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■a
r
I
Soit! c'est la que nous atlendons !a gueu-
serie ministérielle.
La Gazelle cle Renaix conlient sur les vues
du gouvernement les curieux renseigne-
ments que voici
Chaqne année, 40,000 jeunes gens pren-
nent part au tirage au sort. Vingl mille seu-
lemenl sont propres au service. De ces vingt
mille,12,000 formeronl Ie contingent annuel
cl quatre mille se feraient remplacer. C'est
cette catégorie que vise Ie projet de loi.
Les jeunes gens qui ne voudront pas étre
mèlés a la vile populace Ie diront en at-
leignanl leur riix-huiliéme année. Cclte de
claration les dispensera de prendre part au
tirage au sort et les obligera
1° A s'équiper a leurs frais
2° A passer trois mois sous les armes pen
dant leur dix-huitiéme année.
3° Un mois pendant leur dix-neuvième
année.
Et 4° un mois pendant leur vingtiéme
année.
Ceci n'esl qu'un commencement; voici la
suite, car, aprés avoir augmenté Ie contin
gent, il faul créer la réserve, el voici com
ment Ie ministère parail avoir résolu la ques
tion
Les jeunes gens, aprés avoir passé, a l'age
de 20 ans, cinq mois sous les armes dans
l'armée active, seront incorporés dans la ré
serve, forméedu premier ban de la garde
civiqoe, et comprenant les veufs sans enfants
et les hommes non mariés. Cc premier ban
sera étabii dans tontes les communes du
royanme par circonscription d'une ou de
plusieurs communes, a raison d'un pour
cent de la population locale. Le deuxiéme
ban sera actif dans les communes ayant une
population agglomérée de plus de 10,000
ames et dans les villes fortifiées ou dominéés
par une forleresse.
Les gardes du premier ban seront aslreints
a trente exercices pendant la première année
de leur service, in'dépeudammenl des revues
et des inspections d'armes. Ceux qui, aprés
ces trente exercices, ne justifieront pas qu'ils
connaissent l'école et les devoirs du soldat
ainsi que les principes du tir, devront parti-
ciperl'année suivante a des exercicesextraor-
dinaires pendant trente jours, soit dans un
camp, soit dans une ville de garnison. II va
sans dire que les irattres comme M. Os
wald appelle les calholiques, auront loutes les
chances de parliciper a cette agréable cor-
vée.
La durée des exercices sera de 3 heures.
Quelle jolie perspective le ministère libéral
nous onvre laDe vrai, il y a de quoi se vê-
tir enliérement de bleu! Mais gare au fossé
et a la culbute [Paine.)
LE LIBERALISME BF.LGE.
Lc libéralisme beige se démasqué tons les
jours davantage. II realise ce qui a été prédi t
et voulu par la Flandre libéralele libéra
lisme sera la librc-pensée ou il ne sera
rien. II nesera pas inopportun de répro-
duire aujourd'hui l'écrit d'un franc-macon
le F.-. d'Hestal, 30e a l'adresse de ce parlj
oüse multiplient ces ètres malfaisants qui
comme le disail feu Leopold Iei', sous le pré-
texte de civilisation et de progrès, voudraient
pousser la société hors des voics du chris-
tianisme, au risque certain de la voir retom-
ber dans la barbarie.
Voici le texte de cette pièce remarquable
Que répondraienl noslibéraux?
légére en Belgique. On y tiendra! Et si les
choses vont bien, ces messieurs, chroni
queurset autres, pourronl sous pcu deman
der que Sa Majeslé paraisse au balcon pour
crier: Vive la République!
VIVE LA RÉPUBLIQUE.
C'est Ie temps des expositions universelles.
II y a, a Paris, rexposition que tout le mon
de sail, el un peu parlout l'exposition des
doctrines et aspirations hbérales.
A l'occasion du Congres de la paix, des
citoyens, toujours encourages, appuyés et,
a l'occasion, acclamés par nos hbéraux bei
ges, disent quel est le but auquel il faul
tendre et donnent le mot d'ordre au parli
libéral.
Ecoulez les:
M. C. Girard: Faisons entendre aux peu-
pies un incessant appel conlre ces rois el
ces ernpereurs, égorgeurs d'hommes, der-
niers champions de la barbarie, dernier
obstacle au triomphe de la civilisation.
Proclamons la République européenne!
AVIS.
Caisse des Propriétciires.
Agent
a Ypres
M. A. Voiick-CIcniciit, Banquier,
rue de TEtoile, N" 4.
L'ASSASSINAT DU GÉNÉRAL MESENTZOFp -
Unc lelt re de St-Pélersbourg donne de Cu.
rieux détails sur rassassinat du general |\|e.
senlzolT et fait parfaitement comprendre |es
graves dangers que court I'itninense Empire
par la puissante organisation des Niliilisles
Voici la letlre:
A la distribution des prix dtt pensionna
des Frères de la Doctrine chrélienne,
Dreax, M. Ie générai Atnbcrt, qui présidai
la cérémonie, a prononce tin remarquabl'
distours inspire par la religion et le patrio
vy
-■
t I
I
D'abord, lesprétendus libres-penseurs no
sont ni libres, ni penseurs. Ils nesont point libres,
niais, esclaves de quélqüés hommes dont its répè-
tent servilement les legons sans les comprendre.
life'lie sont point libres même de mourir a leur
gré puisqu'ils s'enchainent d'avauce par .un
engagement en triple ampliation. Ils ne sont
rien moins que penseurs, ear les quelques lignes
de leur profession de lol sont un tissu d'absur-
dités et de contradictions qui supposent la plus
profonde ignorance.
Ainsi, ils déclarent respecter la liberté de
chacun sur toutes les questions de la Divinité,
et en même tenips ils repoussent les religions
dogmatiques et révélées comme étant aujour
d'hui la négation do la conscience et de la raison.
Aujourd'hui est précieux Apparemment si les
religions dogmatiques et révélées sont aujour
d'hui la négation de la conscience et de la raison,
elles 1'ont etó de tout têmps.
Or l'humanité vivant depuis deux mille ans
bientót du christianisme, religion dogmatique et
révélée, et ayant toujours suivi depuis sa hais-
sance des religions dogmatiques, il en résulte
que le genre liumain, depuis deux mille ans, ou
plutot aepuis le premier jour de sa riaissance,
est sans conscience et sans raison, et qu'il n'est
arrivé ane recouvrer tout a coup l'une etl'autre
que par la revelation dogmatique des libres-
penseurs de la loge YAvenir. II est difficile, on
en cöiiviendra, de porter une plus rude atteinte,
je ne dis pas seulement au bon sens, mais a la
conscience et a la raison de l'liumanité.
Ensuite, personne n'ignore que toute religion
est nécessairement dogmatique et révélée. Autre-
rnent, ce peut étre une philosophic, mais a coup
sur ce n'est pas une religion. II y a plus, toute
croyance, toute idéé sur la Divinité, füt-elle
purement rationnelle et pliilosophique, est for-
cément dogmatique.
Enlin, si l'on respecte la liberté de chacun
sui' toutes les questions de la divinité pourquoi
ne pas respecter celle des hommes quipar
conscience et par raison, croient devoir proposer
une religion rèvélée,le eatliolicisme.parexemplei
Mais, prétendus Libres-Penseurs, vous ëtes
vous-mèüies d'un dogmatisme roonstrueusement
exclusif, Vous n'admettez, dites-vous, d'autres
vérités que celles qui sont démontrées par la
raison, d autre loi morale que celle qui est sanc-
tionnée par la conscience. Eh que croyez-vous
done que fassent les catholiques, les chrétiens,
tous ceux qui suivent des religions révélées? lis
les adoptent parce que la vérité de ces religions
leur parait demontrée par la conscience. Entre
eux et vous, qui vous a créés.juges, dogmatiques
intolérants Pourquoi vous' instituez-vous les
seals révélateurs de la raison et de la morale
Qu'avez-vous done trouvó de nouveau Nous ne
cessons de vous le demanderne nous le direz-
vous jamais
La révólation est fondée sur une science
positive. L'Histoire. Ses résultats sont démontrés
par dix-neuf siècles de pratique expérimentale.
Vous inéeonnaissez done a la ibis la science et
l'expérience. Dans tous les temps et dans tous
les lieux, l'humanité a cru aux religions dogma
tiques et révélées. Vous vous placez done en
dehors du consentement universel du genre
liumain, comme en dehors de la science et des
faits? Nulle morale n'est obligatoire si elle n'a
dans la religion son principe et sa sanction. Vous
ètes done en opposition avec la conscience hu-
maine comme avec le consentement universel
de l'humanité, avec l'expérience comme avec la
raison,
Et tout cela pour ne pas savoir mourir seul,
a votre guise, sans avoir besoin de vous lier
d'avance par un engagementtout cela pour
éviter qu'une prière ne soit dite sur votre cada-
vrequ'un rayon d'immortelle espérance ne
descends jusqu'a votre tombe; tout cela pour
qu'onjette a la terre votre dépouille mortclle
comme celle d'un animal qui ne connait ni Dieu,
ni l'éternité. Pour arriverace noble résultat, ce
n'est pas la peine, en vérité, de donner douze
francs par an et d'instituer un comitéil suffisait
de signitier votre volonte en mourant. Vous
craignez d'etre infiuencé, et, pour l'éviter, non-
seulement, vous vous laissez influencer d'avance,
mais vous vous liez par un engagement qui vous
enlève votre liberté.
Mais pourquoi discuter sérieusement de sem-
blables aberrations Nous l'avouons, nous som
mes profondément affligés a la vue.d'un tel
abaissement «e la conscience et de la raison
humaine. Nous restons confondus en songeant
qu'il est possible qu'eu France, au XIX8 siècle,
de telles absurditésde telles monstruosités
puissent trouver créance, ne füt-ce qu'auprès de
quelques hommes. Comme M. le géneral Mellinet
l'a fort bien dit, c'est en outre une atteinte
portee a la liberté individuelle et a la liberté de
conscience, et un fait de nature a jeter le trouble
dans les families.
C'est, en même temps, un renversement
complet de tous les principes sur lesquels repose
l'orare socialaussi ne pouvons-nous croire
qu'une pareille manifestation ait eu lieu sous
la prósidence d'un membre du Corps législatif,
qui représente au parlement non des libres-
penseurs, mais des citoyens catholiques, chré
tiens, ou tout au moins fort éloignés des idéés
de ces entrepreneurs d'enterrements civils.
M. Lucrafi traite les rois de charlulans
el de sallimbunques.
M. Lockroy, un des favoiis du libéralisme
beige: Nous avons a Berlin, la ville vic-
torieuse, trois ernpereurs et une reine qui
se partagent une parlie de l'Europe et qui
se disenl: Voulez-vous une nation? un peu-
pie? Nous a I Ions faire un échange... C'est
I'ceuvre inique, c'est I'oeuvre tmmonde de
laroyaulé! C'est I'exploitatjon au profit
de quelques lètes couronnées... C'est sur
la fraternilé, I'oubli que doit s'asseoir la
République universelle! Alors ce cher pays
reprendra sa place dans Ie monde, en de-
barrassant Ie monde de ses lyrans, de leurs
généraux et de leurs diplomates!
M, Louis Blanc et beaucoup d'autrcs par-
lent dans Ie même sens.
A i'occasiori des Noces d'argent de nos
Souverains, les journaux les pluschersau
parli libéral chantent la même chanson, tout
en étouiïanl un peu l'éclat de leur voix.
La C/ir' yiique, dont Ie rédacteur en chef
causait I'autre jour amicalement avec leRoi,
écrit un bout d'article qu'il faudrail enyoyer
a Sa Majesté. Le voici:
Le principe de royaulé, les Beiges ne
I'ont point fèlé, ils ne Ie fèteront jamais.
Nous avons acclamé en Léopold II le Gar-
dieri de nos liberies constitutionnelles, le
premier ciloyen de notre Etat libre, le
Président de noire Repubtique.
Les Nuuvclles du Jour disent:
Le litre de Roi, c'esl-a-dire premier ma
il gistiat de la nation, premier ciloyen du
paysest assez beau par lui-même, me pa-
rail - il, pour qu'on n'ai t pas besoin de I'af-
fabler de lous ces 5. M. LL. MM.
dont on se moi tre si prodigue.
Vindépendance parle aussi de ces ido
latries monurchiques et du Roi, qui est
le premier ciloyen de son pays.
Aprés cela si le Roi n'est pas content, c'est
qu'il est difficile!
Vous l'entendez, la République n'est pas
loin. Elle est these en France, elle est phrase
A Monsieur le Rédacteur du Journal d'Ypres:
Bruxelles, 16 Aoüt 1878.
Monsieur le Rédacteur,
Je fais appel a votre obligeance en vous priant
d'aecorder l'hospitalité de vos colonnes a ma
lettre et a l'article ci-joints adressés a 1 'Indepen
dence x qui en a refuse l'insertion.
D'avance je vous remercio en vous priant
d'agréer l'assurance de mes sentiments distin-
gués.
Le Général-major a la retraite,
Bartels.
A Monsieur le Rédacteur de Hndependance
d Bruxelles.
Bruxelles, 31 Juillet 1878.
Monsieur le Rédacteur,
Hier seulement le hasard a fait tomber sous
mes yeux la polémique avec le Journal de
Bruxelles surgie a propos d'un article par
lequel 1 'Indépendance dans son numéro du 3
Juillet, signalait une erreur judiciaire dontavait
été victime une dame Lerondeau. A ce sujet je
fais appel a votre impartialitó et surtout a votre
obligeance en vous sollicitant de vouloir bien
accueillir 1'extrait ci-joint d'une conférence don-
née par moi a Namur sur la peine de mort. Ge
passage est si directement applicable a la ques
tion traitée, que je désirerais beaucoup le voir
reproduit dans vos colonnes.
x Vous êtes, je crois, Monsieur le Rédacteur,
abolitionniste trop convaincuet trop sür de
votre thèse, pour redouter la divulgation des
arguments d'un adversairec'est ce qui permet
d'espérer vous voir donner satisfaction a ma
prière.
Dans cette attente d'avance je vous remercie
en vous priant d'agréer l'expression de mes
sentiments distingués.
Le Général-major a la retraite,
(signé) Bartels. -
Mieux vaut gracier cent, voire même mille
coupables, qu'exécuter un innocentEt la justice
humaine est faillible
Voila la base principale sur laquelle s'écha-
faude l'édiflce laborieusement élevó par les
abolitionnistes, édiiice qui, espórous-le, ne tar-
dera pas a s'écroulerlorsquo l'engouement
fac'tice qui le protege aura fait son temps.
x Non-seulement unc erreur semblable a celle
dont le malheureux Lesurqties a été victime,
n'aurait pu se reproduirc de nos jours, oü la
justice offre bien plus de garanties qu'elle n'en
présentait alors, mais en l'ut-il même autrement,
et une nouvelle sentence aussi inique eüt-elle
encore été rendue, elle n'aurait pas recu son
exécution; l'innocent qu'elle eüt atteint n'eüt pas
porté sa tête sur l'échafaud; sa peine eüt été
comrnuée, comme l'a été celle des dix innocents
que ['honorable M. Thonissen affirnie avoir été
condamnés a la peine capitale, en Angleterre et
en France, pendant la seule période dócennale
de 1846 a 1856 comme le seraient, dorénavant
encore, sous le régime restauré de l'application
de la peine de mort, toutes les condamnations
capitales prononcées contre les plus grands
criminels, je ne dirai pas, alors qu'il manquerait
le moindre élément au faisceau de preuves dont
l'ensemble doit amener a la certitude de la cul-
pabilité, car, dans ce cas, il faudrait acquittei',
mais k moins qu'aucune objection sensée ne put
étre faite a l'exécution de la sentence.
Mais la certitude absolue n'existe jamais,
disent les abolitionnistes.
x Voila, certes, un paradoxe s'il en fut, au
moins lorsqu'il s'agit de. certains cas de flagrant
délit avoués par les coupables, et d'ailleurs
commis en plein jour, sous les yeux de nom-
breux témoins. Eh bien ce paradoxe, je ne
trouve pas nécessaire de le combattre; au con
traire, j'irai jusqu'a l'admettre comme une vérité
incontestablesoitcertitude absolue n'existe
jamais, ne peut exister, c'est entendu. Mais alors,
soyez conséquents, Messieurs les abolitionnistes,
et insurgez vous contre l'infliction de toute peine
quelconquecar la certitude absolue, comme
vous l'entendez, n'existe pas plus en ce qui con-
cerne toute espèce de délit qu'en ce qui concerne
les crimes entrainant la peine de mort. Désarmez
done la société; que chacun se fasse justice lui-
mëme; armons-nous pour défendre nos personnes
et nos propriétés que le revolver seul nous
protégé
Mais non, diront encore les abolitionnistes,
cette déductiou peut étre juste, mais il serait
moustrueux de chercher a la faire prévaloir
autrement qu'en théorie aussi nous détendons-
nous comme d'une absurdité de vouloir aller
jusque la; la société ne pourrait subsister sous
un tel régime. Si nous insistons pour abolir la
perne de mort, cette peine ld uniquement, c'est
parce qu'elle est la seule dont l'infliction entraine
une consequence irreparable, et que la justice
humaine est faillible. La seule irreparable, dites-
vous Mais, pauvres logiciens que vous ëtes,
les angoisses subies, les tortures óprouvées par
l'honnete homme injustement condamné par
cette justice faillible a Ia prison ou aux; travaux
forcés comme voleur ou comme assassin
croyez-vous done qu'il soit au pouvoir de per
sonne de faire en sortc qu'elles n'aient pas été
endurées Et la mort ne serait-elle, souvent,
pas bien préférablè et ne ie serait-elle pas
toujours, lorsque, l'erreur judiciaire ne se révé-
lant pas, le supplice de la victime se prolongerait
aussi longtemps que sa vie
x Et quant a la flétrissure imprimée a la familie
du condamné, celle-ci n'en sera-t-elle pas aussi
bien relevée, l'erreur judiciaire étant reconnue,
que la victime de cette erreur ait été ou non
exécutée
Quant a la fatale affaire Lesurques, k ce vain
épouvantaila cette suprème ressource des
jeunes avocats qui en ont tant usé, et surtout
tant abusé, pour chercher a faire prévaloir un
système funeste, il est plus que temps de la
relégner dsns l'arsenal uit se conservent les
vieilles armes hors de service, dont il est dan-
gereux de continuer a faire usage.
Indignez-vous de ce qu'en Angleterre et en
France, la justice soit rendue d'une manière si
dófectueuse qu'en une période de dix ans pareil
nombre d'innocents aient pu étre condamnés, je
n'entreprendrai pas de vous c.ontredire. Seule
ment ne vous en prenez pas a la peine de mort
qui n'en peut mais; car ses sentences n'ont pas
été exécutécs et, je le répète, elles n'auraient
pu l'être de nos jours, oü la peine capitale n'est
ou ne serait plus jamais appliquée, a moins de
la réunion de toutes les circonstances qui, cer-
tainement et nécessairementne se sont pas
toutes rencontrés dahs l'occurence. Done vous
ne pouvez rien en oonclure en faveur de votre
thèse; votre argumentation est sans valeur; elle
pêche par la base, les premisses vous font défaut.
Arrière ces vains scrupules; que la justice
ne négligé aucun moyen de s'éclairer et s'entoure
de toutes les garanties liumainement possibles,
alors la société n'aura rien a se reprocher. Et le
sentiment de justice sera satisfait; et il le sera
pleinement, car après la justice humaine faillible
interviendra toujours la justice de Dieu, la jus
tice infaillible, qui, dans un monde meilleur,
tiendra richement compte de toute souffrance
indüment endurée ici-bas.
S'il est vrai que jadis des innocents aient pu
étre condamnés a mort et exécutés, de nos jours
leur peine serait infailliblement comrnuée, et
cela sous le régime du maintien et de l'applica
tion de la peine de mort, tout comme sous celui
de l'abolition. Mais admettant même, par impos
sible, que de fatales exceptions j'entends la
condanmation et 1 'exécution d'innocents pussent
encore se produire, je fais appel a la bonne foi
de tout abolitionniste en lui demandant s'il y
aurait l'ombre d'une comparaison a faire entre
le nombre de ces malheureuses victimes, subis-
sant une peine irréparable et celui de tant
d'autres victimes innocentes subissant la même
peine irréparable grace a la funeste et anti
sociale aberration des abolitionnistes En effet,
ceux-Ci ne sont-ils pas les premiebs fauteurs de
la mort de toutes les honnêtes gens tombés sous
les coups d'assassins récidivistes ayant recouvró
la liberté par suite de circonstances quelconques;
lesquels assassins n'auraient, naturellement, pu
commettre d'autres forfaits si la première sen
tence capitale prononeée contre eux avait été
exécutée.
Que l'on tente de contester la véracité de mes
allégations, ou seulement de me taxer d'exagé-
ration, et je prouverai par des faits d'une
authenticitó indéniable, que ce n'est pas aux
erreurs judicia ires qu'incombe la responsahilité
de l'immolation de nombre d'innocents mais
bien a la néfaste aberration dés utopistes faux
philanthropes, si énergiquement qualifies de
protecteurs des assassins par l'honorable
comte Vilain XIV.
Le Général-major a la retraite,
Bartels.
TREMBLEMENT DE TERRE.
Dernièrement, un tremblement de terre, un
vrai tremblement de terre a ébranló Bruxelles,
les faubourgs, la Belgique entière
Voici quelques renseignements recueillis a
l'Observatoire
Le tremblement de terre a été constaté a buit
heures cinquante minutes du matin, c'est-a-dire
dix minutes avant l'heure oü se font ordinaire-
ment les observations.
Les barres aimantées qui se trouvent aux dif
férents étages de 1 etablissement, de même que
dans les souterrains qui óprouvent constair.ment
des oscillations horizontales, ont éprouvé en ce
moment de très-fortes oscillations verticales,
ce qui indiquait un mouvement terrestre
fortement accentué de bas en haut et de hauten
bas. Fait d'autant plus remarquable, que génó-
ralement les tremblements de terre ressentis
dans notre pays se sont produits horizontalement.
Ilyaeu, a Bruxelles, deux fortes secousses.
Nombre de personnes, surtout celles qui étaient
alitées, les ont parfaitement ressenties. Des meu-
bles ont change de place, des vêtements sont
tombés des porte-manteaux une personne de la
rue l'reurenherg a vu la clef servant a modérer
le courant d'air d'une cheminée, sortir de celle-
ci par le seul effet du mouvement terrestre.
Plusieurs personnes ont entendu, au moment
oü se produisaient les. secousses, un bruit sourd
ressemblant au roulement lointain d'un chariot
pesamment chargé.
Des dépêches télégraphiques constatent que le
phénomène s'est produit sur un grand nombre
de points de la Belgique. II est a noter que la
partie ouest de notre1 pays n'a pas, fourni de ren
seignements, le tremblement de terre ne s'y étant
pas fait sentir.
A Nèufchateau On a constaté deux secousses,
chacune de quelques secondes.
A TongresForte secousse de quelques secon
des a neuf heures.
Looz (Limbourg)Secousse légere de sept se
condes a neuf heures.
NamurSecousses constatées a buit heures
cinquante minutes.
Jambes: Secousses constatées a buit heures
quarante-cinq minutes.
Huy A buit heures quarante-cinq minutes,
on a ressenti deux secousses de deux secondes et
dernie; celles-ci se sont étendues a Slaigneaux,
Moha, Hucorgne, Marneffe dans cette localité,
la secousse a été plus forte que dans les autres
la direction était de Test a l'ouest.
La Hulpe Secousses ressenties a huit heures
cinquante minutes, direction sud au hord.
La Caisse des Propriélaires émel des obligations
aux conditions suivanles
Obligations a 3 ans, intérêt 4 1|2
ld. 10 i. u 4 3|4
id. a primes 4 112 °|0
équivalant a 5°|0 avec la prune de remboursement.
Pour obtenir les litres on avoir des renseigne
ments s'adresser a M. VO.NCK CLEMENT, 'seul
ugenl de la Société a Apres.
Les obligations de la Caisse des Propriélaires
ont tin double gage les hypothèques qui garan-
lissenl les prêls et Ie capital Je la Société,
Saint Pétersbourg, Aoüt
Vous connaissez do.ja certainement en grot p'a
vónement d'hier. Ja reviens pourtant succinct»"
meut sur les détails du crime, car il a pu se gij!"
ser des erreurs dans les commncications liativc»
de la première heure.
Mesentzoff était trés pieux. Chaque matin -1 -
heures il se rendait a la petite cbapelle du Gosti
noi Dvor (situóe sur la Perspective de Nm.,*!..
et y restait une démi-heure'en prière. Po^rcl
venir chez lui il occupaitun appartement dan» I
KAtSmant il a. lo ftWflSl^rriA »ail«
-.lie li el ot» I
se tronvent le theatre lrancais et l'édiflce de
le batinient de la tröisième section
devait forcément passer par la place MicïieT'm-,
se tronvent le tliéatre francais et l'édiflce d»
.'Assemblée de la Noblesse. Cette place pendant
le jour est ordinairement assez deserte, comme
toutes les voles oü il n'y a pas de niagasins ni de
boutiques.
Mesentzoff's'en revenait done de la chanelle
ll était neuf heures moins un quart. Le générai
écait gccompagné de sou intime le colonel Maka
roff. Au coin de la place et de la rue Italiënskaia
a la porte du conliseur Kotchkourotl' (le seul
magasin qui se trouve sur la place), deux ieunes
geus, l'un a trois pas de l'autre, vinrenta la ren
contre des officiers. Gelui des deux qui était en
avant leva soudaui la main artnée d'un poignard
et frappa Mesentzoff la poitrine. Tout cola fnt
exécuté si rapidement que le co'onel Makarott
ne s'apercut de rien. Ce n'est qu'au cri du géné
ralMon cher, je suis blessé- qu'il se retour-
na, comprit ce qui venait de se passer et voulut
sejeter sur l'assassinquis'enfuyait. Mais le se-!
cond individu, se jetaut alors au-devant de Ma-
karoff, lui tira un coup de pistolet a brüle-pour.
point. La balie fröla l'oreille du colonel. Il eut
un moment d'arrètque le second individu niit a -
profit. On le vit courir a toutes jambes vers un
élégant drochki, attelé d'un maguillque trotteur
noir, oü l'assassin avait déja pris place. Le second
individu se cramponna aux ressorts du drochki
qui s'ébranlait déja et ne parvint a prendre place
que lorsque le vóhictile était assez loin lancé a
lond de train. II disparut bientót de vue.
Pendant ce temps, Mesentzoff s'affaissa. Una
voiture jiassa oü se trouvait une dame. Elle céda
sa voiture au blessé, qu'avait rojoint Makarolf.
Comment te sens-tu demanda pendant le
trajet le colonel.
Je suis un liomme flni, mon chor, répondit
10 blessé, et il perdit connaissance.
Cependant il revint it lui, et put monter a son
appartement, soutenu par ueux personnes. Cinq
medecins furent mandes immédiatement, quidé-
clarèrent la blessure très-dangereuse.
Bientót affluèrent les visites des notabilités. Le
premier arrivé, Nabonotf, le nouveau ministre
de la justice, resta deux heures en se faisant
renseigner minutieusement sur l'affaire.
II est évident que, si les renseignements qu'a
pu recueillir le ministre étaient aussi pauvres et
vagues que ceux du communiqué officiel. il
n'y avait pas de quoi rester deux heures a se
renseigner. Le faitest qu'on apprit des choses.
très-graves.
Trois lettres anonymes étaient parvenues a la
tröisième section depuis une semaine environ.
Dans ces lettres on nienacait de venger le con
damné a mort Kovalsky si la sentence du tribn-
nal d'Odessa était mise a exécution. Tête pour
tête, était-il dit dans chacun des trois billets.
Comme toujours on ne prit pas garde a eet avis
et les missives anonymes furent envisagées
comme des tentatives naïves d'intimidation alin
de sauver la tête de Kovalsky, condamné a mort
pour propagande révolutionnaire colportage
d'écrits incendiaires, résistance armée, coups et
blessures aux agents du gouvernement. Vous
savez déja que le 14 aoüt Kovalsky fut exécuté a
Odessa. Le surlendemain, a 2,000 kilometres de
distance, a Saint-Pétersbourg, en plein jour, en
'pleine rue, tombait le chef des gendarmes de
l'empirefrappé a mort par une main restée
inconnue.
Ceci est raide, passez-moi cette expression
vulgaire, et explique catégoriquement l'ex-
tréme réserve de la communication officielle.
Comment, un gouvernement autoritaire, com
mandant despotiquement a quatre-vingts mil
lions de sujets, possédant une gendarmerie et
une police formidables ayant une institution
terrible, la haute police, qui couvre le pays
d'un vaste réseau d'espionnage... un gouverne
ment pareil se trouve rédu'it a étre puni pour
chaque téte révolutionnaire qu'il trouvera neces
saire de faire tomber II faut done que la force
occulte qui ose faire face et narguer ainsi ce
góant, il faut done quo cette force soit bien
puissante, elle aussi, qu'elle soit admirablement
organisée pour póüvoir condanmer et exécuter
ajourlixe un des pfincipaux personnages du
gouvernement et rester impunie, insaisissable
elle doit done aussi avoir son vaste réseau pour
venger immédiatement Odessa Saiut-Péters-
bourg
Voila probablement les considérants sérieux
qui ont poussé le gouvernement russe a préten-
Ure que les mobiles du meurtre, quoique pru-
bablement politiquessont parfaitement in-
connus.
Le générai Mesentzoff est mort hier a cinc
heures de l'après-nndi. Jusqu'a quatre heures,
11 se sentait relativement assez bien et n'a pas
perdu un instant connaissance. A quatre heures
il tomba soudain dans une prostration compléte
ct, après une courte agonie, expira sans avoii
repris ses esprits.
L'impression produite sur l'empereur est, dit
on, énorme. Au premier moment, il eut un accè:
de colère terrible et se laissa aller a des invec
tives violentes Contre certains personnages envi
sagés comme les promoteurs et les piliers de;
rél'ormes hbérales de l'empire. Entre autres, i
accusa de faiblesse et d'optimisme rose l'e'x-
ministre de la justice, comte de Pahlen. 11 s'écriE
aussi que - cette agitation panslaviste met lt
pays en désarroi et encourage les menóes dei
révolutionnaires communards.
Ces paroles furent prononcées
l'oule de personnes.
Détail curieux: le general comte Ignatieff (l'ex
ambassadeur a Constantinople) arrivé la veilb
au soir a Saint-Pétersbourg, ayant appris cei
dernièrès jiaroles du czar au sujet des Slavophi
les, n'osa pas se présenter aujourd'hui au pafais
coiiinie il avait 1 intention de le faire.
La ville est sous lo coup d'une emotion extrênn
et d une panique générale. On craint et on s'at
tend a un regime de terreur iiolicière. Déja touh
la gendarmerie et la police sont sur les dents
un parle de nombreuses arrestations exócutéef
pendant la nuit, des arrestations qui étaient dt
veritables rapes. L endroit du crime a été en
clave et la mare de sang recouverte de nlanches
une loule de curieux stationne autour.
devant unt
Mi