Jean Pauper. ËHU ■hh Viclor-Enimanuel, est parmi eux; il exige aussi ses compensations. La Belgique, sans ètre consultée, est peul èlre discnice, divisée en lots, attribuée en part. C'esl en ce moment que des libéraux vien- nent proposer des courbeltesetdes hassesses, a S. M. le roi d'ltahe. lis feraienl bon marché du Roi des Beiges a l'occasion; ils nedissimulenl plus leur pré- dilection pour la république. Rourquoi ces géuuflexions devanl an monarque étranger C'esl que ce monarque est lennemi du Rape. Ft que ne feraienl pas les libéraux pour encenser et flatter un ennemi puissant et viclorieux du Rape lis lui sacrifieraient tout: palrie, liberie, institutions. Qu'il nous prentte lout, pourvu qu'il nous débarasse du clergé!.... Voila toule la largeur des sentiments de ces pauvres gens. Que c'esl bete et idiot Que c'est vil A toutes les époques, les libéraux onl lou- jours trabi le pays quand leurs baines étaienl servies par fétranger. Dans tous les petils états de l'Europe les Francais, aprés 1789, out trouvé, aux porles les clefs a la mam, des t ra i I res pour livrei- leur pays a un people plus pui»sant et pro mettant d'abaisser le catholicisme. Cette race de gens vils, lias, flatteurs, épris du succes, courlisaus de la fortune n'est pas éleinte. On la voil a I'ueuvrea I'lieure qu'il est en Belgique. II se font les cbiens coucbants d'un roi étranger. Celui ci, personne n'en doute, les tnéprise; il répéte les mots deTibére, sortant du Séuat qui ne lui refusaii rien: O hom mes nés pour la servitude Mais que leur fait le mépris d'linmbert Ces geus-la tiriiiienl bien plus au salaire qii'dux égards el ils oiiblient vile les coups de cravacbe quand on veul bien leur faire le plaisir de diinmuer rmfluerice du clergé catholique. pratiques pourarriveren Belgiqueau suffrage universel. II en est uu bien simple; que les iberaux. flanqués par leurs congénéres natu •els el logiques, les truands de Vlnternatio- nale, fassent une émeule; qu'ds reuversenl irés cela. la Constitution de Fevrier 1831 ei ils pourront arriver facilement au fonc- lionnement de la panaeée due suffrage uni versel. Le inoyen est peul-élre fort radical, mais de vrai, je n'en vois point d'aulre pour alioutir. Qui vc t la fin vent les moyens. Je ne suis pas le moms du monde élonné des sympathies que la franc-maconini ie affecte en faveur du suffrage universel. Elle ci oil que nos populations soul sulBsamment gangrenées par l'iriéligion et le libéralisme et qu'elles trouveraient dans celle-ci un for midable auxiliaire. Cela peut èlre vrai pour les centres industrials, mats pas poiir Ie gros de la nation elle a conserve sa vieille fop catholique,el il faudra encore bien des efforts libéraux el maconniques pour la lui ravir. II suffit pour s'cu cónvainere. de voir les pro- grés que font dans nos campagnes les patro nages d'ouvi iers ei les associations de Saint Francois-Xavier. Dans pen de temps ee sera par cenlaines de milhers que l'on comptera les ouvriers el chefs de I mulle qui font partie de ces associations. INTERIEUR. LES LOGES. On éent de Bruxelles a la Pulrie II est sérieusement question dans le monde maconnique de divisions et de discordes intestines.' Les chevaliers de la truelle sont pariagés depuls quclq.ii.es mois en deux camps bien disimcis l'un les doctrinaires voudratl se rallacher iniimemenl aux loges anglaises qui paraissent avoir gardé qutl- ques elements de conservation söciule; l'au- ire vent a lout prix se jeler dans le courant maconnique francais el ai borer franehement le d'rapeau positiviste, materialiste, atbée et iiiternationaliste. C'esl racceniualiou d'un élat de choses déja ancien, et qui reflèle fidé lement la situation du libéralisme en général. Vaineu sur le terrain politique, notamment dans l'arène electoralele dootrinarisine bruxellois cherche actuellement un appui dans les loges nuance anglaise. II est trop trop lard la maconnerie beige, du moins relément actif, marclie a la remorque du jacobmisme el sa maiche en avant, c'csi-a dire aux nDimes soeiaux, ne fora que s'accé- lérer. Elle iia ut fondo. Je pms vous affirmerde la maniére la plus foniM'lle, que plusieurs loges beiges viemient de menie a l'etude la recherche des moyens MOUVEMENT CATHOLIQUE. Nous apprenons que l'Assoeialionelectorale catholique de Bruxelles, connue sous le nom Association conservatrice a éln le 27 janvier coinme président effeclifM. le prince E. de Caraman-Chimay, en rempla cement de M. ie baron d Anethan, détws- sionnaire pour raisons de santé, el M. A. Beckers, vice président en remplacement de M. De Volder, égaleinent démissionnaire. Le secrétaire du comité directeur de ('As sociation est M. Nolet do Brauwere van Slee- land. Le local de l'Assoeialion est au Cercle ca tholique, rue d'Assaul, 12. L'assemblée éiail nombreuse et aniinée d'un excellent esprii. Les adhesions a l'Assoeialion arrivent de toules paris. Nous ne saurions trop engagei les calholiques bruxellois, désireux de sorlir enfin d'une inaction trop prolongée, a pren dre place duns les rangs de la plialange catholique. II est temps de s'oivainser pour repousser t'mvasion tonjours progressive de l'Alhéisme, du Kullurkampf, du radicalisme, du socialisme, de I Internationale el de la république sociale. Ceux qui sont dévoués a la cause de la Religion, de la Ralrie el de la Royaulé répondront en masse a I appel de l'Assoeialion. blissement d'instruction auxquelles la plu - pari des bonnes families ostendaises doivent l'éducation de leurs eiifanls. Nous nous bor- nons pour le moment a faire remarquer que cinq OU six minutes ont stiffi pour pr> mire une determination qui porie indirectement un nouveau coup aux finances d'une ville balnéaire déja si éprouvée. Nos lecleurs voienl que l'on y va leslemenl dans lescönseils éclairés oü domine Ie libé ralisme! C'en est done fait de l'enseigncment d s humanités a Ostende! Et ee nesera pas sans faire de nouveaux et énormes frai,s que l'on remplacera d'une maniére telle quelle l'en- seigneinenl professionnel et primaire auquel se consacraienl également les digiles ecclé- siastiques envoy és a Oslende par Mgr l'Evè- que de Bruges. Le même conseil communal qui expnlse les prètres de ses éiablisseinenls d'inslnielion a volé, aussilót aprés. une adresse de con doléance au Rui d'ltafie. Nous supposons, ear la dépêche que nous avons recue ne meniionne aucun détail, nous supposons que M. Jean Van Iseghem ira présenter lui-mèine cette adresse au Roi Humbert, puisqu'il est d'usagequ'un envoyè spécial se charge de pareilles missions. Si nos prévisions se rèalisent, le bourg- meslre d'Osiende pourra éludier sur place les ucies d'inlolérauce du libéralisme italien, snul'a les importer bientöt dans sa ehére ville d'Osiende au profil de ses administrés! Sur ee, M. Jean Van Iseghem, bon voyage A bientöt! (Pulrie.) une écolc dagrieullure a I Uuivrrsilé calho lique est Io n d'èlie nlVamionne. comme on le disait diiijtérfinenl. Grace aux efforts persèvéranls d<-S personnel: dévouées. qui out pns l'niiliative do ce projei. on peul s- perer que l'école eri quotmn enlrera saus trop larder dans le domaine des fails. Ou ne saurail assez approuver et assez en- courager la realisation de ce projet qui in téresse a un haul degré les intéréts les plus sérieux du pays. II est certain que t'ensei- gnemeiil agnrole, organise par 1 Elai. oulie qu'il collie enormémeiit au trésor. ne répotid ui aux besoms reels de I agriculture nationa le, in a ceux de la sociéte. telle ci a besom uon-seulemenl de voir les sciences agricoles enseignées avec compéience, mais il lui ini- porie que la grande propriété revienne com- pléiement aux vraies traditions en matière d'économie sociale dont réconomie ruraleest une branche essentielle. Travailler a rendre, a ragricnlture el a ceux qui s'y livrenl leur importance primitive, c'est-adire les repla- cereti tètede I'mdustrie humaine, c'est on ne sanrait Ie niertravailler direcle- ment et efficacement a la prospérilé sociale et nalionale. UN NOUVEL EXPLOIT DE M. JEAN VAN ISEGHEM ET Nos lecleurs savenl comment on a organi sé a Ostende la traite des pauvres. Les mal- heureux seeourus jusqu'ici (tar le Bureau de bienfaisance el qui prétendront encore user (i'uu droit (V.) tnscrit dans la Constitution beige, seronl mis ui ban de la charité ofG- cielle! Aujourd'hui on nous signaie uu nouvel exploit par lequel vient de s'lllustrer le fa- meux maïeur d Oslende. Sans pouvoir clever aucun grief, sans i avoir jamais formulé la momdre [ilainte. le conseil communal, preside par M. Jean Van iseghem, a lésilié hier la Convention eu ver- j Ie collége patronné ECONOMIE LIBERALE. Nous trouvons dans I'Etmle beigeécho dos theatres grands el petils, moniieur des casinos, prados, alcazars,cafés concerts, etc., etc., les détails suivants qui, vena'nl d'une telle source, doivent ètre authentiques c On ne sail vériiablement oü s'arrèter'a l'ardeur des euehères de l'élranger se dispu- tanl les chanteurs et les chanteuses en re- nofn. Une letire de Saint-Pélersbourg annon ce qu'en ce moment Ndlsoo, qui v donne de.s representations, louche un cachet de sept mille cmq cents francs par soiree. On fail trenie mille francs de recette. Et l'on pariede la géne de la Russie Autre exemple: La inème Ndlson va, en Avril, jouei' Hamlet aveo Faure. Elle touche- ra, la encore, sept mille cmq cents francs el Faure cmq mille. Soit dotize mille cinq cents francs pour deux iiilerprèles. Ajoulez mainlenant ce que coütera le resie de la troupe, plus les frais ordmaires d'ex- ploilaiion et de inise en scène. A quel prix faudra-t-il coler les places? iY. B. Le libéralisme qui énumère airisi avee complaisance du budget des plaisirs, prend des airs de philanthrope éploré, lors- que les calholiques offrenl a Rie IX le denier de la pieie filiale. Cel argent, disent nos Gueux, plagiaires de Judas, tie pourrail-il pas aller aux pauvres?... Comuiencez, MM. les libres-pènseurs, par ue pas melire des fortunes enliéres aux pieds d'une chanteuse ou d'une danseuse, el alors les calholiques, qui d'ailleurs ii'oubiient pas rmdulgenee, se préoecuperoul de vous deniontrer que leur premier devoir est d'assister le Rëre commun de la elirétienté, sacrilégemeut spulié par la Revolution. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Jeudi dernier, un assez éirange procés s'esi déroulé devanl le tribunal de simple police dc Bruges, M. Vincke. vicaire a Dudzecle, M. Scher- percel, sacrisiain, el irenie-deux complices comparaissaienl devanl M. le juge de paix sous la prévenlion d'avoir enfreint un soi- disant réglement de police de la commune de Lisseweghe. EffectivemenI, le dimanche dans l'octave de la Ste-Cécile, les trenie quatre prévenus, tons membres de la Fun/urenyilde de la sociélé St-Francois-Xavier il Dudzecle avaieut eu l'extrême audace de faire une promenade sur. le tei riloire de Lisseweghe, el cela sans l'autorisation próalable de Son Altesse le bonrgmestré liberal de la localiié; ilséiaient enlrés en corps dans l'église pour y chanter un canlique et pour dormer une sèrénadeau Bon Dieu, aprés quoi ils étaienl allés pren dre un verre de biére dans l'estaminet d'un élecieur catholique. Les fortes tètes libéraies de i'endroit, fu- rieuses de voir le succès qu'obtenad la mnsi- que catholique de Dudzeele, résolurent de frapper uri grand coup et cliargèrent le garde-champèlre de dresser procés-verbal com ra les musiciens, pour infraction a l'arl. 16 du réglement communal de Lisseweghe: malheurensemenl pour le bourgmestre. l'arl. 16 de son réglement ne contenait aucune defense fane a la musique, il parlait seule- meut de tambours, de drapeaux et de chientt nou muselés M. I'avocat Soenens n'a pas eu de peine a faire acqmiter complement tonte la sociélé des fanfares de Dudzeele, a la suite d'un plaidoyer dans lequel il a réfutê les inepties de ses adversaires. cl il a prou'vé parfaite- ment que loul le procés n'étail qu'une ma noeuvre de pat li. ce qui lui a fourni en mé- me temps l'occasion de demontrer quelle salutaire influeuce moralisatrice exerce la soeiétè de St-Fraucois-Xavier parloul oü elle parvient a éire foudée et ce nonobstant des oppositions de loule espéce. Monsieur, que vous êtes bon Un médecin... Bien oblige, Monsieur. Des medicaments... Bien reconnaissant, Monsieur. Vous me sau- vez II est temps Alllo bon Dieu... Chutne parlez pas du bon Dieu ,To suis philanthropemembre de la Loge des Amis philanthropes. Je ne connais pas le bon Dieu. il ne vous connait pas non plus. Ilnes'occupe pas de tout ra Ge que je fais c'est par philan thropic. Je suis liberal et libre-penseur. Pourtant, Monsieur... Assez la-dessus Je vais done vous inscrire sur ma listemais j'allais oublierVos enfants, vous les envoyez aux Retits-Fréres ignorantins, aux Soeurs Est-ce possible Oui, Monsieur, les Frères et les Soeurs sont si bons. Vies enl'ants apprennent si bien Ce sont de mauvaises écoles, Jean Pauper. 1! l'aut retirer vos enfants dc la Mais, Monsieur, it y a des années qu'ils y vont. lis connaissent les Frères et les Soeurs qu'ils aiment beaijeoup. J'ai toute conliance en eux et en elles. lis me remplaeenl et remplacent ma pauvrë femme dél'unte. Mauvaises écoles, Jean Pauper Ecoles de calotins, Jean Pauper, écoles d'obscurantins. Croyez-moi, rien ne vaut les écoles communales, les écoles laïques. La, pas de simagrées, pas de superstitionstout juste de catéchismc et de priores ce que la loi exige: des maitres intelli gents, éclairés, amis des Lumiéres, du Progrès et de la Tolerance, de la Constitution beige, lu de laquelle existarf d'Ostende! Nous revièiiilrons sur cede decision prise par 13 voix eonlre 1. et qui frappe un ét a - AGRICULTURE. On ld dans i'Avenir, dt: Charleroi Nous apprenons que le projei d'aunexcr (Je demande pardon a Votre Majestéde rappe- ler ici un trlste souvenir. Mais en 1871, j'ai vu des tas de malheureux enfants des écoles com- Jean Pauper Mais. Monsieur le visiteur, je veux que mes enfants soient élevés en bons Chretiens comme moi et non en laïques, comme vous dites. June i munales prendre part a de scandaleuses manifes- connais pas vos instituteurs et vos institutriees tations, et j'ai bien jure alors que jamais mes laïques. Je sais seulement qu'ils vont au theatre voir danser des femmes laïques et qu ils y con- duisent les enfants des écoles laïques, lilies et j garcons. Je sais aussi qu'ils les mènent a des reunions, des l'ètes des Loges maconniques, des laïques dont Léo[iold lr disait, ii ce qu'on ïaconte, I qu'ils nous ramèueront a la barbarie s'ils le pou- j vaient, j'ai entendu dire ca dans un sermon de notre euré. Ah! rxiais, vous me faites Tellet del re un fougueux clerical, vous Moi, Monsieurje ne suis qu'un pauvre liommeje ne suis ni électeur, ui ne l'ais de politique. Mais tout cela ne me va pas. Je n aime [ias que 'mes enfants se moquent de la religio.i, du bon Dieu, du catéchisme, du euré; je n'aimo j pas qu'ils jouent a Témeute avec les enfants des j écoles comuiunaies. Cal'je lus ai vus ces enfants, de mes yeux vus, injurier des curés, eourir le soir les rues en masse avec des lilies perdues, des gamins, des voyous, hurlant A bas la calotte! A bus Malou! 11 l'aut lo pendre,Eb bien, je ne veux pas que mes enfants apprennent toutes ces mariières, tournent mal et s'en aillent avec la canaille, crier sous le balcon du Roi Roi de carton Rends tes millions Vive la République. enfants n'iraient aux écoles communales). La dessus, le monsieur a dit Jean Pauper, róliéehissezje vous donne cinq minutes... C'est tout réflóchi. Je suis le père de mes enfants et non pas vous, ni le bureau de Bienfai sance, ni le comité de Charité, ni le Conseil com munal. Ce sont mes enfantsentendez-vous Monsieur. Si vous voulez bien venir a mon seeours, jiarce que je suis indigent et malheu reux, ce n'est pas une raison... Malheureux, ne continuez pas. Retenez bic ceci. Je repasserai demain. Si demain vous n'avez pas retire vos enfants (1e cliez les Frères. et los Soeurs, vous ne recevrez rien. J'ai des ordres l'ormelsNi pain... Bien, Monsieur. Ni viande... Bien, Monsieur. Ni paillasse, ni couvertures... Merci, Monsieur. N'i médecin... Bien oblige, Monsieur. N'i médicaments Fussiez-vous a votre lit de mort C'est mal, Monsieur, paree que je suis pau- yre, malade, sans travail, de me traiter comme un idiot qui ne sait pas élever ses enl'ants, ou comme un mauvais père qui... A l'audience du 30 janvier au tribunal correctionnel de Bruxelles, M. A. Delmer, rédacteur dn Cour rie r de Bruxellesa ex- pliqué en ces tenues les motifs qui ont dé- cidé le journal a ne pas admettre dans ses colonnes la réponse blasphéinaloire de M. Laurent <- Je tiens a déclarer que les motifs qui nous ont déterminés a écarter une partie de la réponse de M. Laurent n'ont absolument rien de commun avec la haine, l'esprit de dénigrement et les autres mobiles qu'on a bien voulu nous prêter. Nous ne nous sommes pas occupés de la personnalité de M. Laurent; nous ne sommes occupés que de ses opinions, qu'il a livrées a la discussion, puisqu'il les a jmbliées. Nous n'avons apprécié que Tautcur, 1 écri- vainnous avons constaté qu'il nie lc dogme fondamental de tout l'édiflce chrétien, la divinitó du Christ. - M. Laurent ne nous a pas démenti; au con traire, sa prétendue réponse tend a prouver que nous n'avons point altéré sa pensee. Dans ces pages qu'il nous a adressées, il se pose franehement en ennemi de TEglise, en contempteur de tout ce que nous croyons, de tout ce que nous vénérons. Ces pages, le tribunal je le constate n'a pas voulu en entendre la lecture. 11 l'aut cepen- dant bien que j'en lise un passage, un seul, pour vous montrer combien M. Laurent respecte notre foi et notre honneur de catholiques. Je lis II est vrai que pour les chrétiens orthodoxes) Jésus-Chri'st se confond avec Dieu. Mais cette' confusion du flni et de l'infini, est impossible au point do vue rationnel... - Vous le voyez, on met les catholiques, les chrétiens, au ban de la raison; mais attendez, voici qu'on va les niettre au ban de la loyauté et de l'honiiêteté publique. Je continue la citation Cette confusion conduit en fait a des erreurs et a des superstitions que l'esprit de domination ne cesse d'exploiter. A qui s'adresse cette accusation? Evidemment a TEglise, aux catholiques, a nous. On nous taxe d'erreur et Ton nous dénie la bonne foi. Ce seul passage j'en pourrais citer bien d'autres ne sufiirait-il pas pour justifler notre refus? A un point de vue plus général, qu'est ce que M. Laurent veut nous forcer a publier Un plaidoyer contre la divinité du Christ; une démonstration tendant a faire passer TEglise pour une osuvre d'imposture; pour une colossale mys tification dont les auteurs exploiteraient indigne- ment la crédulité publique. SiM. Laurent a raison, que serions-nous, Messieurs Des trompeurs ou des imbeciles des fourbes ou des niais: pas de milieu. - Mais un journal catholique, mais ses rédac teurs, hommes de conviction; ses lecteurs, qui partagent ses croyances, peuvent-ils considérer pareille these autrement que comme souveraine- ment outrageante pour eux-mêmes Et la justice elle-même, Messieurs, laisserait- elle se produire ici un aussi flagrant abus de la parole Permettez-moi de rappeler a ce sujet un précédent qui vous frappera etdont le Courrier de Bruxelles a été l'occasion. Dans un procés oü ce journal était engage il s'agissait encore d'un refus d'insertion et d'un refus legitime puisque la justice nous a donné gain de cause i'avocat de notre adversaire parlait des cérémo nies du culte catholique. II paraissait en parler avec. dédain. Le président de la cour d'appel l'arrête Maitre un tel, lui dit-il, je ne vous permettrai pas de continuer sur ce ton. L'avocat s'exeuse il aftirme n'avoir pas voulu manquer d'égards a la religion. S'il en est ainsi, conti nuez, reprend le président de la Cour, continuez, j'avais compris que vous attaquiez ici des choses dont il faut parler avec respect. Voila comment parle la justice beige, voila comment, malgró l'extrême libertó laissée a la défensenos tribunaux eux-mêmes imposent dans leur enceinte le respect des principes sur lesquels repose l'ordre social. Et voila pourquoi aussi le crucillx s'ólève la derrière le juge comme le symbole divin de toute morale et de tout droit dans les sociétés chrótiennes Et vous voudriez que l'outrage défendu ici s'imposat, de par la justice, dans les colonnes d'un journal fondé précisément pour défendre et le Christ et la société chrétienne Non, cela n'est pas possible. Du pied de cette croix qui nous domine, il ne nous viendra pas une sentence qui nous oblige- rait a proclamer dans nos colonnes la négation de la divinité de Jésus-Christ. CHRONIQUE ELECTORALE. Le corresponded bruxellois de la Palrie crod que M. Fortamps ue se présentera plus aux proehaines élections sénaioriales de juin et qu'on essayera dans le monde doctrinaire de It: remplacer par M. Alp!). Vanden Reere- booin. ex-'député d'Ypres. Assé raisonné comme celaj'ai des ordres je les exécuterai Exécutez-les alors, Monsieur, et laissez moi mourir en paix. Réfléchissez, je repasserai. C'est tont réfléchi. Ne repassez pas, Mon sieur; votre bienfaisance, votre philanthropic, votre charité y perdront leurs peines. Je no compte plus que sur le bon Dieu Le bon Dieu Tonjours le bon Dieu Eli bien qu'il vous tire de lilMoi je m'en moque. Et le Monsieur, jetant ses paperasses, sous son bras, s'en est allé; fort fachó et en claquant les portes. Voila ce qui vient de se passer, Sire, dans ma misérable mansarde... Je n'ajoute rien, je n'o- mets rien. Je dis tout, je vais finir. J'ai eu peut-ètre tort de raisonner. Est-ce qu'un pauvre qui meurt de faim, est-ce qu'un malheu reux sans sou ni maille a le droit de raisonner? J'ai pleuré, Sire, aprés que ce Monsieur bien- faisant est partiet quand mes enfants sont revenus, je leur ai tout raconté. Alors mon iils, qui a beaucoup d'esprit pour son age, a dit qu'il parlerait aux Frères, que la société de St-Vincent de Paul viendrait a mon secours, que cette société n'imposait pas aux pauvres qui meurent de faim, de froid, de mala- die, l'obligation d'abdiquer leurs droits de pères et mères de familie. Enfin, il avait entendu parler chez les Frères de l'CEuvre de la civilisation de TAfrique, que Votre Majesté a entreprise pour améliorer lo sort des nègres et il m'a dit Père, i! faut éerire au Roi Léopold II. Si le On annonce qu'aux proehaines élections pai'lerr.entaires, M. It: Prince de Chimay po- sera de nouveau la candidature a Thtiin. Roi est si bon que de prendre en mains la défenso des nègres de TAfrique opprimés par des aelie- teurs d'esclaves, il saura bien aussi protégér les indigents de la Belgique contre les organisateurs de la Traite des pauvres C'est ce que je viens de faire, Sire, dans cetto trop longue lettre. Je demande humblement par don a Votre Majesté, de la libertó quo j'ai prise de lui signaler la triste position faite aux pauvres en général, et a votre sujet en particulier, par certains conseiis cornmunaux et certains bureaux de bienfaisance Que V. M. me pardonne si j'ajoute encore ceci: J'ai beaucoup entendu parler de la Constitution beige. II parait qu'elle garantit a tous les Beiges la libertó d'enseignement. Apparemmentelle ne dit rien de la liberté des pauvres et les riches seuls, les bourgeois, sont complétement libres, l'abri de toute mesure preventive, en ce qui concerne le choix des écoles pour leurs enfants! J'ai cependant peine a le croire. Cela ne me semble pas juste, puisque l'on dit que tous les Beiges sont égaux devant la Loi. Enfin.... J'ose espérer, Sire, que mon appel sera entendu de Votre Majesté. Elle no souffrira pas plus longtemps que les pauvres soient opprimés et frustrés du patrimoine que leur a laissé la charité chrétienne de nos ancètres et que la vótre ali- mente si génóreusement. J'en appelle a votre Cffiur J'ai l'honneur d'etre, Sire, votre sujet pauvre, mais obéissant et profondément respectueux.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2