I
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aux mains des hbéraux; lout libéral veul y
mordre.
ii n'y a pas d'empiois assez.
Vile on fonde un ministère de ['instruction
publique.
Ii faut payer un ministro, une foule de
fonctionnaires, batir un splendide hotel mi-
nistériel.... aux l'rais des contnbuables.
Les minislres sonl jaloux de voir des
bourgmestres a 215,000 fr. On va augmen-
ler Ie traitement des ministres.... aux frais
des contnbuables.
Quant aux pauvres pelits employés que la
cherlé des vivres el la crise rèduisent au
plus piloyable élat, cela viendra après....
peut-êlre.
Le président de la Chambre a senti le be-
soin d'un hotel pareil a celui des ministres
etd'une dotation semblable. Les conlribua-
bles paieront lout cela.
Les nouveaux miuislres ne peuvent se
contenter du inobilier elde la décoration de
leurs hotels, renouvclés il y peu de temps;
il leur faut de belles tenlures, de riches ta
pis... Et qui done encore paiera, si ce n'esl
toujours ies contnbuables?
On voit que la démocratie de nos gouver-
nants ne s'accommoderait guère du brouel
noir.
Le démocrale est avide d'empiois, de fa
veurs. II aime ardemment les gros traite-
ments.
lis ont hien lort ces gens-la de s'appeler
démocrates.
Mais ce n'est pas tout.
La majorité libérale, pour faire piece a la
religion, va établir dans loutes les villes des
colléges el des écoles de l'EtatPartout on
balira de grands cl vastes locaux.
A vrai dire en heauconp d'endroits, il y a
d'excellenls établissements patronés qui ne
eoütent rien pour les locaux et auxquels ne
sont donnés que de légers subsides.
Ce systéme est condamné. Le pouvoir fera
une concurrence a mort a renseignemerit
libre.
C'esl injnste et inutile; cela aménera une
énorme augmentation d'impóts.
Qu'importe? le contribuable ne sera-l-i 1
pas la pour payer?
Le budget de la guerre va ètrc porlé lont
d'un coup a un chilïre fabuleux.
Le bontribuable paiera.
Puis il donnera lous ses fiis au service
obligatoire et lui-même, fusil en main et
harnais au dos, il furmera la réserve civique.
Voila ce que nous allons voir sons le mi
nistère libéral.
Des impóts en argent, des corvées per-
sonnelles. N'est-ce pas qu'elle est belle la
démocratie libérale?
Ne dirait-on pas que les guetix, ivres de
leur victoire, ont pris pour devise la devise
hien connue d'un ancien rnayeur louvaniste:
Wy geneeren ons niet.
Conlribuables, payez... e'est tout ce que
Ton demande de vous.
Que les calholiques, qui paienl a peu prés
le eens electoral général, soit 30 francs par
exemple, se halent d'arriver a l'électoral en
déclaranl, avant le 31 aoüt, le nombre sup-
plémentaire des fenèlres, des portes, des
foyers qu'ds s'abstenaienl de faire connaitre.
Qu'ds élèvent a sa juste valeur l'estimalion
de leur mobilier.
Presque tous les libéraux sont inscrits sur
les listes electoratesune foule de ciloyens
calholiques n'y figurent pas.
Le libéralisme va rayer lesélecteurs calho
liques par milliersne nous découra^eons
pas, recherclions-les, el oblenons leur inscrip
tion le plus vite possible. II faut surloul que
les électeurs des campagnes ne restent pas
en arrière.
Que les proscrils, que les miuislres du culte
poursuivenl altenlivement leurs droits, qu'ds
considèrent les impóts qu'ils paient, les parts
d'impóts fonciers qu'ils supportent.
II n'y a pas de temps a perdre.
La Palrie constate que la suppression du
eens électoral foriné par l'impót sur le loge
ment gratuit enlèvera le droit de vote:
Pour les Chambres, a 1,829 membres dn
clergé; pour la province, a 3,852; pour la
commune, a 3,226!
A 181 membres de l'enseignemenl public
pour les Chambres; a 888 pour la province,
et a 2,143 pour la commune.
De sorle que, pour ces deux categories
seules, le nombre d'électeurs généranx sera
diminué de2,010
Celui des électeurs provinciaux de 3,940
Et celui des électeurs communaux
de5,369
Dans lout le pays il n'y a que 117,243
électeurs généranx, et on réduit ce nombre
de plus de deux mille! Voila le libéralisme,
voila le progrès!
On lit dans I 'Echo de Namur:
Violenla non duranl. La majorité l'onblie
comme le cabinet. Les mesures qu'elle prend
en vue de s'afferrnir aboutissent réellemenl
au résullal contraire, elles l'affaiblissent en
mórissanl dans les consciences même les
moins délicales, cette réaction salutaire que
('injustice ne manque jamais deproduire.
Les lois de parti récemment votées per-
mellent aux citoyens de faire des déclara-
lions supplémenlaires de contributions, vala-
bles pour toule fattnée, jusqu'au 31 aoüt
prochain.
LES NOCES D'ARGENT.
Demain la Belgique célébrera les noces
d'argent de ses souverains.
Les calholiques, qui sont les plus fermes
appuis de la royauté et de notre dynastie
nationale, fèleronl avec le plus grand cceur
eet événement lieureux. Is s'unironl aux
joies de la Familie Royale et ils rendront un
patriotique hommage aux Princes que la
Providence a donnés au pays.
Quels que soie.it les griefs douloureux
qu'un ministère audacieux a fail surgir dés
son arrivée au pouvoir, les calholiques feront
taire ce jour-la leur legitime indignation.
Pleins d'espérance en celui qui a confond
tous les Beiges dans une même affection,
ils montreront hautement tout le respect,
toute l'affeciion qu'ils portent an Roi qui a
jure fidélué a la Constitution et qui a promis,
en montanl au tiöne, de consacrersa vieau
bonheur des Beiges, ses compatriotes; a
la Reiue donl les verlus ont depuis longtemps
captivé tous Ies coeurs.
La presse gueuse annnonce que 400 con-
seillers provinciaux seulement ont souscrit
au banquet a offnr a LL. MM., a I occasion
des noces d'argent royales. Ce n'est que Ies
deux tiers des membres des conseils provin
ciaux, dont le nombre total est de607.
Ceite abstention est trés-regrettable; mais
elle est due aux provocations scandaleuses
des ministres gueux, qui n'ont pas cessé,
dans leurs écrits comme dans leurs discours,
d'insulter Ies calhohhues en les tra Hunt de
a fuclieux i) et de léoolultonnaires. Ces
ministres n'ont gardé aueune mesure, aucu
ne réserve; MM. Rolin-Jaequemyns, Bara et
Frére n'ont eu que des outrages dans la
bouche envers ceux que Léopold I déclarait
les seuls appuis du tróne, et ce sont ces
extravagances qui out determine Ies regret-
tables abstentions.
Bien plus, on annonce que beaueoup des
souscripteurs n'assistent pas au banquet et
que Ies organisateurs ayanl fail unedépense
d'environ 100,000 fr., il en résulterait un
déeouvert d'environ 60,000 fr.
Voila a quoi aboutissent les agissements
anli-nationaux du ministère qui est sans ra-
cines dans le pays.
Les membres de la majorité du conseil
provincial de la Flandre occidentale réunis
Lundi a Bruges, a l'occasion de la visite du
Roi, out décidè de s'abstenir d'assisler au
diner qui sera offert demain au Roi et a la
Reine, ne voulant pas s'asseoir a la mèine
table que le ministre qui a signé la destitu
tion de M. le chevalier Ruzetle.
M. de Cock, président, y assistera el re-
mettra a LL. MM. une adresse signée par
lous les membres du conseil.
M. le Chevalier Ruzetle a adressé a M. Ro-
lin-Jaequemyus la letlre suivanle en réponse
aux attaques donl il avail éte l'objet de sa
part a la Chambre:
caiholiqnp, celle «Ju Roi est accneillie par des
cris enlhoiKiasles.de Vive le Roi! tandis
que celle des ministres est recue par des
cris assourdissants de Vive Ruzette! M.
Rolin resle sourianl. Puis on pareourt la
GraiuFPMce, la rue Philipslock et la place
du Bourg. Les rues sont pavoisées el oruées
de sapins, d'ares de triomphe, de banderol
les, fleurs, drapeaux, etc. La foule est énor
me partout.
La députation permanente n'a pas voulu
ètre présentée par M. Heyvaert; c'est le pré
sident du conseil provincial, l'honorable M.
De Cock, qui reiiiplit cette formalilé. Sou
discours ren ferme denergiques protestations
de dévouement.
A midi et demi, le cortége se réforme et
se rend par les rues Flamande et de l'Acade-
mie, a la place Van Eeyek pour Inaugura
tion de la statue du grand peintre. Celle-ci
est l'ceuvre de M. Pickery. La rue Flamande
disparail sous les decorations et le feuillage.
Partout on voit de petites affiches jannes ou
blanches avec ces mots Brugge zeehaven
(Bruges port de mei
Le Boi et sa suite sont recus par lebonrg-
mestre sur une estrade dressée place de |'A-
cadémie. Aprés une allocution de M. Visart,
un excellent orcheslre execute une grande
inarche de C. Mestdag!) el une cantate de JIJ.
L. Van Gheluwe, paroles de Julius Sabbe.
M. Pickery est présenté au Roi. Aprés le
depart de celui-ei, el au moment oü la voilu-
re des ministres arrive au pied de l'eslrade,
la foule pousse pendant cinq minutes des
cris répétés de Vive Ruzette! se croisant
avec d'autres cris de Vive Rolin! Le cor.
lége se rend ensuiie a la tombola organisée
par Mme Ruzetle au profit de l'ceuvre de la
civilisation de l'Afrique centrale.
Après la visite de la tombola le Roi et sa
suite se rendent, a 3 1/2 heures au théatre
pour assister l'exéeulion de la cantate de
Van Gheluwe, paroles d'Hiel. Les executants
sont au nombre de 350; toute l'arislocralie
brugooise assiste a cette solennité. Le Roi
prend place dans une loge de face; les mi
nistres et le gouverneur oceupent des logos*
voisincs; le Roi se retire vers cinq heures el
demie.
La foule est grande prrlout; la place de la
Station est noire de monde; quelques bagar-
res ont lieu prés de l'entrée de la station. On
chanle le Vluamsche Leeuw! A bas Mulou!
Abas Rolin! Plusieurs arreslations ont étg
failes.
Aprés le déparl du Roi, a 6 heures, le
gouverneur revenant de Ia slation, a été
poursuivi par la foule au cri de: Vive Ru
zetle!
Des coups ont été échangés. La gendar-1
merie a dü disperser la foule par la force.
FÊTES DE BRUGES.
Le temps est gris. II tombe une pluie fine
et serrée. A 10 1/2 heures, le train entre en
gare. LL. MM. sont accompagnées des mi
nistres Rolin-Jaequemyns, Van Ih.mbeecket
Sainelelelte; MM. Jules Devaux, chef du ca-
binet; Devriére, ancien gouverneur de la
province; le général baron Prisse, aide de
camp du Roi; et des comtesses de Grünne et
Van der Straten, dames d'honneur de la
Reine.
Les augustes visiteurs sont recus a la des-
ccnte du irain par M. le bourginestre Visart
et le nouveau gouverneur, M. Heyvaert. M.
Visart adresse a LL. MM. un court discours
dans la salie d'atlente, el leur présente MM.
les échevins Ronse, Cauwe, baron de Crom-
brugghe el leurs dames, M. le sénateur
Boyaval, M. le géneral Kessels, commandant
la province, et M. le commandant de place
Groeiaers. Les petites filles de MM. Visart el
Pecsteen offrenl des bouquets a S. M. la
Reine.
Le Roi répond en deux mots qu'il est heu-
reux d être a Bruges et forme des vceux pour
sa prospérité. Puis ori monte en voilure et Ie
cortége se rend au gouvernement provincial
pour la réception des autorités. On prend la
rue Sud du Sablon el la rue des Pierres.
Qoand les voilures passent devani leCercle
BULLETIN POLITIQUE.
ACTES OFFICIELS.
Par arièlés royaux du 15 Aoüt sonl non
més chevaliers de l'Ordre de Léopold MMl
Bocquel, procureur du roi a Anvers, 'I
Iwems, id. a Ypres.
la facade de cette maison ne remonte qu'au mi
lieu du siècle dernieril y a peu d'années on
voyait encore au dessus de la porte une sculptu
re en pierre symbolisant la vieille enseigne: c'é-
tait un enfant tombant la tète en bas; l'esprit po
pulaire s'était emparé de cette singuliere repré-
sentation et la légende nons apprend que des pa
rents en deuil avaient fait placer ce bas relief en
souvenir d'un de leurs enfants mort sur le pavé
en tombant d'une fenêtre de l'ótage.
Le nom de Tuimelare que portaitcette maison,
déja au XVIe siècle, signifie, entr'autres choses,
un baladin, un boufl'on, ou bien encore une espè-
ced'obusier basculant sar l'affüt. G'est croyons-
nous, dans cette dernière acceptation qu'il faut
entendre l'enseigne du Tuimelare; son interpré-
tation par la figure d'un enfant qui tombe est
aussi ridicule que celle du Gapaerd ou dragon
par une téte d'homme qui bailie. Néanmoins nous
appronvons le rétablissement de ce bas-relief,
paree qu'il rappelle une de nos vieilles légendes
brugeoises.
Les maisons avoisinantes n'ont guère de mérite
sous le rapport du style: une restauration intel
ligente seule peut leur rendre quelque caractère.
La maison avec facade du XVII1" siècie s'appelait
't Schat'k; l'estaminet in Turkyen se nommait
Cleen Turckie il y a trois siècles, et l'autre esta-
minet, aujourd'hui den Opstel, était désigné sous
Ie nom de Groot Torek!cces enseignes rappel-
lent le souvenir des relations commerciales que
nos ancêtreseurentjadisavee la nation turque
La maison formant l'angle était nommée Der
Gruioe, mot dont la signification nous échappe.
La ville a fait rócemment l'acquisition de la
maison Glorieux et de la charmante maisonnette
des portefaix y attenantele rétablissement de
ces constructions dans leur ótat primitif ne se
fera done pas longtemps attendre, et viendra
compléter d'une manière heureuse l'aspect déja
si beau de l'ancien Tonlieu.
Nous ne pouvons rien dire de la facade de
l'académie, car au moment ou nous écrivons ces
lignes, elle n'a pas encore recu les décors figu
rant la restauration projetée, mais dès a présent
nous pouvons affirmer hautement que l'ensemble
des restaurations sera digne de la réputation
artistique de notre ville.
Honneur a l'administration communale qui a
pris l'initiative de cette ceuvre vraiment patrio
tique et qui l'a poussóe avec une intelligente ac-
tivité; elle vient de réaliser ainsi, du moins en
grande partie, le voeu si souvent exprimé par S.
M. leRoi, de voirrevivre toutes les splendeurs
artistiques de l'ancienne V'énise du Nord.
(Palrie.)
Bruges, le 1.7 aoüt 1878.
Monsieur le ministre,
Ce n'est qu'hier qu'il m'a été possible de pren
dre communication du texte complet, iuséré aux
Annates parlementair es, du débat soulevé, a la
suite de l'interpellation de M. A. Visart, dans la
séance du 13 aoftt, de la Chambre des représen-
tants.
Je n'ai done pas pu rencontrer plus tót, une
dénégation que vous avez opposée une alléga-
tion de l'honorable baron Kervyn de I.ettenhove.
Yoici en effet ce que je relève dans les Annates,
page 112
M. Kervyn de Lettenhove.... Mais on signifie
aussi a M. Ruzette, qu'il faut que, dans un délai
de dix jours, il ait quitté, avec sa familie,
l'hótel du gouvernement provincialoü déja
par ses soins, tout avait été préparé pour une
auguste réception.
x M. Kolin-Jaequemyns, ministre de l'intérieur.
Cela n'est pus exact.
M. Kervyn deLettenhove. Je demande s'il
n'est pas vrai qu'on a signiüé a M. Ruzette, que
lorsque la visite royale aurait lieu, ii devait
avoir quitté le gouvernement provincial.
M. Kolin-Jaequemynsministre de l'inté-
x rieur. Non, messieurs, cela n'est pas vrai.
(Interruption d droite.)
M. Kervyn de Lettenhove. M. Ruzette s'ex-
pliquera. (Interruption.)
Au sortir de votre audience, M. le ministre, le
6 aoüt, j'ai consigné-dans une note, photogra-
phié, si je puis dire ainsi, l'entretien quej'avais
eu l'honneur d'avoir avec vous. Je suis done a
même de reconstituer, avec la certitude de ne
pas m'écarter de ia vérité, les paroles qui róelle-
ment ont été échangées entre nous.
Or, ce procés-verbal de notre dialogue du
0 aoüt, porte ceci
Moi. Une dernière observation, M. le
ministre: le Roi vient a Bruges dans dix. jours;
j'ai en ce moment une vingtaine d'ouvriers, qui
mettent tout eu ordre....
- Le ministre. Ah il est-bien entendu que
vous ne serez plus la, lors de la visite du Roi,
cela est impossible.
Moi. Mais enfin, je ne puis ainsi transpor-
ter mon mobilier du jour au lendemain.
- Le ministre. Oh Quant a vos meubles,
vous vous entendrez aisément avec votre suc-
cesseur. Je ne doute pas qu'il ne vous accorde
toute latitude.
J'ajoute, M. le ministre, pour rendre hommage
a la vérité, que samedi dernier, 10 aoüt, vous
avez dépêché pour examiner l'hótel du gouver
nement, un honorable fonctionnaire supérieur
de votre département.
M. le directeur général Vergote voulut bien
me dire, a cette occasion, que le ministre de l'in
térieur protestait contre la manière inexacte
d'après lui, dont des journaux avaient rapporté
le fait qui nous occupe.
Et comme je citais a l'honorable M. Vergote,
les paroles qui je viens de rappeler, il objecta
le ministre a entendu dire, que vous ne seriez
plus a l'hótel.... comme gouverneur. Comme
gouverneur Eh bien, nialgré toutes les subti-
lités de casuistique destitutionnelle, dont vous
avez fait montre dans une autre circonstance, je
vous le demande, M. le ministre, oü est la diffe
rence?..
Si, destituó ou relevé le 7 Aoüt, je ne pouvais
plus être a l'hótel le 19, en qualité de gouverneur
et cela est évident, a quel titre y serais-je
demeuré Entendiez vous m'autoriser a me
cacheravec ma familie, quelque part dansles
combles d'un hótel, encore garni de mes meu
bles personnels, a l'heure oü mon suecesseur
y aurait rem le Roi, Ia Reine et la suite de Leurs
Majestés J Ne coinprenez-vous pas, qu'en dehors
même de toute injonction de votre part, la néces-
sité, l'urgence d'un déguerpissement s'impo-
saient inévitablement par le fait de ma révocation
et de mon remplacement, douze jours avant la
visite royale
Four la première fois, dans cette même séance
du 13 Aoüt, vous avez cru devoir critiquer la
manière dont j'aurais conduit en 1875. une en
quête administrative, ordonnée a la suite d'élec-
tions communales St-Jean-lez-Ypres. Je ne
m'attarderai pas a démontrer l'inanité de ce
griefles honorables MM. Kervyn et Beernaert
me paraissent en avoir l'ait bonne et sufiisante
justice.
II est a remarquer d'ailleurs que je n'ai pas été
chargé en 1875, de l'enquête proprement dite
j'avaisa entendre, dans une instruction complé
mentaire, certains témoins determinesqui, par
divers motifs, n'avaient pas pu être interrogés
lors de l'enquête primitive. Ces témoins, si mes
souvenirs sont exacts, je les ai tous entendus.
Evidemment, ce n'est done pas cette instruc
tion complémentaire, comme vous paraissez
avoir cherché a le faire croire que vise le pas
sage, que vous citez du rapport présenté au Roi,
par l'honorable M. Delcour
Ni les victimes des violences ou des menaces,
ni les auteurs prétendus de ces manoeuvres
coupables, n'ont été entendus dans l'enquête,
les uns paree qu'ils ne se sont pas présentés,
un autre pour motif de santé.
Est-il dès lors loyal de prétendre, qu'en annu-
lant la délibération de la Députation permanente,
c'est comme si le ministre avait dit au commis-
saire de l'arrondissement d'Ypres en 1875, vous
x ètes un enquêteur partial!...
Au reste, je le répète, ce prétendu grief était
absolument inédit avant la séance de mardi der
nier. Le 6 aoüt vous n'en étiez pas armé. A ce
moment vous essayates, mais tout aussi malen-
contreusement, d'en invoquer un autre.
Voici, M. le ministre, ce que je lis h ce propos,
dans la note que je mentionne plus haut
x Le ministre. Eh bien, oui, j'en ai un de
grief, un fait qui m'a profondément indigné
Moi. Vraiment, M. le ministre, je suis, je
l'avoue, curieux de connaitre quel fait posé
par moi, a pu exciter légitimement une pareille
indignation.
Le ministre. C'est le fait de X... (nom
x d'une ville de la province.)
x Moi. Le fait de X... mais, M. le ministre,
il y a un mois que je vous ai répondu. Ma ré-
x ponse me semblait péremptoire ne l'avez-vous
x done pas lué
x Le ministre. Une réponse... il y a une
x réponse
Moi. Certes, et qui vous prouvera que,
x quel qu'il soit, le fait de X... ne me concerne
x pas.
x Le ministre. Nous allons voir. (II sonne,
x son secrétaire entre.
x Le ministre au secrétaire. Y a-t-il line
x réponse récente de M. le gouverneur, dans le
x dossier de X... Vous savez...
x Le secrétaire. Oui, M. le ministre, depuis
longtemps.
x Le ministre. Apportez le dossier, (le dos-
x sier apporté, le ministre lit attentivement la
x réponse et les pièces annexées. Long silence,
x il lit et relit. Des signes visibles d'embarras se
x manifestent. Enfin, il prend son parti, ferme le
x dossier, le repousse de la main et dit d'une
x voix hésitante
x Le ministre. Oui, je i.e confesse, le fait
X DE X... NE VOUS CONCERNE PAS C'EST PLUTÓT
X L'ADMINISTRATION COMMUNALE. X
Comme on a bonne grace après s'ëtre fourvoyé
ainsi, de taxer les autres x d'inexperience 1 x
Dans la séance du 13 aoüt, vous exprimiez la
crainte, M. le ministre, d'en avoir trop dit, en
ce qui me concernait. II vous rópugnait profon-
dëment,a)ouücz-\ous,deqiarler ainsi d'un absent
Vous ne trouverez done pas mauvais que eet
absent se défende, et, puisque l'attaque a été
publique, que la réponse aussi soit livrée a la
publicitó.
Recevez, M. le ministre, l'assurance de ma
haute considération.
Chev. Ruzette.
~~J
INAUGURATION DE LA STATUE DE VAN EYCK.
Une dépêche nous annonce encore un de ces I
assassinafs qui sont peul êlre le plus grave svmp-
lóme de ieial de désurdre presque incurable daiisl
lequel sont lombées les nations modernes: le jour I
de l'Assoniplion, au malin, ou tirail, a Sl-Péters-I
bourg, sur le général Mesenlhol', un des chefs del
la ponce de la capitate des czars, et cette fois lesl
conjurés out visé jusie: le soir, Ie général était
moi i.
Nous ne nous arièlerons pas a sligmaliser del
pareils crimes: thacuu sent qu'ils sont l'opprobrel
de notre époque; mais leur fréquence suiToiill
dans les pays oü its se produisent, fournit d'am-|
pies mauères a la réflexion.
Ainsi, pour ne parler que de la lliissie, cel
vaste empire qu'on a estimé pendant si longti rn|is[
devoir én e a I abri des secousses révoluliunnaires,l
ne faisait, sous de trompenses apparences, (piel
c«nver les principes d'une involution abominable.!
d'une révolution dool le triomphe équivaiidrai! i1!
I anéantisseinent radical de la sociélé humaine
Le mol par lequel on désigne ses adeples ditl
looiNiiiilistes I C'esl a-dire ceux qui ne croirnll
ni a Dien, ni a la familie, ni a la palrie; ceux quil
foul lahle rase de loules les croyances el de loulesl
les espéranees; ceux qui ne voient dans fhuimnef
que l'animal avant des appétits et des passions!
qu il lui faut satisfaire, u'importe comment-
Encore s'ils étaient peu nomhrenx, s'ils n'étaiend
qu une secte caehée dans l'oinbre, on pourrait nef
pas Hop sen alariuer... jlais non I leues doelriueij
ont envahi les villes et les campagnes, 1'égliseetl
la inagi-ti'aluee. ja noblesse et Ie corps des foncT
jionnaiees, voire même la cour ils sont légionj
ils sont la multitude; que l'armée cesse un mol
ment de les cuntenir, et ils seront demain le|
mailles.
A va ti L de tant songer a régénérer l'Orient,
Russie ferail beaueoup mieux de s'occuper god
rir sa lèpre intérieure.
Reeu pour les affamés de Mongolië
Paroisse St-Jacques, anonyme, 25 francs,