenepénéirerai pas davan-
tage sur ce terrain brülanl, oü In vraic ques
tion esl, en pratique, une qiiesiiö'n de dose
que je ne puis ni ne veux examiner, paree
qu'elle rehire dans ces détails de ia politique
humainea laquelleje dois rester étranger. Je
ne saurais trop le répéter, je desire demeurer
dans la régioti des principes.
Mais je demande, et j'ai le droit de deman-
der cc que devient en pratique cetle liberie
tant vantée. Je me rappelle encore une parole
rappörlée par Tacil'é Poor renverser le
pouvoir, ils parient de liberie le pouvoir
abattu, ils aitaquent la liberie elle mème,
ut imperium evertanl, hberlalem proeferunt]
siperverterint, Hberlalem ipsam aggrediun-
tur.K VoiIa biet) l'hisloirc de certains demo
crats ils parient toujours de liberie Ah
si vous croyez que les intéréts de la vraie
liberie les prcoccupent, vous èles bien naïfs,
ils ne pensent qh'a une chose, renverser le
pouvoir quel qu'il soil, pour se ineltre a la
place. Quand ils seront au pouvoir, tont le
monde devra se croire pai failement adminis-
tré, el si par hasard quelque esprit mal fait
ne se trouvait pas s us le meilleur des gou-
vernemerits possibles, ce serail un perlurba-
teur du repos public. Tel est le vrai molif de
leur agitation febrile. Mais, corrime ils sa-
vent que les mots out une immense influen
ce sur les hommes, ils parient toujours de
liberie, d'indépendance: c'csl une sorte de
cocarde qu'ils portenl partout et d'une facon
trés-oslensible. Cela produit bon efl'et! Cela
les pose devant le public en martyrs de la
cause du people! S'ils réussissenl a renver
ser leurs compétiteiirs, ils soul au premier
rang pour recueillir la succession, ei le tour
est joué!
Arrivés au faile, quelle est leur attitude?
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Poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00,9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Popeidnghe, G-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope-
ringhe-Hazebrouck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Yprës, 8-2o, 4-00, 8-25.
Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Roulers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Lichtervelde.) Lichtervelde-Thourout, 4-25 mat. vers Ostende. Bruges-
Roulers, 8-25, 12-45,5-05, 6-42. Lichtervelde-Courtrai, 5-25 mat.
Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49.
Ypres-Thourout, 7-18, 12-06, 6-20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarck.) Thourout-V pres, 9-00, 1-25, 7-45 (le
Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres).
Gomines-Warnèton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warneton-
Comines, 7-25,2-00, 4-45. Gomines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnèton-Comines, 5 30, 11-10 (le
Lundi 6-50.)
Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-55, 9-00 soir. (Lichtervelde.)— Bruges-Courtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42
Bruges-Blankenberffhe-Heyst (Station) 7-25, 9-20, 11-25, 2-50, 5-35, 7-35. 8-55. (Bassin) 7-31, 9-26,11-31, 2-56, 5-41, 7-41. 9-01.
Heyst-Blankenberghe:Bruges, 5-45, 8-25, 11-25, 2-45, 5-30, 7-25.
Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58,11-20, 4-41.
7-21. Deynze-Ingelmunster, 1-00.
Ingelmunster-Anseghem, 6-05,12-55,6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42,2-20,7-45.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkorque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35,
11-10, 3-40, 5-00.
Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12^00, 4-20.
Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12-25,6-15.
Selzaete-Eecloo, 9-05, 1,25, 8-25. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-15, 4-22.
Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 7-30. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 7-45. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4-40
Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,30, 8-30 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 4-45 (le Mardi, 9-30).
CORHESfOrflJAOTCES.
COURTRAI, BRUXELLES.
Courtrai dép. 6,'37 10,53 12,33 3,42
Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10
BRUXEI.I.ES, COURTRAI.
6,35.
8,54.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22 8,28 12,21
8,00 10,46 2,55
5,35
7,56
6,47.
8,44.
.COURTRAI, TORNAI, LILLE.
LILLE, TORNAI, COURTRAI.
Courtrai dép.
Tournai arr.
Lille
6,37 9-37 10,56 2,54 5.34 8,47.
7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41.
7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04.
Lille dép.
Tournai
Courtrai arr.
5,15 8,12
5,42 8,56
6,42 9,49
11,05 2,21 4,10.
11,32 2,40 5,39.
12,31 3,44 6,40.
COURTRAI, GAND.
GAND, CORTRAI.
Courtrai dép.
Gand arr.
6,32
7,51
6-42
8,01
9,49 12,31,
11,08 1,51,
3,44 6,40
5,04 7,56
9-32.
10,20.
Gand dép.
Courtrai arr.
5,15
6,37
8,45
9,37
9.24
10,41
9,38
10,56
1,28
2,54
4,24
5,34
7,21.
8,47.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 8,43. Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01 8,00 8,20.
Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,26. Gand arr. 6,008,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4,11 6,01 7.17 7,02 9,09 10,26.
Bruxelles 8,50 10,35 12,39. 4,00 7,15 9,31 10,40. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,58 8,16 8,50
Suite. Voir le numéro précédent.
Les jésuiies ne payaient pas leurs detles, el
se contentaient de prier ponr leurs créanciers.
Ainsi, nous trouvons de Tun d'eux celte letlre
admirable
Monsieur, je me trouve dans Timpossibilité
de vous payer, et je ne puis qu'adorer la Provi
dence pour qu'elle vous porie bonheur a Toccasioin
Ce n'était pas au Paraguay seulement que
l'ordre agissail ainsi. En 1705 le cardinal de Tour
non, allant en Chine, y trouva les jésuiies faisant
un commerce dargent, Ils prêtaient a 25,26 et
27 pi c. d'intérét.
On pourrait dire que l'ordre avail élé conslilué
pour procurer a TEglise de grandes richesses. et
non pour lui rainener des ames. Anjourdhtii f es
prit qui les dirige est le mème, inais c'est surloul
en Europe qu'ils opèrent, ils y pratiquent avec
succès lu captation des testaments.
El cc sont a ces hommes que des hbéranx
osent confier Téducation de leurs.infants. Qu'on
leur montre done ces faits honteux, si les consi-
déralions morales ne suffisent pas pour les con-
vaincre.
Autant de paroles. autant de mensonges. Mais
la conclusion ne se serail pas juslifiée sans ces fal
sifications itiqnalifiables. La fin, dans 1 'opinion de
M. Bergé, juslifie les moyens il est done pen
scriipnleux sur le choix de ernx ei.
III.
Et lont dahord il soccupe de la population.
Avant la conquête espagnole, le pays élait, d'aprés
Ini, riclie et pnisaaht, il comptait42 villes,impor-
tantes.
Le commerce élait peu connn des Indiens avant
la conquête espagnole: c'est un fait que M. Bergé,
inalgré son pyramidal aplomb, ne contestera pas.
Done, il faillait que le pays pourvüt a sa proprc
subsistance par l'agrieullure. I.a population agri-
cole devait par conséquent êlre en un tel rapport
avec la population drs villes, que les produils du
sol fussent snffisants pour notirrir lout le people.
On admet généralement que, pour atteindre ce
résultat, tl faut que les campagnes comptent 4
habitants sur 5. N'oublions pas en outre qu'une
grande parlie la moilié environ de la popu
lation était encore nomade an milieu du XVIIe
siècle et vivait de la rhnsse. Or, ces tribus, bien
que se suflisant a elles-mémes, n'entrent pas en
ligne de compte pour assurer les subsistunces aux
villes. Nous pouvons done admeltre comtne
minimum, que les campagnes contenaient une
population dix fms plus forte que les villes.
Cela posé. quelle population ont du contend"
ces 42 villes IMPORTANTIES de M. Bergé La
Belgique ne conlient pas 42 villes importantes,
mais ne sovoiis pas difficiles: couiptons poor les
42 villes importantes do Paraguay et les villes
moins importantes une population égale a la po
pulation urhaine de la Belgique. soit 1,380,223
ames. Les campagnes devaie.nl en contenir au
moins 13,802.230. Total 15,182,453 4mes
sur un tenitoire d'environ 90,000 kilometres
carrés.
Remarquons encore que les 7 dixièmes de cetle
élendue étaient encore au XVIII" siècle couverts
de forêts vierges, ou la population est infiniment
peu considerable. Restent done 27.000 k. c.,
pour une population de 15 millions, soit 556 ha
bitants par kilomèlre carré; trois fois autant que
la Itelgique
Qu'on n'oublie pas que nous avons éléexcessi-
vement modérés dans nos evaluations. L'allégalion
de M. Bergé frappe lout d'abord l'esprit, et par
son vague elle échappe a une refutation directe,
mais quand on Texaniine de prés, ou ne tarde pas
a en découvrir Tévidenle absurdité.
Une dernière observation, qui atleint au coeur
■MBBMBWII ■IIIIIIIIMI.IIII IIB——EB—
Tafünnation de M. Bergé i l de ses copi-les guenx:
les indigènes du Paraguay élaient, lors de l'ariivée
des Espagimls, nomades et anthropopbages. Or,
des peupiades de cc genre n'ont pas Thabilude de
se réuiiir en 42 villes impqi tanles.
Mais pnisqtie M. Bergé a placé la question sin
ce terrain, examinoiis, a I aide dn pen de rensei-
gnements (pie possède l'hislorien, Ie mouvement
de la population an Paraguay.
Les voyageurs sérienx évaluent a environ
200,000 ames la population du pays ail com.
mencemenl du XVII" siècle (1). Par suite de Tab-
sen ce de docnmenls positils, nous ne pouvons
conlioler cetle appreciation nous dirons seule
ment quelle est adtnise par les histoiiens espagnols
les plus eslimés.
Sous Ie gouvernement des Jésuiies l'immigra-
lion sur le territoire des réductious fut mille:
inalgré cela, il est de fail que les Jésuiies laissèrenl
au Paraguay 500,000 Indiens (2) Augmentation
en 160 ans: 150
En 1768, lors de j'expiilsion des jésuiies, Tim
migration fut de nouveau permisc. Après lOans
de gouvernement civil et liberal, la population
était réduile a 100.000 ames. Diminution en 10
(1) Herrera. Description dn las Indias.
(2) Cantii. Histoire universelle. I. VII, p. 117.
alls 80 7„.
Dqmis luis lu pays s'est ruiné en encourage
ments prodignés ii Timmigralioii, un mouvement
général a entrainé les Euiopéens vers TAmérique,
les nègres v onl élé impoi lés ahöndamment pen
dant 50 ans. Malgré tons ees elements d'un pro
grès léipide, la popiilalion n'est encore aujqiird bui
quelle 241,000 Smes. Augmentation en 100 ans,
UI
Les francs-macons ont vraiment le droit de
parler dn Paraguay
Mais il v a plus. Nous avons dit plus haut qu'une
parlie du terriloirè des missions a été cédée au
B'iésil, r.olunié porlogaise. Voici le tableau officiel
du mouvement du la population de cetle contrée
depuis I 750
1767133,137 habitants.
180145,939
18376.485
18682,121
C'est ainsi que les administrations ma^onniques
relèvenl la prospérité d'un pays. Un seul fait don
ne ra une idéé exacte de celte déchéance. La sen le
bourgade de Santa-Rosa possédait eu 1667. plus
de 80 000 lètes de bétail9.814 en 1837 182
eu 1868
[La suite au prochain numéro.)
Htm- rr-