LES OEÜVRES
DÜ MINISTÈRE CA.TIIOLIQÜE.
N'est ce pas aussi le gouvernement calho
lique qui a fait droit et rendu justice aux
populations flamandes? Désoimais le Fla-
mand est placé sur le mème pied que le
Wallon et devant la Justice el devant l'Admi-
nislration.
Enfin, Electeurs, c'est le ministère calho
lique qui a mené a bonne fin la Loi sur le
secret de vote. Aujourd'hui les droits de vos
consciences sont assurées et, Dieu merci,
l'exercice de voire droit électoral est rnis a
l'abri des violences et des vengeances libe
rates.
ÉLECTEURS,
Usez maintenant en pleine sécurité et en
pleine connaissance de cause de vos droits
de ciioyen. Désormais Dieu seul est voire
controle et votre juge....
Electeurs, souvenez-vous de Dieu, de la
Patrie, de la Liberté et de la Familie, et vous
voterez conlre le Parli libéral aujourd'hui
transformé dans le Parti des Gueux.
Electeurs, unanimenl vous voterez pour
LE BARON SURMONT DE VOLSBERGHE.
A TRAVERS LES MENSONGES ET LES
ABERRATIONS DU PROGRÈS.
Usez et .jitgez.
ÉLECTEURS,
A en croiro les journaux el les hableurs
libéraux, Ie Ministère calholique n'a ouverl
dans Ie pays el ify fermera qn' wieparan-
thèse vide.
Voyons les acles:
Au milieu des plus graves complications
curopéeDnes, au milieu de perils sans exem-
ple, nos relations exlérieures ont élé main-
lenues par Ie Ministère calholique avec une
correction irréprochable.Jamais Ie Gouverne
ment beige n'a recu laiu de témoignages de
confiance.d'eslime et de sympathie de la part
des puissances étrangères.
Malgré la situation précaire de l'Europe et
Parmement général des puissances, trois al-
légements considèrables ont cependanl élé
inlroduits dans notre service militaire.
La suppression des deux mois de rappel;
La rémunération mensuelle de 10 fr. payée
aux families des miliciens
L'amélioralion du régime et du caserne-
ment des soldats.
Ce sont les Libéraux, quoi qu'ils en disent,
non les Catholiques, qui ont supprimé
les substiluants el aggravé ainsi pour tous Ie
prix de libération du service militaire.Ce sont
eux, non les Catholiques, qui rèvent depuis
longtemps la suppression du remplace
ment et Ie service personnellement obliga
toire. lis sont parmi eux ceux qui réclament
que les campagnards soient incórporés dans
la garde civiqne, et mème que lout Beige
soit soldal
Ne sont-ce pas les Catholiques seuls qui
ont nolablement augmenlé lelraiteineni des
petits fonclionnaires?
Par les Catholiques, la grande voirie, les
chemins de ferles canaux ont élé considéra-
blement élendus; toutes les conditions de
transport ont élé considérablemenl amélio-
rés.
En sept arinées, la grande voirie a gagné
200 lieues; Ie Gouvernement Calholique a
repris 128 lieucs de route. Le Gouverne
ment Libéral, daiis Ie mème laps de temps,
n'en avail repris que 38
En moins de 7 ans et demi, sous le minis
tère calholique le réseau des chemins de fer
exploité par l'Eial s'est dèveloppé de 1.084
kilométres. Eu 7 ans de gouvernement, les
libéraux ne l'avaient éléudu que de 114 ki
lométres!!!
Sur 12,823,000 voyageurs transportés en
4868 (tarif Vanderslichelen) 3,144,000 ont
joui d'une réduclion de taxe.
Sur 26,400,000 voyageurs transportés en
1873 (larif Wasseige) 16,500,000 ontjoui
d'une reduction de taxe!
Sous le tarif Vanderslichelen, la somme
payée en moyenne par voyageur étail de
1. fr. 18 c.; sous le larif Wasseige, la moy
enne n'esl plus que de 88 centimes!
La moyenne septennale dépensée en tra -
vaux [inblies par les Libéraux au pouvoir
étail de 29,659,000 fr. par an;
La moyenne dépensée pour travaux pu
blics par les Catholiques au pouvoir est de
72,028,000 fr. soit 1,385,000 fr. parse
maiue!!!
Avec tous ces travaux qui ont donné une
si admirable impulsion a la prospérité publi-
(jue, le Budget de la Delle publique n'esl
augmenlé que de 26,000,000. Or les che
mins de fer seuls produisent recette brute
50,500,000 fr. de plus que précédemmeut,
et l'excédant de recette nette sufïitample-
ment a faire le service des intéréts de la
delte.
Sexploitation générale des chemins de fer
de I Etat, avec toutes les charges quelcon-
ques y atférenles, se solde avec un bom de 2
a prés de 3 millions par au!
Durant ces 7 ans que les Catholiques sont
au pouvoir, ils out diminué les unpens, louie
balance faile, de 2,345,000 francs.
Avec un sacrifice de 400.000 fr. par an,
l'Etal s'est mis en possession de tous les che
mins de fer de la Eland re occidentale, ex-
cepié les lignes que provisoiremenl ia Com
pagnie auglaise ne veut pas céder, et de
certains chemins de fer de la Flandre oriën
tale. C'est moins que ne coüle acluélleinent
au Trésor Ie chemin de ceinlure de Liége. Et
M. Fiére el beaucoup d'autres libéraux trou-
vent que cetait payer trop dier les lignes
de la Flandre calholique!!! lis ont voté eon-
tre la reprise....
Tous les clnffres ci dessus sont puisés aux
documents olïiciels.
Le service des posies et des lélégraphes,au
point de vue du public en généra) cl du
commerce en particuliern'a-l-il pas élé
grandemenl amélioré atissi
Quand a-t-il élé plus largemenl pourvu
aux installations scolaires Le Gouverne
ment n'a-t-il pas cousacré 26 millions a
assurer aux enfanls du peuple des locaux
spacieux, bien aérés, dans les meilleures
conditions hygiéniques el pédagogiques
L'Enseignement supérieur n'a-l-il pas été
émanicipé de la lutelle gouvernemenlale
Et sa position légitime n'a-t-elle pas été
reconnue a l'enseignemenl libre Le prin
cipe appliqué par le ministère, en fait d'en-
seignement, n'est ce pas le grand principe
des peoples fibres? L'Eial ne doit intervenir
que pour pourvoir aux lacunes que laisse
l'inilialive des ciloyens non pas pour leur
faire la concurrence el écraser les ceuvres
de la Liberie; moins encore pour doler seu-
lement une minorité de Gueux, d'Ecoles et
Colléges inoralement inaccessibles aux Catho
liques
EXTRA1TS DES DISCOURS DU 51IX 1ST RE DES TRAVAUX
PUBLICS ET DU JIINISTRE DES FINANCES.
Séance du 22 Mat 1878.
ÉLECTEURS, LISEZ ET JUGEZ.
Tarifs des chemins de fer beiges.
M. Beernaert. Les tarifs a petite distance
ont étó réduits. Vous l'ignoriez. Mais notre pro
messe a été tenue et sa realisation a même été
accueillie avec reconnaissance par l'industrie.
Quant a notre système général de tarification
pour lés marcliandises, je ne pense pas qu'il y
ait moyen de l'améliorer beaucoup.
L'empire d'Allemagne est arrivé a cette con
clusion que le système auquel il faut se rattacher
est, a bien peu de chose prés, celui dont nous
jouissons et a l'adoption duquel nous sommes
parvenus empiriquement et par une série d'ex-
périences.
Mais, dit-on, le tarif des voyageurs, le tarif
Wasseige!
Ge tarif a été longuement discuté, chiffres' a
l'appui, dans cette enceinte; ce n'était que la
réalisation d'une des vues exprimées par l'hono-
rable M. Malou dans 1,'opposition; la suite d'une
des critiques les plus vives dirigées par lui con-
tre les tarifs de l'honorable M. Vanderstichelen.
Je ne sais s'il entre dans les désirs de quelqu'un
ici de reprendre cette discussion. J'y suis prèt.
J'ai exprimé a ce sujet mon opinion de la maniè-
re la plus nette Le tarif aux grandes distances
réduit a outrance était un trompe-1'ceil qui jadis
a fait quelque bruit en Europe, mais que person-
ne dans aucun pays, dans aucune exploitation,
ri'a jamais songé a imiter.
Ges tarifs...
M. Frère-Orban. Pas plus que vos tarifs
actuels.
M. Beernaert, ministre des travaux publics.
Pardon: nos tarifs actuels sont établis, mais
avec une moderation exceptionnelle en chiffres,
sur les bases gónéralement admises; et dans leur
ensemble, ils sont certainement plus réduits que
ceux de M. Vanderstichelen pour les parcours
aux petites distances...
M. Jamar. G'est une erreur.
M. Beernaert, ministre des travaux publics.
Ge n'est pas une erreur du tout. (Interrup
tion.) Eb, mon DieuVous savez mieux quo
personneque la réformede Al. Vanderslichelen,
si elle avait étó poussée jusqu'au bout, aurait été
ia ruine des chemins de fer.
Et vous, pendant que vous étiez au ministère,
avez vous essayé de la généraliser? Nullement!
On trouvait bon de faire payer cher aux petites
distances, de refuser les billets réduits d'aller et
de retour, tout ce qui était favorable aux masses,
au grand nombre; mais on conservait, pour l'ap-
parence, pour l'effet, ces tarifs exceptionnelle-
ment réduits aux grandes distances dont profi-
taient les étrangers de passage et les riches. G'est
ce qui m'a permis de dire un jour dans cette
enceinte, et c est ce que je répète avec une con
viction plus forte que jamais, que ces tarifs de
M. Vanderstichelen étaient des tarifs aristocra-
tiques et que la réforme de l'honorable Al. Was
seige, sur iaquelle on ne reviendra point, était
profondémeut démocratique et juste.
Situation financière
des chemins de fer beiges.
M. Beernaert. Je suis heureux de pouvoir
le direla situation flnancière des chemins de
fer est favorable au dela de tout ce que je croyais
pouvoir espérer.
Vous-savez, Alessieurs, quelles sont les condi
tions actuelles de l'exploitation, conditions qui,
je dois le dire, ne laissaient pas que de me pré-
occuper. Aux lignes excellentes des premiers
temps, aux lignes trés productives qui consti-
tuaient notre premier réseau, nous avons du,
par la force des choses, comme partout en Euro
pe, adjoindre beaucoup de lignes d'une produeti-
vité bien moindre.
Eh bien. malgré toutes ces charges nouvelles
et la trésorerie ne fait grace au chemin de fer
d'absolument rien dans leurs comptes respectifs
malgré tout cela, le compte rendu que je vais dé-
poser pour l'exercice 1877 établira que l'exploi
tation de cette année, solde, toutes dettes payées,
tous intéréts, annuités, frais d'amortissement,
frais relalifs aux emprunts, etc., couverts, solde,
dis-je, par un boni net a porter a l'amortissement,
de 2,615,103 fr. 16 c. C'est au dela de ce que j'es-
pérais.
M. Tesch. G'est trés beau.
M. Bockstael. L'intêrêt des frais de pre
mier établissement n'y est pas compris! (Inter
ruption.)
M. Beernaert, ministre des travaux publics.
Au contraire. Tout eela est payé; de telle fagon
que, pendant l'exercice 1877 malgré toutes les
charges que j'ai indiquées, le chemin de fer n'au-
ra pas coüté un centime a l'Etat.
M. Jottrand. Les frais de premier établis
sement ne sont pas payés
M. Beernaert. ministre des travaux publics.
Mais si, en intéréts, et il y a même un amor-
tissement considerable... (Interruption.) ne dis-
cutons pas avec des chiffres
Nous avons eu l'année dernière un résultat un
peu meilleur encore; le boni a consacrer a l'a-
mortissement était de plus de 2,800,000 francs.
Alais eet exercice n'était pas grevé de toutes les
charges nouvelles dont je viens de parler.
Et je suis au-dessous de la vérité, lorsque je
vous signale ces bonis successifs de 2,800,000 et
de 2,600,000 francs. Voici pourquoi. La trésorerie
avait a supporter jadis une charge annuelle de
870,000 francs, araison de la garantie d'unmini
mum d'intérêt consenti en faveur des lignes de
l'Ourthe, de Bastogno et de Spa a la f'rontière.
Or, ces lignes ayant été reprises par l'Etat, le
trésor ne paye plus ces 870,000 francs, et la
charge en incombe au chemin de fer par consé
quent cette somme devrait être ajoutée a son
produit net et les excédants que je signalais tout
a l'heure, augmentés de 870,000 francs.
Done, et je ledis avec bonheur, la situation
financière de nos chemins de fer est bonne, très-
bonne, et je me fais un devoir de proclamer que
cette situation est due surtout au dévouement
des hommes distinguès, des l'onctionnaires émi
nents qui dirigent Tadministration et qui font
tous leurs efforts pour pousser dans la voie des
économies sages et raisonnables.
Des voix Très-bien
Reprise des chemins de fer de la Flandre.
Opposition acharnée de M. Frère.
J'arrive maintenant a l'opération nouvelle que
l'honorable Al. Frère cónsidère comme detesta
ble et qui, d'après lui, ne pourrait obtenir l'ap-
probation de la Ghambrö.
J'ai la conviction absolue du contraire.
Gette operation était coininandée. Depuis des
années, les Flandres réclamaient et avec raison.
S'il s'était agi de provinces wallonnes, la situation
n'auraitpas duré aussi longtemps. On sait qu'elies
sont moins patientes. Interruption
Ce n'est pas une critique, mais ia simple consta-
tation d'un fait.
M. Bara. Sur la ligne de Tournai-Jurbise,
on paye plus que partout ailleurs. Racüetez done
aussi cette ditiérence.
M. Beernaert, ministre des travaux publics.
Preuez garde 1 Les tarifs en vigueur sur la
ligne de Tournai a Jurbise sont les tarifs Van
derstichelen.
Alais, quoi qu'il en soit, vous n'avez que cette
ligne qui soit concédéè; én Flandre, il n'y en a
pas d'autres; if y a la toute une grande province
presque exdusiveinent desservie par des socié-
les coucesskniuaires, et qui paye ou, du moins,
qui payait des taxes de transport plus éievées
que ie reste du pays.
Encore une fois, je le répète, et sans aucune
arrière-pensée de critique, cette situation n'au
rait pas duré si i on n'ayait pas eu affaire a une
province ffamande. Par elle-méme, la reprise
des lignes des Flandres devait done se faire. La
faillïte des Bassins houillers est venue la rendre
inevitable.
N'est-il pas évident q.ue' du moment oü cette
vaste entreprise s'évareouissaitil n'était pas
possible de laisser un certain nombre de lignes
inexploitées; c'était le cas pour deux ou trois; et
de laisser les autres se morceier, se diviser en
petits troncons qui ne pouvaient vivre.
Non, on ue pouvait laisser l'exploitation se
reconstituer dans ces conditions-la.
N'aurait-on pas justement eu le droit de repro-
cher au gouvernement de n'avoir pas saisi une
occasion comme celle-ci, ou il pouvait, a des
conditions modérées, compléter son réseau, tout
en donnant satisfaction, dans une inesure équi-
table, a des intéréts privés dignes de respect f
Examinons si le prix propose a, en effet, quel
que chose d excessil; si on peut dire sérieusement
que le gouvernement vous propose de puiser
dans le trésor public dix millions afin de les
distribuer a des particuliers.
Que je dise d'abord a la Chambre que la ques
tion de la reprise des lignes des Flandres a été
étudiée par une commission composée des prin-
cipaux l'onctionnaires de la trésorerie et du
département des travaux publics. Ils étaient
tout naturellement recommandés a notre choix.
G étaient ceux-la mèmes a qui les honorables
MM. Frère et Jamar ont naguère conlió l'étude
des questions analogues, notamment en ce qui
concerne la convention de 1870.
Et voici, messieurs, a quel point de vue ces
honorables lonctionnaires se sont places, a quel
point de vue le gouvernement s'est placé apres
eux.
Ils ont considóré que ces chemins. de fer ou
presque tous, sinon immédiatement, du moins
un peu plus tard, l'Etat les aurait exécutés. L'Etat
ne pouvait pas traiter la Flandre occidentale et
la Nord-Flandre autrement qu'il n'a traité les
autres provinces.
11 y avait la, comme ailleurs, des besoins a
desservir, des relations a développer. Eli bien,
ce que le gouvernement aurait dü l'aire a ses
propres f'rais, il ne conviendrait pas qu'il le prit
pour rien a ceux qui en ont fait la dépense et
qu'il put ainsi s'exonérer d'une charge qu'il aurait
dü sTrn poser.
La base de l'indemnité a payer, c'est done,
nous a-t-on dit, la valeur des lignes reprises.
Et je vais même trop loin ce n'est pas du prix
codtant qu'il s'agitl'estimation a laquelle nos
délégués se sont arrêtés, c'est celle des travaux
existant dans leur état actuel, et cela sans tenir
aucun compte, ni des charges flnancières a quel
que point de vue que ce soit, ni même, ce qui
peut-être aurait été juste, de la perte d'intérêt
du capital pendant l'exécution des travaux.
Telle est, messieurs, la base d'ii.demnitó qui
vous est soumise c'est, je le répète, la valeur
des lignes telles qu'elies se trouvent aujourd'hui,
sans qu'il soit tenu aucun compte de tout ce qui
est étranger a cette valeur.
Je laisse la Chambre juge de la question de
savoir qu'il y a, dans cette opération, favour
excessive ou gaspiliage des deniers publics.
Les 249 kilométres qu'il s'agit de reprendre
ont été établis au moyen des capitaux founds
sous la forme d'actions et d'obligationsen csti-
mant celles-ci seulement a leur taux d'émission,
on en trouve pour 32 millions et il faut ajouter
a cette somme le capital de la Société de Lich-
tervelde a Furnes qui n'a pas d'obligations, mais
dont les actions jouissent d'une garantie de l'Etat
et comportent 4 millions et demi.
Les lignes des Flandres ont done coüté 36 mil
lions et demi, en négligeant absolument le capital
actions, sauf les titres garantis dont je viens de
parler. Interruption
Et nous le reprenons, messieurs, pour 19 mil
lions, y compris le matériel, les approvisionne-
ments, le mobilier, tout, en un mot, absolument
tout.
Ainsi, le capital actions engagé dans ces affai
res s'évanouirait sans laisser de trace et il ne
resterait a répartir entre les porteurs d'obliga
tions et d'actions garanties que 19 millions sur
36 millions et demi. Est-ce trop En vérité, je ne
le crois pas.
Si, maintenant, nous nous placons au point de
vue du revenu, je dois constater d'abord une
inexactitude dans les chiffres indiqués tout a
l'heure par l'honorable M. Frère-Orban.
Nous aurons a supporter une annuité de 760,000
francs; c'est la rente de 19,000 millions de francs
a payer en 4 p. c. au pair. Mais il convient d'en
déduire une charge dont nous serons désormais
exonérés je veux parler de la garantie d'intérêt
de la ligne de Lichterveldë a Furnes, dont on
peut évaluer la charge annuelle a 100,000 francs
et nous acquérons d'autie part le revenu net
actuel qui est de 270,000 francs.
Reste done une perte annuelle de 400,000 francs
en supposant toutefois que l'abaissement des
tarifs a résulter de l'application du barême de
l'Etat soit compensé par un excédant de trafic,
résultat qui semble déja obtenu pour le premier
trimestre de cette année.
Telle est done la situation. Est-elle simauvaise?
Une perte annuelle de 400,000 francs! Et prenons-
y garde, cette perte ne doit pas durer.
A quiconque s'est rendu compte de la progres
sion des recettes des chemins de fer, même sur
les plus mauvaises lignes, je laisse a juger a quel
moment cette charge actuelle de 400,000 francs
viendra a disparaitre.
Mais tout chemin de fer, a cété des intéréts
privés de ceux .qui en demandent la concession,
n'est-il pas surtout une oeuvre d'intérêt public I
Indépendamment des avantages qu'il doit pro
curer a ceux qui l'exploitent, n'en procure-t-il
pas d'autres et bien autrement considèrables aux
populations desservies et au public tout entier j
Un seul chiffre suffit a l'établir. On a fait, et
assez exactement, le calcul de ce que coütent'sur
les routes ordinaires les transports par tonne
kilométrique. G'est 30 centimes. Et quelle est la
moyenne du coüt des transports sur nos chemins
de fer 5 centimes.
Ainsi, la même oü une ligne ne donne rien a
ceux qui l'exploitent, la même oü elle est en dé
ficit, elle assure au service des transports un
immense avantage, et le public économise toute
la différence qu'il y a entre ie chiffre de 5 centi
mes et celui de 30 centimes.
M. Pirmez. Si vous aviez racheté moins
cher, l'avantage eüt-ii étó moindre
M. Beernaert, ministre des travaux publics.
Le gouvernement ne devait-il pas tenir compte
de la situation de ceux qui ont eu confiance dans
l'avenir de lignes qui, eu réalité, répondent a des
intéréts véritables
Devait-il leur dire Vous avez cru bien faire
d'engager vos économies dans ces opérations;
elles répondent a un intérêt public auquel j'au-
rais dü satisfaire, mais elles ne vous ont pas
réussi, tant pis pour vousJe m'empare des
lignes et j óconomiserai ce qu'il m'aurait fallu
dépenser pour les construire.
Je dis que ce langage ne devait pas être tenu
et qu'il ne pouvait l'être.
Messieurs, je crois en avoir dit assez. L'hono
rable AL Frère-Orban trouve qu'une charge de
400,000 francs, qui doit aller nécessairement en
diminuant d'année en année, est, dans l'occuren-
ce, excessive.
11 y a beaucoup de raisons encore que je pour-
rais développer afin de le rassurer a ce sujet. Je
pourrais lui demander si un sacrifice de 400 000
rancs pour desservir toute la Flandre occiden
tale et une partie de la Flandre oriëntale, peut
etre considere comme trop fort, alors que la
Chambre atrouvé bón de faire payer par le tré
sor public 260,000 francs par an, afin que Virion
fut rehe aux chemins de fer de l'Etat, alors que I
Alaeseyk coute au trésor une somme analogue,
que l'honorable M. Frère lui-même a trouvé bon
de mettre a la charge de l'Etat une garantie an
nuelle de 200,000 francs pour quedans cette
même province de la F[andro occidentale, Fur
nes et Furnes seul, f ut desservi par le chemin de
fer; alors que le chemin de fer de ceinture de
Liége, a lui seul coüte annuellement davantage
encore.
L'augmentation des dépenses justifiée pap
l'augmentation des recettes obtenue, tout en
diminuant de 2.345,000 fr. les impóts.
M. Malou. Toute l'argumentation de l'h0.
norable AI. Frère consiste en ceci: vous avez
beaucoup dépensé, beaucoup emprünté, et c'est
ainsi qu'ou se ruine
11 faut savoir a quoi nous avons affecté les
sommes dépensées ou empruntées.
Ainsi, l'honorable membre nous dit en premier
lieu: Les dépenses se sont augmentées de
millions depuis 1870. 11 se trompe; elles se sont
augmentées de 83,800,000 francs. Sur quoi porte-'
t-elle?
J'ai fait dresser la balance des augmentations
et des reductions d'impóts depuis cette époque
et, toute compensation faite, au lieu d'augmen-
ter, nous avons diminué les impóts d'a peu prés
2,345,000 francs. (Voir note n° 4.) Et cependant
les impóts directs donnent en plus 0,313,000 fr.-
les douanes et accises 7,665,000 francs; l'enregis-
trement, les successions et le timbre 13,080,000
francs. Et nous n'avohs presque rien changé
pour.cette branche d'impóts.
De quels faitsces chiffres sont-ils l'indice? Du
développement de la prospérité du pays, de
l'augmentation de la richesse publique, de l'acti.
vité des transactions. Ge sont des choses dont
on doit se féliciter, que Ton soit au pouvoir ou
dans Topposition.
Les autres éléments du budget des voieset
moyens présenten! les augmentataions suivantes:
Péages et postes, 2,252,500 francs;
Chemins de fer et télégraphes, 50,050,000 fr.
La recette du chemin de fer et des télégraphes
était portée, en 1870, au budget dps voies et
moyens, a 41,350,000 francs, et dans le budget de
1878, a 92 millions! c'est-a-dire qu'il y a sur le
chemin de fer une augmentation de recettes
brutes de 50,650,000 de la première a la dernière
année de la période de 1870 a 1878.
II résulte de ces faits qué l'augmentation des
dépenses correspondant l'augmentation des
recettes que je signale, est en premier lieu la
consequence naturelle du libre développement
du produit des impóts, et en second lieu le
résultat des opérations qui ont amenépendant
cette période une augmentation des recettes
brutes du chemin de fer qui dépasse 50 millions,
c'est-a-dire que ces recettes ont plus que doublé
(Interruption.)
II est bien clair que je ne soutiens pas quele
chemin de fer produit aujourd'hui 92 millions
pour un même réseau exploité. Mais lorsque je
fais ces observations a la Chambre, c'est pour
lui faire sentir une première fois a quoi ont été
appliqués ces emprunts, qu'on nous reproche
d'avoir contractés avec son assentiment presque
unanime.
Vérité vraie sur le déficit et la banquerouteü
L'honorable membre s'est beaucoup attaché a
un chiffre; l'exercice 1877 est en déficit de 600,000
francs! Quelle horreur! nous voila done en déficit.
L'honorable membre a prédit, ou du moins on
a cru qu'il prédisait la banqueroute de l'Etat.
Aujourd'hui, après quelques années, il ne s'agit
plus que d'un déficit accidentel sur un exercice,
déficit douteux, que personne ne peut encore
chiffrer; il se pourrait même que l'exercice se
soldat par un boni. On ne saurait aflirmer ni l'un
ni l'autre.
Et c'est la le danger, c'est ce qui doit effrayer
le pays!
Alessieurs, lorsqu'on veut examiner la gestion
financière d'un gouvernement, d'une adminis
tration qui a duré, qui a eu le mérite de vivre
puisqu'on a tant plaisanté a ce sujet, il faut exa
miner les faits dans leur ensemble.
Je compare done le résultat de six exercices
de 1871 a 1876 inclus, les seuls de notre gestion
qui soient con pus et arrétés, etje les mets en
regard des six dernières années pendant lesquel-
les l'honorable membre a été au pouvoir, c'est-a-
dire les années 1864 a 1869.
Voici les faits. Pendant les exercices 1864 a
f869, l'honorable membre a constató' comme boni
total de ces six années 46,020,494 francs, soit une
moyenne d'environ 7,670,082 francs.
Pour les exercices de 1871 a 1876, je constate,
deduction laite d un mali d'un million, je constate
un boni total de 42,190,767 francs, soit une diffé
rence annuelle en moins de 638,287 francs.
Et voila comment nous sommes dane les hor
reurs du deficit. (Interruption.)
Importance des entreprises. Travaux publics
réalisés. Comparaison entre ministère Frère
et ministère Malou. En moyenne par an,
Libéraux fr. 29,539,000; Catholiques fr'.
72,028.000. Justification des crédits de-
mandés.
Si quelqu'un use d'un crédit incontesté et in
contestable pour augmenter la moyenne de sa
production, si uii ministre le lait pour augmenter
la richesse publique, est-ce un dissipateur ou
est-ce un bon administrateur des intéréts publics!
Voila oü est la question.
J'ai dressé également le relevé, pour deux
périodes égales, de 1863 a 1869, de 1871 a 1877 et
voici les totauxauxquels j'arrive (Voir note n° 5)
On a iniputé sur les fonds spéciaux et Ton a
consacré au budget extraordinaire de 1863 a
1869, une somme de 206,773,535 francs, soit;
29,539,000 francs en moyenne par année.
Pendant la période de 1871 a 1877, on a consa
ere au mème service 504,201,146 francs, soit eu
moyenne 72,028,000 francs par an, soit encore
1,385,000 francs par semaine!
On peut nous reprocher d'etre allés trop vite
on peut nous reprocher - on l'a déja lalt - d'a-
voir voulu entreprendre trop do choses a la fois;
mais 1 observation de l'honorable membre m'ó-
tonnerait singulièrement, car si je relêve les dé
penses qui sont comprises dans ces 504 millions,
vois en premier lieu qu'il y a 80 a 100 millions