1 Mais plus significatives encore que celle election sont les sympathies libérales pour les républicains francais. Elles seules expli- quent Tadmiration libérale pour M. Thiers, jadis si conspué en Belgique par la presse doctrinaire. Nos libéraux désirent ardemment le triom- phc de la République a nos frontières, en sc rendanl compte que ce triomphe exercera sur les idéés beiges, les idéés libérales bien entendu, une influence énorme. Les sympa thies des doctrinaires pour les Prussiens seront étoufïées, par les sympathies pour les républicains francais. Tout cela s'expliqne: Chassez le naturel, it revienl au galop. Le libéralisme est taia- lement hostile a la royauté, 1789 est son père et ce pére est anti - royal iste. La souveraineté nationale, enlenduedans le sens libéral, au sens de 1789. est incom patible avec la royauté. Rien d'étonnant si les libéraux de la monarchie de Juillet ont fait place aux républicains: nos libéraux fe- ront de même, ils sont sur le chemin de la courbe. El malgré cela ils entourent la royauté beige d'hypocrites protestations de dévoue- ment. lis seservent très-habilement du Roi, ils l'eniourent de conseillers, ils cherchenta l'accaparer, a le faire passer pour libéral, jusqu'au jour oil ils le renverseront. Louis XVI, Charles X, Louis Philippe sont la pour attester l'atlilude hypocrite des libéraux el le dénouement violent de la comédie doc trinaire. Les gueux a Anvers, les jansonnistes a Bruxelles indiquenl assez que les temps sont proches. Deux hommes qui ne se font guère d'illu- sion sur les transformations démagogiques de leur parti, ce sont MM. Tesch et Pirmez. Tous deux se consulent en devenanl finan ciers. II y a moins d'un an, je vous annon- cais la nomination de M. Pirmez comine gou verneur de la Banque Nationale. Le Progrès de Charleroi s'indigna: M. Pirmez était, restait, resterait au posle de combat! Voila cependant M. Pirmez direc teur de cetle banque. Attendez un peu et le directeur deviendra gouverneur, jouera dans la politique a l'inslar de M. Tesch un röle de plus en plus effacé, et ce róle consistera a se cram- ponner de temps en temps au parli pour Pempècher de se précipiter sur les pentes républicaines. Mais ni M. Tesch, ni M. Pir mez n'empêcheront le mouvement libéral de s'accélérer: il va a la république, il ira a elle de plus en plus vite. (Gazette de Liége.) LES VACANCES DE M. JULES MALOU. On lit dans le Bien Pubtic Nous connaissons un homilie en Belgique qui, accablé du poids des affaires, a eu, cette année, de Irès-heureuses vacances, pleines de paisibles joies el de saintes emotions. C'est M. Jules Malou, minislre des finances. II a eu le bonheur, le 9 de ce mois, d'as- sister a l'ordmation sacerdolale de son fiIs unique, Ie R. P. Edouard Malou, religieux de la Compagnie de Jésus, d'eniendre la pre mière messe du nouveau prêlre el de rece- voir de ses mains la sainte communion. Pour un pére il n'esl point de félicité com parable a celle-la et nous nous associons cor- dialeinent a celle qu'a dit resseutir dunanche dernier M. le minislre des finances. Delivré de ralmosphère oflicielle, lout entier aux emotions qui devaient envahir son ccetir palernel et chrétien, il a pu. pendant quel- ques heures du moins, goüter celle douce sérénilé qui ne hante guére, dit-on, les hotels ministériels. Son fils n'esl point le premier de sa race qui ail rccu l'honneur dusacerdoce el porto l'habil de la Compagnie de Jésus. Au com mencement de ce siècle, M. Pierre-Anloine Malou, aïeul de M. le minislre des finances, entrail, lui aussi, devenu veuf, dans fhistiiut de St-lgnace, recevait la prèirise, el, envoyé comme missionnaire en Ainérique, jeiait aux Etats-Unis les premiers germes de la splen- dide floraison catholique que nous y voyons s'épanouir aujourd'hui. II mourut en fan 1827, riche de mérites et de vertus. Bon sang ne peul merilir. L'arrière- pel.il fi Is du Jesu i le-r> i ission na i re s'est irouvé appelé a suivre la voie parcourue par son bisaïeul et Dien sail s'i! n'est point destiné au mème aposlolat. Nous avons eu fhonneur de connaitre, il y a quelques années. le R. P. Edouard Malou, a Tissue de ses études universitaires. C'était un jeune homme d'une rare modestie et d'un grand mérite. Quelques iravaux, dus a sa plume et insérés dans Ie Cui/iolique, alles- taienl une vérilahle supérionté d'espril, un style précis el élégant, une intelligence pré coce cl vraunenl remarquable de la polemi- t|ue contemporaine. Un brillanl avenir s'ou- vrail a lui. Doue des dons de la fortune et du talent, unique hérilier d'un noin dont il itait de taille a soulenir'et a rajeunir l'illus- ration, il semblait appelé a une carrière politique aussi féconde qu'honorable. Mais Dieu avait sur lui d'autres vues. Aprés un voyage dans le Midi, M. Edouard Malou quilta sa familie et vint s'enröler. au noviciat de Tronchiennes, dans la Compagnie de Jésus. II a passé par les épreuves ordinai- res aux fils de St-lgnace; il a élé professeur a Liége et il y a instruil des fils de ceux qui hurlenl par les rues A bas Malou Aujourd'hui il est prêtre, et sa promotion au sacerdoce nesera que le prélude de travaux plus rudes et, nous l'espérons bien, plus fé- conds encore. M. Jules Malou nous pardonnera d'avoir révélé ces l'aits et d'avoir dérobé l'intimité de la vie privée des impressions et des senti ments qui n'étaient point fails, ce sernble, pour en franchir les limites fermées a l'in- discrèle curiosité du public. L'occasion nous sernble bonne pour in- terroger la badauderie libérale el pour la meiire en deinenre de eonlröler ses ignares préjugés. Que vous semble-t-il, Messieurs les Gueux, de ce fils unique d'un millionnaire et d'un ministre a qui il prend envie de s'ense- velir vivant dans un couvent de Jésuites? De bonne foi, pensez-vous, comme le disent vos journaux, que ce fut le moyen le plus facile, pour lui surtoul, d'arriver a la richesse a la reputation, a l'influence politique? II avait, comme on dit, du pain sur la planche et, dés aujourd'hui, il eüt pu, s'il l'avaii voulu, figurer avec honneur dans nos assem blees publiques. Avouez que c'est une étran- ge ambition que celle qui s'est assouvie, comme la sienne, en corrigeant les Ihèmes et les versions de collégiensde quatorzeans! Et cependant que de jésuites en sont la C'est Liio.mo.xd qui leur dicte le plan de leurs intrigues et Cornelius Nepos qui leur monlre le chemin de la domination uuiver- selle Les fails, comme celui que nous relevons aujourd'hui, abondent autonr de nous. II n'est pas un de nos lecteurs qui, jetant un regard rapide sur le cercle de ses parents et de ses amis, n'y découvre quelque vocation analogue a celle du R. P. Edouard Malou. II est des cenlaines de jésuites et des religieux de tout ordre, qui, saris mème avoir a chercher la richesse, eussenl pu ren- conlrer dans le monde la prospérilé, l'in fluence, la faveur, la célébrilé même. Ces etranges calculateurs ont inieux aimé lourner le dos a la fortune et se laissent jour- nellement trailer de scélérats, de voleurs et de vermine par des cuisires qui eussenl été, il y a cinq ou six ans, très-heureux de leur emprunler un billet de cent francs. Nous assislons présenlement a une recru descence de haine contre la Compagnie de Jésus. Les gueux mangent, en cette saison, encore plus de Jésuites que d'huitres. II ya une vmgtaine de pompes aspirantes el fou- lanies qui, plongées dans les marais du bas libéralisme, vomissenl quotidiennement la difïamation ct l'mjure contre les fils de Loyola. Ce ruissean félide et boueux coule pacifiquemeul enlre les rives de nolre légis- ialion libérale etdoil former, gonflé de tous les affluents do la soltisse individuelle, ce qu'on appelle en style parlementaire, le courant de l'opinion publique Pour en revenir a M. Malou, petil-ètre aura-t-il trouvé chez lui, en renlrant de la cérémonie do Louvain, quelque journal qui démonlrait la nécessitè nationale et sociale d'expulser les Jésuites du lerritoire de la Belgique. Peu t él re aussi ce journal était-il redigé par lel ou lel scribe élranger, ami ou aflilie de la Commune Parisienne de 1871 et qui d'oil a la bienveillanle lolérance du gou vernement beige de pouvoir résider en notre pays Cetle situation a sans doute ses cötés Iris- tcs ct pen fails pour fluiter nolre orgueil palriotique. II y a des moments ou la iriarée du goiit monle au cceur ei ou l'mdignation demande a éclaler a la vuo de lam d'insultes impunément prodiguéesau courage, au dés- iniéressemenl et a la verlu. Mais il y a aussi des compensations! On aime a se souvenir de ce mot d'un vieil écrivain mystique La Compagnie de Jésus me fait l'effet d'un noyer plus elle porie de fruits, plus les gamins lui jrltenl de batons. En ce mo ment, ni les balons, ni les gairnns ne man- quenl: mais ds attestent une fécondilé qui est fhonneur de l'ordre des Jésuites qui se lie inliinement a la prospérilé de l'Eghse, et dunt Dieu saura bien, comme loujours, lirer sa gloire. NÉCROLOGIE. M. Beesau, ancien curé de Bossuyt, est décédé en celle ville le 17 septembre, a fage de 79 ans cl 11 mois. CE»r«aBl«|ïse loes&Ie. ASSOCIATION DES ANCIENS ELÈVES ET PROFESSEURS DU COLLÉGE EPISCOPAL D'YPRES. Lundi, 47 Septembre, a eu lieu l'assem- blée générale. Après ia Messe de requiem, célébrée pour le repos de l'ame des membres défunts, la séance fut ouverte par M. le Président Eugène Struye; il adressa d'abord aux membres présents les paroles de bienvenue les plus chaleureuses, puis il fit ressortir dans un discours éloquent et plein de feu la grandeur de l'oeuvre et les devoirs que les circonstances actuelles imposent aux catholiques. Des applaudissements unanimes et pro- Iongés saluèrent les paroles de M. Ie Prési dent. M. Biebuyck, Secrétaire, se leva ii son tour pour faire l'exposé de l'oeuvre. D'après les détails fournis, l'Association poursuit sa marche progressive d'une ma- nière régulière et continue. Les cotisations des membres, jointes au produit de l'ceuvre des Vieux Papiers, ont permis, non-seule- ment de maintenir les bourses existantes, mais de créer en outre deux bourses nou- velles pour l'internat. L'ceuvre grandit et prospère; les résultats déjii obtenus attes tent sa vitalité et sont un sur garant pour l'avenir. La parole fut ensuite donnée ii M. Poly- dore Vandendriessche, pour faire connaitre l'état de l'ceuvre des Vieux Papiers. Nous avons été heureux d'apprendre que cette oeuvre, non-seulement maintient sa position acquise, mais en outre qu'elle fait des pro grès marquants. M. le Directeur est déjèi parvenu ii instal ler dans plusieurs communes des sous-co mités. II en est résulté pour l'ceuvre un ac- croissement de ressources, et il y a lieu d'espérer que, l'année prochaine, chaque commune de l'arrondissement d'Ypres aura, sinon son sous-comité, au moins sou cor- respondant. Après le rapport de M. Vandendriessche, M. Struye, Président, crut devoir se faire l'interprête des sentiments de tous les mem bres de l'Association, en remerciant M. le Directeur de l'oeuvre des Vieux Papiers du zèle et du dévouement dont il avait fait preuve. La parole est ensuite donnée ii M. l'abbé de Schrevelprofesseur au grand Séminai- re de Bruges. Nous n'essaierons pas de fai re l'analyse de sou discours; il faut le lire en entier. II nous suffira de dire que c'est une oeuvre qui honore le jeune professeur, et que l'impression du discours fut votée pardelongues et chaleureuses acclamations. A une heure eut lieu le banquet, auquel prirentpart soixante-quinze membres. Au dessert, M. le chanoine Boone, porta le toast suivant au Pape MESSIEURS, J'ai l'honneur de vous inviter a boire a la santé, la conservation et la longue vie de notre Saint Père le Pape. Que notre toast, Messieurs, soit l'écho de tous les hommages de félicitations, de vénération, d'amour, de dévouement et de voeux que les milliers de pèlerins de toutes les nations catholiques ont déposés aux pieds du tröne Pon- tilical, a. l'occasion du cinquantième anniversaire de laconsécration Episcopale de Sa Sainteté. Que notre toast soit aussi un témoignage éclatant de la parfaite conformitó de nos pensées, de nos as pirations et de nos volontés, avec les pensees, les aspirations et la volontémanifestées par notre Saint Père, lorsque, dans son allocution aux Gardinaux de la Sainte Églis'e, le 22 juin dernier, il expliqua la véritable valeur, la signification et la portée des clioses extraordinaires qui se sont produites dans cette circonstance a jamais memo rable dans les annales de l'Eglise. Qu'est-ce, en effet s'écria Pie IX, que cette extraordinaire ardeur des fidèles, eet empressement et cette constance si remarquable, ce grand zèle a adou- cir les épreuves du Père Commun, qu'est-ce que cette ardeur et ces continuelles sollicitudes montrent, quel est leur objet et le hut auquel elles tendent? Elles démontrent et confirment manifeste- ment et abondamment ce que nous avions déja fait remarquer, le trouble etl'anxiétó des fidè- les au sujet du Père Commun soumis aujour- d'hui a une domination ennemieelles ont la valeur d'un vrai et solennel suffrage universel, par lequel le monde catholique tout-entier signifie incessamment, al'encontre des próten- dus scrutins ou plutót des mensonges de ce siècle, qu'il veut que le Pasteur suprème au troupeau du Seigneur préside l'Eglise en toute dignité, libertó et indépendance. En même temps aussi qu'elles prouvent clairement la force de l'amour qui unit les membres de l'Eglise a leur chef, et par consó- quentla solidité du lien commun qui unit entre x eux les membres eux-mêmeselles enseignent magnifiquement que l'Eglise Catholique, assail- lie de toutes manières iniques et avec tant de n violence, et privée de tout secours extérieur, loin d'etre jamais ébranlée ni vaincue, mais x toujours redoublant d'efforts avec sa milice, et accroissant de plus en plus ses forces, a ses racines dans le ciel, comme dit Chrysostöme, et jouit d'une divine et immortelle vie. Enfin elles refutent les vains et sots conseils x de ceux qui, pour me servir des paroles du grand Augustin, inconsidérement, desordon- x nêment et subver sivement, veulent mettre l'eau sur l'huile, mais l'eau coulera et l'huile surnageraqui veulent cacher la lumière sous x les ténèbres, mais les ténèbres seront dissipées et la lumière resteraqui veulent placer la terre sur le ciel, mais la terre retombera par son propre poids en son lieu. A notre Saint-Père done, l'immortcl Pie IX, Pontife et Roi, notre vénération, notre amour, tous nos dévouements Continuons cependant Messieurs, pour me servir encore des paroles encourageantes et préssantes de notre Saint Père, continuons x courageusement le combat entrepris avec les arrnes de notre milice, demeurons attachés au x Seigneur dans la voie de ses jugements, conti- nuons a le prier avec ferveur ethumilité afin que commandant au vent et a la mer il ramène la tranquillitéet pendant ce temps-la ne crai- gnons ni l'adversité ni la puissance des enne- mis, car Celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde. Ces nobles et religieuses paroles, qui ré- flétaient si bien les sentiments de tous les membres, furent accueillies par les accla mations les plus enthousiastes, et les cris de vive Pie IXs'échappèrent de toutes les poitrines. M. Struye, membre de la Chambre des Représentants, porta le toast au Roi dans les termes suivants: MESSIEURS CHF.RS AMIS, Pendant que nos coeurs vibrent encore d'acca- mer le Pape, acclamons le Roi Vive le Roi Dieu et Patrie fut la devise de nos catholi que,? ancêtres. Dieu et Patriereste notre devise. Le Pape représente Dieu. Le Roi et la Patrie, c'est tout un. Si Dieu pour maintenir l'ordre général, veut que les nations et les peuples voient dans le Pape un Père et dans l'Eglise une Mère. II veut aussi que chaque peuple honore, aime et serve son Roi et sa Patrie, comme des fils dévoués font pour leurs père et mère. Oui, les Rois sont les Pères des peuples. Tout dans l'organisation du monde moral doit, de par Dieu, être a l'image et a la ressemblance du gou vernement divin. Dieu régit le monde en Père. Le premier caractèro de la Paternité divine, de la paternité parfaite, c'est l'amour; mais eet amour est a la 1'ois bonté et justice. Le Père récompense et pu- nit, suivant les oeuvres. Dieu veut que les chefs de toute société, grande ou petite, la régissent aussi en Père. Ainsi en est-il dans son Eglise, ainsi dans la familie; ainsi doit-il en être chez les nations. Aussi, nous catholiques, nous faisons nous gloire de proclamer bien haut notre respect, notre amour, notre dévouement filial pour le Roi! Nous savons que c'est par Dieu que les Rois règnent; qu'ils sont constitués en puissance pour le bien et pour l'accomplissement de la justice. Nous savons que pour réaliser le bien, le Rot doit pouvoir compter sur l'appui fidéle de ses sujets. Au Roi done nos hommages, nos cosurs et nos bras! En ce moment au Roi nos voeux. Que Dieu conserve le Roi; qu'il l'éclaire et le fortifie, le rende heureux sur la terre et ne le livre point a la volonté de ses ennemis! Mais pourquoi, Messieurs et chers amis, ce toast tourne-t-il en prière Vous le sentez comme moi, Messieurs, de stériles vosux ne sauraient nous satisfaire. Nous nous sommes associés non pour parler en l'air, mais pour arriver chacun et tous ensemble a faire un peu plus de bien. Enfants de la Patrie, nous voulons mieux que louer le Roi. Enfants de l'Eglise, nous lui avons entendu pousser, chaque Dimanche son cri de Vive leRoi! Domine. salvum facregem nostrum. Leopoldum! Rien de mieux que de faire écho a sa grande voix, a cette parole efficace qui retentit au Ciel comme sur la terre. Faisons-lui un écho prolon- géetrépété. Oui, que chaque Dimanche, mieux encore que dans cette réunion, nous associions nos coeurs et nos ames aux voeux de l'Eglise. Ses prières préparent et assurent toutes les grandes et saintes choses qui font vivre et gran- dir les hommes et les peuples. Quand un peuple unit ses voeux aux prières de l'Eglise, Dieu bénit la nation et le Roi. Messieurs, avec pleine confiance -Vive le Roi! Vive la Belgique! Ges paroles, prononcées avec eet accent d'éloquence que l'on connait it notre Re présentant, produisirent la plus profonde impression. La salie entière se leva et le nom du Roi fut vivement acclamé. Monsieur Meersseman, Vice-Président, porta ensuite le toast ii Sa Grandeur l'Evê- que de Bruges. Voici les paroles de l'honorable orateur qui fut vivement applaudi MESSIEURS J'ai l'honneur de vous proposer de boire a Monseigneur l'Evêque de Bruges, notre Chef, notre guide et notre appui Quand je salue en Mgr l'Evêque, notre chef, je n'entends pas restreindre ma pensee aux f'aits de l'ordre religieux. Je prends ce titre dans son acception la plus large. L'Evêque est prince de l'Eglise. Et l'Eglise plus que jamais est le pivot de l'ordre social et politique. Toutes les grandes questions a l'or dre du jour, les questions les plus vitales pour les peuples comme pour les individus, sont es- sentiellement des questions religieuses. La lutte est entre l'Eglise et la revolution sous ses mille faces. C'est du triomphe de l'Eglise que dépen- dent le salut de la société,le bonheur de la patrie le bieri-ètre même matériel des peuples, la con servation des notions du droit et du devoir a tous les degrés de l'ordre social, C'est done a tous les points de vue que notre Evêque est notre Chef, notre guide, a nous, sol- dats de la bonne cause, de la cause catholique L'Evêque est aussi notre force, notre appui. On met bien sa confiance en quelque personnage haut placé, puissant par ses richesses ou par ses qualitós persomielles. Mais toutes ces choses passent; les positions se perdent; les plus fortes existences sont éphémères. L'Eglise seule imprime a ses oeuvres, a ses institutions, a sa hiërarchie le caractère de sou immortalitó. Ainsi TEpiscopat ne meurt pas; l'ori- gine de la puissance épiscopale, est divine, et sa base est le roe inébranlable de l'Eglise. Cette force inhérente a la personne de nos Eveques soutient notre courage. Elle est la source ou se retrempent nos forces et le garant de nos futures victoires MESSIEURS En acclamant notre Evèque, en rappelant ses droits a notre respect et a notre reconnaissance nous ne saurions omettre d'associer a nos accla mations et a nos hommages son digne représen tant parmi nous, Monsieur le Doyen d'Ypres Tout ce que nous vénérons en notre Evêque nous le retrouvons dans le chef de ce doyenné Si Mgr Faict est notre guide, notre appui, M. Ie doyen d'Ypres l'est également pour nous, quoi- que d'une manière relative, mais toujours au même titre. Aussi ce ne sont pas deux toasts différents que je vous propose, Messieurs; mais un seul et mê me toast: A Sa Grandeur Mgr Faict, Evêque de Bruges A M. le Chanoine Boone, notre vénéré Doyen A M. Meersseman succéda M. le Baron Surmont de Volsberghe, qui porta le toast au digne Président de la Société, M. Ie Représentant Struye. 11 rendit hommage au dévouement et au zèle dont il avait fail tou jours preuve pour la défense et le triomphe de la bonne cause. Des applaudissements prolongés accueil- lirentce discours. L'assemblée tenait ii ma nifester par lii combien elle s'associait aux éloges que M. le Baron avait si éloquem- ment exprimés. A M. le Baron Surmont succéda M. Louis Biebuyck, Conseiller provincial. Voici son toast; MESSIEURS. J'ai l'honneur de vous proposer un toast a M le Principal du collége d'Ypres et a nos anciens Professeurs. C'est un toast de reconnaissance et d'affectien et, j'en suis sur, vous vous y associerez de tout coeur. C'est le toast de la reconnaissance, et en effet c'est a nos maitres que nous sommes redevables de notre position. Ce sont nos maitres qui nous ont inspire des convictions religieuses, en même temps qu'ils nous ont donné l'enseignement scientifique. Jamais, Messieurs, nous ne pourrons rendre ce qu'ils nous ont donné, ni les récompenser du dévouement et de l'abnégation dont ils ont fait preuve a notre égard. Le seul moyen efficace de leur témoigner notre reconnaissance, c'est de rester fidêles a leurs enseignements et a leurs exemples. C'est d'afflrmer hautement nos principes et d'opposer a l'audace du mal le courage du bien Mais l'indivldualisme est la principale plaie de notre temps; il faut y remédier en concentrant nos efforts et en unissant nos eceurs. Marchons h la lutte, les rangs serrés et la main dans la main, car l'union fait la force. Ce matm, on nous a fait un tableau touchant de l'amitié; eh bien, Messieurs, que nos adver- saires puissent dire de nous, comme les Païens disaient des premiers chrétiens voyez comme ils s'aiment En même temps que nous nous montrons fils soumis de l'Eglise, montrons nous aussi enfants dévoués de la Patrie Que la dévise de nos reli gieux ancêtres,comme le disait tantöt notre cher Président, soit également la notre En agissant ainsi, Messieurs et chers amis, nous récompenserons nos maitres dans la mesure du possible. J'ai portó le toast a M. ie Principal et a nos anciens professeurs, associons y le collége St- Vincent tout entier et buvons également h sa prospórité. Les applaudissements qui suivirent ee toast se prolongèrent longtemps M. le principal Houthave se leva pour répondre, et avec cette éloquence sympathique qui le distingue, il remercia ses anciens élèves, aujourd'hui ses amis, des marques d'estime et de sympathie qu'ils avaient voulu lui té moigner. Puis abordant la question de l'en seignement, il dessina h grands traits la mission du maitre chrétien, réfuta victo- rieusemenl toutes les objections et tous les sophismes que Ton invoque contre finterven- tion de l'Eglise en matière d'enseignement, et il revendiqua enfin hautement pour elle le droit de diriger l'mstructiou de la jeu- nesse. Nous regrettons de ne pouvoir re produce les considérations que M. le Prin cipal a fait valoir a l'appui de sa thèse; adversaires et partisans de l'enseignement religieux auraient pu lire ces pages avec fruit. Pour les premiers elles auraient servi it dissiper bien des illusions pour les se conds elles auraient servi de puissant en couragement. M. l'avocat Begerem se leva alors pour boire ii la santé de M. l'abbé de Schrevel, bachelier en théologie et professeur an grand Séminaire de Bruges. C'était justice aussi les acclamations prolongées qui suivi rent ce toast prouvèrent suffisamment com- v-

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 2