par la Cour c t ti e e r; d ii d n el d P; r. jurisprudence nouvelle créée d'appel de Bruxelles. II y a des considéranls qui ressemblenl a des paletots reversibles. On n'aurait que la peine de retourner et de dire par exemple: Attendu que I'appelant n'a pas fait seule- ment une déclaration dont il exagérait I'importance, mais une faunse declaration, tombant sons I'application de I'arlicle 121 du Codeélectoral, etc. Et. cette fois, la Cour aurait bien jugé. In Fi «1' Pt cè a i vn PENSIONS M1L1TAIRES. La section centrale de la Chainbre, compo- sée exclusivement de membres de la droite. qui a examine la proposition de loi de M. Woeste lendante a augmenter de20 p. c. le taux des pensions mililaires, a adopté cette proposition a runanimilé sauf une absten tion. Nous avons sous lesyeux le rapport de la section centrale sur la proposition de M. Woeste. L'adoption aurait pour conséquence une augmentation annuelle du budget de fr. 744,39b. Le rapport éxpose que cette charge nouvelle pourrail ètre supportée par les ressources ordinaires du budget de I Etat, d'autant plus qu'elle doit subiiement décroi- tre. A I'appui de ses conclusions, la section centrale invoque la proposition législative de MM. Proust et Gambetta lendante a porter la pension militaire en France au minimum des deux tiers et au maximum de l'intégra- lité du iraitement d'aclivité, raoyennant une retenue de b p. c. Elleest d'avisque si nosChambres votenl ('augmentation de 20 p. c., la répartition doit s'en faire suivant un mode égal et uni forme, conformément a I'esprit de la loi du 28 Juillel 1871, qui a aceordé 10 p. c. et dont la inesure nouvelle ne serail que le complément déja pressenti dés cette époque. La proposition primitive lixait au 1r Juillet prochain la date ou I'augmenlation prendrait cours. La section centrale, se conformant au sen timent qui a dirigé ses deliberations, propo se de fixer cette dale au 1' Janvier de l'année courante. part, il alténue singnliéremenl la porlée de la protestation. Pour aehever de réduire cel ie-ci a sa juste valeur, suffira de citer Ie témoignage de fliomme qui exerce sur Fenseigneinent pri maire a Gand une influencé cousidéruble el quotidienne: nous avons nommé iVI. Laurent. Cet adversaire public de I'Eglise a lui-mê me défini sa manière de comprendre et d ap- pliquer la loi de 1842 qu'on s'efforcc au- jourd'hui de représenter aux parents calno- liques comme un g3ge desécurité a Les mauvaises lois, dit-il, s'abrogent dif- ficilement. L'essenliel est de les corriger t par application que Con en [era. Exécu- lez duns Cesprit libéral la loi la plus mau- vaise, elle deviendra bonne. Le prètre est dans l'école. II dépendde nous d annuler v son influence. Comrnengons pur ld; I a brogation viendra aprés (1). Et le grand inaitre de Penseignement pri maire en noire ville avoue que cctle lactique a porté ses fruits A Gand, écril-il, influence du clergé dans les écoles est nulle, (2.) A Gand, ccrit - il encore, la grande ma- jorilé des enfants fréquentenl les écoles communales et ces écoles sont des pépi- jiières de libéraux. (3). Mgr l'évèque de Gand n'en a pas dit nu- tant, a beaucoup prés, et tout homme de bonne foi reconnailra qu'une situation, ainsi définieparnn témoin irrécusable, est bien faile pour éveiller la sollicitude du premier pasteur du diocése. II en est de mème des colléges el écoles moyennes libres. Le temps viendra, ou les peoples, écrasés d'impöls laisseront, pour l'instruction et pour beaucoup d'autres choses, tiative privée. Nous apprenons que les délégués des 72 Cercles callioliques fédérés sont convoqués pour Lundi 11 Mars, a Bruxelles. a IVffel de délibérer sur plusieurs questions importanles el fixer le lieu de la prochainè assemblee générale annuelle. UN TRAIT DE GUEUX. On écrit de Gand a la Putrie, Dimanche aprés-midi: Tout a l'heure. au moment oü le dé goutant cortege carnavalesque allait sorlir, on a fait afficher au noin du bourgmestre de Gand, une lourde et grosse affiche, protes tant coutre le mandeinenl de carème de Mgr l'Evèque de Gand le venerable prélat avail rem pi i son devoir en prémunissant ses ouail- les contre le danger que présenlenl pour leurs énfants les écoles sans Dieu. II n'avait désigné aucune école en particulier, mais avail blamé ceux qui veulent arracber des ames a l'Eglise, qui désirent étoufïer cbez les enfants la foi, la religion de Jésus Christ. Le Bien public dit: Pour tout homme qui réfléchit, la procla- mation-affiche de M. le bourgmestre de Gand porie avant lout le cachet du ridicule. C'esl l'adieu du carnaval. Quoi voila un magis tral qui est notoirement l'adversaire du ca- tholicisme et qui einploie son influence et son argent a le combattre II est aussi com pétent en fail de religion qu'un charbonnier en fait d'astronomie ou de calcul integral. Et c'esl cepersonnagequi a la fatuilé de don- ner des léconsa un évèque sur l'exerciee de l'autorilé episcopale el sur la manière de rédiger un mandement de Carème !..- Notons en outre que la proclamation de notre lord maire, pastiche assez mal réussi d'un récent article de la Flandre libérale, est, comme cel article lui-mème, une sou- veraine maladresse. Nos lecteurs ent eu sous les yeux le man dement de Carème de Mgr l'Evèque de Gand. Cei écrit pastoral ne eonlieni que descon- seils généraux adressésaux pères de familie et aux inslituteurs, quelle que soit tear position; il fait ressorlir les bienfails de réducalion chrétienne et il les oppose aux lacunes et aux suites désaslreuses d une edu cation d'oü la religion est absente et qui a pour but, plusou moinsavoué, d'arrucher des dmes d CEglise. Comment sefait-ilque M. le bourgmestre de Gand reconnaisse dans cedernier tableau les écoles placèes sous la direction de la commune? Avoue-t-il done lui-mème que les griefs de not re premier pasteur soul legitimes etqu'en effet l'enseignement primaire ofliciel n'offre plus, en noire vilie, aux families catholiques les garanties religieuzes que la loi leur aecor- de et qu'elles sont en droit de réclamer? L'aveu aurait au inoins le mérite de la sin - cerite; mais il fa ut reconuaitre que, d'aulre La cavalcade gueuse de VAvenir est sortie dimanche une seconde fois, sous la protec tion, ou pour mieux dire, avec la complicité de l'aulorité communale. L'ignoble cortége s'était accru celte fois d'un nouveau char dont la Flandre libérale parle en ces termes On a également beaucoup remarqué un o omnibus chargé de pélerins revenanl d'Oostacker qui vendaienl des flacons de l'eau iniraculeuse de Lourdes et d'autres remédes merveilleux. Ce que la Flandre libérale ne dit pas et ce qui a excitè l'indignation el le dégout de tous les honnètes gens, e'est que sur le char en question figurait un personnage affublé d'ornements épiscopaux et porlant un mas que, reproduisani, d'ailleurs avec beaucoup de fidélité. les traits de Mgr Bracq, évèque de Gand. D'autres masques réprésenlaienl l'hono- rable bourgmestre d'Oostacker el one noble femme doul le nom est synonytne de piélé et de eharité, Mn,e la marquise de Courte bourne. Si le premier pasteur du diocése et les personnes vonées avec lui aux quolibets de ia populace, out le droit de dédaigner les grossières manifestations du libéralisme, les catholiques gantois ressenlent vivemenl l'af- fronl qui leur a élé fait dans la personne de leur évèque el l'oulrage public dont leur cube a étè l'objet. Ce scandale, ils en rendenl responsable surioul el avant lout, le chef de la police, M. LE COMTE CHARLES DE KERCHOVE DE DENTERGHEM dont les agents ont escorte et protégé celle ignominieuse exhibition. Tout le monde a d'ailleurs remarqué la coincidence de l'oulrage iancé a Mgr l'èvéqne avec la protestation échevmale contre le mandement de Caième, placardée dimanche sur les murs de nolre ville. Les deux mani festations se tieiinenl et se compléient el on y reconnait bien I'ancien patron de Bars Kimpe. Dimanche soir, l'êmotion et 1'indignaliun étaient génerales non-seuleinent dans les divers Cercles catholiques, mais dans plu sieurs auires sociétés de notre ville. L'atti- tude de M. ie. bourgmestre de Gand étail qualiflée dans les lermes les plus sévéres. Nous reviendrons sur celte belle équipée. BEAUX-ARTS. Tons les amis de notre antique art ratio nal ont appris avec une vive satisfaction (au point de vue artistique, bien enlendu) I'in- cendie de l'affreuse construction qui, sous le non» de Palais du Gouvernement provincial, gatait si déplorablemenl 1'efTet pilloresqne de la Grande Place de Bruges, ou brille un des ioyaux de l'art flamand, la tour des Halles. Une petition vieiil d'ètre adressée a la Deputation permauente du Conseil provincial de la Fiandre-Oceideniale puur lui demandcr la reconstruction de l'Höiel du Gouvernement provincial dans le style monumental du XVe siècle. Cette pétition, signée par les meillenrs archéologues de Brugesruppelle qo'a la place de l'informe batiment détruit par les flammes, s'élevait jusqu'en 1789, un monu ment qui avail cbülé aux Brugeois des som mes immenses et qui, sous le nom de Water- halleconstituait le plus beau magasin de l'Europe, juslemeni admiré des ét rangers. La pétition se termine par les considera tions suivantes cipes absolus, el sa fermelé indomptable élablit péreinptoiremenl qu'il serait incapable de faiblesse. II faut bien en convenir, c'est un de ces prètresqu'il faut honorer et admi rer, un grand sens politique cependaiit, mais sa doctrine l'emporie encore... 274,660 fr. Nous relevons, dans le budget du minis tère de 1'iiilérieur, que le Moniteur vient de publier, les chdïres suivanls Traitements des fooclioniiaireset employés de deux universités de l'Eial, 867,880 fr. Bourses universitaires et de voyage; Ira is de concours pour la collation de ces bour ses. Materiel des universités, Cola fail, pour les universités de Liége el de Gand, 1,132,240 francs! El ce n'est sans doule pas tout. Les alhénées et écoles moyennes ne coü- lent pas moms cher. Le crédit ordinaire alloue aux alhénées monie a 687,078 fr., soit plus de 68,000 fr. parathénée, et le cré dit des écoles moyennes est de 612,702 frs. L'université de Louvain, qui a elle seule contient presque autanl d'élèves que les deux universités de l'Eiat réunies ne coüte pas un sou aux codtribunbles. (1) Revue de Belgique. N° du 15 Janvier 187G. Ce ne fut pas sans d'énergiques protestations de la part de nos magistrals que disparui a jamais, en 1789, un des plus beaux monuments de nolre ville; el il fallut toute l'ineplie du génie militaire de celte époque de decadence artistique pour con- sommer l'ceuvre de destruction. C'esl ainsi que Bruges qui, a cette époque encore, avail plus qu'aujourd'hui conserve son caractère d'aulrefois, vit sa plus belle place dégradée par un batiment informe, pastiche mal réussi d'une oeuvre grandiose, et dont M. Schayes n'a pas mème daigné faire mention dans son remarquable ouvrage L'Architeclure en Belgique. II s'est produil depuis quelques années a Bruges un mouvement l'rés-accentué de re naissance artistique; lieureusemeiil seconde par nos édiles el par la presse locale, il a marché de succès en succés de jolies con structions en style flamand, déformées par le platre ou le badigeon, ont subi d'inlelli- gentes restaurations et nous ont élé rendues dans tonic leur beauté native. Mais ce mou vement s'est pour ainsi dire concentre jus- qu'ici dans sa première période d'aclion celle des restaurations; il imporle qu'il entre maintenant dans sa période de creation. Trop longtemps, messieurs, nous nous som mes iaissés guider par les principes d'un art qui ne fut jamais le noire; trop longtemps nous nous sommes inspires d'eeuvres pré- tendues classiques qui soul un outrage [tour lout notre passé artistique. Car nos artistes du moyen-age étaient créateurs et tons ces grands monuments qui nous enlourenl en core, comme ceux doni le souvenir seul nous a élé conservé, prouvenl combien grandes étaient la puissance ainsi que l'originahié de leur génie. De beaux exemples vous soul donnés en cc moment, messieurs. Ainsi a Sl-Nicolas, a Dixmnde, a Bruges mème. d'imporlanles constructions se font acluellement, soil en style ogival, soit en style flamand du XVlle siècle. Ces exemples vous encourageront, nousosoiis léspérer, pour decider la recon struction de l'höiel du gouvernement pro vincial dans ce style monumental, noble et élégant du XVe siècle, dont la Belgique con tient encore de si nombreux specimens. Nous n'ignuronspas quecertainsesprits pré veuus nous objecteronl qu'une nouvelle con struction concuedans le sty le gollnque fera un effel disparate avecles bailments qui forinent lesdeux ailes encore exislanles. Mais noire ré- ponse sera facile, car il suffira de retourner I'objection. Ce ne sera pas en effet le monu ment nouveau cuiicu dans le style monu- meriiul que nous preconisons, qui produira un effet disparate, mais ce seront les con structions latérales dont tuuie Finsigmfiance sera mise ainsi en relief. El d'ailleurs ces bailments par leur construction défeciueuse soul appeiés a disparaitre nécessairement dans un temps dottne, ei peul-ètre qu'alors, grace a 1'initialive que vous prendrez main- tenant, la Ionrde faute commise par Ie gou vernement en 1789 pourrn t-elle èlredigne- ineni réparée. Messieurs, nous avons confiance pleine el entiére dans votre bon gout en fail d'art el nous avons Tespoir que satisfaction sera doiiuee par vous a nos \ceux si legitimes. EXPEDITION DE L'AFRIQIJE CENTRALE. Ceux qui ont In dans le Moniteur le récil de la reception fa Re par le Sultan dc Zanzi bar a MM. C res pel et Maes, restent frappés de la sécheresse de celte cérémonie. Tout an plus ont ils recu de l'eau bénile de cour. Le Sulian ne connaissait nullement la Belgique. II detnanda si elle étail située dans les envi rons de... Suez. Nos géographes devraient bien se rendre a Zanzibar pour faire l'éducation géographi- que de Said Bargash. C'élail cependanl sur ce Roi africaiu que I'on comptait a Bruxelles pour faciliter a nos compalriotes I'accom- plissement de leur mission. Puisqne j'en suis a parler de celte mission, il esi bon de noter qu'elle a élé organisée dans des conditions defavorables. M. Crespel ne savail pas un mol d'anglais. II possédait Ie francais et le palois de Tournai pour tout bagage linguislique. En fail de voyages ma- ritimes, il n'avait jamais franclti quele Pas- de-Calais, ou fad la traverée d'Ostende a Don vres. II ignorait done la science des voya ges, qui ne s'acquiert que lentement. Quand Livingstone entrepril son expédilion africai- ne, il y avail six ans qu'il arpentait Ie mon de. Depuis longtemps il avail fait connais- sance avec le soled des tropiques, avec les nuits équaloriales, les fièvres les dyssente- ries et les fléaux morbides qui désolent les cóles d'Afrique. Et pourlanl il finit par suc- comber. D'un autre cóté, l'époque du départ de MM. Crespel et Maes fut mal choisie. lis arri vèrent a destination pour s'acclimater pen dant la plus mauvaise saison de l'année. lis se sont littéralement jelés dans la gueule dn loup africain. Que l'ott n'oublie pas nou plus que la plupart des officiers el des soldats anglais qui vont aux Indes font d'abord un séjour ii Malle, a Corfou et en Egypte, lis eherchenl ainsi une transition enlre leur climal brumeux et froid et les temperatures terribles qui régnenl sur les bords du Gauge et dans les grandes cités indoues, Calcutta, etc. Comme vous le voyez, nos exploraleurs n'étaient pas suffisammenl pas du lout mème préparés pour accomplir avee frui la mission qu'ils avaienl acceptée. Le conra ge personnel, une volonlé énergique et le désir d'imiier Livingstone, Cameron et Stan ley, ne sufGsent [tas pour affronter le ciel africain. II faut pour eela lout un stage au- qnel on ne se sonstrail pas impunément. Les Fères Jésuites qui vont aux Indes porter héroïquement la bonne nouvelle évangéli- que, en savent qnelque cliose. Demandez Ie snrlout a Mgr Sleins, l'ex-archevèque de Calcutta et aux vaillanls auxiliaires qui se trouvaienl a ses cötés. Le cardinal Pecci a pris évidemment, et c'est la une force, en face de tons nos mai- res et nos autorités, une attitude supérieure aux partis. La resseinblance que tu lui trou- ves judicieusemeni avec le cardinal Riario Storza est reel le, mais je crois Pecci supé rieur. Je ie dirai qu'il est poéte et des plusre- marquables; le Roi Leopold m'u cilè de mè- moire des vers de lui d'une faclure large, nerveuse et d'un sentiment trés-dèlié. La personne a laquelle M. Rattazzi adres- sait cette lettre lui répondait dans ces lermes au sujet du cardinal Pecci: Son geste est ample, majeslueux, sévére; ascétisme el l'austérité tempérée par une cerlaine grace affectueuse, surtout quand il se penche vers les enfants, dominent dans sou mainlien. Somme toute, le cardinal Pec ci de Pérouse est une grande figure et, puis- qu'il sera nolre Pape, selon vous, je garde son souvenir vivant dans une de ces [«elites cases que vous appelez ma mémoire. ROME. V'euillez agréer messieurs, l'expression de noire plus parfaiie consideration. Signé Edw. Gailliard, Al. Nelis, Cb. Verschelde, Clt. Ver- cauteren Aug. Van der Meerseh D1' De Meyer Fél. Beihune, Ad. Duclos, L. De Lacenserie, Calloi- gne, Em. Vanden Bossche. LE CARDINAL PECCI JUGE PAR UN HOMME D'ÉTAT ITALIEN. La Gazzetla d Italia a recu communica tion des épreuves d'un livre qui parnilra le 15 Mai prochain et qui aura pour tiire: Urbain Buttuzzi el son temps. M.Thiers disait un jour que M. Rattazzi est un des hommes les plus perspicaces de notre époque. La Gazzeltu pubiie aujour- d'hui deux curieuses lettres de l'hoinme d'Etal sur le cardinal Pecci. Ces lettres datent de 1869, el nous croyons utile d'en détach 5r les passages suivanls: Le cardinal Pecci est un homme d'une valeur incontestable, qui m'a occupé et préoecupé souvent. II a une grande énergie et une sévérité administrative extréme, avec les formes les plus douces du monde; sa conduite a Benevent a révélé des capacités trés grandes, mais en mème temps tin ca- raciére indomptable. J'ai beaucoup parlédu cardinal Pecci, il y a quelques années, a Ostende, avec le Roi Leopold, le prince le plus clairvoyant, de l'Europe, qui l'avait beaucoup éludié, voire mème apprécié, pendant son séjour en Bel gique comme nonce; il avail mème contri- buè a lui faire donner la pourpre, el il ne se dissimulail pas que, malgré sa grande supé- rioriié, son mcorruptibililé, le respect invin cible qu'il inspire a noire pouvoir civil, les concessions qu'il pourra faire ne seront ja mais qu'apparenles, loules de forme, inhé- rentes a sa qualité d'homme du monde; il serait peut-ètre, le cas échéant, plus soumis aux décrets de la Providence, mais son de- vouement au Sl-Siége est extréme, ses prin- 1TALIE. La Liberlé, un journal liberal de Paris, donne des détails intéressants sur le double ménage de M. Crispi elsurle scandale qui vient d'éclater aulonr du minislre ilalien: Mme Crispi est bien connue en Italië. Elle n'a pas élé épousée pour sa beauté, tarits'en faut. C'est une grande et puissante feinme, les cheveux rouge carolte, a la figure ronde et rougeaude, et qui a certainemeut prés de cinquanle aus a l'heure qu'il est. Mais il ne faut pas trop regarder a l'enveloppe, car de l'aveu génèral, c'est une créature vaillante, dévouée, qui a aidé M. Crispi a passer les inauvais jours de I'exil. Mme Crispi a fait parliede la fameuse expedition des Mille qui deharqua, comme on sail, a Marsala. Elle n'a point voulu quitter son mari. Elle com- ballit a ses cötés, et Garibaldi lui avail voué, a ce propos, une amilié profondc, mêlee d'admiration. Quelques années plus tard, Mme Crispi, la seule femme ayant fait partie de celle expe dition, recul la médaille des mille et le bre vet de pension attaché a celle médaille, qui est, je crois, de 1,000 fr. Ce brevet, je I'ai eu eutre les mains; el je puis dire qu'il por- lail en tète le nom de Madame Crispi et non celui de Rosalie Montmarsson. En mainles occasions nolammenl aux féles du centenaire de Dante, j'ai vn Mn,e Crispi figurer dans les cérémonies ofBcielles avec sa fameuse médaille. Je dois mème ajouter que les prevenances de M. Crispi pour une fenune qui n'elail rien inoins que belle et qui, ceries, avail recu une éducaiion fort sommaire, avaient un caractère louchant dont beaucoup de g uyz étaient frappés. Tous deux, disail-on, avaient mangé en semble le pain amer de I'exil, tous deux avaient connu et supporté, en s'aidant de leur mieux, les jours de misère el de défail- lance. Eufin, pendant plus de vmgt années, nul ne s'est avise d'élcver un doute sur la régularilè du manage de M. Crispi. Dans tous les journaux de la Péninsule, a propos des fètes et des cérémonies publiques, le nom de Mme Crispi était inseparable de celui de son mari. Que s'est-il passé depuis quelques années, et comment M. Crispi en esl-il arrivé a épon- ser réceiument la signora Filomena Barba- gallo? C'est un mystère qu'il ne serail point difficile de pénétrer, mais je tiens a n'en pas due plus loog que les journaux italieus. On a su a Rome, il n'y a pas bien longtemps, que le inéuagedes époux Crispi, aprés vingl années de seremlé, étail devenu une sorte d'enfer. On a mème parlè, et sans fonde ment, d'un revolver que Mmc Crispi aurait déchargé sur sou mari. Bief, comme on dit en style de palais, la vie commune étail de- venue impossible. Ei fin M. Crispi, dispensé par M. La Francesca, procureur prés la Cour d'appel de Naples, de toute publication de manage, épousa, comme nous l'avons dit plus haut, la signora Filomena Barbagallo. La femme abandonnée n'a point acceplé la situation que vient de lui faire ce nouveau manage. II est dur, aprés 24 années de ma nage, de se voir en quelque sorte rèléguée au rang des concubines. Elle s'est done déci- dée a plaider, comme il fallait s'y attendre. Ou annonce d'aulre part que M. Masueci, procureur du Roi, a ouvert sponlanéineul une enquête sur celte affaire. MENTEZ, MENTEZ! IL EN RESTERA QUELQUE CHOSE. II nous a fallu une nouvelle caloinnie bm- cée dans la presse radicale par le X!XC Siè cle. Celte feuille, signalée malfaisante. pré- lendail savoir pertinemment qu'une religieuse de la Sainte-Eufance, du nom de sceur Sanne Aimée, directrice de la salie d'asile de Douzy, dans les Ardennes, avail fait rötir sur un poéle, en mauière dc penitence, une peiim fille de cini) ans. i i i faire i ii i- BOURGMESTRE OE LA VILLE DE GAND, (2) Ibid. (31 Ibid.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2