r Mercrëdi 6 Fév rier 1878 13e année. N° 1,263. LETTHE m FALVRE HOME 2 z k as. COURTRAI, bruxkli.es. rru'xéllks, courtrai. courtrai, gand. gand, courtrai. S. M. LÉOPOLD II, ROI DES BELGES. Jean Pauper. P. S. Le bon Dieu vous rócompensera. cn v; O s- i X? «o J O -*• £i vs r* 5 U2 S T) V3 «5 £2 iO O Le Journal parait In Mercredi et Ie Samedi. Les insertions coütent lb centimes la ligne. Les réclames ets annonces jndiciaire* se paieut 30 ijentimes i igue. On traite d forfait pour les insertions par année. Un numéro du journal, pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles. Réclames on Annonces, content 10 fr. les 100 exemplaires. 1' EI K JZ I K Pope- Poperinghe-ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypves-Poperinghe, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. ringhe-Hazebrouck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 0-30. Roulers-Ypres, 9-10, ItöO, 7-50. Routers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-15, 5-16, 7-20 (9-55 Thourout.) Bruges - Routers, 8-05, 12-45,5-05, 6-42. Thourout - Courtrai, 5-15 mat. Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Gourtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-00, 12-06,-6-07, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'h Langemarok.) Thourout-Ypres, 9-00, 1-05, 7-45 (le Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentiöres-Houplines-Le Touquet- Warnèton- Comines, 7-25, 2-00, 4-45. Gomines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnèton-Gomines, 5 30, 11-10 (le I.undi 6-50.) Cotnines-Belgique, Gomines-France, Quesnoy-sur-Doftle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7,27, 8,59,11,45, 6,43, 9,41.' Lille, la Madelaine, Wambrechies, Quesnoy-snr-Deüle, Cominea-France, Gomines-Belgique, 6,13, 7,13, 10,35,4,37,8,15. C.ourtrai-Bruges. 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-37, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42 Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-35.— (Bassin) 7-28, 11-33, 2-56, 7-41. F Heyst-Blankenberghe-Bru- Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58,11-20, 4-41. ges, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00, 9-41, 2-15 7-21. Deynzê-Ingelmunster, 12-00. Ingelmunster-Anseghem, 6-05, 12-55, 6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7-10, 9-0S, 1-35, 7-50. Dunkerque- 11-05, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-35. Nieuport-Dixmude, 7-15, 11-55, 4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-35, 10-10, 12-20,6-15. Selzaete-Eocloo, 9-05,1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-15, Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzén-Gand, 6-00, 10-30, 5-30. Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matinl. I.okeren-Selzaete, 6-on. 10-25, 5-25 tte Mardi, 10-00). C O R. R S F* O W D A. N C K S Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelies arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,51. liruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47. Courtrai hrr. 8,00' 10,40 2,14 7,56 8,44. courtrai, tournai, lili.e. lille, tournai, courtrai. Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5.34 8,47. Lille dép. 5,10 8,12 -11,05 2,21 4,10 8,10 Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41. Tournai 5,42 8,56 11,32 2,10 5,26 8,50 Lille - 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04. Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32 Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32. Gand dép. 5,15 '8,45 9.31 1,28 4,20 7.21. Gand arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20. Courtrai arr. 6,37 9,37 10,50 2,54 5,34 8,4 7. RRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELI.KS, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxelies dép.ö,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,10 8,20. Gand «.7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,55 8,29 9,31 10,22 1,17 3,59 4,11 7.17 7,02 9,19 10,26. Bruxelies 8,50 10,35 12,39 4,00 7,13 9,31 10,42. Bruges - 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38 CONVERSIONS ET PERVERSIONS. Dans une des dernières séances de la Chambre M. Bara déclaraii qu'on pourrait former une pelite légion des membres de la droile qui figuraienl autrefois dans les cadres du libéralisme. II sen étonnait et reprocbail la chose aux calholiques. Le fait n'est pas contestable, el il est bien plus general que ne le suppose peut-être Paooien ministre de la justice. II nese produil pas qu's la Chambre, il se manifeste dans tout Ie pays el dans lou- tes les spliéres. Que de libéraux, égarés de bonne foi dans le libéralisme, reviennent de leurs erreurs, eomprennent la perfidie des principes, des plans, des moyens, du bul du libéralisme! Les tendances vertigineuses disons plus exacternent les resolutions seclaires du libé ralisme en molière d'enseignernenl; ses tenia, lives a peine dissimulées d'importalion du Cullurkat/ipf; le langage de plus en plus violent el de plus en plus anli-chrélien de ses journaux; ses aspirations vers le suffrage universel el la république; 13 nomination de deputes d'une couleur de plus en plus rouge vif, effraienl a juste litre nombrede libé raux, les détachenl peu a peu du parli et les poussenl vers l'Eglise. Ces mouyrments, pour èlre profonds, ne se produisent pas comme des inondations; ils agissenl lenlement, mais d'une rnaniére continue. L'Angleterre revient pep a peu au calbolicisme, e'est évident, mais ce retour se manifeste paisiblement. Ce soril les mini;tres les plus déyoués et les plus instruils. du culte anglican, ce sont les families les plus ver- tueuses, ce sont des individualités noloires qui prennent le checniii de Rome et abandon- neut places, honneurs, traitements pour posséder la vérité. Le mouvement qui se poursuil en üelgique est analogue a celui qui se manifeste dans l'anglicanisme. Ce sont des personnages considerables, des families influentes, des sommilés de farislocratie et de la haute bourgeoisie qui se retirent du libéralisme, épouvantés dn ses excés el des violences qu'il prépare. Tons ne reviennent pas, en une traite, a l Eglise cntholique, ou du moios n'y revienent pas complétement; ils lardent par- fois a recounaitre que l'Eglise doit exercer une action sociale et sauver les nations et les individus. Le retour s'opère néanmoinscn deux 011 trois acles et il ne faut pas s'en étonner tapt le libéralisme avail profondé. ment perverti les intelligences. Le mouvement se produil surlout dans les couches les plus instruites de la nation, par- mi celles qui onl le plus d'intérét a iriainteiiir la société sur ses fondements chréliens, no- j tamment parmi les péres de familie. Tout i mouvement politique commence ainsi cn i ham et descend, petit a petit, jusque dans les classes les plus nombreuscs qui sont en has. De la vient, par cxemple, qu'en France, les idees de 1789 el de 1830 se réalisent seulemenl a celte heure dans le peuple, s'é- lanl transformées en idéés soeialistes el ré- pnblicaines démagogiques. La bourgeoisie francaise, disail récemment un journal libé- ral, revient au calbolicisme; le peuple s'en éloigne. w La lecon des óvénements porie ses fruits. Les fails sont la el ils inspirent les plus sé- rieuses reflexions. Voila un siècle que le libéralisme régne en Europe; qu'a-l-il fait de la république clirélienne? Ou a-l-il mené les sociétés qu'ii a dominéés? L'omnipolenee du sabre ou les horreurs de l'anarchie, voila les deux solutions qu'il offre a l'hurnanité el qu'il réalise alternativeinent. Mais le fait de ces retours est absolumenl honorable el gloricox, el pour ceux qui l'ac- Nous trouvons dans notre boite la lettre sui- vante - Monsieur le Journaliste, Je vous envóie un papier, ou si vous aimez mieux, uue lettre au Roi que je viens do faire écrire par mon petit, aussi proprement qu'il a pu. Mon petit va ehez les Fröres des Ecoles Chi'é- tiennes oil il a appris a écrire bien mieux que son père. Moi, j'ai signé. Vous verrez la cliose, n'est- ee pas? Cela presse. Mottez l'orthographe, s'il y a des fautes, et soyez aussi bon pour faire parve- nir ma petition a notre Roi. Je ne sais pas coim ment on doit faire pour cela. Je n'ai jamais parlé au Roi. Vous l'erez pour le mieux. Je vous re- mercie humblement d'avance du service que vous i'endez a un mallieureux père de familie, qui a bien l'honneur d'etre votre serviteur, Nous avons lu cette pétition d'un pauvre homme a Leopold II, avec une religieuse attention et un ■attendrissement mêlé d'une indignation que tout •coeur bien né partagera. Nous avons placé, par-ci CiUle pièce que nous emprunlons a la Cloche esl de "Mure 5 metlre en tuinière, sous une forme pitloresque, Is jwrlée d'une des questions la plus intéressante a 1'urdre du jeur dans le pays. par-la, des points et des virgules. Nous avons biffé quelques verdelers légitimes, mais peut-être trop énergiques. Puis nous avons pensé que lo meilleur moyen de faire parvenir cette lettre a son adresse. c'était de l'imprimer tout au long. La Cloche ne peut pas rester sourde a l'appel de la misère, ni muette en présenee d'une persé- cution odieuse qui rappelle celle de Julien I'apostat. Voiei done cette lettre contenue dans tine grande enveloppe qui porte ces mots A sa Majesté Leopold II, Hoi des Bulges. Sire, Si je prends :a respectueuse liberté de m'a- dresser a votre Majesté. du fond de ma mansarde, ce n'est pas settlement afin de solliciter un se- cours bien nécessaire pour soulager ma misère; e'est aussi pour faire appel a votre cceur si noble, si généreux, et réclamer votre haute protection contre une odieuse persécution qui nous atteint, nousautres pauvres, dans notre dignité de péres de familie, dans notre liberté de citoyens dans ce que nous avons de plus intime, de plus cher, de plus sacré nos enfants. - On m'a dit, Sire, que lorsque vous avez inau- guré votre règne, en Tan de Jésus-Christ mille buit cent et soixante - cinqvous avez dit que vous aimerieztous vos sujets, riches et indigents et que vous étiez Beige de coeur et d'ame. On m'a dit aussi que Votre Majesté est animée d'une vive sympathie pour tons les mallieureux, pour ceux de votre royaume et pour ceux de TAfrique centrale, et même votre bonté s'étend complissent el pour l'Eglise qui I'inspire. Nous ne comprenons pas trop pourquoi M. Bara le reproche aux calholiques: il a tout inlérêt a le cacbcr. L'Eglise n'a plus ni fa veurs, ni trésors a distribuer; elle vil dans les persécutions, tout au moins dans les in- quiétudes et les dangers. On ne revient a elle que subjugué par la vérité. L'mlérêt ou I'ain- bition ne sont pour rien dans ses retours. M. Bara, lopsqii'il parle avec colère des conversions de ses anciens amis, ressemble a ces païens qui s'acharnaienl coritre les Chre tiens. Abandonner Jupiter, Vénus, Cesar pour Ié Christ, c'était abominable! MaisCésar et Vénus, a défaut de Jupiter, sont devenus les divinites liberates. A elles, les théatres, les cafés-concerls, les innombrables publica tions; a elles, les trésors de la nation; a elles, le pouvoir absolu; a elles, la liberté !a plus large. Le Christ doit èlre aussi libremenl insulté que violeinment coutenu dans son oeuvre, l'Eglise cathoiique. Les laches el les traitres son! ceux qui quillent le Christ pour aller a César el a Vénus. Ils abandonnent la vérité pour l'or, pour la force, pour la passion. poor le vice. Se convertir a l'Eglise. c'est venir ou re- venir, au vrai, au beau, au bon. Passer au libéralisme, c'est aller au faux, a la violence, au trial sous loutes ses formes. Gazelle de Liége.) JUBID1CTION ÉLECTORALE. La Chambre vient de diseuter la loi qui snbdivise les chainbres des Cours d'appel en sections pour le jugemenl des affaires élec- torales. II a élé entendu que cette loi a le caractére d'une mesure ejceptionnelle et transiloire. On reconnait done qn'il ne s'agil ici que d'un expedient et que la veritable réfonue jusqu'aux assassins que votre clémence soustrait a la peine de mort, quelle que soit l'ónormité de leurs crimes. Eb bien, Sire, c'est un mallieureux ouvrier, vieux, malade, sans ouvrage, par ce temps de crise, c'est un Beige, c'est un innocent, condamné pour ainsi dire a la peine de mort, a la mort par la faim, par le froid, par le refus de secours módicaux, au nom de la Tolerance, de la Philan thrope, de Ia Bienfaisance 1 Oui, Sire, qui ose venir demander sa grace a Votre Majesté et vous supplier, tant en son nom, qu'au nom de milliers d'autres pauvres, de nous prendre sous votre royale protection. Permettéz-moi, Sire, de raconter ce qui vient de se passer dans ma miserable mansarde. Je dirai d'abord, que ma femme est morte a la peine. Dieu aie son ame. J'ai deux tils. L'un est tombé au sort. II est soldat et recoit hult centimes par jour. C'est un brave et bon lils, mais avec ca on ne peut pas soutenir un vieux père. Le second de mes garcons ne peut pas encore travailler. J'ai une tille plus jeune encore. Comment je vis et comment vivent les deux enfants que j'ai prés de moi, je ne sais pas. II y a un bon Dieu. Cela est sur. II ne mendient pas cependant. Ils vont tous les deux l'école. - Maintenant que Votre Majesté connait ma triste position, qu'elle me permette d'en venir a ce qui me tient le plus a cceur. «Tantót est entré dans ma mansarde, sans frapper, I j chapeau sur la tête, un monsieur bien sévère avec des paperasses sous le bras. II avait un bon gros paletot doublé de fourrures, de gros electorale est encore tonjours a faire. Sur les bancs de la gauche, les Deputa tions permanenles ont élé fort malmenées; mais, en les supposant aussi part ia les qu'on veut bien le dire, leurs membres som res- ponsables el sujets a reelectionen outre leurs décisions sont soumises au controle des Cours d'appel. Comme M. le baron Kervyn de Leltenho- ve l'a fait observer, on pourrait a plus juste litre suspecter ('intervention do la magistra tes dans un domaine qui louche immédia- tement a la politique. M. le ministre de la justice a paru cepen dant se rallier a une réformo qui cnlèverail loute competence aux Députaiions perrna- nentes en molière électorale et ultribuerait toute cette juridiction a la magistrature. I! a même parlé d'un projet de loi qui orgnnise- rait un tribunal spécial, compose danscha- que province, d'un conseiller de Cour d'ap pel et de deux assesseurs pris dans les Iriliu- nauxi de première instance. Ce tribunal sta- luerait sans appel. II serail peut-être prémaluré de diseuter cette combinaison. Disons cependant qu'elle nons parait basée sur un principe égalemenl funeste a l'ordre judiciaire el au bien public: l'immixtion de la magistrature dans les luttes politiques. Dés a présent, en comparaissant devanl cerlaines juridictions, les justiciables savenl s'ils onl affaire a des adversaires ou a des amis. Que sera-ce lorsque faction des cours et tribunaux se fera de plus en plus senlir, en faveur [de td ou lel parli, dans la révision des listes électorales?... Le veritable retnéde a un étal de choses que tous les hommes de bonne foi doivent proclamer inlolérable, n'est pas d'ailleiïrs dans la modification des juridictions appelées a connaitre du contenlieux electoral. II s'agit bien plutót de réduïre la nialiére jugeable, si l'on peut ansi parler, que de mo difier le nombre ou la compétcnce des juges. Notre régime electoral est basé sur l'arbitrni- re puisque les bases du sens s'évaluenl, la plupart du témps, sans régies fixes. La veri table réforme électorale cónsisterail a faire déicrminer le eens d'aprés une régie immua- bleel, s'il se peul. unique, qui ferail dépen- dre la confection des listes électorales, dans cha.que commune, de quelques operations d'arithmétique. En dehors des conditions habituelles de domicile et d'indigénai, juge saisi des reclamations électorales n an rait alors qu'une seule question a examiner: celle de savoir si l'opération matbématique dont nous vcnons de parler a été faile exac ternent. Or. lorsqu'il s'agit de décider si deux et deux font quatre, peu importe que la decision soit a rendre par les deputations permanente?, par les tribunaux de première instance ou par les cours d'appel. II faudra bien qu'on en vienne la, sinon c'est la fin du régime. gants et des lunettes d'argent. J'étais seul, couché sue mon grabat. Ge monsieur n'a rien dit d'abord. II a paru touché de mon dénuement, puis il s'est approché pas trop prés de mon grabat et il m'a dit Est-ce que vous êtes malade Oui, Monsieur. Vous n'avez pas de feu. Gorrime vous voyez, Monsieur. C'est qu'il gêle a pierre fendre. Combien de temps y a-t-il que vous n'avez pas mangé (J'ai compté dans ma tête les heures, je puis dire les jours, et j'ai répondu II v a presque deux jours, Monsieur. Vous devez avoir faim Très-faim, Monsieur. Vous n'avez pas dé paillasse, pas de couver tures? Non, Monsieur, j'ai mis ma literie au Clou, cliez ma Tante. AllDepuis quand êtes-vous malade Oilcela dure depuis des seinaines Et votre loyer Mon propriétaire, qui me prend neuf francs par mois, et je n'ai pu le payer ce mois-ci, m'a fait crédit, mais pour une fois seulement. Je touche a la fin du termie... Bien Vous n'avez pas de médecin Nod, le médecin des pauvres ne vient pas. Done on ne vous soigne pas. Bien Das de pharmacien non plus, hein Encore moins. Et votre femme Elle est morte, Monsieur. CATHOLICISME LIBERAL. En ce moment la situation de fEurope est des plus graves. Les grands souverains délibèrenl en leurs consfils sur les conditions de la paix, sur les compensations territoriales a accorder aux diverses puissances. La carte de l'Europe esl devanl leurs yeux. lis y laillcnl peut êtro au pré de leurs ambitions el de leurs intéréts. Les institutions nationnles, les aspirations des peuples, la liberté publique ne sont rien a leurs yeux. quaud les nécessités publi- ques l'exigeni. Le roi Ilutnbcrl |,r, fidéle successeur do Vous n'avez pas de parents lis sont pauvres comme moi et loin d'ici. Des enfants Si, Monsieur, j'en ai trois, un a l'arméc, deux a l'école. A l'école. C'est très-bien... A Técoie commu nale, hein? Non, Monsieur, mon petit va ehez les Frércs, ma petite cliez les Soeurs. lis sont bien sages, bien gentils, on les soigne, on les habille, on leur apprend tout. Ta, ta, ta Ecoutez ce que je vais vous dire. Oui, Monsieur. Comment vous appelez-vous Jean-Pierre Pauper, a votre service, Mon sieur. Je suis ouvrier sculpteur, mais pas d'ou- vrage On a fermé cliez nous. On a renvoyé tont le monde. Les affaires ne vont plus. Bien! très-bienJe connais ca... la crise commerciale... Voulez-vous ètre sur la listo des pauvres secourus par les comités de cbarité et le bureau de Bienfaisance (J'ai d'abord été lionteux. Je ne voulais pas répondre. Je n'ai jamais mendié Le monsieur a répété Voulez-vous? Je suis le visiteur des pauvres, délégué des comités de cbarité, membre du bu reau de Bienfaisance. Vous aurez tont - des secours. Oil Monsieur. Du pain... Merci, Monsieur. De la viande... AllMonsieur. Une paillasse...

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1