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77. ^ogy^I
LE PEUPLE SANS AR/SE.
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Wercredi 31 Octobre 18
12e année. N° 1,235.
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parail In Mercrerli nt In Samecli. Les insertions coaten t 15 ceri tidies la ligne. Les réclames et annonces judicinires se pa inrit -10 centimes la ligne. On traite a forfait pour les insertions par année
Un numéro riti journal, pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires comrnaridés pour articles. Réclames óii Annonces, content 10 fr. les 100 exemplaires
<tJ ft BS M a *T K Eï IK W 05.
Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, -S05. (Porto d'Anversj 8-30, 12-10, S-25. Terneuzen-Gand, 0-00, 10-30, 5-45
•Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokoren-Selzaeta, 6-00, 10-25, 5-4(Je Marcli, I-ooi.
Pope-
Poperinghe- Ypres., 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghe, .6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50.
ï'inghe-Hazebrouck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebróuck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25.
Ypres-RoulerS, 7-50, 12-25, 6-45. Roulers-Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-13, 5-16, 7-36 (9-55 Thourout.) Bruges - Routers, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42. Thourout - Courtrai,
5-25 mat.
Ypres-Courtrai, 5-34 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49.
Ypres-Thoui'out, 7-18, 12-06,6-20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langeniarek.) Thourout-Ypres, 9-00, 1-25, 7-45 (lc
Samedi a 0-20 du matin de Langemarck a Yfwes).
Comines-Warnêton-Le Touquet-Houpliues-Armentières, 0-00, 12-00, 3-35. Armenti'ères-Houplines-Le Tóuquët- Warnéton-
Comines, 7-25,2-00, 4-45.' Comines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnèton-Comines, 5 30, 11-10 (le
Lundi 6-50.)
Comines-Belgigue, Gomines-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madelaine, I.ille, 7,27, 8,59, 11,45, 6,43, 9,4s.
Lille, la Madelaine, Wambrèchies, Quesnoy-sur-Deüle, Gomines-France, Comines-Belgique, 6,13, 7,13, 10,35,4,57,8,15.
Gourtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35; 4-40 6-55, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Gourtrai, 8-25, 12-45, 5-05, 6-42.
Brugos-Blankenherghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-35. (Bassin) 7-28, 11-33, 2-56, 7-41. Heyst-Blankenberghe-Bru-
ges, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30.
Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10, 7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41.
7-21. Deynze-Ingelmunster, 1-00.
Ingelmunster-Ansegnem, 6-05, 12-55, 6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20,7-45.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes. et Dunkerque, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. Dunkerque-Furnes-Dixmude ot Lichtervelde, 6-35,
11-10, 3-40, 5-00.
Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-45, 5-10, Nieuport-Dixmude, 7-30, 12-00, 4-20, 5-56.
Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostenue-Tliourout, 7-55, 10-10, 12-25,6-15.
Selzacte-Eecloo, 9-05, 1,25, 9-03. Eecloö-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-20.
CORHBSPOWDAWCBS
COURTRAI, BRUXELLES.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35.
Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54.
Courtrai dép.
Tournai arr.
Lilie
Courtrai dép.
Gand arr.
COURTRAI, TOURNAI, LILLE.
6,37 9-37 10,56 2,54 5.34 8,47.
7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41.
7,42 10-42 12, OS 4,00 6,37 10,04.
COURTRAI, GAND.
6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40
8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00
9-32.
10,20.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, COURTRAI.
Bruxelles dep. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47.
Courtrai arr. 8,00 10,46 2,44 7,56 8,41.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Lille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10
Tournai - 5,42 8,56 11,32 2,40 5,39 8,50
Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,1 i 6,10 9,32
GAND, COURTRAI.
Gand dép. 5,15 8,45 9.34 1,28 1,20 7,21.
Courtrai arr. 6,37 9,37 10,58 2,54 5,34 8,4,.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,"20 10,10-
- 85 ,33. Gand arr. 5,558,38 9,36 10,27 1,23 3,59 4,11 7.17 7,02 10,26 11,19.
Gaud a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges
7,15 9,23 10,51 11,20 2,38
5,01 8,38
LA PRESS ION LIBÉRALE.
L'Echo (lu Parlement a parfois des naive-
tés qui font songer a Calino ou au persori-
nage qui deuiaitdait ce que deviennent les
vieilles lunes.
Ce matin, il nous pose la question stiivan-
le; Si le bureau de bienfaisanee n'a [ias le
droit de refuser sou secours au pére de
familie catholiqué, (sic) de quel droit le
prêlrè refuse-t il la communion a Tenfanl
v d'un pére liberal et I'absoiuiion au lecteur
d'un journal liberal?
Commencons par constaler que la thése
de la presse libérale au sujet du droit de
coniramte des bureaux de bienfaisanee s'est
considérablement élargie.
On avail débnté par soutenir que ces ad
ministrations pbtivaienl user de leur influen
ce pour amener les families assistées a pour-
voira l'iiistruction de leurs enfants.
Ou a prétendu ensuite que eet te influence
pouvait prendre tine forme violente et corn-
minatoire et aller jusqu'ati refus de secours,
infligé aux pères de familie qui refuseraiept
de retirer leurs en fa nis des écoles cat hol i -
ques pour les livrer aux écoles officielles.
Voici maintenant I'Echo du Parlement
qui Irouve une formule plus générale enco
re: Le bureau de bienfaisanee a ledroil
de refuser son secours au pére de familie ca
tholiqué!
Nous savions bien que la pensee de nos
grands paileurs de tolerance et de liberie
allait jusque-la; muis nous travions pas cru
qu'ils eussent comuiis Timprudenee de se
traliir aussi ouvertément el d'altribuei'aux
bureaux de bienfaisanee ledroil ifexclurede
l'assislance publique les pauvres professant
un culte mal vu par le libéralisme.
Venons-en maintenant au cnrieux argu
ment de I'Echo el au parallèle qu'il élablit
1 Suite. Voir le numéro précédent..
Hippo.lyte Parent, dernier commandant' cn
chef de Tinsurrection, avait établi sou quartier
général au.seeteur; Varlin, Latappy, Humbert,
étaient prés de luiOudet, blessó, avait été dé-
posé dans une chambre on disait qu'Eudes et
Bergeret venaieut de quitter leur travestissement,
militaire ét avaïeiit pris la f'uite Jourde, après
avoir mis 7 ou 8,000 francs dans sa poclie et avoir
laissé a un nommé Guilmois de quoi faire la payc
aux sous-oilieiers qui combattaient encore, avait
disparu a son tour. Les gens qui étaient la étaient
irrités, inquiels, très-hésitants; ils accusaient les
membres de la Commune de les avoir trabis et
se demandaient s'il ne convenait pas de les
fusilier. On entendit tout a coup une immense
clamour e'etait la foule qui arrivait,entrainant
les otages avec elleolio se procibita dans la
longue allee bordêe de maisons qui fbrmaient la
maisou proprement dite. Qüand les otages furent
entrés on ferma une mince barrière en böis ellë
fut immódiatenient brisóe par les gens qui - vou-
laiont voir. - Des eris de mort retentissaient.
Un liomrne fut três-ónergique et essaya de
dófendre ces nialheureux. On a dit que eet liomme
était Hippolyto Parent; non, non, c'est une erreur,
eet lio'mme fut Varlin. Mernbre de la Commune,
blessé d'avoir vu le comité central ressaisir lo
poli voir quel pouvoir! après la mort de
Dclescluze, dósespéré de redónnaitre que la cause
pour laquelle il s'était perdu allait s'éffoiidrer a
ent re le bureau de bienfaisanee qui refuse
des secours el le pièlre qui refuse des sacre-
menls.
Ce parallèle serail exacl sous certains rap
ports si le prétre abusail de son autorité pour
itifliger des refus arbitraires.
Ainsi refuser la communion a Tenfanl ca
tholiqué d'un pére libéral, ei uniquemenla
cause du libéralisme palernel, le prètrene le
peul pas, cri supposant d'ailleurs que Tenfarit
rèmplisse loütcs les a ut res conditions pour
la digne reception de. la Ste-Eucharistie.
Nous n'en dirons pas autant del'aulre liy-
polhèse prévue par YEcho du Parlement-, le
refus d'absolution infligé a un lecteur obstiué
de journaux libéraux.
La feuilie doctrinaire oublie qn'au tribunal
de la Pénitence le mot mé ine Tindique
Ie prétre esljuge du penitent qui compa-
rail volonlairement devant lui. Ou ne dis-
tribue done pas I'absoiuiion comme des bons
de pain, de viande ou de charbon. Le prctre,
comme le magistral, doit juger selon les
prescriptions de la loi dom il est le repré
sentant. Or, cette loi inlerdit aux fidèles sub
gravi de lire, de prèter, de propager, etc.,
des éerits contrairés. a la foi el aux rnoeurs;
et, de leur propre aveti, les journaux libé-
raux r'eolreiil tont au moins dans la premiè
re categorie de ces ecrils.
Le prétre manqnerait done a son devoir en
absolvant le viola leur non repentant de ce
préeepte moral, tout comme le juge trahirail
son mandat en acquiltaril un prévenu cvi-
deminént eoupable.
Quant au penitent de deux cboses Tu
ne: ou il est croyant, ou il ne Test pas.
S'il est croyant, soti devoir est d'obéir a
TEglise ot dé renöneér a son mauvais jour
nal, tout comme le eoticubinaire doit renon-
eer a une liaison coupable et le spoliateur
jamais dans Tabime qu'elle se creusait volontai-
rëniént, il S'était j'etó devant les otages, comme
pour les prcitëgèr et, s'adréssant 'a Hippolyto
Parent, il lui criait AllöWsl les hommes du
comité central, prouvez que vous n'êtës pas des
assassins, ne laissez pas déshonorer la Commune,
sauvez ce peuple de lui même, ou tout ost ïiiii,
oil nous lie sommes plus quo des f'oreats. - Vaines
paroles; nul ne les écoutait. Des fédérós lui ré-
pondirent- Va done, avocatCes gens la appar-
tienneut a la justice du peuple, nous a vous le
droit d'en faire ce que nous voulons; ils sant t\
nous 1-iippolyte Parent se taisait en ricanant.
Varlin eüt un geste de fureué' et voulut recom-
mencer a parler; quelques-uns de Ses amis l'em-
menèrent de force. Les otages, maintenus, serrés
par la foule, étaient aeculés dans un espace carré,
assez large, qu'une laible barrière en böis sépa-
rait d'un vaste jardin ou l'on avait commencé
une construction interrompuo par la guerre.
Conti'e une muraille élevée d'une douzaine de
pieds, une cave inaclievée formait une sorte de
losse un mur trés-bas, de 50 centimetres envi
ron, était le soubassement d'une maison future
et servait de ligne de démarcation entre le grand
jardin et l'ótroit terrain ou se trouvait le caveau,
percé d'une simple ouverture.
Malgré les oris de mort et les menaces qui
avaient escorté les otages depüis la ru'e de Puobla
jusqu'a la cité de Vincennes, il y eut un moment,
très-courtd'hésitationon avait appliqué le
maréchal des logis Geanty contre la muraille
d'une des maisons; il se tenait immobile, les bras
croisés, impassible sous les pierres et la boue
que lui jetaient les fenames. On entendit armer
quelques fusils; on cria Ne tirez pas ne tirez
faire restitution, avanlde recevoir I'absoiu
iion sacramenlelle.
Si, au contraire, il n'est pas croyant, sa
confession n'est qu'une profanation sacrilege
et il doit se soucier du refus d'absolution
comme le Journal d' Ypres d'une excommu
nication maconnique.
La comparaison de l'Echo du Parlement
vraie a certains égards, en ce sens que le
prétre pas plus que le rbaitre des pauvres ne
doit abuser de ses fonctions, cloche done
absolument dans les lermes oü il nous Tóp-
posc. II convient en outre de remarqner que
le mailre des pauvres tienl son mandat de
la ulorité civile, tandis que le prêlre en est,
dans Texereicede son ministère, enliérement
indépéndanl.
Au surplus loutes ces controverses acces
soires ne ■■som que des faux-fuyants par les-
qnels les Gueux cherehent a éehapper a Té -
vidence de la these soutenue par la presse
catholiqué.
Cette thése, la voici:
La liberlé de conscience et la liberté d'en-
seignement sonl garanties par la Constitu
tion beige a tons les Beiges, proclamés
égaux devant la loi.
Done la pauvreté ne peut pas devenir une
cause de déehéance.
Done les parents pauvres peuvent et doi
vent, au même litre que les parents aisés,
jonir de la plénilude de leur liberté reiigieu-
se el du druit de choisir Técole oü ils veulenl
envoyer leurs enfants.
Done les bureaux de bienfaisanee qui, par
des menaces ou des refus de secours, violen-
tent cette liberté el ee droit, coinmettent un
odieux abus de pouvoir.
II n'y a pas a éehapper a la logique serrée
de ces deductions.
Kemarqnez bien que nous nous placons
sur le terrain constitutionnel et légal oü nos
pas la maisou est pleine de munitions! II y eut
un feciil instinctif de la foule on eüt dit qu'elle
était reprise d'indécision et que liul n'osait don-
ner le signal. Un liomme grirnpa sur une cliar-
rette chargée de tonneaux, poudre ou vin,
qui se trouvait a Tentrée du secteur. 11 lut un
papier qu'il tenait en main et paria. On ap-
plaudit C'est alors que boucher Victor Bénot,
colonel des gardes de Bergeret, incendiaire des
TuH'eries se jiréèipita liors d'une maison en
criant- A mort - Une poussée formidable se
lit,, la barrière tomba et les. otages, d'un seul
mouvement, i'urent entrainés dans le terrain qui
précédait le petit mur inachevé. La cantinière
qui les avait guides était descendue de chëval,
elle se jeta vers eux; les femmes excellent aux
actes de cruauléqu'elles prennent pour des
actes de courage. Elle porta Ie premier coup, et
toil's les hommes qui étaient lü devinrent des
assassins. Geanty était toujours en tête, A son
rang. 11 entr'ouvrit sa tunique et présenta sa
poitrine; un prétre agé se plaea devant lui et
recut le coup qui lui était destinó; le prétre tomba
ot Ton vit Geaiily, toujours dëbout, toujours dé-
couvrant sa poitrine on l'abattit. A coups de
fusil, a coups de revolver, on tirait sur ces mal-
heureux; des fédérés accourus au bruit s'étaiont
perbhés sur une muraille voisine et chantaient a
tue-tète en l'aisant un feu plongeant. Dëbout sur
un petit balcon en bois, Hippolyte Parent, füiriant
un cigare et les mains dans ses poches, regardait
et regarda jusqu'a la fin.
Le massacre ne sufflsait pas, on inventa un jeu.
On forga les malheureux a sauter par-dessus le
petit mur; les gendarmes sautèrenton les tirait
au vol et ca Taisait rire. Le dernier soldat qui
adversaires eux-mêmes doivent bien nous
suivre sous peine de deserter loule discus
sion. Si nous iraitions la question au point
de vue supérieur dn droit chrétien et de
('autorité de N. S. Jésus Christ sur les ames,
nous ne convaincrions que des catholiques
qui, dans 1'espèce du moins, n'onl pas besoin
d'êlre convaincus.
MEETINGS ET CONGRES.
Après le congres du socialisme c \sinopo-
lite, le meeting des raIiouaIistes bruxellois.
C'est un sigrie du temps que le cynisme
avec lequel s'élaient, en pleine grande ville,
en pleine capitate mètne, les lliéories les
plus subversives, accompagnées de sinistres
declarations de guerre a la sociélé. On aurait
peine a croire lout ce qui se débile la d'ab-
surdes méeliancetés et de crirninelles folies.
A Bruxelles comme a Gand une double idéé
domine ces saturnales: la negation univer
se! Ie et le peuple élevé sur les ruines de tout.
Ces gens-la out une organisation compléte
et une constitution de l'anarchie. Dans la
seule agglomération bruxelloise ils ne conip-
tent pas moins de quatre groupes: les Soli-
daires, les Libres-Penseurs d'lxelles, les Cos-
mopolilains el les Affranehis. Au fond, Ions
démolisseurs de la mèmetrempe el quedis-
linguent a peine de légéres nuances. II est
instructifde eonsuller sur ce point une espè-
ce de charle impriinée par l'un d'eux ou
plulót de declaration de principes nous
demandons pardon pour l'emploi du mot
quand il s'agil de negation absófiie.
Ce document, reproduit dernièremeiU par
une feuille hebdomadaire de la ca pi ia le,
porie en tête ce litre significatif:
Sociélé l'AFFRANCHISSEMENT,
MATÉRIALISME, ATHEÏSME, REVE.XDICATIO.X
I! n'est pas difficile de devinerce qui loge
restait clebout était un garcle de Paris, beau gar-
ton d'une trentaine d'annëës, qui, sans doute de
service a la Coinédie-Francaise, avait vu jouer
le Lion anioureux de Pousard du moins on
peut le croire a la facon dont 11 mourut. II s'avanca
paisiblëment vers la basse muraille qu'il fallait
franebir, se retourna, salua la tourbe rouge et
ditMessieurs, vive l'Empereur Puis, lan-
rant son képi en l'air, il lit uil bond et retomba
frappé de trois balles sur le mónceaü de bïessés
qui s'agitaient on gémissant. L'oeuvrë n'ètalt
point terminéecinq otages, quatre prétres et
- un civil vivaient encore. On ordonna aux
prétres de sauter par-dêssus le mur, ils refusè-
rent. L'un d'eux dit- Nous sommes prêt's a
confesser notre foi; mais il ne nous conviont
pas de mourir en i'aisant des gambades.» Un
l'èdéréjeta son fusil par terrë, saisit chacun des
prétres a bras le corps, et, pendant que la foule
applaudissait, les enleva et les poussa au-dola de
la muraille indiquée. Lc dernier prétre' fésista, il
tomba entrainant le fédéré avec lui; les assassins
étaient impationts; ils flrent feu et tuêrent leur
camarade. Un seul restait, le« civilêvanoüi.
Son système nerveux n'avait pas été de force a
supporter ce long suppliee; le pauvre hpmme
avait perdu eoimaissance. Ou lo prit par les
jambes et par les bras; ou le balanea un instant
et on le janqa sur les autres victimes. On lui lit
Thonneur d'une décharge générale.
Nul mernbre de la Commune n'assista a cette
boucherie, qui avait dui'é une lieure était-elle
enlin terminée? Non, il fallait achever ces blessés
qui se pjaignaient lamentablement. On se mit a
piétiner, a sauter sur eux, on leur tira des coups
de fusil et de pistolet sans pouvoir faire taire
sous pa rei I le étiquetle. Parli de Télcrnité do
la matiére, le philosophe cónstiltianl aboulit
logiquement el toni droit it la Revolution,
«En réalité, dit-il, il n'y a qu'une chose:
la matiére en mouvement; cl comme la
ma-liére ne peul délruire la matiére, elle
est indestructible, c'est-a dire étcruelle,
c'esl-a dire permanente
En un tour de main il arrive a cette de
duction: Done dme n'a aueiin sens, ne si-
guifie rien, esl zéro.
Et non moins presternum il se debarrasse
de Taulorilé: Avec Tégalilé absolue du
droit pon r principe social, l'antorité rési-
danl effectivcment entre les mains de cha-
cun el de Ions, il v a équilibro el garantie,
Taulorilé disparail et. se transforme en
souvcrainelé.
Les consequences los plus graves no doi -
vent plus désormals l'arrêler un instant;
aussi l'enlend on formuler ces horribles im-
piétés, qu'idées innées, Dien, immorlalité,
vie future, etc., ne sonl que de vains mots
forgés a plaisir et dont on a fait des fanlö-
mes de cboses. Plus loin encore cel autre
blaspheme: Timpossible et l'absurde per-
soniiifiés sous le nom de Dien.
Dien supprimé, le Ion furienx, na I n rei le
men!, n'a plus besoin de culte: lescultes
ciigendrent la démencc, la frénésie, la ra-
ge rel igietise;ils produisenl des mono -
manes, des inspires, des désespérés, des
convulsionnaircs, des cnerguménes, des
fanaliquesles cuIles sonl destruetifs
de tout ordrc moral cl social.
II est impossible de lout transcrire. Ce
n'est qu'une longue cl êpilepiique declama
tion contre la domination sacerdolale,
gücrrière et judiciaire, eonlrc le des-
polisme ter riencapitalistë, industrie! el
banóoeraliqné. dont les consequences soul
Tavilissetncnl de la science, la suppression
leurs gémissoments, car cetix qui étaient dessus
garantissaient ceux qui étaient dessous. Uu
fédéré cria Alldds, les braves, a la baïonnette!
On lui obéit, et cela parut dröle. On larda ces
pauvres gens jusqu'a ce qu'ils fussent entrés
dans Télernel silence. Quant on fit la levóe des
corps, le lundi 29 naai, on constata qu'un des
cadavres avait reéu soixanto-neuf conps de feu.
Lorsque l'ori lut certain que tous étaient bien
mor.ts, on se félicita d'avoir» purge iaterre» de
tant de Versaillais; les femmes furent embrassées;
on porta la cantinière on triomphe. On alia dans
les cabarets se rafraichir un peu en parlant de
ses liauts faits; une jeune 1'emmQ disaitJ'ai
essayé d'arracliër la langue d'un des curés, mais
je n'ai pas pu; un artilleur colossal, sorte d'her-
cule forain, qui, sans armes, avaitfrappé, les
otages a coups de poing, disait en montraiit sa
mai'n enflée J'ai tant tap'ó dëssus que j'en ai
la pattc tout.e bleue.» Le lendemain, quelques
fédérés prévoyant» vinrenten familie dépouiller
lesmorts.; puis ils jetérent les cinquante-deux
otages et le fédéré dans le trou du caveau, qui
était une fosse d'aisancës.1
Le valeureux Stanley, alors a Ouganda, aux
cynlins de l'Afrique oriëntale, avait enlin réussi
A retrouvef Livingstone, lorsque, le 14 l'évrier
■1872, il recut les journaux d'Euröpe qui lui appri.
rent a la ibis l'existence, la chute, les crimes et
le chatiinent de la Commune. II a noté son im
pression O France Francais pareille chose
est inconnue même au centrede l'Afrique
pier.