p^aANe Samedi 4 Aoüt 1877. 12e année. N° 1,210. LES JÉSUITES AU PARAGUAY. IfflrBfll®! - E I e Journnl parail Ie Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la lignp Un numéro du journal, pris au Bureau. 10 cenlimes. Les réclames el annonces judiciaims se paieut 30 centimes la ligne. On traite a forfait pour les insertions par année. Les numéros supplémentaires coram,indés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. 4--r -'4-U" 1 C II K M I K I> Bé K 25. FAUX PROPHÈTES. L'une des choses qui doivent, dans un pays généreux comme le nótre, inspirer une aversion profonde pour le faux libéralisme, c'est le cynisme avec lequel ses chefs d'em- ploi trailent la question mème de la religion dans laquelle il faut vivre. Ilssont, sur ce point capital, parfajtement indifférents et opportunistes au premier chef. Soyez lulhériens, disait l'uq d'eux dans la Revue de Belgique, soyez calvinistes, soyez unitairiens, soyez vieux-catholiques, soyez Israelites, soyez rationalistes, soyez bien autre chose encore vous pourrez resler de bons ciloyens, d'excellents libé- raux, de sincéres progressives. Et de fait on les a vus donner loules Jeurs sympa thies a ce misèrable avorloo de vieux-caiho- licisme, el conseiller a la Belgique de se pro- leslanliser, ue füt-ce qu'a litre transitoire, pour échapper a ce qu'ils nomment le jong de Rome et cbnVradiction incroyable une religion vennoqlue. Aujourd'tmi les voila arrivés, et encore une fois dans la Revue de Belgiquea re- cQtnmander Ie protestantisme liberalespèce de fibre-peusée donl Ie patron, M. Bosi, re- jette gaillardement tout bagage qui le géne el ne recule pas devant des monslruosités dans le genre de celle-ci Les questions historiques ou dogmaliques relatives a la personne de Jésus, appariiennent nou au domaine de la religion, mais a celui de la théologie, c'esl-a-dire gu'op peul rester très-ultaclié a la religion ehréüenne tout en soulcnant le pour et le contre, suivant qu'on a plus ou moins de lumiére sur ces quesiions. L'auleur de Particle, M. Goblet, ne s'en cache pas: pour lui, ranéanlissement de l'Eglise romaineen Belgique est pour noire pays une question de vie et de mort. Enceciydu reste, les nveneurs sont logi- ques. Le libéralisme est la libre-pensée ou il n'est rien, el puisque la libre-pensée rejette les fondenaents de toute religion quelcon- que, ilsse moutrent encore largesen accep tant méme le proleslanlisme liberal. Leur idénl, )ls l'avouent, est «une religion sans dogmes,saus mystéres el saus miracles. Dans Je fan ga ge de nos solidanes touies ces repugnames combmaisons s'appellenl la direction religieuse a donner au libéra- lisme. Absoluuieut comme si l'on chan- geait de religion de la mème maniére que l'on change de journal, d'habit ou de de- meure, comme si le necessaire el l'obligaloi- re élaient affaire de faulaisie, comme s'il était librea chacun do faire un cboix arbi traire quand il s'agit du salut éternel. Le peuple, heureusemeni, est un peu plus sensé et voit un peu plus clair que les théolo- giens de rencontre qui ie prennenl pour su jet de leurs expériences et disposent auda- cieusemen'l de lui au gré de leuis passions poliliques ou de leur fanatisme. II ne connait qu'une vérilé, un Dien, une maniére de le servir comme on Ie doil. Sa religion, il le sail, est la vraie, la seule, et il y Heul ferme- rnent, repóussanl avcc plus de mépris et d'm- digualion qu'on ne pense les mixtures, les transactions, les transitions et les apostasies elaborées dans I'officuie libérale. C'est la un fail incontestable et haulement coosolant. Au milieu des dèfaillances de ce siècle et des misères de la civilisalion male- rielle, la foi catliolique se mainlient vivace au sein de nos populations, et parloui oü l'on croil il y a plus de vigueur el d'umlé que jamais. Arriére done, encore et loujours, les faux prophétes du libéralisme maconm- que, leurs systémes el leurs fallacieuses pro messes! Les nations doivent mériter leur bonbeur, el p ur la conservations des élé ment s de notre prosperité, il faut que la de fection reste a Pél al de trisle phénoméne et que les efforts de l'erreur ne parviennent jamais a entamer les croyances. (Dy te). LES MISSIONNAIRES. On se rappellera le démenti qui fut infjigé par nous au correspondant bruxellois du Jourml de Liéye, écrivaut que le lieufenant Cameron, le hardt explorateur de l'Afrique, aurait prononcé ces odieuses paroles: Les missionnaires, c'est la peste. Aujourd'hui le Journal de Bruxelles cor- robore comme suil notre assertion Le correspondant bruxellois du Journal de Liéye a lacouté que dans la récente réu- iiion qui a eu lieu au Palais du Roi pour s'occuper du projel relatifala Civilisation de l'Afrique Centrale le lieutenant Cameron résumanl énergiquement l'opinion de tons ceux qui, comme Un avuienl pareouru l'Afrique, aurait dit Les niissiqii(i(iires, c'est la peste. Dans notie numéro du 28 juillet, nous avons reproduit les doules et les observations trés-jnstes de la l'uirie de Bruges a ce sujet. Notre confrère avail bien raison de ne pas croire a la realitédu propos altribué au lieu tenant Cameron, allendu que celui-ci n'a pas mème assislé a la réunion tenue au Palais, sous la présideiice du Rpj On peut juger par la combien sonlexacis les renseignemeuls fournis au Journal de Liéye par son correspondant bruxellois. Plus loin le mème journal reproduit encore les lignes suivantes Le jour méme oü le correspondent ff" Journal de Liéye s'esl permis ff écrire que Ie célébre explorateur de l'Afr'iqiié centrale avail rejelé avec mépris l'aide de missionnai res comme agenis civjlisaleurs, le lieutenant Cameron, dans un meeting public, lenu a Londres, sous la présidence du lord-maire el en presence de farchevèque d'York el de plusiéurs pörsonnagés distingues, s'esl ex- primé dans un sens lout contraire. (Voir le Times da 20 juillet dernier.) II a dit L'Afrique est une des contrées les plus fertiles de la terre. Dans l'Océan pacifique on rencontre des iles qui produisent quan- tilé d'épices; mais l'Afrique tout enliére n'est qu'un vaste continent fécond en productions de ee genre. Le café v eruit a l'état sauvage, el le caoutchouc y vieni en grande abondance, bien que le Seyid de Zanzibar, en prélevantde l'argent pour Ie commerce des esclavcs, diminue d'autant les moyens de production el les ressources de ses sujets. Le commandeur Cameron recomrnande de sui vre un sysléme régulier d'exploralion c'est le senl moven, dit-il, d'arriver a la civilisation sociale el religieuse. II ne faut pas séparer, ajoule-l-il, la civilisa tion de la religion; entre elles il ne doit point exister de rivalité ni de dissidence: la oü existeront des mceurs sociales, la religion s'y trouvera nalurelletnent. Ces paroles du commandeur Cameron sont en opposjtion manifeste avec le dire du cor respondant bruxellois du Journal de Liéye. L'existence de la religion suppose néces- sairement 1'exisience des ministre's qui la servent, et quand ii s'agit d'implanter le cbrisiianisme dans un pays infidèle. il faut bien admettre que les missionnaires soul les seuls hommes compétents dans la mahére. C'est pourquoi le commandeur Cameron, en appuyant la motion de sir Rutherford ATcqck, concernanl l'oeuvre si importante de la civi lisation de l'Afrique centrale, se trouvail en coimnunauté d'idées et de sentiments avec l'arehevèque d'York, le réyérend Robert Mof- fait, un ancien missioimaire protestant d'A- frique, el le docteur Leared. un autre mis sioimaire protestant récemment revenu du continent africain. Sur la fin du mème meeting, M. Samuel Morley, meinbre du Parlement, secondè par M. Edouard Hetchinson, a proposé une réso- lution adoplèe a l'uüaiiimiié par tons les membres de l'Assemblée: Nous expnmons notre vive satisfaction en voyant comment les differenies sociétès de missionnaires ont fail des efforts serteux et perséyérants, sui vant en cela les traces dc Livingstone, pour répandre I'mfluence humanitaire el civil isa- trice du chrislianisme en Afrique, en y él a - blissant des stations permanentes de mission naires, surtoul dans l'intérieur de celle lerre immense el, jujp'a celte heure, relative- men t pen explorée. Cela ne diffère pas mal dn racontar de notre correspondant bruxellois du Journal de Liéye Les missionnaires, d'après Came ron, c'est la peste Cela pourrait suffice a la rigueur pour montrer la confiance et le respect que méri- lenl cerlaines bèies d'enere de la presse gueuse. Mais nous ferons mieox encore en citant une paire de phrases extraites de l'ou- vrage de l'explorateur africain: Across Africa Voyage a travers l'Afrique centrale. Voiei comment il parle des missionnaires catboliques de la station de Bagantoyo Les péres accoinplissent une mission laborieuse. Avec une simplicité véritable- menl évangéliqite, ils se reservenl loujours la laelie la plus dure, el préchent d'exemples bien plus que de paroles. Au milieu des dil- ficultès qui les assiègent, ils reslent cohfian.ls el paisibles, et leur patienc) finil souvent par apianir les obstacles. Je ne doute pas que leur zóle ne coniribue puissatnmeni a eiyili- ser celle partie de i'Afrique. Le souvenir des missionnaires de Baga- moyo suivitCameron durant tont son voyage. Parvenu plus uvani dans l'intérieur de l'Afri que el lèinoJn des misères sans nombre «pii accableul les races negros, il se puit plus d'une fois a son halter que des apótres, dé- voues comme eu.x, vinsseul patiser tanl de blessures, et dissiper lam de ténébres. Ayanl eu l'o.ueasiou d'eu repauier pius lom il s'expritne eu ces lerines Des maisons de ce genre, oü les indige nes pourraient apprendre l'agricullure el les arts les plus iiidispensabies. ser'aiènt pour le pays un bienfait immense Et c'est après des lémoignages aussi écia- tams en faveur de l'cflicacilé civilisatrice de nos missions catboliques, que l'on ose unpu- ter a un boinuie dn caraclère du lieutenant O x >0 O O 'O y. 5 w Tl CC O e ct: 3C b. er. 2 C rr "O zo •—5 CC Tn r- T d CA SS O c -c m ZD ZD Ponerin<die- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghe, 0-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope -- 4 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperirighe-Apres, 8-25, 4-00, 8-25. v,...i v. -rx exr x .-A - SA ringhe-Hazebrouck, 6-53, Ynrpv-Rmilprs 7-50 12-25 6-45. RoulfiPS-Ypres, 9-25, l-oO, /-oO. Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Lichtervelde.) Thburout, 5-15 mat. vers Qstende. Bruges-Roulers, 8-25, 12-45.5-05. 6-42. Lichter velde-Courtrai, 5-25 mat. Yfifés-fcourtrai 5-34 9-46 li-20 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-18," 12-06, 6-20, (le Samedia 5-50 du matin jusqu'a Langemarck.) Thourout-A pres, 9-00, 1-25, 7-45 (le Co^in^'-Warnèton-L^Touqu^t-Houidines-A^'i'eutières, 6-4)0, 12-00, 3-35. - Armentières-HpupHnes-Le Touquetr Warnèton- Comines, 7-25/2-M, 4-45. Coinines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 sóir, (le Lundi 6-30.) - Warncton-Comines, 5 30, 11-10 (le Co u rt rai- B r u es 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-55, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42. Bruges-Blaii^enberghe-Heyst (Station) 7-25, 9-20, 11-25, 2-50, 5-3_5.7-35. 8-55. - (Bassin) 7-31, 9-26,11-31. 2-56, 5-41, 7-41. 9-01. Hi->v<5t-Rlnnkpnnero'he-Brugës. 5-45, 8-25, 11-25, 2-45, 5-30, 7-2o. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41, 2-15. - Ingelmunster-Deynzë, 6-10, 7-15. - Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. 7-21. Deynze-Ingelmunster, 1-0Ó. Tnffflimnn«ter-Anseffnftm 6-05 12-55, 6-13. Anseghem-Ingelmunster, <-42, 2-20, <-45. Lifhterveide-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. - Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35, 41-10, 3-40, 5-00. xt. OA Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45. Nieuport-Dixmude, <-30, 12-00, 4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-lhourout, <-oo, 10-10, 1-2-25,6-lo. 8el7aete-l<>cloo 9-05 1 25 8-25. EOcloo-Selzaete, 5-35, lQ-lo, 4-22. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 7-30. (Porte d'Anvers) 8-3Ó, 12-40, 7-45. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4-40 Selzaetc-Lokeren, 9-04. 1,30, 8-30 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 4-45 (leMardi, 9-30). coR.n.BSPOi»Da.nrciis. COURTRAI," BRUXELI.ES. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54. COURTRAI, TORNAI, LILI.E. Courtrai dép. 6,37 -9-37 10,56 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41. Lillè 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04. COURTRAI, GANp. Courtrai dón. 0,32 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32. Gand 'arr. 7,51 8,01 11,08 1,51, 5,04 7,50 10,20. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELI.ES, COURTRAI. Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47. Courtrai arr. 8,00 10,46 2,55 7,56 8,44. LILLE, TORNAI, COURTRAI. Lille dép. Tournai Courtrai arr. 5,15 5,42 6,42 8,12 8,56 9,49 11,05 2,21 11,32 2,40 12,34 3,44 4,10. 5.39. 6.40. GAND, CORTRAI. Gand dép. 5,15 8,45 9.24 9,38 1,28 4,24 7,21. Courtrai arr. 6,37 9,37 10,41 10,5? 2,54 5,34 8,47. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 8,43. Bruxelleis dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35-3,02 4,53. 5,55 5,01 8,00 8,20. - «5 arr. 6,00 8138 9,36 10,27 1,23 3,59 4,11 0,01 <.17 <,02 9,0? 10,26. - 'r\r\ f f\ I I! CO O i iX Q «A Gand Cl. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,26. Gaild Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,40. Bruges 7,15 9,23 10,51 11 ;20 2,38 - 5,01 6,58 8,16 8,50 Suite. Voir le numéro précédent. VI. Mais en voila assez, croyons nous, sue ce sujet. Nous Iprminons par rappejer quelques lémoignages auiorisés au sujet de la «domination des Jésuites au Paraguay. 51. Wil mees, dans son JJisloire de la lleligion, après avoir rapidqment rapporlé lout le bien ac- rompli par les missionnaires au Paraguay, ajoute: L'esi par les Jésuites que ces saiivages furent civiliseson en fil a la fois des hommes el des chréliens. II arriva ainsi que les vices autrefois répandus parmi les saiivages furenl exlirpés et que dom Pedro Faxardo, évêque de Buenos-,Ayres pul écrire au roi d'Espagne Je ne crois pas que dans les reductions il se commelte annuelle- nmnt un senl pêché mortel. La iépnhlique chré- tie.pne.du Paraguay montre quels .edels le cbris- 'lanisme peul produire, s'il pqqqfre dans lous les rapuoris de la sociélé., t.anlie dit de son cöté: Après avoir vu ailleurs les massacres, les büehers, les perfidies ignobles, nous osons excuser les Jésuiles, s'il esl vrai qu'ils se trompèrent en reeourant aux flénrs, aux fêtes, a des soms paterueis; uous osons lie pas condam- ntr les experiences d un gonvcnieaieiil qui ue fut pas settlement li acé sur te papter eoumie ceux des utopistes, niais mis ii execution, el cela duraut un sièeie et deun, saus taxes, saus prisons, saus bouneau; nous usous li onver l'ambitiou de etvi- liser moms coupable que eelie d'exlenniuer. Chateaubriand a cousqcré dans le Génie du cliristianisine quqlques belies pages aux missions du Paraguay, lout le monde couuail ce lableau séduisanl it serail done au inoms inutile de le reproduire ici. bulTon, que l'on ne l'era point passer pour clé- rieal, écrivail Les Missions out formé plus d hommes daus les nations barbares que n'en out détruit les arines victorieuses des princes qui les ont subjuguées. La douceur, la charilé, le bun exeinple, Hexerciee de la vertil constamment pra liijuée cliez les Jésuiles ont touché les saiivages et vaincu leur délianee et leur fcrocité; ils sont vcnus d'eux mèmes-demander a connaitre la loi qui ren- dait les liommes si parfaits; iis se sont soumis a celle loi et rciiuis en celle sociélé. Kien n'a fait plus diionneur a la reiigion qtie d'uvqjr civilisé ces nations et jelé les fondrinents d'un empire sans autres amies que celles de la vertu L'historieu anglican Robertson en racontant l'hisloire des missipns du Nonyeau-Monde dit C'est dans te nouveau-Dlonde que les Jésuites /lOV l/A inlj lylllBofSIIJ tin y unt cxe.i'cé (eur la feut avec Je pi,us d'éclat et de la maniére la plus utile au bonheuy de l'espèy;e lm manie. Les conqué,rants de celte malheureuse partie du globe n'avaient eu d'a.utre objet que de dépouiiler, d'enchainer. d'exterminer ses habi tants: LES JESUIÏES SEELS s'y SUST ÉTABI.IS DANS DES VUES D HUMAN1TÉ. Un autre auteur protestant, le cé.èbre médcciu de Berne, Albert de Malles, éent dans sou traité sur divers sujels intéressants de politique et de morale Les ennemis de la sociélé (de Jésus) dépriment ses meilteures institutions. On l'aceuse d une ambition démésurée, en la voyant former une espèce d empire dans des clim its éloignés mais quel projet plus beau et plus avanlageux a l'humanité, que de ramasser des peu pies disperses dans l'horreur des forèts de l'Amérique et de les tirer de l'état sauvage qui est un état mallleiirenx, d'empêcher leurs guerres eruellés et deslruetives; de les éclairer des lumières de la vraie religion, de les réunir dans une sociélé qui représenle l'iige d'or par l'égalilé des ciloyens et par la commu- naulé des biens. N'est-ce pas s'ériger en législaleur pour le bonheur des hommes? Une ambition qui produil tant de biens est urie passion louable. Aucune vertu n'arrive li celle puretc qn'on veut exiger; les passions ne la déparent point, si elles servent de moyen pour obtenir le lionheur public. M. F. Denis fait égaiemenl, en divers endroits, nu él.oge briljant des missions du Paraguay.' la va leur de ce létiioignage ,esl d'autant puis conside rable que l'yiitrui' on Ie sail était nu savant éminent, et nialhenreusenLent un iiierédule et tui franc inacon Montesquieu de son cölé proclame II est glorieux pour la Compagnie de Jésus d'avoir éié la première qui ai monti dans ces coalrées I idee de la religion joinle a celle de l'lium uiilé en lé- parant les dévaslatious des F.spagnols. elie a com mence a guérir mie des plus geaudes plaies qu'ait encore regues le genre humain. Lorsqu'en 1/tiO les missions du Paraguay, dit Bayual, dans sou JJisloire des hides, soitireiil des mains des Jésuiles, elles étaieiit arrivées a un point de civilisation le p us grand peut éne oü ou puisse conduire les nations nuuvelies. el certaine- menl fort supérieur a lout ce qui existait dans le reste du nouvel hemisphere. t)u y observait les lois, il v régnait une police exacte, les moeurs y élaient pures, une hen reuse fraternilé y tinissa.it les occurs, tons les arts de néeessilé y étai.-nt per- feotionnés el on y rn eoiinaissait quclqiies-uii.s d'agréablcs: l'abpndance.y était uiiiv.erselle. Ces paroles d'un aposlat. d'un défrocpié, d nu prétre qui a taut lilaspbéiné eu.ntre FEgli.se sont concilia ntes. Voltaire enfin qu'on pooi rail appeier le père du mensonge, si Saian ne reclaim it pas ce litre, Voltaire qui a érigé le mensonge en système, Voltaire, Fenneim acbarné des Jésuites ipi'il ut: cessaii de couibaltre par la diffaniation cl la caiom- nic, a du trouvei leur oeuvre si évtdemment belle qu'il n'a pu s'einpêciier de rendre témoignage ii la vérilé i l de s'écrter Félabtisseinfiil de la civi lisation dans le Paraguay par les seuls Jésuites Espagnols p.irail, ;i quelques égards, le Irioutplie de iTiuuiauilé Moils poiirrioiin eiter encore bien iPautrés au- leurs, lluinbotilt, Dobritzhoffer, Azara. FuneS, Willin.ins, Vogel, Kengger. t héodore Lacordaire, de Keauehainp, cl mème le communard Elysée Itrcl os. Mais ec que nous eu avons du suffil ponr ie moment. tl est vraiment beau d'entendre aujourd'hui les giit-ux. ces hAbleurs de liberie, copier servileineut les calumnies mveutées contre les Jésuiles par Voilaiie Comme si la eon espondanee lie Voltaire elle-méme ue le montrait pas marehund de nègres, iisurier, escroe, Hatteiir servile et mailre prélen- lieux et dur Comme si Voltaire n'avail pas invenlé ses uieiisonges dans Ie bul unique de délourner l'aiii'iilion ile ses propres mélaits Avoir mérité les ealomnies de eet individu et de ceux qui le siinent, ee n'est pas le tnoindre litre de gloire de la Coinpagiiiê de Jésus.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1