poursuivront au milieu de l'indifférence
libérale, jusqu'au jour, rapproché peut-ètre,
de la catastrophe. (Gazelle de Liége).
LE TRAVAIL DES RELIG1EUX.
Les moines sont des fainéants, sécriail
I'autre jour un journal libéral; il n y a parmi
eux qu'une seule calégorie qui produise: c est
celle de fabricants de liqueurs fortes.
On a répondu d'avance el bien souvent a
celte accusation de fainéantise des religieux;
nous nous bornerons a reproduce un extrait
d'une statistique des ceuvres auxquelles les
religieux se consacrent, statistique qui a
paru il y a vingt ans aux Annales parlemen-
laireselle a été dressée par Mgrde Haerne.
231 höpitaux fondés par la charité privée,
renfermant 14,800 malades soignés par
1,433 religieux ou religieuses; 306 écoles
primaires de garcons, dirigées par 1,196 re
ligieux, fréquenlées par 60,900 élèves el
dont la dépense est de 521,390 francs; pour
les filles, 444 écoles primaires dirigées par
1,796 religieuses, fréquenlées par 6b,338
filles et dont la dépense monte a 623,740
francs; 336 écoles dominicales, renfermant
176,034 élèves: dépense 172,413 francs;
374 écoles dentellières, contenant 36,697
élèves, produisant pour 4,052.909 Iranc»;
123 orpbelinats, ayanl 4,474 orphelins, dé-
pensant 766,308 francs, 90 écoles gardien-
nes fréquenlées par 35,972 enfants, dépense
496,004 francs.
A moins de dire quo le soin des malades
et ['instruction de la jeunesse ne doivent pas
ètre considérés comme ceuvres utiles, il faut
reconnaitre que le scribe libéral s'est un peu
aventuré en affirmant que les fabricants de
liqueurs sont les seuls religieux qui produi-
sent.
Depuis la mort de M. Thiers, la presse libé
rale s'est donné Ie délicat plaisir de faire
mourir a peu prés tons les jours Notre Saint-
Pére le Pape.
Hier, voyant que cette funébre invention
ne s'accrédait point, un journal libéral a ima
gine de faire passer Pie IX pour fou et nos
petils pamphlets gueux out fait loutes sortes
de plaisanteries sur ce beau racontar.
II est superflu de démentir ces inspirations
de la haioe; disons cependant que toutes les
nouvellesde Rome sont de nature a nous
rassurer sur la santé du Saint-Pére. Hier
encore, jour anniversaire du bombardement
et de la prise de la ville élernelle par«les
armes sacriléges d'un fils dégénéré, »le Sou-
verain-Pontife a recu les hommages de plu-
sieurs pélerins ilaliens et étrangers el leur a
tenu un langage plein d'élévalion et d'élo-
quence.
Au surplus, voici comment s'exprime une
lettre de Mgr 1'archevêqne de Sens, publiée
hier par le journal le Monde
Je pense vousèlre agréable en vous en-
voyant des nouvelles ccrlaines de la santé du
Pape.
Arrivé a Rome le 13, j'ai eu l'honneur
d'être recu en audience privée le 15, samedi,
a sept heures du soir.
Sa Sainteté, tn'a accuelli, comme toujours,
avec une bonté exceptionnelle, je puis le
dire, et a daigné m'accorder toules les faveurs
que je lui ai demandées.
Le Pape n'est pas malade. comme s'est plu
a fannoncer une certaine presse. Sa figure
est la mème, ses traits nesont nullement al-
térés, sou esprit est vif comme par le passé,
sa mémoire toujours prodigieuse. Tout le
mal est aux jambes, muis avee ce mal le
Saint-Pére peut encore vivre des années, el
nous pouvons espérer qu'il en sera ainsi.
pieuse entreprise sera confiée. Impossible de
faire un choix plus judicieux el plus heu-
reux. Le P. Depelchin a longtemps habité
les lndes anglaises, spécialement Bombay,
ou il a puissamment contribué a développer
les magnifiques établissements d'instruction
et les ceuvres charitables a la tète desquels
se trouvent dans ces contrées les fils de
Saint Ignace de Loyola. Nul ne connait aussi
bien que lui les populations orienlales, et ces
malheureux fils de Cham courbés sous
l'arbre de la mort. Le P. Depelchin est
fort connu en Belgique. II y a qninze ou
vingt ans il était recteur du collége de la
Paix a Namur.
En mème temps que la foi et la science
tourneut leurs regards vers les régions afri-
caines, on parle de la créalion d'une société
maritime el industrielle qui aurait pour but
l'exploitalion des richesses altribuées aux
pays circonvoisins de Zanzibar. Je ne sais ce
qu'il y a de fondé dans ce que l'on dit a ce
sujet, mais je conseille vivement aux capita-
listes de se montrer circonspecls el de ne
pas s'imaginer qu'il suffit d'aller dans le
Congo on aux environs pour en revenir
chargé d'or ou d'ivoire. On fera bien en cette
circonstance de se souvenir de la Compa
gnie beige de colonisalio?i fondée jadis
Pruxelles et qui avail choisi le Guatemala
pour champ d'opération.
Je me souviens qu'a cette occasion on lan-
ca dans le public de splendides appels et des
descriptions superbes des richesses de Santo
Thomas et des provinces appelées a rayonner
autour de ce foyer colonisaleur. La aussi il
y avail en abondance du bois d'ébénislerie el
deteinture, du café, de l'indigo, du colon,
du riz, de la cochenille. Je crois mème que
l'on parlail d'or el d'ivoire. Or, on sail ce
qui est advenu et la triste expérience que feu
M. Ie comle de Hompesch et M. L. de la
Peyrouse, secrétaire de la compagnie, fircnt
la bas. Bonneen soi, celte entreprise devint
mauvaise et mème désaslreuse par suite des
diffieultés d'exécution. Aussi dis-je qu'avant
d'cngager les capitaux beiges a s'associer a
une affaire africaine, on fera bien d'attendre
les résullats que donnera l'expédition beige
qui se dispose a parlir.
Quant a celle dont le R. P. Depelchin sera
l'ame, je suis convaincu qu'elle aboutira. II y
a longtemps que les Jésuites ont fait leurs
preuves en fait d'évangélisalion. Lorsqu'ils
plantent la croix quelque part, ils savent au
besoin l'arroser de leur sang, el Dieu fécon-
de toujours les ceuvres aposloliques entre-
prises pour élendre son régne et assurer a
ses créatures humaines les sublimes bienfaits
de la rédemption.
aarlis: charbonnege d'Hornu el Wasmes, 900
Belle-el-Bonne 450, Pelile-Sorciére 250.
Le nombre total des grévistes est de IS a
20,000. Du reste, pas de rassemblements:
on ne remarque pas d'individus étrangers
cherchanl a exciter les grévistes. La plus
grande surveillance est exercée par les auto
rités el par la force armée.
Reprise partielle a Elouges. Un nombreux
rasscmblement a été dispersé par la troupe.
De Boussu on signale une tendance a la
reprise a la Senlinelle el a la Nouvelle-
Alliance.
Chose singuliere, land is qu'aux alentours
tons les charbonnages chömenl, on travaille
comme d'ordinaire au Levant du Flénu.
Tous les traits sont en activité. Cependant
on craignait que les ouvriers ne se repré-
senlassent point a la fosse ce matin.
La grève s'est étendue au charbonnage de
Ciply (Midi de Mons) qui occupait 250 ou
vriers. Chömage complet.
Ledernier mot n'est pas encore, dit sur la
sanglante affaire d'Hornu et Wasmes; deux
houilleurs encore sont morts des suites de
leurs blessures. Quant a Hilaire Legal, dont
l'épauie droite a eté traversée par une baHe
qui lui est entrée dans la poitrine, il a pu
subir hier luridi I'amputalion du bras opérée
par les soins des docteurs Dethier et Petit.
Son état est toujours Irès-grave.
Dans les deux décharges qui ont été si
meurtrièresles gendarmes ont tiré une
quarantaine de balles; I'une d'elles, traver-
sanl un volet, est entree dans la maison d'un
houilleur située en face de l'élablissement et
a transpercé un berceau dans lequel était
endormi un enfant qui, par un hasard pro-
videntiel, n'a point été alteint.
i nulle part aucune sensibdilé morbide. J ai
j prié soeur Joachim de monter el de descen-
dre un escalieren ma présence elle I'a fail
avec une vivaciié d'allures peu ordinaire.
Le membre inférieur gauche doit done ètre
considéré comme radicalernent guéri.
II ne me reste plus qu'a dire: Gloire a Dieu
et a Marie
L'abbé N.-J. Cornet.
CIVILISATION DE L'AFRIQUE.
On écrit de Bruxelles, 24 Septembre a la
Palrie:
Le déparl de l'expédition beige, qu'a or-
ganisée la Société de géographie, créée par
Sa Majesté le Roi, pour travailler a la civili
sation de l'Afrique centra/e, ne peut plus
larder longtemps. Les matériaux, renseigne-
inents et préparatifs que nécessitail cette ex-
pédition lointaine, sont réunis et les explora-
leurs se meltront prochainement en route.
On m'assure que cette expedition tie sera
pas (a seule qui sera organisée sous les aus
pices beiges. La Compagnie de Jésus, fidéle
aux traditions aposloliques de Saint Francois
Xavier, du bienheureux Pierre Claver el des
héroiques religieux qu'elle a produits, pré
pare tine mission en destination de l'Afrique
centrale. C'esl au R. P. Depelchin que cette
GREVE DANS LE BORINAGE.
Le calme régne presque parlout. Du reste
l'inlervenlion de la force armée produit un
excellent effet elle maintient l'ordre et pro
tégé efficacement les ouvriers qui travaillent
ou voudraient travailler.
Cependant le chömage est presque général
dans le couchant de Mons, quoique de diffé
rents cötés on nous signale une reprise par
tielle. L'ouvrier n'est pas, comme en 1869,
surexcitè par les menées desinlernationalislcs
et s'abslienlde nouvelles manifestalionsagres-
sives.
La gendarmerie continue a opérer de nom-
breuses arrestalions. Lundi matin le nombre
des grévistes écroués était de 25. Devant le
palais de justice et la prison cellulaire de
Mons, des groupes composés de parents de
ces infortunés stationnaienl pendant les jour-
nées d'hier el d'avant-hier. Le quartier géné
ral de la gendarmerie est établi a Wasmes,
ou Ie commandant Ceulemans se trouve de
puis samedi. Lundi, a 2 heures du matin, un
nouveau détachemenl de gendarmerie est
arrivé de Bruxelles, par train spécial, el s'est
immédialement dirigé vers Jemmapes.
A Dour, dans un charbonnage, une nom-
breuse bande de grévistes s'est présenlée
samedi et a voulu couper les cordes du trait.
Cette coupable tentative a écoulé devant la
ferme attitude des gendarmes et de ('autorité
locale. Les grévistes, en se retiranl, ont dé-
claré au directeur qu'ils allaient lélégra-
phier aux minislres de la justice el des tra-
va ux publics, et que si satisfaction ne leur
était pas donnée ils reviendraient armés.
Ce langage pa rail ra pour le moins invrai-
semblable; riéanmoins nous en garanlissons
l'aulhenlicité.
Toutes les nouvelles de lundi conslatent
que la tranquillité est compléte. Le nombre
des grévistes s'est accru de 1,600, ainsi rc-
NOUVELLE8 RELIGIEUSES.
Les apparitions de la Mère de Dieu a Mar-
ptngen ont cessé le 3 septembre, comme elle
l'avait prédit elle-mème aux jeunes voyantes.
Voici la lettre adressée a la G erin an ia de
Berlin, par laquelle M. Neureuler, curé de
Marpingen, constate ce fait
Par suite d'un grand nombre de deman-
des qui me sont faites, je donne la déclara-
tton suivante pour éclaircir les événements
qui se sont passés ici. Dés le 3 septembre
de l'année courante, les apparitions aux trois
enfants de Marpingen, savoir: SuzanneLeist,
Catherine Huberlus et Marguerite Kunz, ont
cessé. Elles ont duré qualorze mots, comme
les enfants l'avaieul annoncé dés le commen
cement. La dernière parole que la Mère de
Dieu a dite en se retiranl a été: Priez
beaucoup Depuis le 2 jutllel de cette
armée.; quatorze a ut res enfants de Marpingen
prétendent avoir également des apparitions
surnaturelles qui se reproduiraienl trés-sou
vent. La conduite de la plu pa rt de ces enfants
a été, il est vrai, sans reproche jusqu'a ce
jour, de sorte que je ne crois pas a une triom-
perie volontaire de leur pari.
Cependant les observations que j'ai faites
jusqu'a cejour n'ont pu m'amener a lacon-
vctton que ces demiéres prélendues visions,
qui continuenl encore chez quelques-uns de
ces enfants, soient reelles el qu'clles viennent
de Dieu. Le pouvoir adminislratif et judi-
ciaire doit avoir sans doute connaissance des
visions de ces derniers enfants. S'il en est
ainsi, je suis surpris que ces enfants n'aient
pas a t li ré son attention, tandis que les trois
premiers pauvres enfants durenl subir tant
d'interrogatoires et de désagréments. Je suis
lout it fait convaincu de la réalité et de l'ori-
gine divine des apparitions aux trois premiers
enfants. Quant aux apparitions prélendüment
vues par les aulres, soit a Marpingen, so t a
Berschweiler, soit ailleurs, je n'en ai pas
encore de garanties, et suis dans la defiance.
-Neureuter, curé.
M. l'abbé Cornelle ajoule
II se trouve done que notre bonne soeur
Joachim, franciscaine de la Samte Familie
d'Eupen, dont je vous raconlais naguére la
guértson. a été guérie le dernier jour des
apparitions. Elle a pu jeler ses béquilles le 2
du mois de septembre. Depuis lors elle a pu
se rendre a Louvam, suivre pendant luiit
jours Ions les exercices de la retraite avec
ses consoeurs. La retraite finie, elle a été
examinée par un médecin, qui a donné par
écrit la consultation de son état sanitaire
aeluel. J'en extrais ce qui suit L'aspect
extérieur de la soeur Joachim, sa démarche
vive el alerte, le conlcnlement qui rayonne
sur sa figure iudiquenl une bonne santé. A
la voir, on ne se doulerait guére qu'elle a
été privée de I'usage du membre inférieur
gauche pendant prés de trois ans et demi et
que, pendant tout ce laps de temps, elle n'a
pu se mou voir, ses supérieurs en témoignenl,
qu'a l'aide de béquilles.
II n'exisle plus acluellcment la moindre
trace d'impuissance ni de de douleur dans
le membre jadis alTccté bien au contraire,
ce dernier parail plus fort que le droit. Tous
les mouvemenis s'y exécutent avec la plus
grande facihté et la palpation n'y développe
REVUE POLITIQUE.
On annonce de la Haye la retraite du
ministèreHeemskerk et la constitution immi
nente d'un cabinet dorit M. Rappeyne, le
leader de la gauche, sera le chef.
Les revers des armées du Czar, en Europe
et en Asie, ont causé dans toute la Russie une
profonde et douloureuse surprise. L'opinion
coinplail sur des succès rapides, décisifs,
foudroyants, et elle n'a eu a eriregislrcr que
de graves échecs. Aussi se montre-l elle vive-
tnenl irritée. Elle reproche au général Igna-
lieffde s'èlre trompé et d'avoir trompé les
autres sur les forces de la Turquie, aux
généraux de conduire mal la guerre, au
gouvernement de n'avoir passu la preparer.
L'empereur Alexandre y était manifeste-
ment contraire. Ce n'est que sous la pression
du penslavisme révolutionnaire qu'il s'est
résigné a dormer a ses troupes l'ordre de
franchir la frontiére. II en est bien puni, mais
ces instigateurs ont été lit dedans plus cou-
pables que lui.
On annonce que la garde impériale russe
est arrivée sur le theatre de la guerre des
trois divisions d'infanlerie, l'uoe a été diri-
gée sur la Janlra el les deux aulres sur Plev
na. La cavalerie a été envoyée vers Tirnova.
Chefket Pacha annonce a Constantinople
que les troupss commandées par Ahmed Hifzi
qui comprennent 20 balaillons d'infanlerie,
denx batteries d'arlillerie et un régiment de
cavalerie, sont entrées dans Plevna avec les
munitions. Si cette nouvelle se confirme, les
Rosses ne doivent plus songer a déloger Os
man Pacha.
La configuration du sol a procoré aux
Ttircs des avantages trop considérables et le
seul espoir des généraux du Czar était de
vaincre l'armée d'Osman par la faim.
On annonce cependant de Bucharest que
les Rosses vont faire le siége de Plevna. Le
général Totleben dirigerait les opérations.
Le général Skobeleff, qui a passé plusieurs
jo-'rs a Bucharest en congé, va retourner de
vant Plevna et y reprendre le cotnmandement
de la 6U division.
Mais le mauvais temps arrive et les pluies
incessanles qui tombent depuis deux jours
entdéja empèché les mouvements des trou
pes.
ITALIË.
Les journaux ilaliens annoncent l'entrée
dans les ordres du prince Amédée de Savoie.
Amédée-Ferdinand-Marie duo d'Aoste
second fils de Victor-Emmanuel, est né en
1845. II a par conséquent 32 ans a peine.
II était marié a la princesse Marie della
Cisterna qui lui avait donné trois enfants.
C'esl la mort récente de sa jeune femme,
qu'il adorait, qui a délerpiiné le prince a
prendre cette resolution.
On sait que le prince Amédée fut un in
stant roi d'Espagne el qu'il quitta Ie tröne
avec une dignilé a laquelle ses ennemis eux-
mèmes rendirenl un hommage éclatant.
Depuis son retour en Italie, le due d'Aoste
ne s'étail pas mèlé de politique; il s'était con-
sacré tout en tier a la vie d'intérieur.
au monde peut consoler une familie inconso
lable, c'esl bien celle foule, cette douleur et
cette céréinonio funébre, si belle au milieu
de la douleur générale.
Des paroles bien senties ont été prononcées
sur la tombe par M. Christiaens, Juge de
Paix de Wervicq.
Nous publions eet éloge funébre:
Messieurs,
Permetlez a un collégue et ami du regret-
té défunt de lui dire, en voire nom, Ie der
nier adieu.
Le déeès du Juge de Paix Delva a été si
subit, il est survenu dans des circonstances
si pénibles, que nous sommes encore a nous
deinander si e'est bien ce jeune Magistral que
nous avons vu, il n'y a pas liuil jours, plein
de vie el d'intelligence, dans Ie complet épa-
nouissement du bonheur; si e'est lui qui
dort ici sous nos yeux du sommeil de la
inortHelas, nous devons en croire la réalité,
ui nos regrets, ni nos pleurs ne pourront le
rappeler a la vie.
La perte est cruelle pour les parents et
amis qui ont pu le connaitre et I'aimer, elle
n'est pas moins douloureuse pour ses justi-
ciables qui lui produigiiaient leur affection
el leur respect.
Le Juge de Paix Delva était de ces hommes
au earactère franc el loyal, au cceur bon et
généreux, a fame noble et fiére; chez lui la
parole était l'expression tranche et netlede
la pensée, il ne pouvaii rien déguiser paree
qu'il était incapable de la moindre tromperie,
il captivail l'eslime de ceux qui l'entouraient
parses maniéres obligeantes, il respeclait les
aulres el se taisa11 sur leurs dèfauis, il était
d'une humeur toujours égale, jamais il ne
s'emportait, et cel homme d'une nature si
puissanle était doux comme un enfant! Aussi
élail-il universellement aimé.
Lorsque, l'année dermére, il fut nommé
Juge de Paix du canton de Hooghlede, tous
le trouvérent digne de eet honneur el y ap-
plaudirent. Sa carrière de magistral a été
malheureusement trop courte, et cependant
il avail déja justifié les espérances qu'on fon-
dait sur ses mérites, lorsque la mort est ve
nue le raviren moins d'un an il avait
conquis l'affection, la confiance et le respect
de ses jusliciables.
II aimait a vivre dans son canton; il voulait
avoir des relations continuelles avec cein
qui l'entouraienl pour pouvoir d'aulanl
inieux accompbr sa mission de paix; tous
ceux qui avaient besoin de recourir a ses lu-
miéres élaient accueillis avec une égale bon
té, il savait consoler et gnider les uns, e
apaiser les aulres: tous respectaient sa justici
car elle était conscieneieuse et éclairée. Que
malheur que le jeune magistral n'ait pu met
tre a profit de si belles qualités pendant di
longues années encore pour le bonheur di
ses jusliciables et le prestige de la Justice!
Notre ami était au cornble de la joie, ca
ressant les plus douces et les plus pureses
pérances; le présent el l'avenir lui souriaieni
il marchait triomphanl dans le ehemin di
bonheur!... Dieu l'a mené vers la tombe.
Inclinons-nous avec. pitié devant tant di
douloureuses déceplions, et prions le Sei
gneur loul-puissanl pour qu'il accorde
l'ame de noire ami défunt les récompense
celestes qu'il a mérilées par sa vie chrélienn
elses vertus.
Espérons que ceux qu'il aimait el qu'il
diï quitter, pourront trouver dans la religio
des consolations que loutes nos amitiés réu
nies sont impuissanles a donner.
Adieu, collégue et ami, adieu.
NECROLOGIE.
Un bien triste événement vient de plon-
gerdans le deuil une des plus honorables
families de l'arrondissement d'Y[ires. M.
Désiré Delva, de Wervicq, Juge de Paix du
canton de Hooghlede, c>t décédé snbitemenl
a l'age de 32 ans. Jeune, honoré, de grande
espérance, d'un earactère heureux et jovial,
il avait sn gagner l'affection de tons ceux qui
l'ont jamais connu. On l'a vu le jour de son
enterrernent; une lötile immense était accou-
rue a Wervicq pour rendre un dernier hom
mage au regrelté défunt, et donner une su
prème marque de sympathie a l'honorable
familie si cruellement éprouvée. Magistrals,
fonclionnaires, négocianls, pauvres et ri
ches, tons étaient venus verser une dernié
re larme sur cette tombe chérie. Si une chose
Nous apprenons la inort de M. P. Mon
haye chef de division au gouvernemer
provincialmembre de la commission
statistique, décoré de l'ordre de la couroni
royale d'Allemagne, etc.
ART RELIGIEUX.
La Gilde de Sl-Thomas et de St-Luc a fa
une excursion annuelle dans les dernie
jours du mois d'aoüt. DansTune desréunioi
tenue a Nivelles, et a la suite d'une motie
de M. Lagasse, ingénieur des ponts et chau
sées, il a été question de la réorganisatie
de l'euseignement du dessin dans les acadt
mies.
Nous sommes heureux de pouvoir mett
sous les yeux de nos lecteurs les observatioi
qui ont été échangées sur cette importan
matiére, et notammenl les paroles pronoi
cées par le président de la Gilde, M. le bare
Bét hu ne d'Ydewalle, qui dirige avec tant
science et d'autorïté le mouvement derenai
sance chrélienne auquel nous assistons a
joiird'hui
M. Lagasse demande si la Gilde ne jug
rail pas a proposd emetire un voeu en fa vei
de l'introduction de l'enseignement de la
chrélien a l'Académie de dessin de INiveile
M. le président répond que l'un d
objels quo la Gilde poursuit avec le pi'
d'ardenrest le développement de l'enseigu
ment de l'arl chrélien.
7
CJ