Au cas oa il ne vous conviendrail pas de
remplir ce mandal dont loutes les conditions
sonl de rigueurje vous prie de vouloir me
reiourner mon billet de mille francs. Ci-
joint aussi un franc en limbres posle.
Veuillez agréer, Monsieur,avec mes remer-
cimenls anticipés, les sinrères salutations de
Voire serviteur,
b. goemunne, chanoine.
Quel accueil 1'homme qui représente le
libéralisme parfaitement el a lous les lil res
ferail-il a semblable missive?...
Exècuterait-il Ie mandat qui lui serail con-
fié C'est peu probable.
Nous présumons au contraire qu'il ulilise-
rait les timbres poste de M. le chanoine Goe-
minne et renverrait le billet de mille francs a
cel ecclésjastique.
Mais ce que nous ne voudrions pas dire,
de peur d'un procés, ce que nous nous refu-
sons a croire, de peur d'etre injustes, e'est
que M. Laurent serail capable d'empocher le
billet de mille francsou bien de I'employer
a acbeler quelques centaines d'exemplaires
de son livre sur les sociètés ouvrières qu'il
dislribuerait ensuile aux éléves des écoles
communales sous prétexte de remplir les
inientions bienveillantes du donateur en fa
veur de l'enseignemenl.
Eh bien la vilénie que M. Laurent lui -
mème n'esl pas assez gueux pour commeltre,
la Flandre libérale voudrait que (es hospices
de Verviers fussent autorisés a l'accomplir
sous l'égide d'un arrèlé royal
Esl-ce raisounable Est-ce logique
On devine fort bien du reste le véritable
motif des critiques dirigées par la Flandre
contre la décision prise par MM. Delcour et
De Lanisheere. Les traditions de loyauté, de
désintéressement et de charilé de la familie
Simonis sont connues, et le journal gueux
présume non sans molifs, que les pauvres
ne perdront rien a Parrèté royal d'hier,
que l'élablissemenl Saint Joseph sera libre-
ment dolé et que les inientions du généreux
fondateur seront fldèlement exécutées dans
la mesure du possible. Inde irce c'est pour-
quoi il y a parmi les gueux des cris de rage
et des grincemenls de dents
A Verviers, au contraire, t'arrêlé royal
d'hier sera accueilli comme un acte de justice
et de véritable bierifaisance. Cette bonne
fortune sera mème d'autant mieux venue
qu'au milieu de la crise industrielle que nous
traversons, l'épidémie de la contrainle seo-
laire vient de faire son apparition a Verviers.
Au Conseil communal de cette ville, un phi
lanthrope a rebonrs a eu Ie triste courage de
faire la proposition d'enlever le pain de la
bienfaisnnce officielle aux pères de familie
pauvres qui n'abdiqueraient pas leur autorité
paternelle el refuseraienl de retirer leurs
enfarits des écoles catholiques. Le legs Simo
nis pourra contribuer a paralyser ces pro
cédés comminatoires.
Toul. dans ce monde, est contrastes el
compensations. A cólé du crapaud, dit l'au-
(eur des ContemplationsDieu place Ie nénn-
phar et le myosotis; a cólé d'uri Pellzer qui
menace les calholiques pauvres se rencontre
un Simonis qui les aime el les comble de
hienfaits.
asseoir a sa table et donna l'ordre de le servir
avant lui. C'est ainsi que le Père Ludovic, prë-
nant congé de ses compagnons, put arriver au
Caire, grace a la cliarité d'un prince qui avait
voulu s'honorer lui-même en honorant eet apótre
de la foi et de la civilisation. Au Caire, le Père
Ludovic obtint le passage gratuit sur un batiment
francais, et, avec les secours de quelques per-
sonnes charitablesil put arriver a Naples
pauvre comme il était parti.
Le comto Conestabile, dans la Revue cles Asso
ciations catholiques, donne sur le Père Ludovic
des détails personnels. Lc religieux est de haute
taille, agé de soixante-trois ans il a toujours
gardé la vivacité de la jeunesse. Son visage un
peu maigre et allongé, est éclairé par des yeux
tout pleins de feu. Dante a dit de Saint Francois
Ei fu tutto serafico in ardore.
II y a de cette flamnie dans los yeux du Père
Ludovic. Artiste comme les Napolitains il a
jnstitué des cours de musique vocale et instru
mentale dans un établissement do refuge qu'il a
fondé pour les orphelines de la ville de Naples.
Cet établissement, qui coinptait il y a dix ans
mille élèves, recoit les enfants pauvres, et ils
n'en sortent que quand ils ont appns 1111 métier.
Naples a maintenant dans les différents métiers,
menuisiers, ébénistes, serruriers, cordonniers
fabricants de pianos, litliographes, relieurs,
parmi les ouvriers et les contre-maitres les
plus distingués, des élèves du Père Ludovic.
L'élan a été donné par lui; s'il continue, si la
mollesse et la légèreté napolitaine sont vaincues
par l'ascendant de ce religieux aimable et saint;
si des ceuvres de bienfaisance et de civilisation
chrétienne se développent sur les f'ondements
jetés, Dieu seul peut mesurer les consequences
d'un pareil réveil et prévoir l'influence qu'il
aurait sur les destinées reiigieuses de l'ltalie.
LE QUART D'HEURE DE RABELAIS.
Le libéralisme, toujours tolérant, comme
on sait, ne peut se résigner a voir sa fabri
cation de faux èlecteurs mise eri péril par
les réclamations des calholiques. Ses jour-
riaux ébranlenl les airs de gémissemenls la-
menlables el, ne sachant a quel moyen re-
courir pour sauver leurs faux bonshommes,
déclarent qu'il faudra recourir a la force. Lc
correspondant bruxellois du Journal de Lié-
geaprès avoir jelé sa langue aux chiens,
confesse qu'il n'y a d'autre remède a la situa
tion que l'indignalion publique, lisez
l'émeute.
Les colères libérales ne nous élorinenl pas
plus qu'elles ne nous effraienl. MM. les gueux
se sont trop facilement bercés de l'espoir de
dresser les listes électorales pour les besoins
de leur cause. La deception est cruelle et ce-
pendant il faudra bien qu'ils subissent le
controle et l'examen. Quant a l'indignation
générale,» nous ne trouvons pas trace de
son róle dans Ia Constitution ni dans le code
électoral, et nous ne savons pas comment
elle pourrail obliger les députations perma-
nentes et les cours d'appel a bacler en quel
ques jours une besogne de plusieurs mois.
II peul parailre fort commode au libéralis
me de résoudre les difficullés nées de ses
frauduleux agissements a coups de pavé,
mais cette ressource extra parlementaire
n'esl pas sans péril el elle est sujelle a re
pression.
A ce propos, nous constatons un phério-
mène intéressant. Au fur et a mesure que Ia
fiévre républicaine monte au cerveau de MM.
les gueux, leurs allures s'élargissent et ga-
gnent en désinvolture. II n'y a pas encore
bien longlemps, fidéles échos de M. de Bis-
mark, ils professaient un culte de lalrie pour
la majesté de la loi, ils prenaient des airs de
Basile et se grimaient béatement la face en
prononcant ce mot sacré. Nous nous rappe
lons encore d'avoir lu de vertueux et filan-
dreux sermons édités sur ladite majesté par
Ie trés révérend correspondant de la Meuse.
Ils élaient un pen lourds, fortement pédants
et débordaient d'onclion. Sonl-ils devenus la
proie de l'épicier et n'ont-ils servi qu'aen-
dormir leurs lecteurs? Nous ne savons, com
me dit un autre correspondant, celui du
Journal de Liege, un gros bourgeois rogue
el sanguin, qui disserte longuement sur ce
qu'il confesse ignorer. Toujours est-il que les
neiges d'antan ont depuis longlemps empor-
té la majesté de la loi et que la majesté seule
de l'émeute tröne aujourd'hui dans les ate
liers libéraux, oü elle prépare sans trop de
myslère la place au buste de la Marianne.
Le phénoméne que nous signalons devient
de plus en plus visible et n'altend, pour se
développer dans toute sa lumière, que le
triomphe problématique des radicaux
francais. Les intéressés le nient faiblemenl el
juste assez haul pour satisfaire aux nécessités
du réabonnement de la find'année. Mais leurs
timides protestations ne peuvent Iromper
que l'incorrigible race des gens pour lesquels
fut créé et mis au monde I'Echo du Parle
ment. El les n'arrèlenten rien J'expression de
leurs sympathies pour les démolissenrs fran
cais et de leurs haines contre le gouverne
ment du maréchal. Ils ont beau faire, tou
jours perce le bout de la longue oreille rou
ge et se vérifie le proverbe: Sua trahit
gttemque voluplas.
FABRICATION D'ÉLECTEURS.
La fabrication de faux élecleurs libéraux,
trés active parlout, est prodigieusea Anvers.
Dans l'espace de se[it ans, c'est-a-dire de
1869 a 1876, lo nomlire des élecleurs géné-
raux de cette ville est monlé de 5,513 a
8.222. Si l'on passé aux campagneson
trouve les chiiïres suivants: en 1869, 2,324
élecleurs, el en 1876, 2,448, soit une aug
mentation de 124, pendant que l'augirienla-
Iion en ville était de 2,709.
D'oü vier.l cette énorme difference?
Cel étal de choses, répond le Journal
d'Anvers, doit ètre allribué a deux causes:
a l'instilutioii, en 1869, d'une officine élec-
torale gueuse, deslinëe a rendre au parli de
MM. Fiére et Chazal la preponderance dont
le corps électoral l'avail privé depuis l'em-
baslillemenl de nolre métropole commerciale
et a une certame apathie politique qui régnait
dans nos campagnes. Des milliers de censi
laires ruraux s'abslenaienl de réclamer leur
droit électoral. Ce sonl les excès el les mena
ces du libéralisme qui ont suseilé le réveil
politique dans les communes rurales de l'ar-
rondissemenl. Les guet-apens de Malmes, de
Liége, d'Oostacker; la menace nun déguisée
d'iutroduire, dans la catholique Belgique,
les procédés liberticides des Bismurk el des
Carteret, ont fail comprendre a nos popula
tions que le pays marchait a l'abime, si le
dévouement palriotique de tons les bons ci-
toyens ne venait mettre un termeaux débor-
dementsanti-conslitutionnelsde la gueuserie»
Le Journal nous apprend ensuite que,
malgré la terrible crise commerciale que
nous traversons depuis quelques années, le
nombre des banquiers, changeurs et agents
de change, inscrits sur les listes électorales
de la ville d'Anvers. a augmenté en une seule
année de 8© j». e. En 1875-1876. il y en
avait, suivant des documents ofïiciels, 138
en 1876 1877 nous en trouvons 249.
Chose non moins étonnante, en 1875-1876
le nombre des orfévres, bijouliers et horlo-
gers inscrits sur les listes électorales montait
a 105. L'année aprés, il y en eut 154, soit
une augmentalion de 5© 1».
La ville d'Anvers coiripte aujourd'hui le
quart des bijouliers, orfévres el horlogers
élecleurs généraux domicilies dans le
royaume.
LES JÉSUITES.
Les jésuites ne sont plus cc qu'un vain
peuple pense. II pa rait que dans la presse
libérale elle-mème on commence a s'en dou-
tcr. Jusqu'ici elle avait représenlé Ie jésuite
comme un type mystérieux d'omnipotence
el retrouvé sa main dans loutes les affaires
de ce bas monde. Selon cette presse il se
faisait en faveur des jésuites de véritables
miracles d'ubiquité. Elle ne tarissait pas non
plus sur leur influence secréte, universelle,
sur leurs richesses, etc.
Un théme favori de la presse jésuitophage,
c'élait ['empire absolu que la Compagnie de
Jésus exercait sur la cour du Vatican, sur le
Pape, représenlé comme le jouel des jésuites,
sur le collége des cardinaux, représentés
comme leurs esclaves. Les jésuites, que l'on
a appelés les grenadiers de la Papauté, étaient
transformés en une sorte de janissaires de
l'Eglïse qui, loin de lui obéir perinde ac ca
daver, la dirigeaienl au contraire et réglaient
lous ses acles.
Cette légende fantaslique, dont le premier
invenleur est peut-ètre Eugëne Sue, vient de
recevoir un rude coup.
Le correspondant romaindu Temps, feuille
francaise, libérale, anti-catholique, lui écri-
vait il y a quelques jours ce qui suit
Contrairemenl a l'opinion vulgaire, les
jésuites n'ont qu'une part d'influence res-
treinle et modérée dans les eonseils du Vati
can. Comme les autres ordres religieux, ils
ont des consultants dans les congrégations.
En tout, ils n'ont que neuf consultants dans
les vingl congrégations, ce qui n'esl pas la
proportion altribuée aux autres ordres. II y
a vingt franciscains par exemple.
Ils ne sont pas représentés dans la congré-
gation de l'lnquisilion. lis ont toujours evité
d'y ètre mèlés; on dirait un sysléme.
En revanche, dans la congregation des
affaires ecclésiastiques exlraordinaires (con
cordats. rapports spéeiaux avec les Etats et
les princes, etc.), ils en ont deux: le pére
Beckx, general, el le pére Andrea Stahinuber.
Les autres ordres n'ont en lout que deux de
leurs chefs dans cette congrégaiion polilico-
religieuse. Ofïiciellement les jésuites n'ont a
la cour valicane que cette supériorilé sur les
autres associations monasliques.
On sent bien dans ce style la haine dissi-
mulée aulant que possible d'un enneini des
jésuites el du Vatican, mais on y constate
aussi un effort d'imparlialité imposé par la
réalité des fails.
Le mème correspondant a tenlé de faire du
bruit autour du nom du R. P. Curci, aceusé
par lui d'avoir comrnis certains écrits soumis
a la congrégaiion de l'lndex et a la veille
d'èlre condamnés.
Or, V Italic elle-mème a été oltligée de dé-
mentir ces assertions. II n'esl pas exact,
dit-elle, qu'en ce moment un de ses bvres
soit soumis a l'examen de la congregation
de Index.
II est possible que le R. P. Curci ait sur
certaines questions des opinions trés-larges,
mais ce fait ne prouverail qu'une chose, c'est
que dans la Compagnie de Jésus il exisle une
trés-grande liberie d'opinions, el c'est la
réalité.
Quant au bruit que les feuilles libérales ont
fait courir au sujet de l'expulsion du R. 1'.
Curci hors de la Compagnie, de son excom
munication, de sa retraite dans un convent
inconnu, etc., cesonl aulant de racontars
qui ne méritent absolumenl aucune créance.
Une question qui devra occnper inévita-
blement la Legislature a sa prochaine ses
sion, eest cel le d'établir une régie fixe el
uniforme pour l'admission des bulletins de
vote, eslampillés au moyen de la croix que
porte le timbre. Des expériences faites au
ministère de l'mtéricur el ailleuésdémontrent
que presque toujours l'eslampille marque
difficiletnenl les bulletins; sur la plupart elle
se montre mal 011 a demi, alors mème que ce
sonl des personnes intelligenles qui l'appli-
quent. J'ai vu mème des ministres d'Elal
échouer dans leurs lenlalives de marquer
convcnablement des bullelins.
Or, si une régie fixe n est pas aditiise a ce
sujet, il y aura des contestations intermina-
bles, et le nouveau sysléme risque fort de
devenir une source de disputes et de déci-
sions divergenles. Les Chambres sont aver
lies: a el les et au gouvernement de se pro-
noncer. (Paine.)
Les réclamations en matière électorale sont
arrivées nombreuses a la Députation perma
nente de la province de Liége. On en eomp
te a peu prés 800, dont plus de la moitie
viennenl de rarrondissement de Verviers.
L'ÉCOLE APOSTOLIQUE DE TURNHOUT.
Fréquemmenl déja nous avons pu enlre-
tenir nos lecteurs de cette belle institution
due au zèle infaligable des RR. PP. Jésuites
et dans laquelle des jeunes gens, privés de
ressources pécuniaires, mais qui ont donné
d'aillenrs des preuves d'aptilnde et de voca
tion solides, sont admis a se préparer aux
arides Iravanx du missionnaire. Nous n'en-
trerons plus aujourd'hui dans des détails au
sujet de (organisation de cel établissement
modèle, mais nous nous bornerons a publier
un résumé succinct du eompie rendu de l'an
née 1876-77 qui vient de paraitre.
Nous n'en doutons pas, ce sera un véri
table bonheur pour nos calholiques que d'ap-
prendre le nombre toujours croissant des
jeunes gens beiges, qui, sans redouter ni les
privations ni les dangers, se rendent encore
chaque année dans les régions les plus éloi-
gnées et les plus sauvages pour y planter la
croix, symbole de la vraie civilisation. Ces
obscurs ouvriers du bien, dont le nom ne
sera probablement jamais livré a la publicité
d'une presse louangeuse, n'en sonl, aux yeox
du chrétien, que plus grands dans leur hé-
roïque abnégation.
Tout d'abord, signalons le départ pour les
missions syriennes de buit jeunes gens de
I écol^ de Turnhout. Embarqués a Marseille,
le 27 j n il letils sont allés, au moment oü la
guerre oriëntale sévissail dans toute sa bru
tale fureur, essayer a leur tour les armes
plus efficaces de la foi chrétienne pour la
civilisation des musulmans d'Asie. Trois au
tres jeunes beiges se préparent en ce moment
a marcher sur leurs traces, sous la conduite
du R. P. Deslée dont nous avons récemment
annoncé le prochain départ.
L'Afrique, sur laquelle se fixent, depuis
quelque temps, tous les yeux, l'Afrique avec
ses déserts iminenses, ses souffranees innorn-
b rabies, au dela desq nel les se rericontrent
les peuplades les plus barbares peut-ètre de
l'humanité, l'Afrique, par cela mème la terre
promise du missionnaire catholique. nepou-
vail manquer de passionner les ames arden-
tes des aposloliques. Bien longtemps avant
que les hommes n'eussent songé a civiliser
cette terre qui semblait maudite, Dieu l'avail
monlrée du doigt a ses envoyés et déja plus
d'un jésuite l'avail fécondée en l'arrosant de
son sang cette année encore, trois de leurs
élèves de Turnhout sont partis au mois
d'aoüt, pour le séminaire des missions afri-
caines fondé a Lyon. Puissent les travaux
de ces mfaligables pionniers du chrislianisinc
porter d'heureux fruits, et puissenl-ils, sur-
loul. n'étre [.as bieniót détruits purees bun
des d'avenluriers rapaces el immoraux, qui
trop souvent s'élancent sur les traces des
expeditions civilisatrices, semblables a celle
qui, il y a quelques jours, a quitté Bruxelles.
Indiquons briévement encore les autres
départs d'apostoliques pour les missions
élrangères six se sonl embarqués en sep-
lembre dernier, a Ostende, pour les missions
de Ca11 fori)ie; deux se sont rendus au Bengale
Occidental; trois autres se soril embarqués,
le 19 a out, au Havre, pour la Loutsiane; un
dernier enfin se prépare a partir pour la
Chine.
La congrégaiion des rédemptorisles a éga-
lement acquis un nouveau missionnair dans
la personne d'un apostolique de Turnhout:
au total, en cette année, l'école apostolique a
fourni aux missionns vingt-deux nouveaux
apötres, trois jeunes gens pleins de zéle el
de science el que les lecons des RR. PP.
Jésuites ont avantageusemenl préparés a leur
difficile carrière.
Nous regrettons de ne pouvoir nous éleD-
dre aussi longuement que nous le voudrions
sur les travaux des aposloliques, nous reirret-
lons surtout de ne pouvoir citer quelques
extrails de leurs lettres admirables, conte-
nues dans le compte-rendu dont nous par-
Iions au commencement de cet article La
foi la plus tend re, le dévouement le plus ar
dent, l'abnégation la plus compléte respirent
dans ces épilres sans fard. écrites sous la
dictéedu cceur. Quelle allégresseau moment
du départ Ni les dèchirements d'une sèpa-
ration sans espérance, ni les regrets causés
par la rupture des attaches les plus legitimes
du cceur humain ne peuvent étoufïer cette
joiedu sacrifice qu'éprouvenl seules les ames
appelees par Dieu.
Bénissons la Providence divine qui n'a
pas encore permis quece siècle d'indilférence
élouffat toute foi et tout dévouement Mais
n'oublions pas non plus que tous nous som
mes appelés et par nos priéres et par nos
aumönes a contribuer l'ceuvre si grande de
l'évangélisalion des infidèles: certes, nous
l'avons vu plus haut, ils sont nombreux déja
ceux qui se vouent au service de Dieu dans
les contrées loiiitaines; mais il y en a beau-
coup plus encore qu'un ardent désir appelie
et qui ne peuvent ètre recus faute de moyens
pour les entrelenir: aux ames charitables a
combler cette lacune dont souffrent surtout
les malheureux infidèles qui n'auraienl besoin
que d'un missionnaire pour leur ouvrir les
yeux.
BULLETIN POLITIQUE.
Les républicains francais s'obstinent a faire
courir le bruit de la démission du ministère.
Ainsi ils annoncaient avant-hier que cette
démission devait paraitre Lundi a VOfficiel.
II va de soi qu'avant d'y croire nous atten-
drons la réalisalion de leurs prévisions. Mais
les commentaires qu'ils y ajoutent sont signi-
ficatifs et méritent d'être signalés.
C'esl ainsi que Vindépendance dit:
On aurait fait comprendre a M. de Mac-
Mahon la nécessité de faire la part du feu
et de sauver le parti de l'ordre d'une dérou-
te compléte en livrant a l'ennemi ses minis-
Ires et ses fonclionnaires, malgré ses enga
gements de les couvrir jusqu'au bout. Im-
pressionné par ces discours il serait disposé
a sacrifier quarante préfets et a constiluer
un ministère centre droit panaché de quel
ques républicains. Mais aucun d'entre eux
ne consentira a entrer au pouvoir a de telles
conditions, et piour pen que la soumission
saus marchandage se fasse encore atlendre,
bon gré, mal gré, il faudra se démeltre. Ce
n'esl plus qu'une question de temps et lous
les sophismes n'y changeront rien.
Le Francais, en insistant sur l'impossibi-
lilé d'une transaction, se dit l'organe du cen
tre droit. Cette observation n'est pas sans
importance, vu I influence de cegroupeau
Sénat.
Voici, pour terminer, une note intéressan
te de VAssemblée nationale:
Hier, Mardi, a onze heures el demie,
plusieurs sénateurs ont été recus en audien
ce, place Vendóme, par M. le Vice Président
du Conseil, le due de Broglie, qui sorlait
précisément du grand conseil dés ministres
lenu le matin a l'Elysée.
Voici le langage lextuel que M. le due de
Broglie a lenu aux sénateurs:
Le Maréchal demeurera ferme au poste
d'honrieur oü l'a placé l'Assemblée nalio-
nale, el, lorsque l'heure viendia de s'en
faire relever, il ne permeltra pas au radi-
cal isme de prendre sa [ilace, car ce serait
la pene du pays, et le Maréchal veut le
sa1111 de la France.
Cette phrase était assez nette, assez préci-
cise, pour que les sénateurs qui l'onl eriten-
due n'aient pu l'oublier, et il est cerlaine-
ment inutile de la commenler.
Les gambellistes coinprendronl-ils enfin
que la resolution du Maréchal est inébran-
lable, et que toutes les intrigues, tons les
coinplots, loutes les resolutions d'opposition
systemalique et d'invalidation en masse ne
peuvent avoir d'autres résullals que de pro-
voquer une dissolution nouvelle pour le mois
de Janvier prochain
Un journal annonce que Pie IX vient de
recevoir de l'empereur Francois-Joseph une
letlre trés importante.
Cette letlre se rapportorail a la situation
générale de l'Europe, plutót qu'a celle de
l'ltalie.
La composition d'un cabinet Kappeijne
aux Pays Bas est un fait accompli. M. Kap-
peijne est ministro de l'inlérieur, M. Van
Karnebeeck, mmistrea Stockholm, des affai
res étrangéres, M. Wichers de la marine, M.
Gleichman, secrétaire de la Banque néerlan-
daise, des finances. M. De Roo van Alder-
xverelt, de la guerre, M. Mirandolle, des co
lonies, et M. Smidi, de la justice.
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