pentir, s'élait engagé dans la voie de l'apos-
tasiecompléte, ileüt oblenu, au même litre
que d'aulres Judas du sacerdoce, les éloges
de la presse libérale et la haute protection
des somniités du parti.
Le veritable but de M. Frére-Orban est fa
cile a pénétrer. Adversaire de la liberie de
l'Eglise, partisan, comme feu M. Defacqz,
du principe absoluliste et païen de Pabsorp-
tioo du pouvoir spiriluel parle pouvoir tem-
porel, le chef de la gauche cherche a profiler
d'une occasion favorable pour faire prévaloir
ce principe et pour baltic en bréche cette ré
gie essenlielle de notre droit public L'E-
lat n'a le droit d'inlervenir ni dans la nomi-
nation, ni dans Pinslallation des ininislres
d'un culie quelconque (1).
En fait nous sommes les premiers a le re-
connaitre, la proposition de M. Frére-Orban
n'aura point ïmmédiatemenl de consequen
ces pratiques. II n'y a guére que des sectaires
gueux, aveuglés par la haine, qui puissent
s'imaginer que des évèques aillenl, de gaité
de cceur, investir du ministère pastoral des
prêlres qui auraienl déshonoré leur sacerdo
ce. Si, par une hypolhèse monstrueuse-
ment invraisemblable, de leis évêques se ren-
contraient jamais, le libéralisme n'aurait gar
de de protester contre le déplorable usage
qu'ils feraient de leur autorité. Its seconde-
raient en effet efficacement ses plans el
contribueraienl plus que vingt Loges a réa-
liser le vériiable programme libéral, c'es-a-
dire a arracher des antes a l'Eglise.
Ma is, a cöté de la question de fait, se
dresse ia question de principe, et celle-ci
mérite d'attirer loute Fattention de nos lec-
teurs et, en particulier, celle des membres
de la droite parlementaire.
Nous ne parions pas seulement de l'incon-
stitulionnalité évidente de la proposition de
M. Frère. Le texte de Partiele 16 dé la Con
stitution est lormel et il exclut radicalemenl
tout droit de presentation et de veto, de la
part du pouvoir civil, dans la nomination el
dans Installation des ministres du cube. II
est étrange, il serail même plaisant, si le su
jet n'était aussi grave, de voir les partisans
de la séparation absolue de l'Eglise et de l'E-
tat réagir contre une prescription aussi posi
tive et aussi claire de notre loi fondamentale.
Malheureusement, il y a longtemps, que
noussavons par expérience que les interpo
lations les plus rebelles au sens commun el
a l'évidence des lextes, ne coütent rien aux
casuistes constitutioneels de la gauche.
N'ont-ils pas décidé que lïnamovibilité des
jugesest subordonnée au pouvoir arbitraire
du législateur? N'admettenl-ils pas que l'ex-
ercice public du cuile peul êlre suspendu
par simple arrèté municipal? Et, hier enco
re, ne proclamaient-ils pas que la liberie
d'ensetgnemenl, également garantie a lous
les Beiges, n'existe pas pour les families in
digents secourues par les bureaux de bien-
faisanee? Avec un syslème d'interprélation
aussi fanlaisisle el aussi large, on peul faire
dire a la Constitution tout ce que i'on veul,
même le contraire de ce qui s'y Irouve écrit.
Dans lesystéme libéral, la charte fondamen
tale n'est plus qu'une sorte de pièce inonlée,
(l) Const, beige, article 16.
seelle peut s'appliquer aux agissements des
antieléricaux, nullement a ceux des congrega
tions religieuses. Lorsque celles-ci recoivent, a
de rares interval les, un legs quelconque, on peut
ètre certain que e'est la volonté expresse, absolu,
durement manifestée du testateur qui l'a décrété
ainsi. Le conseil d'Etat examine, rejette souvent,
aceorde quelque 1'ois, a regret, quand il n'a aucun
motif pour refuser, ce qui est rare.
MSarcey voudrait qu'on refusat sous prétexte
que la congregation est déja sufflsamment riche.
D abord, on peut se demander quand est-ce que
M. Sarcey trouverait quo la congregation n'est
pas trop riche.
Nous ignorons si le conseil d'Etat a égard a de
tels motifs. Mais, en vórité, a-t-il a s'en occuper?
Lorsque la donation est authentique, qu'elle ne
peut léser aucun droit antérieur, qu'y a-t-il autre
chose a faire qu'a enregistrer la volonté formelle
du testateur' qui a voulu faire le bien, memo
après sa mort, par l'intermédiaire bien connu et
toujours técond des congregations religieuses?
car quel est celui qui en est aujourd'hui a ignorer
que les ordres religieux font le bien sous toutes
!es formes, dans la mesure des ressources dont
ils disposent
Pour énumérer tons leurs bienfaitspour
apprécier leur salutaire influence, ce n'est pas
un article, ce n'est pas même un volume, e'est
dix, e'est cent volumes qu'il faudrait écrire; ces
volumes ne se trouvent pas tons dans les biblio-
thèques. Mais qui n'en a pas lu au moins une
page au fond de son coeur, dans un service rendu,
un bon conseil donnó, un secours apportc, une
éducation bien faite, une force morale relevée
Qui ne péut rendre un bon tcmoignage, riche
Ou pauvre, heureux ou iufortuné
placée au centre de la table du budget, dans
nn pur hut de parade et, comme disaienl les
juris-consultcs romainsad pompam el ail
oslentationem.
Nous avons done une foi assez médiocre
dans les objections de droit constilulionnel
qu'on pourrait très-légitimement opposer a
la proposition dc M. Frére-Orban.
II est un autre terrain trés-solide el très-
sür sur lequel nous préférerions voir nos
amis accepter el engager Ie débat: e'est celm
de l'indépendance absolue de l'Eglise et de
l'incompélencc radicale et naturelle du pou
voir civil dans la nomination et dans la dis
cipline du clergé.
Ce principe est supérieur a toutes les le
gislations, il résulte de la nature même des
choses et il n'y peut êlre dérogé, le cas
échéant, que par l'Eglise elle-mème, grace
a des concessions précaires et toujours révo-
cables.
II convient d'ailieurs, au point de vue
pratique, de remarquer que la proposition
de M. Frére Orban établil un principe fécond
en applications dangereuses et d'une portee
incalculable.
Si le législateur peut, en vertu du pouvoir
souverain qu'il s'altribue, exclure du budget
tels ou tels ministres du culle, a raison de
délits arbitrairemenl délerminés par lui,
rien ne l'empéche plus lard de multiplier
ces causes d'exclusion et d'y comprendre,
par exemple, la perpetration d'actes parfai-
lernent legitimes en eux-mèmes, mais léga-
lernent condamnables. Pourquoi ne punirail-
on pas de la privation de l'indemnité ecclé-
siastique la celebration, parfois obligatoire,
du mariage religieux avant l'accomplisse-
ment des formalités civiles? Pourquoi ne
pas rogner son traitement a nn prètre
qui aurait, en vertu de sa charge, criliqué
un acte de l'aulorilé publique? Pourquoi,
dans le même ordre d'idées. ne pas ériger
en délits les actes les plus ordinaires du mi
nistère sacerdotal, dans le seul but d'enlraver
la liberie religieuse el de réaliserde libérales
«economies» sur le budget des cultes?
Toutes ces questions méritent d'être pesées
et nous estimons qu'elles doivent déterminer
la droite parlementaire a voter contre urie
proposition qui lui esïsoumise, sous un hy
pocrite prétexte de moralné, mais. en fait,
pour porter a l'indépendance de l'Eglise une
profonde et sériense atleinte.
Dans la discussion de la loi sur les fraudes
électorales, le gouvernement et la niajorité
étaient d'aceord ponr exlirper celles que la
gueuserie d'Anvers a praliquées sur une
vaste échelle, en fabriqnant de préteridus
commis a 3,500 fr. Le ministère élait per
suade que la Cour d'appel en ferail bonne
justice, mais sa confiance parait avoir été
trompée; c'est du moins ce qui résulte de
Partiele suivant que public un journal anver-
sois:
«Comme d'aucuns l'avaient prédu depuis
hnit jours, la lc chambre de la Cour d'appel
de Bruxelles vienl de donrier tort a nos amis
dans presque toutes les contestations electo
rates soumises a son examen. Tons les petils
commis de 1,000, 1,500 et 2,000 fr., ont
été proclamés électeurs généraux comme
jouissant d'émolnmenls de 2,500. 2.000 et
1,500 fr. etc. Or, loute la villesaila qfioi
s'en tenir a ce sujet et ce ne serorit pas les
décisions de la Cour d'appel qui la feront
changer d'avis. Tons ces gros emoluments
n'existent pas. Dans la plus grande maison
de commerce d'Anvers, celle des fréresNot-
tebohm, les eomples des Nations ne s'êlé-
vont. au bout d'une annee, qu'a 100.000 fr..
dom 3 °/o, soit 3.000 fr. sonl repartis ent re
les divers magasimers et les comitLs de bu
reau. Les allegations produites par les com
mis soul done de la plus haute fanlaisie, et
Ton peul s'elonner que la Cour s'y soit arrè-
tée nil instant. La jurisprudence qu'elle vient
d'adopter établil un veritable suffrage uni
verse! au profit des gueux.
Toutes les enquêtes out élé admises, si de
fect ueoses que fussent un grand noinbre
d'enire elles; comme ont pu s'en ap Tcevoir
nos lecleurs. aucune enquête,supplementaire
n'a élé ordonnée, aucune amende n'a élé
prononcée conire les lémoms defaillants.
La Cour decide que 'es commis peuvent
et doivent ét re pa ten lés ti'up: és tout ce qu'ils
gagnent a l'occasion de leurs fonclions,
qu'ils louchent leurs pdurboires ou de leur
patron on de tiers; qu'en presence même de
declarations eonlradictoires de témoins, le
droit a l'électorat doit ètre niaiulemi.
Ainsi, p. ex., M. Servais, courlier de na
vires, ayanl répondu dans l'enquète que la
soumie de 1.700 fr. d'emolumerits que s'at-
Inbuait un de ses cpiiunis élait exorbitante
la Cour observe que le témoin ne duclare pu$
formellemenl que son commis ne se fait pas
3,392 fr. el que c'est a nos amis de rapporier
la preuve de ce fait.
Mais la Cour doit parfailement savo r que
la preuve de ce fait est complétement impos
sible. paree que les certificais ne renseignent
pas de qui les commis louchent leurs pour
boires, etcependant cette même Cour irouve
que ces cerlificats sonl parfailement en ré
gle. II y a ici une de ces contradictions fla-
grantes qui saulent aux yeux, el qu'il est
impossible de s'expliquer.
L'esprit de la lotl'exposé des motifs les
debats a la Chambre, le texte mémede la loi
ont voulu que le controle fut rendu facile el
possible, et pour cela, le eertificai devail
indiquer le montant du lrailernent et donner
les indications nécessaires pour qu'on püten
conlróler les elèments.
Or, en admeltant le système évidemment
contraire aux lois électorale et fiscale aux
prescriptions ministérielles, a une pratique
suivie depuis 60 ans, que les pourbotres
payés par des tiers fooi pariie du trailèmenl,
la Cour aurait dü au moms se inontrer logi
que. Si les emoluments font parfie du
traiiement,les certificais auraienl dü en
donner le détail et lö controle aurait pu se
faire. Mais dire, d'une part: prouvez que le
commis n'a pas 2.000 ou 2.500 fr. de pour-,
boires, et d'autre part approuver et ra li fier
des cerlificals oü rie sonl pas indiqués les
élemenls pour faire ce controle, c'est d'une
inconséquence évidente.
La parole est maintenanl a Ia Legislature
dont les intentions nous paraisseni ouverle-
ment méconnues. Est-ce a un pareil résultat
que devait mener la nouvelle loi sur les
FRAUDES éleclorales!
Le 2 février 1878 rarnènera le soixante
quinzième anniversaire de la première com
munion de Pie IX.
Les Sociétés catholiques de Rome propo
sent de fêter ce jour par une communion eé-
nérale d'enfanls, pour appeler de nouvelles
bénédictions sur l'Eglise et sur le Pontife
suprème. Un pareil projet ne pouvait mau-
quer d'ètre encouragé, il a élé approuvé et
béni par Son Em. le cardinal vicaire.
Les catholiques de Belgiquene s'auraient
mieux faire que de s'associer a cette puissan-
te supplication, qui monlera vers le ciel dans
les conditions les plus favorables, puisquece
sera la prière de l'enfance si aiinée de Dieu
et de l'enfance unie a la Sainle Eucharistie,
lis s'y associeront d'aulant plusque les épreu-
ves de l'Eglise sont plus grandes et menacent
de grandir encore.
Ils travailleronl, done, nous en sommes
convaincus, pour que la communion géné
rale du 2 Février soit digne de l'inlention
spéciale qui la fait recommander.
ITALIË.
On lit dans la correspondance de Rome,
14 Janvier, du Francais
Je ne reviendrai pas sur les détails de ce
terrible événement, sur la maladie, sur les
derniers moments, sur la mort du roi Viclor-
Emmanuel; les journaux ilaliens en ont
donneet même invenlé assez pour que vous
soyez parfailement édifié sur ce sujet. Per-
inetlez moi seulement de vous signaler que1-
ques rurneurs qui oui couru la viile. et dont
le bru i t n'est peut ét re pas arrivé jusqA'a
vous. 1! est bien connu que Victor-E miia
nuel inontra toujours une répugnance mar
quee pour le séjour de Rome; soit, comme
on l'a dit, une craintc supersiiiieuse de la
mort, soit un vague remords. soit loute au
ire cause, faisait que le foridaleur de l'unité
italienne visitan rarement la cn pita le qu'il
avait achetée si eb er el n'y couehail presque
jamais. Lorsqu'il etail forcé de passer la nuit
au Quirmal, il donnait peu, sur un lit de
camp, et passail les longues veilles de la
null a se prornener en fort léger costume sur
son ba Icon, le uigare a la Louche. C'est a
cette habitude qu'il a dü la terrible maladie
qui vient de 1'emporter. Le mal le saisit si
rapidemcnt qu'il fut oblige malgrésa répu
gnance, de s'aliier a Rome. Ainsi s'accomplit
la vague prediction qui courait dans le peu-
[>le romam el dont Ie Roi lui-méme redou-
lait. dn on, l'aecomplissemenl; il devait
mourirsubitement, dans son lit, a Rome. Sa
mort ressemble bien a une mortsubue, et je
ne serais pas surpris que bien des Transte-
vérins ne vissent dans eet événement que la
conséquence d'une jellatura mconnue.
Le prince Humbert, aujourd'hui Roi d'lta-
Iie, est loin d'èire antanl aiiné que son pére;
il passe pour ètre a la fois faible et violent,
defatits (pn s'unissenl plus souvent qu'on ne
le croit; de plus, a juste litre ou non, il a
dans le people la facheuse reputation d'être
moms genéreux que son pére; c'est d'ailieurs
une reputation que la Reine parlage avec lui;
on racome aussi mille anecdotes, dont Ia
plupart sonl sansdonle parfailement fausses,
sur les querelles et les facheuses divisions
qui régneraient dans le ménage royal, et ces
raconlars ne sont pas fails pour lui attirer la
sympathie. Les rapports enlre le Roi el sa
femme semblenl pourlaul s'être radoucis,
giace a ces derniers évenemenls. On racon-
te que, peu d'inslants aprés la mort de Vic
tor-Emmanuel. la princesse Marguerite, fai-
sani une genullexion (levant le prima; Huin
hen. lui aurait du: Je veux èire la pre
mière a vous sa I tier Roi d Italic! A <]uoi
Humbert aurait répondu en relevant sa
femme el en i'einbrassani. Je ne vous via ra li
tis pas raulhentieité de l'anecdote. On en
raeonte laai dans Rome qu'il serail bien
(hllicne de les conlróler loutes. Mais il est
bien certain que la stupeur et l'abaliemeni
du premier jour ont cessé, puisqu'on se met
a criliquer ia familie rovale, a raconler des
hisloires sur son compte et a s'occuper de
l'avenir.
Hier, il n'était bruit que du déménage
ment colossal de toutes les families extra-
morgamUques de Victor-Emmanuel. Des
ceniaines de personnes de tout age el de
tout sexe, epaves du passé orageux du Roi
gulaniito/iiuout dü deguerpir saus tambour
ni trompette, et sans payer leurs dettes, la
nouvelle administration se refusant absolu-
meut a les entreienir plus longtemps. Celle
aveniurea nui plutói au Roi Humbert, qu'on
a taxe de parcimonie, qu'a la niemoire du
f. ti Roi, dom les vices éiaient supportes avec
tolerance, ei dont tout bon halten parle en
disaul: die! Uuomo debate!
Samedi a en lieu la cérémonie solénnelle
du giuramenlo, en mé ne temps que com-
mencaii l'exposition publique du corps de
Victor Emmanuel. J'ai tenu a voir ces deux
spectacles uièle a la foule, ce qui élait, je
vous assure, assez mérrtoire, étant donnée la
cohue énorme qui se pressait dans les rues
et l'organisation absurde du service d'ordre,
qui exposait les curieux aux poussées les
plus dangereuses; un enfant a été tué, in'as-
sure-t-on, et j'ai vu plusieurs femmes lom-
ber sans connaissance. Malgré lout j'ai pu
arriver, après un combat vigonreux, a me
placer au milieu du camp prétorien en face
même du Roi Humbert. Le Roi élait inoriel-
lemcnt pale et seinblait trés-ému. II faisait
grand effet sur son cheval isabelle, avec le
superbe casque uoir surmonte de l'énorme
cimier blanc. Aprés que toutes les troupes
eurenl défilé devanl lui, le Roi partit, s'avan-
cant trés-diffieilement au milieu des flots de
la fóule, suivi du prince Amédée el d'un état-
major peu nombreux. A ce moment se firent
entendre qnelques cris de Viva Umberlo!
noslro re! He ddlalia!J'ai rarement vu,
passez-moi le mot, d'eothousiasme plus raté.
La responsabilité en est elle au vilainciel
gris qui échauffait peu les coenrs? Je ne sais.
Toujours est-il que la foule s'écoulait en si
lence, saluant le Roi a son passage, mais ne
dormant qu'un trés-faible écho aux cris qui
s'étaient fait entendre.
Je ne irouve pas qu'il y eüt plusd'émolion
auQuirinal.oü je melaissai ensuite entrainer
par la foule. La le service d'ordre éiait enco
re plus imparfait: on se ruait liltéraiement
dans la grande porte cochère qui ouvre sur
la rue du 20 September; des cris de terreur
et (ie douieur se faisaienl entendre; sous la
voüle, pendant quelques inimues, on perdait
pied el respiration; il élait difficile qu'une
foule ainsi étouffee retronvai quelque re-
cueillement pour entrer dans la salie un
mensèoü étan exposée la depouille mortelle
du Roi Victor Emmanuel; aussi m'a-l-elle
semhle distraite et quasi indifférente. Et
pon riant le spectacle était digne d'atlention,
et quant a moi j'ai été profondement ému de
l'aspecl de cette masse de chair dêcomposée,
revèiue des insignes bnllanis de la monar
chie. La face était bouffi ei blafarde. si mé-
connaiSMibie que bien des Rmtiains croient
encore que Ton a expose un mannequin a la
place du Roi.
Au has du lit de parade priaient en silence
cinq Péres Capucins a la barne grise et au
crane rasé.
Avec la mortla religion était entrée dans
cette inaison. C'est la révénement le plus
grave peul ètie de, ceux qui vieunent de se
passer. Le Pape, vouiant oublier, el il l'a dit
lui même, qui est souverain, pour se souve
nir seulement qu il est pasteur des dates, a
permis que le pardon et la paix s'approehar--
sent du lit de ce mourant, indulgence suprè
me qui a soulevedes murmures parini ceux
qui devraient ètre le plus decidés a obéir
aveuglemont aux volontés du Saint-Pére,
indulgence vraimenl divine, qui ne comman-
de que notre respect et notre admiration, et
devanl laquelle les ennemis du Pape ont dü,
en apparence an moins, s'incliner.
POLOGNE.
L'ART DE CONVERTIR.
Le Germania nous donne quelques infor
mations a noter sur la inanière dont Ie gou
vernement de S. I'empereur de loutes les
Russies continue de travailler a son oeuvre
sainte en Pologne. Ce gouvernement est
un vériiable croisé, et les soucis de ['exté
rieur ne rempèchenl nullement de s'occuper
de l'intérieur. En deca, comme au-dela des
frontières, \1 est toujours le liévre qui ne
dort que d'un oe:l, le renard veillant sur les
pou la il Iers du voisinage, le bon loup inquiel
de savoir si les cbiens ne vont pas dévorer
les moulous Résuinons la Germania
II n'est pas d'inventions auxquelles les
autorités moscovites n'aieut reeours afin d'o-
bligcr les Polonais a embrasser Ie sehisme.
Ainsi. ris ont réccmmenl découverl qu^
paroiss-s eaiboliques de l'aneien roya
sont fort mal délimitees, el dans le des
d'ubvier a eet inconvenient, elles ont sim
ment créé de nouvelles paroisses schisn
ques, de facon a s'approprier une foul
temples eonsacrés au rile latin. Mai;
quatre murs de la bergerie ne constit
pas le troupeau il a done fallu que les
pes se nietient a la chasse des fidéles.
Les Guiates leur qnl d'abord sembi
bonne prise, ensuite ils ont réclamé, au
de leur juridiction ecclésiaslique, les ca
liqües du rite latin baptises aux église;
Uuiales, el les fonctionnaires de tout o
se som ernpressés de leur aecorder l'aj
de la lot.
La oü il n'y a pas d'églises calholiq
on bant des églises scbismatiques aux
des catholiques.
Dans la seule arinée de 1877, les ca
liqnes de Lilhuanie, de Podolie, de Volh
et d'Ukraine ont dü fournir a eet eff
somme assez ronde de 1.220.000 rouble
argent, soit plus de 4 millions et dein
francs. Outre qu'ils out a |iourvoir a
leurs besoins spirituels, la justice impé
exige encore qu'ils pourvoient au rnair
dn sehisme.
Eu vertu des dispositions du S;
Synode relatives a l'année courame,
églises catholiques de Cozm et de Coi
dans le gouvernement de Volhynie, et
de Komargrod, dans ce gouvernement,
êlre converties en églises scbismatiques.
De plus, le même Saint-Synode a
donné l'érectiou immediate de 38 nouvi
églises dans le gouvernement de Kiew
32 dans celui de Volhynie, de 36 dans c
de Podolie, et de 37 dans celui de Lithua
Total143 nouvelles églises
Le diable seul pourrait dire par quels
racles loutes cos églises seront remplie
fidéles Ah comme le remarque la
mania, les popes seraient bien malheui
slis ne disposaient pas a leur fantaisii
baton el du knoul
Pauvre, panvre Pologne Eile est le 1
raloire oü la Russie fait ses experience;
civilisation, la meuie sur laquelle le schi
de Photius aiguise son couteau.
AMÉRIQUE.
PÉROÜ.
Les journaux du Pérou publient un d(
énianant du ministère de la justice et qu
honneur au gouvernement de ce pays
voici le texte
Lima, 9 novembre 181
En égard a Tétat de pénurie el de
vreie oü se irouve acluellement le Si
Siége, et le gouvernement désirani doi
une nouvelle preuve de ses sentiments ca
liqües et de la considerat.on que lui im
la mission apostohque exiraorduiairen
confiee a Mgr Moncenni, il est ordonné
le loyer de la maisau qu'occupent dans c
capitale le délégue et sa suite sera acqt
aux frais du Tresor public, avec applies
aux frais du culler. Morales.
REVUE POLITIQUE.
L'armistioe a élé signé a Kasanlyk I
de ce moison pense que rinslrument
nit if de la pa x le sera a Andrinople. La
lice, a Constantinople, a dü retirer aux
cassiens et aux bachi bozouks le dro
porter leurs armes.
II resle maintenanl a savoir si les
sauces qui ont signé Ie traité de Par
1856 consenliront a ratifier les condi
imposées par la Russie a ses ennemis éer;
Le Journal de St.-l'étersbourg dé
qu'il y aura lieu de demander I'assenli
de ees puissances, et la-dessus, parvient
on a s'entendre N'y aura-t-il pas la que
occasion de guerre prochaine?
Le langage des journaux anglais est
sombre et trahit de vives inquiétudes. Q
Ie chaneelier de Péchiquiera a déclarè
Chambre des communes qu'il lui dema
rait 125 millions, il devait déja conr
l'inlention de ia Turquie de s'executer.
pendant il a pris 1'initiative d'une mi
qui re.-semble a une declaration de guei
Un lélègramme d'Athéuesen dal
Sainedi présente les manifestations
queuses qui orn eu lieu dans la ca|
bellénique sous un jour bien menacant,
seulement pour I'ordre public, mats
pour le sort de la Gréce. Des coups de
out élé tirés, le sang a coulé, la fouL
cédé qu'a l'intervention énergique d
troupe. C"s manifestations tumultui
s'adressaienl non-seulement aux minis
- g '.i .'^32X301'.
.««TWBg^auw.ksJHaEi'^rxaaKaiaray.tOTjaxar^