a—
Cameron ia stupide grossièreté que nous
citions plus haulNon, il n'y a que la basse
haine du gueux qui soit capable d'inventer
pareille turpitude. (Palrie.)
COMMISSARIATS D'ARRONDISSEMENT.
Comme on le sail, un arrèié royal du 9
juillet confère a MM. les gouverneurs des
provinces la nomination des employés des
commissariats d'arrondissement. Nous tenons
a faire remarquer, dans rinlérèl de la bonne
administration, ce qu'il y a d'irisolite dans
celte mesure. Elle livre, en effet, les com-
missaires d'arrondissement non pas seule-
ment aux gouverneurs, mais a leurs em
ployés. Les commissaires ont leurs bureaux
chez eux, et ils devront recevoir chez eux
des hommes qui leur seront imposés. Sup-
posons un gouverneur libératre, il en
cst qui ait en grippe un commissaire
d'arrondissement catholique... Ne lui sera-t
il pas, de par la mesure ministérielle dont il
est question, non-seulement possible, mais
facile de tracasser et de molester le commis
saire désagréable en lui imposant comme
employé un personnage a sa devotion, a lui,
gouverneur, uné sorte d'espion et de mou-
chard permanent Nous le savons, la sup
position que nous faisons est peu glorieuse,
el d'aucuns diront qu'elle n'est pas dans
l'ordre des choses probables. C'est une er-
reur: nous avons vu, en fait de gouverneurs,
de si dróles et de si étranges apólres, que
force nous est de prendre ces hauls fonc-
tionnaires pour ce qu'ils sont, c'est-a-dire,
pour des hommes accessibles parfois aux
plus petilesetaux plus mesquines rancunes.
Quoi de plus rationel que de laisser a un
chef de service, comme le commissaire d'ar
rondissement, Ie choix de ses snbordonnés,
de ses auxiliaires, de ses instruments pour
parler net Puisqu'il en est respousable et
qu'il doit les admettre chez luile tnoins
qu'il puisse demander, c'est de les choisir
directement, de les prendre a son gré.
Nous apprenons, du reste, qu'il y a une
dizaine de jours, les commissaires d'arron
dissement se sont réunis chez leur collègue
de Bruxelles, a I'effet d'aviser an moyen de
sauvegarder leur position: le lendemain ils
ont élé recuspar M.le ministrederintérieur.
L'honorable M. Delcour les a parfaitemenl
accuei I lis et leur a promis d'adresser inces-
sammeut aux gouverneurs des provinces
une circulaire interprétalive de l'arrèlé du
9 juillet.
(Jette circulaire a paru hier et nous la re-
produisons plus loin d'aprés le Moniteur.
Elle implique pour le commissaire le droit
de presentation de ses employés, dont le
gouverneur ne peut se départir qu'après en
avoir référé au minislre de l'iutérieor
C'est quelque chose, mais ce n'est pas assez,
et nous craignons encore la perpétration
d'acles arbilraires. Du reste, pourquoi avoir
changé ce qui existait Pourquoi ne pas
laisser aux chefs de service, forcés d'em-
ployer des auxiliaires, dont on les rend
responsables le libre choix de ces auxi
liaires
Nous connaissons un fonctionnaire qui
emploie un personnel de vingt-cinq indivi-
dus, qui tons, depuis le premier jusqu'au
dernier, lui sont envoyés par ses chefs. II y
a trois ans, ce fonctionnaire qui a élé victime
d'un vol considérable commis dans ses bu
reaux, a été rendu responsable de ce vol.
Est-il défendu de penser que s'il avait pu
choisir ses agents, ce vol n'aurail pas eu
lieu Certes, la responsa bi I i té est un
principe fécond, en matiére administrative,
mais ce principe doil être appliqué avec in
telligence et équité, sinon on ouvre la porie
toute large aux abus et a l'injustice.
Voici la circulaire dont nous parions dans
Particle qui précéde
Bruxelles, le 20 juillet 1877.
Monsieur le gouverneur,
L'article lr de l'arrèlé royal du 9 juillet
1877, qui vous allribue la nomination des
employés placés sous lesordres des commis
saires d'arrondissement, ainsi que le droit
de les suspendre ou de les révoquer, porie
que, dans tous les cas, le commissaire
d'arrondissement est préalablementconsulté»
Cette disposition implique, pour le com
missaire de l'arrondissement le droit de
presentation. II importe qu'elle soil slricle-
ment observée.
II n'est pas a prévoir que des diflicullés
s'élévent a cel égard. Cependanl, s'il se pré-
serilait des cas oü vous croiriez ne pouvoir
agréer les propositions qui vous seraient
faites, je désire, M. le gouverneur, que vous
nestaluiez qu'après m'en avoir référé.
Le minislre de l'inlérieur,
Delcour.
Nous apprenons qu'au département de
'intérieur a élé instiluée une commission
chargée d'inlroduire des simplifications dans
le programme des matiéres que l'on cn-
seigne aujourd'hui aux éléves inslituteurs
et instilutrices dans les écoles normales.
C'est la une excellente mesurecar des
plainles générales s'étaient élevées contre
l'exubérance de ce programme qui lendait
a faire des inslituteurs et des instilutrices
des personnes connaissant de tout quelque
chose au détriment des branches principales.
Que la commission tranche dans le vif
c'est ce qu'elle a de mieux a faire.
On lit dans une correspondance de la
Palrie. du 30 Juillet.
II a beaucoup élé question ces jours der-
niers du Roi d'Espagne et de ses projets de
mariage. Le nom d'nne princesse beige, la
seconde fille de nolre Roi, la princesse Sté-
phanie-Clotilde, a même été mêlé a tous les
racontars qui ontcouru au sujet des deside
rata matrimoniaux du Roi Alphonse XII. On
n'a oublié qu'un chose en cette circonstance:
c'est que la princesse en question sort a pei
ne de l'enfance, et que personne de ceux
qui l'entourent n'a songéa elle pour en faire
une Reine d'Espagne. Ceux qui ont qualilé a
cette effet croienl sans aucun doule que cette
gracieuse et charmante enfant elle a eu
treize ans le 21 Mai dernier a mieux a
faire, pour le moment, qu'a songer a des
nopces et espousailles. Et voila comme
quoi, elle continuera paisiblement ses étu
des et a émerveiller ses mailres par la vivaci-
té de son intelligence et sa rare aptitude au
travail.
Ceci soit dit pour vous prouver que, con-
trairement a ce qui a été affirmé ces jours
derniers, le conseil des minislres n'a pas eu
a délibérer sur le mariage de la princesse
Stéphanie-Clotilde.
Je suis bien curieux de voir maintenant
quelle nouvelle les israélites et autres circon-
cis qui pullulent dans la presse bruxelloise,
vont invenler pour s'entrelenir la main el
metlre en joie les Havas de France et de Na
varre.
Le marasme dans lequel végète le com
merce bruxellois, s'accroit chaque jour: ce
n'est plus par centaines, mais par milliers
que l'on compte les maisons vides dans les
nouveaux quartiers de Bruxelles. Cette trisle
situation a fail pousser dans le cerveau de
certains édiles l'idée de donner, cette année,
aux fèles de Seplembre, un éclat inusité en
fin d'attirer beaucoup de monde dans la ca-
pitale. Que cela se fasse, rien de mieux,
mais a condition que les finances publiques
ne conlribueront en rien a celte excitation
faclice d'aclivilé et de mouvement. Bruxelles
doit faire comme les autres villes beiges
elle doit vivre de ses ressources et cesser de
venir, a chaque instant, frapper a la porte
gonvernementale, nnesébilea la main.
Les travaux du Palais de justice sont pous-
sés avec aelivilé. On voudrait y installer le
plus lót possible une partie du personnel ju-
diciaire bruxellois qui trouve de plus en plus
inhabitables les locaux de la rue de la Paille.
Le mobilier de l'Alhambra que l'on con-
struit pour nos magistrals, sera quelque cho
se de merveilleux. Je me suis laissé conter a
ce propos des choses quasi royales. Si ce
que l'on dit est vrai, jamais juges n'auront
été assis, chauffés, éclairés et élablis comme
le seront les nólres. Le chène, l'acajou et les
bois les plus recherchés seront largernent
mis a contribution sans compter les dorures
el les mille inventions du génie de l'orne-
mentalion.
Comme vous le voyez, nous ne sommes
pas enccre, nous pauvres pelits conlribua-
bles, au bout dc nos peines et nous aurons
encore moult pieces de cent sous a bailler
avant que dameThémis soit enfin dans ses
meubles.
L'honorable ministre de la justice a dit
que dans un pays libre on ne pourrail
trop bien loger la Justice et la Lêgalité. C'est
vrai. Je me permellrai cependanl de deman
der s'il faut absolument mettre ces deux
déesses dans leurs meubles avec une magni
ficence égale a cellc dont on fait preuve a
Bruxelles. Nous ne sommes plus, je le sais,
au letnps oü Louis IX jugeail sous Ie chène
de Vincennes; je ne demande pas non plus
que l'on fourre Thémis dans des granges ou
des réfectoires de couvenls nationalisms,
comme en 1793, mais, encore un coup,
faut- il que l'on dépense pour elle dans une
seule ville plus d'argent qu'il n'ent fau-
drait pour convertir en lerres arables les sau-
vages et incultes bruyères de I Ardenne?
Ah si je savais qu'avec les séduisantes sta
tues les cartalides gracieuses, les bustes ra
vissants, les fleurs, les moulures, les sculp
tures el les ornemenls qui décoreront les pé-
rislylesles corniches, les soubassements,
les colonnes el les immenses salles du palais
de justice en construction, la capitale rece-
vra une amélioration morale et un retour
versla vie de familie, je ne marchanderais
pas.... Mais, il faut bien le dire, on ne voit
guère que les architecles el une poignée d'ar-
tisles qui bénéficieront de la construction
colossale pour laquelle chaque année on sol -
licite de nos Chambres quelques millions. Le
bénéfice est trop mince pour une aussi forte
dépense.
On lit dans la Palrie Au budget de la
province figure un crédit de 3500 francs
destiné a être réparti en boursesd'étude pour
l'enseignement moyen. A ce crédit parlici-
paient seulement jquelques institutions, qui
jouissaienl ainsi d'un privilége injuslifiable.
En effet, pourquoi encourager l'enseignement
moyen ici et refuser de l'encourager la? C'est
non-seulement une infraction a la régie d'é-
galité établie par la loi suprème, mais c'est
en outre une injustice.
C'est ce que MM. Van den Abeele, Ryelandt
et De Mullié ont pensé et a bon droit, ils
ont proposé de répartir le crédit enlre les
divers établissemenls d'instruction moyenne.
Le gouverneur, dont le libéralisme consiste
a favoriser les uns et a exclure les autres, a
comballu la proposition au moyen d'argu-
menls propres a influencer la gueuserie,
mais dont MM. Van den Abeele et Soudan ont
fait justice. D'ailleurs le bon sens plaidait en
faveur de la proposition, el M. Vrambout
aurait joui prés du conseil du crédit qu'il n'a
pas, que son opposition serait reslée a l'élat
d'impuissance par 26 voix contre 10 et
2 abstentions, il a élé décidé que les bourses
d'étude seraient réparlies entre tous les éla-
blissements d'instruction moyenne, et que,
par conséquent, l'athenée de Bruges, oü la
discipline est si admirable, ne jouirail plus
du monopole qui trop longlemps lui a élé
maintenu.
Cela indispose ses défenseurs quand même,
je le comprendsil est si doux de dépenser
l'argenl que l'on aime au détriment de ceux
que l'on n'aime pasmais encore faut il que
l'on puisse élablir clairement, nettement ses
litres a un privilége aussi exorbitant. Depuis
que le crédit existe au budget provincial,
plusieurs institutions, plus recommandables
que l'athenée de Bruges, ont vu absorber par
lui la part que le principe constitutioneel
d'égalilé leur allribuait, et de ce chef la
majorilé du conseil est repréhensible, mais
aujourd'hui qu'elle revient au respect de ce
principe, qui peut raisonnablement l'en bla-
mer?
On crie au coup de parti; mais c'est
la un mot qui ne vaul rien ici le parti qui
veut conserver le monopole de faveurs aux-
quelles seul il n'a p.as droit, ce parti fait
chose odieuse, chose injusle, el d'aulant plus
blamable que son favori ne mérite ni le
monopole, ni la préférence. Aucun, mais au
cun des établissemenls d'inslruclion moyen
ne exislanl dans la province, ne doit, sous
le rapport de l'euseignement, céder le pas
a l'athenée de Bruges, et tous ou presque
tous ont une supériorilé incontestable el in-
contestée; c'est cequi a été établi maintefois
par des démonstra tionsconcltianles et péremp-
toires; dés-lors, pourquoi eet alhenée, au
sujet duquel des plainles si graves viennent
de se répéter, jouirait-il done seul du crédit
porté au budget provincial? Pourquoi main-
tiendrail-on, en sa faveur, un étal de choses
contraire a la justice, a l'équité, au bon
droit d'éiablissemenls similaires
On a beau jeter de grands cris et injurier
la majorité du conseil, ce métier de gueux
de rue ne prouve que la mauvaise foi de ceux
qui le pratiquent, et leur délresse de bonnes
raisons.Nous tenons done que le conseil pro
vincial a obéi a des considérations de l'ordre
le plus élevé, et nous regrettons sincérement
que facte d'équité qu'il vient de poser se soit
fait attendre jusqu'ici.
FRAMC-MACON ET COMMUNARD.
Le gouvernement aeluel de la France dé-
ploie contre les loges maconniques une gran
de sévérité. Plusieurs d'enlre elles ont élé
fermées et lout récemment une décision pre
fectorale interdisail aux fréres el amis
de Perpignan de se réunir dans deux de leurs
loges. Uue troisiéme est aussi sur le point
d'èlre fermée.
Nous ne pouvons qu'applaudir a ces me-
sures dejuste rigueur. Elles prouvent, une
fois de plus, ce que nous n'avons cessé de
direet nous osons ajouter, de prouver,
a savoir que la maconnerie est avant tout
une secte révolutionnaire et anarchique, une
association qui s'allaque aux bases mètne de
l'ordre social et moral.
On l'a bien vu en 1871 lorsque la macon
nerie donna la main a la Commune. En Bel
gique la mème démonstration a élé faile.
Voyez, en effet, ce qui se passé dans nos
grandes villes
N'est ce pas la maconnerie qui appelle dans
ses cercles, ses casinos el ses associations les
orateurs les plus hostiles aux principes con-
servateurs?
Lorsqu'un démagoguequelconque éprouve
en France le besoin de garnir ses poches de
quelques centaines de francs, n'est ce pas aux
fréres et amis de Belgique qu'il s'adresse
pour gagner agréablement l'argenl désiré?
II n'y a pas bien longternps lorsque le bossu
Naquel cette sorte de Quasimodo rouge
promenait dans nos cités sa gibbosité tout
en dégoisant ses ihéories bestialessur l'origi-
ne de l'homme, n'étail-ce pas la maconnerie
qui lui servait de cornac?
Et pourtant voila les gens qui, dans nolre
pays comme en France, aspirent a la posses
sion du pouvoira les entendre ils ont même
presqn'un droit divin a la détenlion perpé-
tuelle des portefeuilles ministériels!
Nefoublions done pas franc-tnacon et
communardc'est une seule et mème chose.
La seule différence qui existe parfois enlre
ces deux variétés politiques, c'est que le
franc-macon est arrivéqu'il est repu, tandis
que lecommunard cherchea arriver et a se
repaitre.
On lit dans Ylndicaleur de Tourcoing du
28 Juillet
Dimanchedernier, leCercledesFlamands
était en fèle C'était finauguration solennelle
du local destiné a celte nouvelle oeuvre.
Le projet annoncé depuis longternps est
devenu une réalité, grace au zéle persévé-
rant de M. I'abbé Lesage.
Mgr De Hatrne, camérier du St-Pére et
membre de la Chambre des représentanls en
Belgique, avait consenti a préstder la réu-
nion. Le clergé des paroisses et du collége
se rangeait aulour de lui. Les families chré-
tiennes et charitables de la ville étaient aussi
venues par leur présence encourager l'ceu-
vre.
Mgr De Haerne, dans un discours érudil
et éloquent, a montré que les Flamands ont
émigré de tout temps pour aller dans les
pays étrangers préier a l'industrie leur habi-
leté et leur travail.
II n'est pas élonnanl que le département
du Nord recoive un plus grand nombre de
ces exilés volontaires. Les affinités sont nom-
breuses entre la Flandrc francaise et la Flan-
dre flamande. Les mceurs se rapprochent et
les croyances rebgieuses n'ont pas plus dè-
failli d'un cölé que de l'autre.
Pour tous ces motifs, il est a désirer que
lesémigrés flamands restenl de préférence
sur celte frontiére. oü le souvenir de leur
pays est plus facilement éveillé, et oü tout
leur rappelle des traditions qui les encoura-
gent a vivre en chréliens.
Nous n'avons done pas élé surpris d'en-
lendre Mgr De Haerne, exprimer les plus
vives sympathies pour l'ceuvre naissante de
Tourcoing. Ces sympathies n'ont pas été
slériles, puisque Sa Majesté la reine des Bei
ges a daigné, a sa demande, envoyer un
don de 300 francs.
Ce don venti de si haul nous parail d'un
bon augure pour le succès de la sotiscription
dont Mgr De Haerne a pris l'initiative par les
journaux beiges. Les hommes généreux de
ce catholique pays voudront aider, eux aussi
de leur argentine oeuvre qui intéresse a un
si haul degré leurs compatriotes.
Nous exprimons nos félicitations bien
sincéres a M. I'abbé Lesage pour la part qu'il
a prise a l'ceuvre et pour fheureuse idéé
qu'il a eue d'y associer Mgr De Haerne. Nous
sommes l'écho de tous en lui adressant une
parole de reconnaissance.
REVUE POLITIQUE.
L'arméc d'Osman pacha se mainlient u
Plevna, malgré les lenlalives faites par |e
général Krudener pour l'en déloger. C'est
ce qui résulte d'une dépêche officielle du
quarlier général russe. La dermére attaque
des positions lurques n'a pas mieux réussi
que les précédentes.
D'aprés une dépêche du Daily Telegraph
le combat aurait duré deux jours, et aurait
coüté des pertes énormes aux Russes. La
feuille anglaise parle de 8,000 lués et de
16,000 blessés. II y une exagéralion éviden
te dans ces chiffres. Mais, et tout en attendant
des détails plusdignes de foi sur cette nou
velle affaire, il faut bien admettre que les
Russes ont subi un sérieux échec. C'était pour
eux d'nne importance capitale de rejeter en
arriére le corps d'armée d'Osman pacha qui
menace leur flanc droit. S'ils avouent n'avoir
pas réussi, ce n'est évidemment qu'après
avoir fait inulilement tousles sacrificesqu'exi-
ge leur difficile position.
D'aprés une dépêche d'origine turque l'ar-
mee concentrée entre Schoumla et Rout-
schouk aurait pris l'offensive, tandis que de
l'autre cóté des Balkans, Souleyman et Réouf
pacha qui se sont rejoinls, auraient infligé
une défaite aux Russes a Yeni-Saghra. Mais
ce ne sont la que des bruits qui demandent
a être confirmés.
La mobilisation de farméeaustro-hongroise
a été adoptée en principe dans un grand
conseil des ininistres qui s'esl réuni a Vienne.
Toulefois on a laissé au comte Andrassy, fai-
sant fonctions de chancelier de la monarchie,
la faculté de n'ordonner cette mobilisation,
plus ou moins parlielle, que lorsqu'il croira
Ie moment venu. Les chefs des ministères
commun, cisleithanien et hongrois sont done
parfaitemenl d'accord sur la marche a sni-
vre dans les graves circonstences que les
événements militaires font prévoir en Orient.
La Gazelle nationale de Berlin, sur la foi
de renseignemenls autorisés, déclare ne voir
dans les mesures militaires arrêtées par Ie
gouvernement austro-hongrois d'autre bul
que celui de contenir la Serbie et le Montene
gro qui menacent la Bosnië el l'Herzégovine.
Au surplus, ces mesures ne larderont pas
a être mises a exécutiondéja l'on annonce
la publication d'un décret ordonnanl la mo
bilisation de 90,000 hommes et allouant a
cel effet au minislre de la guerre un crédit
de 30 millions de florins.
NECROLOGIE.
MORT DEM. LE GOUVERNEUR VRAMBOUT.
Mercredi soir est mort a Bruges M. B.
Vrambout, gouverneur de la Flandre occi
dentale, officier de l'ordre de Léopold, offi
cier de l'ordre de la Légion d'honrtenr, che
valier de l'ordre du Lion Néerlandais, grand
officier de l'ordre de la couronne de Chène
elj commandeur de la conception de Villa
Vicosa.
M. Vrambout qui souffrait déja depuis prés
d'un an du mal qui 1'a conduit a la tombe,
est mort aprés avoir recu les secours de
Notre Mère la Sainte Église. Assisté depuis
quelques jours de son frére, M. Vrambout,
vieaire a Wesl-Roosebeke, M. Ie gouverneur
s'esl ressouvenu des principes religieux qui ont
formé la base de son éducalion première, et
de sort propre mouvement, il a appeléa son
chevel le R. P. DeJonghe, de la Compagnie
de Jésus, qui, aidé de M. le curé de Ste-Wal-
burge, 1'a consolé a ses derniers moments.
M. Vrambout, gouverneur depuis le 25
décembre 1859, était agé de 62 ans.
Avant hier est décédé, aprés une courle
maladie, a la Résidence des PP. Jésuites de
Gand, le R. P. Pierre Walle.né a Poperinghe
en 1793. Dieu lui avait destiné une carrière
aussi honorable que longue. Entréau sémi-
naire de Gand en 1811, il débula dans la vie
sacerdotale en souffranl persécution pour
la défense des droits de l'Église. II fut du
nombre de ces généreux lévites qui préférè-
rent les mauvais traitements et l'exil a l'oubli
de leurs devoirs envers leur Pasteur légititne.
Enrólé de force dans l'armée de Napoléon, il
y servit en qualilé d'arlilleur. De retour dans
sa palrie, il fut admis dans la compagnie de
Jésus, le 4 octobre 1816. II fit son novicial
et ses études a Bringeu, en Suisse, el remplit
également, dans ce pays, pendant quelques
années, la charge de professeur d'Humanités.
Son talent pour l'administration le fit appeler
bientót au gouvernement du Collége de Fri-
bourg. II dtrigea cette maison au milieu des
circonstances les plus difficiles, el c'est grace
a son zéle énergique que eet établissement
dut la célébrité dont il jouit si longlemps.
Rappelé en Belgique il y professa a Gand et
a Louvain, dans les maisons de son ordre,