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Mais plus significatives encore que celle
election sont les sympathies libérales pour
les républicains francais. Elles seules expli-
quent Tadmiration libérale pour M. Thiers,
jadis si conspué en Belgique par la presse
doctrinaire.
Nos libéraux désirent ardemment le triom-
phc de la République a nos frontières, en sc
rendanl compte que ce triomphe exercera
sur les idéés beiges, les idéés libérales bien
entendu, une influence énorme. Les sympa
thies des doctrinaires pour les Prussiens
seront étoufïées, par les sympathies pour les
républicains francais.
Tout cela s'expliqne: Chassez le naturel,
it revienl au galop. Le libéralisme est taia-
lement hostile a la royauté, 1789 est son
père et ce pére est anti - royal iste.
La souveraineté nationale, enlenduedans
le sens libéral, au sens de 1789. est incom
patible avec la royauté. Rien d'étonnant si
les libéraux de la monarchie de Juillet ont
fait place aux républicains: nos libéraux fe-
ront de même, ils sont sur le chemin de la
courbe.
El malgré cela ils entourent la royauté
beige d'hypocrites protestations de dévoue-
ment. lis seservent très-habilement du Roi,
ils l'eniourent de conseillers, ils cherchenta
l'accaparer, a le faire passer pour libéral,
jusqu'au jour oil ils le renverseront. Louis
XVI, Charles X, Louis Philippe sont la pour
attester l'atlilude hypocrite des libéraux el
le dénouement violent de la comédie doc
trinaire.
Les gueux a Anvers, les jansonnistes a
Bruxelles indiquenl assez que les temps sont
proches.
Deux hommes qui ne se font guère d'illu-
sion sur les transformations démagogiques
de leur parti, ce sont MM. Tesch et Pirmez.
Tous deux se consulent en devenanl finan
ciers. II y a moins d'un an, je vous annon-
cais la nomination de M. Pirmez comine gou
verneur de la Banque Nationale.
Le Progrès de Charleroi s'indigna: M.
Pirmez était, restait, resterait au posle de
combat! Voila cependant M. Pirmez direc
teur de cetle banque.
Attendez un peu et le directeur deviendra
gouverneur, jouera dans la politique a
l'inslar de M. Tesch un röle de plus en
plus effacé, et ce róle consistera a se cram-
ponner de temps en temps au parli pour
Pempècher de se précipiter sur les pentes
républicaines. Mais ni M. Tesch, ni M. Pir
mez n'empêcheront le mouvement libéral de
s'accélérer: il va a la république, il ira a elle
de plus en plus vite.
(Gazette de Liége.)
LES VACANCES DE M. JULES MALOU.
On lit dans le Bien Pubtic
Nous connaissons un homilie en Belgique
qui, accablé du poids des affaires, a eu, cette
année, de Irès-heureuses vacances, pleines
de paisibles joies el de saintes emotions.
C'est M. Jules Malou, minislre des finances.
II a eu le bonheur, le 9 de ce mois, d'as-
sister a l'ordmation sacerdolale de son fiIs
unique, Ie R. P. Edouard Malou, religieux
de la Compagnie de Jésus, d'eniendre la pre
mière messe du nouveau prêlre el de rece-
voir de ses mains la sainte communion.
Pour un pére il n'esl point de félicité com
parable a celle-la et nous nous associons cor-
dialeinent a celle qu'a dit resseutir dunanche
dernier M. le minislre des finances. Delivré
de ralmosphère oflicielle, lout entier aux
emotions qui devaient envahir son ccetir
palernel et chrétien, il a pu. pendant quel-
ques heures du moins, goüter celle douce
sérénilé qui ne hante guére, dit-on, les hotels
ministériels.
Son fils n'esl point le premier de sa race
qui ail rccu l'honneur dusacerdoce el porto
l'habil de la Compagnie de Jésus. Au com
mencement de ce siècle, M. Pierre-Anloine
Malou, aïeul de M. le minislre des finances,
entrail, lui aussi, devenu veuf, dans fhistiiut
de St-lgnace, recevait la prèirise, el, envoyé
comme missionnaire en Ainérique, jeiait aux
Etats-Unis les premiers germes de la splen-
dide floraison catholique que nous y voyons
s'épanouir aujourd'hui. II mourut en fan
1827, riche de mérites et de vertus.
Bon sang ne peul merilir. L'arrière-
pel.il fi Is du Jesu i le-r> i ission na i re s'est irouvé
appelé a suivre la voie parcourue par son
bisaïeul et Dien sail s'i! n'est point destiné
au mème aposlolat.
Nous avons eu fhonneur de connaitre, il
y a quelques années. le R. P. Edouard Malou,
a Tissue de ses études universitaires. C'était
un jeune homme d'une rare modestie et d'un
grand mérite. Quelques iravaux, dus a sa
plume et insérés dans Ie Cui/iolique, alles-
taienl une vérilahle supérionté d'espril, un
style précis el élégant, une intelligence pré
coce cl vraunenl remarquable de la polemi-
t|ue contemporaine. Un brillanl avenir s'ou-
vrail a lui. Doue des dons de la fortune et
du talent, unique hérilier d'un noin dont il
itait de taille a soulenir'et a rajeunir l'illus-
ration, il semblait appelé a une carrière
politique aussi féconde qu'honorable.
Mais Dieu avait sur lui d'autres vues.
Aprés un voyage dans le Midi, M. Edouard
Malou quilta sa familie et vint s'enröler. au
noviciat de Tronchiennes, dans la Compagnie
de Jésus. II a passé par les épreuves ordinai-
res aux fils de St-lgnace; il a élé professeur
a Liége et il y a instruil des fils de ceux qui
hurlenl par les rues A bas Malou
Aujourd'hui il est prêtre, et sa promotion au
sacerdoce nesera que le prélude de travaux
plus rudes et, nous l'espérons bien, plus fé-
conds encore.
M. Jules Malou nous pardonnera d'avoir
révélé ces l'aits et d'avoir dérobé l'intimité
de la vie privée des impressions et des senti
ments qui n'étaient point fails, ce sernble,
pour en franchir les limites fermées a l'in-
discrèle curiosité du public.
L'occasion nous sernble bonne pour in-
terroger la badauderie libérale el pour la
meiire en deinenre de eonlröler ses ignares
préjugés. Que vous semble-t-il, Messieurs les
Gueux, de ce fils unique d'un millionnaire et
d'un ministre a qui il prend envie de s'ense-
velir vivant dans un couvent de Jésuites?
De bonne foi, pensez-vous, comme le disent
vos journaux, que ce fut le moyen le plus
facile, pour lui surtoul, d'arriver a la richesse
a la reputation, a l'influence politique? II
avait, comme on dit, du pain sur la planche
et, dés aujourd'hui, il eüt pu, s'il l'avaii
voulu, figurer avec honneur dans nos assem
blees publiques. Avouez que c'est une étran-
ge ambition que celle qui s'est assouvie,
comme la sienne, en corrigeant les Ihèmes
et les versions de collégiensde quatorzeans!
Et cependant que de jésuites en sont la
C'est Liio.mo.xd qui leur dicte le plan de leurs
intrigues et Cornelius Nepos qui leur
monlre le chemin de la domination uuiver-
selle Les fails, comme celui que nous
relevons aujourd'hui, abondent autonr de
nous. II n'est pas un de nos lecteurs qui,
jetant un regard rapide sur le cercle de ses
parents et de ses amis, n'y découvre quelque
vocation analogue a celle du R. P. Edouard
Malou. II est des cenlaines de jésuites et des
religieux de tout ordre, qui, saris mème
avoir a chercher la richesse, eussenl pu ren-
conlrer dans le monde la prospérilé, l'in
fluence, la faveur, la célébrilé même. Ces
etranges calculateurs ont inieux aimé
lourner le dos a la fortune et se laissent jour-
nellement trailer de scélérats, de voleurs et
de vermine par des cuisires qui eussenl été,
il y a cinq ou six ans, très-heureux de leur
emprunler un billet de cent francs.
Nous assislons présenlement a une recru
descence de haine contre la Compagnie de
Jésus. Les gueux mangent, en cette saison,
encore plus de Jésuites que d'huitres. II ya
une vmgtaine de pompes aspirantes el fou-
lanies qui, plongées dans les marais du bas
libéralisme, vomissenl quotidiennement la
difïamation ct l'mjure contre les fils de
Loyola. Ce ruissean félide et boueux coule
pacifiquemeul enlre les rives de nolre légis-
ialion libérale etdoil former, gonflé de tous
les affluents do la soltisse individuelle, ce
qu'on appelle en style parlementaire, le
courant de l'opinion publique
Pour en revenir a M. Malou, petil-ètre
aura-t-il trouvé chez lui, en renlrant de la
cérémonie do Louvain, quelque journal qui
démonlrait la nécessitè nationale et sociale
d'expulser les Jésuites du lerritoire de la
Belgique. Peu t él re aussi ce journal était-il
redigé par lel ou lel scribe élranger, ami ou
aflilie de la Commune Parisienne de 1871 et
qui d'oil a la bienveillanle lolérance du gou
vernement beige de pouvoir résider en notre
pays
Cetle situation a sans doute ses cötés Iris-
tcs ct pen fails pour fluiter nolre orgueil
palriotique. II y a des moments ou la iriarée
du goiit monle au cceur ei ou l'mdignation
demande a éclaler a la vuo de lam d'insultes
impunément prodiguéesau courage, au dés-
iniéressemenl et a la verlu. Mais il y a aussi
des compensations! On aime a se souvenir
de ce mot d'un vieil écrivain mystique
La Compagnie de Jésus me fait l'effet d'un
noyer plus elle porie de fruits, plus les
gamins lui jrltenl de batons. En ce mo
ment, ni les balons, ni les gairnns ne man-
quenl: mais ds attestent une fécondilé qui
est fhonneur de l'ordre des Jésuites qui se
lie inliinement a la prospérilé de l'Eghse, et
dunt Dieu saura bien, comme loujours, lirer
sa gloire.
NÉCROLOGIE.
M. Beesau, ancien curé de Bossuyt, est
décédé en celle ville le 17 septembre, a fage
de 79 ans cl 11 mois.
CE»r«aBl«|ïse loes&Ie.
ASSOCIATION DES
ANCIENS ELÈVES ET PROFESSEURS
DU COLLÉGE EPISCOPAL D'YPRES.
Lundi, 47 Septembre, a eu lieu l'assem-
blée générale.
Après ia Messe de requiem, célébrée pour
le repos de l'ame des membres défunts, la
séance fut ouverte par M. le Président
Eugène Struye; il adressa d'abord aux
membres présents les paroles de bienvenue
les plus chaleureuses, puis il fit ressortir
dans un discours éloquent et plein de feu
la grandeur de l'oeuvre et les devoirs que
les circonstances actuelles imposent aux
catholiques.
Des applaudissements unanimes et pro-
Iongés saluèrent les paroles de M. Ie Prési
dent.
M. Biebuyck, Secrétaire, se leva ii son
tour pour faire l'exposé de l'oeuvre.
D'après les détails fournis, l'Association
poursuit sa marche progressive d'une ma-
nière régulière et continue. Les cotisations
des membres, jointes au produit de l'ceuvre
des Vieux Papiers, ont permis, non-seule-
ment de maintenir les bourses existantes,
mais de créer en outre deux bourses nou-
velles pour l'internat. L'ceuvre grandit et
prospère; les résultats déjii obtenus attes
tent sa vitalité et sont un sur garant pour
l'avenir.
La parole fut ensuite donnée ii M. Poly-
dore Vandendriessche, pour faire connaitre
l'état de l'ceuvre des Vieux Papiers. Nous
avons été heureux d'apprendre que cette
oeuvre, non-seulement maintient sa position
acquise, mais en outre qu'elle fait des pro
grès marquants.
M. le Directeur est déjèi parvenu ii instal
ler dans plusieurs communes des sous-co
mités. II en est résulté pour l'ceuvre un ac-
croissement de ressources, et il y a lieu
d'espérer que, l'année prochaine, chaque
commune de l'arrondissement d'Ypres aura,
sinon son sous-comité, au moins sou cor-
respondant.
Après le rapport de M. Vandendriessche,
M. Struye, Président, crut devoir se faire
l'interprête des sentiments de tous les mem
bres de l'Association, en remerciant M. le
Directeur de l'oeuvre des Vieux Papiers du
zèle et du dévouement dont il avait fait
preuve.
La parole est ensuite donnée ii M. l'abbé
de Schrevelprofesseur au grand Séminai-
re de Bruges. Nous n'essaierons pas de fai
re l'analyse de sou discours; il faut le lire
en entier. II nous suffira de dire que c'est
une oeuvre qui honore le jeune professeur,
et que l'impression du discours fut votée
pardelongues et chaleureuses acclamations.
A une heure eut lieu le banquet, auquel
prirentpart soixante-quinze membres.
Au dessert, M. le chanoine Boone, porta
le toast suivant au Pape
MESSIEURS,
J'ai l'honneur de vous inviter a boire a la santé,
la conservation et la longue vie de notre Saint
Père le Pape. Que notre toast, Messieurs, soit
l'écho de tous les hommages de félicitations, de
vénération, d'amour, de dévouement et de voeux
que les milliers de pèlerins de toutes les nations
catholiques ont déposés aux pieds du tröne Pon-
tilical, a. l'occasion du cinquantième anniversaire
de laconsécration Episcopale de Sa Sainteté. Que
notre toast soit aussi un témoignage éclatant de
la parfaite conformitó de nos pensées, de nos as
pirations et de nos volontés, avec les pensees,
les aspirations et la volontémanifestées par notre
Saint Père, lorsque, dans son allocution aux
Gardinaux de la Sainte Églis'e, le 22 juin dernier,
il expliqua la véritable valeur, la signification et
la portée des clioses extraordinaires qui se sont
produites dans cette circonstance a jamais memo
rable dans les annales de l'Eglise. Qu'est-ce, en
effet s'écria Pie IX, que cette extraordinaire
ardeur des fidèles, eet empressement et cette
constance si remarquable, ce grand zèle a adou-
cir les épreuves du Père Commun, qu'est-ce que
cette ardeur et ces continuelles sollicitudes
montrent, quel est leur objet et le hut auquel
elles tendent?
Elles démontrent et confirment manifeste-
ment et abondamment ce que nous avions déja
fait remarquer, le trouble etl'anxiétó des fidè-
les au sujet du Père Commun soumis aujour-
d'hui a une domination ennemieelles ont la
valeur d'un vrai et solennel suffrage universel,
par lequel le monde catholique tout-entier
signifie incessamment, al'encontre des próten-
dus scrutins ou plutót des mensonges de ce
siècle, qu'il veut que le Pasteur suprème au
troupeau du Seigneur préside l'Eglise en
toute dignité, libertó et indépendance.
En même temps aussi qu'elles prouvent
clairement la force de l'amour qui unit les
membres de l'Eglise a leur chef, et par consó-
quentla solidité du lien commun qui unit entre
x eux les membres eux-mêmeselles enseignent
magnifiquement que l'Eglise Catholique, assail-
lie de toutes manières iniques et avec tant de
n violence, et privée de tout secours extérieur,
loin d'etre jamais ébranlée ni vaincue, mais
x toujours redoublant d'efforts avec sa milice,
et accroissant de plus en plus ses forces, a ses
racines dans le ciel, comme dit Chrysostöme,
et jouit d'une divine et immortelle vie.
Enfin elles refutent les vains et sots conseils
x de ceux qui, pour me servir des paroles du
grand Augustin, inconsidérement, desordon-
x nêment et subver sivement, veulent mettre
l'eau sur l'huile, mais l'eau coulera et l'huile
surnageraqui veulent cacher la lumière sous
x les ténèbres, mais les ténèbres seront dissipées
et la lumière resteraqui veulent placer la terre
sur le ciel, mais la terre retombera par son
propre poids en son lieu.
A notre Saint-Père done, l'immortcl Pie IX,
Pontife et Roi, notre vénération, notre amour,
tous nos dévouements
Continuons cependant Messieurs, pour me
servir encore des paroles encourageantes et
préssantes de notre Saint Père, continuons
x courageusement le combat entrepris avec les
arrnes de notre milice, demeurons attachés au
x Seigneur dans la voie de ses jugements, conti-
nuons a le prier avec ferveur ethumilité afin
que commandant au vent et a la mer il ramène
la tranquillitéet pendant ce temps-la ne crai-
gnons ni l'adversité ni la puissance des enne-
mis, car Celui qui est en nous est plus grand
que celui qui est dans le monde.
Ces nobles et religieuses paroles, qui ré-
flétaient si bien les sentiments de tous les
membres, furent accueillies par les accla
mations les plus enthousiastes, et les cris
de vive Pie IXs'échappèrent de toutes les
poitrines.
M. Struye, membre de la Chambre des
Représentants, porta le toast au Roi dans
les termes suivants:
MESSIEURS CHF.RS AMIS,
Pendant que nos coeurs vibrent encore d'acca-
mer le Pape, acclamons le Roi
Vive le Roi
Dieu et Patrie fut la devise de nos catholi
que,? ancêtres. Dieu et Patriereste notre devise.
Le Pape représente Dieu. Le Roi et la Patrie,
c'est tout un.
Si Dieu pour maintenir l'ordre général, veut
que les nations et les peuples voient dans le Pape
un Père et dans l'Eglise une Mère. II veut aussi
que chaque peuple honore, aime et serve son Roi
et sa Patrie, comme des fils dévoués font pour
leurs père et mère.
Oui, les Rois sont les Pères des peuples. Tout
dans l'organisation du monde moral doit, de par
Dieu, être a l'image et a la ressemblance du gou
vernement divin.
Dieu régit le monde en Père. Le premier
caractèro de la Paternité divine, de la paternité
parfaite, c'est l'amour; mais eet amour est a la
1'ois bonté et justice. Le Père récompense et pu-
nit, suivant les oeuvres.
Dieu veut que les chefs de toute société, grande
ou petite, la régissent aussi en Père.
Ainsi en est-il dans son Eglise, ainsi dans la
familie; ainsi doit-il en être chez les nations.
Aussi, nous catholiques, nous faisons nous
gloire de proclamer bien haut notre respect,
notre amour, notre dévouement filial pour le
Roi!
Nous savons que c'est par Dieu que les Rois
règnent; qu'ils sont constitués en puissance pour
le bien et pour l'accomplissement de la justice.
Nous savons que pour réaliser le bien, le Rot
doit pouvoir compter sur l'appui fidéle de ses
sujets.
Au Roi done nos hommages, nos cosurs et nos
bras! En ce moment au Roi nos voeux.
Que Dieu conserve le Roi; qu'il l'éclaire et le
fortifie, le rende heureux sur la terre et ne le
livre point a la volonté de ses ennemis!
Mais pourquoi, Messieurs et chers amis, ce
toast tourne-t-il en prière Vous le sentez
comme moi, Messieurs, de stériles vosux ne
sauraient nous satisfaire. Nous nous sommes
associés non pour parler en l'air, mais pour
arriver chacun et tous ensemble a faire un peu
plus de bien.
Enfants de la Patrie, nous voulons mieux que
louer le Roi. Enfants de l'Eglise, nous lui avons
entendu pousser, chaque Dimanche son cri de
Vive leRoi! Domine. salvum facregem nostrum.
Leopoldum!
Rien de mieux que de faire écho a sa grande
voix, a cette parole efficace qui retentit au Ciel
comme sur la terre. Faisons-lui un écho prolon-
géetrépété. Oui, que chaque Dimanche, mieux
encore que dans cette réunion, nous associions
nos coeurs et nos ames aux voeux de l'Eglise.
Ses prières préparent et assurent toutes les
grandes et saintes choses qui font vivre et gran-
dir les hommes et les peuples. Quand un peuple
unit ses voeux aux prières de l'Eglise, Dieu bénit
la nation et le Roi.
Messieurs, avec pleine confiance
-Vive le Roi! Vive la Belgique!
Ges paroles, prononcées avec eet accent
d'éloquence que l'on connait it notre Re
présentant, produisirent la plus profonde
impression. La salie entière se leva et le
nom du Roi fut vivement acclamé.
Monsieur Meersseman, Vice-Président,
porta ensuite le toast ii Sa Grandeur l'Evê-
que de Bruges.
Voici les paroles de l'honorable orateur
qui fut vivement applaudi
MESSIEURS
J'ai l'honneur de vous proposer de boire a
Monseigneur l'Evêque de Bruges, notre Chef,
notre guide et notre appui
Quand je salue en Mgr l'Evêque, notre chef,
je n'entends pas restreindre ma pensee aux f'aits
de l'ordre religieux. Je prends ce titre dans son
acception la plus large.
L'Evêque est prince de l'Eglise. Et l'Eglise
plus que jamais est le pivot de l'ordre social et
politique. Toutes les grandes questions a l'or
dre du jour, les questions les plus vitales pour
les peuples comme pour les individus, sont es-
sentiellement des questions religieuses. La lutte
est entre l'Eglise et la revolution sous ses mille
faces. C'est du triomphe de l'Eglise que dépen-
dent le salut de la société,le bonheur de la patrie
le bieri-ètre même matériel des peuples, la con
servation des notions du droit et du devoir a
tous les degrés de l'ordre social,
C'est done a tous les points de vue que notre
Evêque est notre Chef, notre guide, a nous, sol-
dats de la bonne cause, de la cause catholique
L'Evêque est aussi notre force, notre appui.
On met bien sa confiance en quelque personnage
haut placé, puissant par ses richesses ou par ses
qualitós persomielles. Mais toutes ces choses
passent; les positions se perdent; les plus fortes
existences sont éphémères.
L'Eglise seule imprime a ses oeuvres, a ses
institutions, a sa hiërarchie le caractère de sou
immortalitó. Ainsi TEpiscopat ne meurt pas; l'ori-
gine de la puissance épiscopale, est divine, et sa
base est le roe inébranlable de l'Eglise. Cette
force inhérente a la personne de nos Eveques
soutient notre courage. Elle est la source ou se
retrempent nos forces et le garant de nos futures
victoires
MESSIEURS
En acclamant notre Evèque, en rappelant ses
droits a notre respect et a notre reconnaissance
nous ne saurions omettre d'associer a nos accla
mations et a nos hommages son digne représen
tant parmi nous, Monsieur le Doyen d'Ypres
Tout ce que nous vénérons en notre Evêque
nous le retrouvons dans le chef de ce doyenné
Si Mgr Faict est notre guide, notre appui, M. Ie
doyen d'Ypres l'est également pour nous, quoi-
que d'une manière relative, mais toujours au
même titre.
Aussi ce ne sont pas deux toasts différents que
je vous propose, Messieurs; mais un seul et mê
me toast:
A Sa Grandeur Mgr Faict, Evêque de Bruges
A M. le Chanoine Boone, notre vénéré Doyen
A M. Meersseman succéda M. le Baron
Surmont de Volsberghe, qui porta le toast
au digne Président de la Société, M. Ie
Représentant Struye. 11 rendit hommage au
dévouement et au zèle dont il avait fail tou
jours preuve pour la défense et le triomphe
de la bonne cause.
Des applaudissements prolongés accueil-
lirentce discours. L'assemblée tenait ii ma
nifester par lii combien elle s'associait aux
éloges que M. le Baron avait si éloquem-
ment exprimés.
A M. le Baron Surmont succéda M. Louis
Biebuyck, Conseiller provincial. Voici son
toast;
MESSIEURS.
J'ai l'honneur de vous proposer un toast a M
le Principal du collége d'Ypres et a nos anciens
Professeurs.
C'est un toast de reconnaissance et d'affectien
et, j'en suis sur, vous vous y associerez de tout
coeur.
C'est le toast de la reconnaissance, et en effet
c'est a nos maitres que nous sommes redevables
de notre position.
Ce sont nos maitres qui nous ont inspire des
convictions religieuses, en même temps qu'ils
nous ont donné l'enseignement scientifique.
Jamais, Messieurs, nous ne pourrons rendre
ce qu'ils nous ont donné, ni les récompenser du
dévouement et de l'abnégation dont ils ont fait
preuve a notre égard.
Le seul moyen efficace de leur témoigner notre
reconnaissance, c'est de rester fidêles a leurs
enseignements et a leurs exemples.
C'est d'afflrmer hautement nos principes et
d'opposer a l'audace du mal le courage du bien
Mais l'indivldualisme est la principale plaie de
notre temps; il faut y remédier en concentrant
nos efforts et en unissant nos eceurs.
Marchons h la lutte, les rangs serrés et la main
dans la main, car l'union fait la force.
Ce matm, on nous a fait un tableau touchant
de l'amitié; eh bien, Messieurs, que nos adver-
saires puissent dire de nous, comme les Païens
disaient des premiers chrétiens voyez comme
ils s'aiment
En même temps que nous nous montrons fils
soumis de l'Eglise, montrons nous aussi enfants
dévoués de la Patrie Que la dévise de nos reli
gieux ancêtres,comme le disait tantöt notre cher
Président, soit également la notre
En agissant ainsi, Messieurs et chers amis,
nous récompenserons nos maitres dans la mesure
du possible.
J'ai portó le toast a M. ie Principal et a nos
anciens professeurs, associons y le collége St-
Vincent tout entier et buvons également h sa
prospórité.
Les applaudissements qui suivirent ee
toast se prolongèrent longtemps M. le
principal Houthave se leva pour répondre,
et avec cette éloquence sympathique qui le
distingue, il remercia ses anciens élèves,
aujourd'hui ses amis, des marques d'estime
et de sympathie qu'ils avaient voulu lui té
moigner. Puis abordant la question de l'en
seignement, il dessina h grands traits la
mission du maitre chrétien, réfuta victo-
rieusemenl toutes les objections et tous les
sophismes que Ton invoque contre finterven-
tion de l'Eglise en matière d'enseignement,
et il revendiqua enfin hautement pour elle
le droit de diriger l'mstructiou de la jeu-
nesse. Nous regrettons de ne pouvoir re
produce les considérations que M. le Prin
cipal a fait valoir a l'appui de sa thèse;
adversaires et partisans de l'enseignement
religieux auraient pu lire ces pages avec
fruit. Pour les premiers elles auraient servi
it dissiper bien des illusions pour les se
conds elles auraient servi de puissant en
couragement.
M. l'avocat Begerem se leva alors pour
boire ii la santé de M. l'abbé de Schrevel,
bachelier en théologie et professeur an
grand Séminaire de Bruges. C'était justice
aussi les acclamations prolongées qui suivi
rent ce toast prouvèrent suffisamment com-
v-