sm Le Pape est mort Jeudi, a cinq heures qnaranle cinq minutes. Le Pape avail assez bien passé la journée d'hier, et, dans la soirée, le docteur Cecca- relli, qui était en permanence au Vatican, avait donné un bulletin rassurant. L'auguste malade avait rnême pu faire quelques pas soutenu par deux camériers. Ce matin, a quatre heures, les personnes qui veillaienl auprés du SouverainPontife conslatérent une sorte d'élouffementelles firent réveiller en toute hate le docteur Cec- carelli, qui vinl et réclama aussitöt l'assis- tancè de son collégue, le docteur Antonini. Les deux médecins conslatérent une violente attaque de fiévre infeclieuse, celle-la rnême, dit-on dans le peuple, quia emportési rapi- dement Victor-Emmanuel. Ce sonl probable- ment, dit-on encore, les efforts fails la vei lie qui ont déterminé celte crise nouvelle. Les membres du Sacré-Collége furent pré ven us de suite, et le cardinaI-vicaire fit aussi töt exposer dans les églises de Rome Ie Saint- Sacrement, en rnême temps que toules les cloches de la ville éternelle appelaient les fidèles au pied des aulels, oir le clergéréuni récitait les prières Venerubilipro Ponlifice in agonia, Vers onze heures le cardinal Panebianco et Mgr Marinelli sacrisle du Sainl-Siége apostolique, accompagnés des aumöniers et des gardes nobles, allérent prendre dans la chapelle pontificale une hostie consacrée et enlrérent dans la chambre du malade, a la porie de laquelle lout le monde, cardinaux, gardes, familiers, était a genoux. llsadmi- nistrérent au Pape la communion el l'exlrème oncliorr. Pre IX avail conserve toutes ses faculléset toute la lucidité de son esprit, el enlre les accés de suffocation on pouvait l'enlendre répondre, d'une voix assez forte, aux priéres des agonisants, que récitait au pied du lit, a genoux, le cardinal Bilio, grand péniten- cier. Vers midi, les accés redoublèrent et les docteurs Ceccarelli et Antonini, qui avaient déclaré dés le matin que la crise était mor- lelle, firent comprendre que l'agonie allait commencer. Vers une heure, le Pape perdit compléte- ment connaissance et ne la reconvra plus jusqu'au moment oü il poussa le dernier soupir. Rome, 9 Février. Le corps du Saint-Pére a été embaumé hier soir a i'aide d'injections, dans les artè- res, d'un liquide arsenical, dans le corps avait préalablement été plongé plusieurs heures. Les enlrailles ont été exlrailes et dé- posées dans une urne. Puis le Saint-Pére a été revêtu de la sou tane blanche, avec ceinture de soie rouge a glands dor, bas blancs, calotte et mules brodées et croix pastorale. II repose ainsi dans la rnême chambre et sur le rnême lit qu'hier, mais sur les couver tures de damas rouge, avec les qualre candé- labres et les deux gardes-nobles. Aux cötés du lit, huil pénitenciers sont a genoux en prières. titude qui prie. Dans la soirée du troisième jour, les cardinaux de la creation du Pape décédé, en habit de serge violette, arrivent a la sacristie de Saint-Pierre, avec leurs gentilshommes et leurs caudataires. Les prólats cleres de la Chambre y accompagnent le cardinal camerlingue. Le cardinal-archiprètre de Saint-Pierre, en chape noire, et les chanoines procédés de la croix se rendentles cierges allumés, en chantant sur le ton le plus grave lo Miserere, a la chapelle du Saint-Sacrement. Les chapelains et les confrères du Saint-Sacrement prennent le corps et, accompagnés des gardes- nobles et des suisses, ils le portent, a la suite du clergé, a la chapelle dito du choeur (2), ou vien- nent, immédiatement prévenus, les cardinaux, le majordome, le maitre de chambre, les chape lains particuliere, vctus de violet (paree que le corps du Pape, auprès duquel ils continuent leur service, n est pas encore dans sa dernière de- meure) et les maitres de cérémonies pontificaux, en mantellöne. On ctiaute le répons In Para- disum. Le chanoine évêque, vètu pontiiicalement en pluvial et mitre, fait une troisième absoute, la ait et encense, en récitant l'oraison spéciale a mite circonstance, celle des trois bières de cy pres, próparée dés longtemps, qui doit le ren- fermer; les chantres entonnent 1 antienne Ingrc- ciicir et continuent ensuite le psaume Quemad- utodwH desiderat. On répèto l'antienne et les chapelains, tenant dans un grand et large linceul rouge, lamé cl'or, bordé de soie cramoisie et aux LfUnivfirs a recu de Rome la dépêche suivanle Rome, 9 Février, 11b. 49. Hier matin, a huil heures, le cardinal Pec- ci, accompagné des clercs de la chambre apostolique et des protouotaires, est enlré dans la salie oü repose le Pape, exposé sur un lit modeste enlre quatre humbles cierges. Le visage du Pape avail conserve tout a la fois une expression et un calme d'une beauté sublime. Après la priéreel I'aspersion du corps faite par ie cardinal Pecci, le doyen des protono taires a lu, a genoux, facte latin de la reco gnition du cadavre. Le cardinal Monaco La V»lette a fait affi- cher aux porles des églises une notification au peuple et au clergé antioncanl la morldu Pape el ordonnaul de faire sonner les cloches pour les funérailles et de réciter a la messe ia collecte pro Ponlifice cligendo. A neuf heures a été tenue la première con- grégation extraordinaire des cardinaux pour la distribution des charges diverses, pour le reglement du cérémonial compatible avec les circonstances et pour la discussion des graves questions concernanl le conclave. Le corps du Pape a été embaumé cette nuit; après quoi, il a été transporlé privé- ment a la basilique dans la chapelle du Saint- Sacrement, les pieds restant en dehors de la grille,pour permetlre au peuple deles baiser. II restera ainsi exposé dans la basilique Dimanehe, Lundi et Mardi, jour oü le chapi- trecélébrera les funérailles. Mercredi, Jeudi et Vendredi, ce sont les cardinaux qui célébreront les funérailles a la chapelle Sixtine. Vendredi, Mgr Nocella prononcera l'éloge funébre du Pape. Samedi, on célébrera la messe de Saint- Espril, el Mgr Mercur'elli prononcera le dis cours De Ponlifice étigendo. Le soir du rnême jour aura lieu l'entrée en conclave. Les cardinaux étrangers sont atlendus et viendront pour ce jour-la. Le Monde recoil de Rome la dépêche sui vanle Rome, 9 Février, midi trois quarts. La décision definitive au sujet de l'ouver- lure du Conclave sera prise, dit-on, après l'arrivée des cardinaux étrangers. On annonce l'arrivée de plusieurs cardi naux francais pour demain, des cardinaux autrichiens pour Lundi, du cardinal De- champs pour Mardi. Le gouvernement temporaire de l'Eglise est ainsi réparti le cardinal Pecci, camer lingue, dirige les affaires temporelles et prend toules les dispositions nécessaires avant le Conclave. Le cardinal Amat. doyen du Sacré-Col lége, étant malade, c'esl le cardinaldi Pieiro, sous-doyen, qui dirige les affaires religiën - ses. Le cardinal Simeoni, tout en cessant les fonctions de secrétaire d'Elal, garde la pre fecture du palais apostolique. Le cardinal Monaco della Valetla reste le Vicaire de Rome. Comme la tranquillité malérielle se main- tient, on assure que les cardinaux inclinenl a ne pas abréger le délai de neuf jours avant le Conclave. On lit dans Ia Correspondance aulri- chicnne franges d'or, le corps revêtu de la soutane blanche, de l'aube, des dalmatiques et des autres ornements pontillcauxy compris la chasuble rouge, le pallium, le fanon avec ranneau, les sandales rouges et la mïtre le placent ainsi dans la bière. Le majordome y met trois bourses con- tenant des médailles d'or, d'argent et de bronze en nombre ègal a celui des annóes du pontilicat qui vient de iinir. Le premier cardinal de la création du Pape ainsi enseveli, après avoir déposé aux pieds du corps un cylindre de fer blanc renfermant un parchemin oü sont indiqués les principaux événeinents du règne, couvre la tète d'un grand voile blanc, pendant que le maitre de chambre enveloppe les mams d'un voile sem- blable; on étend sur tout le corps le grand linceul rouge. Les cardinaux Jdvrent alors le cercueil au chapitre, dont les notaires dressent acte de cette remise. La bière de cyprèq, fermée avec des vis et scellée, est placée dans une bière en plomb, aux armes du Pape décédé, qu'entourent diverses incriptions cell i-ci est enfermée dans une bière en bois, sur laquelle sont apposés les sept sceaux du camerlingue, de l'archiprêtre, du majordome et du chapitre. Les bières oü est enfermé le corps du Pape précédent, déposées au lieu flxé prés le vestiaire,des chantres, ont été transportées la veille, sans aucune solennitó, dans les,souterrains de la basilique on dans une autre église; on con state l'authenticité du cercueil, ondresse unacto de reconnaissance, et le Pape, qui vient de mou- rir, prend la place de son prédécesseur, jusqu'au moment oü son successeur viendra roccuper a son tour. Si, par son testament, le Pape a choisi une autre église pour lieu de sa sepulture, Ia transla tion n'est permise qu'après une année entière, écoulée sur la tombe, dans l'endroit consacré. (V Vnivers). Voici, suivant une information parlicu- liére d'un journal viennois, quelles auraient élé les derniéres paroles du Saint Père a son lil de mort: J'ai fait pour l'Eglise el le Sairil- Siége lout ce qui était en mori pouvoir. Mon Dien, vous qui lisez au fond des cceurs, vous savez que mes paroles sout.sincéres. Je vous la recommandelei ses lévres expirantes ne purent plus proférer un mol. Une dépêche de Londres nous apprend que tous les journaux consacrent leur premier article a la mort du Pape, el font un grand éloge de Pie IX. Rome, 11 Février. La question du siége du Conclave a étédé- cidée hier matin. Pie IX, outre la hulle dans laquelle il don- ne aux cardinaux la faculté de déroger au besoin aux régies d'usage pour le Conclave, a laissé aussi quelques instructions relatives au Conclave. Le Souverain Pontife avait remis ces in structions au cardinal Simeoni pour les com- muniquer au Sacré-Collége, dans le cas oü la question de réunir le Conclave hors de Rome serail soulevée. Pie IX, dans ces instructions, expose les motifs pour lesquels il ne voulnl pas aban- donner Rome en 1870; il ajoule que les évé- nemenls postérieurs le confirmèrent dans celte décision. Ces instructions sont accompagriées de nombreux documents, lettres de souverairis, correspondances diplomatiques, etc. Le cardinal Simeoni a done remis ces in structions ao Saeré Collége el les cardinaux dissidents cessant leur opposition admirenl Rome comme siége du Conclave. Celte décision a élé nolifiée hier soir aux cardinaux qui n'étaienl pas présents a la Congrégation. Le Saint Père a laissé deux testaments; dans le premier, oü il agil comme Pape, il laisse une rente annnelle de trois millions et demi a son successeur, pour les dépenses du St Siége et les sommes annuelles a payer aux anciens employés pontificaux; dans le second, oü il agit comme homme privé, Pie IX in- siitue ses neveux comme héritiers et laisse 300,000 francs pour les panvres de Rome el autres legs. Pie IX ordonne qu'après la mort de son successeur (alors que, selon l'usage, il quil tera lui-méme la basilique de Saint-Pierre) son corps soit transporlé dans la basilique Saint-Laurent extra muros. II a diclé une inscription très-siinple pour son monument, pour leqnel on ne doit pas dépenser plus de deux mille francs. INTÉRIEUR. Immédiatement après avoir recu de M. le baron Augusle d'Anethan la douloureusenou velle du décés de Pie IX, le ministre des affai res étrangéres a télégraphié a la Légaiion du Roi auprès du Saint Siége l'ordre d'aller sans délai e.xprimer a S. Em. le cardinal secré taire d'Etat les condoléances dn Roi et de la Reine et celles du gouvernement de Sa Ma- jeslé. M. le comle Van der Stralen - Ponthoz, grand maréchal du Palais, s'est rendu ven dredi en grand uniforme a la Nonciature et a présenté a Sou Exc. Mgr Vannulelli les compliments de condoléance de Leurs Ma- jeslés. La mème démarche a élé faite au nom du comle et de la cointesse de Flandre par M. le comte d'Ouliremont, grand maitre de la mai- son de Leurs Allesses royaies. LA TRAITE DES PAUVRES. Nous lisons dans la Feuille d'Oslende que les bureaux de bienfaisance d'Oslende ont élé trompés dans leur attente. Ils étaient certains, dit la feuille calholi que, qu'une menace, qu'une promesse, qu'un mot ferait trembler nos pauvreset les cour berait sous le jong de leur despotisme! Mais le caraciére flamand ne supporle aucune ty- nunie el la vieille foi de nos pères n'est pas éteinte ehez nous. Lundi dernier. nos despotes au petit pied se réunissaienl pour la seconde lois pour faire connaitre aux families panvres qui profitent des aumönes du bureau de bien faisance, la décision dracoriienne récemrnent prise sous la présidence de M. Jean Van Ise- ghem: TOUT SECOURS sera refuse aux parents pauvres dom les enfanls ne fréguen- pas les écoies comrnunales. Des -Sö méres de familie obligées a com- pa rail re devanl ce conseil de furnine, 42 ont préféré se passer d'un croüton de pain ofli- ciel plulót que d'abdiquer leurs droits les plus sacrés! DEUX femmes seuleinenl, DEUX mal- heureuses méres ont cru devoir céder, enco re bien malgré elles, a celle pression inouïe jusqu'è ce jour. Nous ne leur reprocherons pas cette faiblessel nous les plaignons! Voila done oü aboulil celle inesure li- berlicid préparée de longue main et tnise a exéeution dés que l'adminislralion est débar rassée des deux membres qui ne voulaienl pas consentir a faire des deniers de la bien faisance publique un instrument de parti. On voit que, malgré le blame formel du gouvernement, la Traite des pauvres conti nue impunément a Oslende. Est-ce que MM. les ministres de l'intérieur et de la justice éludieront longtemps encore avant de mettre fin, par un acte énergique, a cette odieuse perséculion"? RÉVÉLATION. Un journal liberal fait une révélation inté ressante et qui se passe de tout commentaire. «II n'est pas inutile de faire connaitre a nos lecteurs le chiffre des fonds secrels qui ont été mis l'année derniére a la disposition du prince chancelier Gorlschakoff pour.... s'assurer le concours désinléressé de la di plomatie et de la presse éuropéennes. Ce chiffre s'éléve a 60 millions de roubles seulement, lesquels ont passé, pour la plus grande partie, dans les poches des pachas, des hommes d'Etat d'Atilriehe et de Hongrie, des ccrwains allemands et des journalistes anglais. Voos voyez que les idees civilisatrices coülent cher, autant a ceux qui les mettent en pratique qu'a ceux sur lesquels elles s'ex- écutent. Est-il bien sür que quelques roubles n'ont pas aussi été semés dans le champ de la presse libérale beige"? Une nouvelle demande de deux millions el demi vient d'ètre faite pour conlinuer la construction du palais de justice de Bru xelles. On nous dit que ce monument sera riche; soil: mais il n'enrichira pas le pays, el si je ne demande nulleinent que l'on fasse assoier nos magistrals sous un chèuepour rendre la justice, je voudrais cependanl que l'on entourat Mme Thémis de moins de luxe; tout aussi bien, étant aveugle, eilc ne le voit pas. Cepeudant si les sommes énormes qu'on dépense nous garantissent une justice impartiale, austére a l'abri des malsaines suggestions de l'esprit de parii, on ne se plaindra pas. Conespde la Pair ie.) CHRONIQUE PARLEMENTAIRE. La Chambre des représenlanls s'est occupée Vendredi de la proposition de loi qui a pour bul de modifier Particle 29 du décret du 3 Janvier 1813, quant a Page pour la descente et le travail des enfanls dans les mines cl miniéres. Le décret de 1813 fixe a 10 ans l'age mi nimum auquel les enfanls peuvenl descendre dans les mines la proposition de loi recnle cette limite d'age a 14 ans. M. Couvreur el Mgr De Haerne ont pris la parole. Celui-ci propose de réduire a 12 ans l'age au-dessous duquel il ne serail pas per mis de faire descendre les jeunes garcons dans les mines. Nous devons dire un mot de l'accueil fait dans les sections de la Chambre au projel de loi de M. Frére-Orban concernanl la sup pression évenliielle de certains trailemenls ecclésiastiq nes. La d roi te a généralcment opposé a ce pro jet une exception légale et a voulu fondre la proposition de M. brére dans une revision plus ou moins générale du Code Pénal. Au point de vue des principes juridiques, cette exception est fondée et il est a prévoir qu elle enlrainera le rejet du projet de loi. N'ous regrettons cependanl que la ques tion de principe n'aitlpas été abordée et que la droite ail méme eu l'air d'admetlre l'in- gérence de l'Elal dans un domame oü il n'est évidemment par cliez lui. CHRONIQUE ÉLECTORALE. Les Gucux ont deja leur candidal pour la procliaine éleclion de Virion. C'esl un con- seiller provincial, M. Arthur d'Hoffschmidt. BULLETIN POLITIQUE. La nouvelle capilale de la journée, une nouvelle grave autant qn'inattendue, c'esl celle de l'envoi de forces anglaises a Constan tinople. Le premier ministre a déclaré que cette mesure u'êtait ni un encouragement pourlj Turquic, ce qui serail, dans tous les cas fort tardif, ni une menace pour la Russie. De nouvelles complications se préparen! dans les affaires d'Orient. La Turquie refuse a l'Angleterre le droit de faire avancer ses navires jusqu'a Constan tinople. A l'appui desa résolution, elle fait valoir sa crainte de voir aussitöt 'les Russes y paraiire a leur tour el occuper la ville par la voie de terre. Et, en effel, le cabinet de Saint-Pétersbonrg, sans s'arrèter aux décla- ralions de lord Derby, qui affirmaient Ie caraciére pacifique de la mission de l'amiral Hornby, anrait fait savoir aux puissances que si l'Angleterre se met en devoir d'occu- per Constantinople pour protéger les chré- tiens, les Russes s'y rendront dans le mème bul. Cela expliquerait le conlreordre donné par la France el l'Italie a des navires de guerre qui devaient également prendre la route du Bosphore en se conformant a une invitation du Foreign Office,ou loutau moins le dementi qui a frappé la nouvelle de leur depart pour cette destination. Les ministres de la Reine Victoria ont dü se réunir en toute hate pour délibérer sur ces nouveaux inci dents. Eu attendant la Porte est dans le plus grand désarroi. II est probable que dans les conseils du Sultan, les partisans d'une allian ce offensive el defensive avec la Russie en vue de sauver les derniers débris de la puis sance otlomane, sont aux prises avec les adversaires de cette politique, lesquels es- comptenl une résolution belliqueuse qui pourrait se prendre in extremis a Londres. Peut-ètre méme cette alliance, quoique dé mentie, esl-elle sur le point de se conclure et a-l-elle rnotivé la démission de Server pacha, président du conseil d'Etat et ancien ministre des affaires étrangéres, bien qu'une dépéehe lélégraphique, venue par la voie de Zanlen'attribue celte retraite qu'aux hesitations du Divan sur la politique tant inlérieure qu'extérieure qu'il convient de suivrc. Mais la mèine dépêche parle d'une invitation adressée par le Sultan au grand- duc Nicolas de venir le visiter a Constanti nople. Ce bruit, coïucidant avec l'opposition faite par la Porte a la traversée des Darda nelles par les navires anglais, serrible indi- quer que lont au moins les partisans d'une enienle intime de la Turquie avec la Russie sont en majorilé dans les conseils d'Abdul- Hainid. Le silence se fait rnomentanémenl autour de la conférence. Une dépêche de Vienne assure que l'Autriche serail dispusée a lui laisser le soin de résoudre la question de la durée de l'occupation militaire de la Bul* garie. LA FAMINE EN ORIENT. Nous avons, d'aprés le London and China telegraphpublic des nouvelles de Chine d aprés Iesquelles la famine serail si épou- vantable que les enfanls seraient mis en vente pour l'alimentalion publique. Uno leu re, que nous trouvons ce matin dans Ie Timesraiuéne ces affreux détails a de moins horribles proportions. M. Francis Wade écrit en effet au journal de la Cilé que par enfanls vendus au mar- ché comme nourrilure il faut entendre, non que les Chinois aient recours au canni- balisme pour échapper a la mort, maisq'afiti d acquèrir de la nourrilure, les parents met tent en vente leurs enfanls pour les «besoins» de lescluvage et de la prostitution. Méme rainenée a ces proportions, on con viendra que la nouvelle a encore de quoi juslifier, mème aux yeux de M. Sarcey, la belle oeuvre de la Sainte Enfance. QUESTION ORIËNTALE. On mande de Vienne a l'Agence Havas, 7 Février La Russie vient de communiquer aux divers cabinets de l'Europe les bases des pré- (-) Celle chapelle, la plus spacieuse de la basilique, séparée du bas du cölé de l'égüse par une porie en fer garuie de graades glacés qui intercepted fair extérieur, est celle oil l'on chante l'ollice canoriial et la messe capilu- laire; elle se trouve précisémout vis-a-vis la chapelle du Saint-Sacrunienl: Ie cortége ii'a qu'a traverser l'Eglise.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2