4"°°' 8"25- I3e année. N° 1,292. Samedi 18 Mai 1878. LES DEUX XAVIER. aGAN^ L'A^> n ■H w H jgrne. On traite a forfait pour les insertions par année. u Morprprli Pt Ie Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne. Les réclames et annoncesjudieiaires se paient 30 centimes la Le Jon ma parai nnm£r0 dn journal, .pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires comma ndés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. [es 100. exemplaires. C II E III B 3* S B» E F E ES. JÉRÉMIADES ET MALEDICTIONS. La nostalgie du pouvoir sévil dans Ie camp doctrino-gueux; elle y provoque les cas les plus bizarres et les plus conlrastants. Parconrez la presse du parti des honnèles gens, comprenez le langage de ses organes. examinez leur attitude: ici, c'esl la prostra tion; la. c'esl la fièvre; ailleurs, c'est la fu- reur, mème la rage. Les uns se lamentent, d'auires fulminent de sinislres prophéties. Ceux qui ne pleurent pas sur les deslinées de la patrie, poussent le cri; aux armes! pour la sauver. Jérémiades et malédictions se valent, n'é- tant pas plus sérieuses les unes que lesautres. L'homme sensé n'y voit que le jeu des co- médiens politiques qui donnenl le drame anx niais, au lieu de se conlenter de leur offrir les pantalonnades des tréteaux de la foire. lis seraient plus sincéres en chanlan1 lous ensemble sur l'air d'une aricienne com- plainte: Rendrel Voila le fond de leur pensée et c'est bien une des plus plaisanles contradic tions du parii doctrino-gueux. II conspue le principe de la légitimité, et ces gens-la se proclament eux-mèmes légitimes. Le pou voir leur appartient par droit de naissance; s'ils le perdenl, ils se considérent comme traitreusement spoliés; et s'ds ne parviennenl pas a le reconquérir sur le champ électoral, ils font appel a rémeute. Alors 1'insurrection devient le plus saint des devoirs. L'OEUVRE DE LA DÉFENSE. Nous ne saurio'ns trop encourager les ca- tholiques a importer en Belgique l'ceuvre de Mgr Jaugey el a constituer partout des co mités qui se cliargont de prendre la défense des viclimes de la calomnie ou de la diffama- tion libérale et de poursuivre a leurs fraiset diligence les auteurs de ces vilenies. Les congrégations religieuses sonl trop enclitics, de leur nature, a jouer le röle de ce vieux soldat de Scribe qui Elles ne comprennent pas assez que leur inépuisable indulgence est un encouragement pour les reptiles du liberalisme et que, pour l'édifieation mème du public, comme pour l'amendemenl des pécheurs, il convient de réprimer les exploits des bravi de plume. L'ceuvre fondée par Mgr Jaugey met a leur disposition les armes defensives dont elles onl besoin; leur devoir est, a noire sens, de s'en servir. Tant que le mensonge et la ca lomnie ne leur coüteront rien, les feuilles gueuses en useronl et abuseronl sans limiles, mais dés que la bourse sera menacée, le ton chaogera. Aux premières saignées pécuniai- res, elles jettcront les hauls cris et déclare- ront la liberie de menlir l'une des plus larges que contienne notre Irésor constilu- tionnel en péril, mais, ce jet de fumée passé, elles se résigneront plus qu'on ne pense a modérer l'émission de leur ve'n'n d'encre. Cerles, nos libertés sont restreintes et si nous les comparioris a celles que le Congrès nous a données, le résultal serail effrayant. II est nécessaire que nous nous efforcions de les élargir el de leur rendre leur élaslicilé native. II ne fa ut pas que nous nous classions parmi ces bons habitants de Bruxelles qui, se laissanl bonnement tondre la lainesur le dos par des édiles incapables el prodigues de l'argent des conlribuables, subissenl chaque année des augmentations d'impóts et auront bientöl a faire la rente des cent millions que la ville sera, un de ces procbains jours obli- gée d'emprunter. Nous montrerons plus d'é- nergie et de caractére que les imbéciles élec- teurs de parvenus qui les ruinent sans Vér- gogne et nous arriverons bientöl a ne plus tolérer que, sous prétexle de controle, on nous assassine impunément dans notre hon- neur, noire consideration et notre dignilé. Courrier de Bruxelles.) CHINOISERIE LIBERALE. Les journaux gueux ont de bonnes nou- velles a annoncer a leurs leeteurs. II parait que rEmpereur de la Chine, qui avail laissè quelque lolérance aux mission- naires catholiques, revienl a des idéés plus libérales el songe a promulguer un édit de persécution. Tel est le fanatisme de notre presse ma- conniqne qu'elle applaudita ce revirement el qu'elle se rrjouit d'avancea la seule pen sée du sang qui va couler. Lisons l'enlrefilels suivanl qui paraissail, il y a deux jours, dans plusieurs organes gueux el nolammenl dans le Journal de Gand: II parait que les pretentions ullramonlai- nes finissent par causer des inquietudes en Chine méme. Au premier février dernier un édit de lo lérance a été promulgué par l'Empereur. En vertu de eet acte, les fonctionnaires dans loutes les provinces de l'empire, onl recu ordre de protéger les chrétiens. A l'ombre de cette protection, la religion protestante fait de nombreux prosélytes et le gouverne ment n'inlervient guére dans les affaires re ligieuses de cette confession. II faut dire aussi que, comme en Europe, les protestants se montrent bons sujels, bons citoyens. Toute autre est la conduite des catholiques romains. Et pour cetix-la du moins l'empe- reur de la Chine commence a regretler la liberie qu'il leur a accordée. La grande question de la suprémalie du pouvoir civil sur le pouvoir religieux préoc- cupe les esprits. Un journal chinois a pitblié un article violent contre les catholiques romains, dans leqnel il est dil: quiuucun etnpercur de la Chine ne peut autoriser un de ses sujels chrétiens d reconnoitre une autorité spiri- luetle a Rome. II parailrait que sur l'avis des conseillers les plus éclairésl'empereur se déciderait a suivre l'exemple de Bismark en empéchant que les lois ecclésiastiques soient considérées comme supérieures aux lois civiles. Ainsi la Chine aura procbainement ses lois de Mai. Voila le libéralisme en aveu! Son grand grief contre le catholicisme est la reconnaissance par les catholiques d'une autorité spirituelle a Rome. En d'autres termes, il y a incompatibilité radicale entre le libéralisme el le calhohcis- me, puisque l'Eglise se compose essentielle- ment des fidéles chrétiens qui, sous auto rité du Rapeprofessenl la vraie doctrine de Jésus Christ. Proscription absolue du catholicisme, lel est done le deruier mot du programme libe ral! El l'Empereur de la Chine est loué, en- censé, adulé, il est comparé a Bismark rien que paree qu'a l'instigation de ses conseillers les plus éclairés,il songe a persécuter les catholiques! Le prétexle de cette persécution est tout trouvé: c'esl, comme en Europe, l'idolatrie du pouvoir civil, proclamé l'infaillible arbilre des consciences el le juge suprème du bien et du mal. Sous prétexte de soutenir la prééminence de la legislation civile sur les lois de l'Eglise, on en arrive a ressuciler la tyrannic la plus criante et la plus odieuse. Néron lui-méme n'est plus qu'un libéral et un des princes les plus éclairésde l'an- liquilé! La loi civile peut tout ordonner, méme l'inique et l'immoral; le sujet doit toujours obéir, méme aux prescriptions les plus no- toirement injustes! C'est le dernier mot de ce réve païen dont M. le prince de Bismark poursuil la réalisa- tion en Allemagneet qu'il a défini lui-méme la domination absolue de l'Etat dans le do- mame spirituel comme dans le dotnaine lem- porel. Conlcnlons-nous seulemenl, a propos de cette chinoiserie libérale, de remarquer de nouveau qu'il suffil d'èlre ennemi de l'Eglise pour faire preuve de libéralisme. Voici un polentat lointain, l'Empereur de la Chine,complélement étranger anx mmurs, aux habitudes, aux préoccupalions politi ques et sociales de l'Occident Cependant on l'encense et on lui réserve une place a cóté du prince de Bismark dans les lasles sacrés du libéralisme. Et pourquoi ce moribolant panégyrique? A cause d'un édit de persécution qui menace les catholiques en Chine!... Est-il encore nécessaire, après cela, de corroborer par des preuves nouvelles cette proposition qui revient souvent sous notre plume: le libéralisme est l'anlitbése du ca tholicisme et il n'est que cela"? La démon- straton est compléte, puisque le seul projet d'un édit de persécution contre les catholi ques vaul a l'Empereur de la Chine un brevet de libéralisme. Qu'il fasse mettre les catholiques a la can- gue et trancher la lèle a quelques mission- naires, nos gueux lui voleront une adresse de felicitations el une couronne triomphale! - - jo O CO CO O ST o e 35 H O r: C3 '7 cn c* o n 7"T, GT> o 5? Ypres-Poperinghe, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope- minirho-YnrAS k-9.r>. 4-00. 8-25. ^°?6^7-20 ?9-^S5 Tlioüröut!)7—Brü^èé - Aoulers, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42. - Thourout - Courtrai, Ypres-Routers, 7-50, 12-2o, 6-30. Ro Roulers-Bruges, 8-45, ti-34, 1-15, 5- 5-15 mat. Ypres-Courtrai Ypres-ThouroUt ComOies-WaTnéton-Le Touquef-Houpl inesY Comines, 7-25,2-00, 4-45. Commes-Yi arnèton, Com'ines-Belgique, Gomines-France, Quesnoy-sumDeüle^ 9-00, 1-05, 7-45 (le Touquet- Warnêton- 45 nmt."'9-30 soir, (le. Lundi 6-30.) Warnèton-Comines, 5 30, 11-10 (le Wambreehies, la Madelaine, Lille, 7.27, 8,59, 11,45, 6,43, 9,41. - - ----- 10,35,4,37,8,15. 12. BrageV-Brankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-3o. - passim ,-»<>, «-oo, - ..»,»v-Blanktotoepghe-Bru- 1 n»elmu7ste7-Deynze'-Gand5-00,9-41,2-15. - Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. - Gand-Deynze-Ingelmunster, 0-58,11-20, 4-41. 7_21 Devnze-Ingelmunster, 12-00. SeUaete-Eecloo, 9-05,1,25, 9-03. - Kecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. - Terneuzen-Gand, 6-00 10-30, 5-30. Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-2o (leMarai, ïo-oo). c O H. K. BSPONDANCES. COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 BRUXELLES, COURTRAI. 6,35. 8,54. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,28 8,00 10,46 12,21 2,44 5,35 6,47. 7,56 8,44. COURTRAI, TOURNAI, I.II.LE. LILI.E, TOURNAI, COURTRAI. Courtrai dép. Tourna! arr. Lille Courtrai dép. Gand arr. 6,37 7,28 7,42 9-37 10,15 10-42 10,56 2,54 11,47 3,48 12,08 4,00 5.34 6,39 6,37 10,04. 8,17. 9,41. Lille dép. Tournai Courtrai arr. 5,10 5,42 6,42 8,12 8,56 9,49 11,05 2,21 11,32 2,40 1*2,31 3,44 4,10 5,26 6,40 8,10 8,50 9,32 COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. 6-42 8,01 9,49 12,31, 11,08 1,51, 3,44 5,04 6/10 8,00 9-32. 10,20. Gand dép. Courtrai arr. 5,15 6,37 8.45 9,37 9.34 10,50 1,28 2,54 4,20 5,34 7,21. 8,47. Bruges d. 6,49 Gand a. 7,34 8,19 10,54 Bruxelles 8,50 10,35 12,39 BRUGES, GAND, BRUXELLES. 7,04 BRUXELLES, GAND, BRUGES. 9,39 12,34 2,52 6,43 1,49 4,07 7,58 9,33. i Gand 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 o,o5 5,01 8,10 8, arr. 5,55 8,29 9,31 10,22 1,17 3,59 4,11 7.17 7,02 9,19 10, 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,3S - 1,10 8,20. "26. Rendez-nous le pouvoir, s'il vous plait; Voulez-vous nous le rendre! Sut souffrir et se taire Sans murmurer. La Gazette de France publiait dernièrcment un feuilleton très-émouvant de M. de Pontmartin, intitule Les deux Xavier. Nous en extrayons ce qui snit, pour l'édifieation de nos lecleurs u Rien de plus curieus que la cour vilrée el la grande salie de lecture de l'Hólel du Louvre et de la Pais, a Marseille, les jours oil arrive la malle de la Chine. On dirait un.lambeau de l'exlrême Orient Iransporté sur le bord de la Méditerranée. n Dans ce premier lumulle de l'arrivée, je ne tardai pas it reniarquer un enfant de douze a treize alls qui se tenait a l'écart et paraissait absolument seul. Ses trails, ses yeux, le galbe de sa têle, la nuance de son teint, ne laissaient aucun doule sur son origine évidemment, cetait un llindou, ou plulót, atirait-on pu croire, le spectre d'un llindou; car je me demandai s'il élait possible de vivre dans eet état de maigrtur. Ses os semblaient prés de percer ses joues livides. Sur ses tempes creuses, j'apercevais des goutles de sueiir, et sous ses pativres vêtemenls, des tressaillements de fièvre. llrisé de fatigue, tombant de faiblesse, mourant de faim, il s'était affaissé sur un des sieges qui gar- nissent la cour de l'hótel. Dans cette loule cosmo polite et polyglotte, personne ne Ini accordait un moment d'atlention. D'oit venait il Oit allait-il Savait-il oit il coucherait le soir Une main chari table lui ferait-elle l'aumóne d'un bouillon on d'un morceau de pain Au milieu de cette indifference universale, je sentais rrdounler, de seconde en seconde, la sympathie instinctive qui m'atiirait vers lui. Cette sympathie se ehangea en emotion profonde lorsque, en m'approellant de plus prés tien regardant ii la Inetir d'un bec de gaz, je fus témoin d'un détail qui m'avait échappé. Dans l'une de ses mains de sqnelette, eet enfant tenait une lelt redans l'auire, un ehapelet Cédant a un mouvement irresistible, j'allai droit a ce fils adoplil de la grande familie chré- tienne, et je lui demandai son nom. Je m'altendais a un nom indien. Xavier, me répondit-il d'une voix éleinte. ii C'esl volie nom de bapiême... Ce nom. qui vous i'a donné repris je. Le Pèue F.t ses grauds yeux bril Ié - rent d'une ineffable expression de reconnaissance et de tendresse. ii Ainsi commence, noire dialogue ne pouvail s'arrêler la. La nuil venait il fallail aller au plus pressé. «Citer enfant, lui dis-je. voulez-vous diner aver moi II accepta d'un signe, et deux grosses larmes parurent au bord de sa paupière, pendant que ses lèvres essayaient de sourire. J'eus soin que ce diner d'affamé ressemblat a un diner de convalescent, et, sous un petit volume, fut assez substantiel pour rendre 'a mon jeune convive un peu-de force. Quand il eut bu un bon verre de vin de Bordeaux entre un consommé aux oeufs pochés et line aile de volatile, je lui dis doucement Vous avez une letlre, n'esl-ce pas «La voici. El il me tendit la letlre, après l'avoir baisée. II ne pouvait pas avoir de nieilleur passe-port auprès des times accessibles a la piélé; elle était écrile par un Père missionnaire a un en ré de Paris. Mon venerable ami, écrivait le Père, quand ii vous recevrez cette lettre, si toulefois elle ii vous arrive, il est probable que je serai mort. ii Ce n'est pas la ce qui m'afflige ou m'effraye ii nous avons nos champs de bataille il est juste ii que nous ayons nos recompenses. Notre saint ii patron nous met a l'ordre du jour, et Dieu, i, considérant que nous mourons a son service, ii nons pardonne nos fames. Ce qui me consterne, ii c'est d'assister a des misères dont rien ne peut ii vous donner l'idée, aux horreurs d'une famine ii qui étend ses ravages sur d'immenses espaces, ii et de ne pouvoir rien ou presque rien pour ii soulager des maux qui me serrenl Ie coeur. Les ii Indes, et bientöl sans doute la Chine, sonl en ii proie a eet épouvantable fléan, qui a déja fait ii plus de qualre cent mille victimes, el dont les a rigueurs s'aggravent de jour en jour. Des ii families entières disparaisseut en moins d'nne a semaine. D'horribles epidemics font cortege an ii démon de la faim, el le fatalisme oriental devient ii le complice muet de ces scènes de désolation, ii de pestilence el de mortcar il remplace par n une résignation inerte et passive les elements de ii resistance qui ne manquent jamais en Europe. ii O mon ami! vous que j'ai vu pleurer de sainles ii larmes eu songeanl que malgré lous vos efforts, a vous ne pouviez adoneir les sou (Trances des i> pauvres de voire paroisse, que diriez vous, s' ii vous vous trouviez comme moi en presence de a ces spectacles navrants, si vous rencontriez a cli que pas sur votrf chemin ces figures haves, a déeharnées, ces squelettes errants, qui n'onl plus a qu'un souffle a exhaler pour étre des cadavres? ii Mais je me reproche de trop iusisler sur ces a affreux détails mieux vaul vous présenter el a vous reeommander, a tout hasard, le jeune a messager qui vous portera cette lettre, si le bon ii üieu le protégé, s'il ne suceombe pas en route ii aux sulles de ses longues journées de délresse ii el de faim. II est le dernier survivant d'une ii nombreuse familie que j'avais cu iebonheurde i. convertir aux clarlés de l'Evangile. D'autres •i misères m'avaient appelé sur tin autre point de n la cöle de CoromandeL A mon retour, il ne ii restait plus que cel enfant Et mes ressources élaient épuisées Et je souffrais déja d un mal ii que je bén is, si, en dépit de mon indignilé, il m'ouvre les porles du «iel Alors, il m'est venu n une idéé eet enfant, que j'ai baptise, a qui j'ai n donné mon nom de Xavier, m'avait frappé, n non-settlement par son intelligence précoce ii mais encore par ses sentiments naturels de i> piélé, de tendresse chrétienne, que nous distin- guons si vite. Je me suis dit que, s'il demeurait ii buit jours de plus dans eet air cadavérique, ii dans cette atmosphere empeslée, il achèverait i> de iiiourir, el que je. n'avais plus le moyen de ii le faire vivre. Mon jeune catéchtimène, miné ii par de longs jours d'inanition et de fièvre, ii pourral il résister aux fatigues du voyage? ii Je Tignoie, mais j'ai confianee en Dieu. Dés le début de jcelte crise terrible, je lui ai offert ma a vie il I'a aceeptée; ce sera la ranijon de Xavier... n car j'oubliais... a vous je puis dire en vous de- i' mandaat vos prières... Je vous lègue cel enfant, ii je n'ai pas quinze jours a vivre ii S'il arrive jusqu'a Marseille, c'est le salut; n je connais rette trop charmante ville; les belles ii ames et les bonnes ceuvres y abondent. J'indique i> a Xavier deux ou trois portes oil l'on frappe a ii coup sitr il sera recu a bras ouverts, hébergé, a consolé, restauré, et ses nouveaux bienfailéürs ii lui payeront le parcours de Marseille a Paris, n Une fois chcz vous, je suis tranquility. ii Et maintenant, cher et fidéle ami, adieu! ii nous ne nous reverrons plus en ce monde. Pour ii lesenfanls du siècle, Tidée de mourir a Bellary, ii dans t'extréine Orient, tandis que vous ètes a ii Paris, serail cruelle. Mais pour nous, qu'importe? ii Les diverses parties du monde ne sonl que les i> chapelles d'une mème église, reünies sous la ii main divine. Adieu Adieu ii Bellarv, 3 octobre 1877. Le P. Xavier M... (a contisuer].

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1