spicacité pour découvrir les frappantes ana
logies qui existent entre la situation éleclo-
rale, exquissée par M. Ie comte deMun, et nos
lutles publiques beiges.
Ou peut mème dire que, dans noire pays,
la question religieuse se pose encore beau-
eoup plus neltemenl qu'en France; elle y est,
en outre, dégagée de toutes les préoccupa-
lions purement politiques et dynastiques qui
peuvent parfois, chez nos voisins, la voiler
et l'obscurcir.
Nos élections metlent en présence des can-
didats caiholiques et des candidats anli ca
iholiques.
Les premiers veulent défendre l'Eglise,
protéger son indépendance, faciliter sa mis
sion; les seconds se disent, ou, dans tous les
cas, se montrent parlout les ennemis de
l'Eglise, ils veulent l'asservir désespérant de
la détruire, et leur propagande quotidienne
a pour but avotié de lui arracher des ames.
Dans ces conditions, il serait scandaleux
devoir Ie clergé catholique hésiler dans ses
preferences ou donner Ie spectacle d'une in-
concevable neutralité.
Défenseur né de l'Eglise, il conniverait
avec les mécréants et les libres pensenrs!
Organe de la vérité, il refuserait a ses
ouaillesla première, la plus importante et la
plus efficace des predications: celle de l'ex-
emple!
Pasteur, il laisserait Ie bercail sans defense
et libremenl ouvert aux loups!
C'est tout simplement impossible, et lors-
que les libéranx, dans l'intérèt prétendu de
la religion, affeclenl de conseiller au clergé
une abstention absolue dans des lutles oü les
droits et la liberie du catholicisme sont di-
reclemenl en jen, ilsdonnent tout a la fois la
mesure de leur hypocrisie et de leur hostilité
réelle contre l'Eglise. Leur sacerdoce idéal
est un sacerdoce, infidèle a la vérité qu'il
prèche, au Dien dont il est Ie ministre, un
sacerdoce déshonoré!
Quant aux représentanls caiholiques, au
milieu d'une lulte engagée dans une telle
situation, l'appui dn clergé doit leur être un
bonneur el une force. Si cel appui leur man-
quait, ce serait un mauvais signe, de nature
lout au moins a éveilkr les defiances de leurs
coreligionnaires.
On les appellera cléricaux. Soit! El
aprés?...
Nos ancêlres ont élé appelés pa pistes
par les Gueux du XVI1-' siècle a cause de leur
fidélilé au Saint-Siége; nous pouvons bien
nous laisser appeler cléricaux par les
Gueux du XIXe siècle a raison de notre étroile
union avec nos pasteurs, dans la guerre dé-
clarée a l'Eglise catholique.
Grace a Dieu, Ie respect hurnain, cetle
plaie inlérieure, si dangereuse du catholicis
me, tend de plus en plus a disparaitre. On
ne craint plus de se proclamer catholique;
on ne doit pas craindre davantage de se lais
ser nomrner clérical: la nuance, s'il en existe,
ne vaul pas la peine d'etre relevée. Elle im-
plique tout au plus des rapports plus fré
quents avec le clergé, c'est-a-dire des rela
tions trés-honorables ct des amitiés dont i'
n'y a point a rougir.
INSTRUCTION PUBLIQUE.
Enregistrons, d'aprês les Annalcs pavle-
ntertluires, un fait trés-reinarquable, con-
stalé par M. Malou dans sou éloquent dis
cours du 17 courant:
HOSTILITÉ DU LIBÉRALISME AUX
FLANDRES.
Nous exhorlons vivement les élecieurs des
Flandres a méditer ce qui s'est passé la se-
maine dernière a la Chambre des représen
tanls: il s'agissait du rachui des cheinins de
fer qui sillotinent nos couirées, rachat de-
niandé, sollicilé parlout avec la plus vive
insistance.
Le ministère catholique s'est rendu a ces
sollicitalions, et la Chambre avail a staluer
sur cel objet.
Or, qu'arrive-t-il?
Cel acte de justice et d'équilé est violem-
ment combaltu par M. Fiére, le chef de la
gauche.
II soulient que les intéressés, ayant fait
une speculation mauvaise, n'onl droit a au-
cun sacrifice de la part de l'Elal;
Que l'intérèt public ne réclame pas le
rachat;
Que le ministère fait aux porteurs d'obli-
gilions de ces cbemins deler un cadeau
injustifiable de dix millions de francs;
Qu'on leur faiUune situation privilégiée.
Et ces assertions injusies, M. Frére les pro
duit alors que les obligataires perdent des
sommes considérables; alors que les sacri
fices fails par eux et par les aclionnaires
profitent a l'intérèt general, car c'est une
banalilé de répéter que si l'initialive privée
n'avail pas couvert noire province de lignes
ferrées, le gouvernement n'aurail pu se dis
penser de les construire.
Mais le libéralisme ne tient pas compte de
celle situation: il se trouve en face des Flan
dres, et il mécounail injustemént leurs in
téréts.
Le rachat de nos cbemins de fer que nous
réclamons depuis lant d'années, est pour
lui uue faveur excessive, un gaspillage des
deniers publics.
Et qu'on veoille le reinarquer, ce n'est
pas M. Frére seul qui se monlre hostile a la
Flandre, c'est M. Pirmez, c'est M. Janson,
c'est M. Orts, c'est M. Couvreur, etc.le doc-
trinarisme donrie la main au radicalisme'
ponr essayer de faire rcjeler une mesure
juste, equitable, prise par le gouvernement
catholique.
Les électeurs s'en souviendronl le 11 Juin:
ils ne donneront pas leur appui a ceux qui
veulent rainener au pouvoir les ennemis
des Flandres ils repousseront les candidats
qui iraient deinander le mol d'ordre a MM.
Frére et Pirmez car, il imporle de le faire
remarquer, la mesure de reparation adop-
tée avanl-liier par la Chambre, n'est pas
compléte :1a principale ligne des cbemins
de fer de notre province est encore a repren-
dre, et cerles, aprés ce qui vient dese passer,
on doit être convaincu que les libéraux
arrivant au pouvoir, ils garderont Ffiosliiilé
qu'ils viennenlde manifester d'une maniére
si évidente el si odieuse je dis odieuse, car
le langage qu'ils ont tenu se résumé comine
suit: Vous avez cru bien faire en eugageant
vos economics dans les cbemins de fer; mais
l'opéralion n'a pas réussi tant pis pour vous.
L'Eiat aurait du s'emparer de vos lignes et
économiser ce qu'il aurait dü dépenser pour
les consiruire.
Telle est la conclusion des discours qui
ont été déhilés a gauche, et au scrutin elle
a élé sanctionnée [iar dix voix negatives et
deux abstemious, toutes liberates.
NOS CHEMINS DE FER ET LE CANAL
DE JONCTION.
Aux réclamations formulées par M. Siruye
en faveur de la reprise du canal Lys-Yperlée.
M. Ic minisire des iravaux publics a ré pon du
en ja séance du Vk'.
NOMINATION ECCLÉSIAST1QUE.
Nous tenons d'ailleurs que le régime fondé par
la loi de 1842 est excellent en fait. Lorsqu'on
s'amuse a faire la statistique des convents, on
appelle ainsi d'innombrables écoles gratuitesde
pauvres qui font en grande partie le service
social de l'instruction primaire.
Je preuais hier, dans le dernier Annuaire sta
tistique, ces chiffres qui ont leur éloquence le
nombre des éléves des écoles communales en
1875 était de 489,000 je iaisse de cöté les cen-
taines les écoles adoptées et libres avaient
179,000 élèves, c'est-a-dire que par la liberté et
par ie systéme de l'adoption, qui est la liberté
contrólée, on faisait au dela du quart du service
social de l'instruction primaire, sans que ni
l'Etat, ni la province, ni la commune dussent
intervenir. Ou peut calculer d'aprês cela, com-
bien, si tous ces prétendus couvents disparais-
saient, il y aurait de millions a ajouter chez nous
aux budgets de l'Etat, des provinces et des com
munes, pour que ce service lüt, non pas amé-
lioré et dóveloppé, mais simplement maintenu.
M. de Haerne. On ne trouverait pas les
instituteurs.
Faites done la guerre, MM. les gueux, aux
prétendus couvents qui vous donnent des
liorripilations, et vous aurez des millions en
plus a dépenser pour maintenir la situation ac-
tuelle de l'enseignernentque dis-je, maintenir l
Vous ne la main tien drez pas, car les instituteurs
vous feront défaut Et voilé comment vous étes
les propagateurs de l'instruction
t
DISCOURS PRON'ONCÉS PAR MM. StRUYE ET BeRTEN
EX LA SÉANCE DU 23 MAL
M. Struye. Messieurs, j'ai demandé la pa
role pour motiver mon vote.
Je voterai la reprise des ehemins de fer pro
posés, paree qu'ineoutestablement cette reprise
fait partiellemeut droit aux justes réclamations
de la Flandre, placée jusqu'ici, quant aux moyens
de transport, dans une situation exceptionnelle,
situation qui entrave son commerce et son in
dustrie, et lui fait des conditions impossibles au
point de vue de la concurrence avec les autres
parties du pays; paree qu'il est évident que, sans
cette reprise, le service de plusieurs de ces lignes
risquerait d'etre interrompu au grand détriment
du public; paree qu'enfin les conditions proposées
par le gouvernement me semblent équitables. Ee
gouvernement parait en effet, par les prix de
rachat qui nous sont soumis, tenir raisonnable-
ment compte d.;s droits dn trósor et des droits des
particuliers ayant engagé lours capitaux en lieu
et place de l'Etat.
Je voterai done la reprise des lignes proposées,
quoique les lignes les plus importantes de la
Flandre et de l'arrondissement d'Ypres soient
exclues des conventions sur lesquelles nons déli-
bérons^ Cette exclusion est extrêmement regret
table, mais je dois reconnaitre que le gouverne
ment est dans Timppsslbilitó morale d'aecepter
les conditions que lui fait la Société de la Flandre
occidentale, Les offres du gouvernement ne peu
vent pas trop considérablement dépasser la
valeur réelle des lignes a reprendro et malbeu-
reusement les exigences de la Compagnie an-
glaise excèdent très-considérablenient ce que
les actionnaires de ces lignes peuvent équitable-
ment prétendre.
I.es observations présentées a ce sujet par le
gouvernement, répondant aux questions posées
par la section centrale, sont péremptoires. Pour
évaluer ses lignes, la Compagnie anglaise a a la
Tois exagéré leur produit normal et diminué les
charges nonnales y afférentes. C'est cette lausse
appréciation de leur productivitéqui sert de base
aux pretentions excessives de la société.
En votant ces reprises partielles, j'ai l'assu-
ranee que le gouvernement mettra tout en oeuvre
pour que cette reprise partielle soit un achemi-
nement direct vers la.reprise générale du réseau
des Flandres. Et je ne doute pas que le gouver
nement ne se serve immédiatement des moyens
que la reprise actuelle lui met entre les mains
pour assurer des conditions de transport plus
économiques et meilleures que par le passé a nos
populations qui devront user conjointement et
des lignes reprises et des lignes a reprendre.
Pour les détails de la situation intolérable faite
aux localités exclusivement desservies par la
Compagnie anglaise, je m'en rapporte aux ob
servations que j'ai présentées lors de la discus
sion du budget des travaux publics. Je me bor-
nerai maintenant a demander instamment au
gouvern'ement qu'il use de tous les moyens dont
il dispose pour l'aire baisser les pretentions de
la Société anglaise.
C'est pourquoi j'adjure le gouvernement de
demander aux Chambres qu'elles décident, avant
la cloture de la session, l'achèvement du canal
de jonction de la Lys a l'Yperlée, canal parfait
depuis si longteinps aux trois quarts et plus.
II m'est contirmé sur l'heure que la société
concessionnaire de ce canal a démontré au gou
vernement quelle est parfaitement en mesure
de fournir le million auquel le gouvernement
subordonnait le concours financier de l'Etat.
A la Chambre, au Sénat, comme devant la
section centrale, lors de la discussion du budget,
le gouvernement a catégoriquement déclaró que,
le million fournir par la société concessionnaire
étant garanti, il proposerait aux Chambres d'in-
tervemr pour moitié dans la formation du capital
d'achèvement, pourvu quo la part contributive
de l'Etat ne dépassat pas un million.
C'est done le moment pour le gouvernement
de donner suite a ses engagements, et j'ose lui
demander formellement de comprendre le mil
lion éventuellement nécessaire dans les crédits
spéciaux pour travaux publics qui seront soumis
a nos délibérations.
L'achèvement du canal ainsi décrété, il sera
impossible a la Compagnie anglaise d'attribuer
plus longtemps a la ligne de Courtrai-Ypres une
valeur qu'en réalité elle ne saurait indêflnimeiit
garder.
L'intervention linancière de l'Etat pour l'achè-
vement du canal s'imposera d'ailleurs inévita-
blement tót ou tard. L'Etat a done tout intórêt a
intervenir a l'heure présente, au moment oü la
société concessionnaire est trouvóe en état de
couvrir au moius la moitié de la dépecse; au
ïnonient aussi oii les sacriliees imposes au trésor
peuvent trouver leur compensation dans ia
diminution des prétentions de la Compagnie
anglaise. Si ia reprise générale du réseau de la
Flandre était effectuée avant que l'achèvement
du canal ne fut décrété, l'intervention linancière
du gouvernement serait alors sans compensation
possible.
A tous les points de vue, le gouvernement a
done intérêt a proposer, dans cette session, de
voter la somme que comportent les promesses
relatives a l'achèvement du canal de jonction.
li l'acilitera ainsi la reprise des lignes anglaises;
il assurera des liinites restreintes et certaiues
compensations a des dépenses inevitables; il
assurera entin, dans le plus bref délai possible,
a nos populations trop longtemps destituées
des avantages dont jouit le reste du pays, une
nouvelle voie de transport, la plus économique
de toutes, et cette égalité si enviée et si enviable,
l'égalitó devant les cbemins de fer.
M. Berten. J'ai demandé la parole pour
expliquer et justiiler mon vote.
Ayant toujour» été partisan de la reprise des
cbemins de fer par l'Etat et ayant réclamé con-
stamment, depuis mon entree a la Chambre, le
rachat des cbemins de fer appartenant a des
sociétés dans la Flandre occidentale, je considère
le projet de loi qui nous est soumis comme un
premier pas fait par le gouvernement dans ia
voie de leur reprise générale; et je reconnais
que la combinaison adoptée par M. le ministre
des travaux publics apportera une amélioration
a la situation intolérable dans laquelle se sont
toujours trouvés, relativement au cliemiu de fer,
les habitants d'une grande partie de la province
de la Flandre occidentale et uotamment ceux de
l'arrondissement d'Ypres. J'accorderai un vote
affirmatif au projet de loi.
Toutelbis, je ne puis éinettre ce vote, sans
protester formellement et ónergiquement au nom
de ceux de mes commettants que le projet de loi
laisse en dehors de la combinaison et qui, en
consequencecontinueront a être privés des
avantages dont jouissent les habitants des loca
lités dotées du chemin de fer do l'Etat.
Dans le discours que j'ai eu l'honneur de pro-
noncer lors de la dernière discussion du budget
des travaux publics, j'ai démontré et établi par
des chiffres la situation ruineuse dans laquelle
resteront les localités abandonuées.
J'engage avec. instance le gouvernement a
poursuivre l'osuvre qu'il commence aujourd'hui
et a s'entendre, aussitöt qu'il lui sera possible,
avec la Société des ehemins de Ier de la Flandre
occidentale, qui, je l'espère, sera portée a réduire
ses prétentions dans des pioportionsacceptables.
Je compte que le gouvernement ne tardera pas
a rendré justice aux habitants des Flandres, qui
tous ont le droit d'etre traités sur un pied de
pat l'aita égalité.
J'ai a répoudre maintenant aux considérations
développées a la séance d'bier par l'honorable
M. Struye, quant a l'acbèvement du canal de la
Lys a l'Yperlée; il aurait voulu que, dès cette
année, nous missions demandé le crédit néces
saire pour compléter ee travail, en ce qui con-
cerne la part de l'Etat.
La Chambre se sou viendra des explications qui
ont été échangées a ce sujet il y a un an. Le
capital mis a la disposition de l'Etat a éte dépen-
sé a 200,000 fr. prés; mais le canal n'est pas, a
beaucoup prés, aehevé.
II est desirable qu'il le soit, et, d'accord avec
mon honorable collègue des gnanees, j'ai déelaré
que si la société concessionnaire réunissait les
ressources nécessaires pour couvrir la moitié do
la dépense restant a faire, le gouvernement solli-
citerait des Chambres uil nouveau crédit a con
currence de l'autre moitié.
II y a quelques jours seulement, la société nous
a fait une communication de laquelle il rósulte
non pas qu'elle dispose des ressources nécessai
res, mais qu'elle est a la veille de les obtenir.
Dans ces conditions, il ne me parait pas possi
ble de présenter a la Chambre une demande de
crédit pour une chose qui n'est encore que plus
ou moins óventuelle.
Je ne puis d'ailleurs que répéter mes declara
tions de l'an dernier: dés que la société aura
fourni les justifications nécessaires, le gouverne
ment se fera un devoir d'exécuter ses promesses
et il vous demandera, messieurs, de le mettre a
même de solder l'exacte moitié du coüt des tra
vaux restant a faire.
M. Struye. Messieurs, c'éUit a l'article lr
que je comptais proposer un amendement pour
déterminer l'achèvement du canal de jonction
de la Lys a l'Yperlée.
Après les explications et les declarations du
gouvernement quant a la formation du capital
nécessaire a l'achèvement du canal dejonction
de la Lys a l'Yperlée, il me parait inutile d'insis-
ter pour obtenir le vote immédiat du crédit que
j'ai réclamé bier.
Je prends acte de la confirmation donnée par
l'honorable ministre aux promesses antórieure-
ment faites. Je le remereie des assurances qu'il a
róitéróes, assurances qui, suivant toutes les
probabilités, aboutiront maintenant a une con
vention extrêmement désirable et au prompt
achèvement de notre canal dejonction.
ÉLECTIONS PRO VINCI ALES.
Les élections qui out eu lieu Lundi main-
tieunenl et eousolidenl Ij situation des catho
liques dans les divers Conseils proviuciaux
du pays.
Nos amis conservent la majorilé dans les
deux Flandres, la province d'Anvers, le Lim-
bourg, le Luxembourg el la province de
Namur.
Ce n'est done que pour se donner une
conlenance el pour tromper les électeurs
sur les signes du temps que les journaux
gueux exécutent ce matm une fanfare trioin.
phale.
Cette musique n'est pas de saison.
Saus doute nos amis n'onl pas réussi dans
Ie Brabant, par exemple, a évmeer les libé
raux; mais la victoire est rareinenl la recom
pense d'un premier effort.
Nous perdons quelques voix dans la pro
vince d'Anvers ou les caiholiques iToul pas
lulte au chef-lieu. C'est le seul a vantage
sérieux remporté par nos adversaires.
En revanche, dans les provinces de Lu
xembourg el de Namur, les Gueux ont essuyé
de sensibles echecs. Dans cetle dernière
province, il s'opére au Coriseil provincial un
déplacemenl de dix voix en faveur des ca
iholiques.
Dans nos Flandres la situation n'est pas
change, c'est-a-dire que les catholiques con-
linuent d'avoir une majorilé considerable.
La situation est done bonne el nous avons
lieu d'atlendre avec coufiauce la journée du
11 juin.
BULLETIN POLITIQUE.
Le Journal des üébats puhliait derniènimcni
la note smvatite
Le voyage du comte Schouwaloff a abouti ii
n it it ré» ii Ito i des plus salistaisanis. La Russin cun-
ii sent ii mettle le traité de San Slefano sur la table
i> du congrès. Toutes les puissances out adhéié el
n la première reunion aura lieu ii Berlin le 1 Ijtiin.»
Après ce fait capital, il'notis reste a nu nlionner
qii'uii certain rapprochement s'est opéi entre la
Bussie el l'Autricile. Toulefois, il reste plusieurs
poults de divergence, uotaminent la ipieslio'u du
port d Anlivari; léclamé par le Montenegro. La
itussie voudrail Ie conserver a cette principaulé,
et eu regarde la cession coinuie une compensation
aux poli's bulgares sur la uier £gée, auxquels elle
dèvra reiionccr s'il survienl uue entente délinilive
avec i'Anglelene.
A la suite du vole rejelant la loi conlre les so-
cialistes, un déerel imperial a déelaré close la ses
sion du Reichstag alleuiand.
Malgré la déelaralion faite au cours des débats
par le comte d'Eulenbouig, il est probable que ce
déerel n'est que la préface d'un autre décret de
dissolution.
En attendant, el alin qu'on ne se nléprenne pas
sur les intentions qui l'animent it l'endroit des
caiholiques, le gouvernement a fait déclarer par
M. Hollinanii, directeur dc la chancellerie, qu'en
pa riant de la nécessité d'avoir recours a I Eglise
puur coinbaltte les socialisten, celui-ci n'avait
niillcmeul songé a l'Eg'ise catholique, qui serait
au contraire, d'aprês lui, nul mnins coup.ible que
le socialisme des alleinles portées j l'auloi ilé.
On voit par suite, eombien élaient chiméiiques
les espérances de ceux qui voulaient croire, dans
ces dei uiers lemps, a la prochaine eessation du
Kulturkainpf. Non seuleinent M. Fuik ne disparait
pas, mais le langige odirux de M. llofTiuaun, a
i'cndroil du callioueisme. signale une recrudes
cence de baine conlre elle qui puurrait birn ante-
ner une recrudescence de perséculion. Seulement
le gouvernement d'.VIIrniagiie lera l'expérience
après lant d'autres. que la puissance de l'Eglise
catholique e~t plus forte que celle des persécuteilrs
et qu'on s'ahuse élrangenienl lorsqu'on prétend
inainlenir. en dehors d'elle ou contre elle. lonte
la force qu'elle peut donner au principe d'autorité
Mgr. l'Evêque de Bruges a nommé cure de St
George au Chardon, M. Ghesquiere, vicaire a'
Ingelmunster.
€lirtiiiit|uc loeide.
Essayanl ile baüre en brèche la candida
ture de M. Ie Baron Surmont. le Progrès pu-
blie itn compte-rendu irès-fantaisisle de la
reunion electorale de l'association catholique.
II y parle beaucoup de Ms' de Bruges et d'un
prélat lout de pourpre habillé, mais il ne
trouyé pas grand chose a dire de la profes-
sion de foi faile par 1'honorahle Baron Sur
mont. Quant au programme liberal, silence
complet
Pour lui, M. Surmont lui apparail, Ie
Syllabus d'une main et la Constitution de
l'ati tre.
Va pour le Syllabusquoiqu'il n'ait pas
élé fait mention de ce document remarqua-
ble et décisif.
Oui, M. Surmont se présente ainsi devant
le corps electoral. Le Syllabus, ou le Creilo
d'une main il dit«je suis catholique je
crois de l'autre, il iudique la Constitution,
et ditc'est la loi de mon pays, une transac
tion entre des partis opposés, qui laisse aux
caiholiques leurs droits les plus essentiels el
aux liberaux leurs liberies les plus cbères.
Ceite loi, je l'aceepte el jé suis convaincu
qu'il n'y a pas lieu de la changer.
Ce langage est clair et franc. Catholique,
notre candidal connait les droits de Dieu et
de l'Eglise il vent les défendre pour obéir
au devoir qu'impose sa conscience. II re
pousse les principes libéraux, source de
rtiine et de malheur pour la société et pour
la familie... II ne repousse pas les tolérances
nécessaires. Aimant son pays, il admel etveut
le maintien de la Constitution qui a laisséau
pays prés d'un demi-siècle de iranqmillité et
de prospéritè. II vent mainlenir loyalement
un régime, impaifait saus aucun doute en
lui-mème, mais accommodé aux eirconstan-
ces au milieu desquelles nous vivonsun
régime qui, inalgrè ses defauts et les abns
regreltables auxquels il doune lieu, a garanti
cependant, depuis prés d'un demi siècle, aux
caiholiques beiges, la liberté de leur Religion,
la liberie de leur Easeignement, la liberté de
leur Presse ei de leur Publication, la liberté
de leurs Associations et de leurs multiples
Institutions, le Temporel de leur Culle, l'in-
dépendance el la sub-iistance de leur Clergé,
toutes ces grandes et sainies cboses, qui,
notre milieu social étant dot)né, se fussenl
peut être et probablemenl trouvées plus com
promises sous tout autre régime, mème sous
un régime plus parfait dans sa forme mais
moins approprié a notre tempérament natio
nal. Le tempérament national on ne le mé-
connait jamais ni mille part impunémenl; on
ne le mèconnail point sans s'exposer a des
aventures, a des crises, a des désastres peut-
ètre, qui feraienl perdrea noire chére Patrie
tous les biens essentiels que la sage pratique
de nos libertés cotislitutionnelles, telles que
les caiholiques les eniendenl, a mainlentis et
sauvegardés plus inlégraleinenl en Belgique
que dans la plupart des autres pays euro
peen s.
Notre candidal sail tout cela et il en est
convaincu. C'est ainsi qu'il est constitution-
nel puree qu'il est catholique; et que réso-
lument et parfaitement catholique il reste,
bien qqc- constilulionnel. Telle est la signifi
cation sineère, loyale el vraie de la profes
sion de foi qu'il a faite devant l'Association
catholique et couslituiionnelle.
Mais, catholiques el conslitulionnels, nous
le dirons lout bant, pour que personne de
nos amis ne l'ignore jamais:
Nos 11 bert és cowstitulionnelles ne sauve-
gardenl pas toutes seules et par el les mérnes
tout ce que nous avons de plus cher et de
plus sacré. C'est l'usage chrélien qu'en fait
la grande majorilé de la nation qui seul les
rend utiles el sa I u la i res pour noire pays. Sj
la pratique libérale, radicale, anti - chrélien -
ne de ces libertés se généi'alisait, si le parli