AVIS. Caisse des Propriétaires. Agent a Ypres M. A, lümt'k-dlèiaienis Banquier, rue de l'Eloile, N° 4. ITirfltihjue locale. Nous sommes lietireti.x d'avoir a présenter nos felicitations a noire concitoyen et ami M. Charles Breyne, pour les brtllanls sttccès qu'a la lèle de la Sociélé lyriqned'Armentiè- res il vient d'obtenir aux grandes fèles mu- sicales organisées a Paris par les Orphéonis- les de France. Maiire de Chapelle de notre ancienne ca- tbédrale et Directeur de la Sympbonie au Cercle musical, M. Breyue est justemént ap- précié en cette ville par tous les hommes compétents dans l'arl musical. Les brillantes distinctions qu'il vient au- jourd'hui d'obtenir dans ia capitale de la France, el devani un jury composé des som- tnilés de l'arl, prouvent que son talent peul se produire sur les plus vasles ihéalres. Ou n'a pas oublié le beau succés que la phalange artislique d'Armenliéres, sous la direction du même maitre, obltnl naguére au concours international de Boulogtte-lez- Paris. Aujourd'bui deux lleurons plus brtl lanls encore vtennenl s'ajouler a sa couronne artislique. La Sociélé d'Armenliéres a obte- nu: l1'Prix de lecture a vue, une pal me en vermeil; lr Prix d'exéculion, une couronne en ver meit La Sociélé avait a exécuter (cboeur impo- sè): Légende bretoune SuinlisComme se cond cboeur elle a donné: Les emigrants Irlandais, GevuertsElle a eu a tulter aViC les villes les pies imporlanles de Fran ce Toulouse, Angera, Lunoges, Naucy Calais. Le retour des vainqueurs dans leur ville natale a donné lieu a un spectacle grandiose etémouvant. La ville enlière s'était rendue a leur rencontre; toutes les rues étaient pa- voisées; Urates les maisons illuminées. Sur le parcours du cortege les bouquets et les cou- counes de lleurs pleuvaienl dru sur les triom- phateurs et sur notre compalriote en particu lier. La Commission directrice du Cercle mu sical d'Ypres, a son tour, a cru de son de voir de rendre hommage a un bptrtme dont les talents rtous honorenl a 1'étranger. Dans la soirée d'hier, elle s'est done rendue a la gare du chernin de fer pour y accueillir M. Breyne a sa descenle du train. L'excellenl corps des Fanfares catholiques lui prètail sou concours, el le cortege, grossi par une foule d'amis du lauréat, le eonduisitau local du Cercle musical, oti une ovaiion des plus chaleureuses lui fut faite. La Commission directrice du Cercle musi cal, ayanl prié l'admmistration cpmmunale de perrnettre que le carillon se fit entendie a la rettirée de 31. Charles Breyne en sa ville natale, reent la réponse suivante, adressée au vice-président: Ypres, 19 Juillet 1878. Monsieur, En réponse a voire lettre de ce jour, remise dans Taprés-midi, j'ai fhonrieiir de vous faire savotr que j'ai juge convenable de soumellre voire demande au Collége écltevi- nal et qu'il ne m'a pas èlé possible d'obtenir tine decision en temps utile. Agréez, etc. (signé) VANHEULE. 1) C'est bien faclieux pour le carillon. VEtoile annonce qu'il est a peu prés certain que la présidence de la Chambre écherra a M. Guillery. CONSEIL PROVINCIAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Séance du 1G Juillet. Le Conseil provincial a procédé a la nomination de deux membres de la Deputation permanente. Le scrulin ouvert pour le remplacement de M. Surmont de Volsberghe, élu menibre du Sénal, a donnéles résullats suivants: Nombre de volants51 Rillels blancs3 Majorité25 MM. Verhaeghe oblient 29voix. Biebnyck19 Van Elslande1 M. Verhaeghe est proclamé membre de la Depu tation permanente. Le scrulin ouvert pour Ie remplacement de M. Boutens, décédé, a donné les résullats suivants: Volants51 Blancs6 Majorité23 M. Litbaert obtientA2voix. En conséquence M. Liebaert a été proclamé meinbre de la Deputation permanente. BULLETIN POLITIQUE. Elle a déja recommence, l'éternelle question d'Orient. Le Daily Telegraph annonce, par une dépêche ilatée de Vienne, le 15 juillet, que des négocia- tions se poursuivent entre le Quirinal et Athènes en vue de conlier a l'Italie la défense de la cöte liéllénique, dans le cas d'une guerre entre la Grèce et la Turquie. Invitée a prendre part a la convention projetée, la France se serait sage- ment abstenue de le faire. Le ministère du roi Humbert est l'un des vaincus de Berlin; si on ne peut lui reprocher des pertes matérielies au Congres, on ne lui pardonne pas de n'en avoir rien rapporté. L'agitation est énorme de Turin a Messine il faut que M, Corti la satisfasse ou qu'il se résignea sortir du palais de la Consulta. Ces Italiens étaient habitués a toujours retirer leur ópingle des grandes bagarres européennes, depuis la guerre de Crimée, et maintenant il leur semble très-dur de rentrer au logis les mains vides. Les plénipotentiaires qui ont représènté la Turquie au Congres de Berlin, Caratheodory et Mehemet-Ali, au lieu de retourner directement a Constantinople, se sont arrêtés a Vienne pour y terminer avec le gouvernement autrichien les négociations relatives a l'occupation de la Bosnië. L'idée de donner comme contre-poids a Taction de la Russie en Orient et aux intrigues du pan- slavisme une alliance intime avec l'Autriche d'une part et l'Angleterre de Tautre. gagne beaucoup de terrain auprès de la Sublime Porte. Les manifestations annexionnistes dont Venise a été rócemment le théStre menacent de ne pas rester isolées. De toutes parts on signale en I talië une certaine agitation des esprits en faveur de Talfranchissement des provinces dont la popula tion est italienne et qui se trouvent encore ratta- chées a l'Autriche. A Naples, il y a eu dimanche un grand meeting populaire oü les vceux de Tltalie en ce qui concerne Trieste et le Trentin ont été hautement affirmés. Le Hotchi Chimboum annonce une grave nou velle les Formosans se seraient soulevés et auraïent déclaró qu'ils ne voulaient plus rester sous le joug du gouvernement du céleste Empire. Ils auraient attaqué l'un des bureaux occupés par des officiers chinois, auraient massacré ces derniers et les auraient mangós... Probablement pour faire disparaitre les corps du délit. LE TRAITÉ DE BERLIN. L'oeuvrc du Congres serait plus claire si Tinlm- tion de TAIIemagne v était mieux indiquëe. On voit bitn que la Turquie est partagée et que les puissances intéressées se sunt mises a pen prés d'uccord sur les dépouilles on voit bien égale- ment que Talliancedes trois empereursa survécu aux dilficultés de la situation et qu'elle remplace aujourd hui le droit des traités, ou, pour mieux dire, qu'elle est la loi de TEurope mais tout n'est pas la. Ce résullat moutre seulemeut que TAIIe magne est Tarbitre des nations. Sa meditation a prévenu une guerre qui allait peut-étre éclaler elle a fait que, au lieu d en venir aux mains, les parties intéressées out pu s'arranger au mieux de leurs intéréts. II y a lii-dessous un uiystère de diplomatie qui attrail besoin, avant tout, d'etre éclairci. La paix du moment, quel los que soient les pér ipé ties do it elle s'est dégagée, est cerlainemeut Tceuvie de TAIIemagne. Le congres s'est lenu cite/ lie, el sans elle, on peul le dire, il ne se fut pas rcuni. Mais quel intnêi TAIIemagne avail-elle done a la paix Deux choses frappent tout d'abord. D'une part, si la France a été appelée comme les autres puis sances signataires du traité de 1856 au congres de Berlin, elle a été tenue en dehors des négocia tions secièles el des arrangements particulters qui ont permis au congres d'aboutir. De Tautre, la puissance préporidérante et médiatriee, TAIIema gne, sous Tintlucnce de laquelle lout s'est fait, n'a l ien pris pour elle dans le parlnge des dépouilles de la Turquie. Aurait-elle trouve un avantage silflisalit dans la satisfaction des autres Y Mais d'oit Ment alors ce conienlrmeul dé.sintércssé II n'est pis d'tisage entre nations tic se réjotiir de l'agran- dissement des voisins, et surtonl de ne pas profiler de l'occasion offerte en common de s'accroitre. Ce beau désintéressement de TAIIemagne n'aurait- il pas sa compensation dans quelque avantage par- particulier, dans quelque arrière-projet anquel serait acquis d'avance. pour prix des résullats assurés du moment, Tacquiescenteul des puissan ces copartageantes II manque cerlainement quelque chose au con gres. L'ceuvre n'est pas enlière, puisque le partage n'est pas complet. I.a situation serait bien mieux assise si TAIIemagne s'était fait sa part comme les autres. On pourrait croire, pour quelque letups du moins, a une paix fondée sur la satisfaction générale des puissances car TAnglelcrie et la llussie, TAIIemagne et l'Autriche satisfailes toutes ensemble, le mécontentement de la France on de Tltalie n'imporlerait pas beaucoup plus que le dépit de la Roumanie. I/abstention de TAIIemagne fait un grand vide dans l'oenvre de Berlin. La clef de voilte manque it 1'édiGce. Peul être le traité de Berlin aurait-il pu fonder pour quelques années un nouvel état de choses en Europe, si TAIIema gne y était entrée; mais comme Tinlérêt de celle-ci n'y est pas engage, le traité manque d une garantie essentielle, et au lieu d'iin accord on n'a qtt'un compromis. II s'en faut bien que le discours de M. de Bis marck comble la lacune du congres. Le président déclare que le congrès a bien mérité de TEurope, mais en reconnaissant que celui-ci né lui a rendu et assuré le grand bienfait de la paix, si gravement menacée, que dans les limites du possible. M. de Bismarck vent bien encore exprimer le ferme espuir que Tentenle de TEurope restera durable. Mais si l'ceuvre du congrès est sincere, pourquoi done le lout-puissant chancelicr n'affirtne-l-il pas plus hautement ia paix De qui done dépend-il maintenant de la tronbler Est-ce la Russie, est ce l'Angleterre, est-ce TAulricn'e, ponrvtte chacune de larges satisfactions qui menacent en ce mo ment le repos de TEurope La question d'Orient, s'il y en a encore tine, ne peut elle pas être ajotirnce pour une nouvelle période de vingt ans par le traité de Berlin, comme par celui de Paris Vingt ans devant soi, sans guerre, mais e est la paix perpétuelle pour ce siècle 31. de Bismarck ne paralt pas y croire. dependant, il n'y a plus de difiicullés immiuenles en Orient. Ce serail done d'un autre cöté que la paix pourrait être' troub'ée, du cöté oil TAIIema- grje aurait a chercher des compensations, si par hasard elle s'avisait que le congrès de Berlin ne lui a point fait sa part. C'est par la, en effet, qu'on regarde inslinctivement, el ce point de vue du traité est probablement le vrai. FRANCE. Quelques Instituteurs laiques. On lit dans YUnivers: Comme nous nous y attendions, le XIX" Siècle n'a pas accepté le défi que nous lui portions de publier statistique contre gtatistique sur les instituteurs congrégamstes et les laiques. II lui suffit d'avoir lancê sa calomnie, a l'abri d'un livre sans autorité et sans bonne foi. Mais nous ne le tenons pas quitte, et en attendant de publier notre statistique générale pour 1878 nous continuons la série des cohdamnations au jour le jour des instituteurs laiques. Nous en étions restés a la condamnation pro- noncée le 20 juin par le tribunal correctionnel de Clermont contre Tinstituteur laïque de Neu- ville (prés Billom) pour outrages publics a la pudeur. Lemêmejour, Ia cour d'assises des Ilautes- Alpes, séant a Gap (Hautes-Alpes), rendait un arrêt contre le nommé Léennet, Claude, dóclaré coupable du crime d'attentats a la pudeur sur des enfants agés de moins de 13 ans, a été con- damné a vingt ans de travaux forcés et au rem- boursement des frais envers l'Etat. A six jours d'intervalle, le mercredi 20 juin, au soir, les gendarmes do Gien, munis d'un mandat d'amener,venaient appréhender au corps le sieur Leprovost, instituteur laïque communal aux Choux, prévenu d'actes d'immoraiité commis sur les jeunes garcons de sa classe. Cet individu, agé de 47 ans, est aux Choux depuis trois ans. Le parquet de Gien est saisi de Taffaire. Nous continuerons la série pour le mois de Juillet. LA FAMINE EN CHINE. On sait que la famine sévit en Chine, mais on est loin de se faire une idéé de ses ravages. Dans le Sansi, dans la partie sudouest du Chéhli, dans le Shantung occidental et dans les districts sep- tentrionnaux du Hano, sur une superlicie de 70,000 it 100,000 milles anglais carrés, la dótressé estaffreuse. Toutefois, c'est surtout dans Ia pre mière de ces provinces qu'elle atteint des propor tions presque inirnaginables. Si la pluie ne vient pas, êcrit un correspondant du Times en date du 27 Avril, il n'y restera bientöt plus un seul ha bitant. Et les Chinois ne sont pas comme ces pauvres Hindous qui se laissent mourir avec une rési- gnation touchante: eux, poussés par la faim, ils se nourrissent des cadavres de leurs semblables et tuentdes vivants pour se repaitre de leur chair. Mgr. Monagatta, évèque catholique du Sansi, mande au procureur des Lazaristes, qui lui avait envoyé des aumönes de Sangai' Jusqu'a présent, Ton se contentait de man ger ceux qui étaient déja niorts mais mainte nant 1'on tue aussi les vivants pour les manger. Le mari mange sa femme, les parents mangent leurs lils et leurs filles, et a leur tour les enfants mangent leurs parents, comme 1'on entend dire presque chaque jour. Non moins terrible est cet extrait d'unrap- portofficiel de Li-Ho-uien, gouverneur du Honan publiédans la Gazette dePckin, du 15 Mars - La sécheresse qui, depuis plusieurs années consécutives, désole cette province, a produit une famine d'une intensitó et d'une ctendue inouïes. De Tautomme a l'hiver, le nontbre des nécessiteux n'a fait que s'accroitre, et aujour- d'hui ils se comptent par millions. Atteints les premiers, les gens des classes inférieures mou- rurent ou se dispersèrent en tous sens a la re cherche de leur subsistance puis ce fut le tour des riches, a qui il ne reste plus qu'a mourir de faim ou a émigrer. Durant la première période du fléau, on man- gea des cadavres humainsdurant la seconde, les plus forts tuèrent les plus faibles pour les manger; et maintenant les proches parents s'entre-dévorent. II n'y a pas, dans l'histoire, souvenir d'un pareil état de chose a moins de prompts secours, le pays menace d'être entière- ment dépeupló, si nous qui nous nommons clxrétiens, n'envoyons plus d'aumönes Quelles effroyables peintures un détail enco re néanmoins dans le district de Tai-Ynen, ca- pitale du Sansi, la population se trouve réduite d'un million d'ames a 160,000. Le Gouvernement parait avoir fait de son mieux alin d'atténuer les effets de lacalamité et des dons volontaires considerables sont venus alimenter les ressources d'un trésor public que la guerre de Khasgar, de nombreux achats de canons Krupp, la construction des arsenaux de Tientsin, de Nankin, de Shangaï et de Scoochow ont a peu prés épuisé mais quand le mal attent des proportions aussi' formidables, les plus no bles efforts du pouvoir central et de la charité privée n'aboutissent guère qu'a des palliatifs insigniflants. Puis, autre malheur, l'absence des routes et des canaux dans des contrées très- montagneuses rend les communications d'une extréme difficultéles énormes quantités de grain nécessaires a l'alimentation de millions d'individus ne peuvent arriver qu'a dos de mu- let ou de chameau, et pour ainsi parler, sac par sac. Tant de cruelles souffrances ont'trouvé un no ble écho dans le cceur du jeune souverain, un écho empreint d'une veritable terreur religieuse. Nous lisons dans un récent édit de l'empereur Kuansu Voici le printemps, et il n'est pas encore tombé une seule goutte d'eau. Sur une étendue d'un millier de li, la terre n'offre pas un seul brin d'herbe. Le nombre des morts dópasse celui des vivants. Comment nous est-il possible de sup porter le spectacle de pareilles horreurs Nous, dont le devoir est de veiller sur ce peuple avec une sollicitude de toutes les heures, nous sen tons maintenant que la perte d'un seul de nos su- jets est le résultat des offenses dont nous nous sommes rendu criminel envers le Ciel. Les envoyés de la Ste-Eglise catholique, les nnssioimaires, ont montró une fois de plus de quel dévouement sont capables les vrais servi- teurs de Jósus-Christ. Hérétiques et mlidèles sont unanimes a proclamer l'éclat de leurs ver- tusfet la grandeur de leurs sacrifices. De nouvel- les benedictions élargissent la vote de l'apostolat inauguré par saint Francois-Xavier. Mais on ne doit pas oublier qu'il ne leur reste plus que leur vie a donner. On peut adresser ses offrandes a M. l'abbé Vranke, supérieur des Missions de Mongolië (Chine) a Scheut, prés Bruxelles. M. Anelli, des Missions-Etrangères de Milan, missiönnaire au Ho-nan, écrivait a son frère, le 7 mars 1878 Les victimes de la famine tombent chaque jour par milliers. II n'a pas plu depuis onze mois. Nous laisons des triduums, des neuvaines et des pro cessions. S'il ne pleut pas bientöt, la rócolte de Tannée est entièrement perdue; que ferons-nous? Dans les rues, dans les ntaisons, sur les places, partout Ton voit des cadavres d'hommesde lemmes et d'enfants. Plusieurs cas de mort par inanition font frémir les cadavres, a peine re- froidis, sont dépouillés par les affaméson voit des enfants a moitié dévorós par les chiens, de petits enfants cherchant le sein sur le cadav^e de leur mère, des pér es de familie qui se pen dent de désespoir, des gens qui mangent les cadavres trouvés sur les routes. Plusieurs jeu nes gargons ont été saisis par les affamés et dévorés vivants. Des mères ont fait cuire leurs propres enfants. Le gouvernement chinois distribue des secours aux malheureux. Dans cette seule ville, il nourrit chaque jour 13,000 personnes; mais qu'est-ce que cela La famine a pour conséquence le brigandage. Beaucoup de Chinois, poussés par la misère ou par la perversité, trouvent, dans la consternation générale et dans Taffaiblissement de la force publique, une nouvelle audace et une nouvelle assurance d'impunité. Nous qui résidons hors de la ville dans un village mal défendu, nous ne dormons plus tranquilles. Presque toutes les nuits, a deux, trois et quatre milles de notre résidence, nous voyons des incendies allumès par les brigands qui veulent ainsi profiter de Tépouvante et du trouble. Dans cette extréme desolation, notre vénérable vicaire apostoiique travaille au-dessus de ses forces et il ferait bien plus s'il eu avait les moyens. Nous recueillons tous les jours les en fants par dizaines, et beaucoup d'entre eux meu- rent après avoir recti le baptême et la confirma tion. Nous en avons encore un millier de vivants-, leurs entretien nous coüte 500 ligatures (2000 fr.) par mois. En égard a nos faibles ressources, c'est un chifl're effrayant. Les grains sont it des prix labuleux. Mgr Volonterie disait dernièrement que 70 taëls (environ 500 francs) ne suffisaient pas it la dépense de chaque jour. Si des secours extraordinaires ne nous arrivent pas, nous ne pourrons plus continueer. SEPT MILLIONS DE MORTS. Le It. P. X. Mouton écrit de Changhai, le 2 mai 1878, aux Missions catholiques La famine sévit de plus en plus dans plusieurs provinces, et ces provinces sont peuplées de millions d'habitants. Une grande partie de la mission du Pétchely est ravagée par le fléau, a ce point, nous dit Mgr Dubar, quo les routes sont couvertes de cadavres, et que les païens aban- donneut leurs petits enfants, et veudent, pour quelques sous, les femmes et les jeunes tllles. Au Chan-si, déja sept millions de morts, le tiers de la population C'est l'évéque lui-méme qui l'écrit en ajoutantSi deux tuois encore il ne pleut pas, c'est une province dépeuplée. Les cas d'anthropophagie sont fréquents. On vend de la viande humaine. Au Kiang-nanmisère dans beaucoup d'en- droits, mais pas de famine. La Caisse des Propriétaires eniet ties obligations aux conditions stiivanles Obligations i) 5 ans, inlérêt 4 112 id. 10 ii a 4 3|4 id. a primes 4 112 équivalent ii 50|o avec la prime derembourseinent. Ponr obtcnir les litres ou avoir des renseigne- iii e tl Is s'adresser a 31. VONCK -CLEMENTseul agent de la Soeiété ii pres. Les obligations de la Caisse des Propriétaires ont un double gage les hypolhèques qui ga ran- tissenl les prêls el le capital de la Sociélé. A LE IiOlIRGMESTRE, Nous li.sons, dans une feuille de Londres, -The Wéekly Register du 15 juin courant, la lettre suivante, queM. Ie Docteur Van Cauwenberghe prêtre catholique de Barnsley (York Shire)' adresse en anglais a ce journal, sous le litre dé Jubité de Mgr de Haerne. Monsieur, Je prends la liberté de demander votre eoopé- ratiou en faveur d'une cause, qu'il suffit de faire connaitre pour la recommander a tout catholique en Angleterre. Le 9 juillet prochain (t) Mgr DeHaerne célébrera son jubiló de 50 ans de prêtrise. On en lera, dans bien des endroits, une fêto solennelle. LorsqUe l'Angleterre sauna ce qu'est Mgr De Haerne et ce qu'il a fait et fait encore pour elle, le grand corps catholique fera, a cette occasion, quelqUe chose de digne du prestige de l'Angleterre et qe l'homme a qui tout honneur est dü. 1° Qui est Mgr De Haerne Les Annates ami. ricarnes des Sourds-Muets (livraison d'avril 1878) out publié, avec son portrait litliographiéla notice biograpltique que voici - Nous sommes heureux de pouvoir mettre -.sous les yeux de nos lecteurs le portrait de l'homme distingué Mgr De Haerne dont la coopération aux Annates et les ouvrages sou- vent cités sur Tinstruction des sourds-muets, ont rendu son nom presque aussi familier dans la profession aux Etats-Unis que celui d'un instituteur américain quelconque. Mgr De Haerne dóbuta comme instituteur des sourds- muets au commencement de sa carrière ecelé- siastique, en 1829, dans une petite institution a Moorslede (Flaudre Occidentale). II fut placé plus tard it la tête de Tinstitution royale de sourdes-muettes a Bruxelles, ét aujoürd'hui, il est directeur de Tinstitution récemment transférée de Handsworth-Woodbouse it Bos- toil-Spa, en Angleterre. Les travaux de Mgr De Haerne, dans la carrière de Tenseignement, ne se sont pas bornés aux sourds-muets. 11 a été pendant plusieurs années professeur de rliétorique aux colléges de Roulers et de Cour- traiet régent des études dans ce dernier établissement; et il est maintenant recteur du séminaire anglais, a Bruges. En 1830, Mgr De Haerne fut membre du congrès national de Belgique, et comme tel, il vota pour le main- x tien de la forme républicainc du gouvernement, existante de fait alors. Après l'établissement x de la monarchie et la dissolution du congrès, x il fut élu membre de la Chambre des Représen- x tants, ou il a siégé peudant une quarantaine x d'annóes. II a pris une part active aux discus- x sions parlementaires sur Tenseignement, sur x les questions politiques et religieuses, et a été x le promoteur de plus d'une mesure importante, x Sou discours sur la mort du président Lincoln, x qu'on trouve dans le volume eommémoratif de x cet événement, publié par notre gouvernement x est un des plus importants et des plus éloquents x partni ceux qui nous furent envoyés de la part x d'hommes d'Etat d'Europe relativement ii cette x calamité nationale. Versé dans l'histoire polt- x tique et dans les questions religieuses. Mgr x De Haerne se montre partisan conraincu des x institutions anglaises et américaines. Quoique x activement engagé dans les oeuvres de bienfai- x sanco de Belgique, Tintérêt qu'il prend au bien- x ètre de ce pays est a peine inférieur a celui x qu'il professe pour le sien sa question améri- x caine, qui fut publiée en francais et ert anglais, x est un de ses meilleurs ouvrages. Comme auteur x de divers écrits, éditeur du - Spectateur Beige x x et collaborateur de la Belgique il a travaille x efficacement en dehors du Parlement. La haute x position de Mgr De Haerne, dans l'Eglise Ca- x tholique, s'explique par ses titres 11 est cha- x noine de la cathédrale de Bruges et camérier secret du Pape. Parmi les déeorations dont il x est revêtu, flgurent la croix de fer, celles de x commandeur des ordres de Leopold et du Christ x de Portugal, ainsi que la croix de chevalier de x la Légion d'honneur. Un ouvrage beige, qui x donne les biographies des principaux membres x du Parlement, et auquel nous avons emprunté, x en trés-grande partie, les détails qui précédent, x parle de Mgr De Haerne comme d un de ces x citoyens, qui se sont dévouós au bien-être de x leur patrie. Vu le champ éteiulu qu'embrassent x ses sympathies et ses travauxnons osons x élargir cette description, en le nommant un de x ceux qui se sont dévoués au bien-être du genre x humain. Tel est le langage de l'éditeur des American Annals, x M. Edouard A. Fay, qui est protestant. Permettez-moi d'ajouter que Mgr De Haerne fut un anti personnel du grand Daniel O'Connell. 2° Qu'a fait Mgr De Haerne et que fait-il encore pour l'Angleterre Le 9 juin 1870, il fonda un institut catholique de sourds-muets. Jusqu'a cet époque, les catholiques n'avaient aucun asile de ce genre, quoique la nécessité d'un tel établisse ment saute aux yeux de tout le monde. Onreeon- nait qu'il y a, dans la Grande Bretagne, au-dela de 300 sourds-muets catholiques en age d'école, qui, jusqu'alors avaient été abandonnés dans un état de compléte ignorance de leur Créateui' ou élevés dans Thérésie, mais jamais dans la foi de leurs pères. Je f'us le premier aumönier de la nouvelle institution et débutai avec deux élèves. Depuis lors, 213 se présentèrent pour ètre admis; mais en fait, 90 settlement purent être recus, et 123 furent refusés faute de ressources. Pendant bien des annéesle chanoine De Haerne, dans ses visites annuelles en Angleterre, se pénétra dans la nécessité pressante d'y établir une institution de sourds-muets et s'occupa long- temps du plan d'une pareille maison d'éducation. Bien du temps avant 1870, il se mit a l'ceuvre. Je me rappelle très-bien qu'au printemps de 1870, pendant le Concile du Vatican, il se rendit a Rome dans le but d'y entretenir les évêques atiglais, qui s'y trouvaient réunis, du projet concerté depuis longtemps en faveur des sourds-muets pour l'Angleterre. Un grand meeting de ces dignitaires ecclésiastiques eut lieu a Yllótel de llussie it Rome. La fut délinitivement arrêtée l'érection d'un tel établissement, et Tinauguration en eut lieu le 9 juin 1870. Mgr De Haerne avait formé, au préalable, pour cet enseignement, a ses frais, une personne très-capable a Bruxelles, it Paris et dans d'aulres institutions renommées de sourds-muets du continent. Le mécanisme fut ainsi organisé. Un emplacement fut bientöt trouvé a Handswortli-Woodhouseprés de Sheffield. L'ceuvre, comme toutes les grandes institutions chrétiennésout un débtit très-modestemais fleurit bientöt; grace a la générosité des catho liques, et par l'appui important, les efforts in- cessants et non-raleutis de M. Hadfield, Tarclti- tecte bien connu de Shefltoldqui a exereé depuis le commencement, les fonctions de secré- (I) La Kip jubilaire, dont il s'agitesl ajourr.de'a date du 9 juillet, fixée d'abord, ne laissant pus le temp» nécessaire pour les prdparatifs qui se fout a Courtrai. Les anglais qui se proposeut de veitlt' a la féte en detnandeiit la remise au mots de septembre. Nous ferons connpih'1' jour dés qu'il sepa lixtl.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2