^lÉl ra#*^ ^/gjjEI^-l t* t PERSECUTION RELIGIEUSE. 11 K&ANc Samedi 13 Avril 1878. 13e année. N° 1,28*2. r- 5 O S F >- 2 >- Journal parail In Mercredi et In Samedi. Les insertions coülent 1b centimes la licjne. Les réclames el annonces judiciaires se paient 30 centimes In ligne. On traite d forfait pour les insertions par année. Un numéro dn journal, pris au Bureau.' 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles. Réclames ou Annonces, content 10 Ir. les 100 exemplaires. V- BB E M EU Nf M W E BB. NI PROVOCATEURS NI VICTIMES. Rien n'égale l'étonnemenl avec lequel les journaux gueux continuenl a commenler les incidents du dimanche de la Mi-Carème a Tournai. Est-il possible que les calholiques aient enfin osé croire qu'ils soienl bons a autre chose qu'a êlre rossés? C'est plus que de Télonnement qu'on remarque dans le camp libéral, c'est de la stupéfaction. Et il y a de quoi! Dans toules les grandes occasions, en 18b7, en 1871, en 1876, a Liége, a Anvers, a Bruxelles, a Oostacker, etc., les catholiques se sont courbés sous le baton des gueux sans mème esquisser un simulacre de défense; et voila que tout a coup, en plein Hainaut, dans le camp relran- ché du libéralisme, nos amis se ialiguent de ce róle avilissant et démonlrent que si l'aulo- riié les livre a l'ennemi, ils sauront se défen- dre eux-mêmes. Que nos ennomis n'en croient pas leurs yenx ni leurs oreilles, nous l'admeltons aisé- menl. Ce que nous admeltons encore c'est qu'a buis dos, assis a l'aise devantles tables de rédaclion de leurs journaux, ils maudis- sent ces cléricaux qui se défendent quand on les attaque. Mais nous croyons aussi que la mauvaise foi doil avoir des limiles, el c'est ce que les gueux s'obslinent a oublier. L'un des principaux organes du parli conclut en ces termes: Cel te attitude de nos ennémis csl grave, mais el le ne nous étonne pointel le est la consequence logique de leurs principes el de leurs croyances. Ils se trompen! loiitefois s'ils croient que leurs bandes armées par- viendroul a imposer silence a l'opiniou libé rale. Celle-ci conlinuera ij'aftiriner ses con victions comme il lui plaitparee qu'elle a le droit el ia legalité de son cöté. El le defend la Constitution el les liberies nationales; a ce litre, le minislère lui-mème ne peut lui refu- ser la protection qu'elle réclame. Nous au- rons la guerre civile si l'on veut, mais le pouvoir sera nécessairement avec nous, et nous altendons avec confianee Tissue de la lutte. x Nous leur upprendrons encore: avaient Toulrecuidance d'escorter le Très- Saint-Sacrement un jour de procession; Que dans une aulre ville, appelée Anvers, les mèmes libéraux out un jour mis a sac certames matsous, enlre aulres celles de deux deputes, et y ont mis le feu, el que, si celui-ci a pu étre mailrisé a temps, ce u'est pas aux libéraux qu'on le doil; Qu'en Juin 1876, ces mêmes geus, nom més libéraux, ont fait éclaler sur tous les points d'un pays un complot qui s'esl mani festé avec une lelie gravité et un tel ensem ble qu'on a bien certains motifs de croire qu'il ne visait pas seulement au bris de quel- ques vitres el au pillage de quelques mai- sons. Ces honnètes journaux connaissent-ils un pays ou se sont produits ces fails que nous choisissons enlre mille? Si oui, ils nous répondront sans doute que ce n'élait la que la manifestation parfaitement legitime de Topiniori publique. Ilsoublient que celle explication, qui n'est que inenson- ge dans leur bouche, justifie tout juste, et dc la facon la plus compléte, nos amis de Tour nai. i Voila assez longternps que le libéralisme insulte a ptaisir nos plus chères croyances et les convictions religieuzes les plus pro- fondéirient ancrées dans le eeeur de la nation; voila assez longternps que nous ne sommes bons qu'a étre rossés; voila assez longternps que nous sommes mis hors la loi par la tra- hison des uns, par la pusillanimilé des au lres; voila assez longtemps que les catholi ques beiges, comme les Irlandais des der- uiers siècles, n'ont plus de droits. II est temps que cela cesse. II est sans doute pénibled'avoir a defen- dre nos droits par la force; mais ce n'est pas nous qui porlerons la responsabilile de eet élat de choses. Dans lout pays civilisé les ci- loyens irouvent justice et protection; les ca tholiques beiges ne Irouvent plus ni l'une ni l'aulre. Dans ces circonslanees, il est de notre de voir de reveridiquer ce qui nous appartient et de faire a l'ennemi, qui exige de nous l'a- bandon de nos droits les plus sacrés, la ré- ponse de Léouidas: vierrs les prendre! Nous sommes en étnt de legitime défense: ni provocation, ni faihlese. Nos adversaires prétendent qu'a l'avenir, comme dans le passé, le pouvoir sera avec eux: tant pis pour lui. S'ils ont pour eux le pouvoir, nous avons pour nous la justice, et cela nous suffit! RÉFORME ÉLEGTORALE. Le ministère, en procédenl a une codifica tion nouvelle de notre legislation électorale, a compris la nècesSitè de revenir sur les par lies défeclueuses de la loi votée Tan dernier. Dans le projel de Code electoral qu'il vient de soumetireaux deliberations de la Chain- bre des représentants, le gouvernement subslitue le crayon au timbre. Lu marque du vote, au moyen tl'uhe croix traeée par Téleeteur, remplaee ainsi Testampiltage. Nousuvöuons ne pas apèrcevoir Telïica- cité de celte réforme. Notre loi électorale serait un peu plus babillèe a Tanglaise voila tont. Dans la longue el laboneuse discussron qui a eu lieu Tan dernier, on a rejeté précisénrent les marques au crayon, a cause de la possibilité des erreurs, des abus et des fraudes. Adopter aujourd'hui ce système pour remédier aux inconvénients constates par Temploi du tim bre, ce serail, en vértté, tornber de Cha- rybde en Scylla. Aussi apprenons-nousavec une réelle satis- faction que, dans les regions parlementaires et méme gouvernenrentales. Ie système beauconp plus simple, plus pratique et plus expédilif, préeonisé par M. Tack, députéde Courtrai, gagne chaque jour du terrain. Ce système consiste, nous Tavons déjè dit, a remetlre a chaque électeur, au moment du vote, aulanl de bulletins imprimés en encre différente qu'il y a de lisies en présence, plus un autre bulletin contenant indislinctemenl lesnoms de tous les candidats. Ainsi, dans les conditions babiluelles de nos luttes éleclorales, il y aurait 1° Un bulletin portam !a liste calholique imprimée en rouge. 2° Un bulletin poilanl la liste libérale imprimée en bleu. 3* Un bulletin portam, impritnès en noir et par ordre alphahéliqur., les noms des candidats portés sur ces deux lisies. Au moment de voter, l'élcóleur recoil ces trois bulletins, marqués d'un mème numéro d'ordre, des inains du président. II passé ensuile dans le couloir et fail son choix entre la liste rouge el la liste bleue. S'il veut opérer un triage, il déplie le bulletin noir et marque séparémenl d'un crayon les divers noms aux quels il aceorde ses preferences. II rentre ensuile dans la salie de Télection et passé devant le bureau oü se irouvent placees deux urnes la première destinée a recevoir les suffrages, la seconde destinée a recevoir les bulletins de rebut. L'électeur remel successivement au pré sident son bulletin de vote, plié en quatre, avec le numéro d'ordre apparent, et les deux bulletins supprimés, ëgaletnenl pliés ei marqués dans les mèmes conditions. Aussitöt après la cloture du scrutin, les bulletins de rebut sont brülés. Ce système, on le voit, est extrèinement '-n •a O 1x2 1x2 O :/2 s 32SS&S B -r- -2 •zc T ■J* CL 73 2 fb r/ -r; ZJL 2 e —3 O "TT 7 rr m j •7* 5? b ff. n T- rr> 5- 7Ï i -7* Poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5r05, 9-20. Y\wm-Poperïnr/he, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope- ringhe-Hazebrotlck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-30. Roulers-Ypres, 9-10, 1-50, 7-50. Routers-Bruges, 8-45, U-34, 1-15, 5-16, 7-20 (9-55 Ttiourout.) Bruges - Routers, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42. Th'ourout - Courtrai, 5-15 mat. Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Gourtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-00, 12-06, 6-07, (te Samedi a 5-50 du matin juSqu'a Langemarek.) Thonroüt-V pres, 9-00, t-05, 7-4 (Ie Samedi a 6-20 du matin de Langemarok a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières. 6-00, 12-00, 3-35. Armenti'ères-Houplmes-Le Touquet- Warneton- Comines. 7-25, 2-00, 4-45. Comines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (te Lundi 6-30.) Warnêton-Gomines, 5 30, 11-10 (le Lundi 6-50.) Gomines-Belgique, Comines-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7,27, 8,59,11,45, 6,43, 9,41.— kille, la Madelaine, Wambrechies, Quesnoy-sur-Deüle. Gomines-France, Gomines-Belgique, 6,13, 7,13, 10,35,4,37,8,15. Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-37, 9-00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42. Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-35. (Bassin) 7-28, 11-33, 2-56, 7-41. Heyst-Blankenberghe-Bru- (p6S 5-45 8- 40 1-25 5-30. Ingeïmunster-Deynze'-Gand,5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15,— Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. 7-21. Devnzê-Ingelmunster, 12-00. Ingelmunster-Anseghem, 6-05, 12-55,6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42,2-20,7-45. kichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7-10, 9-08, 1-35, 7-50. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-15, 11-05, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-35. Nieuport-Dixmude, 7-15, 11-55, 4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-35, 10-10, 12-20,6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05, 1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Ternei Selzaete-Lokeren, 9-01. 1,25, 9-03 (le Mereredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, Gand-Terneuzen i Terneuzen-Gand, 0-00, 10-30, 5-30. 10-25, 5-25 (ie Mardi, 10-00). c O K. WSI'OlVnA.Pi'OES COURTRAI, BRÜXELLES. Courtrai dép. Bruxélles arr. 6,37 8,50 10,53 1,35 12,33 3,42 2,25 6,10 6,35. 8,54. COURTRAI, TOURNAI, LILLE. Courtrai dép. Tournai arr. Lille 0,37 7,28 7;42 9-37 10,56 2,54 10,15 11,47 3,48 1,34 6,39 8,47. 9;41. 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04. COURTRAI, GAND. BRUXELLES, COURTRAI. Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47. Courtrai arr. 8,00 10,40 2,44 7,56 8,44. LILLE, TOURNAt, COURTRAI. Lille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,1# Tournai - 5,42 8,56 11,32 2,40 5,26 8,50 Courtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32 GAND, COURTRAI. Courtrai dép. 6-42 Gatid arr. 8,01 9,49 12,31, 3,44 11,08 1,51, 5,04 6,40 8,00 9-32. 10,20. Gand dép. 5,15 8,15 Courtrai arr. 6,37 9,37 9.34 10,50 1,28 4,20 7,21. 2,54 5,34 8,47, BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxelles Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand Bruxélles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges BRÜXELLES, GAND, BRUGES. s dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35.3,02 5,55 5,01 8,10 8,20. arr. 5,55 8,29 9,31 10,22 1,17 3,59 4,11 7.17 7,02 9,19 10,26. a i r» no r A 4 O O-a 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38 A ces doléances hypocrites et dignes de YEtoile, nous nous bornerons a opposèr les fails qui sont encore tout frais dans la rrié- moire de chacun. Qui a transporté dans les rues la guerre civile, digne couronnement des brochures incendiaires et des journaux communards qui depuis 1848 pullulent en Belgique sous l'aile du libéralisme? La Ftandre libérale el YEcho da Parle ment connaissent-ils un certain pays often 18b7 certaioös gens nommés libéraux ont abattu a coups de pavés un gouvernement qui avail le droit el la légalilé de son cöté Ont-ils entendu parler d'une seconde ten tative du méme genre qui se serail prodtiile en novembre 1871, accompagnée de dis cours émeutiers de cerlaincs personnes qui répoiidaient de i'ordre, el a l'oecasion de la- quelle certains libèraux, chargés de repri- mer 1'émeule, auraient mis la crosse en fair? Connaissent-ils une ville nominee Liége ou certains liberaux poignardenl en pleirre rue les agents de police coupables de prendre la défense d'un prèlre paisible? Qu'il exisle un village nommé Ooslacker ou, un soir, certains coups de soleil libè raux ont fait croire a l'assassinat d'un pèle- rin qui avail Taudace de reciter son cbapelet a ia vne des gueux; .et que dans une ville voisine s'impnme un journal fort jdiéral qui par la justesse de ses prédietions a, a celle occasion, exeilé Tadmiration générale; Que dans une ville nommée Bruxelles certains libéraux, fort pacifiqties du resle, out assommé d'innocenles petiles filles qui Le gouvernement do Genèvè ne se lasse pas dans sa persecution et après les attentats contre les églises, voici qu'il se livre a des attentats contre les saintes espèces, et c'est le Dieu-hostie; c'est Jésus-Chr'ist au très-saint Sacrement..qu'il tient a profaner sacrüégement. Pour se donner cettejoie, il viole tous les principes de droit et de morale; la liberté et la propriété sont outra- geuseinent foulées aux pieds. La tin, sans doute, justitie les rnoyens, et pour arriver a s'attaquer a Dieu, on ne peut avoir scrupule de f'roisser les hommes Malgré tous les actes de férocité du gouver nement protestant genevois contre les catholi- ques, rien, dit le Courrier de Genëve, n'égalait encore le sacrilege commis ii Chène dans la jour- née de Mardi. Le Saint-Sacrement était exposé poui les quarante heures dans la chapelle catho- lique. Tout a coup les commissaires du gouver nement et le substitut du procureur général font invasion dans ia cure et dans ia chapelle et ope rant un pillage complet de tous les objets du cuite. Rien n'a été épargné, et les envahisseurs ont osé porter une main sacrilege même sur les vases Sacrés, qui conteilaient encore le Saint- Sacrement. La paroisse de Chöne-Bourg a dü faire mardi soir des prières expiatoires pour une profanation comniise non point par des bandits, mais par des niagistrats protestants et leurs ouvriers. foute f.r.s rTneTt.-jrr.-TD-^g aine catliolique bondira d'indignation a la lecture du navrant rócit que nous publions. Ce n'est plus seulement un prétre, c'est l'hostie sacrée, c'est Jésus-Christ iui-möme qui ést directement livré il des outrages qui lui sont épargnés même chez les hordes les plus sauvages évangélisées par des missionnaires. Et les objets ravages ajouto 1c Courrier appartiennent a M. le curé, qui en morrtrait la facture d'acquitSi Ie gouvernement estimait avoir quelque droit, il devait présenter ses titres devant les tribunaux. Quelle est done \a procé dure qui permette de dévaliser ainsi une maisop, de tout empoi ter, en disantau propriétaire: Vous ferez vos reclamations Nous reproduisons le récit qu'un dos prêtres catholiques qui n'ont pu empécher eet odieux sacrilége adresse au Courrier. 11 rappelle qu'a- prós la profanation de leuréglise, les catholiques de Chéiie ont été déjü expulsés de la première chapelle provisoire qu'ils avaient accommodée pour le service de leur culto. Mardi dernier, a deux heures de l'après-dirfermagistrats et agents de police genevois, serruriers et forge- rons se présentèrent chez M. l'abbé Deletrez, curé de Chène. En même temps, les poVtes et avenues de la maison sont cernées et gardées par une forte escouade de gendarmes et de gardes-champêtres. Sur la demande de M. le curé, un mandat du procureur général est présenté par M. le substi tut, qui déroule une longue liste de lantaisie d'objets qu'il dit avoir appartenu a l'église. Les perquisitions commencent; de la cave au grenier on iiispecte tout, foiiiilant toutes les armoires ct jusqu'au plus petit róduit. Chasubles, chapes, étoles, vases a fleurs, cali- ces, ciboires, pixides, aubes, amicts, purillcatoi- rescor(iorauxsurplislavabos garnitures d'autel, missels, pupitre, cingules, encensoirs, crucifix, statues, reliquaires, tapis, tout devient la proie des vandalesles objets de piété de M. le curé nesont pas mieux respectés. Vainement M. le curé leur fait observer qu'ils outrepasseut leur mandat en s'emparant d'objets nou mentionnés dans leur sot inventaire; vaine ment l'ait-il observer que la presque totalitó des objets est sa propriété particuliere on le re pousse, ou refuse de l'entendre. Demain, tout vous sera rendu, redit sempi- ternellement le substitut, M. Benoit; nous voulons seulement constater a qui cela appartient. M. le curé présente les notes et factures. On n'en veut rienils ont ordre de tout emporter. Je voulais éviter une profanation en réservant les purilicatoires et corporaux ayant servi a la sainte messe; M. l'abbé, me dit M. Benoit, nous ne sommes pas des païens. Non, monsieur, des païens auraient bonte de votro oeuvre. Comme ces émissaires protestants pour la plupart, ignoraient le norii et la destination des objets qu'ils avaient pourtant la mission de re- connaitre comrne ayant servi a l'église, ils me prient de le leur indiquer. Monsieur, inscrivez comme il vous plaira. On n'accepte pas de telle mission, quand on n'est pas compétent. II était six heures, et nous pensions que tout était tini. Mais nous nous trompions. L'inspecteur nous invite a le suivre a l'église. Ce qu'il appelait Téglise n'était autre que le hangar oü, en ce mórnent, était exposé le Saint Sacreinent a Toc casion des Quarante Heures. Nous essayons de lui faire comprendre l'im- possibilifé de visiter ce local en ce moment, oü le Saint Sacrement est exposé, 'la profanation qu'ils allaient commettre, i'irijure qu'ils allaient causer aux lidèles violeutés dans leur tbi et leur liberté de conscience. 11 faut aller. Malgré leur promesse de respecter la foi et la piété des tidèles, l'un d'eitx n'a pa's craint d'outrager les personnes en adoration. Ils réclanient l'ostensoir. A cetto demande, liion coeur de prétre bondit d'mdignation devant tant d'audace, d'imptidèür et d'infamie. Non, monsieur, jamais vous ne touchereza ces objets, qui nous sont plus chers que la vie. Les émissaires se retirent; l'un d'eux s'éloigne un instant, saus doute pour consulter M. Héri- dier, qui, a quelques pas, ne devait pas manquer de suivre les opérations de ses dignes valets. Ils se présentent de nouveau: même deinandes, mèine refus. Ils vont user de violence, quand je leur dis Gardez-vous d'approcher de eet autel. Vous croyez en Dieu et Celui qui est la exposé est notre Dieu, a tous. C'est le Dieu vengeur de l'injustïce et du crime dans cette vie ou dans l'autée. Vous nous enchainerez; vous nous pas- serez sur le corps avant d'accomplir cetto hor rible profanation. Un moment, ils parurent silencieux et trem- blants. Mais les ordres du maitre étaient rigoureux. Le rossignol qui, jusque la, n'avait crocheté que des portes d'église, est requis cette fois-ci peur forcer la porte d'un tabernacle. M. le curé se bate d'enlever les hosties pöur les soustraire a la profanation, et Gasdorf (le serru- rier), de ses mains noires et graisseuses, s'empare des vases sacrés, qu'il transporté préerpHamment dans la voiture amenóe pour recevoir leurs tristes dépouilles. L'ceuvre d'iniquité était accomplie, et les sbires genevois s'enfuirent furtivement du théatre de leurs exploits. J'invite M. le substitut aaccomplir la promesse faite au commencement de signer une déclara- tion des objets enlevés, et que M. le curé réclame pour étre sa propriété privóe. M. le substitut mo renvoio a M. l'inspecteur, qui promet d'abord, puis prétexte une sortie et ne revient pas. II était sopt heures. Gardes cham- pètres, gendarmes, agents, tout avait disparu a l'ombre de la nuit. Les portes de notre pauvre chapelle, redevenue libre, laissent entrer la foule des lidèles éplorés. On fait la prière commune, et le Miserere de reparation est chatité au milieu des larmes de l'assistance. La paroisse est dans la plus grande desolation, et noiis sommes réduits a la derniêre misère; on ne nous a pas mème laissé les ornemehts néces saires pour dire la sainte messe. Qualiliera qui pourra le gouvernement qui ordonne de telles infamies et les creatures assez aviiies pour les exécuter. L'abbé ^Fontaine, Vicaire de Chêne-Bourg. -

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1