DISTRIBUTION DES PRIX frGANc Samcdi 10 Aout 1878 13" année sa k jts g j* S3 s*" k as. DE VERTU. Poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinyhe, 0-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope- ringhe-Hazebrouek, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperiughe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25. Ypres-Roulfers, 7-50, 12-25, 6-30. Roulers-Ypres, 9-10, 1-50, 7-50. Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-15, 5-16, 7-20 (9-55 Tliourout.) Bruges - Roulers, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42. Thourout - Gourtrai, 5-15 mat. Ypres-Gourtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49. Ypres-Thourout, 7-00, 12-06, 6-07, (le Sairiedi a 5-50 clu matin jusqu'h Langemarok.) Thourout-Ypres, 9-00, i-05, 7-45 (le Samedi a 6-20 du matin de Langemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnêton- Comines, 7-25, 2-00, 4-45. Comines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnêton-Comines, 5 30, 11-10 (le Lundi 6-50.) Comines-Belgique, Gomines-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7,27, 8,59, 1),45, 6,43, 9,41. Lille, la Madelaine, Wambrechies. Quesnoy'-sur-Dei'ile. Gomines-France, Comines-Belgique, 6,13, 7,13, 10,35, 4,37,8,15. Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-37, 9-00 soil'. (Thourout.)— Bruges-Gourtrai, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42. Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-50, 7-35. (Bassin) 7-28, 11-33, 2-56, 7-41. Heyst-Blankenberghe-Bru- ges, 5-4.5, 8-,-10 1-2.5, 5-30. Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41. 7-21. Deynzè-Ingelmunster, 12-00. Ingelmunster-Ansegnem, 6-05,12-55,6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42,2-20,7-45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7-10, 9-08, 1-35, 7-50. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-15, 11-05, 3-40, 5-00. Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-35. Nieupoi't-Dixmude, 7-15, 11-55, 4-20. Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostemle-Thourout, 7-35, 10-10, 12-20,6-15. Selzaete-Eeeloo, 9-05, 1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, s-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 5-30. Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mereredi, 5-10 matin). Lokeren-Sdlzaete, 6-00, 10-25, 5-25 (leMardi, io-0o). coH.RK.sr-oivDAnrcES. GOURTRAI, BRUXELLES. Gourtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54. COURTR.VI, TOURNAI, LILLE. Gourtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41. Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10.01. GOURTRAI, GAND. Coiirtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32. Gaud arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, GOURTRAI. Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 6,47. Gourtrai arr. 8,00 10,46 2,44 7,56 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10 Tournai 5,42 8,56 11,32 2,40 5,26 8,50 Gourtrai arr. 6,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32 GAND, COURTRAI. Gand dép. 5,15 8.45 9.34 1.28 4,20 7,21. Courtrai arr. 6,37 9,37 10,50 2,54 5,34 8,47. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,10 8,20. Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,55 8,29 9,31 10.22 1,17 3,59 4,11 7.17 7,02 9,19 10,26. Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,lS 9,23 iO,51 11,20 2,38 5,01 8,38 I e Journal pa rait le Mereredi et le Samedi. Les insertions content In centimes la ligne. Les reclames et Un numéro dn journal, pris an Bureau. 10 centimes. Les nnméros supplément-ires (i'itionres j'iilieitvres se p iicui. BO centimes la ligne. On fraite a forfait pour les insertions par année. unes on Annonces, content 10 fr. les 100 exemplaires. L'IRRÉLIGION DANS L'ENSEIGNF.MENT. P.irmi lus credits deinaridés par le gottver- nemettl en faveur du ministère de rinstrue- tion puldique, il y a une première augmen tation de 10,000 fr. pour subsides a des établissements communaux d'enseignement inoyen, le gouvernement élanl decide a en- cottrager par loos les moyens possibles l'é- rection de nouveaux établissements el d'm- tervenir plus largement dans les frais d'en- tretien de ceux qui existent, el cela jusqu'au moment oü il aura pu saisir la legislature de la question de savoir si qnelques-uns d'entre eux ne devraient pas être repris par l'Eiat. La signification de cette demande de crè dit ne peut faire de doute pour personne: c'est un premier pas dans la voie tndtquée récemment par la lievue de Belgique. Les catholiques out surtout profilé de la liberie de renseignement, cotnnte c'éiail leur droit et leur devoir rigöureux. Le libéralis me a toujours étè jaloux de cette forte posi tion et il a loujours révé d'opposer au régi me de liberie le monopole de l'Eiat. Or, on fa dit avec raison: Multiplier les «écoles ofiieielles au point de rendreloule j> concurrence impossible; demander a l'im- pöl le inoyen d'écraserses rivaux, en ren- dant illusoires tous les efforts de l'induslne pnvée; organiser l'euseignemeiil de l'Eiat saus lenir compie de l'existence constilu- b lionuelle de renseignement bbre; exaller et favoriser les écoles du Gouvernement, sans autre mobile que le désir d'écraser i> les écoles ouvertes en dehors de faction minislérielle, •s'emparer a celle fin des budgets de l'Elal, de la province el de la commune; en un mot, faire une guerre sourde mais incessante a toules les institu- lions fibres, ce serail ressusciler lesysième de Guillaume lr, avec la franchise de I,e 1 Aoüt a ea lieu, en séance solemielle de riustitut, la distribution des prixde vertu Lo rapporteur, M. J- B. Dumas, a prononcé un fortémouivant discours; nous en extrayonsle passage suivant relatif au prix de 2,50u lr. dó- Gerné par l'Académie a M. l'abbé Roussel, fonda- teur de l'ceuvre des orpheiins d'Auteuil Après avoir épuisó la liste des recompenses attributes par l'Acadéiaie aux ceuvres de chari- té ou de courage que M. de Montyon et ses ému- les permettent a l'Académie de dólivrer en norn- bre toujours croissant, complétons par un der- nier récit l'enseiuble des bonnes et saines actions qui nous ontoccupé cett© anne©. Un bumble prétre, aumónier militaire, entrai- né par sa charité vers les patronages ouvriers, se demandait avec Iristesse si, malgré les spins éclairéset la large prévoyance de l'asslsiance publique, dont on ne proclamera jamais assez iiaut les bienl'aits, la destinée de ces enfants orpheiins ou abandonnés qu'on ramassequelque- fois errauts au milieu de Paris, n'étaitpas digne «1e la plus grande pitié. Jetés par une fortune ennemie sur le cliemin du vagabondage, ces in- fortunés, après avoir vócu de basard et de ruse, Tame ferméea toates les lumières, nen vien- nent-ils pas, se disait-il, a «'engager dans la voie de la révolte pour aboutir a celle du crime N'y a-t-il pas de grands devoirs a remplir# La poli tique, la charité, la religion n'ont-elles pas un intérêt égal recueillir ces jeunes sauvages, a inoins et fhypocrisie en plus. C'est dé- touriicr dans tui mterét de Itame personnel - le les loods de lous, confies au gouverne- inenl dans le seul bul de protéger les mle- icis de tous. Nous n'msislons pas sur le cölé immoral de cette lacon d'agir. Aussi bien les gueux en soul veil us a ue plus comprend re les ar guments lournis par fhonnéiete el la loyau- le, nous ne dirons pas cliretiennes, mais simplemenl naturelles. Eriger de nouveaux établissements d'in- slruction moyenne: a quoi bon? Ceux qui existent ne soul pas remplis, preuve inani- leste que, malgre lous les moyens mis en oeuvre saus ciioix et sans distinction, la con- liance des families va adleurs, el a bon droil! Un fera ce qu'on voudra: on n'enlèvera pas un éiève aux elablissements caiboliques. On espére peul éire rèpandre davaniage l'instruclion moyenne ailiee; mais a quels résullais arrivera t-on? A grossir le noinbre des declasses, des méconienis, car dés a present la socieie est surebargee de ces fruiis secs, qui eussenl fail peui-étre d'excellenls artisans, el qui ne parviennenl, apiés plu- sieurs années d'étude, qu'a mourir de faun on a demander fi ur vie a des industries de bas étage qu'on rougirail d'avouer au grand jour. Ces athées de vingt ans seront libéraux, et c'esl dans celle vue qu'agit le gouverne- ment ei que le suivra servilement sa majori- lé. Oui, sans doule, iIs seront libéraux, coin- me l'étaient les déclassés qui, a Paris, ont fail la Commune. On ne trouvera pas lou jours a les nournr tous aux frais des eontri- buables. Qu'on ne l'oublie pas: la classe de gens qu'on projelte de former est la plus dange- reuse de loutes. Avocats sans causes, étu- leur ouvrir un asile, a leur rendre une familie, a les doter d'un état, a réveiller leur conscience engourdie et a la diriger v,:rs le bien Mais oü trouver une maison pour un tel asile, des ate liers pour de tels apprentis, des fonds pour une telle entreprise I C'est en vain que le pauvre abbé agitaitce pro- bléme, tl n'en voyait pas la solution. Un soir, cependant, vers la tin de Thiver, il y a douZe ans, il apergut comme une silhouette liumaine, a ge- noux, courbée, fouillant le ruisseau et cherchant parmi les immondices. G'était un enfantQue fais tu la? Je cherche a manger. L'abbé Roussel, a cette réponse émouvante, comprit que la Providence venait de lui marquer sa voie et sou devoir. L'enfant fut recueillile lendemain, un second vagabond Tavait rejointet bien d'autresa la suite. Aujourd'hui, l'abbé Rousst 1 se voit entouré de 250 pupilles la dépense annuello de son refuge ne s'élève pas a moins de 150 mille francs, et le nombre des enfants qui se sont initiés dans la maison aux habitudes de la règle et du travail s'élève a 3,000 environ. Kn leur ouvrant un asile, l'abbé Roussel se pro pose d'aboi'd d'arrachera la misère, a la degra dation, au vice, au crime peut-ótre des infortu- nés demeurés sans protection par la mort de leurs proches ou par leur abandon. Grand politi que, de ces vagabonds qui n'out ui jour ni lende main, il veut faire des ouvriers laborieuxet ran gés. Chretien, a ces ames que l'envie et la haiiie ont déja visitées, il veutapprendre la résignation en leur montrant que la destinée de l'homme ne s'accomplit pas tout entière eu ce monde. IJh asile lionnête, un app entissage efiicace, une instruction religieuse attendrie, voila ce que, diants de deuxiéme année,- demi-savanls, furls en ihéme ijui, aprés avoir ruiiié les families de la peltte bourgeoisie ou les arti sans aisés d'oü ils sorleiit, ne Irouveroni pas a sa fis fa ire leurs idves el créeroni par loute la Belgique ce monde de rongeurs qui, lieu - reur-eineiii pour ia société, ne pullulenl en core que dans les grands centres. Ce soul eux qui constituent le danger le plus grave. Ne voulant pas embrasser le travail manuel, trouvant les carrières libórales fermées ou encombrées, ils seront le milieu ou convent les crimes el les doctrines les plus subver sives. Qu'on aillea Paris étudier ce bas monde, veritable franc-maconnerie du vice, de l'a- brulissemeiil et des passions les plus dange- reuses: on en sera épouvanlé. Oui, les gens ainsi forinés seront libéraux, en aillendanl le jour pen éloigné ou, après avoir perverli le peuple, ils mellront en pratique la logique du libéralisme. Le gou vernement de Louis-Pliilippe élait libéral, et c'esl lui qui avail fornié ces aulres libéraux lettrés, mais n'ayant pu irouver a se caser, qui ont préparé et dirigé les insurrections de 1848. Le danger des revolutions ne vient pas des artisans qui combattent; il vient des lettrés alTamésou ambitieux qui les trompentei les excilent. Cetle derniéie variété du libéral étail relalivemeni rare en Belgique: les gueux vont nous doler de celle pourriture sociale. A eux d'en prendre la responsabilité. El de peur que la religion ne parvienne a enrayer ce mouvement de décomposilion que va créer le gouvernement, M. Van flum- beeck songe déja a des mesures qui puissent bannir complélement Dieu de l'enseignement moyen. Un certain nombre de communes possédent des colléges ou des écoles moyen- parmi les ouvriers, le père de familie le plus prévoyant, la mère la plus respectable souhai- teraient pour leurs tils. Voila ce que l'abbé Rous sel prétend assurer aux enfants qu'il adopte. Le romancier le plus féeond n'imaginerait pas les incidents touchants qui se rencontr<iiit dans l'existence de ces iiifortuaés, Onadital'un Oü demeures-tu depuis que tu es abandouué A la Vilette... Quelle rue, quel numéro Sous un hangar il y avait une malle a ma taille et tous les soirs j'allais couclier dedans la malle ayant disparu... Tu n'avais plus de chambre a couclier et on t'a ramassé dans la rue Oui, monsieur. Un père se présente il est imposantson tils a étè recueilli au refuge comment supporter cette humiliation 11 faut qu'on le lui rende il le ré clame avec hauteur d'abord, puis, s'attendris- sant a ses propres paroles, il le Gemailde avec des larmes daas la voix: Vous allez voir dit- il, - comme il reconuaitra son père L'enfant le reooiinaitra trop bien, liélas et s'en ètoigne aussitot avec terreur. 11 me laisse mourir de laim; il m'a abandonné deux loisje ne veux plus aller avec lui, s'écrie le petit malheureux. Gependant la loi lui en donnant le droit, cetendro père reprend sou lils qu'on recueillait quelques niois ajirès, en province; sur le pavé, heureux de rentrer au refuge. Une courageuse jeune tille amène son frère. Ses parents mèneut une vie detestable. Llle trou ve l'occasion de les fuir, en se placant en ap- prentissage elle veut soustraire le petit éploré qui Tacqompagne a la contagion du mal. Mais l'enfant est mineur il n'estni vagabond ni aban donné, et sa soeur ne veut pas declarer le iioni de son père; ditiiculté qui se présente souvent et nes [iiiironuées, cl dingées soit par le clergé soit par des caiboliques hunorables el dé- voués. L'Eiat medile d.e les reprendre pour rèussir [ilus aiséinent a en bannir l'idee de Dieu. Mais si les communes se refusenl a céder leur bien, osera-l on pratiquer l'expropria- lion forcee de la liberie d'enscignemenl? M. Van Humbeeck a-t-il songéa eela? LA QUESTION SOCIALE EN ALLEMAGNE. Les nouvelles d'Allemagne nous foul enire- voir la probab.ilite cbaque jour plus grande d'un accord entre le Saint-Siége et 1'Enipire germanique. Des conferences suivies out beu entre M. le prince de Bismarck et le Nonce aposlolique piés la cour de Munich. D'aprés les organes ollicieiix de la cliancei- lerie allemande, la cessation du Kulturkumpf sera la conclusion de ces entrenens. Nous lie feindrons point de elierclier dans qnelque illumination subite, dans quelque giace exiiaorduiaire de conversion, le inoiif de ce ruvirement survenu dans la [lolilique suivie depuis bieniól sepi ans pur le cabinet de Berlin. Ge sont les necessiies de la smia- lion, c'esl l'evidence du pén I social, cesi le besoin de s'appuyer sur d'uuires elements de conservalion que la force brutale, qui aménein le prmce chancelier a revemr sur ses pas. I'arlementa-iremeiil, il a besom du con cours du cenire politiqueinent el sociale- ineul, il a besom de I'mfiueiiee conservairice de la religion caiholique. Les socialisles ont proclame qu'en coinbattani I Eglise on av.an- cait leur oeuvre et on accomplissail la inoilie de leur besogne; devanl l'evideneedes lails, le gouvornemeni germanique duit le recon- naiire lui-mèine anjourdTiui. Les ames qu'il arracbail au cailioiicisme, il les jelail a la Ré vol ii lionLes ruines rcligienses qu'il avait acciimulées préparaient des ruines sociales devanl lesquelles, a bon droit, il s'épouvante. M. le prince de Bismarck, qui n'a pas loujours été ce qu'il s'est moiilré duranl la durée du Kuil ur kampf, vérifie par sa propre experience ces paroles qu'il prononcait, en 1847, au débul de sa carrière Sans base religieuse, l'Eiat n'esl qu'une agrégation fortude d'mlérèls, une espèee de bastion dans la guerre de tons contre tous; sans base religieuse, toute législation, au lieu dé se régénérer aux sources vives de lelernelle vérité, n'est plus que ballolée par des idees humanitaires aussi vagues i> que chaiigeanles. On coininence done a s'apercevoir aujour- d bui que la solution est dans la pacification religieuse, el que les intéréts de l'Eiat, ioiu d avoir quoi que ce soit a redouter des em- pieieineiits de I Eglise, Irouvenl au contraire dans le doveioppemeul de la religion uil soutien naturel el une puissante garantie. La Itcon est assez signilicaiive et assez im portante pour èire comprise ailleurs encore qu'a Berlin. L'événemenl considerable, mais non point inattendu, dom nous sommes les temoms, justdie aussi mie fois de plus les sages résis- lunees de I Eglise devant des exigences qui ineuacent sou mdepeudanee. Combieu dc fois, a propos des affaires d'Allemagne, ii'avous-nous pas enlendu accuser l'eulèle- inent de la Curie romaine Le Pape seul, disait-on, étail la cause du corifi.t el soa opimairelé justifiait des représailles que le lanalisme clerical qualifiait inulilemenl de persecution. Nous savons inainlenanl a qnoi nous en tunir sur cel episode de l'histoire ecclésias- qui se résout presque toujours sans peine, les parents ne s'inquiétaut pas, en ce cas, de leurs enfants disparus. Les magistrate connaisseut bien eet instinct de pudeur qui ferme la bouche Ue l'enfant aban donné au moment oü on lui demande de signaler son père comme denature ou sa mère comme in- digne. Avec quels soins et quels ménagements ils essayent de recoustituer le passé et de pre parer l'avenir de ces mallieureux arrëtés comme vagabonds! Livrés au parquet, ils seraieuteu- voyés devant le tribunal et mis en correction llpargnez moi ce tristodevoir, s'écrie un juge destruction, en s'adressant a l'abbé Roussel Ge jour-la l'ceuvre de justice rue semblerait oeuvre d'iniquité Le refuge répond sans retard a de tels appels l'enfant quitte le dépot.- il est conduit a sa nouvelle demeure, non par deux gendarmes comme undólinquaut sous la main de la force publique, mais par deux agents en bour geois, comme un enfant que des amis condui- raient a la promenade. Tel qui, dans le premier cas, marcherait la rougeur au front, baissant les yeux, sous les regards déplaisant-s des passants, traverse les r-ues au contraire, la tëte levée, le regard clair s'abanaonnant avec contiance aux mains d'une destinée adoucie. L'Académie, pendant le mois de Mal, sur le rap port ému de luu de ses membres les plus auto- risés, décernait un prix Montyon de 2,500 fr. a Ai. l'abbé Roussel. Le refuge d'Auteuil était ignore alors, ses bienfaits n'étaient appréciés que d'un petit nombre de personnes associées a cette Uïuvreses besoins n'étaient pas soupgonnés. L'approbation unanime de TAcadémie, présidaut aux manifestations de la sympathie publique, n'eüt pas sutti pour niettre en mouvement la souscription féconde dont un journal fainilier avec de tels actes a pris Theureuse iüitiative. L'asile d'Auteuil, doublement consacré par l'au- torité morale qui s aitacUe aux decisions de la compagnie et par le pieux enipressement des ames bieufaisautes dont le concours empressé a reuui en quelques jours prés d'un demi million, voit s'ouvrir devant lui une ére nouvelle dq se- curité. Le temps lie lui manquera plus pour mon teer comment la cliarite Ue son lonUateur, la li- béralite Ue ses généroux souscriptenrs, Tesprit U'orUre et ia prévoyance d'uncouseil de patrona ge prudent et compétent, pcuvent faire de l'in- stitution d'Auteuil un modèle ct consolider un succèsqui a tous les vceux de TAcadémie. Ainsi, do toutes parts et dans tous les rangs, óclate en ce pays si calomnié, non cette charité bruyante, exclusive et mensongère, derrière la- quelle se caehent si souvent l'égoïsme, la vanitó et les passions politiques, mais cette large cha rité discrète ot désintéressée, pro pageant la con- corde, laseule vraie, qui nous parte a voir notre prochain partout ct a soutlrir de toutes ses dou- leurs. Le malade secouru, le vieillard assure d'un appui, l'orphelin doté d une tutelle, leslieu- rcux du siècle apportant leur superflu an foyer de Tindigent et lc pauvr.e lui-méme sedévouant au riche tombé dans le malheurvoila l'ceuvre de cette universelle charité qui porte toujours notre nation vers la defense des laibles, vers la protection des délaissés. Noble et ohère France, comme il faut l'aimer, conuxte on voudrait la servir, quand on constate dans ces concours cliaqne année, la facile lar gesse, le courage reflóehi, Thóroisme soudainv le patient dévouemeut et la bantc native de sejj enla its

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1