Jean Pauper.
ËHU ■hh
Viclor-Enimanuel, est parmi eux; il exige
aussi ses compensations.
La Belgique, sans ètre consultée, est peul
èlre discnice, divisée en lots, attribuée en
part.
C'esl en ce moment que des libéraux vien-
nent proposer des courbeltesetdes hassesses,
a S. M. le roi d'ltahe.
lis feraienl bon marché du Roi des Beiges
a l'occasion; ils nedissimulenl plus leur pré-
dilection pour la république.
Rourquoi ces géuuflexions devanl an
monarque étranger
C'esl que ce monarque est lennemi du
Rape.
Ft que ne feraienl pas les libéraux pour
encenser et flatter un ennemi puissant et
viclorieux du Rape
lis lui sacrifieraient tout: palrie, liberie,
institutions. Qu'il nous prentte lout,
pourvu qu'il nous débarasse du clergé!....
Voila toule la largeur des sentiments de
ces pauvres gens.
Que c'esl bete et idiot
Que c'est vil
A toutes les époques, les libéraux onl lou-
jours trabi le pays quand leurs baines étaienl
servies par fétranger.
Dans tous les petils états de l'Europe les
Francais, aprés 1789, out trouvé, aux porles
les clefs a la mam, des t ra i I res pour livrei-
leur pays a un people plus pui»sant et pro
mettant d'abaisser le catholicisme.
Cette race de gens vils, lias, flatteurs,
épris du succes, courlisaus de la fortune n'est
pas éleinte.
On la voil a I'ueuvrea I'lieure qu'il est en
Belgique.
II se font les cbiens coucbants d'un roi
étranger. Celui ci, personne n'en doute, les
tnéprise; il répéte les mots deTibére, sortant
du Séuat qui ne lui refusaii rien: O hom
mes nés pour la servitude
Mais que leur fait le mépris d'linmbert
Ces geus-la tiriiiienl bien plus au salaire
qii'dux égards el ils oiiblient vile les coups
de cravacbe quand on veul bien leur faire
le plaisir de diinmuer rmfluerice du clergé
catholique.
pratiques pourarriveren Belgiqueau suffrage
universel. II en est uu bien simple; que les
iberaux. flanqués par leurs congénéres natu
•els el logiques, les truands de Vlnternatio-
nale, fassent une émeule; qu'ds reuversenl
irés cela. la Constitution de Fevrier 1831
ei ils pourront arriver facilement au fonc-
lionnement de la panaeée due suffrage uni
versel. Le inoyen est peul-élre fort radical,
mais de vrai, je n'en vois point d'aulre pour
alioutir. Qui vc t la fin vent les moyens.
Je ne suis pas le moms du monde élonné
des sympathies que la franc-maconini ie
affecte en faveur du suffrage universel. Elle
ci oil que nos populations soul sulBsamment
gangrenées par l'iriéligion et le libéralisme
et qu'elles trouveraient dans celle-ci un for
midable auxiliaire. Cela peut èlre vrai pour
les centres industrials, mats pas poiir Ie gros
de la nation elle a conserve sa vieille fop
catholique,el il faudra encore bien des efforts
libéraux el maconniques pour la lui ravir. II
suffit pour s'cu cónvainere. de voir les pro-
grés que font dans nos campagnes les patro
nages d'ouvi iers ei les associations de Saint
Francois-Xavier. Dans pen de temps ee sera
par cenlaines de milhers que l'on comptera
les ouvriers el chefs de I mulle qui font partie
de ces associations.
INTERIEUR.
LES LOGES.
On éent de Bruxelles a la Pulrie
II est sérieusement question dans le monde
maconnique de divisions et de discordes
intestines.' Les chevaliers de la truelle sont
pariagés depuls quclq.ii.es mois en deux camps
bien disimcis l'un les doctrinaires
voudratl se rallacher iniimemenl aux loges
anglaises qui paraissent avoir gardé qutl-
ques elements de conservation söciule; l'au-
ire vent a lout prix se jeler dans le courant
maconnique francais el ai borer franehement
le d'rapeau positiviste, materialiste, atbée et
iiiternationaliste. C'esl racceniualiou d'un
élat de choses déja ancien, et qui reflèle fidé
lement la situation du libéralisme en général.
Vaineu sur le terrain politique, notamment
dans l'arène electoralele dootrinarisine
bruxellois cherche actuellement un appui
dans les loges nuance anglaise. II est trop
trop lard la maconnerie beige, du moins
relément actif, marclie a la remorque du
jacobmisme el sa maiche en avant, c'csi-a
dire aux nDimes soeiaux, ne fora que s'accé-
lérer. Elle iia ut fondo.
Je pms vous affirmerde la maniére la plus
foniM'lle, que plusieurs loges beiges viemient
de menie a l'etude la recherche des moyens
MOUVEMENT CATHOLIQUE.
Nous apprenons que l'Assoeialionelectorale
catholique de Bruxelles, connue sous le nom
Association conservatrice a éln le 27
janvier coinme président effeclifM. le
prince E. de Caraman-Chimay, en rempla
cement de M. ie baron d Anethan, détws-
sionnaire pour raisons de santé, el M. A.
Beckers, vice président en remplacement
de M. De Volder, égaleinent démissionnaire.
Le secrétaire du comité directeur de ('As
sociation est M. Nolet do Brauwere van Slee-
land.
Le local de l'Assoeialion est au Cercle ca
tholique, rue d'Assaul, 12.
L'assemblée éiail nombreuse et aniinée
d'un excellent esprii.
Les adhesions a l'Assoeialion arrivent de
toules paris. Nous ne saurions trop engagei
les calholiques bruxellois, désireux de sorlir
enfin d'une inaction trop prolongée, a pren
dre place duns les rangs de la plialange
catholique. II est temps de s'oivainser pour
repousser t'mvasion tonjours progressive de
l'Alhéisme, du Kullurkampf, du radicalisme,
du socialisme, de I Internationale el de la
république sociale. Ceux qui sont dévoués a
la cause de la Religion, de la Ralrie el de la
Royaulé répondront en masse a I appel de
l'Assoeialion.
blissement d'instruction auxquelles la plu -
pari des bonnes families ostendaises doivent
l'éducation de leurs eiifanls. Nous nous bor-
nons pour le moment a faire remarquer que
cinq OU six minutes ont stiffi pour pr> mire
une determination qui porie indirectement
un nouveau coup aux finances d'une ville
balnéaire déja si éprouvée.
Nos lecleurs voienl que l'on y va leslemenl
dans lescönseils éclairés oü domine Ie libé
ralisme!
C'en est done fait de l'enseigncment d s
humanités a Ostende! Et ee nesera pas sans
faire de nouveaux et énormes frai,s que l'on
remplacera d'une maniére telle quelle l'en-
seigneinenl professionnel et primaire auquel
se consacraienl également les digiles ecclé-
siastiques envoy és a Oslende par Mgr l'Evè-
que de Bruges.
Le même conseil communal qui expnlse
les prètres de ses éiablisseinenls d'inslnielion
a volé, aussilót aprés. une adresse de con
doléance au Rui d'ltafie.
Nous supposons, ear la dépêche que nous
avons recue ne meniionne aucun détail,
nous supposons que M. Jean Van Iseghem
ira présenter lui-mèine cette adresse au Roi
Humbert, puisqu'il est d'usagequ'un envoyè
spécial se charge de pareilles missions.
Si nos prévisions se rèalisent, le bourg-
meslre d'Osiende pourra éludier sur place
les ucies d'inlolérauce du libéralisme italien,
snul'a les importer bientöt dans sa ehére ville
d'Osiende au profil de ses administrés!
Sur ee, M. Jean Van Iseghem, bon voyage
A bientöt! (Pulrie.)
une écolc dagrieullure a I Uuivrrsilé calho
lique est Io n d'èlie nlVamionne. comme on
le disait diiijtérfinenl. Grace aux efforts
persèvéranls d<-S personnel: dévouées. qui
out pns l'niiliative do ce projei. on peul s-
perer que l'école eri quotmn enlrera saus
trop larder dans le domaine des fails.
Ou ne saurail assez approuver et assez en-
courager la realisation de ce projet qui in
téresse a un haul degré les intéréts les plus
sérieux du pays. II est certain que t'ensei-
gnemeiil agnrole, organise par 1 Elai. oulie
qu'il collie enormémeiit au trésor. ne répotid
ui aux besoms reels de I agriculture nationa
le, in a ceux de la sociéte. telle ci a besom
uon-seulemenl de voir les sciences agricoles
enseignées avec compéience, mais il lui ini-
porie que la grande propriété revienne com-
pléiement aux vraies traditions en matière
d'économie sociale dont réconomie ruraleest
une branche essentielle. Travailler a rendre,
a ragricnlture el a ceux qui s'y livrenl leur
importance primitive, c'est-adire les repla-
cereti tètede I'mdustrie humaine, c'est
on ne sanrait Ie niertravailler direcle-
ment et efficacement a la prospérilé sociale
et nalionale.
UN NOUVEL EXPLOIT
DE M. JEAN VAN ISEGHEM ET
Nos lecleurs savenl comment on a organi
sé a Ostende la traite des pauvres. Les mal-
heureux seeourus jusqu'ici (tar le Bureau de
bienfaisance el qui prétendront encore user
(i'uu droit (V.) tnscrit dans la Constitution
beige, seronl mis ui ban de la charité ofG-
cielle!
Aujourd'hui on nous signaie uu nouvel
exploit par lequel vient de s'lllustrer le fa-
meux maïeur d Oslende.
Sans pouvoir clever aucun grief, sans
i
avoir jamais formulé la momdre [ilainte. le
conseil communal, preside par M. Jean Van
iseghem, a lésilié hier la Convention eu ver- j
Ie collége patronné
ECONOMIE LIBERALE.
Nous trouvons dans I'Etmle beigeécho
dos theatres grands el petils, moniieur des
casinos, prados, alcazars,cafés concerts, etc.,
etc., les détails suivants qui, vena'nl d'une
telle source, doivent ètre authentiques
c On ne sail vériiablement oü s'arrèter'a
l'ardeur des euehères de l'élranger se dispu-
tanl les chanteurs et les chanteuses en re-
nofn. Une letire de Saint-Pélersbourg annon
ce qu'en ce moment Ndlsoo, qui v donne
de.s representations, louche un cachet de
sept mille cmq cents francs par soiree. On
fail trenie mille francs de recette. Et l'on
pariede la géne de la Russie
Autre exemple: La inème Ndlson va, en
Avril, jouei' Hamlet aveo Faure. Elle touche-
ra, la encore, sept mille cmq cents francs
el Faure cmq mille. Soit dotize mille cinq
cents francs pour deux iiilerprèles.
Ajoulez mainlenant ce que coütera le resie
de la troupe, plus les frais ordmaires d'ex-
ploilaiion et de inise en scène. A quel prix
faudra-t-il coler les places?
iY. B. Le libéralisme qui énumère airisi
avee complaisance du budget des plaisirs,
prend des airs de philanthrope éploré, lors-
que les calholiques offrenl a Rie IX le denier
de la pieie filiale. Cel argent, disent nos
Gueux, plagiaires de Judas, tie pourrail-il
pas aller aux pauvres?... Comuiencez, MM.
les libres-pènseurs, par ue pas melire des
fortunes enliéres aux pieds d'une chanteuse
ou d'une danseuse, el alors les calholiques,
qui d'ailleurs ii'oubiient pas rmdulgenee,
se préoecuperoul de vous deniontrer que
leur premier devoir est d'assister le Rëre
commun de la elirétienté, sacrilégemeut
spulié par la Revolution.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Jeudi dernier, un assez éirange procés
s'esi déroulé devanl le tribunal de simple
police dc Bruges,
M. Vincke. vicaire a Dudzecle, M. Scher-
percel, sacrisiain, el irenie-deux complices
comparaissaienl devanl M. le juge de paix
sous la prévenlion d'avoir enfreint un soi-
disant réglement de police de la commune
de Lisseweghe.
EffectivemenI, le dimanche dans l'octave
de la Ste-Cécile, les trenie quatre prévenus,
tons membres de la Fun/urenyilde de la
sociélé St-Francois-Xavier il Dudzecle avaieut
eu l'extrême audace de faire une promenade
sur. le tei riloire de Lisseweghe, el cela sans
l'autorisation próalable de Son Altesse le
bonrgmestré liberal de la localiié; ilséiaient
enlrés en corps dans l'église pour y chanter
un canlique et pour dormer une sèrénadeau
Bon Dieu, aprés quoi ils étaienl allés pren
dre un verre de biére dans l'estaminet d'un
élecieur catholique.
Les fortes tètes libéraies de i'endroit, fu-
rieuses de voir le succès qu'obtenad la mnsi-
que catholique de Dudzeele, résolurent de
frapper uri grand coup et cliargèrent le
garde-champèlre de dresser procés-verbal
com ra les musiciens, pour infraction a l'arl.
16 du réglement communal de Lisseweghe:
malheurensemenl pour le bourgmestre. l'arl.
16 de son réglement ne contenait aucune
defense fane a la musique, il parlait seule-
meut de tambours, de drapeaux et de chientt
nou muselés
M. I'avocat Soenens n'a pas eu de peine a
faire acqmiter complement tonte la sociélé
des fanfares de Dudzeele, a la suite d'un
plaidoyer dans lequel il a réfutê les inepties
de ses adversaires. cl il a prou'vé parfaite-
ment que loul le procés n'étail qu'une ma
noeuvre de pat li. ce qui lui a fourni en mé-
me temps l'occasion de demontrer quelle
salutaire influeuce moralisatrice exerce la
soeiétè de St-Fraucois-Xavier parloul oü elle
parvient a éire foudée et ce nonobstant des
oppositions de loule espéce.
Monsieur, que vous êtes bon
Un médecin...
Bien oblige, Monsieur.
Des medicaments...
Bien reconnaissant, Monsieur. Vous me sau-
vez II est temps Alllo bon Dieu...
Chutne parlez pas du bon Dieu ,To suis
philanthropemembre de la Loge des Amis
philanthropes. Je ne connais pas le bon Dieu.
il ne vous connait pas non plus. Ilnes'occupe
pas de tout ra Ge que je fais c'est par philan
thropic. Je suis liberal et libre-penseur.
Pourtant, Monsieur...
Assez la-dessus Je vais done vous inscrire
sur ma listemais j'allais oublierVos enfants,
vous les envoyez aux Retits-Fréres ignorantins,
aux Soeurs Est-ce possible
Oui, Monsieur, les Frères et les Soeurs sont
si bons. Vies enl'ants apprennent si bien
Ce sont de mauvaises écoles, Jean Pauper.
1! l'aut retirer vos enfants dc la
Mais, Monsieur, it y a des années qu'ils y
vont. lis connaissent les Frères et les Soeurs
qu'ils aiment beaijeoup. J'ai toute conliance en
eux et en elles. lis me remplaeenl et remplacent
ma pauvrë femme dél'unte.
Mauvaises écoles, Jean Pauper Ecoles de
calotins, Jean Pauper, écoles d'obscurantins.
Croyez-moi, rien ne vaut les écoles communales,
les écoles laïques. La, pas de simagrées, pas de
superstitionstout juste de catéchismc et de
priores ce que la loi exige: des maitres intelli
gents, éclairés, amis des Lumiéres, du Progrès
et de la Tolerance, de la Constitution beige,
lu de laquelle existarf
d'Ostende!
Nous revièiiilrons sur cede decision prise
par 13 voix eonlre 1. et qui frappe un ét a -
AGRICULTURE.
On ld dans i'Avenir, dt: Charleroi
Nous apprenons que le projei d'aunexcr
(Je demande pardon a Votre Majestéde rappe-
ler ici un trlste souvenir. Mais en 1871, j'ai vu
des tas de malheureux enfants des écoles com-
Jean Pauper
Mais. Monsieur le visiteur, je veux que mes
enfants soient élevés en bons Chretiens comme
moi et non en laïques, comme vous dites. June i munales prendre part a de scandaleuses manifes-
connais pas vos instituteurs et vos institutriees tations, et j'ai bien jure alors que jamais mes
laïques. Je sais seulement qu'ils vont au theatre
voir danser des femmes laïques et qu ils y con-
duisent les enfants des écoles laïques, lilies et j
garcons. Je sais aussi qu'ils les mènent a des
reunions, des l'ètes des Loges maconniques, des
laïques dont Léo[iold lr disait, ii ce qu'on ïaconte, I
qu'ils nous ramèueront a la barbarie s'ils le pou- j
vaient, j'ai entendu dire ca dans un sermon de
notre euré.
Ah! rxiais, vous me faites Tellet del re un
fougueux clerical, vous
Moi, Monsieurje ne suis qu'un pauvre
liommeje ne suis ni électeur, ui ne l'ais de
politique. Mais tout cela ne me va pas. Je n aime
[ias que 'mes enfants se moquent de la religio.i,
du bon Dieu, du catéchisme, du euré; je n'aimo j
pas qu'ils jouent a Témeute avec les enfants des j
écoles comuiunaies. Cal'je lus ai vus ces enfants,
de mes yeux vus, injurier des curés, eourir le
soir les rues en masse avec des lilies perdues,
des gamins, des voyous, hurlant A bas la calotte!
A bus Malou! 11 l'aut lo pendre,Eb bien, je ne
veux pas que mes enfants apprennent toutes ces
mariières, tournent mal et s'en aillent avec la
canaille, crier sous le balcon du Roi
Roi de carton
Rends tes millions
Vive la République.
enfants n'iraient aux écoles communales).
La dessus, le monsieur a dit
Jean Pauper, róliéehissezje vous donne
cinq minutes...
C'est tout réflóchi. Je suis le père de mes
enfants et non pas vous, ni le bureau de Bienfai
sance, ni le comité de Charité, ni le Conseil com
munal. Ce sont mes enfantsentendez-vous
Monsieur. Si vous voulez bien venir a mon
seeours, jiarce que je suis indigent et malheu
reux, ce n'est pas une raison...
Malheureux, ne continuez pas. Retenez bic
ceci. Je repasserai demain. Si demain vous n'avez
pas retire vos enfants (1e cliez les Frères. et los
Soeurs, vous ne recevrez rien. J'ai des ordres
l'ormelsNi pain...
Bien, Monsieur.
Ni viande...
Bien, Monsieur.
Ni paillasse, ni couvertures...
Merci, Monsieur.
N'i médecin...
Bien oblige, Monsieur.
N'i médicaments
Fussiez-vous a votre lit de mort
C'est mal, Monsieur, paree que je suis pau-
yre, malade, sans travail, de me traiter comme
un idiot qui ne sait pas élever ses enl'ants, ou
comme un mauvais père qui...
A l'audience du 30 janvier au tribunal
correctionnel de Bruxelles, M. A. Delmer,
rédacteur dn Cour rie r de Bruxellesa ex-
pliqué en ces tenues les motifs qui ont dé-
cidé le journal a ne pas admettre dans ses
colonnes la réponse blasphéinaloire de M.
Laurent
<- Je tiens a déclarer que les motifs qui nous
ont déterminés a écarter une partie de la réponse
de M. Laurent n'ont absolument rien de commun
avec la haine, l'esprit de dénigrement et les
autres mobiles qu'on a bien voulu nous prêter.
Nous ne nous sommes pas occupés de la
personnalité de M. Laurent; nous ne sommes
occupés que de ses opinions, qu'il a livrées a la
discussion, puisqu'il les a jmbliées.
Nous n'avons apprécié que Tautcur, 1 écri-
vainnous avons constaté qu'il nie lc dogme
fondamental de tout l'édiflce chrétien, la divinitó
du Christ.
- M. Laurent ne nous a pas démenti; au con
traire, sa prétendue réponse tend a prouver que
nous n'avons point altéré sa pensee.
Dans ces pages qu'il nous a adressées, il se
pose franehement en ennemi de TEglise, en
contempteur de tout ce que nous croyons, de
tout ce que nous vénérons.
Ces pages, le tribunal je le constate n'a
pas voulu en entendre la lecture. 11 l'aut cepen-
dant bien que j'en lise un passage, un seul, pour
vous montrer combien M. Laurent respecte notre
foi et notre honneur de catholiques.
Je lis
II est vrai que pour les chrétiens orthodoxes)
Jésus-Chri'st se confond avec Dieu. Mais cette'
confusion du flni et de l'infini, est impossible
au point do vue rationnel...
- Vous le voyez, on met les catholiques, les
chrétiens, au ban de la raison; mais attendez,
voici qu'on va les niettre au ban de la loyauté et
de l'honiiêteté publique. Je continue la citation
Cette confusion conduit en fait a des erreurs
et a des superstitions que l'esprit de domination
ne cesse d'exploiter.
A qui s'adresse cette accusation? Evidemment
a TEglise, aux catholiques, a nous. On nous taxe
d'erreur et Ton nous dénie la bonne foi. Ce seul
passage j'en pourrais citer bien d'autres ne
sufiirait-il pas pour justifler notre refus?
A un point de vue plus général, qu'est ce que
M. Laurent veut nous forcer a publier
Un plaidoyer contre la divinité du Christ; une
démonstration tendant a faire passer TEglise pour
une osuvre d'imposture; pour une colossale mys
tification dont les auteurs exploiteraient indigne-
ment la crédulité publique. SiM. Laurent a raison,
que serions-nous, Messieurs Des trompeurs ou
des imbeciles des fourbes ou des niais: pas de
milieu.
- Mais un journal catholique, mais ses rédac
teurs, hommes de conviction; ses lecteurs, qui
partagent ses croyances, peuvent-ils considérer
pareille these autrement que comme souveraine-
ment outrageante pour eux-mêmes
Et la justice elle-même, Messieurs, laisserait-
elle se produire ici un aussi flagrant abus de la
parole Permettez-moi de rappeler a ce sujet un
précédent qui vous frappera etdont le Courrier
de Bruxelles a été l'occasion. Dans un procés oü
ce journal était engage il s'agissait encore
d'un refus d'insertion et d'un refus legitime
puisque la justice nous a donné gain de cause
i'avocat de notre adversaire parlait des cérémo
nies du culte catholique. II paraissait en parler
avec. dédain. Le président de la cour d'appel
l'arrête Maitre un tel, lui dit-il, je ne vous
permettrai pas de continuer sur ce ton. L'avocat
s'exeuse il aftirme n'avoir pas voulu manquer
d'égards a la religion. S'il en est ainsi, conti
nuez, reprend le président de la Cour, continuez,
j'avais compris que vous attaquiez ici des choses
dont il faut parler avec respect.
Voila comment parle la justice beige, voila
comment, malgró l'extrême libertó laissée a la
défensenos tribunaux eux-mêmes imposent
dans leur enceinte le respect des principes sur
lesquels repose l'ordre social. Et voila pourquoi
aussi le crucillx s'ólève la derrière le juge
comme le symbole divin de toute morale et de
tout droit dans les sociétés chrótiennes
Et vous voudriez que l'outrage défendu ici
s'imposat, de par la justice, dans les colonnes
d'un journal fondé précisément pour défendre et
le Christ et la société chrétienne Non, cela n'est
pas possible.
Du pied de cette croix qui nous domine, il ne
nous viendra pas une sentence qui nous oblige-
rait a proclamer dans nos colonnes la négation
de la divinité de Jésus-Christ.
CHRONIQUE ELECTORALE.
Le corresponded bruxellois de la Palrie
crod que M. Fortamps ue se présentera plus
aux proehaines élections sénaioriales de juin
et qu'on essayera dans le monde doctrinaire
de It: remplacer par M. Alp!). Vanden Reere-
booin. ex-'député d'Ypres.
Assé raisonné comme celaj'ai des ordres
je les exécuterai
Exécutez-les alors, Monsieur, et laissez moi
mourir en paix.
Réfléchissez, je repasserai.
C'est tont réfléchi. Ne repassez pas, Mon
sieur; votre bienfaisance, votre philanthropic,
votre charité y perdront leurs peines. Je no
compte plus que sur le bon Dieu
Le bon Dieu Tonjours le bon Dieu Eli bien
qu'il vous tire de lilMoi je m'en moque.
Et le Monsieur, jetant ses paperasses, sous son
bras, s'en est allé; fort fachó et en claquant les
portes.
Voila ce qui vient de se passer, Sire, dans ma
misérable mansarde... Je n'ajoute rien, je n'o-
mets rien. Je dis tout, je vais finir.
J'ai eu peut-ètre tort de raisonner. Est-ce qu'un
pauvre qui meurt de faim, est-ce qu'un malheu
reux sans sou ni maille a le droit de raisonner?
J'ai pleuré, Sire, aprés que ce Monsieur bien-
faisant est partiet quand mes enfants sont
revenus, je leur ai tout raconté.
Alors mon iils, qui a beaucoup d'esprit pour
son age, a dit qu'il parlerait aux Frères, que la
société de St-Vincent de Paul viendrait a mon
secours, que cette société n'imposait pas aux
pauvres qui meurent de faim, de froid, de mala-
die, l'obligation d'abdiquer leurs droits de pères
et mères de familie. Enfin, il avait entendu parler
chez les Frères de l'CEuvre de la civilisation de
TAfrique, que Votre Majesté a entreprise pour
améliorer lo sort des nègres et il m'a dit
Père, i! faut éerire au Roi Léopold II. Si le
On annonce qu'aux proehaines élections
pai'lerr.entaires, M. It: Prince de Chimay po-
sera de nouveau la candidature a Thtiin.
Roi est si bon que de prendre en mains la défenso
des nègres de TAfrique opprimés par des aelie-
teurs d'esclaves, il saura bien aussi protégér les
indigents de la Belgique contre les organisateurs
de la Traite des pauvres
C'est ce que je viens de faire, Sire, dans cetto
trop longue lettre. Je demande humblement par
don a Votre Majesté, de la libertó quo j'ai prise
de lui signaler la triste position faite aux pauvres
en général, et a votre sujet en particulier, par
certains conseiis cornmunaux et certains bureaux
de bienfaisance
Que V. M. me pardonne si j'ajoute encore ceci:
J'ai beaucoup entendu parler de la Constitution
beige. II parait qu'elle garantit a tous les Beiges
la libertó d'enseignement. Apparemmentelle ne
dit rien de la liberté des pauvres et les riches
seuls, les bourgeois, sont complétement libres,
l'abri de toute mesure preventive, en ce qui
concerne le choix des écoles pour leurs enfants!
J'ai cependant peine a le croire. Cela ne me
semble pas juste, puisque l'on dit que tous les
Beiges sont égaux devant la Loi. Enfin....
J'ose espérer, Sire, que mon appel sera entendu
de Votre Majesté. Elle no souffrira pas plus
longtemps que les pauvres soient opprimés et
frustrés du patrimoine que leur a laissé la charité
chrétienne de nos ancètres et que la vótre ali-
mente si génóreusement. J'en appelle a votre
Cffiur
J'ai l'honneur d'etre, Sire, votre sujet pauvre,
mais obéissant et profondément respectueux.