Ce prix a élé augmenté de la valeur des
terrains acquis, des Iravaux executes et des
matériaux approvisionuès en vue de la con
struction du cliemin de fer de Thilelt a Lich-
lervelde.
Le prix de 8,752,400 fr. inscril a l'artiele
0 de la convention annexée au projet de loi,
comprcnd la valeur du inalériel d'cxploita-
tion.
La propriélé de ce materiel fait l'objet d'un
procés enlre la sociélé faiIIie des chemins da
i'er des bassins houillers du Hainaut, el le
compagnie du chemin de fer de Bruges a
Blanken berghe.
Aux lermes de Partiele 10 de la convention
précitée, le prix de raclial seia diminué de
la valeur du materiel dom la proprièté ponr-
rait ètre reconnue a la sociélé faillte, et ce(-
tc valeur serail dans ce cas payée a celle cl
sur le pied de l'expertise contradictoire, qui
en a élé faite ensuite de ia convention intcr-
venue le 2 Février '1877, entrc el le et les
Compagnies concessionnaires des cbemins
de Ier des Flandres.
Le prix de racbat des chemins de fer de
Bruges a Ileysl et de Thielt a Licltlervelde,
y compris le matériel d'exploilation du pre
mier el augmenté de la somme, que l'Etat
aura a dépenser pour terminer les travaux
du second et Farmer de sou matériel, cor
respond a nu prix kilométrique moven de
fr. 105,231 52 c.
Ce prix est modéré eu égard a Fjvenir du
chemin de fer de Bruges a Heyst et a l'im-
portance que présentera le chemin de fer de
Thielt a Lichtervclde faisant partie de la
ligne de Gand a Dunkerque.
Indépendamment du chemin de fer de
Thielt a Licltlervelde qui n'est pas aclie-
vé, ja Compagnie du chemin defer de
Bruges a Blankenberghe avail a construire
le chemin de fer de Bruges a Waereghem.
El le n'en a pas commence les iravaux.
Ce chemin de fer, qui passerait par Thielt,
nurait l'avantage de rattacher la ligne de
Thielt a Lichlervelde-Dixmude Furnes-Dun-
kerque au réseau de l'Elallanl a Bruges qu'a
Waereghem, maïs au point de vue des inté
réts loeaux, son utililé semble bien restrèinle
etil viend ra it, sans doute, nuire a Pensem-
ble du réseau en augrnentanl la somme des
ligne improduclives appelées a en faire par lie
Four ces motifs, le gouvernement est d'a-
vis qu'il est prélerable de ne pas le construi
re, au moins aciuedement.
Cliemin de fer d'Ostende d Armentières.
Ce chemin de fer n'est pas établi sur toute
son étendue. II reste une solution de conti-
nuité entre Ypres et Warnéton. Le gouver
nement est d'avis que celle section ne doit
pas ètre conslruite et que la cotifinuilé de la
ligne doit ètre oblenue par Femprunt du che -
min de fer de la compagnie de la Flandre
occidentale entre Comines et Ypres. II en sera
parlé plus loin.
Le prix de rachat du chemin de fer
d'Ostende a la froniiére de France dans la
direction d'Ariuentières et de son matériel
d'exploitation correspond a fr. 76,461-65 par
kilometre.
Ce prix ne dépasse guére la valeur réelle
des travaux de ia voie, de ses dépendances
et de sou matériel. II doitètre considérécoin-
me modéré, eu égard a cette circonstance
que les recettes brutes de la ligne dépassent
liéja nolableinent ses dèpenses et qu'elles
continueront a augmenter.
En efi'et, le chemin de fer d'Ostende a
Armentières qui met le port d'Ostende et une
partie de la Flandre occidentale en rapport
direct avec une partie importante du depar
tement du Nord se trouve, sous ce rapport,
dans des conditions moins défavorables que
d'aulres lignes des Flandres.
Le Gouvernementse proposail de conclure
avec la Compagnie concessionnaire de ce
chemin de fer la convention dont le projel
est joint au présent exposé, el de soumettre
eelte convention a Fapprobation de la Chatn-
bre en méine temps que celles dont il vient
d'ètre question.
Mais il n'a pu en ètre ainsi pour deux mo
tifs.
D'abord, Ie sort de la section francaise de
ce chemin de fer, doit ètre reglé en méme
temps que celui de la ligne beige.
ür, les négociations que la Compagnie a
entamées a ce sujet en France n'ont pas
abouti jusqu'ici.
Ensuite, cette Compagnie n'est pas encore
a méme de remetire a l'Etat (art. 11 de la
convention a conclure), sinofi ia tciahtedes
actions conslituant son capital social, au
moins un uombre de litres sulïisant pour
qu'une oppisition tilterieuie a la cession pro-
jetée ne soit pas a redouter.
Le gouvernement doit done se bomer,
quand a présent, a solliciu-r l'aulonsalion de
racheler le chemin de fer d'Ostende a la fron
iiére de France dans la direction d'Armen-
tiéres el son malenel d'exploitation aux con
ditions indiquées au 1° de l'artiele 3 du pro
jel de lot.
Chemin de fer de Varnes d Dunkerque.
C'esl une Sociélé anonyme Iranc nse qui
est concessionnaire de ce chemin de Ier.
El je est actuellemenl en liquidation et les
liquidateurs nommés par le tribunal de com
inerce de la Seine avuienl cru pon voir veudre
cetie ligne avec son matériel ei tuules ses
dépendances aux prix de 400,000 Irancs.
Ce marehé étanl de nature a léser grave
ment les intéréts des créaneiers de cette com
pagnie fla plupart des obligations qu'elle a
émises ont été placées en Belgique) le gou
vernement beige n'a pas cru devoir accorder
son approbation a cette cession d'exploita
tion.
Desohcöté, le gouvernement francais a
refuse a l'acquéreur I'aulorisalion qui lui
était nécessaire pour exploiter cette ligne sur
le territoirc francais.
Le rachel de la partie du chemin de fer de
Furnes a Dunkerque nepourra guére s'opérer
que lorsque le gouvernement francais aura
pris une résolulion au sujet du rachat ou de
Sexploitation de la partie francaise.
Des négociations sont entamées a ce sujet
entre les deux gouvernements. En attendant
qu'elles aienl abouti, ('exploitation se fait par
les soms du syndical pour comptc de qui de
droit.
Le prix de 401,000 fr. auquel le gouver
nement demandea pouvoir acquérir leche-
mm de fer de Furnes a la froniiére de France
dans la direction de Dunkerque, répond a
la valeur des travaux et des approvisonne-
ments de ce chemin de fer. -Moyennanl ce
prix. la Compagnie concessionnaire ou ses
ayants-droit auront a livter la ligne libre de
toute charge du chef du premier établisse
ment.
Chemin de fer (CA n de nar de d Nieuport.
Four compléter cette ligne la sociélé des
cheminsde fcrdel'Ouesl de la Belgiqueaurait
a acquérir le droit de parcours sur la section
d'lngelmunster a Bouiers du chemin de fer
de la compagnie de la Flandre occidentale et
a construire la section de Roulersa Dixmude.
Mais cette section qui ferait plus ou moins
double emploi avec les cbemins de fer
exislants ne parail pas devoir étre actuelle
menl établie et le droit de parcours qu'elle
devrait avoir pour conséquence devient ainsi
inutile.
Le prix de fr. 2,506,500 indiqué au 2°
de l'artiele 3 du projel de loi répond égale-
ment a la valeur des travaux et des appro-
visionnemenls des sections en exploitation.
11 suppose la livraison de celles ci libres de
toute charge a raison du premier établisse
ment et il l'audra faire subir a ce prix les
deductions voulues pour tenir cornpte au
trésor de lout ce qui resterait a payer.
La Sociélé des chemins de fer de l'Ouest
de la Belgique a émis deux séries d'obliga-
tions et ce sont les ressources procurées par
la seconde émission qui ont servi a la con
struction des sections d'Anseghem a Ingel-
munster et de Dixmude a Nieuport. II con-
vient done que le prix de rachat de la con
cession puisseétre attribué aux porteursde
ces litres. Or, il n'est pas certain qu'il en se
rail ainsi dans le cas ou le Gouvernement
traiterait direclemenl avec la sociélé conces
sionnaire et il aura a rechercher le mode a
suivie pour alteindre ce résullat.
La sociélé des chemins de fer de l'Ouest
est sous Ie coup de la déchéancede sesdroiis
de concessionnaire et si cette mesure était
prise, les sections précitées seraient acquises
a l'Etat sans qu'il ait rien a payerde ce chef.
Pour le cas ou il faudrait y recourir, le
gouvernement solhcile l'aulorisation d'accor-
der aux pórleurs des obligations de la secon
de série une indetnmlé en rapport avec le
prix qu'il aurail a payer a la sociélé conces
sionnaire s'il traitait directement avec elle.
Si le projet de loi soumis a l'apprécialion
de la Chambre obnent son approbation,
toules les parties de la ligne de Gand a la
froniiére de France dans la direction de
Dunkerque par Deynze, Thielt et Furnes,
feront partie du réseau des chemins de fer
de l'Etat a I'exception d'uueseule: ce.le de
Deynze a Thielt apparteuanl aux concessions
de la compagnie des cliemii s' de fer de la
Flandre occidentale.
Cependant. il importe qu'il n'y ait pas
discontinuilé dans le service de cette ligne
qui acquerra une importance incontestable.
L'inlérèl public exige que les trams des che
mins de fer de I Elat puisseiit parcourir la
ligne tout entiére entre Gand et la froniiére,
prés Dunkerque. el c'e>. pour ce molifque
Ie gouvernement croit devoir demander
l'autorisation d'exercer le droit de parcours
sur la section dont il s'agit de Deynze a
Thielt.
Les indemnftés a payer du chef de ces
parcours seront réglées par la voie judiciairo,
dans le cas ou el les ne pourraient pas i'ètre a
l'amiable.
Le rachat qui fait l'objet du projet de loi
est un pas de plus lait vers l'unificalion du
réseau des chemins de fer du pays.
Sept compagnies parlicohéres disparai-
tront et l'exploiiaiion de l'Etat qui s'éteud
actuellemenl a 2,180 kiloméiress'augmenlera
de 250 kilomélres environ.
Le gouvernement ne se dissimule pas que
•ette mesure entrainera pour l'exploitaiion
du railway de l'Etat un surcroil de charges.
Les recettes des chemins de fer a racheler
sont insuffisanles pour couvrir les charges
que comporle leur reprise el le service
meilleur que l'Etat aura a y organiser entrai
nera des dépenses plus fortes que celles de
l'exploiiation actuelle.
Mais les Flandres, désormais traitées
comme les autres provinces du pays, ob-
tiendronl un service meilleur en méme lemps
que des conditions de transport plus écono-
niKjues, et je trésor irouvera, sans doute,
dans ['augmentation de la richesse publique
qui en sera la conséquence, une compensa
tion aux sacrifices qu'il aura as'imposer,
EMPLOI DU FLAMAND
EN MATIËRE ADMINISTRATIVE.
(Suite),
Arrlvons maintenant au projet de loi
Deux principes sont consacrés dans le projet.
Le premier, par lequel on admet qu'il importe
que, dans les provinces flamaudes, pour les actes
de l'autoritó publique, la langue de la gónéralité
des liabitants soit employée.
Ainsi le veut la liberté de ia 'langue garantie
au citoyeu par l'artiele 23 de la Constitution.
Par conséquent, dans les provinces d'Anvers,
de la Flandre occidentale, de la Flandre oriën
tale, de Limbourg, dans l'arrondissement de
Louvain, ce principe doit ètre appliqué.
Les actes principaux de l'autoritó publique,
ceux qui intéressent la génóralité des citpyens y
seront, suivant le projet de loi, rédigés en langue
flamande. Cette obligation est imposée aux admi
nistrations communales; cependant il convient
de faire observer que le projet ne vise pas les
discussions des couseils eommunaux.
Les conseillers eommunaux seront libres
comine auparavant, de se servir de la langue
qui n'est pas comprise de la irajorité de leurs
mandats, ils le feront a leurs risques et perils, et
seront seulement justiciables de leurs électeurs.
Pour les actes ómanant des fonctionnaires pro-
prement dits le projet de loi est plus absolu. II
leur impose l'emploi de la langue tlamande
- paree que les fonctionnaires sont faits pour
ceux qu'ils administrent et que ceux-ci ne sont
pas faits pour les fonctionnaires.
D'après le projet seront rédigés en ilamand-.
Les procès-Verbaux des séances des colléges
des échevins, des conseils eommunaux, des con
seils provinciaux, des deputations permanentes,
les procès-verbaux de police.
11 ne pourra y avoir daus les provinces flaman-
des que des officiers et sous-officiers de gendar
merie et des gendarmes parlant et comprenant
le flamand.
Les avis, circulaires, affiches, inscriptions,
indications, publications, actes qui intéressent
la généralité des habitants et qui émanent des
autorités publiques quelles qu'elles soient, seront
rédigés en langue flamande.
Tous les avis, indications, inscriptions, etc.,
émanant des administrations des travaux publics,
des cliemins de fer, des finances, des douanes,
de la guerre, devront ètre rédigés en langue
flamande dans les provinces flamandes.
Une traduction en francais peut y étre jointe.
Tous les employés de ces administrations dans
les mêmes provinces devront nécessairement
ètre a méme de compléter en flamand, verbale-
ment ou par écrit, ces différents avis, de les
rédiger, comine aussi de correspondre en langue
flamande avec les particulier» qui emploient
cette langue.
La correspondance administrative est obliga
toire en flamand pour les communes des pro-
vinces et arrondissemehts fiamands.
Pour les provinces, quand la correspondance
s'adresse aux communes ou a d'autres administra
tions qui emploient la langue flamande dans leurs
relations officielles; pour les fonctionnaires de
l'Etat, quaiid ils correspondent avec des com
munes, provinces et administrations qui fout
usage de la langue flamande dans leurs relations
officielles.
La correspondance administrative des fonc
tionnaires de l'Etat et des fonctionnaires provin
ciaux se fera en langue flamande avec les paiti-
culiers qui emploient cette langue.
La correspondance des fonctionnaires eommu
naux avec ies particuliere sera en flamand, a
moins que les particuliere lie fassent usage de
la prerogative de l'art. 4 et lie demandent a cor
respondre en francais.
Le second principe qu'ont suivi les signataires
du projet de loi consiste a admettre les droits
les plus étendus pour les fielgesde langue fran
caise non-seulement la oü ns constituent des
gi-oupes assez notables dans les provinces lla-
ïnandes, mais méme la oü fis se trouvent isolés.
Le projet souniet la capitale et ies communes
avoisinantes, ainsi que ia province de Brabant,
a un régime mixte et transaotiounel.
En résumé, les dispositions dn projet de loi ne
lont que cousacrer en droit ce qui existe en fait
autre part; elies redressent une situation vicieuse
et aplaiiissent des diflieultés saus en eréer d'au
tres qui ne soient pas légères ou passagèi es.
Elles ferment, dit le rapport, une plaie ouverte
en 1S3U, plaie que l'intéret du pays commaude
depuis longternps de guérir, paree que cette
plaie fait iioiite a la fibre Belgique, alors que,
dans toute l'Europe, les natioiialités out obtenu
pour l'usage de ieurs idiomes nationaux, des
gouvernements qui ne sont pas oppresseurs,
leur pleiiie liberte et leurs pleins droits.
La section centrale adopte tous les articles du
projet de loi sauf ['article 4; elle propose comme
amendement de rem placer eet article par un
article 4 nouveau amsi concu
- Tout citoyen ne counaissant pas d la fois
les deux langues jUamunde et frangaise, a le
droit Ue ieclamer, pour tous les actes et curres-
pondances qui le concernent, L'emploi de la
langue qu'il cohnait.
Cette redaction a l'avantage de ne plus donner
de faveurs particulières aux Beiges wallons ha
bitant le pays ilamand. Tous les Beiges auront le
droit de réclamer l'emploi do la langue qu'ils
connaissent.
TRAVAUX PUBLICS.
Lu gouvernement vient de demander une
somme de prés de 29 millions pour l'afleeler
a divers travaux d'utililu publique.
Dans I enumeration des credits nous re-
inarquons:
lu Celui de 300,000 fr. pour la construc
tion de i ecole normale a Bruges. L'udmi-
nistration, dit I exposé des motifs, cornpte
pouvoir enlamer proebaineinenl les travaux
de celle ecole el le credit demaude permellra
de les pousser avec aclivile.
2" Le crédit de 150,000 fr. pour Famé-
lioration de la Lys, nolamment dans la tra
verse de Couiliai, et pour la reconstruction
ti'uii puin dans la méme vtllq, amsi ijog nour
l'établissenient d'une écluse a sas sur la Lys
a Men ui.
3° Un crédit de 300,000 fr. pour l'amé-
lioration du régime de l'Yser el des ennaux
aboutissanls. Cette somme pennetira de
poursuivre saus interruption les travaux en
trepris et, pour les actiever compléteincnt,
il ue rasiera plus qu'un dernier crédit a de
mander.
4" Un crédit de 300,000 fr. pour Ie ser
vice de la marine a Ostende. Les iravaux,
dit I'exposé des motifs, que le gouvernement
execute a Ostende pour le service de la ma
rine, sont en voie de rapide execution, et d
est a desirer que leur prompt acbévemeni
permclte d'en tirer bientöt parti. Le crédit
deinandé permellra d'en couvrir la dépense.»
5° Un crédit de 300,000 fr. pour le che
min de fer de. Thielt a Lichtcrvelde. Cette
ligne, dont le gouvernement propose le ra
chat^ n'est pas tertninée, et i'Etat vent t'ache-
ver promptemenl el la mettre en exploita
tion.
6° Un crédit de 300,000 fr. pour la station
de Bruges.
7° Un idem de 400,000 fr. pour les tra
vaux aux gares de Tournai, Courtrai el
Mouscron.
CI1RONIQUE l'ARLEMENTAIRE.
La Chambre des représentanls a adopté
a l'unanimilé des 97 membres présents la
loi, sur l'emploi de la langue flamande en
inatiére administrative. Ce vote a été précédé
d'un long débat, par moments trés-animé,
a ca use des exagéralions qu'on a trop gratui-
lemenl prèlées aux partisans de la cause fla
mande. Ceux-ci n'ont eu l'intention ni d'ex-
clure les wallons des emplois publics, ni de
jeter dans le pays des ferments de discorde;
ils oiit voulu tout simplement assurer a un
grand nombre de Beiges le droit d'ètre ad-
minislrés dans leur langue maternelle; la
loi du 17 Aoül 1873 a consacré les droits de
la langue flamande, en inatiére de justice re
pressive; celle qui a cté votée aujourd'hui
consacre les mêmes droits en inatiére admi
nistrative. II nous semble que supprimer des
griefs et des sujels de froisseinent dont se
plaignent les populations flamandes, e'est
faire une oeuvre utile et patriotique. Aussi
eiiregistrons-noiis avec satisfaction le vote
unanime de la Chambre.
L'assemblée a consacré la fin de sa séance
a l'examen des derniers articles du Code elec
toral; aprés avoir adopté sans débat les dis
positions transiloires proposées par M. le mi-
nistre des finances, elle est revenue aux ar
ticles précédemment réservés. L'un de ceux-
ci, l'art. 129, auquel se raltaehait lesystéme
exposé par M. Tack, au sem de la section
central, a fail l'objet d'une longue discussion.
L'honorable député de Courtrai. sans en faire
loutefois l'objet d'un amendement,a expliqué
son systéme qui consiste, comme on sail, a
remetire aux électeurs autant de bulletins
qu'il v a de listes de candidats en presence
l'élecleur, ayant fail son choix. déposerait,
au sorlir du couloir, le bulletin préféré el
les bulletins inutiles dans (bfférenles urnes
préparées ad hoe. MM. Tack, Kervyn de
Letlenhove, Wasseige et Cruyl ont insisté
sur les avantages que présenterail. ce systé
me qui préviendrait loutes les contestations
auxquelles l'emploi du tampon et du crayon
peul donner lieu, et empècherait les bureaux
électoraux d'annuler des bulletins a lort et
a travers. Le dernier de ces oraleurs a fait
des idéés exposées par M. Tack l'objet d'un
amendement que M. lenunistre des finances
a combatiu a L'aide de différents arguments;
il a émis I'avis nolamment que le systéme
des bulletins multiples ne garantirait pas
autant que le bulletin unique, précédemment
adopté. le secret du vote; il a ajouté que la
loi de 1877 ayant élé uue teuvre iransaction-
nelle il ne croyail pas qu'on put la modifier
aujourd'hui, en quelque sorle a I'iinprovisle,
dans une de ses dispositions essenlielles.
Finalemenl, l'honorable M. Malou ayanl fait
remarquer qu'a I'occasion de Farlicle 131,
également réservéla Chambre aurail la
faculté de prendre ton les les precautions
nécessaires conlre I'arbitraire des bureaux,
en determinant nellemeul les conditions qui
enlraineraienl I'annulalion des bulletins
l'assemblée a rejelé par 45 voix contre 30
et 6 abstentions t'amendement de M. C'ruyl.
Séance du 9.
Aprés avoir vote par 84 voix contre 7 et
3 abstentions, Ie nouveau projet de Code
electoral, la Chambre a abordè le grand
débat politique, annoncé par M. Frére.
C'esl M. Bara qui le premier a paru dans
l'aréne.Son discours a surtout porté sui-
les nominations faites dans la magistraturc
et dans le notarial que l'on veut, dit-i), clé-
ricaliser pour arriver a la rume de rios liber
ies conslilulionnelles.
M. De Lanlsheere a élé aussi accuse de
compromettre le prestige de la magistrature
pour avoir refusé de nomtner avoeat-généra!
a la Cotir de cassation un ties représentanls
les plus en vue de l'arrondissement judiciai-
re, M. Folydore De Faepe. I! parail, du irés-
séneusement I'oiateur de la gauche, quo
Févèque de Bruges s'opposail a celle nomi
nation!
La magistrature est encore abaissée paree
qua Audenarde, un juge d'instruclion ca-
thohque ne s'est pas douté de Fetal de fohe
de deux individus traduits devant la Cour
d'assises, Nolez biett quo le Procureur
du R ii d'Audenarde, qui est liberal, nc s'en
est pas apercu davantage.
C'esl sur de tels griefsel nous cilons
les plus s-iillants que M. Bara a échafaudé
son aelc d'aectisalion conlre Ie ministère.
Sa péroraison n'a élé qu'un réchaufïéde
lieux commutis, ramassés dans la presse
libérale, sur I'Encyehque, le Syllabus, le
href a M. Périula croisade ullramoiitainc
la dmninalion du clergé, etc., etc.
CHRONIQUE ÉLECTORALE.
Nous lisons dans la Paine de Bruges
«Nous apprenons que M. le baron Van
Caloen de Gourcy a puis la resolution de ue
plus demander le renouvellernent de son
mandat de sénateur de l'arrondissement de
Bruges.
Au reste la situation du parti catholique
restera la méme a Bruges.
Habitués a triompher avec une grande
majorilé, nos amis s'étaient allendus il y a
deux aiis, a tine vicloire facile. La confianee
a manqué de leur étre fatale et l'expérience
de 1876 a été une grande lecon dont le parti
catholique aura heaucoup profilé dans nolre
arrondissement.
La prochaine campagne electorale se pré
sente sons les meilleurs auspices. Tous les
hommes influents se metlronl a l'ceuvre avec
eette ardour que l'on peut allendre de la
part de calholiques sincéres et dévoués ils
éclaireront leurs concitoyens et prépareront
par les éleetions de mai et de juin la victoire
d'oclohre qui doit faire justice des derniers
représentanls du doelrinarisirie au Conseil
communal de la ville de Bruges.
Nous croyons que M. Léon Van Ockerhout
sénateur de l'arrondissemenl de Dixmude,
sera le candidal du parti catholique pour
l'arrondissement de Bruges.
Mardi dérnier a eu lieu au Cercle catho
lique de Charleroi une importante reunion
éleclorale a laquelle MM. A. Drion, réprésen-
tant sonant, Henri Pirmez, de Chatelet, Oc
tave Houtarl, de Jumet, Léandre Haquin, de
Gdly, Charles de Dordolot, présents, ont été
proclainés candidats pour la Chambre des
Représentanls.
Cisrasaijjiaii Rtcale.
LES ELECTIONS DU 11 JUIN.
Nous ne sommes plus sans nouvelles; le
iMoniieur Progrès a parlé!
Monsieur Alphonse Vandenpeerehoom de
cline toute candidature. II ne pourra pas
recevoir la députation chargée de la lui of-
frir au nom du comité liberal.
Les motifs de sa decision, il les fera
connailre par écrit avant la prochaine réu-
nion du comité.
Celle reunion doit avoir lieu aujourd'hui.
Voila d'importanles nouvelles qui rnérilent
d'altirer l'atlention.
M. Vandenpeerehoom, l'lioinme le plus
considerable du parti liberal, qui renonce
d'une maniére absolue a la lulte éleclorale,
méme devant la suprème démarche (Je (not
est du Proyrèsdécidée par ses amis!
Les commentaires vont leur train. Qu'est-il
done devenu ce parti liberal si fort, si com
pact, il y a peu d'annees?
Quantum mutatus.... Autrefois tout-puis
santmaitre absolu; aujourd'hui eu désar-
roi; ahurri en presence de diflictillés que le
comité ne se dunne pas la peine de cacher.
Le Progrès, loujours prèt a chanter vic
toire, l'annonce coram populo'.
La convocation porie que le bureau
cornpte sur le concours dc tous les mem-
bres du comité pour aviscr aux diflieultés
de la situation.
On dirail le premier coup du glas funébre!
Maissi Monsieur Vandenpeerehoom ne l'ac-
cepte [ias, a qui la candidature sera -1 elle
offerte?
Quand nous disions, il v a buit jours, que
l'annonce des trois candidats, dont les noms
élaienl cites par le public, n'était qu'un trom-
pe l'ceil, une forlanter e plus ou moins babi-
Ie, nous nc croyions pas étre si prés de la
vérilé.
Elle parail cependant, elle éclate au grand
jour, el révèle des diflieultés de situation
auxquelles il est impossible de parer.
Nous le répétons: le libéralisme est jugé
dans nos conlrées flamandes et stirloul dans
noire arrondissement. Flus de méprise possi
ble. Dans ses journaux et ses revues,dans ses
pamphlets et ses follicules, dans les discours
de ses hommes lts plus marquanls.il semonlre
a nu, daus toute sa laideur, avec son corte
ge de haines el de violences, Aflirmer la