remue-t-elle pas en vons les sentiments les
plus vifs et ne criez-vous pas avec nous:
Alerte!
Oui, n'est-ce pas, car en présence de ce
cynisme, de cetle hypocrisie et de ces dia -
boliques averlissements du libéralisme, rte-
meurer indifférent. ne pas se metlre brave-
ment a l'ceuvre, ne pas combatlre ces des
seins impies et malhonnèles, c'esl faire preu-
vede lachelé; c'esl commettre une fante que
nous n'aurons peul ètre pas le lemps d'ex-
pier.
Prenons garde, les desseins de Dieu nous
sonl inconnus, et si nous n'avons pas assez
de courage pour le défendre contre sesen-
nemis, peut-ètre cessera-t-il bienlöt de nous
aider sur celie terre dans nos entreprises,
dans la conservation de notre familie et de
nos biens.
Nous n'hésitons pas a croire que les révé-
lalions du libéralisme, que nous publions a
propos du progrmme du nouveau journal,
n'affligeront pas bien des catholiques. Mais
combien d'entre eux se metlront-ils a I oeu
vre?
Ici une amère réponse nous vient sur les
lèvres. Peu, bien peu travailleront; beaucoup
diront un tel ou un tel s'occupera de la
chose. Je n'ai rien a voir a cela, la presse ne
me regarde pas. Eh bien, catholiques pusil-
lanimes, si la presse ne vous regarde pas,
Dieu, sa religion, (Eglise, le Pape, les Evè-
ques, les prètres, la morale, vos femmes,
vos enfants, vous regardent! Comme catho-
lique, vous avez a les défendre contre l'im-
piété, contre Pimmoralilé, partout enfin
contre leurs ennemis qui se serverit de la
presse pour anéantir lout ce qui vous est
cher!
Ici la procédure devient plus compliquée.
Le contnbuable devra d'abord réclamer
immédiatement devanl la Députation perma
nente, comme. juridiclion fiscaledu chef
d'msuffisance d'nnposilion.
Si la Députation permanente accueille la
réclamation el y fail droit, sa décision forme
Ie litre exécutoireen veriu duquel le contri-
buable peut exiger sa cotisation el son in
scription sur les listes.
Si la Députation permanente rejelte la
réclamation, le contribuable devra ell'ectuer,
entre les mains du receveur, qui esl tenu
légalemenl de l'accepler ct d'en donner quit
tance, le versement des contributions qu'il
prétend devoir. (Art. 8 des lois du 5 juillel
1871 et du 9 juillel 1877.)
Ceci fait, il rcsle enfin a s'adresser a la
Députation permanente, comme juridiclion
éleclorale, pour réclamer ['inscription sur
les listes èlectorales. La Députation perma
nente, sans tenir compte de sa première
décision, fera droit a celle nouvelle demande
ou la rejellera, s'il est élabli que le contri
buable posséde ou non les bases de ces nou-
velles contributions.
RECLAMATIONS ÈLECTORALES.
Pour calmer les appréhensions de nos amis
au sujet des déclarations supplémenlaires
qu'ils onl pu faire anlérieurement au 31 aoül
et pour les éclairer de nouveau sur la marche
qu'ils onl a suivre en vue d'assurer leur
mainlien sur les listes èlectorales nous
croyons devoir exposer brièvement les diffê-
rentes phases de la procédure relative a cetle
matière.
Nous engageons les personnes intéressées
a avoir loule confiance dans les lignes qui
vont suivre,et nous les prions parconséquent
de s'y conformer exacletneni elies sont l'in-
terprétalion scrupuleuse des differentes dis
positions de nos lois fiscales et èlectorales,
interprétation consacrée tout récemtnent en
core par la jurisprudence de notre cour su
prème.
La loi du 26 aoüt 1878, par son article 5,
a prorogé jusqu'au 31 aoül le delai endéans
lequel pouvaient ètre faites valablement les
declarations de contribution personnelle el
de patente: ces contributions, si elles sont
imposées el déclarées pour l'année entière,
peuvent el doivent entn r en compte pour Ia
formation du eens élecloral.
Les conti ibuables ont done usé d'uri droit
très-légitune en faisanl, avaut le 31 aoüt des
declarations supplémenlaires pour les diffé-
rentes bases de la contribution personnelle
et pour les patentes.
Mais spécialement en ce qui concerne la
4e base de la contribution personnelle, c'est-
a-dire Ie mobilierune difficulté pouvait
surgir. En effet, l'évaluation du mobilier ne
peut se faire que de deux maniéres, soit par
(expertise, soit par le quinluplement de la
valeur locative. Or, il pouvait arriver que
déja revaluation eüt été faite par expertise,
comme il pouvait se laire aussi, et c'est le
cas le plus général. que déja la valeur du
mobilier eüt eté portee au quintuple de la
valeur locative.
Pour suppléer a une declaration insuffi-
sante oü a une estimation inexacte du mo
bilier, si réellementon possède la based'une
contribution et d'une cotisation supérieures,
deux inoyens peuvent èire employés
Ou bien le contribuable, en faisant une
déclaration supplémenlaire de mobilier, ré-
clamera une expertise nouvelle
Ou bien il commencera par faire une dé
claration supplémenlaire de la première base,
c'est a-dire de la valeur locative el portera
ensuile la valeur de sou mobilier au quin
tuple de celte valeur localive.
Supposons done faites les dillérentes décla
rations supplémenlaires de contribution per
sonnelle et de patente deux hypothéses
peuvent ensuile se présenter.
1° Le fisc acceple la déclaration supplé
menlaire du contribuable el consent a le
cotiser de ce chef.
Alors lont est dit, le contribuable figurera
sur le röle supplélif a former par le receveur
des contributions et pourra exiger son in
scription sur les listes èlectorales.Dans le cas
oü celte inscription lui serait refusée par le
Collége des Bourgmestre et Echevinsil
récla'mera devant la Députation permanente,
comme juridiclion electorale.
2» Mais le fisc refuse de recevoir la décla
ration, on, lout en la recevant, négligé de
cotiser le contribuable de ce chef, ou s'oppose
a ce que cette nouvelle cotisation soit rendue
exécutoirepar (inscription au róle supplélif,
NOUVELLES FORTIFICATIONS.
On sail que le ministère n'est venu au
pouvoir qu'aprés avoir pris (engagement
de compléter les institutions mililaires que
(on prétend ètre nécessaires pour la défense
nationale.
Ce que le cabinet se gardera bien de faire,
connaitre au pays, c'est (ensemble de ce
syslème, ainsi que les sacrifices d'hommes
et d'argent qu'il implique.
Fidéle a sa tactique, le militarisme beige
ne découvrira ses batteries qu'au fur el a
mesure de (usage qu'il en pourra faire. C'est
ainsi qu'il déclarera la position d'Anvcrs as-
surée en dépit de la plus grande portee el de
la plus grande précision du tir, si les Cham-
bres veulent bien voter les fonds nécessaires
pour la défense de la Néthe et du Rupel.
Ce qu'il n'avouera pas, c'esl qu'il ne croil
pas celle ligtie de la Nellie el du Rupel suffi-
sante pour couvrir Anvers.
II existe, au département de la guerre, un
projei complet de défense nationale, mais un
projet tellement complet qu'aucun gouver
nement n'oserait le présenter en bloc au Par
lement.
Ce projet, lequel, au point de vue mi
litarism exclusif, a, nous le reconnaissons
volonliers, une grande valeur, n'a pas
pu ètre tenu tellement secret qu'il n'en ait
transpiré quelque chose.
Nous allons communiquer a nos lecleurs
les renseignements qu'il nous a été donné de
recueillir, mais il nous faut les averlir itéra-
tivement que (exéculion de cel ensemble de
travaux ne sera proposée que partiellement,
succcssivemenl, el, qu'on lienne bien
note du fait, lentement. Car, il est évi
dent que le reméde hèroïque considéré par
le militarisme comme pouvanl seul sauver
la vie a notre petit pays, est trop arner et
trop répulsif pour qu'on Ie lui puisseadmi-
nistrer a haute dose.
Ces réserves faites, voici nos renseigne
ments:
Nous voudrions bien que le Progrès dise
un mol encore du beau discours prononcé
par M. le Bourgtnesire a la distribution de
l'école gratuite. Superbe! n'est-ce pas?
Le Progrès, en parlant de Mgr l'Evèque
de Bruges,d11Sa Grandeur Jean-Bapliste lr,
par la grace de Dieu et du Saint-Siege, sa-
crislain en chef de l'ordre le plus spinluel
de la province.
On a de (esprit, que diable!
BULLETIN POLITIQUE.
LES CHEMINS DE FER DES FLANDRES.
La sollicitude éclairée de M.Sainetelelle»
conlinue a jouer les plus vilains lours aux
bons Flamands.
La reprise des voies ferrées des Flandres,
donl nous sommes redevables a (honorable
M. Beernaert, resle sans effet pratique pour
nous par suite de (inertie de (illuslre M.
Sainclelelte.
Le barême de (Elat n'a été appliqué jus-
qu'a ce jour que sur le petit troncou de Bru
ges a Heyst el sur les lignes du NorddeGand.
Pour les aulres lignes les anciens lard's des
compagnies restenl en vigueur.
Le matériel roulant demeure a l'état de
bric-a-brac, lel qu'il a été cèdé par la com
pagnie des Bassins-Houillers qui, depuis bien
des aunées, n'avait plus les ressources néces
saires pour (entretenir convenablement.
L'ancienne organisation des trains combi-
née par la societe générale d'exploitaiion
dans l'mlérêt de ses lignes, continue a fonc-
lionner au profil de la sociélé de la Fland re-
Occidentale, tnais au détriment de (Elat.
Nul soin, nul souci des intéréts des popu
lations llamandes, alors mème qu'il s'agil
d'une depense insignifianle.
Ainsi, une glacé d'une voiture vient-elle
a se bnser, une bretel le de chassis est -elle
arrachée, un chambranle d'une portière est-
il enlevé, (huile de lampe se répand-elle sur
les banquettes, on ne sen inquiéle guère.
Les hates vives qui, conformément aux rè-
glements sur la matière, doivent ètre erilre-
tenues de facon a cónstituer le long des voies
ferrées, une cloture tiïicace contre la circula
tion des hommes el des bestiaux, sont lais-
sées a l'état sauvage. C'est un abandon
complet.
Répondant a nos critiques du 2o Juiliet
dernier, ï'Echo du Parlement, (officieux
du ministère: disait dans son N" du S Aoüt:
Mais atiendez done. Laissez au départe
ment des travaux publics le lemps de faire
confectioneer les billets el les casiers. De
puis le 5 Aoüt il doit s'étre fabriqué une
quanlilé prodigieuse de billets el de casiers,
mais les anciens tarifs reslent toujours en
vigueur au prejudice des Flamands qui, dans
leur contrée, sout condamnés a voyager a
tin prix plus élevé que les Beiges des aulres
parties du royaume.
Quant a (organisation de trains, il n'y a
rien a espérer de ce cote. VEc/io du Parle
ment le dil d'nne facon élevée, nette et stir-
lout élégante: II ne sera pas possible d'or-
ganiser le service dans de tneilleures condi
tions, qu'a la condition de crèer des trains
nouveaux et, par conséquent, d'accroilre les
dépenses dans des proportions que nejusti-
fie point (importance de relations a desser-
vir. C'esl fort consolant.
Mais on pourrait répliquer: Tanl que vous
mainliendrez les anciens tarifs, lanl qu'il n'y
aura pas une meilleure concordance de
trains, (importance des lignes ne s'éiendra
pas el les choses resteront ainsi jusqu'a ce
que M. Sainclelelte ait un sugcesseur inoins
mal disposé pour les Flamands. II nous vienl
cependant une idee: M. Heyvaert, qui porte
lain d'inlèrél au bien-élre moral et matériel
de noire belle West Flandre, du moins il
(a dil ne pourrait-il pas faire entendre
raison a M. Ie ministre des travaux publics?
Cela leruil plus de plaisir a ses nouveaux ad-
ministrês que sa pbraséologie digne de Jo
seph Prudhomme.
Vincent de Paul et ancien Conseiller com
munal, y décédè le 8 de ce mois, a (age dè
71 ans.
On pent dire que la ville entière avaij
voulu, par sa présence et par Ie concours de
ses priéres, rendre témoignage des regrets
ipie I ui laisse la perle de eel homnie de bien
cl que riches et pauvres s'élaient cru UJ,
devoir de depose un dernier hommage sur
cette lombe cherie.
Des paroles bien senlies, éclios de cetie
sympathie universelle, onl élé prononcées
sur la lombe par M. le docleur Dumont et
au nom de la Conference de St Vincent, paj
le Vice Président de I'OEuvre, M. August
Verbaegbe.
Voici Ie discours de M. Dumont:
On nous écrit de Wervicq, en dale du 12
Seplembre:
Hier onl élé célébrées a Wervicq les obsé-
ques solennelles de M. Ives De Schrevel,
epoux de Dame Mélanie Liebaerl, docleur
en médeeine, (resident de la Sociélé de Sb
M. Verhaeghe s'est exprimé comme suil
direction d'Alost
Un fort au sud de Baesrade
Un fort entre la station du chemin de fer de
Schoonaerde et celle de Gyseghem
Un fort entre SVaesniunster, liarnme et IVr-
monde, a la junction des chaussées de Waes-
munsler et Hamme vers Termonde.
Dés ouvrages considerables seraient élevés au-
tonI* d'Aaerschot, Lierre, Tennoude et Lokeren,
points slralégiques importants.
Le Pays-de-Waes serait entièremenl relranché
et formerait un centre de défense lout aussi im
portant que la position d'Anvers dont il est au sur
plus le complément.
La place de Diest serait démantelée, la citadelle
seule serait conservée.
Camp relranché du Pays-de-Waes. Defense de
la Durme et de la rive g niche del'Escaul
Un fort entre llupelmonde ei Tamise, vis-a-vis
du passage d'eau d'Hingene
Un fort entre Thielrode et Elversele
Un fort entre Zwaeöaèrde-Sinai et Lokeren
Deux forts en avant de Lokeren: 1'un entre le
chemin du Pays de-Waes el la chaussée vers
Zeveneecken et Gaud, (autre plus an sud entre
la chaussée d'Overtneire et le chemin de fer vers
Termonde
Un fort a St-Gilles-Waes.
Toutes ces lignes de defense doivent ètre com
pletes dans des inlervalles par des ouvrages de
campagne, redoutes a Plevna, batteries en barbette
batteries de canons bliudés (nouveau syslème
Krupp), etc. etc.
Incontestablement Anvers, ainsi protégé, sera
une place de guerre dans Ie monde entier.
Une Hotille de guerre manoeuvrant sur I'Escaut,
sur Ie Rupel, les Néthes, la Durme est jngée
indispensable. Elle serail coinposée d un monitor
a tourelies, de qualre canounières cnirassées, de
deux batteries flottantes cnirassées de qualre
bateaux lorpilies, de deux avisos, de deux reinor
queurs, de dix grands chalands pour le transport
des troupes, etc. etc.
Naturelleinenl de pareils inoyens de défense
impliquenl une augmentation adéquatede l'arméé;
on constiluerail done une réserve en coinprenant
dans les cadres de celle-ci 8.000 conscrits par an,
ce qui ferait une armée de 00,000 homines a ajou-
ter a l'armée actnelle el a la garde civique.
L'achat de matériel et de canons perfecti'innés,
et celui de 200,000 fusils Martini-Henry seraient
nécessaires.
On ne nous a renseignés ni sur les dépen-
ses que nécessiterait (exéculion de (ensem
ble des travaux des fortifications, des con
structions marilimes, des objets d'armemeoi,
ni sur le montant d'un budget de la guerre
en rapport avec celle transformation de la
Belgique entière en un vaste camp.
Beige
Ciiroititjue Jocaïc.
Monsieur Henri Carton président de
(Association libéraleet Commissaire ln-|
térunaire de (arrondissement d Ypres -
écnl une iroisième letire a la Putrie.
II y dit preincrement qu'il n'aime pas d
occuper le public de son individual dé
secoudemènt qu'il est coinniiSsaire tniéri-
i/iuiretroisie ueinenl que M. Surinoul a
cumule pendant neuf mots conséculifs (vous
lisez bieu conséculifsc'est la le inefaii) pen
dunl neuf muis consécüïifs les fonctions de
commissaire d arrondissement uvea cetle de
membre de la Dépululiuu permanente, saus
cesser un seat insluni (reinarquez bien un
seul instant) d'etre vice-présidenl du Cercle
calholigue el membre du Comité de CAsso
ciation clérico-électorule.
Le mème point resie dans (ombre. M.
Carton ne pourra11-il pas ecrire une quatné-
tne letire a la Putrie, et, pour en fimr, dire
clairemeul s'il trouve bon el juste qu'uu
Commissaire d'arrondissemenl soit Président
d'une Association liberale el s'il admel loutes
les consèquences de celte doctrine?
Ligne de défense en avant du Rupel el des
Nethes (rive droit de l'Escaui). Fortifications
d'Aerschot
Un fort serait élevé sur les collines en avant de
Gelrode
Un second fort entre Nieuwehode et IUIIaer
Un ti oisième fort sur une hauteur entre Rillaer
et le Démer
Uh qiialrième fort sur un manieion au Nord
dominant la route d'Aerschot a Wrsterloo
Un cinqnième fort a l'Ouest sur un mameion
prés de Betecom.
En avant du Rupel el de Lierre. outre les deux
forts de Waelhcm et de Lierre déja décrétés
Un fort entre Willebroeck et Blaesveld
Un fort entre Puers et Uppuers
Un fort entre Saint-Amand el Oppuers
Ces deux derniers couvrant le débouché par le
pont de Tarnise el se raccordant avec les défenses
de la rive gauche de l'Escaut et de Termonde.
Seconde ligne de défense, en arrière du Rupel
et des Nethes
"Un fort entre Niel et Boom
Un fort entre Boom et Reeth
Un fort entre Waarloos et Duffel
Un fort entre Linth et Lierre
Un fort entre Vremde et Lierre, ii l'endroit dit
Alliercheyde;
Un fort entre Emblehem et Broechein
Un fort entre Oeleghem, Massenhoven et Saint-
hoven
Un fort entre Schooien et S'Gravenvvezel
Un fort entre Brassi liaet el le Ganal de Sint Jub-
in-t'-Goor
Un fort au Poiygone de Brasschael
Un fort dans la bruyèreau Sud de Galmpthout
Un fort entre Putte et Cappellen
Un fort entre Stabroeck et Santvliet.
Ligne de défense du Pavs-de-Waes (rivegauche
de l'Escaut) et de Termonde. Fortifications d
Termonde
Un fort au Nord de Ltbbeke
Un fort entte Lebbekc ct llerdersem, dans la
Lis rapports se tendent entre l'Autriehe et (Ita-
talie. L Italië prend line attitude plus agressive;
les manifestations des irredenti commencent, et,
symptöine beaupcoup plus grave, car il émane
du gouvernement lui-mêmr, des concentra
tions inusitées de troupes ont lieu du cólé des
froutières auirichiennes. Ce sont les grandes ma
noeuvres qui servent de prélexte a ces réunions.
En tons cas, 100,000 soldais et 270 canons sont
massés non lom du territoire autrichien. On
calcine qu'en un mois (Italië pourrail y jomdre
2o0, 000 hommes. En temps ordinaire nous ne
nons inquiéterions que inédiocrement.de ces mani
festations belliqueuses, mais elle empruntrnt uue
gravilé loute particuliere a la situation dans la-
pielle se trouve l'Autriehe. Une fraction notable
des troupes aiislro-hongroise est, en effet, engagée
dans une campagne saiiglante el difficile contre les
mahoméians. Plus de 1OÜ.0J0 des meilleurs sol-
dats de l'Autriehe sont oeciipés de ce cöté aussi
les forces que l'Empireur Francois-Joseph pourrait
opposer, dans ce moment, a une attaque italienne,
seraient singulièreineiit inoins redoulables que
(Fordinaires, d'aulant plus qu'unei guerre entre
l'Autriehe et ITiulie, décuplerait l'acharnement et
la vigueur de (insurrection Bosniaqtie.
Le télégraphe nous a transmis ia nouvelle que
les AutriéÜieiis ont oecupé la ville de Trébigue,
sans renconlrer une grande resistance. Cela se
conqoit, puisque celle place étail occnpée par une
garnison turque qui s'est rendue a discrétton. Ce
coin de l'Herzégovine, tbéatre de lanl de lutles,
était paiTiciilièrement dangereiix, et ce nest pas
chose facile d'a'voir raison, par la force, de popula
tions qui onl déja été souvent aux prises avec les
Monténégrins. Désormais loule l'Herzégovine et
la Bosnië occidentale sont au pouvoir de (armée
d occupation.
Les sci'iitins pour la nomination du président
et des vice-iirésidi nis au Parlement alleniand ont
donné des résultals qui n'étaient peut-ètre pas tout
ii fait altendiis.
L'élection du premier vice-président a été seule
disputée, mais e.le l'a été viveinent. Aucun des
trois candidats, M. de Stauffenberg, libéral; M.
de Frankenstein, du centre, et M. de brydvvitz,
conservaleur, n'a rénni la majorilé absolue au
premier tour du scrutin. Il a lallu procéder a un
second tour, qui u a pas davantage donné de lé-
sultat. Enfin, un ballotage a été ouvert entre M. de
Stauffenberg qui, sur 817 votes valables ct USS
billets blancs, a obtenu 1715 voix. el ill. Franken-
ste.n, qui en a rénni settlement 142. Pour la se
conde vice-présidence, le prinee de Hohenlohe,
du parti de (empire, a été éiu au premier tour de
scrutin par 212 voix sur 218 votes valables et 117
billets blancs. Les secrétaires appurtenant a divers
partis, out été élus par acclamation.
L'exposé des motifs qui accdmpagne le projet de
loi contre les socialistes et dont le texle a élé
communiqué dés Lundi soir aux membres du
Parlement alleinand, est trés développé et ne rein-
plit pas nioins de cinq coionues de la Gazette
nationale.
Nous vovons qu'il y est fait mention du con
gres des socialistes tenu ii Gand l'année dernière,
dans lequel (union de loutes les associations alle-
inaiides fut renouveléeet qui ent pour conclusion
nu manifeste exposant (organisation générale de
l'ceuvre, ses moyeiis d'aclion, el insistent panicu-
lièrement sur la nécessité de eréer (agitation poli
tique de faire de la propagande par (instruction,
I affiliation, etc., elc. Ge souvenir fait beaucoup
d lionneur ii noire pays.
Messieurs,
La mort, dont toute creature liumaine est
tributaire, vient de plonger dans la tombe les
restes mortels d'un estimable collogue, Monsieur
De Schrevel. Avant que la terre ne recouvre ces
cliéres dépouilies, je ne puis me dispenser de
rendre un dernier hommage a ses talents et a
ses vertus. Puisse ce faible écho des óloges que
ses coneitoyens lui décernent, adoucir
regrets do son honorable familie.
Monsieur Ives De Schrevel, qui devait ètre
plus tard un médecin si dévoué, naquit a Proven
I'an 1807 d'une de ces bounes families, oü la foi
et l'honneur sont traditionnels... Son enfance
s'écoula joyeuse au sein du village paternel.
Lorsque le jeune liomme fut en age de com-
mencer ses études, il fut placé au collége de
Poperinglie: c'était vers les dernières années du
gouvernement hollandais en Belgique, alors que
les établissements ecclésiastiques d'enseigne-
ment moyen furent si violenmient fermós par le
pouvoir. Voulaut rester lidèle a sa foi, le jeune
De Schrevel dut s'expatrier et se rendre a Saint-
Acheul, pour retrouver les traditions saines et
éprouvées des bonnes études et de l'austère et
male éducation que son pays lui refusait. Les
Jésuites, a leur tour, expulsés de ce dernier
collége, notre jeune étudiant fut forcé d'aller a
Fribourg chercher ses lecons de philosophie....
Quelque temps après, il révint dans son pays, et
lit a Gand ses etudes inédicales. Les entraves
qu'il rencontra ne tirent que stimuler son zèle et
son application; il lit les progrès les plus mar
qués dans l'étude, et fut bien souvent citó comme
modèle a ses condisciples.
La place qu'il occupa dans la suite parmi nous,
Messieurs, beaucoup d'entre vous ia connaissent
mieux que moi.
Son esprit, douó d'une infatigable activité,
n'eut plus de trève. La nuit et le jour, il dópensa.
sa science, sa bonté et sa vie. Ici il parvenaita
guérir, la il ne pouvait que soulager, mais tou
jours il apportait au malheureux le baurne de la
consolation. Le coeur du collègue que nous avons
perdu, était douó des plus genéreuses ardeurs;
il prodiguait ses heures a (indigent souft'rant,
qui lui paraissait y avoir d'autaut plus de droits
qu'il était plus malheureux. Dans la mansarde
on bénit sa mómoire, et la reconnaissance des
pauvres qu'il a soignés a uue voix qui doit ètre
eutendue dans les Cieux.
Bien plus, sa charité le poussait au-devan'
d'eux: Président de la Conférence de St-Vincent
de Paul, il aimait cette Soeióté qui essaie d'adou-
cir les misères humaines et de faire descendre
l'espéraace dans le cceur des déshérités.
Plusieurs d'entre vous, Messieurs, ont encore
vivante dans leur souvenir (emotion qui saisit
les coeurs a (explosion du choléra, dans les au
nées 1848 et 1866. La mort se présentait devanl
l'humanité, une arme terrible a la main; n'im-
porte, n'écoutant que le cri du devoir, il marche
en avant, toujours debout devant le peril.Lejoui
et la nuit, de corps et d'ame, il combat pour lui
arracher des victimes. Lui-mètne, (rappé par le
fléau, l'aillit y succomber. Tant d'abnégation, un
dóvouement si généreux lie parent rester igua-
rés. Le Gouvernement lui décerna la médailie
civique de première classe, comme gage de sa
gratitude.
Plus tard, quoique déja bien loin sur le second
versant de la vie, son ardeur ne se refroidissait
pas; mais les veilles prolongées et successives
ebranlèrent cette précieuse existence; les mem
bres qu'il avait ópuisés refusörent de lui obéir,
il dut iimiter sa besogne et se reposer davantage
au foyer domestique, foyer de soinset d'amour,
oül'on ne vivait que pour lui. Qu'il lui eüt été
douxde jouirdu fruit de ses oeuvres au seinde
sa familie; de recueillir les lauriers que lui rap-
poi'taient si souvent ses chers lils. Et qui, mieux
que lui, mon Dieu, méritait de garder un tel
bonheurl Mais vos desseins sont impénétrables;
vous vouliez ètre vous-mème sa récompense.
Au commencement de cette année, un mal
inexorable vint l'avertir que ses jours, ici bas,
étaient comptés. II vit la mort s'avaneer de loin,
et loi squ'elle le toucha de sa main glacée, elle ne
le surprit pas; il avait vécu en la regardant venir
.Deslongues heures que le digne clocteur avail
passées sur la terre, il pouvait se rendre le té
moignage de n'en avoir pas perdu. Mais, quelque
POUR LES AFFAMÈS DE LA CHINE
Wervicq, anoriyme, 20 fr.
bien qu il fut préparé, il avait trop d'a'ttaches
sur la terre pour s en séparer sans douleur: Une
compagne digne de lui, des enfants qui l'aisaienl
sa gloire et sa couronue, sont des racines qui
pénètrent trop avant dans le coeur pour les
enlever saus le déchirer. Cependant le moment
de la séparation était proche: une nouvelle se-
cousse venait de l'atteindre; après quelques
alternatives d'espói'ance et de crainte, il de vint
évident que la mort ne lacherait point sa proie.
En vain sa compagne et ses enfants dévouéslui
prodiguèrent-ils les soins les plus tendres; mal-
gré tont la crise 'dócisive approchait. Le pieux
docteur recutavec sórénité fes sacrements, pré-
curseurs de sou agonie. Dés lors, il détourna ses
pensées de la terre, pour ne les porter que vers
Ie Ciel. Dansles heures qui próeédèreut lemo
ment fatal, ses doigts, a demi paralyses, s'etlor
caient de serrer encore le crueilix; sa languf
üesséchée balbutiait une dernière invocation
c'est ainsi qu'il s'endormit doucement de la mori
du juste, le sourire sur les lèvres, comme s
déja il entrevoyait (horizon de l'immortalité.
Vénéré Collègue, recevez notre dernier adieu
nous sommes venus escorter, jusqu'a leur der
nière demeure, les fragiles débns que votri
belle ame vient de secouer; nous les abritons
sous les yeux de votre familie bien-aimée,
l'ombre de la Croix, dans (attente de leur der
nier réveil.
Et, considérant le spectacle d'une vie tendu
sans relache vers le devoir, vers le vrai et ver
le bien, nous sentons descendre dans nos coeur
la douce espérance que votre ame, libre de tou
lien mortel, s'est envolóe vers les régions serei
nes, oü Dieu se dé voile a ses élus, dans les joie
inelfables de son éternité.
Messieurs,
Au moment do rel'ermer cette tombe ouvert
it nos pieds, et d'y déposer les dépouilies mortel
les de M. le docteur De Schrevel, qu'il me so
permis de dire un dernier adieu it eet liomme d
bien et de lui exprimer au nom de la conféreno
de St-Vincent de Paul, les sentiments de nos r<
grets et de nos meilleures sympathies. A Cl
elïet je ne dois pas vous répéter ici ce qu'uu
voix autorisée Went de vous dire sur les noblo
qualitós de ce coeur si aimant et si dévoué a
soulagemeut de toutes les misères de l'humanih
il 111e sutlira d'aller écouter la voix de nos pau
vres et de les euteudra contlrmor ce quo nou