s i Samedi 29 Septembre 1877. V ^S^WpV: r T TfTT^sxCJ 12e année. N" 1,226. Su?*"**®* LA CHASSE. a<jAN^ '1 hS S |p journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces judicial res se paient 30 centimes la ligne. On traite ri forfait pour Ins insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Kéclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. C H G 1M 1 IV 1» F F K li. Bruxelles dép.S,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01 8,00 8,20. Gand arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4,11 0,01 7.17 7,02 9,09 10,26. LES GREVES. Voici de nonveau uno des plus belles contrées du pays afiligée par les grèves et leur hideux cortége; des milliers d'ouvriers que l'expérience ue rend ui plus éclairés ui plus raisonnables, que la repression ne sem- ble pas intimider, parcourenl diverges com munes, empêchent le travail el s'adonnenl a de coupables excés. Vingl fois ils ont vu couler leur sang ou celui des leurs, la pri son s'est ouverie pour eux, et a la privation de la liberie a succédé la misère. Néanmoins, e mineur relourne a la gréve, il recommen- 'ce le désordre, sachaiu cependanl que celte double violence n'aboutira qu'a le rendre plus malheureux, mais peu lui imporle, le mal reprend le dessus. Ei il le reprend au- ourd'bui que lous connaissent la triste si- luation qui est faite aux charbonnages, par suite de la crise générale dont souffrent l'induslrie et le commerce. Certes, la position de l'ouvrier se ressenl de celte stagnation, lui aussi en est la victi- me; mais il ne peul pas plus que tout autre se souslraire a la force majeure qu'améneot les c irconstances; celles ci sont plus fortes que la puissance hurnaine, el personne ue saurait les dommer. Daus lous les cas, la violence ne peut qu'empirer la situation. Le moment done oü la gréve se produit, rend a nos yeux évidente celte vérité, que l'ouvrier grévisle obéil aujourd'hui nou pas a un besom domestique, mais a des sugges tions coupables, dont les échos se sont fait jour ces semaines deruiéres a Gand; inutile de redirc les sauvages et anarchiques doc trines qu'on a préconisées dans le Congres socialism nos lecteurs les connaissent, el elies ont produil une vive emotion dans les rangs oü l'on respecie habiluellemenl l'ordrc public. Malheureusement, il n'en a pas élé de même chez nos adversaires poliliques leurs organes ont traité avec un superbe dédain les appels a l'anarchie et au mépris de la loi dont ce Congrés a retenti; les hideuses mena ces qu'on y a enlendues, ont paru indignes des gazelliers libéraux et ils ont prétendu que personne n'y prenait garde, que c'élaient des claineurs sans écho. Huil jours ne nous séparaient pas,encore de la cloture du Con gres, que la gréve et rémeule démonlraient l'maniié et la légèreté de leurs appreciations par trop optimisles. II est vrai qu'un puissant inlérèl politique les poussait a les émellre el que leur appa- renle quiétude étail calcuiée, car l'expérience a prouvé que libéralisme et socialisme s'ac- cordent on ne peut plus fralernellement, et que, le cas échéant, le doctrinaire le plus fïeffé n'hésile pas a baiser la mule deM. Jauson, a le défendre, asoutenirsa candida ture, a le faire enlrer au Parlement, el a s'y porter son garant. De la l'audace des amis de M. JaDson au congrés de Gand; de la les horribles mena ces qui releulissenl dans Ie Bormage; car si la presse libérale ferme ses oreilles, les me- neurs des grévisies ouvrent les leurs et iIs savenlse fairecomprendre des foules égarées. Ah nous le savous bien, la gréve violente sera réprimée et compriinée; le gouverne ment déploie, pour accomplir cette laehe sociale, une énergie louable; il résiste a la force par la force, et il aura le dernier mot inaise'est toujours avec regret qu'il reeourl a ces moyens exlrêmes, et il déplore, lui tout le premier, la péuible nécessilé oü il se trouve d'avoir a se servir de moyens ri- goureux; tout cela est vrai, mais ce qui est vrai aussi, e'est que les émeutes libérales qui, depuis 1857, aflbgent le pays, ont élé tin deplorable exemple donné aux popula tions ouvrières du Borinage, qui croient qu'il leur est loisible d'iiniter la canaille libérale; celle-ci brise, dévaste, pilleles grévisies croient qu'ils peuvent briser, dé- vaster et piller aussi. Malheureusement, Ie pouvoir accueille ceux-ci par des coups de fusil, tandis que eelle la est l'objel de la haute sollicilude des maïeurs doctrinaires. Si un soldal, un gendarme se permettait de trou- bler les exploils de MM. les émeutiers libé- raux, tin long cri de fureur rel en ti ra it dans tout le pays, et les mesures les plus rigou- reuses sufiiraient a peine pour punir les agents coupables d'avoir cru que l'ordre public doit êlre mainlenu envers el conlre tous. Malheureusement encore le gouverne ment, faisant preuve d'inconséquence. ré serve sa sévérilé pour les grévisies el laisse usurper son róle par un Anspach, un Dewael ou un autre Piercot. C'esl une faule, une grande faute, l'émeu- lier liberal n'est pas plus respectable que rémeiilier grévisle; si Ie derniei mérite des coups de fusil, le premier les mérile aussi el plus encore, car l'ouvrier peut étre égaré par de mauvaises suggestions ou par le be- soin, tandis que le perturbateur liberal n'a aucune de ces excuses a invoquer. Que désormais done la loi soit la mème pour lous l'ordre devant êlre mainlenu a tout prix, il faul tirer sur les bandes libérales comme sur les bandes grévisies, et qu'on en sou bien convaincu, agir une seule fois a Bruxelles, a Au vers, a Gand, contre le libé ralisme pillard comme on agit chaque fois dans le Borinage a l'égard des ouvriers ré voltés, serail tner a jamais loute étneule politique. Le courage des gueux descendrait el resterait dans leurs jambes, et ils joue- raient de celles ci de manière a reudre les liévres jaloux. Que, d'autre part, le ministère surveille aclivemenl el assidüment les grands centres ouvriers: ils sont exploités par des chenapans beiges el éirangers qui propagenl l'esprit de révolte. Des journaux de Bruxelles ont an noncé, ces jours derniers, que beaucoup de communards franpais avaient subilement dis para de la capitale el s elaient rendus on ne sail oü. Serait-ce trop léméraire de croire qu'ils se trouvenl au milieu des bandes gré visies En général, l'élément communard élranger est Irop facilement ad mis en Bel - gique, el il n'y est pas soumis a la surveil lance nécessaire. Si on élail plus vigoureux envers ce gibier de polence, l'ordre public et les honnètes gens s'en trouveraient fort bien. (Patnc). SILENCE II y a quelque chose de plus eiïrayant en core que les effrayanles déclaratiotis des so cialisms du Congrés dc Gand, quelquo chose de plus dangereux que les sinislres projets de ces communards: c'esl le silence de la presse libérale. Le Congrés de Gand est un événement. La présencea Gand des chefs du parti socialism en Europe, les discours prononcés par eux, celui du député Liebneclit. du Parlement al- Iemand, les résolutions annoncées pour la ntarche a suivre par les socialisms en Belgi- que, les menaces affreuses lancéesa la reli gion, au clergé, au capital, a la propriété, a la bourgeoisie, a la royauté, lout cela est grave, important, mérite l'atlention cl la meditation. Eh bien! non, la presse libérale cache lout ales lecteurs. Elle a parlé le premier jour pour déclarer que les projets et menées des socialisms étaienl des enfaniillag.es, dignes de Ia risée publique; que les seuls hommes dangereux étaient les calholiques. Puis plus rien, ou a peu prés rien. Bien surtout des attaques contre la religion, rien des menaces de mort conlre les prètres, rien desdéclara- tions que le catholicisme est le seul ennetni du socialisme, que, lui disparu, le Iriomphe démagogique est assure; rien des dires de Liebneehl que la guerre déclarée par M. de Bismark a l'ullramonianisme a été la cause des triomphes du radicalisme prussien. Ce silence est évidemmenl calculé, el con- stitue uhe lactique. II ne faut pas que les libéraux, que les électeurs inféodés a la presse libérale con naissent les agissemenls des socialisms, leurs discussions, leurs résolutions. S'ils les con naissent, ils réfléchiraient el auraient peur, et la peur serail le commencement de la sa- gesse, c'esl-a-dire du retour aux idéés calho liques, seules capables Je sauver la société si gravement irienacée. Les bons bourgeois de l'/itoile. du Journal de Liégede I'Echo du Parlement réfléchi- raient et ils se diraient: les libéraux vont trop loin dans leur guerre a la religion ca- tholique; les socialisms profilcront des liai- nes déchainées conlre lo clergé. Ces bons bourgeois s'apercevraienl, un peu tard, des effrayantes transformations subies par le libéralisme et qui doivénl fatalement aboulir au Iriomphe du socialisme. Entre les libéraux d'il y a vingt ans et ceux d'aujonrd'bui, entre les vieux doctrinaires el les gueux, il y a aulant de ditïérence qu'entre ceux-ci el les socialistes réunis a Gand. Or, s'il a fallu quelques années seulement pour transformer le libéralisme, ou plülol pour faire produire au principe libéral défendu par les doctrinaires, les consequences qui sont sous nos yeux, mais qui ne sont pas les dernières, hélas, il faudra cela saule aux yeux peu d'années pour amener les consequences dernières, les évolutions suprê- tnes de Fidée libérale. Ces conséquences der nières sont les doelrines socialistes et ces évolutions suprèmes sont les agissemenls démagogiques. L'inlérèt de parli primant tous les aulres, la [iresse libérale fait le silence aulour des socialistes. Ses lecleurs ignorants, aveuglés, conlinueront a manger paisiblement du pré- Ire, dans la plus grande confiance, attendant impatiemment le iriomphe des libéraux, Telle est la maniére d'agir des organes du libéralisme séctaire. Ils ne peuvent ignorer le danger social, ils ne peuvent se faire illusion sur la situation que le socialisme peut créer a la Belgique, d'un moment a 1'aulrc, mais c'esl égal le libéralisme demande que les masses des bons bourgeois libéraux ignorent le péril et vivent en paix en faisant la guerre a la religion; on leur cachera done soigneusemenl cequi, en les effrayant, les inslruirait. Périsse la Bel gique Périsse la société, mais que le libé ralisme vive et que les électeurs de VEloile Beige continuent de croire que ie prèlre catholique est l'ennemi Voila la polémique libérale, la polémique du parli des lumières et de la libre discussion! Les progrés socialisms se poursuivent et se z 7) Z O 7} V) O e- 'O -t u; ai •>D CD x SfTATTTV. cr. s? y? ex O r*i 5 n C/j 3T 1-45, 9-50. Pope- Poperinglie-Yores, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghc, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, G:50, ringhe-Hazéorouck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Roulers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50. Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Lichtervelde.) Thourout, 5-15 mat. vers Ostende. Bruges-Routers, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42. Lichtervelde-Courtrai, 5-25 mat. Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40,8-49. Ypres-Thourout, 7-18, 12-06, 6-20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarek.) Thourout-Ypres, 9-00, 1-25, 7-45 (le Samedi a 6-20 du matin de Langemarek a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Comines, 7-25,2-00, 4-45. Comines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnêton-Comines, 5 30, 11-10 (le Lundi 6-50.) Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-55, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42. Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-25, 9-20, 11-25, 2-50, 5-35, 7-35. 8-55. (Bassin) 7-31, 9-26, 11-31, 2-56, 5-41, 7-41. 9-01. Heyst-Blankenherghe-Bruges, 5-45, 8-25, 11-25, 2-45, 5-30, 7-25. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41, 2-15. lngelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. 7-21. Deynze-Ingelmunster, 1-00. Ingelmunster-Anseghem, 6-05, 12-55, 6-13. Anscghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20,7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Üunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-35, 11-10, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45. Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12-25,6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05,1,25, 8-25. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-15, 4-22. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 7-30. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 7-45. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4-40 Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,30, 8-30 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 4-45 (leMardi, 9-30). cORHESPoaroaivcES COURTRAI, BRUXELLES. Gourtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54. BRUXELLES, COURTRAI. Bruxelles dép. Gourtrai arr. 5,22 8,28 8,00 10,46 12,21 5,35 2,55 7,56 6,47. 8,44. COURTRAI, TORNAI, LILLE. LILLE, TORNAI, COURTRAI. Gourtrai dép. Tdürnai arr. Lille 6,37 7,28 7,42 9-37 10,15 10-42 10,56 11,47 12,08 2,54 3,48 4,00 5,34 6,39 6,37 10,04. 8,47. 9,41. Lille dép. Tournai Gourtrai arr. 5,15 5,42 6,42 8,12 8,56 9,49 11,05 11,32 12,31 2,21 2,40 3,44 4,10. 5.39. 6.40. COURTRAI, GAND. ,GAND, CORTRAI. Gourtrai dép. Gand Arr. 6,32 7,51 6-42 8,01 9,49 11,08 12,31, 1,51, 3,44 5,04 6,40 7,56 9-32. 10,20. Gand dép. Courtrai orr. 5,15 6,37 8,45 9,37 9.24 10,41 9,3S 10,56 1,28 2,54 4,24 5,34 7,21. 8,47. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 8,43. Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,26. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,40. j Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,58 8,16 8,50 Dcvcnu élranger a la vie piiblique, le passe- temps ordinaire du général de la Rochejaqiirlein consistait dans l'exercice du cheval et dans celui de la chasse. 1,'un el l'aulre conviennenl a la con- dilion du gentilhomme. La synonymie entee la noblesse et l'équilalion a été consacrée dans loules les langues el chez lous les peoples de la est né le grand el beau mot de cheyal.erie. Ge sera le den il de lous les senders) el de lous les chemins creux de nol re Bocage de nVtre plus trayersés, a toute heme de jour et de nuit, par Ie comfe Au- gusle, chevaiichant sur sa monture queleonque, avec eelle aisanCe insoucieuse et cette facilité d'al- lure qui n'apparlenail qu'a luicomme ce sera la tristesse el la douleur des jeunes hommes de eelle province el des provinces voisines, de ne plus mar cher ii la suite de cede intrépide et infatigable chasseur. La chasse, Messieurs, on en peul dire beau- coup de bien el beau coup de malel j'ai appris de Plalorique, pour en parlerdans la mesme du vrai, il faut la louer (jnand elle est line école d'honné- teté pour les jeunes hommes, la flétrir quand elle est le conlraire Un autre philosophe a dit que les grandes ehas- ses sont inslitnees conlre Irs bêles nuisibles au repos des hommes, comme les guerres conlre les ennemis de la palrie. D'ailleurs le silence de la solilude des liois, l'immensilé des forêls suggèrent souvent au chasseur de suhites et salulaires refle xions au point, dit S. Augustin, que l'aiiteur de la grace divine a plus d'une fois choisi cette heure pour se faire le chasseur des Omes. i» Mais aussi combien il y a lieu de redouter I'emporleiuenl el l'ahus en celte inalière Ge Jean de Sarisbery, qui a préconisé Ie privifége du franc parler des Poitevins, s'en est armécourageusement contre ccnx de vos ancêlres qui tomhaient dans eet exces. •- Celui-lil disait il est-il digue ..dp vivre qui ncconnail plus lien autre chose en la vie que de mellre sou mérite et sa vanité a a titer des bêtes« Non pas» ajoulait-il que »eel exercice ne puisse étre utile el honnête selon »les occasions cl sm-loiil selon la société des per- "sonnes; car lorsqii'elle est conduite par un hom omede bien, la chasse emprunte uil grand lustre oa celui qui la préside. G'est ee que vons avt-z tons éprouvé, Messieurs, quand vous marchiez il la suite du comte Augusle de la Rochejaquelein... o.. Jamais la chasse ne lui fournit un prélexle pour l'omission d'ancun devoir ni pour l'infrac- tion d'ancun précepte leligieux. Au contraire, entiemi de la vie douce et commode, ce qu'il prisait de ses exercices, c'élaient les fatigues salulaires qu'ils imposent. o Pensez-vons, dit o un saint docieur, que celui-la soil fidéle ii la o loi du jeune qui, dés la première aube, s'en va o non pas a l'église mais ii peine levé assemble srs «gens, décroche ses amies, lance ses chiens et o court ii travers les champs et les bois. o La vie de nolre général donnea cette question d un grand Evêque une réponse d'autant plus digne d'attentiou qu'elle est plus rare. Je l'ai dit si précoce que fut le départ, le comte Anguste avail déja vsisité l'é glise, el en s'imposant les fatigues d'un exercice volontaire.il n'avait garde d'enfreindre la mortifi cation demandée. Que de fois les habitants de la contrée n'ont-ils pus en ce spectacle? Descendu de cheval ii l'heure de midi, et se signant du signe de la ceoix au son de Angelus, on vovait ce rigide chrétien sortie alors de leur enveloppe de papier qiielques croütes de pain dont il faisail a la bate sa collation aptès quoi il reprenait ses courses jus- qn'a l'heure tardive du diner. «Serai-je indiscret, et manquerai-je a la gravité de la chaire si je raconle ie.i ce que j'ai appris de quelques-uns de vous. Messieurs? La familiarité de eet entretien feia trouver grJee a ce récit. Celait dans cette troisième semaine de, septembre oil l'Eglise fait inlervenir tin jour de jeune et d'ab- stinence qui esl pour le chasseur comme un piège inaltenduLa malinée avail été laborieuse, et la nomhreuse bande s'apprêtail li déjeuner. Le géné ral s'approche et recounait la méprise qu'on va cominettre. Se penchant alors sur le tapisde gazon oü les provisions venaient delre étaléés, il prend dans ses deux mains les mets inlerdils, et fait signe a sa meute, qui accourt et les dévore li belles dents. El comme ehacun se récriait Aparemment, mes ■•jeunes amis, vous n avezpas assisté dimanche au >i próne de la grand'messe, et vous n'avez pas en- ntendu monsieui' lecuré annoncer le mercredi de ■iQuatre-Temps. •c Quand une lecon est donnée de la sorte, elle est gravéé dans l'esprit pour toute la vie. J'ai In dans l'hisloire de St Louis, qu'a Bamiette ou a Mansourah, le sire de Joinvïlle, relevant d'nne longue maladie, venait de se metlre a table en la compagnie de plusieurs afriis qui fètaient avec lui sa convalescence. Un bourgeois de Paris qui se t ro ti va i t la accourt au Sénéchal Sire, que faites- vous? Ce que je faisEb, vous tnangez le le jour de vendredi»A l'inslantle Sire de Join- ville laoce son écuelle d'argent par la fenètre qui donnail sur la mer. C'esl ia nne de ces instructions drainatiques qui valcnl inieux que tonics les re- commandalions orales, «Et oncques depuis, les servileitrs du Sénécba'l ne s'ouhlièrenl au régime du vendredi (Exlrail de l'Eloge funébre du général Augusle. de la Bochajaqueleiu, pronoucé a la cérémonie de ses obsèques, dans l'Eglise Saint Aubin-de-Batibigné, le 30 novembre 1808, par Mgr l'Evêque de Poitiers.)

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 1