successeur de Pie IX? Ce fat tine protestation adressée a tonles les puissances contre l'usur- paiiori des Elais de l'Eglise. II n'esl que trop évident, en effet, que Ie gouvernement supé rieur de la catholicilé ne se trouve pas dans les conditions normales de son aetion et de sa juridiclion suprème. Celui quia reende Dieu 1a mission d'enseigner les hommes el les peuples, de juger souverainemenl et uni- versellement, de lier et de délier, de con- damner et d'alisoudre, ne doil el ne peut ètreni Ie sujet, ni Ie subordonné de person- ne, a quelqtte titre que ce soit. C'est sou droit imprescriptible, ou plulól c'est Ie droit de Dieu lui-mème, cl voila pourquoi les faits qui méconnaissent el violent ce droit ont èlé, sonl el seront loujours flétris par la conscien ce chrétieune comme des sacrileges el des crimes. STATOLATRIE. Dans la discussion qui vient d'avoir lieu a la Chamhrc des.Représentants sur Ie pro jet de loi relatif au travail des femmes et des enfants dans les mines, M. Pirmez a défini en ces termes la cliarte du libéralisme Elle necroit pas que les enfants appar- tiennent a l'Elat, elle laisse au père la di- reclion de ses enfants; elle lui assure Ie libré choix des écoles oü tl venl les en- voyer. M. Pirmez est parvenu a tin age oü l'on n'a plnsguère de toupet; mais il lui faut, en ton! cas, beaucoup de front pour émeltre de pareds aphorismes, quelques semaines aprés Ie debat qui a eu lieu au Parlement sur l'o- dieux règlement du bureau de bienfaisanre d'Oslende. Dans ce débat, qu'ont soulenu les orateurs libérau.x Tout juste Ie contrepied des maximes pro nées par M. Pirmez. lis ont érigé l'mdigence en cause d'indi- gnité civile et prétendu imposer aux péres de familie, en retour du bon de pain du bu reau de bienfaisance, l'abdication de l'aulo- rité paternelle. Leursystème, ce n'est pas senlement ('in struction obligatoire, c'est l'école officielle obligatoire et ils donuent a cette obligation l'odieuse sanction de ia faitn Enfin c'est par leur fante et pour proléger leurs victimcs que la cbarilé catbolique a dü créer une oeuvre nouvelle, dont la nécessité seule est une bonte pour la Belgique: l'OEu- ore des affamés d'Oslende. Voila ce qui a étédéfendu, pröné, au nom de ce libéralisme que M. Pirmez prélend être Ie parti de la liberie. Et cel incident n'esl pas isolé, ce n'esl point une inconsequence libérale, c'est au contraire l'applicalion logiqne des principes libéraux. On peut, en effel, au point de vue prati que, définir Ie libéralisme: la guerre a l'Egli se et a la liberté du bien, appuyée par ton les les ressources de la centralisation et de la bureaucratie. Ee principe fondamental et générateurdu libéralisme, c'est l'irréligion d'Etat. dissimu- léesous Ie masque des immorlels principes de 89. Aulour de ce principe el pour Ie dévelop- per, fonelionnent l'enseignement officiel, souvent privilégié jusqu'au monopole, et la bienfaisance officielle, souvent parliale jus qu'a la cruauté. La liberté vraie, c'est-a-dire les conditions normales de l'accomplissement du devoir, Ie libéralisme la viole souvent et partout; il proscril ou il enlrave la priére, la predica tion, l'exercice public du cuIte: ce sont la des phases diverses de la lulte civilisatrice. II est aussi l'ennemi de l'enseignement religieus, de la cbarilé libre. de l'autonomie de la familie, et c'est précisétnenl lui qui applique la maxime rappelée par M. Pirmez et qui remonte a la Revolution francaise: Avant d'appartenir a la familie, les enfants appartiennent a l'Etal. Eu revanche, la liberté, du blasphème, la liberté de l'euipoisonnement inlellectuel et moral, trouve dans Ie libéralisme un déferi- seur syslématique et infnligable. II nomme cela les droits de l'liomme et il en fait 1'antitbèse des droits de Dieu. Unne voix sort de tons les événements contemporains pourjnstifier les appréciatioris que nous venous d'émetlre. En Belgique, nos leclcurs out vu el voient encore Ie libéralis me a l'ceuvre; iIs savenl aussi ce qui se passé dans les pays oü nos Gueux vont chercher des exemples bons a imiler. II est done superllu de retracer ce tableau; il est assez présent a tons les esprits pour faire justice des artifices oratoires el poliltques de M. Pirmez et pour pernieltre a tous les hommes de bon sens et de bonne fot de rectifier les paradoxes decerbéteur doctrinaire el d'op- poser au mensonge des mots l'irrécusable léalilé des choses et des faits. A BAS MALOÜ Oü COMPAREZ ET JÜGEZ. Tont Ie monde se rappelle la catastrophe fmancière de I'Union du Crédit et la fugue du V.*. F.-. Emerique, une des illustrations de la maconnerie bruxelloise. Cbacun se sonvient égalemenl de l'atti- lude prise en ces circonstances par M. Malou et du contraste qu'elle forma avec la con duite hostile et malveillante de M. Frère a l'égard des sociétés Langrand. Nous venons de lire Ie rapport présenté aux actionnaires de I'Union du Crédit et constatons «pie l'on vent bien rendre ou- vertement hommage a la conduite de l'hono- rable chef du cabinet. V'uici ce que nous y trouvons Nous nous plaisons a rappeler que les difficultés mattendiies qui avaient assailli notre Société en Décemhre 1876 ont été aplaniesen quelques semaines, grace a l'i- mtiative énergique de l'honorable ministre des finances, M. Malou, et au bienveillant concours de la Banque Nationale et du consortium. En souvenir du grand service qui nous a été généreusement rendu en cette circonstance, nous exprimons de nouveau nos vifs sentiments de gratti- tude. C'est parler d'or, dit IcJournal d'Anvers mais il est bon de se souvenir que la bour geoisie farocrate de la capitale était la plus éprouvée par la catastrophe de I'Union du Crédit ei nous sommes bien curieux de sa- voir combien de temps ces vifs sentiments de gratitude l'empècheront de demander que Ton pende M. Malou, la corde au cou. Nous ne sommes pas bien sür qu'elle uil mème jamais interrompu pendant un jour ses refrains de faubourgs et ce ne sera pas Ie moindre mérite de la tranquille bonho mie de M. Ie ministre des finances d'avoir lout fait pour laisser du pain aux hableurs qui ledésignenl pour la lanterne. PROGRAMME. Voici, dit la Flandre libérale, Ie program- me des gueux Le prèlredoit être expulsé de l'école; les convents doivent être anolis et leurs bi ens restitués au domaine national; les cimetières doivent être secularises les curés soumis a l'élection l'inlervenliou du clergé dans la politique réprimé en un mot, les nations doivent être arrachés au joug que les instru ments de la papauté font peser sur el les. Toules ces réformes sont indispensables urgenles; leur execution ne peut ètre retar- dée d'un instant la oü il est possibe de les metlre en pratique. Et le vieux libéralisme n'a pas un mot pour protester contre ce programmeil l'admet lout enlier, a la franchise prés. CHRONIQUE PARLEMENTAIRE. M. Malou a déposé sur le bureau de la Chambre Ie projet de loi qui revise le Code électoral et il a demandé le renvoi immédial de ce projel de loi a une commission spéciale. M. Bara s'est, au nom de la minorilé, éner- giquement oppose a ce renvoi. La Chambre, avant de prendre une déci- sion, a voulu connaiire le projet ce loi et l'exposé des motifs. Elle statuera ensuite sur le point de savoir s'il y a lieu de saisir de cette uouvelle edition de la rélbrme éleetora- le, soit les sections, soit, comme le desire M. le ministre des finances,une commission spe ciale. Nous ne connaissons pas encore Ie nouveau Code électoral déposé par M. Malou. Tout ce que nous en savous, c'est qu'il modifie deja le mécanisme de fa loi votée, l'an dernier, en subslituant le crayon au tampon. M. Bara a paru cramdre que le nouveau Code ne modifiat l'organisalioii du conlen- tieux électoral, au detriment des intéréts dn parti gueux. II paraitrai'. en effel, que le gouvernement aurait l'mienlion de dessaisirdu conleutieux electoral non-seulement les Deputations permanenlesce qui serail fort approuvé par les libéraux, mais aussi les cours d'appel, ce qui démanlélerait les boulevards du libé ralisme judiciaire. D'apiès les idéés prétèes a lauleur du nouveau code électoral les colléges des Bourgmesires et Echevins seraienl chargés. au premier degré, de la révision des listes spéciales au second degré, les réclatnations seraient soumises a une cour electorale, spé- cialemcnt créée et composée en vue de cette function. Le libéralisme veul bien de la première partie de la réforme; mais il se défie du complément logique de ce changement de juridiclion et demande le mainlien des attri butions poliliques acluellement exarcées par les cours d'appel. On voit d'ici les consequences de cc sys- tème hybride. A Gand, par exemple, cl a Anvers, c'esl-a- dire dans les deux arrondissemenls qui déci- dent habiluellement et allernativemenl de la majorité parlementaire, la révision des listes électorales serait confiée, au premier et au second degré, a des mains a peu prèsexclu- sivement libérales. C'est le cas ou jamais de répéter le mot de Molière Vous ètes orfèvre, M. Josse Nons sommes curieux de connaiire d'une maniére plus précise le nouveau Code électo ral el nous aurons soin de lenir nos leeieurs au courant des questions importanies qui se rattachenl a eet objet. M. Bi ra a engage ses amis a clre circons- pecls; nous prenons la liberté de rappeler a la drotle parlementaire ce mot de M. Frère- Orban; Gouverner, c'est prévoir. ELECTION DE VIRTON. M. le comte de Briey a été élu hier, a Vir ion, membre de la Chambre des représen- tants, en remplacement de M. Dubois, dé- cédé. L'issue de la lulte confirme les espérances et récompense les efforts des calholiques; elle dement aussi les accusations des gueux qui assuraient que le couloir électoral serait Ie lombeao de toutes les candilatures cléri- cales dans le Luxembourg. A ce point de vue, nous pouvons done nous féliciter de l'éxpérience électorale qui a eu lieu hier a Virion. Poliliqnemenl, nous n'avons rien perdu a la réforme du mode de volation; mais l'ap plicalion du nouveau syslème électoral en démonlre de mieux en mieux les inconvé- nients pratiques. Commeneée a 9 h. du matin, l'élection de Virton ne s'est lerminóe que vers 4 h. de l'aprés-midi. Cependant il n'y avail que deux enndidats en présence, et le nombre des volants ne s'élevait qn'a 606. Que sera-ce dans les colléges oü il y a sept, buit, douze et jusqu'è qualorze mille électeurs et oü, en cas de lotte, il peut se Irouver en présence jusqu'a trente candidats et mème davantage?... Au lieu d'ètre une simplification, la réfor me électorale est done one complication, et si l'on veut en mainlenir les bases, il faudra absolument que, pour la rendre pratique, on y ajoutc one autre réforme, d'ailleurs souverainemenl juste, la decentralisation du scrulin. Un autre détail a relever dans les chiffres de l'élection de Virton, c'est le chiffre relati- vernent considerable des bulletins déclarés nuls. Ce chiffre est de 68 sur 606 volants: cette proportion est énorme et est aussi de nature a proever que la loi votée l'an der nier par les Chambres est féconde en incon- vénients. C'est une réforme a reformer et nous es- pérons bien que, cette fois, ou ira au fond des choses au lieu de s'absorber dans des détails de mécanisme et d'aboutir a une legislation véritablemenl superficielle, dans toute l'acceptiori du mot. Nous avons rtcu le rapport de la section centrale qui a examiné le budget des Iravaux publics pour l'exercice courant. L'intérèl de cedocument est surtout dans les questions que la section a adressées au ministre el dans les réponses qu'il y a faites. Nousy trouvons que la section centrale a encore demandé s'il ne oonviendrait pas de metlre en adjudi cation les travaux d'entrelien des voies fer- rées de l'Etal La question nous surpi end, et nous som mes, avec M. le ministre des iravaux publics, de l'avis qu'il serait dangereux de recourir a l'adjudicaliou, car eet entretien intéresse au plus haul point la sécurilé des trains. Un entrepreneur se préoccuperait avant tout de ses intéréts et pourrail, pour réaliser des benefices, risquer de comproinellre la sécurilé des voyageurs. II ne disposerait d'ailleurs que d'ouvriers souvent etiouveiésr et ne pouvanl, par cela mème. acquérir les connaissances piaiiqucs indispensables pour assurer le bon entretien des voies. Rien de plus juste que cette observation. D'aulres questions d'intérèt moins general out été formnlées par la section centrale. Elle a désiré savoir el l'on pouvait espérer voir s'opérer la jonction de la Lys a l'Yperlée. Cela dépendra des ressources qu'aura la com pagnie concessionnaire. Le gouvernement veut bien lui venir encore en aide, mais la vérité est que la compagnie n'a pas jusqu'ici juslifié de la realisation du capital nécessaire. Nos cimetières se sécu la risen t de plus en plus. Celui de Laeken, si recherché de gran- des families calholiques, et oü, sous les ad ministrations de MM. De Bie, Herry el Van Volxem, le décrel de prairia! an XII a tou- jotirs été bien observé, est sur le point de suhirle sort des autres cimetières séculari- sés. Les enlerrements cioils y deviennenl de jour en jour plus fréquents, malgré les pro testations réitérées du clergé. II y a quelqne temps, on y enterrail un protestanten plein cimetière catbolique, et hier encore on in- humait un libre-penseur, conduit au cime tière par le corbillard S. P. Q. B., dans un caveau de la fabrique situé sous le calvaire, aux pieds du crucifix, dont le défunt a pro- bablement renié la foi el les enseignements. Jusques a quand laissera-t-on cette grave question a l'arbitraiae et au caprice anlireli- gieux des bourgmesires? Courtier de Bruxelles.) Un ordre du collégeéchevinal de Bruxelles prescrit do faire disparaitre des écoles gar- diennes tous les emblèmes appartenant a un culte qnelconque et jusqu'au crucifix mème. Cel ordre inqualifiable est daté du 4 Fé- vrier. Nous avons dit que Furth, l'ex-adminis- tratenr de l'Union du Crédit, délenu aux Petits Carmes, était trés-dangereusement maiade, que son étal mème était désespéré. On nous annonce aujonrd'hui qu'il a été transporté a l'höpilal Saint Jean. On lit dans la Patrio. Un accident de voiture est arrivé bieren cette ville, au qnai Long: le cheval altelé a la voiture de M. Iweins-Van Hamme, ayant pris le mors aux dents, celui - ci a été lancé sur le pavé et a eu une assez forte blessure; le domeslique a subi une profonde commo tion. On écrit de Rome, 23 Février, au Journal de Bruxelles La bien vei I la nee exquise avec laquelle Léon XIII a reen hier M. le baron d'Anethan et le personnel de notre legation est une preuve nouvelle des bons souvenirs que Sa Sainteté a conservés de la Belgique. Notre roi Léopold II. que le Pape actuel a tenu enfant sur ses genoux, a conservé dans ses souve nirs une place spéciale, a cölé de sa sainte mère la reine Louise, de son frère, S. A. R. le comte de Flandre, el de l'impératrice Char lotte. Le Papeen parle volonliers chaque fois que l'occasion s'en présente, et jamais saus envoyer du fond du coeur une henédiction a l'auguste familie royale de Belgique et a no ire pays lout enlier. Je ne suis pas a mêrrie de vous rapporier lout ce qui s'est dit a la réception de la lega tion beige an Vatican, mais je puis vous ga- ranlir le sens des paroles adressées par Sa Sainteté a notre ministre: C'est avec un grand plaisir, a dit Léon XIII, que je vois devant moi le ministre de Belgique. Je me rappelle avec bonheur et reconnaissance I'accueil que j'ai recti dans voire pays. J'ai béni voire Roi, el voire bonne reine Louise ine disaiI bien souvent: Monsieur le nonce (sic), volrebénédiclion. je vous prie, pour mes enfants. Je me souviens d eux, de voire Roi, du comte de Flandre, el de la matheureuse princesse Charlotte. J'aime beaucoup la Belgique; on y rencontre de nobles coeurs, on y fait beaucoup de bien. Je n'ai oublié aucun de ee-ux qui s'y sonl monlrés bons pour moi; je me rappelle en b particulier voire digue pére, a-lors minis- b tre de la justice. Ne manquez pas de lui dire que je pense a lui, a son accueil si b hospitalier, et dues lui que Ie Pape lui en- voie, pour lui et les siens, une benediction lome spéciale. Je bénis voire Roi, je bén is b la Belgique et si j'avais le bonheur de pou- b voir lui faire quelque bien pendant mon b pontifical, ce serai1, pour moi une grande b satisfaction, b Ensuite, a prés la présenta- tion du secrétaire de la legation, le comte Reussens, le Pape a ajouté: Je liens a répé- b ter devant voire secrétaire, comme je vou- b drais pouvoir Ie faire devant tous les Bel- b ges, combien j'aime voire pays et combien b je serais heureux de pouvoir lui ètre b utile b Vous savez deja pent ètre que c'est le car dinal Dechamps qui a proclamé le serutin an Conclave. Aprés avoir baisé les pieds du Pape, Sa Sainteté a relevé l'archevèque de Malines et l'a embrassé en lui disanlC'est nu bonheur poor moi que le premier qui b me fébciie soit un fils de la Belgique que b j'aime taut b II est assez curieux de voir ce qu'un an cien ministre des cultes du royaume d'Italie, M. Bonghi, écrivait récernment dans son li- vre Pie IXel le fulur Pape, au sujet de celui qui do vail ètre Leon XIII Le cardi- b naI Pecci, nommé derniéremenl camcrlin- b gue, est assurément, dit M. Bonghi, un b des esprits les plus distingués du Sacrè- b Collége, une nature trés rnodérée el, en b mèine ternps, quant a la santé, l'un des b plus vigourcux des cardinaux. II a beau- b coup étudié, el c'est un bon administra- b leur; il a été un évéque d'un grand mérite. b L'idéal du cardinal, qu'il éléve aussi haul b que personne, on peul dire que c'est en lui-mème qu'il ia trouvé. b M. Bonghi deplorait seulemenl, a son point de vue ita- lianissime el rationaliste, que le cardinal Pecci se montrat pen enthousiaste de la situa tion fade a l'Eglise en Italië el de la campa gne enlreprise par l'incrédulité non-seule ment contre le calholicisine, mais contre toute idéé religieuse. Nous apprenons un détail édifianl sur Sa Sainteté Léon XIII. Le cardinal Pecci, de mè me que Pie IX avant d'ètre Pape, appartient au liers-ordre de Sainl-Francois d'Assise. Rome, 26 Février. Le cardinal Siméoni a été confirme dans Ie posle de secrétaire d'Etat. PRUSSE. On écrit de Berlin, Ie 23 Février, a I 'Echo du Parlement Au depart, Ie Roi s'est présenté en uniforme de colonel des dragons de la garde. Vous aurez déji) appris que Léopold II est derenu le chef d'un régiment d elite de l'armée allemande, le 14' régiment des dragons de Kurmark. La nouvelle a cireulé hier soir au bal de la cour, et aussitól elle a été lélégraphiée a Bruxelles. Plusieurs haiit« digniiaires allemands portaient, it la cérémonie de la gare. le grand cordon de l'ordre de Léopold qui vient de leur être conféré. On en a si je suis bien informé, distribué une douzaiue. L'Empereur, l'Impéralrict el le prince im- périal ont conduit les aiigustes voyageurs a l'em- barcadère. Le baron Nolliomb et la baronne, le personnel de la légaiion beige et une foule de personnages de la cour sont venus se placer de vant la beriine royale. L'Empereur a baisé trois fois la main de la Reine il a embrassé le Roi, qui a embrassé Ie prince impérial, et quand Leurs Majeslés se trouvaient installées dans le train l'Empereur a eausé avec la Reine devant ia porlière jusqu'a ce que le siiilet s'est fait entendre. II s'est alors déconvert, a tendu la main au Roi, et déja le train était en march;- qu'il sa- luait encore de la main. J'ai appris que dans le monde des dames on est émerveillé des toilettes de la Reine. J ai entendu une cumtesse s'écrier qua Bruxelles ou travailluit aussi bien qn'a Paris. I.a Reine s était, a ce qu'on l aconic, pour- vue de dix buil toilettes completes. Je reeoisa 1'inslant mème une Icllrede Cbar- lottenbourg dans leqnel on me la it savoir que le Rof Leopold II a dedaré dans établissement de Fiore qu'il revimdrait bientöt a Berlin» Leurs Majeslés sont allées voir ces magniliipics jardins. siloésa Charlolienbourg, dans la journée d'bier. Tont Ie monde est enchaulé ici de la visite du Roi et de la Reine, mème Ie personnel qui les a servis et qui, d'api ès ce que je viens d'enlertdre et de voie, n'oubliera pas de Mlót la largesse des bótes betges de ia cour. Le correspondant berlinois du PitÉcuusEunéciit a ce journal qu'avant son depart le Roi Léopold II a eu avec Ic prince de Bismark une entrevue qui a du ré une Iteure. La gravité de celte nouvelle saute aux Veux mais aujoiini hui le correspondaul a Berlin du journal anversois revienl sur cette visite et dunne des renseignements qui en a>jgravenl singulière- menl la signification Je vous ai lélégraphié hier (|iie, pendant sou séjonr a Berlin, le roi des Beiges a eu une longue entrevue avec le prince de Bismark. La nouvelle, qui n a paru encore dans aucnn journal, allemand est iiéanmoins parfaitetnenl exacte. Je l'ai puisée li une source sine. Ou m a dit que la visite du roi Léopold au chancellor allemand a été 1'acte spontane de S. M. Le gouvernement de Bruxelles n'y aurait été puur rien. Il va de soi que dans la conversation d'une heure il a élé surtout question de la Belgique. Le roi Léopold II est, comme sou père, un esprit distingué que l'on a en l'occasion d'apprécicra Berlin. I! sc lient au courant de ce qui se passé en

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2